L'Humanité
Enrico Berlinguer, un communiste loin de Moscou
Histoire de la semainePolitique Né le 25 mai 1922, le secrétaire du Parti communiste italien, longtemps le plus important d’Europe de l’Ouest au XXe siècle, n’aura eu de cesse de s’émanciper du modèle soviétique.
Gaël De SantisOn ne naît pas communiste, on le devient. Enrico Berlinguer voit le jour il y a cent ans, le 25 mai 1922, dans une famille où l’on cultive le souvenir du Risorgimento, l’unité italienne, et dans une ville de Sardaigne, Sassari, berceau d’une autre grande figure : Antonio Segni, président démocrate-chrétien de la République de 1962 à 1964. Pour la petite histoire, celui-ci fit un temps la cour à Mariuccia, la mère d’Enrico. Pour la grande histoire, ce dernier devient communiste en jouant au poker, à partir de 1934, avec le communiste Pietro Sanna. Dans l’Italie fasciste, il se tourne vers Radio Londres. En 1943, il adhère au Parti communiste italien (PCI). Il est alors dans le moule stalinien. Il n’est pas encore le poil à gratter du mouvement communiste international.
Cette vocation apparaît en novembre 1956, lorsque les chars soviétiques entrent dans Budapest, ville qu’il fréquente régulièrement puisqu’elle est le siège de la FMJD, l’internationale des Jeunes communistes. Il est lui-même, depuis 1950, secrétaire de la fédération italienne des Jeunesses communistes. Lors d’une réunion de direction du PCI, Giuseppe Di Vittorio, le secrétaire de la CGIL, qui a pris ses distances avec l’« intervention », est mis en accusation par ses camarades. Un seul le défend : Enrico Berlinguer. « En Hongrie, il y a eu une explosion de mécontentement populaire et cela exige que l’on en explique les causes », professe-t-il. Le jeune Enrico bafoue les dogmes, jusqu’à ce qu’il les fasse bafouer par le parti lui-même, dont il devient le vice-secrétaire en 1969 et le secrétaire en 1972.
un eurocommunisme aux caractéristiques différentes
Il prône une voie italienne au socialisme. « Nous ne sommes probablement qu’au début, déclare-t-il lors du congrès de Bologne du PCI en février 1969, alors que l’Europe connaît une forte contestation sociale. Le mouvement ouvrier et démocrate de l’Europe capitaliste n’a pas devant lui un chemin rectiligne et facile. Loin de là ! Mais une telle reprise semble provenir de processus profonds, avoir une signification et une valeur particulières : pour l’Europe elle-même et pour la fonction que la classe ouvrière européenne et l’Europe démocratique peuvent remplir dans le processus révolutionnaire mondial. » Il reprend le thème du « polycentrisme » laissé en jachère par celui qui dirigeait pendant et après la guerre le PCI, Palmiro Togliatti, selon lequel le mouvement communiste international devait avoir plusieurs centres. Cela conduira, dans les années 1970, Berlinguer à promouvoir, avec le PCF et le PC d’Espagne, un eurocommunisme aux caractéristiques différentes de celles du modèle soviétique. En juin 1969, lors de la conférence des partis communistes, il étale au grand jour les différences entre le PCI et le Pcus, à la lumière de la répression de Prague, un an plus tôt.
il mène une politique de « compromis historique »
En 1977, il va bien plus loin. Il déclare ne pas vouloir que « l’Italie sorte de l’Otan » pour ne pas bouleverser « les équilibres in ternationaux », mais aussi « parce qu’(il) (s)e sen(t) plus sûr de ce côté-ci » pour mener une politique autonome . Il s’empresse toutefois de préciser qu’à l’Ouest « certains ne voudraient même pas nous laisser commencer à faire (le socialisme), y compris dans la liberté ». Une autre déclaration détonne. En 1981, à la suite de la prise de pouvoir du général Wojciech Jaruzelski en Pologne, il déclare que la « poussée propulsive (…) de la révolution socialiste d’octobre, le plus grand événement révolutionnaire de notre époque », s’est épuisée dans les sociétés de l’est de l’Europe. Pour lui, il faut des « solutions originales » pour développer le socialisme en Occident.
Originales, les solutions le sont. Elles heurtent souvent ses partenaires communistes d’autres pays. De 1973 à 1979, il mène une politique de « compromis historique » : un soutien parlementaire aux gouvernements démocrates-chrétiens, au nom de la lutte antiterroriste et de la nécessaire rénovation démocratique. À la fin des années 1970, il promeut une politique d’« austérité ». Dans un contexte de crise et après les conquêtes sociales de 1968-1969, la classe ouvrière doit faire, prône-t-il, des « sacrifices » en échange d’un « nouveau modèle de développement » qui ne s’appuie plus sur la croissance de la consommation, mais introduise des « éléments de socialisme » et concentre les dépenses sur les personnes : culture, santé, formation. On est loin du sens donné aujourd’hui au terme « austérité ».
Petit à petit, le cordon ombilical est coupé avec Moscou. En février 1984, il s’y rend accompagné de Massimo D’Alema, l’un des fossoyeurs du PCI en 1991. Berlinguer, habitué des pays de l’Est, et qui a survécu à un trouble accident de la route en Bulgarie en 1973, voit les couronnes de fleurs qui leur sont offertes. Il dit alors à son acolyte : « Voici la première loi générale du socialisme réel : les dirigeants mentent toujours, même quand ce n’est pas nécessaire. La deuxième est que l’agriculture ne fonctionne pas. (…) La troisième, fais-y attention, c’est que les bonbons attachent toujours au papier. » C’est son dernier voyage à Moscou. Il meurt le 11 juin 1984, quatre jours après un malaise lors d’un meeting à Padoue. Il ne verra pas, le 17 juin, son PCI triompher, avec 33,33 % des voix, en tête des élections européennes. Une première et une dernière.
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La Lituanie propose une coalition navale pour forcer le blocus russe sur le blé ukrainien
par Laurent Lagneau · 24 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerVa-t-on vers une crise alimentaire majeure, en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, d’une éventuelle baisse de la production mondiale de blé provoquée par les aléas météorologiques ainsi que par le manque d’engrais, de tensions sur les chaînes d’approvisionnement et de la hausse des prix de l’énergie et des produits agricoles?
Ainsi, en janvier, la tonne de blé valait 275 euros… Or, actuellement, elle se négocie désormais aux alentours de 430 euros sur le marché Euronext. Un record. Au-delà, sans doute, de la spéculation de certains sur les cours, cette inflation tient au fait que la Russie et l’Ukraine représentent à eux deux le quart, voire le tiers, des exportations mondiales de cette céréale. Et 400 millions de personnes dans le monde dépendent du blé ukrainien…
Évidemment, compte des sanctions internationales infligées à Moscou, le blé russe ne peut plus être exporté vers l’Europe. D’ailleurs, Dmitri Medvedev, l’actuel vice-président du Conseil de sécurité de Russie, a prévenu, le 1er avril dernier : son pays ne livrera plus ses récoltes aux pays « inamicaux » et n’exportera plus que vers les pays « amis ». Et d’ajouter que la nourriture pouvait aussi être une « arme silencieuse ».
Quant à l’Ukraine, il ne lui est plus possible d’exporter sa production comme elle le faisait jusqu’alors, c’est à dire depuis ses ports donnant sur la mer Noire, ceux étant soumis à un blocus imposé par la marine russe.
« Arrêtez de bloquer les ports de la mer Noire ! Autorisez la libre circulation des navires, des trains et des camions transportant de la nourriture hors d’Ukraine! », a lancé Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine, à la partie russe, lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, la semaine passée. Et d’insister : « Arrêtez de menacer de suspendre les exportations de nourriture et d’engrais vers les pays qui critiquent votre guerre d’agression ».
Pour M. Blinken, « l’approvisionnement alimentaire de millions d’Ukrainiens et de millions d’autres personnes dans le monde a littéralement été pris en otage par l’armée russe ». En outre, la Russie est accusée de détruire les silos ukrainiens situés sur les territoires qu’elle a conquis et de s’accaparer le blé qui s’y trouvait.
« À vous entendre, messieurs, nous voudrions tout simplement affamer la terre entière, tandis que vous et les Ukrainiens seriez soucieux du sort de tous! », a rétorqué Vassili Nebenzia, le réprésentant permanent de la Russie auprès des Nations unies, avant d’expliquer que ce risque de crise alimentaire était dû à d’autres causes [climat, pandémie, spéculation, etc]. Et de dénoncer à son tour l’attitude occidentale consistant à « faire porter le chapeau à la Russie pour tous les problèmes du monde ».
C’est donc dans ce contexte que la Lituanie a proposé l’idée de mettre en place une « coalition navale de volontaires » pour briser le blocus imposé par la marine russe aux ports ukrainiens. Son ministre des Affaires étrangères, Gabrielius Landsbergis, en a discuté avec Liz Truss, son homologue britannique, à l’occasion d’un déplacement à Londres, le 23 mai.
« Le temps est très très court. Nous approchons d’une nouvelle récolte et il n’y a pas d’autre moyen pratique d’exporter le grain que par le port d’Odessa », a fait valoir M. Landsbergis dans les colonnes du quotidien The Guardian. « Il n’y a aucun moyen de stocker ce grain et aucun autre itinéraire alternatif adéquat. Il est impératif que nous montrions aux pays vulnérables que nous sommes prêts à prendre les mesures nécessaires pour nourrir le monde », a-t-il ajouté.
Dans le détail, le plan proposé par Vilnius consisterait à escorter les navires céréaliers lors de leur traversée de la mer Noire pour se rendre à Odessa. Cette opération décrite comme « humanitaire » ne serait évidemment pas conduite sous la bannière de l’Otan.
« Ce serait une mission humanitaire » qui ne serait « pas comparable à une zone d’exclusion aérienne. […] Des navires ou des avions militaires, voire les deux, seraient utilisés pour garantir que les chargements de céréales puissent quitter Odessa en toute sécurité et atteindre le Bosphore sans intervention russe. Nous aurions besoin d’une coalition de volontaires – des pays dotés d’une puissance navale importante – pour protéger les voies de navigations », a détaillé le ministre lituanien.
A priori, le Royaume-Uni serait ouvert à cette idée poussée par Vilnius. Idée qui serait compliquée à mettre en oeuvre, compte tenu de la présence éventuelle de mines mouillées dans le secteur d’Odessa par la marine russe, du risque élevé de dérapage [sachant que, par le passé, des navires occidentaux ont été « intimidés » en mer Noire] et de la Convention de Montreux, qui s’applique aux détroits turcs… qu’Ankara a fermés aux navires de guerre en mars dernier.
« Ce que nous devons faire, c’est traiter ce problème de sécurité alimentaire mondiale et le Royaume-Uni travaille sur une solution urgente pour faire sortir le grain de l’Ukraine », a cependant fait valoir Mme Truss.
Pour le moment, la solution passe par la livraison de missiles anti-navires aux forces ukrainiennes, afin de permettre à celles-ci de tenir les navires militaires russes à distance… D’où l’annonce faite le 23 mai par Lloyd Austin, le chef du Pentagone [lequel a d’ailleurs brûlé la politesse à son homologue danois…].
En effet, à l’issue d’une réunion « virtuelle » du groupe de contact ukrainien dirigé par les États-Unis [et qui compte une quarantaine de pays], M. Austin a annoncé que le Copenhague donnerait à Kiev des batteries de défense côtière armées de missiles RGM-84. « Je suis particulièrement reconnaissant au Danemark, qui a annoncé aujourd’hui qu’il fournirait des missiles Harpoon pour aider l’Ukraine à défendre ses côtes », a-t-il dit. Faut-il comprendre que les forces ukrainiennes ont déjà épuisé leur stock de missiles P360 Nepture, dont deux exemplaires coulèrent le croiseur russe Moskva?
La Lituanie propose une coalition navale pour forcer le blocus russe sur le blé ukrainien
par Laurent Lagneau · 24 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerVa-t-on vers une crise alimentaire majeure, en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, d’une éventuelle baisse de la production mondiale de blé provoquée par les aléas météorologiques ainsi que par le manque d’engrais, de tensions sur les chaînes d’approvisionnement et de la hausse des prix de l’énergie et des produits agricoles?
Ainsi, en janvier, la tonne de blé valait 275 euros… Or, actuellement, elle se négocie désormais aux alentours de 430 euros sur le marché Euronext. Un record. Au-delà, sans doute, de la spéculation de certains sur les cours, cette inflation tient au fait que la Russie et l’Ukraine représentent à eux deux le quart, voire le tiers, des exportations mondiales de cette céréale. Et 400 millions de personnes dans le monde dépendent du blé ukrainien…
Évidemment, compte des sanctions internationales infligées à Moscou, le blé russe ne peut plus être exporté vers l’Europe. D’ailleurs, Dmitri Medvedev, l’actuel vice-président du Conseil de sécurité de Russie, a prévenu, le 1er avril dernier : son pays ne livrera plus ses récoltes aux pays « inamicaux » et n’exportera plus que vers les pays « amis ». Et d’ajouter que la nourriture pouvait aussi être une « arme silencieuse ».
Quant à l’Ukraine, il ne lui est plus possible d’exporter sa production comme elle le faisait jusqu’alors, c’est à dire depuis ses ports donnant sur la mer Noire, ceux étant soumis à un blocus imposé par la marine russe.
« Arrêtez de bloquer les ports de la mer Noire ! Autorisez la libre circulation des navires, des trains et des camions transportant de la nourriture hors d’Ukraine! », a lancé Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine, à la partie russe, lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, la semaine passée. Et d’insister : « Arrêtez de menacer de suspendre les exportations de nourriture et d’engrais vers les pays qui critiquent votre guerre d’agression ».
Pour M. Blinken, « l’approvisionnement alimentaire de millions d’Ukrainiens et de millions d’autres personnes dans le monde a littéralement été pris en otage par l’armée russe ». En outre, la Russie est accusée de détruire les silos ukrainiens situés sur les territoires qu’elle a conquis et de s’accaparer le blé qui s’y trouvait.
« À vous entendre, messieurs, nous voudrions tout simplement affamer la terre entière, tandis que vous et les Ukrainiens seriez soucieux du sort de tous! », a rétorqué Vassili Nebenzia, le réprésentant permanent de la Russie auprès des Nations unies, avant d’expliquer que ce risque de crise alimentaire était dû à d’autres causes [climat, pandémie, spéculation, etc]. Et de dénoncer à son tour l’attitude occidentale consistant à « faire porter le chapeau à la Russie pour tous les problèmes du monde ».
C’est donc dans ce contexte que la Lituanie a proposé l’idée de mettre en place une « coalition navale de volontaires » pour briser le blocus imposé par la marine russe aux ports ukrainiens. Son ministre des Affaires étrangères, Gabrielius Landsbergis, en a discuté avec Liz Truss, son homologue britannique, à l’occasion d’un déplacement à Londres, le 23 mai.
« Le temps est très très court. Nous approchons d’une nouvelle récolte et il n’y a pas d’autre moyen pratique d’exporter le grain que par le port d’Odessa », a fait valoir M. Landsbergis dans les colonnes du quotidien The Guardian. « Il n’y a aucun moyen de stocker ce grain et aucun autre itinéraire alternatif adéquat. Il est impératif que nous montrions aux pays vulnérables que nous sommes prêts à prendre les mesures nécessaires pour nourrir le monde », a-t-il ajouté.
Dans le détail, le plan proposé par Vilnius consisterait à escorter les navires céréaliers lors de leur traversée de la mer Noire pour se rendre à Odessa. Cette opération décrite comme « humanitaire » ne serait évidemment pas conduite sous la bannière de l’Otan.
« Ce serait une mission humanitaire » qui ne serait « pas comparable à une zone d’exclusion aérienne. […] Des navires ou des avions militaires, voire les deux, seraient utilisés pour garantir que les chargements de céréales puissent quitter Odessa en toute sécurité et atteindre le Bosphore sans intervention russe. Nous aurions besoin d’une coalition de volontaires – des pays dotés d’une puissance navale importante – pour protéger les voies de navigations », a détaillé le ministre lituanien.
A priori, le Royaume-Uni serait ouvert à cette idée poussée par Vilnius. Idée qui serait compliquée à mettre en oeuvre, compte tenu de la présence éventuelle de mines mouillées dans le secteur d’Odessa par la marine russe, du risque élevé de dérapage [sachant que, par le passé, des navires occidentaux ont été « intimidés » en mer Noire] et de la Convention de Montreux, qui s’applique aux détroits turcs… qu’Ankara a fermés aux navires de guerre en mars dernier.
« Ce que nous devons faire, c’est traiter ce problème de sécurité alimentaire mondiale et le Royaume-Uni travaille sur une solution urgente pour faire sortir le grain de l’Ukraine », a cependant fait valoir Mme Truss.
Pour le moment, la solution passe par la livraison de missiles anti-navires aux forces ukrainiennes, afin de permettre à celles-ci de tenir les navires militaires russes à distance… D’où l’annonce faite le 23 mai par Lloyd Austin, le chef du Pentagone [lequel a d’ailleurs brûlé la politesse à son homologue danois…].
En effet, à l’issue d’une réunion « virtuelle » du groupe de contact ukrainien dirigé par les États-Unis [et qui compte une quarantaine de pays], M. Austin a annoncé que le Copenhague donnerait à Kiev des batteries de défense côtière armées de missiles RGM-84. « Je suis particulièrement reconnaissant au Danemark, qui a annoncé aujourd’hui qu’il fournirait des missiles Harpoon pour aider l’Ukraine à défendre ses côtes », a-t-il dit. Faut-il comprendre que les forces ukrainiennes ont déjà épuisé leur stock de missiles P360 Nepture, dont deux exemplaires coulèrent le croiseur russe Moskva?
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Ainsi, en janvier, la tonne de blé valait 275 euros… Or, actuellement, elle se négocie désormais aux alentours de 430 euros sur le marché Euronext. Un record. Au-delà, sans doute, de la spéculation de certains sur les cours, cette inflation tient au fait que la Russie et l’Ukraine représentent à eux deux le quart, voire le tiers, des exportations mondiales de cette céréale. Et 400 millions de personnes dans le monde dépendent du blé ukrainien…
Évidemment, compte des sanctions internationales infligées à Moscou, le blé russe ne peut plus être exporté vers l’Europe. D’ailleurs, Dmitri Medvedev, l’actuel vice-président du Conseil de sécurité de Russie, a prévenu, le 1er avril dernier : son pays ne livrera plus ses récoltes aux pays « inamicaux » et n’exportera plus que vers les pays « amis ». Et d’ajouter que la nourriture pouvait aussi être une « arme silencieuse ».
Quant à l’Ukraine, il ne lui est plus possible d’exporter sa production comme elle le faisait jusqu’alors, c’est à dire depuis ses ports donnant sur la mer Noire, ceux étant soumis à un blocus imposé par la marine russe.
« Arrêtez de bloquer les ports de la mer Noire ! Autorisez la libre circulation des navires, des trains et des camions transportant de la nourriture hors d’Ukraine! », a lancé Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine, à la partie russe, lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, la semaine passée. Et d’insister : « Arrêtez de menacer de suspendre les exportations de nourriture et d’engrais vers les pays qui critiquent votre guerre d’agression ».
Pour M. Blinken, « l’approvisionnement alimentaire de millions d’Ukrainiens et de millions d’autres personnes dans le monde a littéralement été pris en otage par l’armée russe ». En outre, la Russie est accusée de détruire les silos ukrainiens situés sur les territoires qu’elle a conquis et de s’accaparer le blé qui s’y trouvait.
« À vous entendre, messieurs, nous voudrions tout simplement affamer la terre entière, tandis que vous et les Ukrainiens seriez soucieux du sort de tous! », a rétorqué Vassili Nebenzia, le réprésentant permanent de la Russie auprès des Nations unies, avant d’expliquer que ce risque de crise alimentaire était dû à d’autres causes [climat, pandémie, spéculation, etc]. Et de dénoncer à son tour l’attitude occidentale consistant à « faire porter le chapeau à la Russie pour tous les problèmes du monde ».
C’est donc dans ce contexte que la Lituanie a proposé l’idée de mettre en place une « coalition navale de volontaires » pour briser le blocus imposé par la marine russe aux ports ukrainiens. Son ministre des Affaires étrangères, Gabrielius Landsbergis, en a discuté avec Liz Truss, son homologue britannique, à l’occasion d’un déplacement à Londres, le 23 mai.
« Le temps est très très court. Nous approchons d’une nouvelle récolte et il n’y a pas d’autre moyen pratique d’exporter le grain que par le port d’Odessa », a fait valoir M. Landsbergis dans les colonnes du quotidien The Guardian. « Il n’y a aucun moyen de stocker ce grain et aucun autre itinéraire alternatif adéquat. Il est impératif que nous montrions aux pays vulnérables que nous sommes prêts à prendre les mesures nécessaires pour nourrir le monde », a-t-il ajouté.
Dans le détail, le plan proposé par Vilnius consisterait à escorter les navires céréaliers lors de leur traversée de la mer Noire pour se rendre à Odessa. Cette opération décrite comme « humanitaire » ne serait évidemment pas conduite sous la bannière de l’Otan.
« Ce serait une mission humanitaire » qui ne serait « pas comparable à une zone d’exclusion aérienne. […] Des navires ou des avions militaires, voire les deux, seraient utilisés pour garantir que les chargements de céréales puissent quitter Odessa en toute sécurité et atteindre le Bosphore sans intervention russe. Nous aurions besoin d’une coalition de volontaires – des pays dotés d’une puissance navale importante – pour protéger les voies de navigations », a détaillé le ministre lituanien.
A priori, le Royaume-Uni serait ouvert à cette idée poussée par Vilnius. Idée qui serait compliquée à mettre en oeuvre, compte tenu de la présence éventuelle de mines mouillées dans le secteur d’Odessa par la marine russe, du risque élevé de dérapage [sachant que, par le passé, des navires occidentaux ont été « intimidés » en mer Noire] et de la Convention de Montreux, qui s’applique aux détroits turcs… qu’Ankara a fermés aux navires de guerre en mars dernier.
« Ce que nous devons faire, c’est traiter ce problème de sécurité alimentaire mondiale et le Royaume-Uni travaille sur une solution urgente pour faire sortir le grain de l’Ukraine », a cependant fait valoir Mme Truss.
Pour le moment, la solution passe par la livraison de missiles anti-navires aux forces ukrainiennes, afin de permettre à celles-ci de tenir les navires militaires russes à distance… D’où l’annonce faite le 23 mai par Lloyd Austin, le chef du Pentagone [lequel a d’ailleurs brûlé la politesse à son homologue danois…].
En effet, à l’issue d’une réunion « virtuelle » du groupe de contact ukrainien dirigé par les États-Unis [et qui compte une quarantaine de pays], M. Austin a annoncé que le Copenhague donnerait à Kiev des batteries de défense côtière armées de missiles RGM-84. « Je suis particulièrement reconnaissant au Danemark, qui a annoncé aujourd’hui qu’il fournirait des missiles Harpoon pour aider l’Ukraine à défendre ses côtes », a-t-il dit. Faut-il comprendre que les forces ukrainiennes ont déjà épuisé leur stock de missiles P360 Nepture, dont deux exemplaires coulèrent le croiseur russe Moskva?
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Ainsi, en janvier, la tonne de blé valait 275 euros… Or, actuellement, elle se négocie désormais aux alentours de 430 euros sur le marché Euronext. Un record. Au-delà, sans doute, de la spéculation de certains sur les cours, cette inflation tient au fait que la Russie et l’Ukraine représentent à eux deux le quart, voire le tiers, des exportations mondiales de cette céréale. Et 400 millions de personnes dans le monde dépendent du blé ukrainien…
Évidemment, compte des sanctions internationales infligées à Moscou, le blé russe ne peut plus être exporté vers l’Europe. D’ailleurs, Dmitri Medvedev, l’actuel vice-président du Conseil de sécurité de Russie, a prévenu, le 1er avril dernier : son pays ne livrera plus ses récoltes aux pays « inamicaux » et n’exportera plus que vers les pays « amis ». Et d’ajouter que la nourriture pouvait aussi être une « arme silencieuse ».
Quant à l’Ukraine, il ne lui est plus possible d’exporter sa production comme elle le faisait jusqu’alors, c’est à dire depuis ses ports donnant sur la mer Noire, ceux étant soumis à un blocus imposé par la marine russe.
« Arrêtez de bloquer les ports de la mer Noire ! Autorisez la libre circulation des navires, des trains et des camions transportant de la nourriture hors d’Ukraine! », a lancé Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine, à la partie russe, lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, la semaine passée. Et d’insister : « Arrêtez de menacer de suspendre les exportations de nourriture et d’engrais vers les pays qui critiquent votre guerre d’agression ».
Pour M. Blinken, « l’approvisionnement alimentaire de millions d’Ukrainiens et de millions d’autres personnes dans le monde a littéralement été pris en otage par l’armée russe ». En outre, la Russie est accusée de détruire les silos ukrainiens situés sur les territoires qu’elle a conquis et de s’accaparer le blé qui s’y trouvait.
« À vous entendre, messieurs, nous voudrions tout simplement affamer la terre entière, tandis que vous et les Ukrainiens seriez soucieux du sort de tous! », a rétorqué Vassili Nebenzia, le réprésentant permanent de la Russie auprès des Nations unies, avant d’expliquer que ce risque de crise alimentaire était dû à d’autres causes [climat, pandémie, spéculation, etc]. Et de dénoncer à son tour l’attitude occidentale consistant à « faire porter le chapeau à la Russie pour tous les problèmes du monde ».
C’est donc dans ce contexte que la Lituanie a proposé l’idée de mettre en place une « coalition navale de volontaires » pour briser le blocus imposé par la marine russe aux ports ukrainiens. Son ministre des Affaires étrangères, Gabrielius Landsbergis, en a discuté avec Liz Truss, son homologue britannique, à l’occasion d’un déplacement à Londres, le 23 mai.
« Le temps est très très court. Nous approchons d’une nouvelle récolte et il n’y a pas d’autre moyen pratique d’exporter le grain que par le port d’Odessa », a fait valoir M. Landsbergis dans les colonnes du quotidien The Guardian. « Il n’y a aucun moyen de stocker ce grain et aucun autre itinéraire alternatif adéquat. Il est impératif que nous montrions aux pays vulnérables que nous sommes prêts à prendre les mesures nécessaires pour nourrir le monde », a-t-il ajouté.
du quotidien The GuardianDans le détail, le plan proposé par Vilnius consisterait à escorter les navires céréaliers lors de leur traversée de la mer Noire pour se rendre à Odessa. Cette opération décrite comme « humanitaire » ne serait évidemment pas conduite sous la bannière de l’Otan.
« Ce serait une mission humanitaire » qui ne serait « pas comparable à une zone d’exclusion aérienne. […] Des navires ou des avions militaires, voire les deux, seraient utilisés pour garantir que les chargements de céréales puissent quitter Odessa en toute sécurité et atteindre le Bosphore sans intervention russe. Nous aurions besoin d’une coalition de volontaires – des pays dotés d’une puissance navale importante – pour protéger les voies de navigations », a détaillé le ministre lituanien.
A priori, le Royaume-Uni serait ouvert à cette idée poussée par Vilnius. Idée qui serait compliquée à mettre en oeuvre, compte tenu de la présence éventuelle de mines mouillées dans le secteur d’Odessa par la marine russe, du risque élevé de dérapage [sachant que, par le passé, des navires occidentaux ont été « intimidés » en mer Noire] et de la Convention de Montreux, qui s’applique aux détroits turcs… qu’Ankara a fermés aux navires de guerre en mars dernier.
« Ce que nous devons faire, c’est traiter ce problème de sécurité alimentaire mondiale et le Royaume-Uni travaille sur une solution urgente pour faire sortir le grain de l’Ukraine », a cependant fait valoir Mme Truss.
Pour le moment, la solution passe par la livraison de missiles anti-navires aux forces ukrainiennes, afin de permettre à celles-ci de tenir les navires militaires russes à distance… D’où l’annonce faite le 23 mai par Lloyd Austin, le chef du Pentagone [lequel a d’ailleurs brûlé la politesse à son homologue danois…].
En effet, à l’issue d’une réunion « virtuelle » du groupe de contact ukrainien dirigé par les États-Unis [et qui compte une quarantaine de pays], M. Austin a annoncé que le Copenhague donnerait à Kiev des batteries de défense côtière armées de missiles RGM-84. « Je suis particulièrement reconnaissant au Danemark, qui a annoncé aujourd’hui qu’il fournirait des missiles Harpoon pour aider l’Ukraine à défendre ses côtes », a-t-il dit. Faut-il comprendre que les forces ukrainiennes ont déjà épuisé leur stock de missiles P360 Nepture, dont deux exemplaires coulèrent le croiseur russe Moskva?
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Molières 2022. Alex Vizorek : « Un plateau digne du festival de Cannes ! »
EntretienL’humouriste présente ce soir la cérémonie des molières qui récompensent le spectacle vivant. Il est lui-même nommé dans la catégorie spectacles d’humour. Entretien.
Caroline ConstantC’est votre deuxième présentation des molières. Vous avez un goût pour cet exercice ?
Quand l’Académie m’a sollicité, j’ai été flatté : ça signifie qu’ils ont bien aimé la première fois. Et vous savez ce que c’est qu’un artiste flatté, il dit oui. J’aime l’exercice, car j’aime le talent des autres. Ça m’amuse de téléphoner à des artistes, de leur demander s’ils ont envie de faire un sketch, une chanson, un petit quelque chose.
Vous avez présenté la cérémonie avant la pandémie, et celle d’après pandémie…
Je suis la parenthèse pandémique ! L’an dernier, il y avait eu une cérémonie, au Châtelet, avec des distanciations. Il fallait qu’elle existe pour dire « on est encore là », mais elle était le symbole de la difficulté du milieu d’exister. Les gagnants étaient dans la salle, à cinq sièges d’écart, le molière sortait du sol pour que personne ne le touche… C’est tout ce dont on n’a pas envie. C’est la journaliste Marie-Sophie Lacarrau qui l’a présentée, et c’était juste : c’est difficile de faire le show devant quatre personnes.
Ça vous fait quel effet d’être nommé, de surcroît ?
Cela n’était pas prévu, évidemment. J’ai accepté de présenter avant que l’Académie ne me fasse cet honneur. Les récompenses, c’est assez touchant. Et pour la vie d’un spectacle, c’est un gage de qualité, un peu comme une étoile au Michelin. Je serais content d’avoir le molière sur ma cheminée. Mais si je ne gagne pas, je vous assure que je continuerai la soirée !
Les audiences des molières ne sont jamais très élevées…
En 2019, nous avons réalisé la plus mauvaise des audiences. Nous étions programmés sur France 2, après un téléfilm sur Molière qui traînait dans leurs cartons depuis des lustres. C’était un mauvais calcul. Cette année, à l’inverse, c’est en prime time, sur France 3, il y a un plateau digne du festival de Cannes, avec Vanessa Paradis, Laetitia Casta, Isabelle Huppert, Jacques Weber… J’espère que le public regardera en se disant : ces gens de théâtre ont l’air de s’amuser, si on allait s’amuser avec eux en allant voir leur spectacle ?
ALEX VIZOREK : « ON MÈNE DES COMBATS AVEC L’HUMOUR EN BANDOULIÈRE »Comment se porte le spectacle vivant dans cet après-Covid ?
Je suis assez mal placé pour faire un commentaire, parce que ça va plutôt bien pour moi, et plus globalement pour les humoristes. Le public a envie de rire. On doit reconvaincre les gens que passer une soirée au théâtre, ce n’est pas Netflix. C’est joyeux, et après on boit un verre tous ensemble. C’est une démarche de société, que tout le monde a instinctivement en soi.
Cérémonie des molières, France 3, 21 heures.
Alex VizorekMolièrefrance 3Théâtre BBC
The Senegalese pop star who dared to sing about rape
By Myriam FrancoisBBC News, Dakar
Following widespread protests in Senegal about the rape and murder of women, the law was changed in 2020 to make rape a serious crime instead of a misdemeanour. The events opened up a conversation around sexual assault, shame and accountability, headed by a pop star who dared to sing about her own experience.
In her home, two hours south of Senegal's capital, Dakar, pop star Lady Mounass sings me a song in her native Wolof language:
I don't have the strength to fight
Not even the strength to argue
I lost my confidence
You betrayed me
You took what was dearest to me
Please please, consideration for women
Lady Mounass is known for her saucy lyrics and signature sexy style, but this song is very different. It details the emotional trauma she suffered after being raped by two men in 2011.
"It's very difficult for me to sing this song unaccompanied because the words are a description of what actually happened to me," she says. "I cry myself to sleep frequently. Every day, I'm living with the shame attached to it."
Lady Mounass says she went to the police and one of her attackers was arrested, but later released without charge. Her family wanted her to keep quiet about her experience, but during an interview on Senegalese television last year, she inadvertently revealed the truth.
"The presenter kept asking me, 'You seem to have a particular interest in this issue, you seem to be particularly sensitive to this topic.' And so the tears began welling up and I just couldn't contain it."
The revelation sent shock waves through her life. Some critics suggested her "provocative" style had given men the "wrong impression", while others claimed she'd made the whole thing up as a publicity stunt. "Some people tried to say that I was only doing it to get attention - and that really hurt my feelings," says Lady Mounass. "My own family said, 'This is exactly why we told you not to talk about this publicly.'"
In the weeks that followed, many people contacted Lady Mounass to talk about their own experiences of sexual assault. There were harrowing stories - one woman told her she had been raped by her grandfather; another by her father, and that her mother had refused to believe her.
As the stories came in, Lady Mounass ended up becoming a spokeswoman against sexual violence. She joined a government campaign, touring the country to raise awareness of sexual violence and the legal support available to women. Her song became the soundtrack to that campaign.
Women have traditionally been heavily stigmatised and reluctant to speak out about rape in Senegal, let alone brave enough to release a song about it. Lady Mounass has decided the shame isn't hers to carry.
But for some women, becoming a victim of sexual violence means rejection by their family and community. This is what happened to two young women I met at the first Senegalese-run refuge for victims of domestic and sexual violence. We have changed their names.
Located in a quiet Dakar suburb, the refuge is run by Yacine Diouf, the daughter of a former president. We enter through a heavy wooden door, "to keep out angry husbands and families", says Diouf. The refuge is able to provide a home for 25 to 30 women at a time, as well as their children. They will be offered training and skills to help them live independently once they leave.
Deena is 19, but looks a lot younger. Dressed in a white T-shirt and jeans, she scrolls endlessly on her phone. Deena was raped when she was 15. The rape resulted in a pregnancy and now she is the mother of a three-year-old child.
"The man who attacked me was detained by the police," she says. "He gave false testimony. They let him go after a month. Even so, he recognised the child and accepted paternity. I used that to file a complaint, but he ran off to Guinea."
Deena struggles to get by on $2 a day. "Life is hard. I was at school but I've had to give it up. I have no choice, I have to provide for my child. It's a difficult situation, my parents got divorced after what happened."
Sitting next to Deena is Sarah, also 19. Last year Sarah was raped and now she is pregnant. She didn't go to the police or tell anyone about what happened. The rape was only discovered when her pregnancy started to show - then her family kicked her out. She was brought to the refuge when she was found sleeping on the streets by staff.
"In her culture, there's a lot of shame attached to being raped, so both her maternal and paternal family rejected her," explains a refuge worker who is looking after Sarah.
In Senegal, the concept of "sutura" - discretion - can pressure victims of sexual violence to stay silent, says Fatou Warkha, who runs a YouTube channel promoting women's rights. "Sutura means that women feel they have to hide these things, so this has been a real obstacle in changing the way that women raise the issue of rape when it happens," she says.
Warkha is part of a group of feminists who created the Dafadoy Collective, which means "enough is enough". In 2019, campaigners began using the #Dafadoy hashtag, much like the #metoo movement, and organised sit-ins to protest against sexual violence.
That year, a series of sexual attacks on women led to widespread protests. Most prominent was the case of Bineta Camara, 23, who was strangled after her murderer tried to rape her. Her case caused anger, not just among feminists, but across a large cross-section of society.
El Hadji Elias Ndoye, a young graduate, was one of the 3,000 people who joined the protests in Place de la Nation in Dakar. "Due to the patriarchal nature of the society here, men's presence in these demonstrations is essential," says Ndoye.
"Some people accuse me of being under a woman's thumb, but truthfully, it's time for women's voices to be heard. The silent majority of men are with us because it's their daughters, their sisters, their family members who are vulnerable."
Also protesting was Mamadou Maktar Gaye, the head of Jamra - one of the most influential Islamic organisations in the country. He and Jamra stood alongside their "sisters" in opposition to what Gaye refers to as "the scourge of rape".
"It's about men having to change their behaviour," he says.
The protests forced a change in the law that activists like Warkha had long been campaigning for.
After a unanimous vote in parliament, President Macky Sall officially made rape a crime on 10 January 2020. Rape cases are now heard in criminal court with a sentence of 10 years to life, when previously they would have been tried in a magistrates court with a maximum sentence of 10 years.
Rape first became punishable by law in Senegal in 1999, when it was classed as a misdemeanour. Two decades later, in 2019, there were 1,026 official reports of sexual violence, of which half were believed to involve rape. But accurate numbers are hard to come by.
A representative from the Ministry of Women, Family and Vulnerable People told the BBC they did not have figures relating to how many women were really affected - and that in any case, reported statistics on rape notoriously underestimate the scale of the problem.
Steps are now being taken to make women feel more comfortable when reporting sexual assault to the police. Police stations are being redesigned so that women are met at reception and taken to a separate room, where they can speak to a female officer.
These changes are part of a project funded by the EU and led by a senior police officer, Commissaire Binetou Guisse, whose job it is to monitor gender-related violence around the country.
The police also work closely with women from the local community who act as important intermediaries. They are known as "badianu goch" - a term meaning paternal aunt, an important figure in Senegalese families. The government now trains badianu goch to help protect vulnerable women and children.
"These women are the ones who tend to know what's going on and they will bring the issue to the attention of the police," says Guisse.
Guisse says the changes seem to be having a positive effect, with more people coming forward to report domestic and sexual violence.
Free legal advice is also being provided in clinics around the country by the Association of Senegalese Jurists (AJS), who have been on the front line of women's rights in Senegal for decades. They say they recorded more than 3,000 cases of sexual violence in 2021 alone, but point out that they don't have clinics in the majority of the country's 42 departments.
And staff at one AJS bureau told us that because the new law is more complex, it's resulting in a longer legal process.
"There are many men currently being prosecuted but so far, not a single man has been convicted - partly because the new procedure is a lengthy one and requires an extensive investigation," says Aby Diallo, AJS president and a former senior police officer.
So could this longer legal process actually be counter-productive?
Diallo doesn't think so. "It's a good law, but it needs better application, it needs more magistrates and it needs more awareness in the local community about how the new law operates."
She explains that under the old law, many rapists were coming out of prison after just a few months, and this was having a hugely detrimental impact on the victims. "Ultimately, it is tough sentences which are likely to drive home the severity of these actions," says Diallo.
But with a single conviction yet to be made, it's clear that many victims of sexual violence are still waiting for justice.
Lady Mounass hopes the song she has written about her ordeal will help other women to speak out. "I have a platform as a singer and I feel a sense of responsibility. I felt that I had to say something about this," she says.
"I'm calling on men in particular to stop the culture around rape and to stop making it something that women feel they have to keep quiet about."
Listen to Assignment: When rape becomes a crime on BBC World Service.
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Finalement, la Roumanie va maintenir ses avions MiG-21 LanceR en service pendant un an de plus
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PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn avril, un mois après un accident ayant coûté la vie au capitaine Costinel Iosif Niţă, le ministère roumain de la Défense fit part de sa décision de clouer définitivement au sol les 27 MiG-21 LanceR encore en dotation au sein de la Forțele Aeriene Române [force aérienne roumaine – FAR] en raison d’un « taux considérablement élevé » d’incidents.
Hérités de la période soviétique, ces MiG-21 LanceR avaient mis aux standards de l’Otan au début des années 2000 par Elbit Systems et Aerostar, avec l’intégration d’un radar Doppler, d’un ordinateur de mission, d’une avionique moderne et d’une suite de guerre électronique. Et probablement qu’ils pouvaient encore rendre quelques services, au regard du contexte actuel, marqué par les tensions engendrées par l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Quoi qu’il en soit, après cette décision, les capacités de l’aviation de combat roumaine ne devaient dés lors reposer que sur les 17 F-16 d’occasion acquis auprès du Portugal. Ce qui pouvai sembler insuffisant dans le contexte actuel. En outre, il était question pour Bucarest d’accélérer les discussions avec la Norvège pour l’achat de 32 appareils – également de seconde main – supplémentaires.
Finalement, le 24 mai, le ministère roumain de la Défense a fait savoir qu’il était revenu sur sa décision prise deux mois plus tôt. « Les vols des MiG-21 LanceR ont repris à partir du lundi 23 mai, pour une période d’environ un an », a-t-il en effet annoncé. Et de justifier ce revirement par la nécessité de mener des missions de police du ciel et de maintenir l’entraînement [et les qualifications] des pilotes.
L’annonce du retrait des MiG-21 LanceR – impliqués dans 26 accidents au cours de ces vingt dernières années – avait fait l’objet de critiques. Ainsi, ancien pilote de chasse, Nicu Fălco, membre de la commission de la Défense à la Chambre des députés romaine, fit valoir que les problèmes de sécurité ayant affecté ces avions étaient dus à un entraînement insuffisant des pilotes.
La FAR a « un besoin urgent d’une mise à niveau. Mais cela ne signifie pas que le MiG-21 n’est pas un avion fiable. […] Ces avions sont vieux et ne sont peut-être pas en mesure de faire face aux exigences d’une guerre moderne, mais ils ne sont pas la cause des tragédies que l’on a connues ces derniers temps, celles-ci étant la conséquence d’un entraînement médiocre et insuffisant », avait-il avancé.
Un point de vue partagé par le général Ștefan Dănilă, premier aviateur à avoir été nommé chef d’état-major des forces roumaines [entre 2011 et 2015]. « De mon point de vue, ces avions ne peuvent pas être considérés comme inaptes au vol parce qu’il y a eu de nombreuses victimes. Au cours des 20-25 dernières années, je ne connais aucun cas dans lequel il y a eu une catastrophe causée strictement pour des raisons techniques », avait-il dit, avant de rappeler que les MiG-21 LanceR avaient même été engagés dans les missions de police de ciel assurées au profit des pays baltes dans le cadre de l’Otan [Baltic Air Policing, ndlr]. Mais c’était en… 2007.
Pour autant, l’acquisition 32 F-16 d’occasion auprès de la Norvège demeure évidemment une priorité, le Parlement roumain devant la valider très prochainement. En outre, des mesures seront prises pour préparer l’arrivée de chasseurs-bombardiers de 5e génértion F-35A. « Le F-16 est l’avion de transition vers cet objectif final », a avancé le général Constantin Spînu, le porte-parole du ministère roumain de la Défense.
Photo : Bogdan Pantilimon / Forțele Aeriene Române
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Photo : Bogdan Pantilimon / Forțele Aeriene Române
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Photo : Bogdan Pantilimon / Forțele Aeriene Române
France24 - World
French minister blames 'ticket fraud’ for stadium violence in Champions League final
Issued on: 30/05/2022 - 15:55
FRANCE 24
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France's interior minister on Monday blamed massive ticket fraud for the chaotic scenes that marred the Champions League final between Liverpool and Real Madrid over the weekend, raising questions over the ability of Paris to host the 2024 Olympics and other sporting events. UEFA has announced an independent investigation into the incident.
The French government has faced a barrage of criticism from press and politicians both domestically and abroad over police handling of the match on Saturday, which saw thousands of Liverpool fans with tickets struggling to enter the stadium in scenes that eventually turned violent.
The final between Liverpool and Real Madrid on Saturday was postponed by more than 30 minutes as police used teargas to try to prevent people who did not have tickets from entering the stadium just north of Paris. Some ticket holders complained that they had only been allowed to enter the stadium for the second half of the match, which Real Madrid won 1-0.
After a crisis meeting at the sports ministry on Monday, French Interior Minister Gérald Darmanin defiantly insisted that ticket scams and the bad behaviour of Liverpool fans were to blame.
"What has been confirmed is a massive, industrial-scale and organised fraud in fake tickets ... this was the root cause of the delay to the match," Darmanin said.
Darmanin said that while French authorities had taken steps to prepare for the risk of English hooliganism, they were caught off-guard by local delinquents who also turned up to cause trouble at the match.
He went on the defend the actions of police, calling it "low and disproportionate" to criticise the officers' actions, adding: "The decisions that were taken prevented deaths."
He did, however, acknowledge the "inappropriate" use of teargas after images posted on social media showed even children being targeted at close range.
French sports minister commissions report
Sports Minister Amelie Oudéa-Castéra said French authorities were "extremely sorry" for the approximately 2,700 fans with tickets who were unable to enter the Stade de France because of the crowd control problems and suggested they receive compensation.
Oudéa-Castéra told RTL radio that Liverpool, in contrast to Real Madrid, had failed to organise the supporters who came to Paris. "Liverpool let its supporters on the loose, this is a major difference," she said.
She added that there had been 30,000 to 40,000 Liverpool fans with either fake tickets or no tickets outside the Stade de France stadium.
Part of the problem was also Liverpool's request for paper tickets for its fans, rather than electronic ones, Darmanin and Oudéa-Castéra both said.
Oudea-Castera has commissioned a report into Saturday's events. The French sports minister on Monday said she has asked Michael Cadot, the inter-ministerial delegate for large sports events, to produce the report within 10 days.
The announcement came hours after British authorities called for an investigation.
"We are urging UEFA to work closely with the French authorities on a full investigation and to publish those findings," said a spokesman for British Prime Minister Boris Johnson.
"The footage from the Stade de France this weekend was deeply upsetting and concerning. We know many Liverpool fans travelled to Paris in good time ... and we're hugely disappointed by how they were treated," the spokesman said.
Labour MP for Liverpool area Ian Byrne, who was present at the match, told Sky News that the fans had been treated "like animals".
"It was horrific – there's no other words to describe it. It was absolutely horrific and as someone who was at Hillsborough in 1989, it brought so many terrible memories flooding back," he said. The Hillsborough disaster cost the lives of 97 people in a stadium crush.
The mayor of Liverpool, Joanne Anderson, who was also at the scene, told the BBC that it was "absolutely shambolic but also the police behaviour was also really brutal".
Leading French daily "Le Monde" echoed the British complaints Monday, saying the French authorities were "in denial" about their shortcomings that had turned the event into a "fiasco".
Doubts about readiness of French hosts
The scenes tarnished the image of the French capital, raising questions about its ability to host major sporting events as it gears up for the 2024 Olympics, as well as the 2023 Rugby World Cup.
The match was delayed by 36 minutes, almost unprecedented for an occasion of this magnitude and a huge embarrassment for UEFA and the French authorities.
Monday's meeting at the sports ministry involved European football's governing body UEFA, French football chiefs and the French police. Darmanin and Paris police chief Didier Lallement were both in attendance, along with the Sports Minister Oudéa-Castéra.
Lallement has called for a formal investigation into the production of fake tickets. Later on Monday, UEFA announced an independent investigation into the incident.
The French interior ministry said 105 people had been detained, of whom 39 were placed under arrest and remanded in custody, meaning they could face charges.
Liverpool Football Club has requested a formal investigation.
But Oudéa-Castéra insisted France was capable of hosting major sporting events.
"I am not worried, I am very committed that we learn absolutely all the lessons from what happened on Saturday evening to improve everything," she said.
Paris was awarded the Champions League final three months ago, after Saint Petersburg was stripped of the event because of Russia's invasion of Ukraine.
In another instance of football trouble in France, angry Saint-Étienne fans invaded the pitch after were they were relegated from Ligue 1 on Sunday in their play-off against Auxerre, with French police again using teargas.
(FRANCE 24 with AFP and REUTERS)
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Top Gun: Maverick gives Tom Cruise first $100m opening weekend
The new Top Gun movie has given Hollywood superstar Tom Cruise his first $100 million (£79m) opening weekend at the box office.
Top Gun: Maverick sees him reprise his role as US navy pilot Pete "Maverick" Mitchell from the original 1986 film.
In its first three days in North American theatres, the sequel earned an estimated $124 million (£98m) in ticket sales, Paramount Pictures said Sunday.
Worldwide, that figure is raised to an estimated $248 million (196m).
"These results are ridiculously, over-the-top fantastic," said Chris Aronson, Paramount's president of domestic distribution.
"I'm happy for everyone. I'm happy for the company, for Tom, for the filmmakers."
Cruise's previous biggest opening weekend for a movie came in 2005 with War of the Worlds, which raked in $64 million (£50m).
The 59-year-old's second outing as Maverick also had the fourth biggest opening of any film in the Covid-era, behind the best-selling Spider-Man: No Way Home, second-placed Doctor Strange in the Multiverse of Madness and then The Batman.
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He was joined by the Duke and Duchess of Cambridge for the new film's UK premiere recently.
The original movie flew high above the competition, topping last Wednesday's weekly UK film chart, as fans - young and old - prepared for the official release of the sequel last Friday.
Becca Monahan, commercial director of the Official Charts Company said it was "fantastic to see Tom Cruise back in the skies again after 36 years".
"That the original Top Gun has made history by getting to number one on the Official Film Chart and that many of those sales were digital downloads is a great achievement," she noted.
Liz Bales, chief executive of the British Association for Screen Entertainment agreed, saying she expects that the sequel "takes cinema audience's breath away on the big screen" - a nod to the original film's Oscar-winning song.
Critics praised the return of Top Gun: Maverick earlier this month, calling it a "barrier-breaking sequel".
The Independent called it "as thrilling as blockbusters get", praising it as a "true legacy sequel".
The Telegraph called it "absurdly exciting" and "unquestionably the best studio action film in years".
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L'Humanité
Molière. Quand les dames avaient le beau rôle
Nos recommandations culturellesGérald RossiLes femmes, dans le théâtre de Molière, occupent une place importante, alors que la société de son époque les reléguait à des fonctions subalternes. Les élèves du Conservatoire national d’art dramatique, et le comédien Louis Peres dans le rôle du narrateur, participent à cette websérie de six courts épisodes destinés en priorité aux collégiens.
Aussi bien Dorine, servante du « Tartuffe », Célimène, du « Misanthrope », Elvire, de « Dom Juan », Agnès, de « l’École des femmes », Mme Jourdain, du « Bourgeois gentilhomme », que Philaminte, des « Femmes savantes », n’ont pas été choisies par hasard. Car chacune de ces femmes a une personnalité forte qui s’impose et, à sa façon, dénonce le sort qui lui est fait.
En outre, ces personnages le plus souvent hauts en couleur, tous tirés de comédies dont le succès ne s’est pas démenti depuis quatre siècles, font écho à des questions tout à fait contemporaines. Lorsque Tartuffe, dans l’acte 3, s’écrie face à Dorine : « Couvrez ce sein que je ne saurais voir », Louis Peres commente avec justesse : « Les tartuffes sont encore nombreux à dire que si l’on s’en prend aux femmes, c’est à cause de leur façon de s’habiller. » Molière ne transforma jamais ses personnages féminins en potiches. Ainsi Agnès, de « l’École des femmes », élevée dans un couvent sans éducation « des choses de la vie », selon la volonté de son tuteur, qui espère l’épouser, triomphe-t-elle de l’idiotie dans laquelle le triste personnage avait tenté de l’enfermer. Son ingénuité lui fait découvrir le véritable amour.
Écrans Opex 360
La Commission européenne pourrait retirer sa subvention au projet de drone MALE européen
par Laurent Lagneau · 25 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAprès des mois – voire des années – de négociations entre les industriels [Airbus, Dassault Aviation et Leonardo] et les quatre États clients [Allemagne, Italie, France et Espagne] au sujet des spécifications et, surtout, des coûts, alors jugées trop élevés, le drone MALE européen – ou Eurodrone – a pu enfin décoller en février dernier, quand l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement [OCCAr] a notifié à Airbus Defence & Space GmbH, maître d’oeuvre, le contrat « MALE RPAS Stage 2 », lequel ouvre la voie développement et à la production de vingt systèmes.
Si ce programme a pu aller de l’avant, c’est en grande partie parce que ses promoteurs voulaient se doter d’une solution souveraine pour ne pas dépendre des États-Unis.
Or, après la notification du contrat, il restait encore à régler la question de la motorisation de ce drone MALE européens, celui-ci devant être dotés de deux turbopropulseurs. Deux candidats étaient sur les rangs : le français Safran, avec l’Ardiden TP3, et Avio Aero, la filiale italienne de l’américain General Electric [GE], avec le Catalyst [ex-Advanced Turboprop, ou ATP]. Or, en mars, Airbus a annoncé avoir choisi… le second.
« Le Catalyst a été choisi pour sa meilleure compétitivité. On a une solution qui est plus mûre, qui est en vol d’essai sur un appareil commercial […], nous avons estimé, dans la comparaison, un risque de développement plus faible », avait alors expliqué Jean-Brice Dumont, le patron d’Airbus Military Aircraft. Et d’ajouter : « C’est très important dans un programme militaire en coopération où les plannings sont tendus, et où on a un départ lancé qui est compliqué à gérer ».
Seulement, si le Catalyst sera produit en Europe, il intégrera très probablement des composants d’origine américaine. Ce qui pose la question de savoir s’il pourrait être ou non concerné par la réglementation ITAR [International Traffic in Arms Regulations] dont les États-Unis se servent pour bloquer des ventes d’équipements militaires s’ils estiment qu’elles sont contraires à leurs intérêts ou si elles sont susceptibles de faire de l’ombre à leur propre industrie…
Dans une question écrite adressée le 25 mars au ministère des Armées [et qui n’a, à ce jour, toujours pas reçu de réponse], le député Jean-Louis Thiérot [LR] fit part de ses doutes « quant aux garanties permettant de s’assurer que le gouvernement américain n’inscrira pas postérieurement sur la liste ITAR les composants » du Catalyst. Et de demander si ce « n’est pas un mauvais signal pour l’Europe de la Défense » que « de choisir un moteur américain pour un projet financé par des fonds européens ».
En effet, outre les investissements consentis par les quatre États clients [plus de 7 milliards d’euros au total], le programme Eurodrone bénéficie d’une subvention européenne de 100 millions d’euros, au titre du « Programme européen de développement de l’industrie de Défense » [PEDID]. D’où la question posée à la Commission européenne par l’eurodéputé Christophe Grudler, pour qui il est inconcevable que l’Eurodrone puisse être doté de turbopropulseurs de « certification européenne ».
Ccommissaire européen, chargé du marché intérieur, de la politique industrielle, de la défense et de l’espace, Thierry Breton y a répondu, ce 25 mai.
« Les États membres parties au projet, correspondant à une enveloppe globale de 7 milliards d’euros, ont décidé de laisser Airbus choisir indépendamment le constructeur du moteur,
conformément au marché public associé à la subvention de l’UE », a d’abord rappelé M. Breton.
Cependant, a-t-il continué, « l’octroi d’une subvention de l’UE est subordonné à certaines conditions, à commencer par le fait qu’un tel projet doit être un « catalyseur du renforcement de la souveraineté européenne ». Aussi, les « fournisseurs de systèmes critiques tels que le moteur doivent donc être européens ou basés dans l’UE et offrir toutes les garanties de sécurité requises par la législation européenne applicable », a souligné M. Breton.
Il revient donc à l’OCCAr, « dans sa gestion de la subvention », de vérifier que cette condition est remplie.
« Étant établi dans l’UE mais contrôlé par General Electric, Avio Aero est tenu, dans le cadre de l’application du droit de l’Union, de fournir tous les éléments de preuve garantissant que la
souveraineté européenne sera préservée. À ce titre, la sous-traitance à Avio ne doit pas être contraire aux intérêts de l’UE et de ses États membres en matière de sécurité et de défense. Plus particulièrement, le moteur doit être libre de toute restriction d’utilisation », a insisté M. Breton, avant de prévenir que toutes garanties requises seront « vérifiées et validées par la Commission ».
La Commission européenne pourrait retirer sa subvention au projet de drone MALE européen
par Laurent Lagneau · 25 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerAprès des mois – voire des années – de négociations entre les industriels [Airbus, Dassault Aviation et Leonardo] et les quatre États clients [Allemagne, Italie, France et Espagne] au sujet des spécifications et, surtout, des coûts, alors jugées trop élevés, le drone MALE européen – ou Eurodrone – a pu enfin décoller en février dernier, quand l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement [OCCAr] a notifié à Airbus Defence & Space GmbH, maître d’oeuvre, le contrat « MALE RPAS Stage 2 », lequel ouvre la voie développement et à la production de vingt systèmes.
Si ce programme a pu aller de l’avant, c’est en grande partie parce que ses promoteurs voulaient se doter d’une solution souveraine pour ne pas dépendre des États-Unis.
Or, après la notification du contrat, il restait encore à régler la question de la motorisation de ce drone MALE européens, celui-ci devant être dotés de deux turbopropulseurs. Deux candidats étaient sur les rangs : le français Safran, avec l’Ardiden TP3, et Avio Aero, la filiale italienne de l’américain General Electric [GE], avec le Catalyst [ex-Advanced Turboprop, ou ATP]. Or, en mars, Airbus a annoncé avoir choisi… le second.
« Le Catalyst a été choisi pour sa meilleure compétitivité. On a une solution qui est plus mûre, qui est en vol d’essai sur un appareil commercial […], nous avons estimé, dans la comparaison, un risque de développement plus faible », avait alors expliqué Jean-Brice Dumont, le patron d’Airbus Military Aircraft. Et d’ajouter : « C’est très important dans un programme militaire en coopération où les plannings sont tendus, et où on a un départ lancé qui est compliqué à gérer ».
Seulement, si le Catalyst sera produit en Europe, il intégrera très probablement des composants d’origine américaine. Ce qui pose la question de savoir s’il pourrait être ou non concerné par la réglementation ITAR [International Traffic in Arms Regulations] dont les États-Unis se servent pour bloquer des ventes d’équipements militaires s’ils estiment qu’elles sont contraires à leurs intérêts ou si elles sont susceptibles de faire de l’ombre à leur propre industrie…
Dans une question écrite adressée le 25 mars au ministère des Armées [et qui n’a, à ce jour, toujours pas reçu de réponse], le député Jean-Louis Thiérot [LR] fit part de ses doutes « quant aux garanties permettant de s’assurer que le gouvernement américain n’inscrira pas postérieurement sur la liste ITAR les composants » du Catalyst. Et de demander si ce « n’est pas un mauvais signal pour l’Europe de la Défense » que « de choisir un moteur américain pour un projet financé par des fonds européens ».
En effet, outre les investissements consentis par les quatre États clients [plus de 7 milliards d’euros au total], le programme Eurodrone bénéficie d’une subvention européenne de 100 millions d’euros, au titre du « Programme européen de développement de l’industrie de Défense » [PEDID]. D’où la question posée à la Commission européenne par l’eurodéputé Christophe Grudler, pour qui il est inconcevable que l’Eurodrone puisse être doté de turbopropulseurs de « certification européenne ».
Ccommissaire européen, chargé du marché intérieur, de la politique industrielle, de la défense et de l’espace, Thierry Breton y a répondu, ce 25 mai.
« Les États membres parties au projet, correspondant à une enveloppe globale de 7 milliards d’euros, ont décidé de laisser Airbus choisir indépendamment le constructeur du moteur,
conformément au marché public associé à la subvention de l’UE », a d’abord rappelé M. Breton.
Cependant, a-t-il continué, « l’octroi d’une subvention de l’UE est subordonné à certaines conditions, à commencer par le fait qu’un tel projet doit être un « catalyseur du renforcement de la souveraineté européenne ». Aussi, les « fournisseurs de systèmes critiques tels que le moteur doivent donc être européens ou basés dans l’UE et offrir toutes les garanties de sécurité requises par la législation européenne applicable », a souligné M. Breton.
Il revient donc à l’OCCAr, « dans sa gestion de la subvention », de vérifier que cette condition est remplie.
« Étant établi dans l’UE mais contrôlé par General Electric, Avio Aero est tenu, dans le cadre de l’application du droit de l’Union, de fournir tous les éléments de preuve garantissant que la
souveraineté européenne sera préservée. À ce titre, la sous-traitance à Avio ne doit pas être contraire aux intérêts de l’UE et de ses États membres en matière de sécurité et de défense. Plus particulièrement, le moteur doit être libre de toute restriction d’utilisation », a insisté M. Breton, avant de prévenir que toutes garanties requises seront « vérifiées et validées par la Commission ».
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Si ce programme a pu aller de l’avant, c’est en grande partie parce que ses promoteurs voulaient se doter d’une solution souveraine pour ne pas dépendre des États-Unis.
Or, après la notification du contrat, il restait encore à régler la question de la motorisation de ce drone MALE européens, celui-ci devant être dotés de deux turbopropulseurs. Deux candidats étaient sur les rangs : le français Safran, avec l’Ardiden TP3, et Avio Aero, la filiale italienne de l’américain General Electric [GE], avec le Catalyst [ex-Advanced Turboprop, ou ATP]. Or, en mars, Airbus a annoncé avoir choisi… le second.
« Le Catalyst a été choisi pour sa meilleure compétitivité. On a une solution qui est plus mûre, qui est en vol d’essai sur un appareil commercial […], nous avons estimé, dans la comparaison, un risque de développement plus faible », avait alors expliqué Jean-Brice Dumont, le patron d’Airbus Military Aircraft. Et d’ajouter : « C’est très important dans un programme militaire en coopération où les plannings sont tendus, et où on a un départ lancé qui est compliqué à gérer ».
Seulement, si le Catalyst sera produit en Europe, il intégrera très probablement des composants d’origine américaine. Ce qui pose la question de savoir s’il pourrait être ou non concerné par la réglementation ITAR [International Traffic in Arms Regulations] dont les États-Unis se servent pour bloquer des ventes d’équipements militaires s’ils estiment qu’elles sont contraires à leurs intérêts ou si elles sont susceptibles de faire de l’ombre à leur propre industrie…
Dans une question écrite adressée le 25 mars au ministère des Armées [et qui n’a, à ce jour, toujours pas reçu de réponse], le député Jean-Louis Thiérot [LR] fit part de ses doutes « quant aux garanties permettant de s’assurer que le gouvernement américain n’inscrira pas postérieurement sur la liste ITAR les composants » du Catalyst. Et de demander si ce « n’est pas un mauvais signal pour l’Europe de la Défense » que « de choisir un moteur américain pour un projet financé par des fonds européens ».
En effet, outre les investissements consentis par les quatre États clients [plus de 7 milliards d’euros au total], le programme Eurodrone bénéficie d’une subvention européenne de 100 millions d’euros, au titre du « Programme européen de développement de l’industrie de Défense » [PEDID]. D’où la question posée à la Commission européenne par l’eurodéputé Christophe Grudler, pour qui il est inconcevable que l’Eurodrone puisse être doté de turbopropulseurs de « certification européenne ».
Ccommissaire européen, chargé du marché intérieur, de la politique industrielle, de la défense et de l’espace, Thierry Breton y a répondu, ce 25 mai.
« Les États membres parties au projet, correspondant à une enveloppe globale de 7 milliards d’euros, ont décidé de laisser Airbus choisir indépendamment le constructeur du moteur,
conformément au marché public associé à la subvention de l’UE », a d’abord rappelé M. Breton.
Cependant, a-t-il continué, « l’octroi d’une subvention de l’UE est subordonné à certaines conditions, à commencer par le fait qu’un tel projet doit être un « catalyseur du renforcement de la souveraineté européenne ». Aussi, les « fournisseurs de systèmes critiques tels que le moteur doivent donc être européens ou basés dans l’UE et offrir toutes les garanties de sécurité requises par la législation européenne applicable », a souligné M. Breton.
Il revient donc à l’OCCAr, « dans sa gestion de la subvention », de vérifier que cette condition est remplie.
« Étant établi dans l’UE mais contrôlé par General Electric, Avio Aero est tenu, dans le cadre de l’application du droit de l’Union, de fournir tous les éléments de preuve garantissant que la
souveraineté européenne sera préservée. À ce titre, la sous-traitance à Avio ne doit pas être contraire aux intérêts de l’UE et de ses États membres en matière de sécurité et de défense. Plus particulièrement, le moteur doit être libre de toute restriction d’utilisation », a insisté M. Breton, avant de prévenir que toutes garanties requises seront « vérifiées et validées par la Commission ».
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Si ce programme a pu aller de l’avant, c’est en grande partie parce que ses promoteurs voulaient se doter d’une solution souveraine pour ne pas dépendre des États-Unis.
Or, après la notification du contrat, il restait encore à régler la question de la motorisation de ce drone MALE européens, celui-ci devant être dotés de deux turbopropulseurs. Deux candidats étaient sur les rangs : le français Safran, avec l’Ardiden TP3, et Avio Aero, la filiale italienne de l’américain General Electric [GE], avec le Catalyst [ex-Advanced Turboprop, ou ATP]. Or, en mars, Airbus a annoncé avoir choisi… le second.
« Le Catalyst a été choisi pour sa meilleure compétitivité. On a une solution qui est plus mûre, qui est en vol d’essai sur un appareil commercial […], nous avons estimé, dans la comparaison, un risque de développement plus faible », avait alors expliqué Jean-Brice Dumont, le patron d’Airbus Military Aircraft. Et d’ajouter : « C’est très important dans un programme militaire en coopération où les plannings sont tendus, et où on a un départ lancé qui est compliqué à gérer ».
Seulement, si le Catalyst sera produit en Europe, il intégrera très probablement des composants d’origine américaine. Ce qui pose la question de savoir s’il pourrait être ou non concerné par la réglementation ITAR [International Traffic in Arms Regulations] dont les États-Unis se servent pour bloquer des ventes d’équipements militaires s’ils estiment qu’elles sont contraires à leurs intérêts ou si elles sont susceptibles de faire de l’ombre à leur propre industrie…
Dans une question écrite adressée le 25 mars au ministère des Armées [et qui n’a, à ce jour, toujours pas reçu de réponse], le député Jean-Louis Thiérot [LR] fit part de ses doutes « quant aux garanties permettant de s’assurer que le gouvernement américain n’inscrira pas postérieurement sur la liste ITAR les composants » du Catalyst. Et de demander si ce « n’est pas un mauvais signal pour l’Europe de la Défense » que « de choisir un moteur américain pour un projet financé par des fonds européens ».
question écriteEn effet, outre les investissements consentis par les quatre États clients [plus de 7 milliards d’euros au total], le programme Eurodrone bénéficie d’une subvention européenne de 100 millions d’euros, au titre du « Programme européen de développement de l’industrie de Défense » [PEDID]. D’où la question posée à la Commission européenne par l’eurodéputé Christophe Grudler, pour qui il est inconcevable que l’Eurodrone puisse être doté de turbopropulseurs de « certification européenne ».
question poséeCcommissaire européen, chargé du marché intérieur, de la politique industrielle, de la défense et de l’espace, Thierry Breton y a répondu, ce 25 mai.
« Les États membres parties au projet, correspondant à une enveloppe globale de 7 milliards d’euros, ont décidé de laisser Airbus choisir indépendamment le constructeur du moteur,
conformément au marché public associé à la subvention de l’UE », a d’abord rappelé M. Breton.
Cependant, a-t-il continué, « l’octroi d’une subvention de l’UE est subordonné à certaines conditions, à commencer par le fait qu’un tel projet doit être un « catalyseur du renforcement de la souveraineté européenne ». Aussi, les « fournisseurs de systèmes critiques tels que le moteur doivent donc être européens ou basés dans l’UE et offrir toutes les garanties de sécurité requises par la législation européenne applicable », a souligné M. Breton.
Il revient donc à l’OCCAr, « dans sa gestion de la subvention », de vérifier que cette condition est remplie.
« Étant établi dans l’UE mais contrôlé par General Electric, Avio Aero est tenu, dans le cadre de l’application du droit de l’Union, de fournir tous les éléments de preuve garantissant que la
souveraineté européenne sera préservée. À ce titre, la sous-traitance à Avio ne doit pas être contraire aux intérêts de l’UE et de ses États membres en matière de sécurité et de défense. Plus particulièrement, le moteur doit être libre de toute restriction d’utilisation », a insisté M. Breton, avant de prévenir que toutes garanties requises seront « vérifiées et validées par la Commission ».
Opex 360
Le BEA-É ouvre une enquête sur un accident ayant impliqué un hélicoptère NH-90 de la Marine
par Laurent Lagneau · 25 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLe Bureau enquêtes accidents pour la sécurité de l’aéronautique d’État [BEA-É] ne va manquer de travail dans les semaines qui viennent. En effet, le 24 mai, il a annoncé l’ouverture de quatre nouvelles enquêtes portant sur des incidents ayant impliqués des aéronefs militaires.
Ainsi, et comme on pouvait s’y attendre, ses enquêteurs se pencheront sur la collision entre deux Rafale de la 30e Escadre de chasse, survenue lors d’une démonstration tactique effectuée à l’occasion du dernier meeting aérien organisé le 22 mai sur la base aérienne 709 de Cognac-Châteaubernard. Pour rappel, l’un des deux avions – le « Rogue Spartan », qui venait de participer au Nato Tiger Meet – a perdu une partie de sa suite de guerre électronique SPECTRA [Système de Protection et d’Evitement de Conduite de Tir du Rafale] – après avoir été accroché par son ailier, celui-ci ayant subi des dommages au niveau de son plan canard gauche.
La seconde enquête ouverte par le BEA-É concerne encore l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], pour un « incident aérien grave d’un avion Extra 330 » de son équipe de voltige [EVAAE], survenu le 4 mai dernier, à Salon-de-Provence. Une « panne de caburant en vol » en serait la cause. Cependant, aucun détail supplémentaire n’a été donné. Sans doute que cet incident est la cause de l’absence de l’EVAAE au meeting de Cognac alors que sa participation y était annoncée.
Quant à la troisième enquête, elle portera sur un incident survenu le 19 mai, probablement lors du stage « Rotary Wing Mission commander Course 2022 » [RW MC 2022], organisé par l’AAE sur la base aérienne 126 de Ventisera-Solenzara, en Corse. Le BEA-É évoque en effet un « incident aérien grave d’un hélicoptère Puma de la RAF [Royal Air Force] survenu […] en Corse ». Et d’expliquer que, lors d’un exercice, les pales de l’hélicoptère ont heurté le « casque d’un des commandos à sa sorte de l’appareil ». Fort heureusement, le « militaire est indemne », précise-t-il.
Si ces trois incidents ont été sans conséquence sur le plan humain, ce n’est pas le cas de celui ayant impliqué un hélicoptère NH-90 NFH [Nato Frigate Helicopter] de la Marine nationale. D’ailleurs, le BEA-É parle d’un « accident », survenu le 9 mai, au cours d’un entraînement sur la base aéronavale de Hyères, laquelle abrite la Flottille 31F.
« Lors d’un vol d’entraînement au treuillage, le câble se rompt. Le treuilliste est gravement blessé et l’hélicoptère endommagé », a indiqué le BEA-É.
Le BEA-É a déclenché une enquête de sécurité suite l’accident aérien d’un NH90 Caïman de la Marine nationale survenu le 9 mai 2022 à Hyères. Lors d’un vol d’entraînement au treuillage, le câble se rompt. Le treuilliste est gravement blessé et l’hélicoptère endommagé. pic.twitter.com/0X92eDlMUh
— BEA-É (@BEA_Etat) May 24, 2022
Pour rappel, un accident du même ordre était arrivé à un H225M Caracal de l’escadron d’hélicoptères 1/67 Pyrénées, en avril 2020. Il avait coûté la vie au sergent Pierre Pougin et à l’infirmier en soins généraux de premier grade [ISG 1G] Quentin Le Dillau.
Le BEA-É ouvre une enquête sur un accident ayant impliqué un hélicoptère NH-90 de la Marine
par Laurent Lagneau · 25 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLe Bureau enquêtes accidents pour la sécurité de l’aéronautique d’État [BEA-É] ne va manquer de travail dans les semaines qui viennent. En effet, le 24 mai, il a annoncé l’ouverture de quatre nouvelles enquêtes portant sur des incidents ayant impliqués des aéronefs militaires.
Ainsi, et comme on pouvait s’y attendre, ses enquêteurs se pencheront sur la collision entre deux Rafale de la 30e Escadre de chasse, survenue lors d’une démonstration tactique effectuée à l’occasion du dernier meeting aérien organisé le 22 mai sur la base aérienne 709 de Cognac-Châteaubernard. Pour rappel, l’un des deux avions – le « Rogue Spartan », qui venait de participer au Nato Tiger Meet – a perdu une partie de sa suite de guerre électronique SPECTRA [Système de Protection et d’Evitement de Conduite de Tir du Rafale] – après avoir été accroché par son ailier, celui-ci ayant subi des dommages au niveau de son plan canard gauche.
La seconde enquête ouverte par le BEA-É concerne encore l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], pour un « incident aérien grave d’un avion Extra 330 » de son équipe de voltige [EVAAE], survenu le 4 mai dernier, à Salon-de-Provence. Une « panne de caburant en vol » en serait la cause. Cependant, aucun détail supplémentaire n’a été donné. Sans doute que cet incident est la cause de l’absence de l’EVAAE au meeting de Cognac alors que sa participation y était annoncée.
Quant à la troisième enquête, elle portera sur un incident survenu le 19 mai, probablement lors du stage « Rotary Wing Mission commander Course 2022 » [RW MC 2022], organisé par l’AAE sur la base aérienne 126 de Ventisera-Solenzara, en Corse. Le BEA-É évoque en effet un « incident aérien grave d’un hélicoptère Puma de la RAF [Royal Air Force] survenu […] en Corse ». Et d’expliquer que, lors d’un exercice, les pales de l’hélicoptère ont heurté le « casque d’un des commandos à sa sorte de l’appareil ». Fort heureusement, le « militaire est indemne », précise-t-il.
Si ces trois incidents ont été sans conséquence sur le plan humain, ce n’est pas le cas de celui ayant impliqué un hélicoptère NH-90 NFH [Nato Frigate Helicopter] de la Marine nationale. D’ailleurs, le BEA-É parle d’un « accident », survenu le 9 mai, au cours d’un entraînement sur la base aéronavale de Hyères, laquelle abrite la Flottille 31F.
« Lors d’un vol d’entraînement au treuillage, le câble se rompt. Le treuilliste est gravement blessé et l’hélicoptère endommagé », a indiqué le BEA-É.
Le BEA-É a déclenché une enquête de sécurité suite l’accident aérien d’un NH90 Caïman de la Marine nationale survenu le 9 mai 2022 à Hyères. Lors d’un vol d’entraînement au treuillage, le câble se rompt. Le treuilliste est gravement blessé et l’hélicoptère endommagé. pic.twitter.com/0X92eDlMUh
— BEA-É (@BEA_Etat) May 24, 2022
Pour rappel, un accident du même ordre était arrivé à un H225M Caracal de l’escadron d’hélicoptères 1/67 Pyrénées, en avril 2020. Il avait coûté la vie au sergent Pierre Pougin et à l’infirmier en soins généraux de premier grade [ISG 1G] Quentin Le Dillau.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLe Bureau enquêtes accidents pour la sécurité de l’aéronautique d’État [BEA-É] ne va manquer de travail dans les semaines qui viennent. En effet, le 24 mai, il a annoncé l’ouverture de quatre nouvelles enquêtes portant sur des incidents ayant impliqués des aéronefs militaires.
Ainsi, et comme on pouvait s’y attendre, ses enquêteurs se pencheront sur la collision entre deux Rafale de la 30e Escadre de chasse, survenue lors d’une démonstration tactique effectuée à l’occasion du dernier meeting aérien organisé le 22 mai sur la base aérienne 709 de Cognac-Châteaubernard. Pour rappel, l’un des deux avions – le « Rogue Spartan », qui venait de participer au Nato Tiger Meet – a perdu une partie de sa suite de guerre électronique SPECTRA [Système de Protection et d’Evitement de Conduite de Tir du Rafale] – après avoir été accroché par son ailier, celui-ci ayant subi des dommages au niveau de son plan canard gauche.
La seconde enquête ouverte par le BEA-É concerne encore l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], pour un « incident aérien grave d’un avion Extra 330 » de son équipe de voltige [EVAAE], survenu le 4 mai dernier, à Salon-de-Provence. Une « panne de caburant en vol » en serait la cause. Cependant, aucun détail supplémentaire n’a été donné. Sans doute que cet incident est la cause de l’absence de l’EVAAE au meeting de Cognac alors que sa participation y était annoncée.
Quant à la troisième enquête, elle portera sur un incident survenu le 19 mai, probablement lors du stage « Rotary Wing Mission commander Course 2022 » [RW MC 2022], organisé par l’AAE sur la base aérienne 126 de Ventisera-Solenzara, en Corse. Le BEA-É évoque en effet un « incident aérien grave d’un hélicoptère Puma de la RAF [Royal Air Force] survenu […] en Corse ». Et d’expliquer que, lors d’un exercice, les pales de l’hélicoptère ont heurté le « casque d’un des commandos à sa sorte de l’appareil ». Fort heureusement, le « militaire est indemne », précise-t-il.
Si ces trois incidents ont été sans conséquence sur le plan humain, ce n’est pas le cas de celui ayant impliqué un hélicoptère NH-90 NFH [Nato Frigate Helicopter] de la Marine nationale. D’ailleurs, le BEA-É parle d’un « accident », survenu le 9 mai, au cours d’un entraînement sur la base aéronavale de Hyères, laquelle abrite la Flottille 31F.
« Lors d’un vol d’entraînement au treuillage, le câble se rompt. Le treuilliste est gravement blessé et l’hélicoptère endommagé », a indiqué le BEA-É.
Le BEA-É a déclenché une enquête de sécurité suite l’accident aérien d’un NH90 Caïman de la Marine nationale survenu le 9 mai 2022 à Hyères. Lors d’un vol d’entraînement au treuillage, le câble se rompt. Le treuilliste est gravement blessé et l’hélicoptère endommagé. pic.twitter.com/0X92eDlMUh
— BEA-É (@BEA_Etat) May 24, 2022
Pour rappel, un accident du même ordre était arrivé à un H225M Caracal de l’escadron d’hélicoptères 1/67 Pyrénées, en avril 2020. Il avait coûté la vie au sergent Pierre Pougin et à l’infirmier en soins généraux de premier grade [ISG 1G] Quentin Le Dillau.
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Ainsi, et comme on pouvait s’y attendre, ses enquêteurs se pencheront sur la collision entre deux Rafale de la 30e Escadre de chasse, survenue lors d’une démonstration tactique effectuée à l’occasion du dernier meeting aérien organisé le 22 mai sur la base aérienne 709 de Cognac-Châteaubernard. Pour rappel, l’un des deux avions – le « Rogue Spartan », qui venait de participer au Nato Tiger Meet – a perdu une partie de sa suite de guerre électronique SPECTRA [Système de Protection et d’Evitement de Conduite de Tir du Rafale] – après avoir été accroché par son ailier, celui-ci ayant subi des dommages au niveau de son plan canard gauche.
la collisionLa seconde enquête ouverte par le BEA-É concerne encore l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], pour un « incident aérien grave d’un avion Extra 330 » de son équipe de voltige [EVAAE], survenu le 4 mai dernier, à Salon-de-Provence. Une « panne de caburant en vol » en serait la cause. Cependant, aucun détail supplémentaire n’a été donné. Sans doute que cet incident est la cause de l’absence de l’EVAAE au meeting de Cognac alors que sa participation y était annoncée.
Quant à la troisième enquête, elle portera sur un incident survenu le 19 mai, probablement lors du stage « Rotary Wing Mission commander Course 2022 » [RW MC 2022], organisé par l’AAE sur la base aérienne 126 de Ventisera-Solenzara, en Corse. Le BEA-É évoque en effet un « incident aérien grave d’un hélicoptère Puma de la RAF [Royal Air Force] survenu […] en Corse ». Et d’expliquer que, lors d’un exercice, les pales de l’hélicoptère ont heurté le « casque d’un des commandos à sa sorte de l’appareil ». Fort heureusement, le « militaire est indemne », précise-t-il.
Si ces trois incidents ont été sans conséquence sur le plan humain, ce n’est pas le cas de celui ayant impliqué un hélicoptère NH-90 NFH [Nato Frigate Helicopter] de la Marine nationale. D’ailleurs, le BEA-É parle d’un « accident », survenu le 9 mai, au cours d’un entraînement sur la base aéronavale de Hyères, laquelle abrite la Flottille 31F.
« Lors d’un vol d’entraînement au treuillage, le câble se rompt. Le treuilliste est gravement blessé et l’hélicoptère endommagé », a indiqué le BEA-É.
Le BEA-É a déclenché une enquête de sécurité suite l’accident aérien d’un NH90 Caïman de la Marine nationale survenu le 9 mai 2022 à Hyères. Lors d’un vol d’entraînement au treuillage, le câble se rompt. Le treuilliste est gravement blessé et l’hélicoptère endommagé. pic.twitter.com/0X92eDlMUh
— BEA-É (@BEA_Etat) May 24, 2022
Le BEA-É a déclenché une enquête de sécurité suite l’accident aérien d’un NH90 Caïman de la Marine nationale survenu le 9 mai 2022 à Hyères. Lors d’un vol d’entraînement au treuillage, le câble se rompt. Le treuilliste est gravement blessé et l’hélicoptère endommagé. pic.twitter.com/0X92eDlMUh
pic.twitter.com/0X92eDlMUh— BEA-É (@BEA_Etat) May 24, 2022
May 24, 2022
Pour rappel, un accident du même ordre était arrivé à un H225M Caracal de l’escadron d’hélicoptères 1/67 Pyrénées, en avril 2020. Il avait coûté la vie au sergent Pierre Pougin et à l’infirmier en soins généraux de premier grade [ISG 1G] Quentin Le Dillau.
était arrivé L'Humanité
Mieux vaut croiser un grand scorpion qu’un petit !
ActuZoologie Indiana Jones avait raison : plus ces arachnides sont petits, plus leur venin est mortel pour l’humain !
Anna Musso« En matière de scorpions, plus ils sont gros, mieux c’est », conseille Indiana Jones dans le film de Spielberg, le Royaume du crâne de cristal. Une réplique qui a inspiré une très sérieuse étude irlandaise, dont les résultats, parus dans la revue Toxins, viennent de confirmer ce lien entre la taille d’un scorpion et la toxicité de son venin. Après avoir rassemblé et croisé les travaux scientifiques mesurant la puissance des venins de 36 espèces de scorpions, les chercheurs les ont comparés aux mesures morphologiques de ces arachnides, pour voir si la dangerosité toxique dépendait vraiment de leur taille. Résultat : ce sont bien les espèces les moins grandes qui fabriquent les venins les plus mortels. Parmi elles figurent le scorpion des écorces , de 3 à 4 cm, ou le scorpion jaune brésilien, qui mesure entre 5 à 7 cm. À l’inverse, les plus grandes espèces sont souvent les moins dangereuses. Par exemple, le scorpion des rochers – environ 21 cm – a le venin le moins puissant.
Le scorpion est le 3e animal le plus meurtrier sur terre. S’ils ne sont pas tous mortels, ils sont tous venimeux. Dans la majorité des cas, leur piqûre provoque des symptômes locaux : rougeurs, douleurs, engourdissement, gonflement. Mais elle peut aussi déclencher des problèmes neurologiques graves, voire la mort, ce qui est le cas pour plus de 3 000 personnes chaque année dans le monde. Sachant que la plupart des victimes hospitalisées avec des symptômes graves sont des enfants de moins de 15 ans, l’identification de l’espèce responsable est essentielle pour administrer rapidement le bon traitement. A. M.
scorpions BBC
China sends 30 warplanes into Taiwan air defence zone
By Zubaidah Abdul JalilBBC News
Taiwan says it deployed fighter jets to warn off 30 warplanes sent by China into its air defence zone.
The incident on Monday marked the biggest incursion since January.
It came days after US President Joe Biden warned China against invading Taiwan, and on the same day as a US official visited the island to discuss security with leaders.
China has ratcheted up the frequency of its air missions in recent months, claiming they are training drills.
Such moves have angered Taiwan and increased tensions in the region.
China sees Taiwan as a breakaway province, which it can take by force if necessary.
The latest incident included 22 fighters, as well as electronic warfare, early warning and antisubmarine aircraft, Taiwan's defence ministry said.
The aircraft flew in an area to the northeast of the Pratas Islands that is part of the Taiwan's air defence identification zone (ADIZ), according to a map the ministry provided.
But the planes did not cross over into Taiwan's airspace itself, which would have been regarded as an act of hostility.
An ADIZ is an area outside of a country's territory and national airspace but where foreign aircraft are still identified, monitored, and controlled in the interest of national security. It is self-declared and technically remains international airspace.
Taiwan has been reporting for more than a year that Chinese aircraft have been flying into its ADIZ, calling it "grey zone" warfare aimed at testing their military response and wearing them out.
Analysts have previously said the incursions were a warning against Taiwan's government from moving towards a formal declaration of independence.
Beijing has said in the past that the exercises were geared to protect its sovereignty.
30 PLA aircrafts (KJ-500 AEW&C*2, Y-8 ELINT*4, Y-8 EW*1, Y-8 ASW*1, J-16*6, J-11*8, J-10*4, SU-35*2, and SU-30*2) entered #Taiwan’s southwest ADIZ on May 30, 2022. Please check our official website for more information: https://t.co/0lmMYSyNQr pic.twitter.com/OwUE8CXF5G
Mr Biden had referenced the air incursions during his visit to Asia that concluded last week - his first visit to the region as president.
He said China was "already flirting with danger right now by flying so close" to Taiwan, and issued his strongest warning to China yet, saying the US would be willing to respond military if Beijing were to invade the island.
His words appeared to mark a shift from the US' longstanding policy of "strategic ambiguity" on Taiwan, which allowed the US to remain deliberately vague about its response in such a situation.
China's military said last week it had recently conducted an exercise around Taiwan as a "solemn warning" against its "collusion" with the United States.
Monday's incursion took place as US senator Tammy Duckworth arrived in Taipei on an unannounced visit to discuss matters of regional security and trade with Taiwanese president Tsai Ing-wen.
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What Happened on Day 96 of the War in Ukraine
A draft of the agreement allows pipeline imports, in a nod to Hungary’s complaints. Even still, it would be the toughest action yet over Russia’s invasion of Ukraine. The E.U. also pledged 9 billion euros to help Ukraine, and the Eurovision winners auctioned off their trophy to support Ukraine’s army.
Follow live news updates on the war in Ukraine.
Matina Stevis-Gridneff and Richard Pérez-Peña
BRUSSELS — The European Union on Monday agreed to ban most imports of Russian oil, the harshest economic penalty yet imposed on Russia for its invasion of Ukraine, and potentially the biggest sacrifice by Europe, itself.
The deal is the latest and most far-reaching demonstration that over more than three months of war, in reaction to mounting Russian aggression and atrocities, European leaders have grown willing to take steps they considered too extreme when the invasion began. They have already cut off Russian banks from global financial networks, frozen Russian assets and sent advanced weaponry to Ukraine.
After weeks of intense wrangling, E.U. leaders meeting in Brussels endorsed an embargo on Russian oil delivered by tankers, the primary method, with commitments to reduce imports by pipeline, according to a draft agreement seen by The New York Times. The deal was announced in a late-night tweet by Charles Michel, president of the European Council, though many details remain to be hashed out.
The endorsement came as a multipronged Kremlin assault closed in on the easternmost Ukrainian-controlled city, Sievierodonetsk. Russian forces continued their pattern of bombarding cities and towns, including civilian areas, reducing them to depopulated wastelands before attempting to seize control.
At the same time, Ukraine’s military mounted a counteroffensive to retake the strategic southern city of Kherson. And a car bombing in another Russian-held city, Melitopol, hinted at the kind of fierce resistance the occupiers may face.
President Vladimir V. Putin’s war machinery is financed by Russia’s sales of crude and refined petroleum and natural gas, which account for most of the country’s export revenue, collected primarily by state-controlled energy companies. With the war driving up prices, the European Union countries alone have been paying $23 billion a month for Russian oil.
Analysts say that Russia, offering discounts compared to the prices on world markets, will continue to find some buyers for its oil, but that sales volume and profits are likely to drop significantly once the embargo takes effect.
Europe relies heavily on Russian fuels — 27 percent of the crude oil imported to the European Union comes from Russia — and while E.U. countries are scrambling for alternatives, officials have warned that the financial cost to them will be high. Other sources are expected to be more expensive, if they can be arranged; gas and oil shortages are a real possibility.
The debate over an oil embargo has also exposed the potential vulnerability of the European bloc, just as Sweden’s and Finland’s requests to join NATO have shown fractures within that alliance. Diplomats express confidence that such differences can be resolved, but they offer reminders that the unity the United States and its allies have shown so far in opposing Russia is not guaranteed.
Hungary’s strongman leader, Viktor Orban, whose country depends more than Western Europe on Russian energy, had held up any agreement on an oil embargo, calling it an “atomic bomb” to the Hungarian economy.
The dispute illustrates how the E.U. practice of requiring unanimity among the 27 member nations for major decisions can become a weakness — particularly if Mr. Orban, who has a friendly relationship with Mr. Putin, is called on to take further steps to isolate Russia.
The limited embargo that European leaders endorsed was tailored to win Mr. Orban’s support. Prohibiting Russian oil deliveries aboard tankers would eliminate two-thirds of E.U. imports, while having no effect on Hungary, a landlocked nation. Arriving at the E.U. summit meeting on Monday, Mr. Orban said of the pipeline exemption, “It’s a good approach.”
Slovakia, the Czech Republic and Germany, which also receive Russian oil by pipeline, were expected to commit to weaning themselves from that source; Hungary is not expected to give any such assurance.
In NATO, which also operates by consensus, Turkey has blocked the admission of Finland and Sweden, which have been sufficiently alarmed by Russia’s war on Ukraine to abandon their long-held neutrality. Western diplomats predict that President Recep Tayyip Erdogan of Turkey, who has been as contentious a partner to NATO as Mr. Orban has been to the European Union, will wring concessions from the allies but ultimately accede.
On the battlefields of the eastern Donbas region, where Russia is focused on seizing more territory, the most intense combat is around the battered, adjacent cities of Sievierodonetsk and Lysychansk, among the most important remaining pockets of Ukrainian control. After weeks of shelling, Russian forces have fought their way into “the northeastern and southeastern outskirts” of Sievierodonetsk, the Ukrainian defense ministry said in a statement, adding that Russia had funneled still more war matériel from Russia into the Donbas.
Fighting across Donbas reached “maximum intensity,” said Col. Oleksandr Motuzyanyk, the defense ministry spokesman. He added, “Russian invaders shelled the entire front line, trying to hit our deep defensive positions with artillery fire.”
Amid reports of Russian war crimes against civilians, Ukraine’s deputy prime minister, Iryna Vereshchuk, issued a call to residents of Russian-occupied territory to flee however they can to Ukrainian-controlled areas, as millions already have. It is hard and dangerous, she conceded, but “ultimately, it is a question of your safety and that of your children.”
A French journalist was killed on Monday near Lysychansk when a shell exploded near the evacuation bus he was riding in, according to Ukrainian and French officials, and his employer, the television news channel BFM TV. The journalist, Frédéric Leclerc-Imhoff, suffered a lethal shrapnel wound to the neck, said Serhiy Haidai, the Ukrainian governor of the Luhansk region, who said the shell was fired by Russian forces.
At least seven other journalists have been killed while covering the conflict, according to Reporters Without Borders.
The sheer weight of Russia’s military and the brutality of its tactics have yielded territorial gains in the east, but it has suffered heavy losses, and Western analysts say it is running short of ready resources.
“Russia has likely suffered devastating losses amongst its mid and junior ranking officers,” the British defense ministry said on Monday in the latest intelligence update it has made public. Battalions that the Russians are cobbling together “from survivors of multiple units are likely to be less effective.”
Perhaps most ominous for Moscow, the British cited “multiple credible reports of localized mutinies amongst Russia’s forces.”
Hoping to spread Russian forces thinner than they already are, Ukraine over the weekend launched a counteroffensive more than 300 miles away from Sievierodonetsk, aimed at retaking Kherson, a strategic port on the lower Dnipro River in south-central Ukraine. It was the first major city to fall to the Russians, less than a week after the invasion.
“The Ukrainian counterattack does not appear likely to retake substantial territory in the near term,” the Institute for the Study of War in Washington said in an assessment released on Sunday, but it will disrupt Russian operations across the south, “and potentially force Russia to deploy reinforcements to the Kherson region, which is predominantly held by substandard units.”
In Melitopol, the Kremlin-appointed regional administration said a car bombing had injured two aid workers and called it “a terrorist attack aimed at destabilizing the peaceful life of the city.” People have protested the occupation in Melitopol, where Russian forces have kidnapped local officials and replaced them.
Ivan Fyodorov, the mayor of Melitopol — who was abducted by Russian forces and then returned to Ukraine in a prisoner swap — said he did not know who was responsible for the bombing, but predicted that “the ground will burn” in Melitopol until Russians leave the city.
Russian forces have held onto most of the areas they conquered in the south early in the war. But one band of fighters held out for weeks in a steel mill complex in the southern city of Mariupol, tying down significant Russian forces before the survivors surrendered this month.
And in the first weeks of the war, Russian offensives in the north aimed at Kyiv, the capital, and Kharkiv, the second-largest city, became hopelessly bogged down. Moscow gave up on those campaigns, at least temporarily, to concentrate on Donbas, and Ukrainians have retaken some of the lost territory.
The failure of those offensives and the resistance in Mariupol contributed to a shift in Russian tactics to a slower, more grinding approach, with little apparent concern for civilian casualties or physical destruction.
Describing the constant shelling of Sievierodonetsk, President Volodymyr Zelensky of Ukraine said in a video posted online on Sunday night, “They don’t care how many lives they will have to pay.”
Matina Stevis-Gridneff reported from Brussels and Richard Pérez-Peña from New York. Reporting was contributed by Matthew Mpoke Bigg and Marc Santora from Krakow, Poland, Valerie Hopkins from Kyiv, Neil MacFarquhar from Istanbul, Cassandra Vinograd and Stanley Reed from London, Carlotta Gall from Druzhkivka, Ukraine, Aurelien Breeden from Paris, and Monika Pronczuk from Brussels.
The New York Times
Ukrainians in the eastern region of the country have spent the last week dealing with destruction, injury and death as Russian forces continue their attempts to take over the Donbas.
In the Saltivka neighborhood of Kharkiv, one family’s car rested on its front against a house after a shell exploded next to it. Saltivka came under weeks of sustained bombardment by Russian forces until they were pushed back from the edge of the city earlier this month.
Emergency personnel loaded evacuees into a medical evacuation train run by Doctors Without Borders at the Pokrovsk train station. Efforts to evacuate sick, wounded and older residents from Pokrovsk and the rest of the Donetsk region grow more urgent as Russian forces advanced.
Casualties fill hospitals or, in the worst cases, graveyards. Yurii Kaniuk, a 27-year-old soldier, was buried Saturday in Mykolaiv, by his mother and father, Stefaniia and Ihor Kaniuk.
On the front lines, soldiers spent their time between fighting watching the horizon for activity, sometimes aided by a cigarette. Members of the 95th Air Assault infantry have been sleeping in a farm building at night and hiding from Russian drones during the day.
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Matina Stevis-Gridneff
BRUSSELS — European Union leaders reached a landmark political agreement late Monday to ban the vast majority of the bloc’s Russian oil imports by the end of the year, a measure that was considered impossible in the early stages of the Russian invasion of Ukraine because of the bloc’s high dependency on the fuel.
Negotiators will still need to work out technical details in the coming days, but E.U. leaders said they had agreed to ban Russian oil arriving in the bloc by sea by the end of the year, cutting off two-thirds of the E.U.’s total imports.
Hungary and its prime minister, Viktor Orban, an occasional ally of Mr. Putin, had been blocking the measure. To win Hungary’s approval, European leaders agreed to allow pipeline imports.
Five European countries import Russian oil by pipeline. Germany and Poland agreed to cut off all Russian imports, including those arriving by pipeline, by the end of the year, but Hungary, Slovakia and the Czech Republic made no such pledge. The three countries are very dependent on Russian oil imports, but Slovakia and the Czech Republic have already indicated that they were working toward switching their supply away from Russia.
As part of the agreement, Hungary also received assurances that, should the pipeline that delivers Russian oil, which runs through Ukraine, be hit, the country would be permitted to import oil without being accused of violating sanctions.
Even with the exceptions to appease Hungary, a small country that represents a tiny fraction of the Russian oil imported by the bloc, the measure will cost the Kremlin billions of dollars a year in revenue while also strategically decoupling Europe from Russia in a lasting way. It will also likely hit Europe hard, as households and businesses are already facing steeper energy prices.
Emma Bubola
Ukraine’s victory at the Eurovision Song Contest brought national pride, joy and artistic prestige to the country amid the devastation of war. Now, it will also help supply drones to the Ukrainian army.
Kalush Orchestra, the Ukrainian band that won Eurovision after sweeping the phone-in popular vote, put its trophy and the pink bucket hat worn by its lead singer during the contest up for auction, and the items netted more than $1.2 million, the band’s spokeswoman said in a statement on Monday.
“We believe that this is only the first victory before our biggest victory over the Russian aggressor,” Oleh Psiuk, the band’s lead singer, said in a Telegram message.
The money is going to the Serhiy Prytula Charity Foundation, an organization founded by a Ukrainian TV presenter, and will be used to buy three drones that the army can use for surveillance, said Maria Pysarenko, a spokeswoman for the foundation.
The trophy, a handmade glass microphone designed by the Swedish artist Kjell Engman, was auctioned in cryptocurrency, Ms. Pysarenko said.
WhiteBIT, a cryptocurrency exchange platform originally from Ukraine, secured the trophy on Sunday for $900,000 following competing bids in the last minutes of the auction from businessmen from Kalush — the Ukrainian city Mr. Psiuk is from — and a charity fund from Washington.
“It’s a big amount, but we understand that the aim is much bigger,” said Margarita Populan, a spokeswoman at WhiteBIT, adding that her company had worked to provide and coordinate support for Ukraine since the beginning of the war.
The winner of the bucket hat “with the sweat and tears of Oleh,” as Mr. Prytula described it, was chosen at random in a separate raffle, where each ticket cost 200 Ukrainian hryvnia, or less than $7. More than 30,000 people participated, raising more than $300,000.
Volodymyr Onyshchuk, a Ukrainian IT engineer living in the Czech Republic who is a regular donor to Mr. Prytula’s charity, won the prize. He said in a phone interview that he had bought several tickets because he thought it was “a cool situation,” adding that he planned to take a “picture for Facebook” with the hat before donating it to a museum in Kyiv, Ukraine’s capital, or in Kalush.
After winning Eurovision, Kalush Orchestra urged its fans to show support by donating to help the Ukrainian army. “Every euro you donate will help save the lives of Ukrainian soldiers!” the band wrote in an Instagram post promoting the auction.
Eurovision’s rules state that it is a “nonpolitical event,” but the competition has never been truly isolated from world politics.
Kalush Orchestra’s winning song, “Stefania,” was written to honor Mr. Psiuk’s mother. While it does not have overtly political lyrics, it has been reinterpreted as a patriotic hymn to Ukraine as a motherland.
After the contest, the band released a music video for “Stefania” that shows wrecked buildings and women soldiers carrying children amid the rubble, in a clear reference to the war. It has been viewed nearly 20 million times.
“If Stefania is now the anthem of our war,” Mr. Psiuk wrote in the video’s caption, “I would like it to become the anthem of our victory.”
John Ismay contributed reporting.
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Monika Pronczuk
European Union leaders agreed in the early hours of Tuesday to give Ukraine nine billion euros, or 9.7 billion dollars, in financial assistance to help the country deal with the economic repercussions of the Russian invasion.
Matina Stevis-Gridneff
European Union leaders have reached a political agreement on an embargo of Russian oil imports, a once unthinkable measure that will hurt the Kremlin’s finances but also impact European households and industry. Details of the measure, including exemptions for Hungary, will be worked out in coming days.
Anushka Patil
Zelensky also used his nightly address to continue to urge European Union leaders to come to an agreement on the Russian oil embargo: “The sooner this happens, the more complete the abandonment of Russian oil will be, the greater the benefit will be for Europe itself in the end.”
Anushka Patil
President Volodymyr Zelensky in his nightly address offered condolences to the family and colleagues of the French journalist Frédéric Leclerc-Imhoff, who was killed on Monday in eastern Ukraine.
Matina Stevis-Gridneff
E.U. negotiators who spent hours Monday hammering out an agreement on a Russian oil embargo appeared to be heading into the wee hours. Late in the day, they broke for a dinner of artichoke and creamy parmesan tarts, with a main course of lamb fillet in an herb crust, and vanilla and red currant eclair for dessert.
The New York Times
As Russian forces continued to approach Sievierodonetsk from the northeast and southeast, their bombardment reached southwest to Lysychansk, directly across the Seversky Donets River. At one house hit by shelling Monday, the garage was engulfed in flames, and residents scrambled to save whatever possessions they could.
Stanley Reed
The European Union’s embargo on Russian oil will bite into the country’s export of crude — a cornerstone of the nation’s economy — but it may not do much damage until the restrictions actually kick in.
For now, analysts say, Russian oil production is proving resilient as European buyers and others snap up the opportunity to buy crude at a discount of around $30 a barrel to Brent crude, the international standard.
Kpler, a firm that tracks petroleum shipping, estimates that Russian oil production actually edged up about 200,000 barrels a day in May, to 10.2 million barrels a day, compared with April. Still, that was about 800,000 barrels a day below February levels.
Kpler anticipates that the European Union’s embargo could cause Russian production to drop another one million barrels a day, or about 10 percent, once the restrictions come into effect. The downturn would contribute to what many analysts expect to be a broad erosion in Russia’s energy industry in coming years, as major oil companies quit the country and sanctions curb imports of Western technology.
The recent uptick in production occurred as Russian refineries increased their output after regular maintenance, and as buyers lost some of their wariness of handling Russian oil.
“Buyers have grown accustomed to dealing with Russian cargoes,” said Viktor Katona, an analyst at Kpler.
Russian exports to the European Union by sea, for instance, fell by about 440,000 barrels a day from February to March, but have since held relatively steady at around 1.2 million barrels a day. Italy has been a large buyer, taking about 400,000 barrels a day, although about a quarter of that oil is shipped to Central Europe through Trieste.
Kpler estimates that an average of about 600,000 barrels a day of oil flowed by pipeline from Russia in May to countries like Hungary, Slovakia, Poland and Germany.
The Hungarian oil company, MOL, said earlier this month that its profits from refining were “skyrocketing” because of the discount on Russian Urals crude. The Hungarian government has lobbied against sanctions on Russian oil, arguing that as a landlocked country it has little choice but to rely on piped shipments from Russia.
In the meantime, buyers are likely to stock up on cheap oil. India has come to Russia’s rescue, buying more than 700,000 barrels a day in May.
Matina Stevis-Gridneff
BRUSSELS — A Dutch energy company announced Monday that the Russian energy behemoth Gazprom was cutting off its gas supply over its refusal to settle contracts in rubles.
GasTerra, an energy wholesale company and trader of energy sources, said in a statement that it had “decided not to comply with Gazprom’s unilateral payment requirements.” In response, Gazprom announced it would “discontinue supply” starting on Tuesday, the statement added.
The Dutch company said that it had decided not to pay in rubles because it did not want to risk “violation of the sanctions drawn up by the E.U.”
The matter of payments in rubles has been hotly debated in the European Union, with the debate flaring up after Gazprom cut off Poland and Bulgaria in late April for the same reason. The European Commission, the bloc’s executive branch, originally suggested that E.U. companies purchasing gas from Gazprom would be at high risk of violating E.U. sanctions against Russia if they paid in rubles. The commission later suggested that following a complex transactions structure to pay in rubles would potentially avoid the risk.
Officials said that the vague approach, known in Brussels as “constructive ambiguity,” was deliberate, because E.U. firms were nowhere near ready to cut off Russian gas supply on which they heavily rely to fuel European households and industries. The issue, known in the E.U. policy world as “ruble-gate,” has been held up as an example of just how dependent the European Union is on Russian gas, and how impotent it is when it comes to losing access to it.
The Gazprom move came just as E.U. leaders were meeting in Brussels to finally approve a long-debated embargo on Russian oil.
GasTerra, the Dutch energy firm, said that complying with the demand to pay in rubles would present “too many financial and operational risks.”
“In particular, opening accounts in Moscow under Russian law and their control by the Russian regime are too great a risk,” the company added in its statement.
GasTerra said that it had anticipated Gazprom’s move and bought extra gas as a result.
“Therefore, it is expected that there will be no consequences for physical deliveries of gas to the Dutch business sector either,” the Dutch climate and energy minister, Rob Jetten, said in a separate statement.
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Valerie Hopkins
KYIV, Ukraine — The wives and sisters of Ukrainian servicemen who surrendered to Russian forces at the Azovstal steel plant in Mariupol issued an urgent appeal on Monday to Ukrainian authorities and to the world to free their loved ones.
The Azovstal fighters made an unexpectedly enduring last stand in the southern city, but Ukraine’s military ordered them to surrender two weeks ago. They were evacuated from the plant to Russian-held territory as prisoners of war, ending the most protracted battle since the war began in late February.
“Evacuation does not mean return,” said Sandra Krotevych, the sister of Major Bohdan Krotevych, the executive officer and first deputy commander of the Azov Regiment, who had been trapped in the plant under Russian bombardment for months.
“I don’t know what location he was evacuated to, I don’t know what state of health he was in when he left,” she said at a news conference in Kyiv, the capital. “Please,” she added, “do not keep silent about them. We need to bring them home.”
Questions have swirled about the fighters’ eventual fate, especially for those who were members of the Azov Regiment, a part of the Ukrainian National Guard that made up the bulk of the fighters at the plant. Some Russian officials have pushed for Azov fighters to be labeled terrorists; a hearing to determine whether to do so, scheduled for last week, has been delayed until June 29.
None of the six women present had heard from their loved ones since they had left the plant.
“The last time I heard from my husband was May 17,” said Nataliia Zarytska, the wife of Bohdan Zarytsky, a soldier of the Azov Regiment. She later showed journalists the last messages he had sent her on WhatsApp: “I’m running. Hugs. I love you.”
“Right now it is not clear to me if he is alive, in prison, or being tortured,” she continued.
Russia had said that about 800 Azov fighters were among those to have laid down their arms. The brigade, now part of Ukraine’s armed forces, had its origins as a far-right group, giving a sheen of credibility in Russia to President Vladimir V. Putin’s claims that Russian forces are fighting Nazis in Ukraine.
The International Committee of the Red Cross said on May 19 that it had registered hundreds of prisoners of war, including wounded combatants, who were leaving the steel plant.
Ms. Zarytska said that the Red Cross should be allowed to facilitate twice-weekly communications between prisoners of war and their next of kin.
“They confirmed that my husband walked out of the steel plant,” she said. “Their duty now is to be the bridge between us and those who are now prisoners.” Ms. Zarytska said that she had understood that “this week there would be further steps” toward ascertaining the fate of her husband and his comrades, but did not provide further details.
She also announced that the wives, mothers, sisters and supporters of the fighters from Azovstal who were now in Russian custody had formed an official group, The Women of Steel, in hopes of personalizing their husbands by telling stories about their childhoods and their children.
Tetiana Kharko, whose younger brother is Serhii Volynskyi, a commander of the 36th Separate Marine Brigade, described how he had intervened when she was being bullied by her classmates.
“The bullies stopped then because they were surprised by the courage of a young boy,” she said. “He grew up to a be a defender of the whole country,” she continued. She shared a recent exchange she had with her brother’s young son on the phone.
“He told me, ‘Don’t cry, Daddy is going to come home,’” she recounted. “I plead with you, please help his father come back.”
Zolan Kanno-Youngs
During a Memorial Day address, President Biden paid respect to U.S. veterans and condemned Russia’s war against Ukraine.
“In this moment, when a war of aggression is once more being waged by Russia to snuff out the freedom, the democracy, the very culture and identity of neighboring Ukraine, we see so clearly all that’s at stake,” Biden said. “Freedom has never been free. Democracy has always required champions.”
Monika Pronczuk
President Volodymyr Zelensky of Ukraine urged European Union leaders gathered in Brussels to swiftly adopt new sanctions against Russia and stop financing “Putin’s war machine.” Speaking to the leaders via video link, Zelensky acknowledged the economic strain that sanctions were putting on E.U. countries, but noted that many lives have been lost since the last E.U. sanctions package so it was crucial for the bloc to stay united and punish Russia.
Marc Santora
As the Ukrainian military stages counterattacks against Russian forces in southern Ukraine, the authorities on Monday urged people living in occupied towns and cities to flee if possible.
Iryna Vereshchuk, the deputy prime minister of Ukraine, issued a statement vowing that the Ukrainian army would win back all lost lands — but warned there would likely be fierce and prolonged fighting on the road to liberation.
“My advice: Move to Ukrainian-controlled territory,” she said. “I know that it’s difficult, but you have to try and find ways and opportunities. Because ultimately, it is a question of your safety and that of your children.”
Ukrainian soldiers, seeking to spread Russian forces thin, launched a counteroffensive on Sunday in the region of Kherson, home to the southern city that was first to fall under Russian control in the early days of the war.
Vadym Denysenko, an adviser to the minister of internal affairs, said late Sunday on a national telethon that Russian forces had been driven back more than six miles in recent days in some areas of the Kherson and Zaporizka regions.
But the Russians have had weeks to fortify their positions in the south, even with the bulk of their forces concentrated along a 75-mile front in eastern Ukraine.
It is unlikely that Ukrainians will make swift advances in reclaiming lost ground, according to analysts at the Institute for the Study of War, a Washington-based think tank.
“It will likely disrupt Russian operations and potentially force Russia to deploy reinforcements to the Kherson region, which is predominantly held by substandard units,” the analysts wrote in their latest assessment. “Ukrainian counterattacks may additionally slow Russian efforts to consolidate administrative control of occupied southern Ukraine.”
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Zolan Kanno-Youngs
In a Memorial Day address, Lloyd J. Austin III, the U.S. secretary of defense, noted Ukraine’s fight against Russian aggression. “Today on the battlefields of Ukraine, the world again sees the power of democratic citizens and soldiers to defy tyranny, cruelty and oppression,” he said. “Their freedom is under attack. And so is the international order rooted in the rules that we have built since World War II.”
Dan Bilefsky
Bridget Brink, the new American ambassador to Ukraine who arrived in Kyiv this week, is a veteran diplomat, fluent Russian speaker and Michigan native with wide experience in European countries buffeted by Soviet subjugation and the legacy of the Cold War.
She is expected to present her credentials to President Volodymyr Zelensky of Ukraine later this week.
In 2019, at her swearing-in ceremony for her previous role as ambassador to Slovakia, Ms. Brink stressed her family’s European links and her personal ties to Europe, noting that she had been a student in London in 1989 on the day when the Berlin Wall fell.
A graduate of the London School of Economics, where she earned master’s degrees in international relations and political theory, Ambassador Brink joined the State Department in 1996 and has served, among other places, in Cyprus, Serbia, as well as in Uzbekistan and Georgia, two former Soviet republics.
She is the mother of two boys, and her husband, Nicholas Higgins, also works for the U.S. foreign service.
In her new role, Ms. Brink fills a position that has been empty for three years. Her confirmation earlier this month came after the United States reopened its embassy in Kyiv after a three-month closure. The war-battered Ukrainian capital is gradually returning to some semblance of normalcy after Russian forces failed to seize it, albeit with a very fragile sense of security.
Ms. Brink taking up her ambassadorial duties will further strengthen relations between Washington and Kyiv, but the return of high-profile American diplomats to the country, even to western and central cities hours from the front lines, inevitably comes with a degree of danger.
Ms. Brink is the first Senate-confirmed ambassador to hold the post since mid-2019, when President Donald J. Trump removed Marie L. Yovanovitch, a career diplomat and anti-corruption advocate who was criticized by Mr. Trump’s personal lawyer, Rudolph W. Giuliani, and his associates as Mr. Giuliani tried to dig up dirt in the country on Mr. Biden’s son, Hunter.
In February, Ms. Brink visited the border between Ukraine and Slovakia to witness the arrival of Ukrainian refugees. “My heart is with every victim of this senseless war,” she said, according to a State Department news release.
Her family has long ties to Europe.
She recalled, at her 2019 swearing-in as Slovakia’s ambassador, that her grandfather Donald Brink, according to family lore, played a role in clearing the way for Dwight D. Eisenhower’s promotion to being a four-star general before he became architect of the Normandy invasion, which helped end World War II.
Ms. Brink said that during the war, her grandfather, a U.S. Army doctor, treated Mr. Eisenhower, one of several doctors who gave him a physical to determine his eligibility for promotion for his fourth star.
“According to family lore, my grandfather took General Eisenhower’s blood pressure, and it was a bit high,” she recalled. “‘General,’ he said, ‘Lie down for a few minutes and think happy thoughts.’ He did, and my grandfather was able to report that General Eisenhower passed his physical,” Ms. Brink explained. “The rest, so they say, is history.”
She also observed that she had links to Europe via her husband’s family. “Almost 80 years ago, my husband’s grandmother Ada McIntyre survived the Blitz in Manchester while her husband, Bernard McIntyre, bravely helped evacuate the soldiers trapped in Dunkirk as a member of the Royal Navy,” she explained.
Aurelien Breeden and Carlotta Gall
A 32-year-old French journalist was killed on Monday in eastern Ukraine when the armored bus he was riding in was hit by shrapnel from a shell, according to French and Ukrainian authorities.
President Emmanuel Macron of France named the journalist as Frédéric Leclerc-Imhoff and said he was in Ukraine to “show the reality of the war.” Mr. Macron expressed his condolences on Twitter. “I share the pain of the family, loved ones and colleagues,” he said.
At least seven journalists have been killed and at least nine have been injured in Ukraine since Russia invaded on Feb. 24, Reporters Without Borders said last week.
BFM TV, the news channel where Mr. Leclerc-Imhoff worked, said he was part of a team of three journalists, including a Ukrainian fixer, that left with a Ukrainian police patrol unit for the city of Lysychansk around midday Monday. The city has been under heavy Russian shelling for the last three months.
Mr. Leclerc-Imhoff and his colleagues were traveling in an armored bus that police have been using for evacuations when an artillery shell landed in front of them, sending a piece of shrapnel through the windscreen. The shelling occurred inside Lysychansk, Oleh Hryhorov, the regional police chief, said by telephone.
BFM TV said that the other French journalist who was with Mr. Leclerc-Imhoff, Maxime Brandstaetter, was wounded in the leg but his injuries were not life-threatening. The Ukrainian fixer who was with them, Oksana Leuta, also was not injured.
Marc-Olivier Fogiel, BFM TV’s managing director, said on air that Mr. Leclerc-Imhoff was making a second reporting trip in Ukraine “at his request,” but that he was not a “risk-taker.” The channel said that Mr. Leclerc-Imhoff was wearing a helmet and a bulletproof vest.
Mr. Leclerc-Imhoff, a graduate of the Institut de Journalisme Bordeaux Aquitaine, had been working for the channel for the past six years.
“The newsroom is in mourning this evening,” said an emotional Mr. Fogiel.
The French authorities did not specify who had fired the shell that exploded in front of the bus. The Ukrainian authorities said it had been fired by Russian forces.
In a statement released on the messaging app Telegram, Serhiy Haidai, the governor of the Luhansk region, said Russian forces had fired at an armored evacuation vehicle and that shrapnel had pierced the armor, hitting Mr. Leclerc-Imhoff in the neck.
Photos accompanying the statement showed the window of a vehicle smashed by what appeared to be the impact of shrapnel. The photos showed bloodstains on the seats and a lifeless body on the ground. A small banner reading “humanitarian aid” in capital letters, with a Ukrainian flag, was affixed to the front of the vehicle.
There has been heavy fighting inside the town of Sievierodonetsk, a mining and industrial town in eastern Ukraine’s Donbas region which lies across the river from Lysychansk.
Lysychansk has come increasingly under fire, but teams of journalists have continued to travel into the city to document the plight of civilians.
Catherine Colonna, France’s foreign minister, said in a statement that Mr. Leclerc-Imhoff’s death was “deeply shocking.”
“France demands that a transparent investigation be undertaken as soon as possible to shed full light on the circumstances of this tragedy,” said Ms. Colonna, who was herself on a surprise visit to Ukraine on Monday.
Speaking to reporters later in Kyiv, the capital, Ms. Colonna noted that Mr. Leclerc-Imhoff “was doing his job,” calling his death “a tragedy that in reality is a crime.”
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Valerie Hopkins
Bridget Brink, the new U.S. ambassador to Ukraine, has arrived in Kyiv to fill a post that has been vacant for three years. Brink, who was until recently the U.S. ambassador to Slovakia, is expected to present her credentials to President Volodymyr Zelensky of Ukraine later this week. Most American diplomats left Ukraine before the full-scale invasion began on Feb. 24. Some have returned to Ukraine’s capital in recent weeks.
Christopher F. Schuetze
Germany introduced rules to facilitate access to special long-term visas for Russian citizens — including journalists and human rights activists — threatened by the political regime. “We offer Russians who are persecuted and threatened protection in Germany,” the interior minister of Germany, Nancy Faeser, said in a statement.
Matina Stevis-Gridneff
The Dutch energy provider GasTerra says that the Russian energy supplier Gazprom will cut off its gas supply starting on Tuesday over GasTerra’s refusal to settle its payments in rubles. GasTerra has said that it has contingency plans in place and that Gazprom’s move will not affect Dutch households.
Marc Santora
Ukraine’s defense ministry said that fighting in eastern Ukraine has reached “maximum intensity” as Russia attempts to conquer the entirety of the Donbas region. “Russian invaders shelled the entire front line, trying to hit our deep defensive positions with artillery fire,” Oleksandr Motuzyanyk, the spokesman for Ukraine’s Ministry of Defense, told a news conference.
Matina Stevis-Gridneff
BRUSSELS — European Union leaders were poised to endorse an embargo on Russian oil on Monday after weeks of intensive talks, the bloc’s most far-reaching effort to punish Moscow for its invasion of Ukraine by depriving the Kremlin of a key stream of revenue and accelerating Europe’s independence from Russian fuel.
To reach the proposed compromise at a summit in Brussels, however, negotiators were forced to capitulate to Hungary’s demand that it be practically indefinitely exempted from the measure.
The exemption would barely dent the impact of the bloc’s new sanctions on Russia: Given Hungary’s small size, its continued purchase of Russian oil offers little financial benefit for the Kremlin. But politically, it offered the most definitive sign yet that Hungary has peeled away from the bloc in meaningful ways when it comes to Russia, with which it maintains close political links.
After weeks of often fraught negotiations, the agreement will ban all Russian oil transported to the European Union by tankers, while permitting pipeline delivery of crude oil. That would constitute an outright ban on two-thirds of all oil imported into the bloc from Russia, based on the draft agreement that leaders were set to adopt on Monday and which was seen by The New York Times.
Russia is the world’s third largest exporter of oil, and E.U. member states were spending around $23 billion per month on Russian crude since the war started and oil prices surged.
While the move would most likely deal the Kremlin a significant financial blow, it would come at a heavy economic cost for Europe, which depends heavily on Russian fossil fuels. The European Union gets about 27 percent of its crude oil imports from Russia and a higher share of its oil products, paying billions of dollars a month.
Diplomats directly involved in the talks said that Germany, which receives Russian oil by pipeline, said it would verbally commit to cutting that off by the end of 2022. Slovakia and the Czech Republic were also expected to offer verbal assurances that they would shut down the supply via pipeline on an expedited timeline.
The European Union originally had proposed banning all Russian oil by the end of the year but giving Hungary, Slovakia and the Czech Republic a longer period of time to comply given their higher-than-average dependence on Russian oil.
Hungary, though, would offer no such assurances. And the legal text of the sanctions would not include a so-called sunset clause, namely a date by which Hungary would need to comply with the embargo, the diplomats said, scrapping a previous plan to give the country until the end of 2024.
Arriving at the E.U. summit, Prime Minister Viktor Orban of Hungary, who had insisted that an oil embargo would be like an “atomic bomb” for his country’s economy, lashed out against the bloc in saying that there was “no agreement at all.” But he then went on to say that exempting oil arriving by pipeline “is not bad.” “It’s a good approach,” he told reporters, responding to questions on whether he was Putin’s “puppet” by saying that was “fake news.”
Mr. Orban has long been a spoiler within the European Union’s ranks when it comes to Russia, and he maintains a warm relationship with Mr. Putin.
The draft prepared for the leaders’ meeting in Brussels also did not mention a binding timeline for the piped oil to be phased out, noting only that the European Union “agrees that the sixth package of sanctions against Russia will cover crude oil, as well as petroleum products, delivered from Russia into member states, with a temporary exception for crude oil delivered by pipeline.”
The work of fine-tuning and finalizing the legal parameters will fall to negotiators.
The president of the European Commission, Ursula von der Leyen, whose experts are key drivers of the sanctions-drafting process, said that the technical work would take a bit longer.
“I have not too high expectations that we are going to solve it in the next 48 hours,” she said as she arrived at the E.U. leaders’ summit Monday afternoon. “My call is very clearly on the member states. The key to success was and is solidarity with Ukraine and unity of the European Union,” she added.
Monika Pronczuk contributed reporting.
Cassandra Vinograd
Ukraine’s foreign ministry said Russian shelling hit an evacuation vehicle near the eastern city of Sievierodonetsk, killing a French journalist. It did not name the journalist and there was no immediate confirmation from the French authorities. “We strongly condemn this killing,” said Oleg Nikolenko, the ministry’s spokesman.
Aurelien Breeden
President Emmanuel Macron of France has named the journalist as Frédéric Leclerc-Imhoff, saying he was in Ukraine to “show the reality of the war.” Macron expressed his condolences on Twitter, saying “I share the pain of the family, loved ones and colleagues.”
Marc Santora and Neil MacFarquhar
An explosion rocked the Russian-occupied city of Melitopol early on Monday, sending plumes of smoke into the sky just outside the office of the pro-Kremlin head of the region, according to Ukrainian and Russian officials.
It was unclear who was responsible for the blast, which both Ukrainian and Russian officials said appeared to target the proxy leader of the region, Yevgeny Balitsky. If Ukrainian partisans were behind the explosion, it would be one of the most brazen acts of insurgency since Russian forces occupied the southern Ukrainian city in the early days of the war.
The former mayor of Melitopol, Ivan Federov, who was himself abducted by Russian forces and later freed in a prisoner exchange before ending up in exile, said that people he was in contact with still in the city were trying to determine whether anyone was injured in the attack and who might have directed it.
Pro-Kremlin authorities in the city blamed Ukrainian partisans for the explosion, which they said had injured two people.
“This morning there was a terrorist attack aimed at destabilizing the peaceful life of the city,” Melitopol’s Russia-installed authorities said in a statement on Telegram. According to the statement, a car packed with explosives exploded in the city center at 7:40 a.m., injuring two “humanitarian aid” volunteers, a 28-year-old woman and a 25-year-old man.
“The Ukrainian government continues its war on the civilian population and the infrastructure of cities,” the statement said, adding that an investigation was underway.
Russia’s Investigative Committee, the equivalent of the F.B.I., also issued a statement saying that it would look into the explosion, which it blamed on “Ukrainian saboteurs” and said had gone off while humanitarian aid was being distributed. It said three people were injured, including two volunteers who were hospitalized.
It was not possible to independently verify the details of the attack.
Mr. Federov, the former mayor, said that whoever was responsible for the blast, the attack underscored the level of local opposition that Russia would continue to face.
“The ground will burn” in Melitopol, he said, until Russians “leave the city.”
The attack comes as the Ukrainian military is engaged in a counteroffensive to reclaim territory in the neighboring region of Kherson.
Large swaths of the provinces of Kherson and Zaporizka — where Melitopol is the second-largest city — were taken by Russian forces early in the war. While major towns and cities in the region were spared the widespread devastation wrought on population centers in northern and eastern Ukraine, the Russian occupation has grown more repressive with time, according to witnesses who have fled.
There are no precise estimates of the population remaining in Russian-controlled territory across the two regions, and the path to escape has grown increasingly treacherous. Ukrainian officials estimate that only about half of the peacetime population remains — which could mean more than one million people.
As reports grow of Russian soldiers kidnapping local officials and other potential threats to the Russian occupation, there has been a corresponding rise in reports of partisan violence.
Serhii Kuzan, head of the Ukrainian Center for Security and Cooperation, which specializes in military analytics, told Radio Liberty on Friday that the resistance movement in the occupied territories had grown and, while largely autonomous, was supported by the state.
“It all started with hundreds of informants. Now it is thousands and thousands of people in each area who perform a completely different range of actions, ranging from informing our defense forces about the movement of enemy equipment, enemy personnel, including leadership, the movement of patrols and more,” he said.
He said partisans were attacking Russian warehouses and Russian patrols as well as targeting “the top leadership of the occupying forces, even the general staff as well, and of course collaborators.”
Those claims were impossible to independently verify.
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Jeffrey Gettleman
BRUSSELS — They came carrying sunflowers, Ukrainian flags and banners that read: “Cut Russian Gas + Oil.”
They shouted out slogans like: “Oil embargo now!” And “Gas embargo now!”
On Monday morning, hours before European leaders were set to begin a summit on Ukraine, dozens of activists from Ukraine and Eastern Europe staged a spirited demonstration in front of the European Council’s headquarters, pleading for a full embargo on Russian energy.
The protesters shouted at the mirrored glass office buildings where European leaders would be meeting.
“They are killing us just because we are Ukrainians,” one activist yelled into a microphone. “And you are supporting it with the money you are paying for the oil and gas. So please, stop buying Russian oil!”
Europe’s leaders have struggled to agree on how to wean themselves off Russian energy, which activists say has been financing the war. Many European nations have reduced their energy dependence on Russia, but activists say that is not enough.
Over the weekend, dozens of young protesters, many in their teens and their early 20s, flowed into Brussels to organize demonstrations. Many came from frontline states like Moldova, Poland and Ukraine itself. They said their goal was to guilt and shame Europe’s leaders into implementing a full energy embargo on Russia, which they view as crucial to ending the war.
“This is not just about Ukraine,” said Dominika Lasota, a Polish climate justice activist. “What is happening is a war of money against people.”
She said that even after three months of war, Europe still spends millions each day on Russian energy. Europe’s leaders, she said, “say they stand with Ukraine but every single day they fuel this war.”
As she spoke, her fellow activists nodded. Some held fresh sunflowers, the national flower of Ukraine. Mrs. Lasota stood in front of the crowd in the brisk morning air, wearing a white T-shirt with a simple message: “Stop fueling the war.”
Matthew Mpoke Bigg
Reporting from Krakow, Poland
Two dead. Three wounded. Fifty houses blasted by shelling and three doctors missing, leaving behind a damaged ambulance.
Monday’s update from the head of the Ukrainian military administration in the eastern province of Luhansk offered new details of the daily suffering inflicted by a Russian onslaught on Sievierodonetsk, the city that has become the focus of Moscow’s eastern campaign. It also suggested that Russian forces were making progress in their effort to encircle and ultimately take the city.
In the last few days, Russian forces have seized the Mir hotel and the bus station, both in the northeast of the city, and waged street battles from those strong points. On Monday, Serhiy Haidai, the regional head of Ukraine’s military administration, said Russian forces were pressing forward from the southeast, as well.
“Russian troops are being secured on the outskirts of Sievierodonetsk,” he said. “They don’t take away their killed soldiers. The smell of corpses filled the regional center” of the city. It was impossible to independently confirm Mr. Haidai’s claims.
Sievierodonetsk is a key target for President Vladimir V. Putin of Russia. Taking it would allow Moscow to complete its hold over Luhansk Province, in the Donbas region of eastern Ukraine. Moscow already controls almost all of Luhansk as well as territory in neighboring Donetsk Province, both of which border Russia and together make up the Donbas.
Mr. Putin’s forces have made Donbas a priority after they failed to take the capital, Kyiv, or the country’s second largest city, Kharkiv, over the first three months of the war.
Ukraine’s defense ministry said on Monday that “the enemy is fixed on the northeastern and southeastern outskirts of Sievierodonetsk.” To bolster its force, Russia had “transferred ammunition and equipment from the territory of the Russian Federation to certain areas,” it said.
But Russian progress in the battle for Sievierodonetsk is likely to be slow, according to the Institute for the Study of War, a Washington research institute. That’s partly because commanders appear unwilling to send their forces into frontal combat and also prefer to reduce urban areas to rubble before moving forward.
Speaking in a television broadcast, an adviser to Ukraine’s interior minister, Vadym Denysenko, described Sievierodonetsk as the “hottest spot right now.”
He also said that a Ukrainian counteroffensive that began over the weekend near Kherson, the first major city to fall to Russian forces in the invasion, had advanced more than five miles. After seizing the city early in the war, Moscow used it as a staging ground for operations across southern Ukraine.
President Volodymyr Zelensky of Ukraine has, for months, called for Western countries to supply his forces with heavier weapons to offset Russia’s advantage in long-range artillery. Ukrainian officials in recent days noted that some new weapons had started to reach the front lines. It was not yet clear whether they were being deployed in the Kherson counteroffensive.
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Matina Stevis-Gridneff
BRUSSELS — European Union leaders are set to meet on Monday and Tuesday to tackle several Ukraine-related issues, but are unlikely to strike a breakthrough in their stalled efforts to enact an embargo on Russian oil.
As the war drags on in Ukraine, millions of refugees arrive in Europe, energy prices rise and inflation booms, European policymakers are reflecting a growing fatigue in some parts of the bloc. The oil embargo debacle is a case in point.
The monthlong negotiations over the measure have mostly been in the hands of the 27 member states’ ambassadors to Brussels, who broke up an 11th-hour preparatory meeting Monday morning without a deal.
Despite a heavy dependence on Russian fuel, E.U. nations have already banned Russian coal and the majority of them are eager to do the same with oil. But with five sanctions packages in place since the invasion, undoing deep economic links between Europe and Russia, the proposed sixth set of measures is reaching too close to the pain threshold for some E.U. countries whose citizens are also feeling the impact.
Hungary, Slovakia and the Czech Republic have voiced resistance to the measure because of their extreme dependence on Russian oil, higher than that of other E.U. countries, and have been offered as long as two extra years to phase out the imports.
But Hungary’s role in the talks has also become heavily political because of the warm links between Prime Minister Viktor Orban of Hungary and President Vladimir V. Putin of Russia, and his spoiler status within the bloc’s ranks.
With E.U. leaders expected to begin their first day of talks late afternoon Monday, E.U. ambassadors as well as officials said that it was unlikely they would be able to hash out an agreement on the embargo, and that it may be better to not even try, as the technical details of how to create acceptable exemptions for Hungary were not complete yet.
The ambassadors who prepare the leaders’ meetings try to resolve such complex matters before the heads of government meet. Over dozens of hours of politically and technically painstaking talks, they have been trying to carve out agreement around exempting a key pipeline from the embargo — the “Druzhba” or “friendship” pipeline that takes Russian oil to Hungary, Slovakia and the Czech Republic — until alternative routes are put in place. As of Monday morning, this was the baseline plan for the bloc’s oil embargo according to multiple E.U. diplomats and senior officials involved in the negotiations. But doing so would mean that those countries would likely continue getting very cheap Russian oil for several years, while other states would be paying far more.
In a bloc that prides itself on providing a “level playing field” for business, that disparity would be a serious irritant. There’s also a risk that Russian oil flowing through Hungary or Slovakia would end up being refined and resold in other E.U. countries, undermining the sanctions.
Matina Stevis-Gridneff and Dan Bilefsky
European Union leaders endorsed an embargo on Russian oil at a summit in Brussels on Monday following weeks of fraught negotiations, paving the way for Europe’s most far-reaching effort yet to punish Moscow for its invasion of Ukraine.
Charles Michel, the president of the European Council, announced the deal on Twitter, saying it covered two-thirds of the oil imports from Russia and placed “maximum pressure on Russia to end the war.”
Details of the late-night agreement, including exemptions for Hungary, are to be worked out in the coming days.
Hungary and its mercurial prime minister, Viktor Orban, an occasional ally of Mr. Putin, had been blocking the measure. The need to find a compromise with Hungary underlined the fragility of European unity when the 27-member E.U. is faced with even a single obstructionist member.
Earlier in the day, President Volodymyr Zelensky of Ukraine had urged E.U. leaders to swiftly adopt new measures against Russia, reminding those gathered in Brussels by videolink that many lives had been lost since their last sanctions package.
The embargo agreement marks a critical moment in the bloc’s support for Ukraine, reflecting the hardening of Western opposition to President Vladimir V. Putin of Russia.
But it comes at a heavy economic cost for Europe, which depends on Russian fossil fuels, a key source of revenue that has allowed Moscow to build up its military. The E.U. gets about 27 percent of its crude oil imports from Russia and a higher share of its oil products, paying billions of dollars a month.
In other developments:
Russian forces are now advancing from two sides on the outskirts of Sievierodonetsk as Mr. Putin seeks to extend Russia’s territory in a part of the eastern Donbas region where it already holds substantial ground.
Frédéric Leclerc-Imhoff, a 32-year-old French journalist, was killed on Monday in eastern Ukraine, according to French and Ukrainian authorities. At least seven journalists have been killed and at least nine have been injured in Ukraine since Russia invaded on Feb. 24, Reporters Without Borders said last week.
As the Ukrainian military stages counterattacks against Russian forces in southern Ukraine, the authorities on Monday urged people living in occupied towns and cities to flee if possible.
A new U.S. ambassador has arrived in Ukraine after a vacancy in the post of three years.
Threats by President Recep Tayyip Erdogan of Turkey to block NATO membership for Finland and Sweden are a reminder of a long-festering problem for the alliance, whose 30 members must act by consensus.
France24 - World
Death toll reaches 34 in Iran tower block collapse
Issued on: 31/05/2022 - 08:22
Tehran (AFP) – The death toll from last week's collapse of a tower block in southwestern Iran has risen to 34, state media reported Tuesday, as emergency crews continue to comb the rubble.
A large section of the 10-storey Metropol building that was under construction in a busy street in the city of Abadan crashed to the ground on May 23, leading to one of the country's deadliest disasters in recent years.
"The total number of fatalities stands at 34 with the discovery of another body this morning," state news agency IRNA quoted the city's governor Ehsan Abbaspour as saying.
That leaves four people unaccounted for from the 38 authorities had previously said were missing in the collapse.
Over the past week, night-time protests have been held in Abadan and other cities in Khuzestan province to demand that those responsible be prosecuted and punished.
"Incompetent officials must be executed" was among the slogans chanted by protesters, Iran's Fars news agency reported.
At a memorial ceremony in Abadan late on Sunday, hundreds of hecklers drowned out a speech by a local member of the Assembly of Experts, the body that selects Iran's supreme leader.
Others poured onto a platform used by state television, knocking a camera to the ground, the Tasnim news agency reported.
According to the provincial judiciary, 13 people have been arrested in connection with the building collapse, including the mayor and two former mayors.
In January 2017, 22 people, including 16 firefighters, died in a blaze that engulfed the 15-storey Plasco shopping centre in the capital Tehran.
© 2022 AFP
Opex 360
La Turquie a l’intention de lancer une nouvelle opération militaire dans le nord de la Syrie
par Laurent Lagneau · 25 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn octobre 2019, la Turquie lança, avec ses supplétifs de l' »Armée nationale syrienne », sa troisième opération militaire dans le nord de la Syrie. Appelée « Source de Paix », celle-ci visait à y établir une zone tampon sur une profondeur de 30 km afin d’empêcher d’éventuelles infiltrations de combattants kurdes sur son territoire et d’encourager le retour des réfugiés syriens dans leur pays.
Rendue possible par le retrait des forces américaines des localités de Tal Abyad et de Ras al-Aïn cette offensive fut suspendue une dizaine de jours plus tard, après une trêve obtenue par Mike Pence, alors vice-président des États-Unis et, surtout, un accord trouvé avec la Russie, proche alliée de la Syrie. Il fut ainsi convenu que la Turquie exercerait son contrôle sur une bande de 120 km de long et que les milices kurdes syriennes [YPG] abandonneraient leurs positions dans cette zone.
À l’époque, cette offensive turque avait mis à mal l’unité de l’Otan étant donné qu’elle compliqua le combat alors mené contre l’État islamique [EI ou Daesh], les YPG étant soutenues par la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis [opération Inherent Resolve – OIR]. En outre, certains supplétifs syriens de la Turquie furant accusés d’avoir entretenu des liens « étroits » avec l’organisation terroriste et commis des exactions contre les civils kurdes. À ce propos, la demande adressée par les Nations unies à Ankara pour enquêter sur ces dernières est restée, à ce jour, lettre morte.
On en était resté là quand, en octobre 2021, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, laissa entendre qu’une nouvelle offensive pourrait être lancée dans le nord de la Syrie, en réaction à des attaques menées contre ses troupes, en particulier dans les environs du canton d’Afrin. « Nous sommes déterminés à éliminer nous-mêmes les menaces en provenance de Syrie », avait-il dit.
En clair, l’objectif pour la Turquie serait de s’emparer des zones situés au sud de la localité de Kobané afin de les relier à celles déjà sous son contrôle, l’idée étant de s’assurer une continuité territoriale le long sa frontière avec la Syrie. Mais les choses n’allèrent pas plus loin que les quelques mouvements de troupes alors observés.
Seulement, M. Erdogan a annoncé, le 24 mai, le lancement prochain d’une opération militaire en Syrie afin d’élargir la zone de « sécurité » instaurée en octobre 2019. Et toujours avec l’idée d’y installer les 3,7 millions de ressortissants syriens actuellement réfugiés en Turquie. Ce qui ne va d’ailleurs pas sans susciter quelques tensions…
Pour favoriser le retour de ces Syriens dans leur pays, Ankara a l’intention de construire treize villes dans les secteurs sous contrôle turc, sur le modèle de celle d’al-Kamounah, inaugurée le 8 mai dernier par Süleyman Soylu, le ministre turc de l’Intérieur. Une telle politique permettrait de « diluer » la population kurde parmi celle des arabes syriens.
Le contexte à une telle opération peut sembler favorable : l’attention de la Russie se concentre sur l’Ukraine et l’Otan a besoin de se concilier les bonnes grâces de la Turquie pour permettre son élargissement vers la Suède et la Finlande. Élargissement pour le moment bloqué par Ankara, au motif que les deux pays candidats soutiendraient les militants du Parti des travailleurs du Kurdistan [PKK], organisation considérée comme terroriste et ayant des liens avec les YPG.
Cela étant, les États-Unis ont pris les devants. « Nous condamnons tout escalade. Nous soutenons le maintien des lignes de cessez-le-feu actuelles », a réagi Ned Price, le porte-parole de la diplomatie américaine. « Nous attendons de la Turquie qu’elle respecte le communiqué commun d’octobre 2019 », a-t-il continué. Et d’insister : « Nous reconnaissons les inquiétudes de sécurité légitimes de la Turquie sur sa frontière sud. Mais toute nouvelle offensive saperait davantage la stabilité régionale et mettrait en danger les forces américaines dans la campagne de la coalition contre l’EI. »
Le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric, s’est également opposé à cette offensive turque annoncée. « Nous défendons l’intégrité territoriale de la Syrie, et ce dont la Syrie a besoin, ce n’est pas de plus d’opérations militaires d’où qu’elles viennent », a-t-il dit. « Ce dont la Syrie a besoin, c’est d’une solution politique. Ce dont la Syrie a besoin, c’est de plus d’aide humanitaire, et ce sont les deux choses sur lesquelles nous travaillons », a-t-il martelé.
La Turquie a l’intention de lancer une nouvelle opération militaire dans le nord de la Syrie
par Laurent Lagneau · 25 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn octobre 2019, la Turquie lança, avec ses supplétifs de l' »Armée nationale syrienne », sa troisième opération militaire dans le nord de la Syrie. Appelée « Source de Paix », celle-ci visait à y établir une zone tampon sur une profondeur de 30 km afin d’empêcher d’éventuelles infiltrations de combattants kurdes sur son territoire et d’encourager le retour des réfugiés syriens dans leur pays.
Rendue possible par le retrait des forces américaines des localités de Tal Abyad et de Ras al-Aïn cette offensive fut suspendue une dizaine de jours plus tard, après une trêve obtenue par Mike Pence, alors vice-président des États-Unis et, surtout, un accord trouvé avec la Russie, proche alliée de la Syrie. Il fut ainsi convenu que la Turquie exercerait son contrôle sur une bande de 120 km de long et que les milices kurdes syriennes [YPG] abandonneraient leurs positions dans cette zone.
À l’époque, cette offensive turque avait mis à mal l’unité de l’Otan étant donné qu’elle compliqua le combat alors mené contre l’État islamique [EI ou Daesh], les YPG étant soutenues par la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis [opération Inherent Resolve – OIR]. En outre, certains supplétifs syriens de la Turquie furant accusés d’avoir entretenu des liens « étroits » avec l’organisation terroriste et commis des exactions contre les civils kurdes. À ce propos, la demande adressée par les Nations unies à Ankara pour enquêter sur ces dernières est restée, à ce jour, lettre morte.
On en était resté là quand, en octobre 2021, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, laissa entendre qu’une nouvelle offensive pourrait être lancée dans le nord de la Syrie, en réaction à des attaques menées contre ses troupes, en particulier dans les environs du canton d’Afrin. « Nous sommes déterminés à éliminer nous-mêmes les menaces en provenance de Syrie », avait-il dit.
En clair, l’objectif pour la Turquie serait de s’emparer des zones situés au sud de la localité de Kobané afin de les relier à celles déjà sous son contrôle, l’idée étant de s’assurer une continuité territoriale le long sa frontière avec la Syrie. Mais les choses n’allèrent pas plus loin que les quelques mouvements de troupes alors observés.
Seulement, M. Erdogan a annoncé, le 24 mai, le lancement prochain d’une opération militaire en Syrie afin d’élargir la zone de « sécurité » instaurée en octobre 2019. Et toujours avec l’idée d’y installer les 3,7 millions de ressortissants syriens actuellement réfugiés en Turquie. Ce qui ne va d’ailleurs pas sans susciter quelques tensions…
Pour favoriser le retour de ces Syriens dans leur pays, Ankara a l’intention de construire treize villes dans les secteurs sous contrôle turc, sur le modèle de celle d’al-Kamounah, inaugurée le 8 mai dernier par Süleyman Soylu, le ministre turc de l’Intérieur. Une telle politique permettrait de « diluer » la population kurde parmi celle des arabes syriens.
Le contexte à une telle opération peut sembler favorable : l’attention de la Russie se concentre sur l’Ukraine et l’Otan a besoin de se concilier les bonnes grâces de la Turquie pour permettre son élargissement vers la Suède et la Finlande. Élargissement pour le moment bloqué par Ankara, au motif que les deux pays candidats soutiendraient les militants du Parti des travailleurs du Kurdistan [PKK], organisation considérée comme terroriste et ayant des liens avec les YPG.
Cela étant, les États-Unis ont pris les devants. « Nous condamnons tout escalade. Nous soutenons le maintien des lignes de cessez-le-feu actuelles », a réagi Ned Price, le porte-parole de la diplomatie américaine. « Nous attendons de la Turquie qu’elle respecte le communiqué commun d’octobre 2019 », a-t-il continué. Et d’insister : « Nous reconnaissons les inquiétudes de sécurité légitimes de la Turquie sur sa frontière sud. Mais toute nouvelle offensive saperait davantage la stabilité régionale et mettrait en danger les forces américaines dans la campagne de la coalition contre l’EI. »
Le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric, s’est également opposé à cette offensive turque annoncée. « Nous défendons l’intégrité territoriale de la Syrie, et ce dont la Syrie a besoin, ce n’est pas de plus d’opérations militaires d’où qu’elles viennent », a-t-il dit. « Ce dont la Syrie a besoin, c’est d’une solution politique. Ce dont la Syrie a besoin, c’est de plus d’aide humanitaire, et ce sont les deux choses sur lesquelles nous travaillons », a-t-il martelé.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn octobre 2019, la Turquie lança, avec ses supplétifs de l' »Armée nationale syrienne », sa troisième opération militaire dans le nord de la Syrie. Appelée « Source de Paix », celle-ci visait à y établir une zone tampon sur une profondeur de 30 km afin d’empêcher d’éventuelles infiltrations de combattants kurdes sur son territoire et d’encourager le retour des réfugiés syriens dans leur pays.
Rendue possible par le retrait des forces américaines des localités de Tal Abyad et de Ras al-Aïn cette offensive fut suspendue une dizaine de jours plus tard, après une trêve obtenue par Mike Pence, alors vice-président des États-Unis et, surtout, un accord trouvé avec la Russie, proche alliée de la Syrie. Il fut ainsi convenu que la Turquie exercerait son contrôle sur une bande de 120 km de long et que les milices kurdes syriennes [YPG] abandonneraient leurs positions dans cette zone.
À l’époque, cette offensive turque avait mis à mal l’unité de l’Otan étant donné qu’elle compliqua le combat alors mené contre l’État islamique [EI ou Daesh], les YPG étant soutenues par la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis [opération Inherent Resolve – OIR]. En outre, certains supplétifs syriens de la Turquie furant accusés d’avoir entretenu des liens « étroits » avec l’organisation terroriste et commis des exactions contre les civils kurdes. À ce propos, la demande adressée par les Nations unies à Ankara pour enquêter sur ces dernières est restée, à ce jour, lettre morte.
On en était resté là quand, en octobre 2021, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, laissa entendre qu’une nouvelle offensive pourrait être lancée dans le nord de la Syrie, en réaction à des attaques menées contre ses troupes, en particulier dans les environs du canton d’Afrin. « Nous sommes déterminés à éliminer nous-mêmes les menaces en provenance de Syrie », avait-il dit.
En clair, l’objectif pour la Turquie serait de s’emparer des zones situés au sud de la localité de Kobané afin de les relier à celles déjà sous son contrôle, l’idée étant de s’assurer une continuité territoriale le long sa frontière avec la Syrie. Mais les choses n’allèrent pas plus loin que les quelques mouvements de troupes alors observés.
Seulement, M. Erdogan a annoncé, le 24 mai, le lancement prochain d’une opération militaire en Syrie afin d’élargir la zone de « sécurité » instaurée en octobre 2019. Et toujours avec l’idée d’y installer les 3,7 millions de ressortissants syriens actuellement réfugiés en Turquie. Ce qui ne va d’ailleurs pas sans susciter quelques tensions…
Pour favoriser le retour de ces Syriens dans leur pays, Ankara a l’intention de construire treize villes dans les secteurs sous contrôle turc, sur le modèle de celle d’al-Kamounah, inaugurée le 8 mai dernier par Süleyman Soylu, le ministre turc de l’Intérieur. Une telle politique permettrait de « diluer » la population kurde parmi celle des arabes syriens.
Le contexte à une telle opération peut sembler favorable : l’attention de la Russie se concentre sur l’Ukraine et l’Otan a besoin de se concilier les bonnes grâces de la Turquie pour permettre son élargissement vers la Suède et la Finlande. Élargissement pour le moment bloqué par Ankara, au motif que les deux pays candidats soutiendraient les militants du Parti des travailleurs du Kurdistan [PKK], organisation considérée comme terroriste et ayant des liens avec les YPG.
Cela étant, les États-Unis ont pris les devants. « Nous condamnons tout escalade. Nous soutenons le maintien des lignes de cessez-le-feu actuelles », a réagi Ned Price, le porte-parole de la diplomatie américaine. « Nous attendons de la Turquie qu’elle respecte le communiqué commun d’octobre 2019 », a-t-il continué. Et d’insister : « Nous reconnaissons les inquiétudes de sécurité légitimes de la Turquie sur sa frontière sud. Mais toute nouvelle offensive saperait davantage la stabilité régionale et mettrait en danger les forces américaines dans la campagne de la coalition contre l’EI. »
Le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric, s’est également opposé à cette offensive turque annoncée. « Nous défendons l’intégrité territoriale de la Syrie, et ce dont la Syrie a besoin, ce n’est pas de plus d’opérations militaires d’où qu’elles viennent », a-t-il dit. « Ce dont la Syrie a besoin, c’est d’une solution politique. Ce dont la Syrie a besoin, c’est de plus d’aide humanitaire, et ce sont les deux choses sur lesquelles nous travaillons », a-t-il martelé.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerEn octobre 2019, la Turquie lança, avec ses supplétifs de l' »Armée nationale syrienne », sa troisième opération militaire dans le nord de la Syrie. Appelée « Source de Paix », celle-ci visait à y établir une zone tampon sur une profondeur de 30 km afin d’empêcher d’éventuelles infiltrations de combattants kurdes sur son territoire et d’encourager le retour des réfugiés syriens dans leur pays.
Rendue possible par le retrait des forces américaines des localités de Tal Abyad et de Ras al-Aïn cette offensive fut suspendue une dizaine de jours plus tard, après une trêve obtenue par Mike Pence, alors vice-président des États-Unis et, surtout, un accord trouvé avec la Russie, proche alliée de la Syrie. Il fut ainsi convenu que la Turquie exercerait son contrôle sur une bande de 120 km de long et que les milices kurdes syriennes [YPG] abandonneraient leurs positions dans cette zone.
À l’époque, cette offensive turque avait mis à mal l’unité de l’Otan étant donné qu’elle compliqua le combat alors mené contre l’État islamique [EI ou Daesh], les YPG étant soutenues par la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis [opération Inherent Resolve – OIR]. En outre, certains supplétifs syriens de la Turquie furant accusés d’avoir entretenu des liens « étroits » avec l’organisation terroriste et commis des exactions contre les civils kurdes. À ce propos, la demande adressée par les Nations unies à Ankara pour enquêter sur ces dernières est restée, à ce jour, lettre morte.
On en était resté là quand, en octobre 2021, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, laissa entendre qu’une nouvelle offensive pourrait être lancée dans le nord de la Syrie, en réaction à des attaques menées contre ses troupes, en particulier dans les environs du canton d’Afrin. « Nous sommes déterminés à éliminer nous-mêmes les menaces en provenance de Syrie », avait-il dit.
En clair, l’objectif pour la Turquie serait de s’emparer des zones situés au sud de la localité de Kobané afin de les relier à celles déjà sous son contrôle, l’idée étant de s’assurer une continuité territoriale le long sa frontière avec la Syrie. Mais les choses n’allèrent pas plus loin que les quelques mouvements de troupes alors observés.
Seulement, M. Erdogan a annoncé, le 24 mai, le lancement prochain d’une opération militaire en Syrie afin d’élargir la zone de « sécurité » instaurée en octobre 2019. Et toujours avec l’idée d’y installer les 3,7 millions de ressortissants syriens actuellement réfugiés en Turquie. Ce qui ne va d’ailleurs pas sans susciter quelques tensions…
Pour favoriser le retour de ces Syriens dans leur pays, Ankara a l’intention de construire treize villes dans les secteurs sous contrôle turc, sur le modèle de celle d’al-Kamounah, inaugurée le 8 mai dernier par Süleyman Soylu, le ministre turc de l’Intérieur. Une telle politique permettrait de « diluer » la population kurde parmi celle des arabes syriens.
Le contexte à une telle opération peut sembler favorable : l’attention de la Russie se concentre sur l’Ukraine et l’Otan a besoin de se concilier les bonnes grâces de la Turquie pour permettre son élargissement vers la Suède et la Finlande. Élargissement pour le moment bloqué par Ankara, au motif que les deux pays candidats soutiendraient les militants du Parti des travailleurs du Kurdistan [PKK], organisation considérée comme terroriste et ayant des liens avec les YPG.
Cela étant, les États-Unis ont pris les devants. « Nous condamnons tout escalade. Nous soutenons le maintien des lignes de cessez-le-feu actuelles », a réagi Ned Price, le porte-parole de la diplomatie américaine. « Nous attendons de la Turquie qu’elle respecte le communiqué commun d’octobre 2019 », a-t-il continué. Et d’insister : « Nous reconnaissons les inquiétudes de sécurité légitimes de la Turquie sur sa frontière sud. Mais toute nouvelle offensive saperait davantage la stabilité régionale et mettrait en danger les forces américaines dans la campagne de la coalition contre l’EI. »
Le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric, s’est également opposé à cette offensive turque annoncée. « Nous défendons l’intégrité territoriale de la Syrie, et ce dont la Syrie a besoin, ce n’est pas de plus d’opérations militaires d’où qu’elles viennent », a-t-il dit. « Ce dont la Syrie a besoin, c’est d’une solution politique. Ce dont la Syrie a besoin, c’est de plus d’aide humanitaire, et ce sont les deux choses sur lesquelles nous travaillons », a-t-il martelé.
France24 - World
Russian speakers reject the 'language of the enemy' by learning Ukrainian
Issued on: 30/05/2022 - 19:39
David GORMEZANO
One of the stated goals of Russia’s “special military operation” in Ukraine was defending Russian-speaking populations who were allegedly being persecuted by Ukrainian nationalists. Ironically, since the start of the war, Russian speakers in Ukraine have been signing up for classes to improve their Ukrainian-language skills.
In Vyshhorod in the suburbs of Kyiv, around 12 women greet each other in the town hall where they have gathered on a Saturday morning. Dora and Roxanna fled Donbas in 2014 after the Donetsk and Luhansk regions were captured by pro-Russian militias armed and financed by Vladimir Putin’s government. Tatiana and Larissa are Russian and have lived in Ukraine for many years. And Olga, a Belorussian national, has lived in Kyiv since 2020.
All Russian speakers, they are here for the same reason: they want to improve their Ukrainian-language skills. Tatiana admitted finding the Ukrainian alphabet difficult. She has been coming to classes for three years and has made some progress. But “In everyday life, I still use Russian,” she said. Wearing a T-shirt in the colours of the Ukrainian flag, Roxanna said that Russian is her mother tongue. “I learned Ukrainian at school in Donetsk, but it’s not my language of choice. No one ever forced us to speak Ukrainian.”
Ukraine is a largely bilingual country, but long-standing tensions with Russia have caused a shift toward the Ukrainian language in official life. Following the 2014 Maidan Revolution and years of fighting in Donbas, learning Ukrainian became mandatory in schools in 2017. A law was passed in 2019 that initiated a process to make Ukrainian language materials obligatory in all areas of the public sector.
‘I started taking classes after the invasion’
Now public sentiment is further reducing the amount of Russian being spoken. A recent poll from the Ukrainian Institute found that, in 2022, only 16 percent of Ukrainians claimed Russian as their mother tongue compared with 40 percent in 2012. More than half of respondents (51 percent) said that they only spoke Ukrainian in their daily life while 33 percent said they used Ukrainian and Russian interchangeably.
Oleksander is a 23-year-old Russian teacher in Kyiv who is originally from the Donbas. He speaks Russian with a translator who speaks Ukrainian, and both are able to understand each other perfectly. Nonetheless, he says, the use of Russian “will decline in Ukraine” as a result of the war. He has started telling people that he teaches foreign literature rather than Russian.
Until early April, members of the Saturday morning class in Vyshhorod were hiding out in their homes and taking cover in basements and shelters as air raid sirens sounded. Russian troops got within 12 kilometres of the town before being pushed back by Ukrainian forces.
Larissa was born in Russia but has lived in Ukraine for 40 years. “My children speak Ukrainian and it bothers me that I don’t speak it very well,” she said. “At the moment, I feel a little ashamed not to speak Ukrainian in Ukraine. I started taking classes after the invasion on February 24, and I regret not signing up earlier.”
‘It’s not just about learning grammar’
Over the past three months, Russian troops have allegedly committed atrocities in Ukraine under the guise of “de-Nazifying” the country with the support of Russian-speaking populations. In doing so, the Kremlin has stirred up powerful anti-Russian sentiment, even among those who have spoken Russian for decades.
Although they all grew up speaking Russian, the war has reinforced a desire among these women to master the Ukrainian language and forge stronger connections with Ukrainian culture. “We had one case where a woman worked at the post office and her bosses really wanted her to learn Ukrainian,” said Dora, from the Russia-speaking region of Luhansk. “But here, the most important thing is to share Ukrainian culture and get to know Ukrainian poets and authors. It’s not just about learning grammar.”
The class opened with a patriotic poem celebrating national independence. The closing words have now become familiar: “Glory to Ukraine, glory to the heroes.” In the poem, those who resist the invader are called Banderites – named after Ukrainian nationalist Stepan Bandera, who was a Nazi ally during World War II but whose supporters also fought against the Soviets and the Poles in the 1940s.
The controversy surrounding this figure in Ukrainian history is not an issue for Olga, who fled fierce repression under Belarussian President Aleksandr Lukashenko during the country's 2020 elections. “We can celebrate all the members of the resistance who fought against the Soviets, the Nazis or the Poles,” she said. “The important thing is that Belarussians or Ukrainians can be free. We are living through historic times.”
‘The Russian language is not guilty’
The Russian invasion of Ukraine is the latest battle in the 500-year-long fight of Slavic nations for freedom from Russian imperialism. But even among the youth witnessing Russian aggression for the first time, the desire to distance themselves from the Russian language is strong. Roxanna’s daughter Alissa, 10, accompanies her to language class.
“When I’m older, I want to speak Ukrainian and English,” she said. “Not Russian. That is the language of the enemy.”
For some Russian-speakers, links with Russia have been damaged irreparably. In Vyshhorod, Dora spoke for many in the class when saying that it could take generations to repair trust between the two nations. “The Russian language is not guilty for what the Russian’s are subjecting us to,” she said. “But decades, even centuries, will have to pass – until then we will never be brothers. The world has to understand that Russians have never hurt a country as badly as they have hurt ours. But we will win.”
This article was translated from the original in French.
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ON THE GROUND
War in Ukraine: Aboard the train taking Ukrainians away from the Donetsk, Luhansk regions
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L'Humanité
L’extrême droite cible la Seine- Saint-Denis
ActuNe remettant pas en cause le schéma de maintien de l’ordre, le RN et une partie de LR préfèrent stigmatiser les quartiers populaires.
Florent LE DU« L ’ extrême droite, mensongère et dégoûtante, se précipite une fois de plus sur son objet de haine favori : la Seine-Saint-Denis. » Le président du conseil départemental, Stéphane Troussel (PS), a déploré, lundi, l’instrumentalisation du fiasco de l’organisation de la finale de la Ligue des champions par une partie du monde politique. L’extrême droite s’est empressée de rejeter l’unique responsabilité de ces événements sur les habitants de banlieue. Pour Marine Le Pen, l’accès au stade a dégénéré à cause de « bandes de voyous de la Seine-Saint-Denis, département hors de contrôle en matière de sécurité », « une zone de non-droit », selon Jordan Bardella, le président du Rassemblement national (RN). Malgré le constat flagrant d’un schéma du maintien de l’ordre défaillant et violent, l’extrême droite, dont le RN Sébastien Chenu, évoque un « laxisme du ministère de l’Intérieur ». Comme le LR Éric Ciotti pour qui « le gouvernement a choisi de fermer les yeux face à l’ensauvagement ». « Comme s’il fallait cacher la responsabilité de l’habituelle racaille », ajoute le sénateur LR Bruno Retailleau.
« on caricature une ville »
Ces réactions nauséabondes ont été dénoncées par plusieurs élus locaux, dont le député PCF Stéphane Peu sur BFMTV : « Dans ce chaos total lié à une mauvaise organisation et une mauvaise appréciation des forces de police, vous avez des voyous, je ne le nie pas. Mais jamais, en vingt-quatre ans, nous n’avions connu une organisation aussi défaillante. De grâce, foutez la paix aux habitants de la Seine-Saint-Denis, devenus le carburant de la machine à fantasmes de l’extrême droite ! » Pointant lui aussi « la culture de l’ordre public de la préfecture de police de Paris, déformée depuis la crise des gilets jaunes », le maire PS de Saint-Denis, Mathieu Hanotin, a ajouté sur Twitter que l’extrême droite « préfère s’attaquer aux Dionysiennes et aux Dionysiens, et caricaturer une ville dans laquelle elle n’a jamais mis un pied ». Des Dionysiens dont certains n’ont pu accéder au stade alors que des tickets leur avaient été offerts par tirage au sort : « Certains ont vu leurs billets être déchirés à l’entrée du stade, comme s’il n’était pas envisageable qu’ils soient en possession de vrais tickets », déplore l’édile. Plusieurs élus de tout bord politique réclament au final l’ouverture d’une « enquête rapide et transparente sur les manquements qui ont conduit aux débordements ».
footballsaint-denis BBC
Champions League final: Uefa commissions independent report into scenes outside stadium
Last updated on 2 minutes ago2 minutes ago.From the section European Football
Uefa has commissioned an independent report into the scenes outside the ground that delayed Saturday's Champions League final between Liverpool and Real Madrid.
Kick-off at the Stade de France in Paris was delayed by over half an hour with Liverpool ticket-holders seen waiting in huge queues, and French police later using tear gas on crowds.
On Monday, French authorities complained of what they called "industrial-scale" ticket fraud amid a row over the game's policing.
French sports minister Amelie Oudea-Casteraexternal-link said there were "no problems" regarding Madrid supporters and the Spanish side had controlled their travelling fans better than Liverpool, who had let their supporters "out in the wild".
Liverpool chairman Tom Werner has since written a letter to Oudea-Castera "demanding an apology" for her comments.
Werner wrote: "The events that occurred in and around the Stade de France on Saturday night at the Uefa Champions League final were not only incredibly dangerous for all who attended, but raised serious questions about the organization and operation of the event.
"This should be the focus of all interested parties today rather than pursuing a blame game strategy via press conference.
"The Uefa Champions League final should be one of the finest spectacles in world sport, instead it devolved into one of the worst security collapses in recent memory."
Liverpool chief executive Billy Hogan has said the club are "reviewing legal avenues available to us on behalf of affected supporters".
In an interview on the Liverpool website,external-link Hogan said he was "incredibly surprised" by Oudea-Castera's remarks, calling them "completely inappropriate".
He added: "We just feel that everyone should be focused on getting the investigation right and less about making inflammatory comments that attempt to deflect responsibility for what happened on Saturday night."
Uefa said a "comprehensive review" would examine a number of factors which include the decision-making, responsibility and behaviour of all parties involved in the final, it added.
Uefa said in a statement: "Evidence will be gathered from all relevant parties and the findings of the independent report will be made public once completed. Upon receipt of the findings, Uefa will evaluate the next steps."
The report will be independently compiled and Dr Tiago Brandao Rodrigues from Portugal will lead the production of the review.
Uefa initially blamed the "late arrival" of fans for the problems, delaying kick-off by 36 minutes, with Liverpool going on to lose 1-0 to Spanish champions Real Madrid.
France's interior and sports ministers acknowledged difficulties in managing crowds at the final but have been pointing blame for the chaos at fans with fake tickets and local youths trying to force their way into the stadium.
However, a spokesperson for France's independent police commissioner's union (SICP), Mathieu Valet, told the BBC's Newshour that "supporters without tickets or with fake tickets were not the main problem".
"It's clear that we needed more police - we didn't have enough on the ground," he said.
On Sunday, Liverpool called for an investigation into the "unacceptable issues" faced by fans before the match.
Many claimed they had been at the stadium hours before kick-off but were stopped from getting into the ground.
UK sports minister Nigel Huddleston said he was "very concerned about the upsetting scenes", while Reds defender Andy Robertson said the organisation of the match was a "shambles".
Le Figaro
Ces dix indices qui déclenchent les contrôles fiscaux
Ghislain de MontalembertDÉCRYPTAGE - Les agents des impôts ne baissent pas la garde : faire rentrer de l'argent dans les caisses de l'État est plus que jamais une priorité. Des experts nous dévoilent les points scrutés à la loupe par les limiers de Bercy.
«Ces dix indices qui déclenchent les contrôles fiscaux» fait partie des articles préférés des abonnés du Figaro. Nous vous proposons de le découvrir ou de le relire.
En 2020, l'État a encaissé 7,79 milliards d'euros grâce au contrôle fiscal (malgré le contexte sanitaire, 365 200 contrôles ont été menés en 2020). Olivier Rozenfeld, président du Groupe Fidroit et Arnaud Tailfer, avocat fiscaliste au sein du cabinet Arkwood, nous dévoilent les points sensibles qui déclenchent le plus fréquemment des demandes de renseignement de la part de l'administration des impôts, voire des contrôles et d'éventuels redressements fiscaux assortis de pénalités parfois salées.
1 - Les prêts familiaux non déclarés
Attention aux prêts entre époux, en faveur d'un enfant, ou encore, par exemple, entre frères et sœurs. En présence d'un prêt supérieur à 5000 euros n'ayant fait l'objet d'aucun enregistrement auprès des services des impôts, l'administration a tendance à considérer que les sommes mises à disposition constituent une forme de donation déguisée. « Souvent, le remboursement du prêt est prévu par les intéressés, précise Maître Arnaud Tailfer, avocat chez Arkwood. Mais c'est souvent à très longue échéance… Lorsque l'administration met son nez dans le dossier, le remboursement n'est bien souvent pas encore intervenu »
2 - Des variations de revenus suspectes
Déclarer des revenus en dents de scie, d'une année sur l'autre, est la meilleure manière d'éveiller l'attention du fisc, même si ces variations peuvent aisément se justifier (vente de son entreprise, versement de dividendes exceptionnels, acquisition ou vente d'un bien immobilier locatif…). « En cas de variation importante de vos revenus, l'administration fiscale vous adressera quasi systématiquement une demande d'éclaircissement, précise Olivier Rozenfeld. Et là, mieux vaut être en règle avec la loi. « Les agents des impôts font des recoupements entre les revenus et le patrimoine des contribuables, reprend-il. Et ils étudient, là encore, s'ils sont en cohérence. Quelqu'un qui se retrouverait par exemple du jour au lendemain avec de forts revenus immobiliers sans pour autant déclarer d'IFI (impôt sur la fortune immobilière) ne pourrait qu'éveiller les soupçons du fisc ».
À VOIR AUSSI - Charles Prats : «Plutôt que d'augmenter les impôts, stoppons la fraude !»
3 - Un train de vie incohérent
Les agents des impôts ont de plus en plus de moyens à leur disposition pour traquer les fraudeurs (recoupement des déclarations, réseaux sociaux, presse people …). Certains signes extérieurs de richesses ont vite fait d'attirer l'attention de l'administration fiscale dont l'une des tâches est de vérifier la réalité de la situation déclarée par les contribuables. « La balance de trésorerie du foyer est la première chose que regardent les agents des impôts, note Olivier Rozenfeld, président du Groupe Fidroit. Ils cherchent à identifier une possible distorsion entre le niveau de vie du contribuable et les revenus qu'il déclare ; et, le cas échéant, si celle-ci dissimule une activité occulte. 30% des contrôles font suite à l'identification d'un manque de cohérence entre le niveau de vie et les revenus déclarés, précise le fiscaliste. « Un de mes clients a expliqué un jour à la télévision qu'il faisait de l'immobilier en Thaïlande. Cela a aussitôt donné l'idée à l'administration fiscale de procéder à une vérification de ses déclarations de revenus. Cela fait dix ans qu'elle ne le lâche plus ! témoigne-t-il. Un autre client, chef d'entreprise, a confié un jour à un journaliste de la presse quotidienne régionale avoir envisagé de s'installer en Suisse, habitant tout près de la frontière. Mal lui en a pris : les inspecteurs des impôts font des revues de presse, y compris de la PQR ! »
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4 - Une résidence pas assez principale
Si vous mettez en vente votre résidence principale mais que l'opération traîne en longueur de façon déraisonnable après que vous avez quitté les lieux, l'administration fiscale peut refuser la qualification de « résidence principale » et remettre en cause l'absence de plus-value dont vous espériez en toute bonne foi pouvoir bénéficier. « Le cas est fréquent. On voit souvent des cadres quitter la France assez rapidement après que leur employeur leur a proposé une expatriation, témoigne Me Arnaud Tailfer. Monsieur s'installe à l'étranger, Madame et les enfants le rejoignent à la rentrée scolaire. Le temps de chercher une agence immobilière, de signer un mandat de vente et, pour l'acquéreur, de réunir toutes les conditions de financement…, on peut se retrouver à signer un acte de vente alors que l'habitation n'est quasiment plus occupée depuis un an ou plus ! L'administration s'engouffre dans la brèche, considérant que le bien n'était plus la résidence principale du couple au moment de la cession et que les diligences n'ont pas été faites en temps et en heure ».
Autre piège : le télétravail un peu trop officialisé. Imaginons que l'un des deux conjoints travaille à la maison et que le couple déclare que le tiers de l'habitation est utilisé à des fins professionnelles (avec versement d'un loyer permettant de générer un revenu complémentaire et surtout, une charge au niveau de l'activité professionnelle). Il ne faudra pas l'oublier au moment de la vente du bien : à défaut, l'administration fiscale, considérant qu'il ne s'agit pas d'une résidence principale à 100%, pourra procéder à un redressement. « Les cas de remise en cause de la résidence principale sont de plus en plus fréquents » prévient Me Alain Tailfer.
PODCAST - L'impôt est-il juste? Le Moment Philo, par Aziliz Le Corre
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5 - Un IFI insuffisant
« La plupart des contribuables minorent au-delà de ce qui est acceptable la valeur des biens déclarés à l'IFI, estime Olivier Rozenfeld. Quand on applique une succession de minorations et de décotes, on parvient à des valeurs totalement déconnectées de la réalité. Or, il faut rester raisonnable, d'autant que des valorisations incohérentes peuvent rendre toute opération ultérieure quasi impossible ». Le fisc attend les contribuables au tournant, notamment au moment de la transmission de leurs biens à leurs héritiers, ou lorsqu'ils les mettent en vente. « Quelqu'un qui déclare depuis 10 ans un appartement à une valeur de X et qui le vendrait pour une valeur de Y deux fois supérieure s'exposerait de façon quasi certaine à un contrôle fiscal » prévient Olivier Rozenfeld. « Cela fait trois ou quatre ans que l'on observe chaque été des vagues massives de redressements, enchaine Alain Tailfer. C'est mathématique : quelqu'un qui déclare la vente d'un bien sous-évalué à l'IFI est quasiment certain de subir un redressement dans les mois qui suivent ! Mon conseil : mieux vaut corriger spontanément une sous valorisation à l'IFI, en invoquant le droit à l'erreur, avant de mettre en vente son bien, de le donner à ses proches ou de mourir. Ce sera moins douloureux que de se faire attraper ! Un contribuable qui rectifie spontanément sa déclaration IFI bénéficie d'une ristourne de 50% sur les intérêts de retard et n'a pas de pénalités à payer ».
À VOIR AUSSI - Fraudes sociales: la véritable ampleur du phénomène
6 - Une banque étrangère
Les banques en ligne et autres néo-banques sont nombreuses à proposer l'ouverture, en quelques minutes, d'un compte gratuit. Problème : certaines n'ont pas leur siège en France (comme le révèle l'IBAN de votre nouveau compte bancaire). Or l'administration impose de déclarer les comptes ouverts à l'étranger sur un formulaire spécifique. La seule omission de déclaration engendre une amende forfaitaire de 1500 euros, sur quatre années glissantes.
-7 - L'abus de Pinel
Les investisseurs en Pinel s'engagent à respecter des conditions précises concernant les plafonds de revenus des locataires et le niveau des loyers demandés, qui ne doivent pas excéder les limites imposées par la zone où le bien est situé. « La complexité des règles génère de nombreux pièges, témoigne Me Arnaud Tailfer. J'ai eu récemment à traiter le cas d'un couple qui a acheté en région parisienne. Juste avant la réception des travaux, un arrêté est passé, transférant la ville où se trouvait leur bien d'une zone A à A2, ce qui a abaissé la limite de loyer au mètre carré à respecter. Forcément, ils ne l'ont pas vu et ils ont loué au loyer qu'ils avaient en tête au moment où ils ont procédé à leur investissement. Deux ans après, ils ont été contrôlés : la totalité de leur avantage Pinel qui a sauté pour l'année ! Sans parler de la pénalité de 10% qui s'applique automatiquement en cas de redressement ».
8 - Le faux démembrement de propriété
La pratique est courante : les parents, pour anticiper la transmission de leur patrimoine, donnent la nue-propriété de leurs biens immobiliers à leurs enfants mais conservent l'usufruit. Au décès des parents, les enfants deviennent pleins propriétaires. « Attention : les enfants ne doivent pas habiter le bien démembré du vivant de leurs parents, sauf en prévoyant la signature d'un bail de location et le paiement bien réel d'un loyer, rappelle Arnaud Tailfer. Autrement, l'administration a vite fait de vous tomber dessus, considérant que vous n'avez pas donné que la nue-propriété, mais la totalité du bien ; et qu'il s'agit donc d'une donation déguisée ! »
9 - La location meublée en SCI
Détenir un bien au travers d'une Société civile immobilière (SCI) présente certains avantages, mais empêche de pratiquer une activité fiscalement commerciale, comme par exemple la location meublée (fiscalement attractive car elle offre la possibilité de bénéficier d'un abattement de 50% sur les loyers perçus), sauf à changer le régime fiscal de la SCI et à soumettre celle-ci à l'impôt sur les sociétés, ce qui est lourd de conséquences, notamment en termes de plus-value. Certains particuliers l'oublient un peu vite et décident du jour au lendemain de louer leur bien en meublé, sans autres formalités. Quand l'administration fiscale s'en aperçoit, il est trop tard pour rectifier les choses !
10 - La pension alimentaire abusive
De nombreux parents continuent d'aider leurs enfants, devenus de jeunes adultes, en leur octroyant de l'argent. Attention : aux yeux du fisc, le versement d'une pension alimentaire n'est déductible de vos revenus que si votre enfant est en état de nécessité. « Si vous lui donnez 2000 euros par mois alors qu'il dispose déjà d'un petit revenu, l'administration ne va jamais considérer que ce sera déductible, prévient Arnaud Tailfer. À partir du moment où l'enfant perçoit l'équivalent d'un SMIC mensuel, le fisc juge que les sommes que vous lui versez excèdent ses besoins essentiels ».
L'Humanité
C’est bien ça ?
BilletMaurice UlrichUne époque formidable. C’était le titre d’un film de 1991, qui donc date déjà un peu mais où Gérard Jugnot l’annonçait, avec l’histoire, toujours actuelle en revanche, d’un cadre licencié devenant SDF. On ne croyait pas toutefois en arriver au point où une accompagnante d’enfants en situation de handicap et en milieu scolaire serait menacée d’expulsion par le sous-préfet de Nogent-sur-Marne parce qu’elle ne gagne pas assez (notre édition d’hier), quand bien même elle vit et travaille en France depuis 2011, avec un titre de séjour. Le représentant de l’État pourrait souligner son zèle, comme Jean Gabin dans la Traversée de Paris : « Salauds de pauvres ! » Baudelaire avait vu plus loin encore dans un de ses textes de Fusées, intitulé Le monde va finir, et cela en raison de « l’avilissement des cœurs » voués au culte suprême de l’argent : « La justice – si, à cette époque fortunée, il peut encore exister une justice – fera interdire les citoyens qui ne sauront pas faire fortune. » C’est bien ça, Monsieur le sous-préfet ?
le billet de Maurice Ulrich France24 - World
French journalist killed in east Ukraine while reporting on evacuating civilians
Issued on: 30/05/2022 - 19:00
FRANCE 24
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Gulliver CRAGG
A French journalist was killed Monday during a Russian bombardment that struck a vehicle evacuating civilians from eastern Ukraine, French and Ukrainian officials said.
"Frédéric Leclerc-Imhoff was in Ukraine to show the reality of war," French President Emmanuel Macron wrote on Twitter.
"Aboard a humanitarian bus, alongside civilians forced to flee to escape Russian bombs, he was fatally shot.”
Journaliste, Frédéric Leclerc-Imhoff était en Ukraine pour montrer la réalité de la guerre. À bord d’un bus humanitaire, aux côtés de civils contraints de fuir pour échapper aux bombes russes, il a été mortellement touché.
May 30, 2022The 32-year-old reporter was working for BFM TV and was on his second Ukraine reporting trip since the war began on February 24, according to the French news station.
He was near Severodonetsk, a city in Ukraine's east that has been pounded by advancing Russian troops in recent weeks, the French and Ukrainian foreign ministries said in separate statements.
French Foreign Minister Catherine Colonna, who visited Kyiv on Monday, said on Twitter that Leclerc-Imhoff had been killed "by a Russian bombardment of a humanitarian mission while he was carrying out his duty to inform".
"I have spoken with the government of Lugansk and asked President [Volodymyr] Zelensky for an inquiry, and they assured me of their help and support," she wrote.
The French foreign ministry has called for a "transparent inquiry" into the circumstances of his death. Later on Monday, French anti-terrorism prosecutors said they would open an investigation into possible war crimes in relation to the incident.
#Ukraine | Décès du journaliste Frédéric Leclerc-ImhoffLire la déclaration de @MinColonna → https://t.co/prRmoK41wS pic.twitter.com/iHFJNemp69
May 30, 2022Hit by shrapnel
BFM said its journalist had been hit by shrapnel from the bombing and his colleague Maxime Brandstaetter was wounded. Their local fixer Oksana Leuta was not hurt.
"This tragic event reminds us of the dangers faced by all journalists who have been risking their lives to describe this conflict for more than three months now," BFM said in a statement.
Reporting from outside the French embassy in Kyiv, FRANCE 24's Gulliver Cragg explained that the Severodonetsk and Lysychansk area where Leclerc-Imhoff was reporting has come under sustained Russian attack over the past few days.
"Evacuation missions from those cities are dangerous, they don’t happen every day because sometimes the Ukrainian military says it’s too dangerous to go there. The Russians are firing on the roads in that part of the Luhansk region and unfortunately it appears that the humanitarian vehicle that the journalist was travelling on was hit and he was at the front of the vehicle, according to Ukrainian authorities," said Cragg.
Earlier Monday, the governor of Ukraine's eastern Luhansk region, Serhiy Haidai, announced Leclerc-Imhoff’s death in a Telegram post, saying that Russian forces fired on an armored vehicle that was traveling to pick up people for evacuation.
“Shrapnel from the shells pierced the vehicle’s armor, fatally wounding an accredited French journalist in the neck who was reporting on the evacuation. The patrol officer was saved by his helmet,” he wrote.
As a result of the attack, the evacuation was called off, Haidai said.
Haidai posted an image of Leclerc-Imhoff’s Ukrainian press accreditation, and images of what he said was the aftermath of the attack.
(FRANCE 24 with AFP and AP)
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Opex 360
Le plus ancien des pilotes de chasse russes a été abattu en Ukraine, alors qu’il volait à bord d’un Su-25
par Laurent Lagneau · 25 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerCes derniers jours, il a été rapporté que la chambre basse du Parlement russe [la « Douma »] examinait un projet de loi visant à abolir la limite d’âge pour servir au sein des forces armées. Actuellement, celle-ci est de 40 ans pour les citoyens russes [comme pour la Légion étrangère…] et de 30 ans pour les ressortissants étrangers.
« Le but du projet de loi est d’éliminer la limite d’âge pour les citoyens en âge de travailler […], à laquelle ils ont le droit de conclure le premier contrat de service militaire. Or, pour l’utilisation d’armes de haute précision, le fonctionnement d’armes et d’équipements militaires, des spécialistes hautement professionnels sont nécessaires. L’expérience montre qu’ils le deviennent entre 40 et 45 ans », est-il précisé dans l’exposé des motifs.
Cela étant, même si « la jeunesse n’est pas une période de la vie » mais un « état d’esprit », pour reprendre le poème de Samuel Ullman [et faussement attribué au général MacArthur, ndlr], il n’en demeure pas moins que, pour certaines spécialités, une limite d’âge s’impose. Comme par exemple pour les pilotes de chasse, métier exigeant s’il en est au regard des contraintes physiques qu’il suppose [il en va autrement pour les pilotes de ligne…. dont l’âge de départ à la retraite est de 60 ans, sauf cas particuliers].
Pour autant, le général russe Kanamat Botashev, 63 ans, s’est affranchi de toute limite d’âge en prenant les commandes de l’avion d’attaque Su-25 « Frogfoot » qui a été abattu par les forces ukraniennes avec un missile Stinger, le 20 mai dernier, au-dessus de la région de Louhansk.
Le décès du général Botashev a été annoncé via un canal fréquenté par les pilotes militaires russes sur le réseau Telegram. « Au revoir commandant. Il y a peu de gens sur cette planète qui vivaient dans le ciel comme vous. Le ciel prend le meilleur. Aujourd’hui, il vous a pris », a déploré l’un des participants à ce forum.
La mort du général Botashev a par la suite été confirmée par trois de ses anciens subordonnés auprès du service russe de la BBC. Cela étant, une telle information est toujours à prendre avec prudence dans la mesure où il a été dit qu’au moins douze généraux russes avaient été tués en Ukraine… alors que certains d’entre-eux sont toujours bel et bien vivants, comme le général Magomed Tushaev, lequel apparaît régulièrement dans des vidéos publiées par les forces russes.
Quoi qu’il en soit, que le fait que le général Botashev se soit retrouvé aux commandes d’un Su-25 « Frogfoot » est un mystère… Officiellement, il avait été contraint de mettre un terme à sa carrière militaire en 2013, alors qu’il commandait un régiment de chasse. Il lui avait été notamment reproché de voler sans autorisation médicale et d’être responsable de la perte d’un Su-27UB, qu’il avait piloté sans les qualifications requises. « Je voulais juste piloter un chasseur de ce type, mais je n’ai pas tenu compte du fait qu’un tel avion avait ses propres caractéristiques », avait-il déclaré lors de son procès, à l’issue duquel il fut condamné à quatre ans de probation et à une amende de 5 millions de roubles.
Par la suite, le général Botashev devint le vice-président de la DOSAAF [société des volontaires pour la coopération avec l’armée, l’aviation et la marine], une organisation paramilitaire visant à contribuer à « l’éducation patriotique de la population et sa préparation à la défense de la patrie ».
Étant donné les conditions dans lesquelles il fut contraint de quitter les forces aériennes russes, le général Botashev a probablement été embauché par un groupe paramilitaire, comme Wagner, lequel a accéléré son recrutement depuis mars dernier, en vue des opérations en Ukraine.
Le plus ancien des pilotes de chasse russes a été abattu en Ukraine, alors qu’il volait à bord d’un Su-25
par Laurent Lagneau · 25 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerCes derniers jours, il a été rapporté que la chambre basse du Parlement russe [la « Douma »] examinait un projet de loi visant à abolir la limite d’âge pour servir au sein des forces armées. Actuellement, celle-ci est de 40 ans pour les citoyens russes [comme pour la Légion étrangère…] et de 30 ans pour les ressortissants étrangers.
« Le but du projet de loi est d’éliminer la limite d’âge pour les citoyens en âge de travailler […], à laquelle ils ont le droit de conclure le premier contrat de service militaire. Or, pour l’utilisation d’armes de haute précision, le fonctionnement d’armes et d’équipements militaires, des spécialistes hautement professionnels sont nécessaires. L’expérience montre qu’ils le deviennent entre 40 et 45 ans », est-il précisé dans l’exposé des motifs.
Cela étant, même si « la jeunesse n’est pas une période de la vie » mais un « état d’esprit », pour reprendre le poème de Samuel Ullman [et faussement attribué au général MacArthur, ndlr], il n’en demeure pas moins que, pour certaines spécialités, une limite d’âge s’impose. Comme par exemple pour les pilotes de chasse, métier exigeant s’il en est au regard des contraintes physiques qu’il suppose [il en va autrement pour les pilotes de ligne…. dont l’âge de départ à la retraite est de 60 ans, sauf cas particuliers].
Pour autant, le général russe Kanamat Botashev, 63 ans, s’est affranchi de toute limite d’âge en prenant les commandes de l’avion d’attaque Su-25 « Frogfoot » qui a été abattu par les forces ukraniennes avec un missile Stinger, le 20 mai dernier, au-dessus de la région de Louhansk.
Le décès du général Botashev a été annoncé via un canal fréquenté par les pilotes militaires russes sur le réseau Telegram. « Au revoir commandant. Il y a peu de gens sur cette planète qui vivaient dans le ciel comme vous. Le ciel prend le meilleur. Aujourd’hui, il vous a pris », a déploré l’un des participants à ce forum.
La mort du général Botashev a par la suite été confirmée par trois de ses anciens subordonnés auprès du service russe de la BBC. Cela étant, une telle information est toujours à prendre avec prudence dans la mesure où il a été dit qu’au moins douze généraux russes avaient été tués en Ukraine… alors que certains d’entre-eux sont toujours bel et bien vivants, comme le général Magomed Tushaev, lequel apparaît régulièrement dans des vidéos publiées par les forces russes.
Quoi qu’il en soit, que le fait que le général Botashev se soit retrouvé aux commandes d’un Su-25 « Frogfoot » est un mystère… Officiellement, il avait été contraint de mettre un terme à sa carrière militaire en 2013, alors qu’il commandait un régiment de chasse. Il lui avait été notamment reproché de voler sans autorisation médicale et d’être responsable de la perte d’un Su-27UB, qu’il avait piloté sans les qualifications requises. « Je voulais juste piloter un chasseur de ce type, mais je n’ai pas tenu compte du fait qu’un tel avion avait ses propres caractéristiques », avait-il déclaré lors de son procès, à l’issue duquel il fut condamné à quatre ans de probation et à une amende de 5 millions de roubles.
Par la suite, le général Botashev devint le vice-président de la DOSAAF [société des volontaires pour la coopération avec l’armée, l’aviation et la marine], une organisation paramilitaire visant à contribuer à « l’éducation patriotique de la population et sa préparation à la défense de la patrie ».
Étant donné les conditions dans lesquelles il fut contraint de quitter les forces aériennes russes, le général Botashev a probablement été embauché par un groupe paramilitaire, comme Wagner, lequel a accéléré son recrutement depuis mars dernier, en vue des opérations en Ukraine.
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« Le but du projet de loi est d’éliminer la limite d’âge pour les citoyens en âge de travailler […], à laquelle ils ont le droit de conclure le premier contrat de service militaire. Or, pour l’utilisation d’armes de haute précision, le fonctionnement d’armes et d’équipements militaires, des spécialistes hautement professionnels sont nécessaires. L’expérience montre qu’ils le deviennent entre 40 et 45 ans », est-il précisé dans l’exposé des motifs.
Cela étant, même si « la jeunesse n’est pas une période de la vie » mais un « état d’esprit », pour reprendre le poème de Samuel Ullman [et faussement attribué au général MacArthur, ndlr], il n’en demeure pas moins que, pour certaines spécialités, une limite d’âge s’impose. Comme par exemple pour les pilotes de chasse, métier exigeant s’il en est au regard des contraintes physiques qu’il suppose [il en va autrement pour les pilotes de ligne…. dont l’âge de départ à la retraite est de 60 ans, sauf cas particuliers].
Pour autant, le général russe Kanamat Botashev, 63 ans, s’est affranchi de toute limite d’âge en prenant les commandes de l’avion d’attaque Su-25 « Frogfoot » qui a été abattu par les forces ukraniennes avec un missile Stinger, le 20 mai dernier, au-dessus de la région de Louhansk.
Le décès du général Botashev a été annoncé via un canal fréquenté par les pilotes militaires russes sur le réseau Telegram. « Au revoir commandant. Il y a peu de gens sur cette planète qui vivaient dans le ciel comme vous. Le ciel prend le meilleur. Aujourd’hui, il vous a pris », a déploré l’un des participants à ce forum.
La mort du général Botashev a par la suite été confirmée par trois de ses anciens subordonnés auprès du service russe de la BBC. Cela étant, une telle information est toujours à prendre avec prudence dans la mesure où il a été dit qu’au moins douze généraux russes avaient été tués en Ukraine… alors que certains d’entre-eux sont toujours bel et bien vivants, comme le général Magomed Tushaev, lequel apparaît régulièrement dans des vidéos publiées par les forces russes.
Quoi qu’il en soit, que le fait que le général Botashev se soit retrouvé aux commandes d’un Su-25 « Frogfoot » est un mystère… Officiellement, il avait été contraint de mettre un terme à sa carrière militaire en 2013, alors qu’il commandait un régiment de chasse. Il lui avait été notamment reproché de voler sans autorisation médicale et d’être responsable de la perte d’un Su-27UB, qu’il avait piloté sans les qualifications requises. « Je voulais juste piloter un chasseur de ce type, mais je n’ai pas tenu compte du fait qu’un tel avion avait ses propres caractéristiques », avait-il déclaré lors de son procès, à l’issue duquel il fut condamné à quatre ans de probation et à une amende de 5 millions de roubles.
Par la suite, le général Botashev devint le vice-président de la DOSAAF [société des volontaires pour la coopération avec l’armée, l’aviation et la marine], une organisation paramilitaire visant à contribuer à « l’éducation patriotique de la population et sa préparation à la défense de la patrie ».
Étant donné les conditions dans lesquelles il fut contraint de quitter les forces aériennes russes, le général Botashev a probablement été embauché par un groupe paramilitaire, comme Wagner, lequel a accéléré son recrutement depuis mars dernier, en vue des opérations en Ukraine.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerCes derniers jours, il a été rapporté que la chambre basse du Parlement russe [la « Douma »] examinait un projet de loi visant à abolir la limite d’âge pour servir au sein des forces armées. Actuellement, celle-ci est de 40 ans pour les citoyens russes [comme pour la Légion étrangère…] et de 30 ans pour les ressortissants étrangers.
« Le but du projet de loi est d’éliminer la limite d’âge pour les citoyens en âge de travailler […], à laquelle ils ont le droit de conclure le premier contrat de service militaire. Or, pour l’utilisation d’armes de haute précision, le fonctionnement d’armes et d’équipements militaires, des spécialistes hautement professionnels sont nécessaires. L’expérience montre qu’ils le deviennent entre 40 et 45 ans », est-il précisé dans l’exposé des motifs.
Cela étant, même si « la jeunesse n’est pas une période de la vie » mais un « état d’esprit », pour reprendre le poème de Samuel Ullman [et faussement attribué au général MacArthur, ndlr], il n’en demeure pas moins que, pour certaines spécialités, une limite d’âge s’impose. Comme par exemple pour les pilotes de chasse, métier exigeant s’il en est au regard des contraintes physiques qu’il suppose [il en va autrement pour les pilotes de ligne…. dont l’âge de départ à la retraite est de 60 ans, sauf cas particuliers].
Pour autant, le général russe Kanamat Botashev, 63 ans, s’est affranchi de toute limite d’âge en prenant les commandes de l’avion d’attaque Su-25 « Frogfoot » qui a été abattu par les forces ukraniennes avec un missile Stinger, le 20 mai dernier, au-dessus de la région de Louhansk.
Le décès du général Botashev a été annoncé via un canal fréquenté par les pilotes militaires russes sur le réseau Telegram. « Au revoir commandant. Il y a peu de gens sur cette planète qui vivaient dans le ciel comme vous. Le ciel prend le meilleur. Aujourd’hui, il vous a pris », a déploré l’un des participants à ce forum.
a déploréLa mort du général Botashev a par la suite été confirmée par trois de ses anciens subordonnés auprès du service russe de la BBC. Cela étant, une telle information est toujours à prendre avec prudence dans la mesure où il a été dit qu’au moins douze généraux russes avaient été tués en Ukraine… alors que certains d’entre-eux sont toujours bel et bien vivants, comme le général Magomed Tushaev, lequel apparaît régulièrement dans des vidéos publiées par les forces russes.
Quoi qu’il en soit, que le fait que le général Botashev se soit retrouvé aux commandes d’un Su-25 « Frogfoot » est un mystère… Officiellement, il avait été contraint de mettre un terme à sa carrière militaire en 2013, alors qu’il commandait un régiment de chasse. Il lui avait été notamment reproché de voler sans autorisation médicale et d’être responsable de la perte d’un Su-27UB, qu’il avait piloté sans les qualifications requises. « Je voulais juste piloter un chasseur de ce type, mais je n’ai pas tenu compte du fait qu’un tel avion avait ses propres caractéristiques », avait-il déclaré lors de son procès, à l’issue duquel il fut condamné à quatre ans de probation et à une amende de 5 millions de roubles.
reprochéPar la suite, le général Botashev devint le vice-président de la DOSAAF [société des volontaires pour la coopération avec l’armée, l’aviation et la marine], une organisation paramilitaire visant à contribuer à « l’éducation patriotique de la population et sa préparation à la défense de la patrie ».
Étant donné les conditions dans lesquelles il fut contraint de quitter les forces aériennes russes, le général Botashev a probablement été embauché par un groupe paramilitaire, comme Wagner, lequel a accéléré son recrutement depuis mars dernier, en vue des opérations en Ukraine.
L'Humanité
Abad, Darmanin et consorts... Le gouvernement Borne naît sous le signe des scandales
ActuLa nomination d’Élisabeth Borne et des ministres confirme l’ancrage à droite et la pure logique macroniste. Une équipe déjà minée par plusieurs scandales, avec un garde des Sceaux mis en examen et un transfuge de LR accusé de viol. Et les attaques contre la gauche traduisent surtout une crainte d’être battu aux législatives.
Benjamin KönigPas moins de trois semaines pour constituer péniblement un gouvernement, mais moins de trois jours pour qu’éclate le premier scandale : le second quinquennat d’Emmanuel Macron débute décidément dans une atmosphère de contestation, à trois semaines seulement des élections législatives et après une élection présidentielle dont le chef de l’État a sciemment escamoté la campagne. À la suite de sa prise de fonction, la nouvelle première ministre, Élisabeth Borne, a voulu placer son action sous le signe de la cause féminine. C’est mal parti.
Damien Abad : la Macronie n'était pas au courant
Le 21 mai, Mediapart a révélé le témoignage de deux femmes qui accusent de viol le nouveau ministre des Solidarités, Damien Abad. Les récits particulièrement sordides porteraient sur des faits remontant à 2010 et 2011, et illustrent la difficulté de prendre la parole et porter plainte dans de telles situations. L’une d’elles a porté ses accusations à la connaissance de l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique, le 13 mai, lequel a ensuite alerté les partis LR et Renaissance, soit l’ancien et le nouveau mouvement de Damien Abad, celui-ci faisant d’ailleurs figure de principale « prise de guerre » à droite. L’autre femme, malgré des hésitations relatées par Mediapart, avait porté plainte en 2017 et celle-ci a été classée sans suite, faute de preuves suffisantes.
Pour l’heure, le ministre nie les faits et « affirme avec force que les relations sexuelles qu’(il a) pu avoir ont toujours reposé sur le principe du consentement mutuel », et use sans vergogne de son handicap pour se défendre, parlant « d’actes ou des gestes qui me sont tout simplement impossibles en raison de mon handicap ».
Du côté de la Macronie, on assure n’être pas au courant, malgré le signalement de l’observatoire : « Je n’ai pas plus d’éléments que le fait que l’affaire a été classée sans suite. Je peux vous assurer que, s’il y a de nouveaux éléments, si la justice est à nouveau saisie, on en tirera toutes les conséquences », a réagi ce dimanche Élisabeth Borne.
Plutôt gênant pour un garde des Sceaux
Or, le cas Damien Abad vient s’ajouter à celui du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, reconduit par Emmanuel Macron dans sa fonction. Car le non-lieu et le classement sans suite dans les deux affaires qui le concernent n’occultent en rien son comportement sexiste et les accusations d’avoir profité de sa position dominante d’élu pour obtenir des faveurs sexuelles. Un climat malsain encore entretenu par les déclarations de Stanislas Guerini, nommé ministre de la Fonction publique, qui avait défendu la semaine dernière le député marcheur Jérôme Peyrat, parlant « d’honnête homme » pour un élu condamné pour violences volontaires sur son ex-compagne. Avant de faire amende honorable, contraint et forcé par la polémique née de ses propos.
Enfin, reste le cas d’Éric Dupond-Moretti, mis en examen, et dont les soupçons de prise illégale d’intérêts sont suffisamment graves pour que le ministère public ait demandé, le 10 mai, le renvoi devant la Cour de justice de la République pour un procès. Plutôt gênant pour un garde des Sceaux à qui il est reproché d’avoir usé de sa fonction pour régler des comptes judiciaires avec des magistrats.
14 membres sur 27 déjà dans le gouvernement Castex
Voilà qui augure bien mal d’un gouvernement nommé pour poursuivre la casse entreprise lors du précédent quinquennat, et dont les figures principales aux postes clés ont été reconduites : Bruno Le Maire à Bercy (secondé au budget par Gabriel Attal, ex-porte-parole), Gérald Darmanin à l’Intérieur. Une équipe profondément ancrée à droite, dont 14 membres sur 27 faisaient déjà partie du gouvernement de Jean Castex, ce qui donne lieu à un petit jeu de chaises musicales : Sébastien Lecornu à la Défense, Olivier Véran aux Relations avec le Parlement, Clément Beaune à l’Europe, Gabriel Attal au Budget, Marc Fesneau à l’Agriculture, Olivier Dussopt au Travail, Brigitte Bourguignon à la Santé. Hormis l’historien Pap Ndiaye à l’Éducation, Catherine Colonna aux Affaires étrangères et donc Damien Abad, les autres entrants sont tous de purs macronistes : Stanislas Guerini (Fonction publique), Yaël Braun-Pivet (Outre-mer, ancienne présidente de la commission des Finances de l’Assemblée) ou Olivia Grégoire (porte-parole).
Enfin, deux femmes ont été nommées auprès d’Élisabeth Borne pour mener à bien l’opération communication sur l’écologie : Amélie de Montchalin et Agnès Pannier-Runacher, authentiques néolibérales. « Amélie de Montchalin n’a jamais manifesté le moindre intérêt pour l’écologie », a cinglé Julien Bayou, le secrétaire national d’EELV. « Nous devons rattraper le temps perdu », a déclaré la ministre de la Transition énergétique : étrange aveu de l’inaction du chef de l’État au cours de son premier quinquennat. Plusieurs absences ont par ailleurs été remarquées : le logement, la ville, le tourisme, l’industrie et les transports. « Pas de ministre du Logement. Tout ça en pleine crise du pouvoir d’achat, alors que le logement est le premier poste de dépense des Français ! » a pointé Ian Brossat, porte-parole du PCF et adjoint à la maire de Paris sur le sujet. Ce à quoi l’Élysée a répondu, assurant que ce domaine relevait de la transition écologique et qu’un secrétaire d’État pourrait « éventuellement » voir le jour après les législatives. Les quatre millions de mal-logés en France apprécieront le terme.
Le premier Conseil des ministres est prévu ce lundi, sans ordre du jour établi. Mais, selon Élisabeth Borne, la priorité sera donnée au pouvoir d’achat, avec une loi de finances rectificative prolongeant notamment le « bouclier tarifaire » et le « chèque carburant » mis en place à la fin du premier quinquennat. Puis un projet de loi porté par Bruno Le Maire qui sera « le premier texte examiné par la nouvelle Assemblée nationale », a-t-elle déclaré dans un entretien au Journal du dimanche. Entretien où elle fait part de son engagement « sur le terrain, mobilisée pour gagner » les élections législatives. À ce sujet, elle a attaqué violemment Jean-Luc Mélenchon, l’accusant de ne pas « respecter les institutions ». Le signe d’un exécutif fébrile, qui voudrait bien escamoter ces élections pour composer une nouvelle Assemblée à sa main. Voilà le véritable mépris des institutions.
Gouvernement Bornescandales politiquesDamien AbadEmmanuel Macron Opex 360
La Pologne veut se procurer des chars Leopard 2 ou K2 Black Panther pour remplacer les T-72 livrés à Kiev
par Laurent Lagneau · 24 mai 2022
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Pour rappel, le Royaume-Uni s’était dit prêt à envoyer des chars Challenger 2 en Pologne afin de compenser le déficit capacitaire créée par ce don des T-72 aux forces ukrainiennes, lesquelles n’auront d’ailleurs pas tardé à les modifier pour les adapter à leurs propres standard, à en juger par des images ayant circulé sur les réseaux sociaux.
Cela étant, on pouvait penser que l’armée polonaise attendrait la livraison des 250 chars M1A2 SEPv3 Abrams récemment commandés auprès des États-Unis pour environ 5 milliards de dollars afin de remplacer ses T-72. Mais tel n’est pas le plan de Varsovie.
Selon une information repérée par Army Recognition, la Pologne ne compte pas compter sur le seul soutien britannique [susceptible d’être limité dans le temps, la British Army n’ayant que 225 Challenger 2 dans son inventaire, ndlr]… Surtout dans le contexte actuel. Aussi, a-t-elle entamé des discussions avec l’Allemagne et la Corée du Sud pour se procurer soit des Leopard 2A7, soit des K2 « Black Panther », dont une version fut développée pour répondre aux besoins de l’armée polonaise. Appelée « K2PL », elle avait été dévoilée lors du salon de l’armement MSPO, organisé à Kielce, en septembre 2020.
Visiblement, et contre toute attente, ce char sud-coréen, produit par Hyundai Rotem, pourrait finalement prendre la direction de la Pologne… Du moins, cette probabilité s’est renforcée après les propos tenus par Andrzej Duda, le président polonais, ce 24 mai, en marge du Forum économique mondial de Davos.
Pour des raisons pratiques [et de logistiques], la préférence de l’armée polonaise devait logiquement se porter sur le Leopard 2 allemand, pour la bonne et simple raison qu’elle en dispose déjà environ 250 exemplaires. Aussi, Varsovie comptait pouvoir s’en procurer davantage dans le cadre de l’initiative allemande « Ringstausch », laquelle prévoit le remplacement par Berlin des équipements d’origine soviétique livrés aux forces ukrainiennes par les États membres de l’Otan. Si la République tchèque va bénéficier de ce dispositif, ce n’est a priori pas le cas de la Pologne. D’où la colère du président Duda.
Le gouvernement allemand « n’a pas tenu ses promesses », a accusé le président polonais. « Et franchement, nous en sommes très déçu », a-t-il continué. « Nous avons fourni à l’Ukraine un grand nombre de chars. Ce faisant, nous avons affaibli notre propre potentiel militaire et nous avons épuisé nos propres stocks militaires. C’est pourquoi la Pologne espérait également le soutien de l’Allemagne », a-t-il rappelé.
Cela étant, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a dit vouloir dissiper toute ambiguïté. Il est clair « que nous ne pouvons pas livrer du matériel lourd en appuyant sur un bouton ou en claquant des doigts. Il est important que nous soyons en communication constante les uns avec les autres afin d’éviter tout malentendu », a-t-elle fait valoir.
La Pologne veut se procurer des chars Leopard 2 ou K2 Black Panther pour remplacer les T-72 livrés à Kiev
par Laurent Lagneau · 24 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerCeux qui ont prophétisé la fin du char de combat dans leurs commentaires sur les déboires des forces russes en Ukraine en seront sans doute [et encore] pour leurs frais. En tout cas, cette opinion n’est pas partagée par la Pologne, qui a récemment livré à Kiev un nombre a priori significatif de T-72 hérités de la période où elle est membre du Pacte de Varsovie.
Pour rappel, le Royaume-Uni s’était dit prêt à envoyer des chars Challenger 2 en Pologne afin de compenser le déficit capacitaire créée par ce don des T-72 aux forces ukrainiennes, lesquelles n’auront d’ailleurs pas tardé à les modifier pour les adapter à leurs propres standard, à en juger par des images ayant circulé sur les réseaux sociaux.
Cela étant, on pouvait penser que l’armée polonaise attendrait la livraison des 250 chars M1A2 SEPv3 Abrams récemment commandés auprès des États-Unis pour environ 5 milliards de dollars afin de remplacer ses T-72. Mais tel n’est pas le plan de Varsovie.
Selon une information repérée par Army Recognition, la Pologne ne compte pas compter sur le seul soutien britannique [susceptible d’être limité dans le temps, la British Army n’ayant que 225 Challenger 2 dans son inventaire, ndlr]… Surtout dans le contexte actuel. Aussi, a-t-elle entamé des discussions avec l’Allemagne et la Corée du Sud pour se procurer soit des Leopard 2A7, soit des K2 « Black Panther », dont une version fut développée pour répondre aux besoins de l’armée polonaise. Appelée « K2PL », elle avait été dévoilée lors du salon de l’armement MSPO, organisé à Kielce, en septembre 2020.
Visiblement, et contre toute attente, ce char sud-coréen, produit par Hyundai Rotem, pourrait finalement prendre la direction de la Pologne… Du moins, cette probabilité s’est renforcée après les propos tenus par Andrzej Duda, le président polonais, ce 24 mai, en marge du Forum économique mondial de Davos.
Pour des raisons pratiques [et de logistiques], la préférence de l’armée polonaise devait logiquement se porter sur le Leopard 2 allemand, pour la bonne et simple raison qu’elle en dispose déjà environ 250 exemplaires. Aussi, Varsovie comptait pouvoir s’en procurer davantage dans le cadre de l’initiative allemande « Ringstausch », laquelle prévoit le remplacement par Berlin des équipements d’origine soviétique livrés aux forces ukrainiennes par les États membres de l’Otan. Si la République tchèque va bénéficier de ce dispositif, ce n’est a priori pas le cas de la Pologne. D’où la colère du président Duda.
Le gouvernement allemand « n’a pas tenu ses promesses », a accusé le président polonais. « Et franchement, nous en sommes très déçu », a-t-il continué. « Nous avons fourni à l’Ukraine un grand nombre de chars. Ce faisant, nous avons affaibli notre propre potentiel militaire et nous avons épuisé nos propres stocks militaires. C’est pourquoi la Pologne espérait également le soutien de l’Allemagne », a-t-il rappelé.
Cela étant, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a dit vouloir dissiper toute ambiguïté. Il est clair « que nous ne pouvons pas livrer du matériel lourd en appuyant sur un bouton ou en claquant des doigts. Il est important que nous soyons en communication constante les uns avec les autres afin d’éviter tout malentendu », a-t-elle fait valoir.
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Pour rappel, le Royaume-Uni s’était dit prêt à envoyer des chars Challenger 2 en Pologne afin de compenser le déficit capacitaire créée par ce don des T-72 aux forces ukrainiennes, lesquelles n’auront d’ailleurs pas tardé à les modifier pour les adapter à leurs propres standard, à en juger par des images ayant circulé sur les réseaux sociaux.
Cela étant, on pouvait penser que l’armée polonaise attendrait la livraison des 250 chars M1A2 SEPv3 Abrams récemment commandés auprès des États-Unis pour environ 5 milliards de dollars afin de remplacer ses T-72. Mais tel n’est pas le plan de Varsovie.
Selon une information repérée par Army Recognition, la Pologne ne compte pas compter sur le seul soutien britannique [susceptible d’être limité dans le temps, la British Army n’ayant que 225 Challenger 2 dans son inventaire, ndlr]… Surtout dans le contexte actuel. Aussi, a-t-elle entamé des discussions avec l’Allemagne et la Corée du Sud pour se procurer soit des Leopard 2A7, soit des K2 « Black Panther », dont une version fut développée pour répondre aux besoins de l’armée polonaise. Appelée « K2PL », elle avait été dévoilée lors du salon de l’armement MSPO, organisé à Kielce, en septembre 2020.
Visiblement, et contre toute attente, ce char sud-coréen, produit par Hyundai Rotem, pourrait finalement prendre la direction de la Pologne… Du moins, cette probabilité s’est renforcée après les propos tenus par Andrzej Duda, le président polonais, ce 24 mai, en marge du Forum économique mondial de Davos.
Pour des raisons pratiques [et de logistiques], la préférence de l’armée polonaise devait logiquement se porter sur le Leopard 2 allemand, pour la bonne et simple raison qu’elle en dispose déjà environ 250 exemplaires. Aussi, Varsovie comptait pouvoir s’en procurer davantage dans le cadre de l’initiative allemande « Ringstausch », laquelle prévoit le remplacement par Berlin des équipements d’origine soviétique livrés aux forces ukrainiennes par les États membres de l’Otan. Si la République tchèque va bénéficier de ce dispositif, ce n’est a priori pas le cas de la Pologne. D’où la colère du président Duda.
Le gouvernement allemand « n’a pas tenu ses promesses », a accusé le président polonais. « Et franchement, nous en sommes très déçu », a-t-il continué. « Nous avons fourni à l’Ukraine un grand nombre de chars. Ce faisant, nous avons affaibli notre propre potentiel militaire et nous avons épuisé nos propres stocks militaires. C’est pourquoi la Pologne espérait également le soutien de l’Allemagne », a-t-il rappelé.
Cela étant, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a dit vouloir dissiper toute ambiguïté. Il est clair « que nous ne pouvons pas livrer du matériel lourd en appuyant sur un bouton ou en claquant des doigts. Il est important que nous soyons en communication constante les uns avec les autres afin d’éviter tout malentendu », a-t-elle fait valoir.
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Pour rappel, le Royaume-Uni s’était dit prêt à envoyer des chars Challenger 2 en Pologne afin de compenser le déficit capacitaire créée par ce don des T-72 aux forces ukrainiennes, lesquelles n’auront d’ailleurs pas tardé à les modifier pour les adapter à leurs propres standard, à en juger par des images ayant circulé sur les réseaux sociaux.
Cela étant, on pouvait penser que l’armée polonaise attendrait la livraison des 250 chars M1A2 SEPv3 Abrams récemment commandés auprès des États-Unis pour environ 5 milliards de dollars afin de remplacer ses T-72. Mais tel n’est pas le plan de Varsovie.
Selon une information repérée par Army Recognition, la Pologne ne compte pas compter sur le seul soutien britannique [susceptible d’être limité dans le temps, la British Army n’ayant que 225 Challenger 2 dans son inventaire, ndlr]… Surtout dans le contexte actuel. Aussi, a-t-elle entamé des discussions avec l’Allemagne et la Corée du Sud pour se procurer soit des Leopard 2A7, soit des K2 « Black Panther », dont une version fut développée pour répondre aux besoins de l’armée polonaise. Appelée « K2PL », elle avait été dévoilée lors du salon de l’armement MSPO, organisé à Kielce, en septembre 2020.
repérée par Army RecognitionVisiblement, et contre toute attente, ce char sud-coréen, produit par Hyundai Rotem, pourrait finalement prendre la direction de la Pologne… Du moins, cette probabilité s’est renforcée après les propos tenus par Andrzej Duda, le président polonais, ce 24 mai, en marge du Forum économique mondial de Davos.
propos tenusPour des raisons pratiques [et de logistiques], la préférence de l’armée polonaise devait logiquement se porter sur le Leopard 2 allemand, pour la bonne et simple raison qu’elle en dispose déjà environ 250 exemplaires. Aussi, Varsovie comptait pouvoir s’en procurer davantage dans le cadre de l’initiative allemande « Ringstausch », laquelle prévoit le remplacement par Berlin des équipements d’origine soviétique livrés aux forces ukrainiennes par les États membres de l’Otan. Si la République tchèque va bénéficier de ce dispositif, ce n’est a priori pas le cas de la Pologne. D’où la colère du président Duda.
Le gouvernement allemand « n’a pas tenu ses promesses », a accusé le président polonais. « Et franchement, nous en sommes très déçu », a-t-il continué. « Nous avons fourni à l’Ukraine un grand nombre de chars. Ce faisant, nous avons affaibli notre propre potentiel militaire et nous avons épuisé nos propres stocks militaires. C’est pourquoi la Pologne espérait également le soutien de l’Allemagne », a-t-il rappelé.
Cela étant, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a dit vouloir dissiper toute ambiguïté. Il est clair « que nous ne pouvons pas livrer du matériel lourd en appuyant sur un bouton ou en claquant des doigts. Il est important que nous soyons en communication constante les uns avec les autres afin d’éviter tout malentendu », a-t-elle fait valoir.
L'Humanité
Festival de Cannes - Entretien avec Denis Gheerbrant et Lina Tsrimova, co-réalisateurs de La Colline
cinémaPrésenté au Festival de Cannes dans la sélection de l'Acid, La Colline nous emmène au coeur du Kirghizistan, où le démantèlement du modèle soviétique a plongé des populations entières, mélangées du fait des déportations staliniennes, dans le chaos. entretien
C’est une colline, à une dizaine de kilomètres de Bichkek, capitale du Kirghizistan, au cœur de l’Asie centrale, à côté de la Chine. On pourrait dire un monticule, à peine plus d’une dizaine de mètres de hauteur, quelques hectares, un monticule dont on ne sait pas trop de quoi il est constitué, sans doute de terre, mais comment nommer le mélange qui se forme avec les déchets en décomposition ? Ce qui a été des sacs poubelle se fond dans un magma informe, puant, fumant, agité parfois de petites explosions d’aérosols.
Des hommes, des femmes, des enfants vont et viennent, fouillent à droite et à gauche, entourent les camions bennes qui déversent leur lot de “marchandise” et repartent avec de gros sacs de toile plastifiée. C’est l’économie de la colline, le rebut, ce qui est considéré comme rien retrouve une valeur, c’est tant le kilo de bouteille plastique, de carton, de verre, le métal.
Le lieu, d’abord, comme une citadelle, écrasée par la chaleur, battue par le vent, dévastée par la pluie, embrumée par des combustions délétères.
Les gens, surtout, les perdants de l’éclatement de l’URSS et de la crise économique et sociale qui s’en est suivie. Difficile de ne pas se dire que les rejetés d’une société n’ont qu’un seul endroit où aller, là où elle met ses déchets.
Opex 360
La force aérienne égyptienne autorisée à acquérir 23 hélicoptères de transport lourd CH-47F Chinook
par Laurent Lagneau · 27 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 1980, l’Égypte reçut 15 hélicoptères de transport lourd [HTL] CH-47C Chinook, dont 12 furent portés au standard CH-47D au tournant des années 2000, dans le cadre d’un contrat attribué à Boeing. En outre quatre exemplaires supplémentaires furent commandés, portant ainsi la flotte égyptienne à 19 appareils [16 CH-47D et 3 CH-47C, ces derniers servant à la formation des équipages], répartis entre les 8e et 33e escadrons, basés à Kow Awshim.
Cela étant, Le Caire a l’intention non seulement de moderniser mais aussi d’étoffer sa flotte de Chinook. En effet, dans un avis publié le 26 mai, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargé des exportations d’équipements militaires américains dans le cadre du dispositif FMS [Foreign Military Sales] a recommandé au Congrès des États-Unis d’accepter la vente à l’Égypte de 23 hélicoptères CH-47F Chinook, pour un montant estimé à 2,6 milliards de dollars.
Outre la livraison des 23 appareils, ce montant inclut notamment 56 moteurs T-55-GA-714A [46 installés et 10 de rechange], 52 systèmes de navigation inertielle, 29 systèmes d’alerte de missile AN/AAR-57, 75 mitrailleuses M-240, des munitions, différents dispositifs d’auto-protection et de navigation ainsi que des équipements nécessaires à la maintenance.
Pour rappel, évolution du CH-47D, le CH-47F dispose d’un poste de pilotage conforme au CAAS [common aviation architecture system], avec une avionique modernisée, un système de contrôle de vol numérique avancé [DAFCS], d’une protection renforcée et d’une motorisation plus puissante.
Cette vente « soutiendra la politique étrangère et la sécurité nationale des États-Unis en contribuant à améliorer la sécurité d’u allié majeur non membre de l’Otan qui continue d’être un partenaire stratégique important au Moyen-Orient », justifie la DSCA dans son avis.
Et d’ajouter : « L’Égypte utilisera cette capacité améliorée pour renforcer sa défense intérieure et dissuader les menaces régionales », à commencer par l’activité des organisation jihadistes présentes notamment dans le Sinaï. Début mai, 11 militaires égyptiens ont été tués lors d’une attaque revendiquée par la branche locale de l’État islamique [EI ou Daesh].
Malgré les critiques de certaines Organisation non gouvernementales [ONG] sur l’aide militaire américaine à l’Égypte, l’administration Biden, qui avait pris l’engagement de placer les droits humains au cœur de sa relation avec l’Égypte, a autorisé la vente aux forces égyptiennes de 12 avions de transport C-130J Super Hercules pour 2,2 milliards de dollars, de trois radars SPS-48 LBR [Land Based Radar] pour 355 millions de dollars et 5070 missiles antichars TOW 2A pour 691 millions de dollars.
La force aérienne égyptienne autorisée à acquérir 23 hélicoptères de transport lourd CH-47F Chinook
par Laurent Lagneau · 27 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 1980, l’Égypte reçut 15 hélicoptères de transport lourd [HTL] CH-47C Chinook, dont 12 furent portés au standard CH-47D au tournant des années 2000, dans le cadre d’un contrat attribué à Boeing. En outre quatre exemplaires supplémentaires furent commandés, portant ainsi la flotte égyptienne à 19 appareils [16 CH-47D et 3 CH-47C, ces derniers servant à la formation des équipages], répartis entre les 8e et 33e escadrons, basés à Kow Awshim.
Cela étant, Le Caire a l’intention non seulement de moderniser mais aussi d’étoffer sa flotte de Chinook. En effet, dans un avis publié le 26 mai, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargé des exportations d’équipements militaires américains dans le cadre du dispositif FMS [Foreign Military Sales] a recommandé au Congrès des États-Unis d’accepter la vente à l’Égypte de 23 hélicoptères CH-47F Chinook, pour un montant estimé à 2,6 milliards de dollars.
Outre la livraison des 23 appareils, ce montant inclut notamment 56 moteurs T-55-GA-714A [46 installés et 10 de rechange], 52 systèmes de navigation inertielle, 29 systèmes d’alerte de missile AN/AAR-57, 75 mitrailleuses M-240, des munitions, différents dispositifs d’auto-protection et de navigation ainsi que des équipements nécessaires à la maintenance.
Pour rappel, évolution du CH-47D, le CH-47F dispose d’un poste de pilotage conforme au CAAS [common aviation architecture system], avec une avionique modernisée, un système de contrôle de vol numérique avancé [DAFCS], d’une protection renforcée et d’une motorisation plus puissante.
Cette vente « soutiendra la politique étrangère et la sécurité nationale des États-Unis en contribuant à améliorer la sécurité d’u allié majeur non membre de l’Otan qui continue d’être un partenaire stratégique important au Moyen-Orient », justifie la DSCA dans son avis.
Et d’ajouter : « L’Égypte utilisera cette capacité améliorée pour renforcer sa défense intérieure et dissuader les menaces régionales », à commencer par l’activité des organisation jihadistes présentes notamment dans le Sinaï. Début mai, 11 militaires égyptiens ont été tués lors d’une attaque revendiquée par la branche locale de l’État islamique [EI ou Daesh].
Malgré les critiques de certaines Organisation non gouvernementales [ONG] sur l’aide militaire américaine à l’Égypte, l’administration Biden, qui avait pris l’engagement de placer les droits humains au cœur de sa relation avec l’Égypte, a autorisé la vente aux forces égyptiennes de 12 avions de transport C-130J Super Hercules pour 2,2 milliards de dollars, de trois radars SPS-48 LBR [Land Based Radar] pour 355 millions de dollars et 5070 missiles antichars TOW 2A pour 691 millions de dollars.
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Cela étant, Le Caire a l’intention non seulement de moderniser mais aussi d’étoffer sa flotte de Chinook. En effet, dans un avis publié le 26 mai, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargé des exportations d’équipements militaires américains dans le cadre du dispositif FMS [Foreign Military Sales] a recommandé au Congrès des États-Unis d’accepter la vente à l’Égypte de 23 hélicoptères CH-47F Chinook, pour un montant estimé à 2,6 milliards de dollars.
Outre la livraison des 23 appareils, ce montant inclut notamment 56 moteurs T-55-GA-714A [46 installés et 10 de rechange], 52 systèmes de navigation inertielle, 29 systèmes d’alerte de missile AN/AAR-57, 75 mitrailleuses M-240, des munitions, différents dispositifs d’auto-protection et de navigation ainsi que des équipements nécessaires à la maintenance.
Pour rappel, évolution du CH-47D, le CH-47F dispose d’un poste de pilotage conforme au CAAS [common aviation architecture system], avec une avionique modernisée, un système de contrôle de vol numérique avancé [DAFCS], d’une protection renforcée et d’une motorisation plus puissante.
Cette vente « soutiendra la politique étrangère et la sécurité nationale des États-Unis en contribuant à améliorer la sécurité d’u allié majeur non membre de l’Otan qui continue d’être un partenaire stratégique important au Moyen-Orient », justifie la DSCA dans son avis.
Et d’ajouter : « L’Égypte utilisera cette capacité améliorée pour renforcer sa défense intérieure et dissuader les menaces régionales », à commencer par l’activité des organisation jihadistes présentes notamment dans le Sinaï. Début mai, 11 militaires égyptiens ont été tués lors d’une attaque revendiquée par la branche locale de l’État islamique [EI ou Daesh].
Malgré les critiques de certaines Organisation non gouvernementales [ONG] sur l’aide militaire américaine à l’Égypte, l’administration Biden, qui avait pris l’engagement de placer les droits humains au cœur de sa relation avec l’Égypte, a autorisé la vente aux forces égyptiennes de 12 avions de transport C-130J Super Hercules pour 2,2 milliards de dollars, de trois radars SPS-48 LBR [Land Based Radar] pour 355 millions de dollars et 5070 missiles antichars TOW 2A pour 691 millions de dollars.
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Cela étant, Le Caire a l’intention non seulement de moderniser mais aussi d’étoffer sa flotte de Chinook. En effet, dans un avis publié le 26 mai, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargé des exportations d’équipements militaires américains dans le cadre du dispositif FMS [Foreign Military Sales] a recommandé au Congrès des États-Unis d’accepter la vente à l’Égypte de 23 hélicoptères CH-47F Chinook, pour un montant estimé à 2,6 milliards de dollars.
Outre la livraison des 23 appareils, ce montant inclut notamment 56 moteurs T-55-GA-714A [46 installés et 10 de rechange], 52 systèmes de navigation inertielle, 29 systèmes d’alerte de missile AN/AAR-57, 75 mitrailleuses M-240, des munitions, différents dispositifs d’auto-protection et de navigation ainsi que des équipements nécessaires à la maintenance.
Pour rappel, évolution du CH-47D, le CH-47F dispose d’un poste de pilotage conforme au CAAS [common aviation architecture system], avec une avionique modernisée, un système de contrôle de vol numérique avancé [DAFCS], d’une protection renforcée et d’une motorisation plus puissante.
Cette vente « soutiendra la politique étrangère et la sécurité nationale des États-Unis en contribuant à améliorer la sécurité d’u allié majeur non membre de l’Otan qui continue d’être un partenaire stratégique important au Moyen-Orient », justifie la DSCA dans son avis.
Et d’ajouter : « L’Égypte utilisera cette capacité améliorée pour renforcer sa défense intérieure et dissuader les menaces régionales », à commencer par l’activité des organisation jihadistes présentes notamment dans le Sinaï. Début mai, 11 militaires égyptiens ont été tués lors d’une attaque revendiquée par la branche locale de l’État islamique [EI ou Daesh].
Malgré les critiques de certaines Organisation non gouvernementales [ONG] sur l’aide militaire américaine à l’Égypte, l’administration Biden, qui avait pris l’engagement de placer les droits humains au cœur de sa relation avec l’Égypte, a autorisé la vente aux forces égyptiennes de 12 avions de transport C-130J Super Hercules pour 2,2 milliards de dollars, de trois radars SPS-48 LBR [Land Based Radar] pour 355 millions de dollars et 5070 missiles antichars TOW 2A pour 691 millions de dollars.
L'Humanité
L’union de la gauche, toute une histoire
EmissionAlors que l'entente des forces de gauche autour de la Nupes en vue des législatives constitue un accord historique, comment cette union s'inscrit-elle dans l'histoire de la gauche en France ? Schismes, rassemblements, unions et désunions... On fait le point pour vous dans cette chronique vidéo.
Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Cinq minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... Et voter en connaissance de cause.
L'Humanité
De quoi le refus des diplômés d’AgroParisTech est-il le nom ?
Le débatLe 30 avril, huit étudiants de l’école d’ingénieurs ont pris la parole lors de leur cérémonie de remise des diplômes. Ils ont dénoncé la finalité de leur formation et indiqué leur rejet des métiers proposés.
Pierre ChaillanNous devons entendre chez ces étudiants la contestation de l’ordre social capitaliste. Pour autant, attention à une démarche de résignation.
Jeanne Péchon, secrétaire nationale de l’UEC
« Nous sommes plusieurs à ne pas vouloir faire mine d’être fiers et méritants d’obtenir ce diplôme à l’issue d’une formation qui pousse globalement à participer aux ravages sociaux et écologiques en cours. » Lors de la remise des diplômes d’AgroParisTech du 30 avril, des jeunes ingénieurs ont appelé à changer de voie et à déserter l’agro-industrie dans sa globalité. Ils dénoncent une formation qui pousse à participer aux ravages sociaux et écologiques en ces termes : « AgroParisTech forme chaque année des centaines d’élèves à travailler pour l’industrie de diverses manières. (…) Ces jobs sont destructeurs et les choisir, c’est nuire en servant les intérêts de quelques-uns. (…) Nous avons décidé de chercher d’autres voies, de refuser de servir ce système et de construire nos propres chemins. (…) N’attendons pas le 12 e rapport du Giec qui démontrera que les États et les multinationales n’ont jamais fait qu’aggraver les problèmes. Vous pouvez bifurquer maintenant. »
Urgence climatique : comment inverser la courbe d'ici 3 ansDerrière cet acte et derrière le message diffusé lors de la remise des diplômes, c’est bien le sens de la formation et du travail qui en découle qui est questionné. Nous devons nous interroger en premier lieu sur la signification politique de cet acte. La formation dispensée à AgroParisTech semble répondre aux logiques et aux intérêts des grands groupes et des multinationales plutôt que répondre à l’intérêt général et aux besoins de la société.
Ce qu’il s’est passé à AgroParisTech met en lumière les contradictions du système capitaliste. Les jeunes aspirent à être utiles à la société. Ils aspirent à participer à la prise de décision, espèrent que leur qualification soit utilisée pour le bien commun. Cependant, ils ne peuvent pas aujourd’hui exprimer pleinement leur potentiel parce que la logique de profit prime sur l’intérêt général.
On peut travailler sans accepter l’ordre établi. On peut travailler et participer à la transformation social.
Cette bifurcation sonne comme une résignation, c’est un gâchis par la société. Mais cette jeunesse qui bifurque peut au contraire participer au changement. On peut travailler sans accepter l’ordre établi. On peut travailler et questionner les choix stratégiques. On peut travailler et participer à la transformation sociale, notamment via l’engagement politique ou syndical.
L’enjeu est donc d’organiser les jeunes dans ces écoles et montrer qu’une alternative est possible en redonnant du sens à la formation et à l’emploi. C’est bien par l’organisation que l’on peut parvenir à de nouvelles conquêtes. Des nouvelles conquêtes telles qu’un cadrage national des formations, par exemple, afin qu’elles répondent aux besoins de la société et non aux logiques de profit.Des droits nouveaux d’intervention pour les salariés sur les orientations stratégiques des entreprises et ouvrir la voie à des changements en profondeur dans le travail pour qu’il soit de qualité et qu’il émancipe.
Le discours de bifurcation peut être séduisant, mais il peut aussi témoigner d’une illusion de ceux qui ont un fort capital économique, social et culturel.
Jonathan Dubrulle, ingénieur agronome et doctorant en agriculture comparée
« À vous de trouver vos manières de bifurquer. » C’est ainsi que se termine l’intervention d’un petit groupe d’étudiants d’AgroParisTech à l’occasion de leur remise des diplômes. Durant un discours de sept minutes abondamment relayé, les métiers de l’agro-industrie sont fustigés au profit d’une « bifurcation » vers d’autres horizons professionnels. À première vue, c’est séduisant.
Les diplômés du jour. Les « ingénieurs qui bifurquent »« Bifurquer », ce serait donc choisir ce que l’on fait de sa vie. Tout choix est un luxe. Facile de choisir quand on fait partie des dominants. Toute décision dépend de l’épaisseur du matelas sur lequel on est assis, donc de l’assurance-risque que l’on possède. Cette dernière intègre par exemple l’assise financière des parents (capital économique), le réseau que l’on pourra activer en cas de besoin (capital social), ses connaissances (capital culturel), ou encore les codes – vocabulaire, manière de se tenir ou de se comporter en public, etc. – (capital symbolique) que l’on a acquis s’il fallait « bifurquer » de nouveau. Avant de dépendre des valeurs d’un agent social, les possibilités de « bifurcation » découlent surtout de sa classe sociale.
Renvoyer une personne à ses responsabilités masque les relations sociales qui déterminent les actions de chacun. C’est considérer l’autre comme un sujet et non comme un agent. À l’individu agissant de son plein gré, nous pensons plutôt que chacun d’entre nous constitue un « nœud » au sein de réseaux sociaux enchâssés entre eux. Plus que les nœuds, ce sont les liens qui comptent et les relations qu’ils induisent, donc les rapports entre dominants et dominés.
Avoir conscience de sa position sociale constitue une étape nécessaire au renversement de l’ordre établi.
Néanmoins, avoir conscience de sa position sociale constitue une étape nécessaire au renversement de l’ordre établi et peut acter un changement d’état (partiel) de l’agent vers le sujet. Inviter une assemblée en position de domination sociale (des ingénieurs fraîchement diplômés d’une grande école) à changer d’horizon est cohérent. Beaucoup d’entre eux en ont effectivement les moyens. Toutefois, changer individuellement, à l’échelle d’une classe sociale prétendument « éclairée », induit une relation dialectique.
Une partie de la population, dotée d’un fort capital économique, social et culturel prendrait donc part, individuellement ou collectivement (mais entre dominants), à la transformation sociale et environnementale de la société (choisir un métier « responsable », manger « durable », tenir des discussions « progressistes », etc.). L’autre partie, dominée par la première, serait stigmatisée et accusée de ne pas « bifurquer » à son tour (occuper un emploi « immoral », manger trop de viande et de plats préparés, voter à l’extrême droite, etc.). Le procès est facile. Ne serait-ce pas un moyen, violent, de taire des inégalités assourdissantes pour légitimer la domination d’une classe sur l’autre ? Le mécanisme n’a rien de nouveau.
Pour aller plus loin La vidéo de l’intervention des étudiants d’AgroParisTech
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Législatives. En outre-mer, un scrutin sous le signe des inégalités
ActuDe la Guadeloupe à la Kanaky-Nouvelle-Calédonie, les électeurs des 27 circonscriptions ultramarines seront appelés aux urnes les 11 et 18 juin. Le vote s’y déroulera dans un contexte de fort rejet de la politique d’Emmanuel Macron, exprimé à la présidentielle.
Benjamin KönigUn séisme politique a secoué les territoires d’outre-mer lors de la présidentielle : pour la première fois, l’extrême droite y est arrivée en tête au second tour, avec un score cumulé de 58,3 % des voix. Ce chiffre brut recouvre une abstention souvent massive et des réalités très différentes : si tous les territoires de l’Atlantique (Guadeloupe, Martinique, Guyane, Saint-Pierre-et-Miquelon, Saint-Martin et Saint-Barthélemy) et de l’océan Indien (La Réunion, Mayotte) ont placé Marine Le Pen devant, ce n’est pas le cas de ceux du Pacifique (Kanaky-Nouvelle-Calédonie, Polynésie et Wallis-et-Futuna).
Présidentielle. L’outre-mer bascule dans un vote de colère pour Le PenUn vote empreint d’un très fort sentiment anti-Macron, dont le bilan est exécrable en outre-mer, entre crise sociale aux Antilles et à Mayotte, sabotage du processus de décolonisation en Kanaky-Nouvelle-Calédonie et rejet de la politique sanitaire. Au premier tour, c’est Jean-Luc Mélenchon qui est arrivé en tête dans sept territoires ultramarins. Le signe que la gauche – à noter que l’accord de la Nupes ne concerne pas l’outre-mer – demeure le premier choix pour « ce vote contre la politique d’Emmanuel Macron (qui) risque de se reproduire aux législatives », analyse Martial Foucault, directeur du Cevipof et titulaire de la chaire outre-mer de Sciences-Po.
Les élections législatives (décalées d’un jour, les 11 et 18 juin) n’y concernent pas moins de 27 circonscriptions présentant des enjeux et des spécificités très disparates, mais dont le point commun réside dans la relégation sociale, le sous-développement en termes de services publics et le sentiment d’abandon. Cette unité est d’ailleurs à l’origine de l’appel de Fort-de-France, lancé le 17 mai par six dirigeants de territoires ultramarins : Huguette Bello (La Réunion), Ben Issa Ousseni (Mayotte), Serge Letchimy (Martinique), Ary Chalus et Guy Losbar (région et département de Guadeloupe), Louis Mussington (Saint-Martin) et Gabriel Serville (Guyane). Ensemble, ils demandent solennellement à l’État un « changement profond de la politique outre-mer », pointant le « mal-développement structurel à l’origine d’inégalités de plus en plus criantes ». Pour la nouvelle ministre Yaël Braun-Pivet, la tâche est immense.
Trois questions à Wali Wahetra, candidate et vice-présidente au Congrès
« Porter la voix du peuple kanak et des indépendantistes »
Membre du Parti de libération kanak (Palika), Wali Wahetra est la candidate des indépendantistes dans la première circonscription de Kanaky-Nouvelle-Calédonie, qui réunit Nouméa et les îles Loyauté. Après leur non-participation au troisième référendum d’autodétermination prévu par l’accord de Nouméa en décembre 2021, les indépendantistes appellent les Calédoniens à voter en juin pour faire entendre leurs revendications. Leur mouvement, rassemblant le FLNKS, l’Ustke, le PT, le Sénat coutumier et l’ensemble des structures indépendantistes, est uni pour les législatives.
Quel message voulez-vous porter à ce scrutin ?
Lors de notre congrès du 7 mai dernier, le FLNKS et les autres mouvements indépendantistes ont acté cinq points sur lesquels nous voulons nous faire entendre de l’État. La contestation du dernier référendum et de ses résultats en fait partie, car l’État est sorti de son devoir de neutralité et a fait preuve de mépris. Nous restons fermes sur les acquis de l’accord de Nouméa, en particulier sur le fait que la Nouvelle-Calédonie a vocation à être pleinement émancipée et à figurer sur la liste des pays à décoloniser. Nous demandons le transfert des dernières compétences qui lui échappent d’ici à 2025.
Emmanuel Macron et son parti Renaissance ont apporté leur soutien à la droite anti-indépendantiste pour ces législatives, laquelle a obtenu tous les sièges de députés depuis 1986. Comment comptez-vous mobiliser les électeurs, après votre appel à ne pas participer au référendum et au second tour de l’élection présidentielle ?
Nous expliquons l’importance d’aller voter pour pouvoir porter notre propre voix, celle du peuple kanak et des indépendantistes, à l’Assemblée nationale. C’est impératif car, en effet, depuis 1986, aucune autre sensibilité que celle du camp loyaliste n’a obtenu de siège. Même si le découpage nous est défavorable, nous avons de l’espoir, d’autant que la droite est très divisée. À l’Assemblée, nous pourrions appartenir à un groupe de gauche et empêcher que la majorité nationale (celle du chef de l’État en cas de victoire – NDLR) n’enterre l’accord de Nouméa, car c’est bien ce que nous redoutons.
Quelles autres préoccupations de la population calédonienne entendez-vous faire entendre ?
Le manque de médecins est l’une de nos priorités. Je veux travailler sur ce sujet pour apporter des solutions, notamment en coopération avec les pays frères océaniens. Il y a aussi urgence sur les conditions d’incarcération à la prison de Nouville, qui est surpeuplée et très peu respectueuse des droits humains, ainsi que sur la répression policière. Enfin, les questions d’environnement sont aussi importantes, notamment du fait de l’érosion côtière. Beaucoup de ces sujets relèvent encore de la responsabilité de l’État.
À La Réunion et Mayotte, une gauche unie et conquérante
Même si les accords de la Nupes ne concernent pas l’outre-mer, la gauche réunionnaise s’est rassemblée dans les sept circonscriptions de l’île, notamment autour des trois députés sortants : le socialiste Philippe Naillet, Karine Lebon, membre du parti Pour La Réunion et qui siégeait au sein du groupe GDR après avoir remplacé Huguette Bello (élue présidente du conseil régional en 2021), et l’insoumis Jean-Hugues Ratenon, président du parti local Rézistan’s Égalité 974. Les quatre autres circonscriptions du département le plus peuplé d’outre-mer sont détenues par la droite LR locale. L’un de ces élus, Jean-Luc Poudroux, ne se représente pas après avoir rejoint, lors de la campagne présidentielle, l’équipe de Marine Le Pen.
Hormis les sortants, les quatre candidats du Rassemblement réunionnais (Alexis Chaussalet, Emeline K/Bidi, Frédéric Maillot et Perceval Gaillard), le nom local de l’Union de la gauche, peuvent tirer leur épingle du jeu face à une droite en pleine recomposition, sur fond de baisse d’influence de LR et de volonté des macronistes et du RN de s’implanter. On compte d’ailleurs de nombreuses dissidences, à droite comme à gauche, avec au total pas moins de 92 candidats. Lors de la présidentielle, c’est Jean-Luc Mélenchon qui était arrivé en tête au premier tour avec 40,3 %, puis Marine Le Pen au second tour avec 59,6 %. Mais aux élections locales, le RN peine toujours à se structurer et, en 2017, ses candidats avaient plafonné autour de 7 %.
Sur l’archipel voisin de Mayotte, confronté à de multiples crises sociales, les deux députés sortants sont candidats à leur réélection : Ramlati Ali, élue avec le soutien du PS en 2017 avant de rejoindre LaREM, et Mansour Kamardine (LR). Face à eux, de nombreuses candidatures dissidentes à droite et chez Renaissance, mais une gauche unie derrière Yasmina Aouny dans la première circonscription et derrière Djaroudi Ali dans la seconde. Tous deux, avec l’étiquette de la Nupes, proposent un « véritable plan de rattrapage » pour le plus pauvre de tous les territoires français.
Aux Antilles et en Guyane, retour au local
«J’ai refusé de demander l’investiture de LaREM. Je n’en veux plus. » Au-delà de la curieuse formulation, ce tweet du député sortant Olivier Serva, élu de la première circonscription de Guadeloupe, illustre à quel point l’étiquette macroniste est devenue un repoussoir sur l’île de l’archipel antillais, de même qu’en Martinique voisine et en Guyane. Au premier tour, Jean-Luc Mélenchon y a obtenu 56,1 %, et Marine Le Pen 69,6 % au second tour. Dans ce contexte, LaREM joue la carte de l’alliance à droite dans la quatrième circonscription où l’ancienne ministre de l’Outre-mer de Nicolas Sarkozy, Marie-Luce Penchard, a obtenu le soutien de Renaissance.
La majorité joue gros dans la deuxieme circonscription : la députée sortante Justine Benin est entrée au gouvernement en tant que secrétaire d’État à la Mer et sera candidate face au maire de Sainte-Anne, Christian Baptiste, soutenu par le PS local et le PPDG (Parti progressiste démocratique guadeloupéen). Mais la gauche n’est pas toujours unie, même si la porte-parole insoumise de l’archipel, Nadège Montout, a obtenu le soutien des socialistes dans la première circonscription. Le Parti communiste guadeloupéen a investi son secrétaire général, Félix Flémin, dans la troisième, tandis qu’EELV présente les siens en cavaliers seuls. Le nouveau parti rassemblant indépendantistes et autonomistes de l’Alyans Nasyonal Gwadloup a, en revanche, choisi de ne pas présenter de candidats.
Quant au RN, il tente de surfer sur le deuxième tour de la présidentielle avec des prétendants dans trois circonscriptions sur quatre, en raison de l’invalidation administrative du quatrième… Plus encore qu’en métropole, la défiance et la colère de la population, ainsi que la recomposition politique à l’œuvre en Guadeloupe rendent ces législatives très incertaines.
Dans la Martinique voisine, qui compte également quatre circonscriptions, un seul député sortant est candidat à sa réélection : Jean-Philippe Nilor, fondateur du parti Péyi-A (une scission du MIM, le Mouvement indépendantiste martiniquais). Élu de la quatrième circonscription, il siège à l’Assemblée au sein du groupe GDR. Au premier tour de la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon y est arrivé largement en tête avec 53,1 % des voix, mais au second tour, c’est Marine Le Pen qui a obtenu 60,8 % des suffrages. Pour les législatives, néanmoins, la vie politique locale devrait reprendre ses droits.
Le Gran Sanblé Pou Matinik (Grand Rassemblement pour la Martinique), coalition composée notamment du Parti communiste martiniquais, du MIM, de Martinique Écologie et du Conseil national des comités populaires, a présenté ses candidats pour les quatre circonscriptions : Philippe Edmond-Mariette, Justin Pamphile, Francis Carole et Alfred Marie-Jeanne. L’autre grande coalition est menée par le Parti progressiste martiniquais, dirigé par Serge Letchimy, élu en 2017 mais dont le poste est vacant depuis son accession à la présidence du Conseil exécutif de Martinique, l’organe exécutif de la collectivité territoriale.
Enfin, en Guyane, le poste laissé vacant par Gabriel Serville, depuis son élection à la tête de la collectivité territoriale en 2021, est brigué par son ancien assistant parlementaire, Thibault Lechat-Vega. Dans la seconde circonscription, le cinéaste et militant pour le peuple amérindien, soutenu par EELV et le PCF, Christophe Yanuwana Pierre, est en lice face au député sortant LaREM, Lenaïck Adam.
Législatives 2022outre-mer L'Humanité
Répression « made in France »
ÉditorialStéphane SahucQue s’est-il passé au Stade de France ? Les images de cette soirée déplorable ont fait le tour du monde et fait surgir pas mal de questions quant à la capacité de la France d’accueillir dignement des événements d’une ampleur similaire à celle de cette finale. À commencer par la Coupe du monde de rugby en 2023 et les JO de 2024. Côté pouvoirs publics français, on accuse pêle-mêle les grévistes du RER B, les supporters anglais, un trafic de faux tickets et même, pour faire bon poids, les jeunes de Seine-Saint-Denis d’être responsables de ce fiasco. Des accusations qui ne tiennent pas la route. La légende du foot anglais Gary Lineker déclare en effet avec d’autres journalistes européens n’avoir « pas vu de comportements qui méritaient une telle réaction de la police ».
Au-delà des raisons qui ont conduit à cette situation de crise devant le Stade de France, c’est bien la gestion de celle-ci qui pose le plus de problèmes. Nos voisins européens ne comprennent pas comment il est possible que les « forces de l’ordre » déployées pour l’événement n’aient pas hésité à faire usage de la force et à utiliser des gaz lacrymogènes contre des familles et des supporters qui n’avaient rien de hooligans avinés et violents.
Car, samedi, l’Europe médusée a découvert la réalité de la doctrine du « maintien de l’ordre » à la française et sa mise en œuvre par le préfet Lallement. La gestion des manifestations de gilets jaunes, les yeux crevés, les mains arrachées, le nassage des manifestants, le gazage systématique des familles le 1er Mai ne sont pas liés à une violence des manifestants ou de blacks blocs non identifiables. C’est bien une stratégie délibérée visant non pas la sécurité publique, mais la répression des mouvements sociaux pour décourager la participation aux manifestations. L’absurdité de cette doctrine, appliquée à des événements festifs, donc son véritable but se révèle aux yeux du monde. Plus que les supporters anglais, c’est surtout le ministère de l’Intérieur, son ministre de tutelle et le préfet Lallement qui devraient être mis sur la sellette.
Editorial El País (ESP)
SANS TITRE
El pasado seis de abril entró en vigor en el Reino Unido la normativa que obliga a restaurantes y cafeterías a mostrar el valor energético y una imagen de todos los platos que tienen en oferta. Esta regulación afecta tanto a los establecimientos físicos como a aquellos que ofrecen sus servicios online y “a domicilio”, y es obligatoria para empresas con más de 250 empleados, salvo algunas excepciones: organizaciones benéficas, hospitales, residencias de personas mayores.. La idea, sobre el papel, no puede resultar más sencilla: imagina -no te costará mucho esfuerzo- que haya un cierto número de personas que están especialmente preocupadas por su imagen o por su salud, y todo ello en relación a lo que come.
Bajo estas premisas se supone que, si se les informa o advierte de las calorías que tienen los distintos productos o platos, cuando se trata de cuidar la línea, esas personas escogerán aquellas opciones que tienen menos calorías. Esta es la razón, queridos amigos, por la que ya nadie consume palmeras de chocolate XXL, torreznos o mayonesa, siendo productos cuyo consumo solo puede observarse en los libros de historia (modo irónico en plena potencia). Seamos serios: lo de poner las calorías a aquello que vamos a consumir, con el fin de disuadir de su consumo cuando tiene muchas, parece una estrategia muy fácil y muy lógica. Pero no funciona, por lo tanto, más que sencilla es simplona.
Contando calorías since 1890
Lo explicamos con todo lujo de detalles en esta entrada: lo de contar calorías ya sea en tu casa, en el súper, en el restaurante o en el gimnasio, es tan absurdo como anticuado. A fin de cuentas, el paradigma calórico se remonta a finales del S. XIX y así estamos, bien entrado el XXI, con unos importantes y crecientes problemas relacionados con la obesidad, pero contando calorías como si no hubiera un mañana. Más de 120 años creyendo que tenemos la solución y, al mismo tiempo, haciendo algo que no sirve para nada. Lo mismo que frotarse las orejas con vino, que diría mi abuela.
Pero las autoridades sanitarias y también cierta industria alimentaria siguen empecinados en ello, y cada vez más. Así, a la realidad de las calorías presentes de forma obligatoria desde hace cerca de 20 años en el envase de los alimentos, la actualidad nos ofrece cada vez más ejemplos de nuestra fiebre etiquetadora. Ya sabemos cómo acaba aquel sabio aforismo que reza “cuando las barbas de tu vecino veas cortar...” y es que, en España, ya se empiezan a oír campanas al respecto de este tipo de regulaciones en el marco de la Estrategia en Salud Cardiovascular (ESCAV), que tanto revuelo ha generado con lo de no promocionar el vino dentro de los menús de los restaurantes (recordemos que “no promocionar” no es lo mismo que “prohibir”). Sea como fuere, el caso es que esto de obligar a plasmar el valor energético de los platos de un restaurante tampoco es novedoso, precisamente.
Sucedió en 2008. La ciudad de Nueva York fue la primera que, al menos con suficiente visibilidad, obligó a que todos aquellos restaurantes o puestos de alimentos con al menos 15 puntos de venta en la ciudad ofrecieran, en la carta, el valor calórico de cada plato junto a su precio. A la iniciativa de la ciudad de Nueva York se le sumó, en 2013, todo el país en la reformulación de su Patient Protection and Affordable Care Act (algo así como “ley de protección al paciente y cuidados asequibles de la salud”). Desde su entrada en vigor, se obliga a que todos los restaurantes y empresas de máquinas de vending con 20 o más establecimientos en el país, incluyan las calorías de sus productos, platos o recetas.
Entusiasmo versus realidad
Es frecuente que las administraciones y algunas entidades científicas o sanitarias muestren su entusiasmo ante la perspectiva de implantación de unas medidas que refuerzan lo que ellas mismas vienen creyendo desde tiempos ancestrales (o lo que les interesa que creamos). Así, en un editorial publicado en la muy respetable British Medical Journal se aplaude abiertamente la medida recientemente aprobada en el Reino Unido. En el texto se pueden leer algunas expresiones que no dejan demasiado espacio para la duda: “la regulación del etiquetado de calorías debe ser aplaudida”; “un pequeño paso en la dirección correcta”, etcétera.
En un ejercicio poco comprensible, el mismo editorial usa algunas cifras publicadas en otros estudios en las que se pone de relieve la escasa eficacia de estas medidas; la distinta validez de las mismas cuando se observan en colectivos socioeconómicos diferentes y, lo que es más peligroso, las dudas que existen al respecto de los riesgos que se pueden generar en personas con trastornos de la conducta alimentaria: hemos de ser conscientes, muchas personas viven enfermizamente obsesionadas por el conteo de calorías.
Más allá del editorial mencionado -que no acabo de entender ya que parece estar escrito por alguien con doble personalidad-, no tenemos datos convincentes que apoyen la medida de que colocar las calorías en los platos de los restaurantes sea una medida eficaz para prevenir o ayudar a tratar la obesidad. Y que al mismo tiempo el balance riesgo-beneficio sea aceptable.
Son varios estudios los que han examinado la iniciativa de la ciudad de Nueva York : el primero de ellos llegó a la conclusión de que indicar las calorías junto a los platos no tuvo impacto en el comportamiento de los consumidores. Solo uno de cada siete indicó que hizo uso de la información y, en general, no hubo un cambio significativo en las calorías que adquirían. Estudios posteriores obtuvieron resultados similares ya que solo una pequeña parte de los consumidores tenía en cuenta la información de las calorías y, entre ellos, la reducción de calorías consumida se cuantificó en un 11% menos.
La escasa exactitud de los datos
Espero que no te dé un parraque cuando interiorices esto que te voy a decir, pero has de saber que las tablas de composición de alimentos fallan más que una escopeta de feria. Sí, las tablas de composición de alimentos son esas herramientas que nos informan de las calorías y el valor nutricional de los alimentos, y ofrecen una importante variabilidad entre ellas. Por tanto, también variarán bastante los resultados nutricionales de las recetas que se calculen con estas. Tranquilidad, no hiperventiles, pero has de saber que si consultas las calorías en dos de estas tablas de, por ejemplo, “berenjena”, de “yogur”, de “bacalao” -o de lo que a uno le dé la gana- los datos no van a coincidir. En ocasiones será por un escaso margen, pero en otros, esas diferencias serán significativas.
A esta falta de seguridad en el valor de las calorías, le has de sumar la picaresca: según algunos estudios, el valor energético de la oferta con menos calorías de un restaurante se suele desinflar -en realidad y de media suelen indicar 100 kcal menos que las reales- y los platos con más calorías se suelen inflar. Que sí, que puede considerarse una estrategia para facilitar aún más la elección de opciones menos calóricas, pero no deja de ser una estrategia engañosa y antieducadora.
Para terminar este apartado, ¿alguien se ha preguntado qué tipo de profesionales serán los indicados para obtener las calorías de las recetas y qué herramientas emplearán? Lo digo porque, por ejemplo, los resultados de las calorías serán muy diferentes si se recurre a pruebas de laboratorio a partir de analíticas de calorimetría -algo francamente improbable-, a si se utiliza la información facilitada por cada uno de los ingredientes de la receta, o si se calcula ex novo a partir de una tabla (¿y qué tabla?) de composición de alimentos.
Menos calorías no es más sano
En mundo ideal, incluso utópico, la idoneidad de un alimento vendría medida por un número. A más bajo, mejor alimento y cuanto más alto, peor alimento. ¿Ridículo, verdad? Pues esto mismo es lo que se pretende atribuir a las calorías de los alimentos. Más calorías, peor elección; menos calorías mejor elección. El reduccionismo galopante de las calorías puede hacernos caer en importantes errores.
Un plato de legumbre puede tener igual o más calorías que una hamburguesa o una pizza de cualquier franquicia que nos imaginemos ¿qué hacemos, elegimos pizza ultraprocesada porque tiene menos calorías? Y así con muchos otros ejemplos: un vaso de agua puede tener las mismas calorías (cero) que las de un refresco con edulcorantes acalóricos; una barrita ultraprocesada a base de chocolate puede tener menos calorías que una pieza de fruta; un puñado de frutos secos naturales más que un polo industrial; etcétera. Medir la idoneidad de una elección en base, solo, a sus calorías podría ser un error que, lejos de suponer una solución, haría más hondo el problema de la obesidad. Este dato es uno de los principales puntos flacos del infausto Nutri-Score: que algo tenga muchas calorías es per se y por derecho propio una cualidad negativa. En fin.
¿Más riesgos que beneficios?
La evidencia disponible sugiere informar de las calorías de un menú no altera significativamente las elecciones de alimentos de las personas. Bien, pues recordemos ahora que tras el escándalo que supuso la película Super size me (2004) la multinacional McDonalds se obligó -por iniciativa propia- a colocar el valor calórico (y nutricional) de toda su oferta en los mantelitos individuales, estrategia que luego ha sido replicada por cadenas similares de fastfood. Por tanto, centrar el mensaje en el contenido calórico puede ser una estrategia que además de ineficaz resulte perjudicial para lograr un cambio en la epidemia de obesidad. ¿Te has parado a pensar en cuántos consumidores pueden verse inclinados a visitar este tipo de establecimientos sabiendo que en ellos -o en los de su categoría- va a encontrar la información para ayudarle a hacer “buenas” elecciones?
También tenemos un problema con la mal entendida compensación. Supongamos que podemos demostrar que un cierto número de personas presta atención a la información de las calorías y actúa en consecuencia en el momento de realizar la elección en el restaurante, ¿se puede demostrar que no compensarán o consumirán otros alimentos o bebidas con más calorías justificándose en que “se han portado bien”? Y suponiendo que todo esto de las calorías funcionara según lo previsto ¿cómo podríamos demostrar que la reducción de calorías en un restaurante conduce a la pérdida de peso y que la reducción se mantiene en el tiempo?
Por último, y quizá más importante. Más allá de la cuestionable utilidad de la iniciativa, es una evidente falta de consideración respecto a las implicaciones negativas que puede tener en los trastornos de la conducta alimentaria (TCA). Tanto entre la población general, a quienes les puede inducir un TCA incipiente, como a aquellas personas que intentan recuperarse. La obsesión calórica no les ayudará en absoluto. Por lo tanto, tal y como sugiere esta publicación tras la implantación de esta medida en Ontario en 2017 el resultado de este tipo de medidas puede ser contrario a lo que en principio nos indique la intuición. A la luz de la evidencia de un beneficio que varía entre ser mínimo y nulo, y a la del daño potencial que se asume, el etiquetado nutricional en los menús a base de indicar las calorías en los mismos puede ser una iniciativa de salud pública más dañina que beneficiosa.
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Urgences en péril : la carte des 120 hôpitaux concernés, les témoignages de soignants
Premier planÀ Bordeaux, Rennes ou encore Oloron-Sainte-Marie, rares sont les hôpitaux épargnés par la crise de ces services vitaux. Partout, bricolages et bouts de ficelle soutiennent l’édifice. Pour combien de temps ? La parole à celles et ceux qui sont encore et toujours en première ligne pour pallier le manque de moyens.
Cécile RousseauLoan NguyenAu moins 120 services d’urgence contraints de limiter leur activité en France. L’ampleur est inédite. Des hôpitaux de proximité aux CHU, tous les établissements publics sont désormais touchés. Face à cette situation, la ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon, promet de nouvelles mesures avant cette saison estivale qui s’annonce chaotique.
Pour Mireille Stivala, secrétaire générale de la CGT santé et action sociale, il est plus que temps d’agir. « On se demande comment on va continuer à tenir avec les collègues qui démissionnent. Tant qu’il n’y aura pas d’augmentation significative des salaires et des recrutements massifs, ça continuera de se dégrader. » La CGT et neuf syndicats et collectifs appellent à une journée d’action nationale le 7 juin prochain.
1. Alerte rouge au CHU de Bordeaux
Les urgences du CHU, classé parmi les meilleurs du pays, ne peuvent plus accueillir les malades se présentant spontanément la nuit. Pour faire le tri à l’entrée de 17 heures à 22 heures : des bénévoles de la protection civile et un agent de sûreté chargés de la mise en lien avec le 15 (Samu). Entre 22 heures et 8 heures du matin, une seule personne répond à l’interphone. Du jamais-vu. « Est-ce que bientôt des bénévoles feront fonctionner tout le service ? Je ne reproche rien à ceux de la protection civile mais ce n’est pas comme avoir un infirmier régulateur à l’accueil », pointe Gilbert Mouden, représentant de SUD santé, avant de constater : « De nombreux malades arrivent désormais entre 8 heures et 9 heures du matin. Ils diffèrent leur entrée alors qu’il peut s’agir de pathologies graves. »
De son côté, Alain Es-Sebbar, secrétaire de la CGT de l’hôpital, relève que ce dispositif « pose des problèmes d’intimité. On demande aux patients ce qu’ils ont alors qu’ils sont les uns à côté des autres ». Cet aménagement est parti pour durer. 40 % des médecins manquent à l’appel et la pénurie de paramédicaux est réelle. « On nous dit qu’il va falloir apprendre à travailler comme ça, mais on ne s’y résout pas. Olivier Véran nous avait annoncé des milliers d’emplois pour l’hôpital public qu’on n’a jamais vu venir », déplore Gilbert Mouden.
Les médecins de ville refusent de jouer les rustinesEn interne, la débrouille a pris le dessus depuis un moment. En janvier dernier, une tente de la protection civile avait déjà été installée pour désaturer les urgences. Au quotidien, des intérimaires contribuent à maintenir à flot le service et son bloc opératoire. Des étudiants en médecine répondent au 15. Christophe (1), infirmier dans le secteur, ne supporte plus cette succession de bricolages : « Je me suis retrouvé à déshabiller un patient dans le couloir, derrière un paravent, avant de le perfuser, et à sonder un autre malade avant de lui demander de retourner attendre des heures sur son brancard. Ce n’est ni fait, ni à faire. »
2. Le personnel submergé à Rennes
Les urgences de la capitale bretonne ont enregistré un record. Le 16 mai, 256 passages ont été comptabilisés pour une moyenne de 180 en temps normal. Alors que certains patients se retrouvent à attendre dix à douze heures sur des brancards, la tension monte. Une aide-soignante a été agressée le 17 mai.
Si la situation s’est considérablement tendue ces dernières semaines, entraînant un droit d’alerte des syndicats, c’est que les fermetures d’urgences se sont multipliées sur le territoire. « À Redon (Ille-et-Vilaine) mais aussi Laval (Mayenne), égrène Lionel Lepagneul, secrétaire adjoint de la CGT. Celles de l’hôpital Saint-Grégoire à Rennes vont aussi fermer pour quinze jours en juin. La médecine de ville n’est pas non plus en capacité de répondre à la demande. Même au plus fort de la pandémie, il n’y avait jamais eu autant d’affluences. »
Comment tuer l’hôpital publicDouze postes ont pourtant été créés aux urgences du CHU en décembre 2021 (au détriment d’autres services). Insuffisant pour faire face au tsunami. « Nous avons demandé au moins quatre postes supplémentaires. Un de nos médecins en a tellement marre qu’il part bientôt pour ouvrir une librairie. Actuellement, les aides-soignantes se retrouvent à faire le brancardage. Ça veut dire qu’elles quittent temporairement leurs patients pour aller en radiologie, par exemple. Imaginez les conséquences quand il y a 256 passages… »
Quant aux sociétés d’intérim, elles peinent à trouver des candidats. En interne, le pôle de remplacements tourne déjà à plein régime. Le planning de cet été n’est pourvu qu’à 50 %, laissant augurer un possible report de vacances . « C’est une catastrophe annoncée, souffle Marion (1), infirmière. On en parle entre nous dans les couloirs. Des collègues sont en burn-out et on a le sentiment de faire de l’abattage. »
3. À Oloron-Sainte-Marie, un sursis jusqu’à quand ?
Une mobilisation sans précédent. Le 10 mai, 3 000 soignants, habitants et élus politiques se sont rassemblés pour obtenir la réouverture des urgences de la bourgade de 10 000 âmes. Si la perspective d’un baisser de rideau d’une durée de quatre mois s’éloigne et que le service a rouvert partiellement le 11 mai, l’incertitude plane. Un seul médecin titulaire est présent, les quatre autres sont en arrêt maladie, alors que l’effectif complet devrait être de onze.
Les candidats de gauche au chevet de l’hôpital à StrasbourgEn temps normal, les urgences tiennent déjà grâce à la solidarité. Des médecins militaires de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) viennent faire des gardes et une nouvelle convention vient d’être signée avec la base de Pau. « Des médecins généralistes ou des spécialistes d’autres services de l’hôpital interviennent aussi depuis des années. Notre mobilisation a permis de faire connaître la situation : des médecins ont spontanément appelé la direction et celle-ci a cherché plus intensément », explique Noémie Banes, ex-présidente du collectif Inter-Urgences et ancienne infirmière aux urgences. Rien n’est gagné pour autant.
Des vides restent à combler dans le planning en juin. La perspective de l’été, avec l’afflux de touristes et les fêtes de village, inquiète . « Le prochain service est à une heure de route, voire deux pour les personnes habitant dans la vallée. Personne ne comprend comment on a pu en arriver là », glisse-t-elle.
4. Hécatombe de praticiens à Grenoble
En Isère, les soignants sont plus que jamais en voie de disparition . « La semaine dernière, 14 ou 15 médecins ont démissionné des urgences, parce qu’ils n’en pouvaient plus des conditions de travail. Même si on n’est pas en sous-effectif au niveau des infirmières et des aides-soignantes, cela se répercute forcément sur elles », déplore Sara Fernandez, secrétaire générale de la CGT au CHU de Grenoble.
D’après la syndicaliste, la direction tente de boucher les trous en recrutant des titulaires et des intérimaires, mais les médecins d’autres services sont aussi mis à contribution. « On demande aux spécialistes de faire des demi-gardes de 18 heures à minuit en plus de leurs consultations en journée, ça ne va pas tenir longtemps », alerte-t-elle.
A l'hôpital Saint-Louis, à Paris, « comment rester ouvert sans infirmières ? »D’autant que, dans l’agglomération, plusieurs établissements ferment partiellement leurs urgences de nuit, augmentant mécaniquement les flux arrivant à l’hôpital grenoblois. « Ces derniers jours, les collègues commençaient déjà la journée avec 60 patients aux urgences, alors que la capacité maximale est de 55. Le moindre patient qui arrive en plus au cours de la journée, ça crée une accumulation qui nous met en difficulté », ajoute-t-elle.
Comme pour beaucoup d’autres services d’urgence, le problème d’engorgement qui se pose ne relève pas uniquement d’une situation interne au service, mais d’un dysfonctionnement lié à toute la chaîne de soins . « Plus de 120 lits ont été fermés au CHU de Grenoble ces dernières années dans tous les services à cause du sous-effectif. On manque aussi de lits d’aval à l’extérieur, dans les centres de rééducation ou les Ehpad. Résultat : on ne peut pas hospitaliser tous les patients qui en ont besoin », dénonce la syndicaliste.
5. À Saint-Étienne, les lits portés disparus
Dans la cité stéphanoise, le manque de lits d’aval risque de peser sur les urgences . « La direction du CHU a décidé de fermer le service court séjour gériatrie cet été faute de personnel. Au moindre pépin style Covid ou canicule, on se dit que ce sera la catastrophe, avec des personnes âgées qui vont attendre un temps infini ou être renvoyées chez elles », pointe Cyril Vidal, responsable CGT de l’hôpital.
La situation alarmante du Samu dans la Loire a aussi des répercussions sur la prise en charge des malades. « Le transport des patients est effectué de manière complètement aléatoire à cause de nombreux arrêts maladie. On doit faire appel à des ambulances privées qui ne disposent parfois pas de l’habilitation ou de la dotation médicale pour transporter certains patients. »
« Macron, la stratégie du choc » à l'hôpitalD’après le syndicaliste, l’hôpital s’apprête en outre à réduire la voilure pour les urgences psychiatriques. « Pourtant, cette unité avait déjà été pointée du doigt par le contrôleur des lieux de privation de liberté. On est déjà obligés de recourir beaucoup à la contention physique, de placer des préados ou des ados à l’isolement pour les protéger des patients adultes », déplore-t-il.
Face à cette situation préoccupante, la direction du CHU a annoncé vouloir recruter massivement en CDI en transformant 600 CDD en contrats pérennes et embaucher 140 personnes supplémentaires. « C’est un plan de communication pour dire “on fait ce qu’on peut” mais, en réalité, tous les candidats potentiels savent déjà que c’est une arnaque et que le CDI dans la fonction publique hospitalière est un statut au ras du plancher », juge Cyril Vidal, qui estime que cette situation résulte « d’une stratégie de pénurie organisée par la direction générale de l’offre de soins pour que le privé puisse récupérer l’activité ».
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Alain Supiot : « Une société qui donne pour idéal à sa jeunesse de devenir millionnaire se condamne à la répétition des crises »
EntretienLe juriste, professeur émérite au Collège de France, publie la Justice au travail, ouvrage dans lequel il met en perspective historique cette grande question et analyse les évolutions en cours. Il présente, d’autre part, une nouvelle édition des Lettres persanes. Dans nos colonnes, il appelle à dépasser l’opposition entre justice distributive et justice recognitive, c’est-à-dire entre ce qu’on nomme aujourd’hui le « social » et le « sociétal ». Entretien.
Anna MussoAlain Supiot a occupé la chaire « État social et mondialisation : analyse juridique des solidarités » au Collège de France. Le professeur émérite a été membre, de 2016 à 2018, de la Commission mondiale sur l’avenir du travail. Ses travaux de juriste se sont principalement déployés sur deux terrains complémentaires : le droit social et la théorie du droit. Ses recherches en cours portent sur les mutations de l’État social dans le contexte de la globalisation.
Le titre de votre ouvrage, la Justice au travail (1), a, selon vous, une double signification : la « juste répartition du travail et de ses fruits » et « l’exigence de justice comme force historique ». Comment articulez-vous ces deux dimensions ?
La justice a souvent été conçue comme un ordre idéal et immuable auquel il conviendrait de se conformer. Mais c’est bien plutôt l’expérience historiquement changeante de l’injustice qui est première. C’est la misère ouvrière engendrée par l’essor du capitalisme industriel qui a suscité, au XIXe siècle, la volonté d’en comprendre les causes et d’en combattre l’extension. Cette expérience diffère de celle que peuvent avoir aujourd’hui les travailleurs sous plateforme ou les personnels de santé soumis au pilotage par indicateurs chiffrés.
Autrement dit, la justice n’est pas le résultat d’un « ordre spontané », d’un mécanisme autorégulateur de type biologique ou économique ; elle est l’horizon d’efforts toujours recommencés qui visent à réduire les facteurs d’injustice propres à une époque et dans des circonstances données.
L’histoire nous enseigne que plus l’injustice s’aggrave dans les sociétés, plus la violence se développe. La paix est donc fondée sur la justice sociale, comme l’a proclamé l’Organisation internationale du travail (OIT). Comment se fait-il que ce principe ne soit toujours pas entendu ?
Les révoltes contre les injustices peuvent être réprimées ou captées par des démagogues qui dirigent la colère sociale contre des boucs émissaires. C’est seulement lorsqu’elles sont animées par un projet politique cohérent qu’elles peuvent accoucher d’une société plus juste. Ce fut le cas au XXe siècle de l’invention de l’État social, qui a permis aux démocraties de triompher des régimes totalitaires.
Michaël Fœssel : « Une puissance critique est inscrite dans la joie »Son projet a été celui d’une citoyenneté sociale, qui garantisse à chacun une sécurité économique sans laquelle il n’est pas de véritable citoyenneté politique. Mais, comme l’indique le préambule de la constitution de l’OIT, « la non-adoption par une nation quelconque d’un régime de travail réellement humain fait obstacle aux efforts des autres nations désireuses d’améliorer le sort des travailleurs dans leur propre pays ». Autrement dit, la justice sociale doit être un objectif partagé par des nations qui coopèrent à cette fin.
Ériger en norme fondamentale la poursuite par chacun de ses seuls intérêts particuliers disqualifie l’intérêt public.
Or, depuis bientôt un demi-siècle, la foi en un « ordre spontané du marché » a conduit au contraire à attiser la compétition de tous contre tous, aussi bien au plan international qu’européen ou national. Ériger ainsi en norme fondamentale la poursuite par chacun de ses seuls intérêts particuliers disqualifie l’intérêt public et la frugalité, et engendre inévitablement la violence. Une société qui donne pour idéal à sa jeunesse de devenir millionnaire n’est soutenable ni socialement ni écologiquement et se condamne à la répétition des crises.
En France, « la justice sociale a été édifiée sur trois piliers : les services publics, la Sécurité sociale et le droit du travail ». Étant donné leur déconstruction actuelle, que deviennent la justice sociale et la solidarité dans notre pays ?
Contrairement à ce que pensent ses promoteurs, cette déconstruction ne conduit pas à l’avènement d’un ordre spontané du marché, fondé sur l’ajustement des calculs d’utilité entre individus animés par la seule poursuite de leurs intérêts privés. Le besoin de solidarité ne disparaît pas mais il se transporte sur d’autres bases – non démocratiques – telles que l’appartenance ethnique ou religieuse, la couleur de la peau ou l’orientation sexuelle. La « justice sociale » est alors invoquée au soutien de revendications identitaires, dont l’inflation est proportionnelle au déclin de la citoyenneté économique et sociale.
Alain Badiou : « Il est temps de s’atteler à une riposte générale »Vous écrivez que « la justice sociale ne doit pas être enfermée dans la binarité de l’avoir et de l’être, mais s’ouvrir à l’agir ». Qu’est-ce à dire ?
Il s’agit précisément de dépasser l’opposition entre justice distributive et justice recognitive, c’est-à-dire entre ce qu’on nomme aujourd’hui le « social » et le « sociétal ». La première réduit les humains à ce qu’ils ont – à leur patrimoine et leur pouvoir d’achat ; et la seconde à ce qu’ils sont – à leur identité religieuse, chromatique ou sexuelle. Or il convient de tenir compte d’abord de ce qu’ils font, c’est-à-dire de la contribution qu’ils apportent par leur travail au bien-être commun.
On ne répondra pas aux défis sociaux et écologiques sans permettre aux travailleurs de peser sur ce qu’ils font et la façon dont ils le font.
C’est l’une des leçons à tirer de la pandémie de Covid. Elle a mis en lumière le sort des « travailleurs essentiels », notamment de ceux qui soignent les malades dans les hôpitaux publics : les médecins, infirmiers, aides-soignants, sans oublier les agents d’entretien ou de restauration, aujourd’hui sous-traités dans tous les sens du terme. Il a bien fallu reconnaître que – peu importe leurs origines, la couleur de leur peau ou leur orientation sexuelle – ils n’étaient pas payés à la mesure du caractère essentiel de leurs tâches (que l’on songe aux écarts vertigineux entre la rémunération d’une infirmière et d’un banquier d’affaires…).
La pandémie a aussi montré que l’hôpital fonctionnerait beaucoup mieux s’il était organisé sur la base de leur expérience de ces tâches, plutôt que par des technocrates ou des cabinets de conseil. D’une manière plus générale, on ne répondra pas aux défis sociaux et écologiques qui sont les nôtres sans permettre aux travailleurs de peser sur ce qu’ils font et la façon dont ils le font.
Vous dites que « la gouvernance par les nombres » produit une nouvelle forme de déshumanisation. En quoi consiste-t-elle ?
La gouvernance par les nombres traite tous les travailleurs – dirigeants comme dirigés – comme des ordinateurs bipèdes. Ils doivent rétroagir en temps réel aux signaux qui leur parviennent pour réaliser les objectifs chiffrés fixés par des programmes. Ils sont ainsi enfermés dans les boucles spéculatives d’une représentation chiffrée du monde, déconnectée de leur expérience concrète des tâches à accomplir. Bien avant la pandémie, les personnels hospitaliers se plaignaient ainsi de devoir « soigner les indicateurs plutôt que les malades ».
Olivier Abel : « Pour le capitalisme, une part de l’humanité est superflue »Cet enfoncement dans la déshumanisation se traduit par une augmentation considérable des affections psychiques au travail. Ces risques d’altération de la santé mentale n’épargnent pas les classes dirigeantes. Ne percevant plus le monde qu’à travers sa représentation chiffrée, elles perdent pied avec le réel et apparaissent de plus en plus « déconnectées » ou « hors sol ».
Le travail sous plateforme, ce qu’on appelle l’« ubérisation », entraîne une résurgence des liens d’allégeance. Est-ce une sorte de reféodalisation des rapports humains ?
La résurgence des liens d’allégeance est un phénomène général, également manifeste entre les entreprises d’une même chaîne de production, entre l’Union européenne et États membres ou entre États hégémoniques et leurs vassaux. Mais il est vrai que l’ubérisation en offre une manifestation « chimiquement pure ».
Derrière la propagande vantant la liberté supposée d’« autoentrepreneurs », c’est en effet la structure juridique du servage qui ressurgit avec le travail sous plateforme. En droit féodal, le serf n’était pas un salarié, mais le tenancier de la « tenure servile » que lui concédait son seigneur, moyennant redevance. C’est exactement la formule que cherchent à imposer les plateformes. Elles veulent bénéficier de l’activité de travailleurs qu’elles pilotent, contrôlent et le cas échéant « déconnectent », sans devoir assumer de responsabilité patronale, notamment contribuer au financement de la Sécurité sociale.
Une caractéristique importante de ces nouveaux liens d’allégeance est en effet de permettre à ceux qui contrôlent les réseaux d’informations et détiennent la réalité du pouvoir de s’exonérer de leurs responsabilités sociales et écologiques.
Comment libérer le travail qui repose sur des liens de subordination dans le salariat et sur des liens d’allégeance pour les travailleurs « ubérisés » ?
Concernant ces derniers, il y a des raisons de penser que le gouvernement français, comme l’ont déjà fait la plupart des pays européens et comme le propose la Commission de Bruxelles, devra se ranger derrière la jurisprudence, qui y reconnaît le plus souvent des salariés.
C’est la négociation de branche et elle seule qui permet de tirer vers le haut à la fois cette qualité et le pouvoir d’achat.
Quant au « pacte fordiste », qui avait consisté à échanger la soumission des salariés contre un minimum de sécurité économique, il a été depuis trente ans la cible des politiques néolibérales illustrées en France par les réformes dites El Khomri et Macron. Elles ont notamment cherché à émanciper les entreprises des conventions de branche en matière de salaires et à les engager ainsi dans une course à la baisse des rémunérations, au lieu de se concurrencer seulement sur la qualité de leurs produits. Car c’est la négociation de branche et elle seule qui permet de tirer ainsi vers le haut à la fois cette qualité et le pouvoir d’achat.
L’absurdité de ces réformes apparaît à l’heure où la nécessité d’une telle hausse fait consensus, de même que la suppression des comités d’hygiène et de sécurité s’est révélée une sottise à l’heure du Covid. Plutôt que de courir derrière le moins-disant social, il serait plus à propos, ainsi que le suggère votre question, de concevoir des réformes qui assurent aux travailleurs « la satisfaction de donner toute la mesure de leur habileté et de leurs connaissances et de contribuer le mieux au bien-être commun ».
Cet objectif était peut-être irréaliste lorsqu’il a été proclamé en 1944 dans la déclaration de Philadelphie, mais il est aujourd’hui à notre portée, à condition de mettre nos nouvelles machines intelligentes au service du bien-être et de la créativité des humains et de leurs milieux vitaux, au lieu de s’acharner à faire le contraire. Je mentionne dans ce petit livre quelques signes avant-coureurs de ce très vaste chantier de la liberté dans le travail et de la démocratie économique.
Vous appelez de vos vœux une « véritable mondialisation » pour contrer la globalisation, que vous qualifiez d’« anarcho-capitalisme » menaçant la paix. Comment définir et enclencher une vertueuse « mondialisation » ?
Animé par la foi religieuse en un processus historique de globalisation, l’anarcho-capitalisme tend à liquider la diversité des lois et des territoires pour les soumettre uniformément à l’« ordre spontané » d’un marché devenu total, censé abolir les solidarités et les frontières nationales et régir uniformément la planète. Pour répondre aux révoltes suscitées par ce processus, un ethno-capitalisme est aujourd’hui en plein essor, qui dirige la colère sociale vers des boucs émissaires, désignés par leur religion, leur nationalité ou leurs origines, et offre ainsi un mixte de néolibéralisme et d’identitarisme.
Florent Guénard : « L'égalité comme une nécessité historique »Pour s’extirper de cette double impasse, il faudrait distinguer globalisation et mondialisation. Le monde, au sens étymologique du terme, est le contraire de l’immonde ; c’est un milieu rendu habitable par le travail des hommes et le respect de leur écoumène (la relation des humains à leur milieu – NDLR). Une véritable politique de mondialisation consisterait à inventer des solidarités nouvelles entre des nations que la révolution numérique et la montée des périls écologiques rendent plus interdépendantes que jamais. Évitant les écueils de la globalisation et ceux des repliements identitaires, une telle politique ferait de la diversité des langues et des cultures une force, et non une entrave sur la voie d’une conception nouvelle de la justice au travail, qui associe l’égale dignité des êtres humains et la préservation et l’embellissement de la diversité de leurs milieux vitaux.
Par ailleurs, vous avez publié et préfacé une nouvelle édition des Lettres persanes de Montesquieu (2). Quelle est l’actualité de ce texte classique ?
Si j’ai noué une correspondance posthume avec Montesquieu à l’occasion du tricentenaire des Lettres persanes, c’est précisément parce qu’il est le seul philosophe des Lumières à avoir compris que la compréhension et le respect de la diversité des civilisations n’étaient pas un obstacle, mais bien au contraire une condition de l’émancipation des hommes par la raison. C’est aussi parce qu’il écrit dans une langue admirable, qui nous repose du globish en vigueur chez ceux qui aujourd’hui nous gouvernent.
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Législatives dans l'Oise. Nupes : Loïc Pen, en urgence à l'Assemblée nationale
ReportageSous un soleil éclatant, la caméra de l'Humanité a retrouvé le candidat Loïc Pen, pour une séquence de tractage au marché de Creil. Le médecin urgentiste est investi par la Nupes aux législatives, dans cette 7e circonscription de l'Oise.
"Ce serait bien, qu'enfin, les gens qui vivent les problèmes, essaient de les résoudre à l'Assemblée nationale /.../ on a une femme de chambre, un toubib, des infirmiers, un boulanger, un ouvrier qui vivent les choses et qui voient finalement comment on peut résoudre une partie des problématiques qu'on a dans nos vies professionnelles et quotidiennes" tient à préciser le candidat de la Nupes, dès notre arrivée au marché de Creil.
Loïc Pen fait partie de ces nouveaux visages de la Nupes, la Nouvelle Union populaire écologique et sociale, qui regroupe les principales formations de gauche qui ont fait le choix de l'union afin de peser à l'Assemblée nationale. Et pourtant, Loïc est loin d'être un novice en politique. Il milite depuis de nombreuses années au PCF et s'était déjà porté candidat aux élections législatives de 2012 dans cette même circonscription.
Médecin urgentiste au centre hospitalier Laënnec de Creil, situé dans l'ancien bassin sidérurgique de l'Oise, il a été particulièrement combatif pour défendre l'idée d'un véritable plan d'urgence pour l'hôpital public.
L'ancien chef de service des urgences est une figure de la lutte des personnels soignants et de la crise de l'hôpital. Il a également exercé en tant que chroniqueur vidéo pour l'Humanite.fr durant la crise sanitaire.
Une majorité à gauche
"L'objectif est de re-mobiliser les électeurs car la plupart ont bien pris conscience qu'ils ne veulent pas de Macron et ils commencent à avoir la perception que ces législatives peuvent donner une majorité à gauche" déclare le militant communiste.
Marie-France Boutroue, retraitée de Villers-Saint-Paul, une petite commune de la 7e circonscription, nous explique : "Ça demande énormément d'explications car les citoyens se retrouvent avec un seul candidat à gauche, de l'union populaire, donc ça perturbe les électeurs".
Conquérir cette circonscription
Sur cette terre de gauche, puisque les habitants de Creil ont placé Jean-Luc Mélenchon en tête au premier tour de la Présidentielle avec 56,13% des voix, l'ambition est claire : conquérir cette circonscription, acquise à la droite depuis 15 ans.
"Cette élection avec ce rassemblement est vécu comme un possible 3e tour pouvant donner une majorité de gauche au Parlement qui finalement changera réellement les choses. Pour la première fois et depuis longtemps, Il y a une dynamique et un véritable espoir qui se lève", précise Loïc Pen.
De vraies valeurs de gauche
Pour Karim Boukhachba, 2e maire adjoint de Creil, loïc Pen est l'homme de la situation : "Les habitants ont vu son travail pour mobiliser le personnel hospitalier mais aussi la population et aujourd'hui, il est identifié comme une personne qui va défendre de vraies valeurs de gauche à l'Assemblée nationale"
"On a un fort soutien des élus de cette circonscription, dont la sénatrice socialiste Laurence Rossignol, donc on s'appuie sur tous ces soutiens pour organiser des porte-à-porte, des rencontres publiques et des distributions de tracts. Le collectif de campagne se rassemble tous les soirs pour élaborer les thèmes à developper pour les semaines suivantes" souligne le médecin candidat.
"Je vous invite, tous mes amis de Creil, à voter pour Loïc Pen. Vous ne serez pas déçus, il va bien nous défendre à l'Assemblée nationale" lance avec un grand sourire en direction de notre caméra, David Koya Guetta, agent de sécurité et habitant de Creil.
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Chronique Vidéo. Les députés LaREM sont-ils des playmobils ?
EmissionCe qui nous intéresse dans cette vidéo, c’est de comprendre le rapport qu’entretient le macronisme avec le Parlement. Puisque l’enjeu pour Emmanuel Macron, c’est bien ça, de renouveler sa majorité pour être « tranquille ».
Aujourd’hui, on ne va pas parler remaniement. Et pour cause. A l’heure où on tourne, seule Elisabeth Borne a été nommée Première ministre. Mais si vous savez, la gauchiste qui a ouvert la SNCF à la concurrence et qui a rogné sur les indemnités d’un million de chômeurs. En tout cas, on a pas le reste du casting. Mais vous inquiétez pas, on y reviendra bien assez vite. Ne serait-ce que pour fêter certains départs…
Ce qui nous intéresse dans cette vidéo, c’est de comprendre le rapport qu’entretient le macronisme avec le parlement. Puisque l’enjeu pour Emmanuel Macron, c’est bien de renouveler sa majorité pour être « tranquille ».
Rappelons-le : le pouvoir législatif n'est pas supposé servir que de chambre d’enregistrement des désirs du pouvoir exécutif. Si on applique le strict principe de séparation des pouvoirs, qui est une condition de la démocratie et contribue à éviter l’arbitraire, c’est bien de le rappeler, le législatif est un pouvoir distinct.
Mais sous la Ve République, et surtout depuis le dernier quinquennat, le pouvoir législatif est devenu un supplétif de l’exécutif. Emmanue Macron a poussé le régime jusqu’à la caricature. Démonstration dans cette chronique vidéo.
Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Nous vous proposons, en quatre, cinq ou six minutes s'il le faut, de décrypter un élément de programme, des grandes promesses, des déclarations, des pratiques politiques... Et de voter en connaissance de cause !
L'Humanité
Chronique vidéo. Pourquoi la Nupes déchaîne les attaques
EmissionQui a peur de la grande méchante Nupes ? Et bien pêle-mêle, La République en marche, la droite, l’extrême droite, les philosophes qui s’autoproclament de la gauche républicaine, les socialistes anti-union…Ces derniers jours, on a vu les attaques se multiplier contre l’union de la gauche. Et dire qu’il y a moins d’un mois, l’électeur de gauche était la personne la plus aimée du pays, draguée à la fois par la Macronie et l’extrême droite parce qu’il pouvait faire basculer l’élection….
A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.
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«Le monde associatif n’est pas rancunier, il veut de la confiance»
EntretienLes associations espéraient un interlocuteur au gouvernement : raté. À l’heure où son principal réseau, le Mouvement associatif, repart en campagne pour renforcer le secteur, sa présidente, Claire Thoury, appelle à rompre avec le climat de défiance du précédent quinquennat.
Stéphane GuérardBaisse des dons de 30 % en 2021 par rapport à 2020. Diminution du bénévolat de 15 % sur la même période. Et aucun référent au gouvernement. Ces dernières semaines ont apporté leur lot de mauvaises nouvelles. Pas de quoi faire perdre son ton revendicatif au Mouvement associatif, principal réseau du secteur, nous explique sa présidente Claire Thoury.
En septembre dernier, vous aviez appelé les adhérents des associations à reprendre le chemin de structures fragilisées par deux années de crise sanitaire. Le mauvais indicateur de l’engagement bénévole vous inquiète-t-il ?
Le monde associatif a perdu des forces durant la crise Covid. Il est encore trop tôt pour savoir si la perte de bénévole est conjoncturelle ou structurelle car nous faisons face à deux phénomènes. Nous voyons des responsables d’association âgés, échaudés par la crise sanitaire ou en quête de temps pour eux, qui ont envie de passer la main. Ça ne date pas d’hier mais ça s’accélère. Dans le même temps, nous avons accueilli de plus en plus de nouveaux bénévoles, souvent jeunes, venus en nombre lors de la crise Covid pour faire vivre les solidarités. Mais leurs envies d’engagement, centrées sur une cause, une action, sont différentes de celles de leurs aînés. Parce qu’ils sont déjà dans la vie active ou parce qu’ils sont attachés à des actions concrètes, ponctuelles, ils ne veulent pas faire comme leurs aînés, pour qui il s’agissait d’abord de s’engager auprès d’une organisation, sans compter son temps.
Comment les associations s’adaptent-elles ?
On pourrait en rester à un discours critique et normatif sur le bon ou le mauvais engagement. On peut aussi se questionner sur les meilleures manières de leur faire une place. Comment faire évoluer les actions ? Quels épanouissements en retirer ? Répondre à ces questions, c’est renforcer le projet de l’association. Entre les aînés qui partent et les jeunes qui arrivent, ça bouscule tout le monde.
Économiquement, le monde associatif est-il sorti des turbulences de la crise Covid ?
Je le crois. En 2021, 65 000 associations ont été créées, ce qui est un bon chiffre. Quant aux 152 000 structures qui salarient au moins une personne, elles ne perdent plus d’emploi et recommencent à en créer. Cette situation demeure diverse selon les secteurs. Si le sanitaire et social ne s’est jamais arrêté ces deux dernières années, le sport, le tourisme ou la culture ont été fortement ralentis, voire arrêtés. Selon le dernier pointage d’ESS France, l’économie sociale et solidaire (ESS) a créé 3 % d’emplois en plus l’an dernier. Comme les associations représentent 80 % des emplois l’ESS, elles ne doivent pas y être pour rien.
Vous avez exprimé votre grande déception de voir la vie associative et l’ESS privées d’interlocuteur identifié au gouvernement. Espérez-vous de meilleures nouvelles pour les législatives ?
Pour nous, d’une élection à l’autre, le fil rouge demeure la confiance. La crise sanitaire a été hyperviolente pour les associations qui ont pourtant répondu présentes, de la distribution alimentaire au déploiement de la vaccination… Nous attendons un vrai plan de soutien aux associations, avec la promulgation d’une loi pluriannuelle de financements renforçant le fonds de la vie associative, réaffirmant le principe de la subvention. Nous demandons une stratégie nationale de l’engagement, qui assure les crédits en faveur du service civique, qui transforme l’exonération fiscale liée à l’adhésion à une association en crédit d’impôt…
Pourquoi parlez-vous de renouer la confiance ?
Les acteurs associatifs partagent le sentiment d’avoir été défiés par les pouvoirs publics. Le précédent quinquennat s’est ouvert sur la suppression des contrats aidés, sans consultation, et s’est achevé par l’imposition de la Contrat d’engagement républicain (dans la loi « séparatisme », ndlr) qui fait peser des risques sur la liberté d’action associative. Ce nouveau quinquennat ne peut continuer sur un tel manque de concertation. Quand des gens créent une association pour porter une action, une cause, c’est pour exprimer un besoin exprimé sur un territoire. Lorsque ces personnes tapent à la porte des pouvoirs publics, ce n’est pas pour se faire plaisir, mais pour alerter, proposer, discuter. C’est ça, l’utilité des corps intermédiaires. Mais nous ne sommes pas rancuniers. Nous envisageons une nouvelle relation de confiance avec les pouvoirs publics. Car nous sommes convaincus que l’association porte un modèle pertinent : il n’est pas lucratif, ne cherche pas à s’enrichir, ni ne verse de dividendes. L’association est lieu où l’on dépasse les désaccords personnels pour porter un intérêt commun.
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Gouvernement d’intérim
ÉditorialMaud Vergnol« Plus rien ne doit être comme avant », jurait la main sur le cœur Emmanuel Macron, au soir du premier tour de la présidentielle. On allait voir ce qu’on allait voir, sur le climat, le social… finalement livrés à un trio de technocrates dans un gouvernement Borne qui reconduit treize membres du précédent, incarnations de la maltraitance sociale, avec les postes clés laissés aux barons de la droite. Le locataire de l’Élysée jugeait aussi, fut un temps, qu’ « un ministre mis en examen doit démissionner ». Éric Dupond-Moretti, qui l’est depuis juillet 2021 pour « prise illégale d’intérêts », reste à son poste. Au ministère de l’Intérieur, Gérald Darmanin, encore visé par une enquête pour viol, continuera à diriger la lutte contre les violences sexuelles ! Quant à Damien Abad, l’ex-chef de la prétendue « opposition de droite », il est nommé ministre des Solidarités, en dépit d’un signalement pour des faits présumés de viol adressé à LaREM et LR.
Même la nomination de l’intellectuel Pap Ndiaye, livré sciemment en pâture à l’extrême droite, sonne désagréablement faux. Le penseur du racisme structurel, l’un des plus grands spécialistes français de la condition noire, des violences policières, qu’il n’a cessé d’éclairer avec brio, succède au chasseur de sorcières et sa croisade « anti-woke ». Comprendra qui voudra le cynique coup de billard à trois bandes du locataire de l’Élysée…
L’essentiel du projet Macron II est ailleurs, dans ce remarquable oxymore formulé par la nouvelle première ministre. Élisabeth Borne défend donc le recul de l’âge de départ à la retraite… pour « poursuivre le progrès social ». C’est beau comme du Macron, qui devrait aujourd’hui, lors du premier Conseil des ministres, donner la feuille de route de la casse sociale à venir : retraite à 65 ans, conditionnement du RSA à du travail gratuit, 10 milliards d’économies sur le dos des collectivités locales, nouvelle cure d’austérité quand l’État social s’effondre, que les services d’urgences ferment les uns après les autres…
Heureusement, pour la première fois depuis l’inversion du calendrier électoral, ce scénario n’a rien d’inéluctable. La Nupes rend possibles l’échec de Macron et l’espoir d’ouvrir une nouvelle page de progrès social, le vrai. Cet autre chemin est à portée de vote.
Élisabeth Borne défend le recul de l’âge de départ à la retraite… pour « poursuivre le progrès social ».
Gouvernement BorneEmmanuel MacronNupesLégislatives 2022 L'Humanité
Pap Ndiaye, la surprise qui déchaîne l’extrême droite
ActuNommé ministre de l’Éducation nationale, il semble être à l’opposé de Jean-Michel Blanquer. L’historien est depuis la cible d’un déferlement de haine et de propos racistes.
Diego Chauvet« I ndigéniste assumé », selon Marine Le Pen. « Militant racialiste et anti-flics », selon Jordan Bardella. Pour le porte-parole du RN, Julien Odoul, un « militant immigrationniste ». Pour Éric Zemmour, il va « déconstruire l’histoire de France »… Sitôt connue la nomination de Pap Ndiaye à la tête du ministère de l’Éducation nationale dans le nouveau gouvernement, l’extrême droite s’est déchaînée. Et elle n’est pas la seule. Certains membres de la droite LR ont tenu des propos de la même teneur. Ainsi, Éric Ciotti a fustigé un « adepte de l’islamo-gauchisme ». Directeur du musée de l’Histoire de l’immigration, historien spécialiste d’histoire sociale des États-Unis et des minorités, Pap Ndiaye a été la surprise et le principal « coup » politique d’Emmanuel Macron dans la composition du nouveau gouvernement d’Élisabeth Borne. Pour autant, s’il a été ciblé avec autant de véhémence par l’extrême droite, c’est bien en raison du champ de ses recherches, et par racisme. À gauche, malgré les critiques en règle contre la continuité qui s’instaure avec le quinquennat précédent, les leaders politiques sont plutôt montés en défense du nouveau ministre de l’Éducation nationale : « Une audace, la nomination d’un grand intellectuel, monsieur Pap Ndiaye », a ainsi twitté Jean-Luc Mélenchon, le 20 mai. « L’extrême droite reproche à Pap Ndiaye ses études sur le racisme en France, a également réagi le porte-parole du PCF, Ian Brossat. Sans réaliser sans doute que le déchaînement nauséabond de propos racistes qu’elle répand depuis 24 heures lui donne raison sur toute la ligne. » « Quelle nomination de ministre en France a suscité un tel immédiat déferlement de haine ? » a interrogé l’ancienne ministre de la culture Aurélie Filippetti.
couper l’herbe sous le pied à la gauche
Si la gauche est montée en défense face aux attaques racistes visant le nouveau ministre, elle n’en est pas moins critique sur son aventure dans le gouvernement macroniste. « Que va-t-il faire dans cette galère ? » juge ainsi Julien Bayou sur RMC, même s’il concède que l’on « peut se réjouir du désaveu cinglant pour Jean-Michel Blanquer ». C’est bien là que se situe le « coup » politique d’Emmanuel Macron. Avec Pap Ndiaye, il semble prendre un virage à 180 degrés, alors que Jean-Michel Blanquer était l’un des principaux agitateurs du débat politique autour de l’« islamo-gauchisme » à l’université. Pap Ndiaye change la donne en la matière, mais jusqu’où et dans quel but ? Probablement, pour la Macronie, celui de couper l’herbe sous le pied à la gauche avant les législatives en envoyant un signal à ses électeurs et en tentant de remédiatiser un affrontement avec l’extrême droite, plutôt que de débattre social et écologie avec la Nupes. Le piège risque de se retourner contre le nouveau ministre, qui devra suivre les instructions de l’Élysée et Matignon. À travers sa nomination, qui prend de court les milieux enseignants et universitaires, Emmanuel Macron tentera ainsi de faire avaler ses projets de privatisation de l’enseignement. Jean-Luc Mélenchon l’a souligné ce dimanche sur RTL : « Quand on entre dans un gouvernement, on applique la politique de ce gouvernement. (…) L’objectif, c’est la privatisation maximale de l’école, avec des établissements en compétition les uns avec les autres. »
Pap Ndiayeministère de l'Education NationaleGouvernement Borneracisme L'Humanité
Damien Abad, de l’opposition au ministère des Solidarités
ActuJusque-là patron des députés LR, le nouveau ministre les abandonne en rase campagne pour rejoindre la macronie.
Cyprien Caddeo« Je regrette qu’à l’infidélité s’ajoute l’inélégance de ce départ. C’est de l’opportunisme politique et électoral. Je n’aime pas quand on change d’équipe en cours de match. » Voilà ce que disait le patron des députés LR Damien Abad en février dernier, à propos du transfert d’Eric Woerth en Macronie. Et voilà pourtant le même Damien Abad qui franchit le pas à son tour et rejoint le gouvernement Borne, trois mois plus tard. Le député de l’Ain constitue la principale - la seule, en fait - « prise de guerre » de Macron dans ce nouveau gouvernement. Mais elle est loin d’être anecdotique, compte tenu du rôle de chef d’un groupe d’opposition qu’il tenait depuis 2019. Damien Abad ne mâchait d’ailleurs pas ses mots contre le chef de l’État, en janvier dernier, dénonçant sa « trumpisation » après ses propos sur les non-vaccinés qu’il fallait « emmerder » : « c’est un populisme froid et calculateur, le président a fait une rechute », disait-il alors.
Sans rancune donc. À 42 ans, Damien Abad est nommé ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées. Un dossier qui lui tient à cœur, lui-même étant atteint d’arthrogrypose, une maladie rare qui lui paralyse les articulations des bras. Cela ne l’a pas empêché de mener une solide carrière, élu plus jeune député européen de la délégation française, en 2009, à seulement 29 ans. En 2012, ils faisaient partie des députés UMP les moins farouchement opposés au mariage pour tous, aux côtés d’un certain Édouard Philippe. Candidat à sa réélection dans l’Ain, il devra ferrailler contre son ancienne famille politique, qui s’est empressée d’investir un autre candidat, Julien Martinez.
Gouvernement BornesolidaritéDamien Abad L'Humanité
Dupond-Moretti, poursuivi mais reconduit à la Justice
ActuLe garde des Sceaux, dont le ministère public de la CJR a demandé le renvoi devant la Cour le 10 mai pour des soupçons de «prises illégales d’intérêts», est maintenu dans ses fonctions.
Julia HamlaouiLes jours de mai se suivent mais ne se ressemblent pas vraiment pour Eric Dupond-Moretti. 10 mai : le ministère public de la Cour de justice de la République (CJR) annonce avoir requis son renvoi devant la Cour pour des soupçons de « prises illégales d’intérêts » dans le cadre de ses fonctions de Garde des sceaux. 22 mai : Emmanuel Macron et Élisabeth Borne décident malgré tout de le reconduire au ministère de la Justice. « Le piètre bilan d’un ministre en plein conflit d’intérêts n’aura pas empêché son maintien. Le monde judiciaire est évidemment dans l’incompréhension », commente le syndicat de la magistrature.
Eric Dupond-Moretti maintenu au poste de GDS. Le piètre bilan d'un ministre en plein conflit d'intérêts n'aura pas empêché son maintien. Le monde judiciaire est évidemment dans l'incompréhension. Mais en définitive, c'est surtout les justiciables qui en subiront les conséquences
— SMagistrature (@SMagistrature) May 20, 2022
Dès l’annonce du gouvernement Castex à l’été 2020, la nomination de l’avocat médiatique avait suscité la polémique du fait de son implication dans certains dossiers. Dans la foulée, des plaintes de syndicats de magistrats et de l’association anticorruption Anticor, dénonçant deux situations de conflit d’intérêts depuis son arrivée à la Chancellerie, sont déposées. Celles-ci donnent lieu à l’ouverture d’une information judiciaire. Au final, Eric Dupond-Moretti a été mis en examen en juillet 2021 mais n’avait pas démissionné pour autant. Deux de ses interventions en tant que ministre sont en cause. D’abord, le déclenchement d’une enquête le 31 juillet 2020 à l’encontre de trois magistrats du Parquet national financier qui avaient fait éplucher ses factures téléphoniques détaillées («fadettes») quand il était encore une star du barreau. Ensuite, l’engagement de la même procédure, le 18 septembre suivant, contre un juge d’instruction précédemment en fonction à Monaco qui avait mis en examen l’un de ses ex-clients et dont il avait fustigé les méthodes de « cow-boy ». Mais le tout semble ainsi ne poser aucun problème au chef de l’État.
Gouvernement Borneéric dupond-morettijustice L'Humanité
Direct remaniement. Les ministres du gouvernement Borne, les premières réactions
Le nouveau gouvernement d'Elisabeth Borne (retrouvez en lien les profils des différents ministres) :
- Bruno Le Maire reste à Bercy, au poste de ministre de l’économie et des finances, et de la souveraineté industrielle et numérique.
- Gérald Darmanin conserve son poste de ministre de l’intérieur.
- Catherine Colonna est nommée au ministère de l’Europe et des affaires étrangères. Elle remplace Jean-Yves Le Drian.
- Eric Dupond-Moretti reste au ministère de la justice.
- L’historien Pap Ndiaye est nommé ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse.
- Sébastien Lecornu est nommé ministre des armées. Il succède ainsi à Florence Parly.
- Brigitte Bourguignon est nommée ministre de la santé et de la prévention.
- Olivier Dussopt est nommé ministre du travail, du plein-emploi et de l’insertion. Il remplace Elisabeth Borne, qui dirige désormais le gouvernement.
- Rima Abdul Malak est nommée ministre de la culture. La conseillère culture d’Emmanuel Macron remplace Roselyne Bachelot.
- Sylvie Retailleau est nommée ministre de la recherche, de l’enseignement supérieur et de l’innovation.
- Amélie de Montchalin nommée ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des Territoires.
- Damien Abad est nommé ministre des solidarités, de l’autonomie et des personnes handicapées.
- Marc Fesneau est nommé ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire. Il succède ainsi à Julien Denormandie.
- Stanislas Guerini est nommé ministre de la fonction publique. Il prend la place d’Amélie de Montchalin.
- Yaël Braun-Pivet est nommée ministre des outre-mer.
- Agnès Pannier-Runacher est nommée ministre de la transition énergétique.
- Amélie Oudéa-Castéra est nommée ministre des sports et des Jeux olympiques.
- Olivier Véran est nommé ministre délégué chargé des relations avec le Parlement et de la vie démocratique.
- Gabriel Attal est nommé ministre délégué chargé des comptes publics.
- Franck Riester est nommé ministre chargé du commerce extérieur.
- Olivia Grégoire est nommée porte-parole du gouvernement. Elle succède à Gabriel Attal.
- Clément Beaune est nommé secrétaire d’Etat chargé de l’Europe.
Dans la partie "Contexte", accédez à des articles sélectionnés par la rédaction pour mieux comprendre tous les enjeux de ce moment politique.
L'Humanité
Bâtissons ensemble la fête de l’Humanité
Fabien Gay
A l’heure d’une concentration de grands médias, de la mainmise croissante des conglomérats du numérique qui développent leur emprise sur nos esprits et nos modes de vies, il est plus que nécessaire de continuer à défendre le pluralisme de l’information et le développement de notre groupe de presse indépendant, au service des intérêts populaires, de l’émancipation humaine, du progrès social et écologique.
Près de 120 ans après sa fondation, l’Humanité conserve son ambition de participer au débat d’idées, avec nos valeurs de justice et de progrès social et écologique, de paix, de féminisme, d’antiracisme en donnant à voir les luttes, les résistances mais aussi les possibles dans nos sociétés.
Nous sommes de toutes les batailles
Les équipes de l’Humanité ont été extrêmement mobilisées ces derniers mois. Alors que nous sortions à peine de la grave crise de la Covid-19, nos équipes ont travaillé d’arrache-pied pendant de longs mois pour vous proposer des nouvelles formules du quotidien et de l’Humanité Dimanche, devenue l’Humanité Magazine. Avec une équipe soudée dont le professionnalisme est reconnu de tous et toutes, nous avons réussi notre pari : celui de vous être encore plus utile, plus près des combats quotidiens, et donner à voir, du local à l’international, tous les combats émancipateurs et de transformation sociale.
Nous sommes de toutes les batailles. Mobilisés et utiles pour décrypter l’actualité avec la guerre en Ukraine et faire vivre la solidarité, nous avons récolté plus de 150 000 euros que nous avons reversé directement à notre partenaire du Secours populaire français pour des actions humanitaires efficaces en direction des réfugiés. Mobilisés et engagés pour suivre l’actualité de la campagne présidentielle comme des élections législatives qui se profilent. Mobilisés enfin pour continuer à nous développer, en étant utiles au monde du travail et de la création, en ouvrant nos colonnes aux luttes et aux analyses mais aussi par le biais d’événements et des colloques portant l’empreinte de l’Humanité.
Réussir cette formidable Fête populaire
Cependant, malgré tous ces efforts, notre situation reste fragile du fait d’éléments indépendants de notre volonté, qui viennent perturber notre développement et notre capacité d’innovation et d’investissement.
Aujourd’hui, nous connaissons une hausse de nombreux coûts comme l’impression, l’énergie, les transports et le routage… et surtout, le papier qui se raréfie et dont nous estimons, pour l’instant, à plus de 600 000 euros l’augmentation pour l’année.
Dans le même temps, nous faisons face à un nouveau défi dont nous avions déjà connaissance, celui du déménagement de la Fête de l’Humanité au cœur de l’Essonne. Les équipes de la Fête, du journal, les bâtisseurs et les bâtisseuses ont beaucoup œuvré ces derniers mois pour préparer et réussir cette formidable Fête populaire.
Toute l'actu de la Fête de l'Humanité 2022.
Les coûts sont importants là aussi : transports, navettes, mais aussi installations nouvelles sur un nouveau terrain, cachets des artistes… Une belle affiche artistique vous a déjà été dévoilée et d’autres noms viendront s’y ajouter en juin.
Nous sommes d’ores et déjà mis en difficulté pour bâtir la Fête de l’Humanité. Le bon de soutien à 35 euros est déjà disponible auprès des militant·e·s du journal. Nous invitons d’ailleurs, dès à présent, à prendre le maximum d’initiatives pour mobiliser le plus largement possible autour de vous.
Un appel à votre participation financière, à la solidarité
Dès lors, pour relever ces nouveaux défis, nous souhaitons nous tourner vers notre plus grande force : la communauté de nos lectrices et lecteurs.
Nous lançons une nouvelle souscription populaire dès à présent et ceci jusqu’à la prochaine Fête de l’Humanité, pour nous permettre de la construire dans les meilleures conditions et de respecter les conditions de notre plan de relance. Ces financements nous permettront d’honorer nos partenariats, de déployer au mieux nos objectifs et de vous être toujours plus utile en continuant à nous développer notamment sur le numérique.
C’est pour toutes ces raisons que nous en appelons à votre participation financière, à la solidarité des ami·e·s, abonné·e·s, lectrices et lecteurs. Dans le même temps, nous lançons une grande opération d’abonnement à nos journaux. Il est indispensable de développer la lecture et l’abonnement pour comprendre, analyser, se forger une opinion pour être armés dans la bataille idéologique que mènent les droites et les extrêmes-droite. Ensemble, relevons ce défi.
Pour participer Remplissez ce bulletin et envoyez-le accompagné de votre chèque libellé à l’ordre de Presse et pluralisme - Souscription Fête de l’Humanité à l’adresse :
Directeur de l’Humanité - Souscription pour bâtir la Fête de l’Humanité, 5, Rue Pleyel, 93528 Saint-Denis Cedex
Téléchargez ce bulletin de souscription au format PDF.
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Agnès Pannier-Runacher, de l’industrie à la transition énergétique
ActuCelle qui vantait les «bonnes affaires» à faire en Bourse au début de la pandémie hérite de la transition énergétique.
Cyprien CaddeoExit les profils « écologistes » type Nicolas Hulot ou Barbara Pompili. C’est Agnès Pannier-Runacher, anciennement à l’Industrie, qui hérite de la transition énergétique, qui devrait inclure les transports et le logement. Fidèle du président, cette dernière admettait avoir une « culture politique presque nulle » avant son engagement à En Marche.
La « magie » des trois huit à l’usine
Pour la culture écologique, ce n’est guère mieux : peu loquace sur le sujet, elle s’est surtout illustrée au gouvernement durant le krach boursier de mars 2020, en pleine pandémie, déclarant : « c’est plutôt le moment de faire des bonnes affaires en Bourse aujourd’hui ». Puis, en octobre 2021, lorsqu’elle louait la « magie » ressentie quand on fait les trois huit à l’usine…
Direct remaniement. Les ministres du gouvernement Borne, les premières réactionsGouvernement Borneagnès pannier-runachertransition énergétique L'Humanité
Sans rien de vert, Amélie de Montchalin atterrit à la Transition écologique
ActuL’ex-ministre de la Fonction publique, issue de l’UMP, hérite de l’une des «priorités» affichées par Emmanuel Macron.
Cyprien CaddeoElle vient de l’UMP, a travaillé chez l’assureur Axa, a conçu en partie le programme économique d’Alain Juppé en 2016 et considère que le traité de libre-échange avec le Mercosur, potentielle catastrophe écologique, est en soi un « bon accord ».
Direct remaniement. Les ministres du gouvernement Borne, les premières réactionsL’ex-ministre de la Fonction publique Amélie de Montchalin n’a rien d’une « verte » mais elle est la nouvelle ministre de la Transition écologique. Ou du moins, d’une partie du ministère car, conformément à la promesse de campagne d’Emmanuel Macron, ce portefeuille est scindé en deux, avec la création d’un ministère de la Transition énergétique. Et les deux ministères seront directement liés à Matignon, car la première ministre est aussi en charge de la « Planification écologique et énergétique ».
Crash test en vue
Issue du monde de l’entreprise, macroniste pur jus, elle en est aussi une des plus fidèles lieutenantes du président de la République. Sa nomination à ce poste, alors qu’on ne l’a jamais vraiment entendu s’intéresser ou porter des sujets relatifs à l’écologie, rompt avec le précédent quinquennat.
Jusqu’ici, Emmanuel Macron avait cherché à rallier des profils issus des Verts, comme Nicolas Hulot, François de Rugy, ou Barbara Pompili. À noter qu’Amélie de Montchalin passera un crash test aux législatives, dans la sixième « circo » de l’Essonne, où elle avait gagné en 2017.
Gouvernement BorneTransition écologique L'Humanité
L’éternel retour de Copi
ChroniqueJean-Pierre LéonardiniThibaud Croisy a mis en scène l’Homosexuel ou la difficulté de s’exprimer, pièce écrite par Copi en 1971 (1). Cela fait cinquante ans, et pas une ride. Il émane encore de ce texte lapidaire, tout de cruelle innocence, un parfum de jeunesse intempestive. La scène se passe dans un pays froid, on songe à la Russie. Il sera fait allusion à des loups, à des cosaques, à des traîneaux. Autour d’Irina (Helena de Laurens), belle jeune fille aboulique, objet d’amour inatteignable, se meuvent d’insolites figures. Il y a Madre, sa génitrice supposée (Frédéric Leidgens), Madame Garbo (Emmanuelle Lafon) qui enseigne le piano, l’officier Garbenko (Arnaud Jolibois Bichon) et le général Pouchkine (Jacques Pieiller). Ce petit monde théâtral d’ironie parodique (on parle aussi d’un « docteur Feydeau ») se transforme à vue en un étrange collectif désirant où le genre, comme on dit, en voit de toutes les couleurs. Des sujets supposés féminins sont des hommes repentis. Ils avoueront s’être métamorphosés. Une logique folle irrigue l’œuvre, striée par un flux de fantasmes tragico-drolatiques, portés par de coupantes répliques sans cesse aux confins de l’imprévisible.
Copi (né à Buenos Aires en 1939, mort du sida à Paris en 1987), qu’on revoit en jeune homme maigre aux multiples talents, savait apparaître en scène en toute excentricité. Jadis et naguère, Savary, Lavelli, Arias et Marcial Di Fonzo Bo ont tour à tour illustré son théâtre, du côté de la fantasmagorie psychédélique. Thibaud Croisy opte pour l’épure, sur une aire de jeux quasiment sans points d’appui. L’étrangeté naît de postures, de gestes inattendus (voir Frédéric Leidgens, mère au crâne rasé, Jacques Pieiller virevoltant en Mandrake le magicien) et de silences savamment calculés. Entrées et sorties s’effectuent en fond de scène par un couloir au pied d’un mur textile qu’on dirait de glace noire (scénographie de Sallahdyn Khatir), sous des lumières d’entre chien et loup (Caty Olive). Thibaud Croisy, ressuscitant Copi, le traite à juste titre comme le classique qu’il est désormais.
La chronique théâtrale de Jean-Pierre Léonardini L'Humanité
La rupture de travail aux torts de l’employeur
ChroniqueChristophe VigneauAvocat du barreau de Paris
Le mécanisme de la résiliation judiciaire permet à un salarié de saisir le conseil de prud’hommes d’une demande de rupture de son contrat de travail aux torts de l’employeur. En cas de manquement grave retenu à l’encontre de celui-ci, le juge prononcera la résiliation du contrat de travail, qui prendra les effets d’un licenciement sans cause réelle et sérieuse, voire nul selon les griefs retenus, avec les indemnités afférentes. La Cour de cassation développe sur ce sujet une jurisprudence assez exigeante dès lors qu’il s’agit de reconnaître le manquement grave de l’employeur, lui rendant ainsi imputable la rupture du contrat de travail.
Le conseil de prud’hommes de Meaux n’a pourtant pas hésité à prononcer cette résiliation judiciaire du contrat de travail dans une affaire concernant une salariée victime de harcèlement moral matérialisé par une surcharge de travail et un management autoritaire.
La salariée, responsable ressources humaines, devait connaître en effet, après douze ans au sein de la société, un changement radical de ses conditions de travail à l’occasion de la fermeture de l’usine et de l’arrivée d’un nouveau directeur aux méthodes qualifiées par le jugement de « brutales ». Non seulement sa charge de travail et ses responsabilités devaient considérablement augmenter et cela sans soutien de sa hiérarchie, mais elle devait subir les crises d’autoritarisme et l’absence de ménagement du nouveau directeur.
Elle finira par s’effondrer sur son lieu de travail, ce qui nécessitera une hospitalisation de six jours suivie d’un arrêt de travail de vingt jours. Ce malaise sera reconnu comme un accident de travail par décision de justice.
L’intérêt de cette décision du 14 avril 2022, rendue en formation paritaire par le conseil de prud’hommes de Meaux, est de montrer qu’une surcharge de travail associée à un management brutal, voire vexatoire, justifie une résiliation judiciaire du contrat de travail aux torts de l’employeur.
Défendue par maître Hervé Tourniquet, la salariée obtiendra des dommages et intérêts pour harcèlement moral mais aussi pour manquement à l’obligation de sécurité, ainsi qu’une indemnité pour licenciement nul.
La demande de résiliation du contrat de travail de la salariée, ainsi justifiée au regard du harcèlement moral subi, prend les effets d’un licenciement non pas sans cause réelle et sérieuse mais nul, entraînant la mise à l’écart du barème d’indemnisation, souvent dénommé barème Macron, dont la Cour de cassation vient récemment d’affirmer la légalité au regard des textes internationaux.
Chronique juridique L'Humanité
Bye-bye Baby
ChroniqueAudrey VernonJe crois qu’on voit enfin le bout de la mondialisation heureuse, de la croissance, de la civilisation industrielle… Je crois.
Et puis, je repense à un poème de Louise Michel qui disait, autour de 1900 : « On en voit enfin le bout ! C’est la quille les gars ! » Enfin, ça c’est la version de mon souvenir… Elle écrit : « La société humaine n’en a plus pour longtemps de ces guerres qui ne servent qu’à ses ennemis, ses maîtres : nul ne peut empêcher le soleil de demain de succéder à notre nuit. » Lol.
« Soyez tranquille, elle va finir. Elle se meurt la vieille ogresse qui boit le sang humain depuis les commencements pour faire durer son existence maudite. » MDR
Mais, cette fois-ci, je crois que ça y est : mon fiancé est rentré en disant : « Y a plus de moutarde nulle part ! »
J’ai essayé de ne pas avoir l’air de m’en foutre complètement afin de compatir avec son désarroi… J’aurai été plus joyeuse s’il m’avait dit « Y a plus de réseau ! » mais ça viendra… cette semaine. J’ai donc décidé de partager avec vous une liste que je mets à jour assez souvent (avec celle de mes acteurs et actrices préférés dans l’ordre) de ce qui me manquera le plus dans la société industrielle…
Ce qui me manquera :
Les douches brûlantes (n° 1), les nounours en guimauve au chocolat Cémoi, l’Eludril Gé, le Doliprane 1000/le Fervex, ma couette en laine, mon téléphone fixe, la radio (même si France Inter n’arrête pas de dire que Macron et la majorité sont de gauche), le train, les vélos, le cinéma, les LIVRES.
Ce qui ne me manquera pas du tout :
Les frigos ouverts dans les supermarchés, les écrans publicitaires, les téléphones portables et les smartphones. Internet. Les surgelés, le plastique, la décoration d’intérieur, les SUV (toutes les voitures individuelles d’ailleurs, sauf celles des pompiers), les autoroutes, les zones industrielles et commerciales, les ZAC… Les hôtels Ibis (tous les hôtels du groupe Accor), les magasins Hema (c’est arbitraire mais ça me fout le cafard), les restos Léon de Bruxelles qui imitent une maison flamande. Les LIVRES : je les mets dans les deux catégories, car je suis en train de développer une théorie sur la supériorité de la civilisation orale sur la civilisation écrite. Je crois que la civilisation écrite permet de transmettre les formules chimiques ou la recette de la bombe atomique, les plans. Je crois que c’est l’écriture qui détruit la planète. Oralement, on ne peut transmettre que des choses simples, compréhensibles.
Si on revenait à l’oralité, aux légendes, tout irait mieux : il y aurait encore des oiseaux, des insectes et on chanterait toute la journée… Fin de ma théorie : « La civilisation écrite ne transmet que des conneries. »
Si un éditeur (la Fabrique, Les liens qui libèrent ou Garnier Flammarion) est intéressé par ce travail profond et ambitieux, je suis capable de le développer sur 450 pages, n’hésitez pas à écrire au journal qui transmettra.
J’ai déjà le titre : « Comment c’était nul, la civilisation écrite ! »
Voilà ma liste. N’hésitez pas à m’envoyer la vôtre…
Carte blanche à Audrey Vernon L'Humanité
À Montargis, le collectif Ibiza se jette à l’eau pour la Nupes
ActuCampagne L’Humanité a décidé de suivre la confrontation entre Bruno Nottin et l’ex-ministre de l’Éducation nationale, à Montargis, dans le Loiret. Vendredi, un groupe d’activistes anti-Blanquer est venu prêter main-forte à la campagne du candidat de la Nupes.
Olivier ChartrainMontargis (Loiret), envoyé spécial.
Une petite foule s’est rassemblée sur les gradins qui bordent le canal de Briare, en plein cœur de Montargis, pour le meeting de Bruno Nottin, candidat PCF-Nupes pour les législatives. Et soudain, devant eux surgit… Jean-Michel Blanquer lui-même ! Le ministre défroqué – au sens littéral du terme puisque sous sa veste de costume il porte un simple caleçon de bain – toise le public avec mépris puis lance un tonitruant : « Bonsoir les gauchistes ! » Et tout le monde éclate de rire. Car tous savent déjà que ce Blanquer-là est en réalité « Jean-Michel Planquer », ou Nour Durand-Raucher dans la vraie vie, conseiller EELV de Paris mais surtout parfait sosie du vrai Blanquer et âme du collectif Ibiza. Ce groupe informel de militants s’est fait connaître en dansant en maillot de bain en plein mois de janvier sous les fenêtres du ministère de l’Éducation nationale, afin de dénoncer ce ministre en vacances à Ibiza à la veille d’une rentrée sous la menace d’une nouvelle vague de Covid.
Le vendredi 27 mai, ils sont arrivés à une dizaine à la gare de Montargis pour mobiliser autour la campagne de la Nupes contre le candidat Blanquer, directement parachuté depuis l’Élysée. Direction le lac de Châlette-sur-Loing, tout proche, pour une baignade collective – vrai-faux ministre en tête – et une réunion rapide sur une table de pique-nique. L’argent réuni grâce à une cagnotte a servi à imprimer un millier de tracts avec, au recto, le portrait de « Jean-Michel Planquer » et, au verso, le vrai bilan du vrai Blanquer : 7 500 suppressions de postes de professeurs en cinq ans, triplement des démissions, salaires inférieurs de 20 % à la moyenne des enseignants dans l’OCDE, catastrophique réforme du bac, Parcoursup…
Entre ces activistes essentiellement parisiens et les militants locaux, on se regarde un peu, mi-amusés, mi-étonnés, mais la sauce prend. Joanna, aide-soignante non loin de là, pose l’ambiance dans la circonscription : « Benoît Digeon (le maire LR de Montargis – NDLR) est un ancien commerçant, il a fait poser une guirlande à 43 000 euros dans la principale rue du centre-ville. Imagine ce qu’on aurait pu faire avec cet argent pour les habitants des quartiers populaires de Chautemps ou de la Chaussée… où il ne va jamais ! » Mais trêve de discussion, il faut passer à l’action. La troupe s’ébranle vers le cœur de ville, enfile maillots de bain et colliers de fleurs à la terrasse d’un café, sous les regards interloqués des clients, puis envahit la rue avec une sono tonitruante qui diffuse une version électro de Vamos a la playa.
« Je n’ai pas envie qu’il casse la circonscription ! »
Un dispositif qui ne suffit pas à détromper certains passants, comme ce couple persuadé d’avoir croisé le vrai Jean-Michel Blanquer, après que le faux a pris la pose devant… la vraie permanence – fermée – de l’ancien ministre. Alicia, elle, sait parfaitement pourquoi elle est là : « Blanquer a cassé l’école pendant cinq ans, explique cette professeure des écoles et militante à SUD éducation. Je n’ai pas envie qu’il casse la circonscription ! » Marie, enseignante elle aussi, est carrément venue tout exprès de l’Essonne : « Il faut dénoncer son bilan pitoyable, ce qu’il a fait au service public. Il était temps qu’il s’en aille, et je serais très contente qu’il n’y ait pas de suite à son histoire ! » « Tous les enseignants de France regardent Montargis et attendent la sanction de Blanquer ! » résume Ian Brossat, porte-parole du candidat Fabien Roussel à la présidentielle, lors du meeting.
« Nous sommes forts parce que nos adversaires reprennent les batailles que nous menons depuis des années », lance à son tour Bruno Nottin. Comme celle de la construction d’un IUT dans ce territoire sans enseignement supérieur. Ou celle d’un centre de santé, alors que les habitants doivent se débrouiller avec une petite dizaine de médecins : « À Montargis, on le demande depuis douze ans ; à Châlette, on l’a fait ! » tonne le candidat. Sa suppléante, Francine Phesor, connaît bien le sujet : aide-soignante et adjointe chargée de la santé au sein de la municipalité communiste de Châlette, elle nous précise que le centre municipal de santé, ouvert fin 2017, reçoit désormais « 5 000 patients par an, dont plus de la moitié (53 %) ne vient pas de Châlette mais du reste de l’agglomération. »
Dans cette circonscription qui a toujours été à droite, « nous avons une fenêtre », estime Bruno Nottin. Ce qu’est venu confirmer un sondage Ifop pour le JDD, paru dimanche : derrière le candidat RN, en tête avec 28 %, Blanquer (23 %) et Nottin (22 %) s’y tiendraient dans un mouchoir de poche – avec, au vu de cette journée de vendredi, des dynamiques bien différentes. Qui sait ce qui se passerait le 19 juin si le candidat de la gauche enfin rassemblée affrontait, selon ses propres termes, « l’imposture sociale » du RN ?
Législatives 2022montargisjean-michel blanquerNupes L'Humanité
Mathilde Panot : « Nous avons besoin de majorités populaires »
EntretienL’invité du lundi. Chaque semaine, l’Humanité ouvre ses colonnes à un responsable de l’un des partis qui composent la Nupes. Aujourd’hui, Mathilde Panot, présidente sortante du groupe des députés FI, table, en cas de victoire en juin, sur la « reparlementarisation » du régime, appuyée par des mobilisations.
Diego ChauvetL’accord basé sur un programme de gouvernement signé par les formations de gauche est un gage de victoire et de recomposition politique en profondeur, selon l’insoumise Mathilde Panot. Une telle majorité, estime-t-elle, changerait la nature du régime, redonnant le premier rôle au Parlement, y compris de par les nuances qui subsistent entre les composantes de la Nupes.
Vous comptez « reparlementariser » la Ve République. Comment envisagez-vous cette bataille ?
Le résultat de la présidentielle nous a donné une responsabilité particulière. Les urnes ont tranché en faveur d’un programme de rupture, et c’est sur cette base que nous avons entamé des négociations avec les autres forces politiques. Elles ont abouti à un programme de gouvernement comptant 650 mesures. Les désaccords qui subsistent entre nous sont renvoyés vers l’Assemblée nationale, en assumant de mettre de la VIe République dans la Ve. Si nous l’emportons et que Jean-Luc Mélenchon devient premier ministre, à la tête d’un gouvernement représentatif de la Nupes, notre régime ressemblera davantage à un régime parlementaire. Bien entendu, la Nupes, ce n’est pas que cela. Son parlement se réunit pour la première fois ce lundi, et il rassemble des personnalités artistiques, syndicales, politiques et intellectuelles qui forment ensemble cette Nouvelle Union populaire.
Quel doit être son rôle à vos yeux ?
Pendant la campagne, il participera à des actions dans les circonscriptions. Nous voulons une campagne nationale. Il y aura des tribunes, des actions communes dans des domaines divers tels que les hôpitaux en danger ou des actions de grève comme à la RATP… Ensuite, il sera appelé à prendre des décisions. Si nous sommes au gouvernement après les législatives, le pays restera malgré tout divisé en trois blocs : extrême droite, extrême marché, bloc populaire. Nous n’échapperons pas à cette logique, et pour chacun des débats que nous mènerons, nous allons devoir construire des majorités populaires. Nous devrons donc nous appuyer sur des mouvements très forts. En 1936, les conquêtes sociales ne se sont pas réalisées uniquement parce que le Front populaire avait remporté les élections. Elles sont aussi le résultat de deux mois de grèves immenses. Construire des majorités, ça passe par des campagnes autour de grandes idées. Nous avons besoin d’une mobilisation forte de la société, et le parlement de la Nupes y aidera.
Si vous êtes majoritaire, vous aurez face à vous Emmanuel Macron, prêt à utiliser tous les pouvoirs que lui donne la Constitution, ainsi que tous ses soutiens dans les milieux économiques et financiers. Comment comptez-vous faire face ?
On vit un moment historique : deux heures après la réélection d’Emmanuel Macron, les sondages mesuraient déjà que 68 % des Français souhaitaient une cohabitation. Il est vrai que Macron et le monde de la finance ne se laisseront pas faire facilement pour autant si nous sommes majoritaires. Si le président de la République empêchait le gouvernement de faire ce pour quoi il a été élu, l’Assemblée nationale trancherait. Le premier ministre peut organiser des débats au titre de l’article 50-1, ce qui permet de faire voter les députés et de donner une légitimité au gouvernement pour avancer. Le référendum d’initiative citoyenne qui est dans notre programme sera également un outil. Il nous faudra de toute façon être inventif. Dans tous les cas, à partir du moment où nous disposerions d’une majorité, il serait compliqué pour le président de la République de dérouler son propre programme.
Comment envisagez-vous cet « intergroupe » entre les différents députés de la Nupes ?
Il s’agira de réunions régulières entre les différents présidents de groupe qui permettront d’examiner les textes à l’ordre du jour du gouvernement, mais aussi d’élaborer des propositions de loi. Il servira également à conduire des discussions politiques, car nous avons encore des points de désaccord. Nous en débattrons, car l’intergroupe n’est en rien une dilution des forces politiques. Au contraire, si nous assumons la reparlementarisation du régime, alors il faut assumer des désaccords entre les composantes de notre rassemblement, quitte à les trancher par le vote au sein de l’Hémicycle. C’est une autre façon de redonner ses lettres de noblesse à l’Assemblée nationale.
Ces « nuances » entre forces de gauche ne risquent-elles pas de revenir au premier plan passé la campagne ?
Le Parti socialiste tourne la page des années François Hollande. Il est d’accord pour abroger la loi El Khomri. C’est presque un nouveau Parti socialiste aujourd’hui. L’ensemble des forces de gauche s’accorde sur la désobéissance aux traités européens. C’est une clarification importante et une victoire idéologique très forte. Est-ce que tout est réglé pour autant ? Non. Mais nous avons accéléré une recomposition politique qui aurait eu lieu dans tous les cas. Elle se prolongera donc au-delà des législatives. Avec le PCF, c’est le plus facile. Durant cinq ans, nous avons travaillé ensemble à l’Assemblée nationale sur de nombreux sujets. Le travail commun d’intergroupe se fait déjà en réalité, et il continuera.
Les candidatures dissidentes vous inquiètent-elles ?
Il n’en existe pas tant que ça. Et il faut les mettre en balance avec la portée historique de ce que l’on est en train de construire. Jamais aucun accord n’a porté sur 100 % des circonscriptions. Même en 1936 il ne s’agissait que d’accords partiels. Localement, cela peut parfois compromettre la victoire. Mais l’accord national est plutôt respecté, ce qui nous conforte dans l’idée que nous pouvons gagner. Le niveau de l’abstention sera, lui, en revanche déterminant.
Que redoutez-vous en cas de défaite le 19 juin ?
Si nous n’y arrivons pas, de nouveaux épisodes de colère, comme celui des gilets jaunes, risquent d’éclater. Entre les 10 millions de personnes sous le seuil de pauvreté, les 12 millions qui ont froid chez elles, les 7 millions de privés d’emploi et l’augmentation des prix, les ingrédients sont réunis pour une explosion. Nous, nous jouerons notre rôle d’opposants, de proposants. Mais la dynamique de la présidentielle n’est pas terminée, et il est encore possible de tout changer dans le pays. C’est ce qui va motiver les gens à retourner aux urnes.
mathilde panotNupesLégislatives 2022 L'Humanité
Louis Boyard à l’épreuve des législatives
Un jour avecDevenu militant associatif presque par hasard, l’ex-président du syndicat lycéen UNL se lance pour la Nupes à la conquête de la troisième circonscription du Val-de-Marne.
Camille BauerLouis Boyard n’est pas du genre à laisser de côté son enthousiasme. « Beaucoup de gens ont perdu espoir. Mais moi, je suis confiant. De toute façon, le réchauffement climatique va nous obliger à tout repenser. Je ne dis pas ça par pessimisme mais, au contraire, parce que ça va nous contraindre à sortir du capitalisme, à redéployer les services publics », explique-t-il, volubile. Joues rondes, mèche blonde, tête d’ange, le candidat de la Nupes dans la troisième circonscription du Val-de-Marne croit à sa victoire, comme à celle de la gauche aux législatives. « Nous sommes les seuls à répondre aux enjeux de l’avenir », affirme-t-il.
Cette circonscription où il a grandi, il en parle avec le même enthousiasme. Ce jour-là, il sort d’une rencontre avec la CGT cheminots, avec qui il a discuté des moyens de redonner vie à la gare de Villeneuve-Triage, autrefois premier centre de France, démantelé peu à peu par la privatisation de la SNCF. « Moi, je veux être député, et ils m’amènent sur un plateau un plan tout fait pour relancer l’activité », se réjouit-il. Il multiplie les visites de terrain, parle des gens qu’il croise dans sa campagne, du secteur associatif vibrant qu’il connaît bien, de tous ces acteurs motivés qui portent l’envie de changement. « Jusque-là, regrette-t-il, Villeneuve-le-Roi n’a servi que de marchepied à des notables », en référence à ses adversaires, Didier Gonzales, le candidat LR, « maire depuis vingt ans, mais qui a l’audace de nous dire qu’il va tout changer », et Laurent Saint-Martin, l’actuel député passé du PS à LaREM, « qui en tant que rapporteur du budget a accompagné la baisse de moyens des services publics dont la circonscription, pourtant, a tellement besoin, à commencer par la commune de Villeneuve-Saint-Georges, la plus pauvre du département ».
« il faut occuper le terrain »
Entrer en politique n’a pas été une évidence pour le militant associatif et syndical, qui a longtemps dirigé l’Union nationale des lycéens. « Être candidat aux législatives, ce n’est pas le rêve de ma vie, mais avoir été investi par la Nupes, c’est une fierté », insiste le jeune homme. Malgré ses 21 ans, il se sent armé pour le travail parlementaire. « Comme dirigeant lycéen, ce que j’avais à faire, c’était de comprendre les réformes et de les expliquer, pour les rendre compréhensibles », rappelle-t-il. La virulence des débats ne fait pas peur, non plus, à celui qui a été un temps la voix de gauche sur TPMP, l’émission de Cyril Hanouna. Une incursion où il a appris à se battre en milieu hostile et qu’il défend aujourd’hui. « Ce sont les classes populaires qui regardent ces émissions. C’est important de défendre des causes dans ces émissions nationales où nos idées ne sont pas acquises. Il faut occuper le terrain », dit-il.
Louis Boyard n’aime pas qu’on évoque son âge. Il refuse d’en faire un argument. « Ce n’est pas parce que je suis jeune que les gens vont voter pour moi, mais parce que je parle du système et que j’y suis confronté », explique-t-il. Il cite son expérience de l’inégalité face à ceux qui n’ont pas besoin de travailler pour payer leurs études, ou celle des arnaques de l’autoentrepreneuriat, partagé avec des centaines de milliers de jeunes.
expérience de l’injustice
Dès le départ, l’expérience vécue de l’injustice a poussé ce fils d’un cheminot et d’une mère anglaise multipliant les petits boulots à entrer dans l’arène publique. Son milieu familial n’était « pas particulièrement politisé », mais lui se sent poussé à l’action en 2016, par la chute d’un bloc d’amiante au lycée Georges-Brassens de Villeneuve-le-Roi, où il effectue sa scolarité. La catastrophe s’ajoute aux conditions d’études lamentables dans cet établissement situé à proximité des pistes d’atterrissage et d’une décharge, qui affiche des taux de mercure et de benzène élevés. « Et je vous passe les rats et les champignons ! précise-t-il. On a vraiment senti qu’on était des lycéens de seconde zone. Une situation comme ça, ça vous politise. » Face à l’inertie des autorités locales, qui promettent des travaux dans sept ans, il fait partie, avec d’autres membres de la communauté éducative, de ceux qui occupent le lycée pendant des mois, jusqu’à obtenir une promesse de reconstruction.
S’il a foi dans la victoire, le militant associatif reste méfiant vis-à-vis des professionnels de la politique. Rester en poste des années n’est pas une option. Étudiant en droit, il se voit déjà avocat au pénal, notamment « parce qu’on voit se faire traîner au tribunal des gens qui ne devraient pas y être ». Son modèle, c’est Paul Vergès, « pour ses plaidoiries magiques mais aussi pour son engagement ». Une manière de continuer le combat avec d’autres armes. « Faire ce métier, dit-il, c’est encore une façon d’être militant. »
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Législatives. La Nupes lance son parlement de campagne
ActuÉlections. L’instance de la Nouvelle union populaire écologique et sociale se réunira lundi 30 mai. Un organe qui se veut une « boîte à outils » à disposition des candidats de l’alliance de gauche, à 14 jours du scrutin.
Naïm SakhiLe dernier étage de la fusée Nupes est sur le point d’être lancé. Lundi soir, le parlement de la Nouvelle union populaire écologique et sociale se réunira à Paris. « L’idée est de rassembler ceux qui luttent pour un autre monde dans leurs entreprises, dans la rue, dans leur université, dans leurs bouquins… », explique Aurélie Trouvé.
Une « boîte à outils »
L’ancienne porte-parole d’Attac en sera la présidente, épaulée par les insoumis Manon Aubry et Eric Coquerel, de Corinne Narassiguin (PS), d’Éliane Assassi (PCF) et de Marie Toussaint (EELV) et Sophie Taillé-Polian (Génération.s) pour le pôle écologiste. Une fonction que l’intéressée a déjà occupée durant la campagne de Jean-Luc Mélenchon. Mais à la différence de l’échéance présidentielle, « le travail sur le programme est déjà réalisé, l’objectif est désormais d’être pleinement en campagne », note la vice-présidente socialiste. Concrètement, à 14 jours du scrutin, ce parlement se veut une « boîte à outils » pour les prétendants de la Nupes, assure Éliane Assassi (PCF), qui pourront notamment interpeller les personnalités membres pour les convier à des initiatives de campagne.
« La diversité de la gauche dans son incarnation »
En plus des 300 membres du parlement lancé durant de la campagne du leader des insoumis, qui comprenait à parts égales des membres issus de la FI et des acteurs de la société civile, cette nouvelle instance ambitionne de s’élargir à 200 nouveaux acteurs politiques, syndicaux, associatifs et universitaires. « Cette interconnexion reconnaît la diversité de la gauche dans son incarnation. Les formations politiques, les syndicats, les associations, les mouvements citoyens se nourrissent des réflexions des uns et des autres », mesure Corinne Narassiguin.
« Respecter l’autonomie de chacune des formations politiques »
Dans le laps de temps qu’il reste avant le scrutin législatif, un groupe d’animation aura pour tâche de produire, avec les personnalités membres, des notes et tribunes « mettant en valeurs les pans du programme de la Nupes », poursuit la socialiste. D’ores et déjà, selon Aurélie Trouvé, celui-ci est « appuyé » par une quarantaine d’économistes. « Un moyen de bâtir l’hégémonie culturelle dont parlait Gramsci, en sortant de nos cercles politiques habituels, pour s’alimenter de ce que font les gens en dehors des partis », explique la présidente du parlement . « Une habitude que j’ai de longue date comme présidente de groupe », rappelle d’ailleurs la sénatrice communiste Éliane Assassi, pour qui « il faudra prendre le soin de respecter l’autonomie de chacune des formations politiques ».
« Un bilan après les législatives »
D’autant que pour l’heure, l’accord entre les partis de la Nupes ne prévoit pas que ce parlement subsiste après les élections législatives. Passé cette échéance, « l’intergroupes à l’Assemblée nationale doit être la concrétisation politique de l’accord », prévient Corinne Narassiguin. « On fera un bilan après les législatives, mais j’espère que cet espace commun va se poursuivre », confie Aurélie Trouvé. En cas de victoire, la Nupes aura « besoin de l’appui de tous ceux qui résistent, parce que nous serons évidemment confrontés à la puissance des multinationales et des ultra-riches », insiste la présidente du parlement de campagne.
Nupesunion de la gaucheparti socialistepcf L'Humanité
Ce que redoute Emmanuel Macron
ÉditorialSébastien CrépelQuelle logique improbable a conduit à faire cohabiter dans un même gouvernement Pap Ndiaye et Gérald Darmanin ? Un historien réputé, pour lequel le « racisme structurel » et les violences policières sont des réalités à reconnaître et à combattre, aux côtés de l’homme qui trouve Marine Le Pen « trop molle ». La raison de cet attelage tient en cinq lettres : Nupes. Sans l’accord scellé entre toutes les composantes de gauche dans la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale, jamais Jean-Michel Blanquer, le pourfendeur de « l’islamo-gauchisme » et du « wokisme », ces inventions de droite, n’aurait dû céder la place à son antithèse, un universitaire spécialiste de la condition noire et des discriminations.
Depuis le 7 mai et l’officialisation de l’alliance autour de Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron a un problème qui chamboule ses plans pour les législatives. Pour une majorité de Français (57 %), la gauche est en mesure de gagner les élections, selon un récent sondage Ipsos. La composition du gouvernement d’Élisabeth Borne s’en ressent. Plusieurs de ses ministres ne sont là que pour donner le change et doivent leur nomination à l’apparition de la Nupes dans le paysage politique. Pap Ndiaye fait partie de ceux-là, parmi d’autres qui n’ont « de gauche » que les références sur leur CV des cabinets dans lesquels ils ont fait carrière. L’arbre « décolonial » cache ainsi une forêt de ministres conservateurs et rétrogrades aux postes stratégiques.
Le but de l’opération Pap Ndiaye est de réinstaller, avec la complicité de l’extrême droite, le duel Emmanuel Macron face à Marine Le Pen, autour des opinions supposées du nouveau ministre, dont la nomination est une véritable aubaine pour le Rassemblement national. L’extrême droite et la droite « républicaine » dans son sillage font mine de voir dans le gouvernement un Conseil des soviets dans lequel se serait glissé Malcolm X. Et de dénoncer, à coups d’accusations grotesques et, pour tout dire, racistes, le danger pour la République que représenterait l’accession d’un lecteur de Frantz Fanon et d’Aimé Césaire à la tête de l’éducation nationale. Pendant ce temps, perdu en polémiques aussi ridicules que venimeuses – dans le droit-fil de celle sur le burkini à Grenoble –, le débat public est détourné des solutions aux préoccupations essentielles auxquelles l’apparition de la gauche unie avait redonné pleinement droit de cité, à l’instar des salaires, des prix et des retraites.
Que personne ne s’y trompe : la gauche et ses électeurs n’ont rien à gagner à se laisser distraire des combats sociaux, comme on essaie de les y inciter pour mieux les diviser et les démobiliser. La France aisée acquise à Emmanuel Macron, elle, ne s’y laissera pas prendre, et ne votera pas pour ou contre le burkini, pour ou contre le « wokisme », mais pour la retraite à 65 ans, pour la baisse des « charges » et des impôts qui la touchent. À l’inverse, une majorité de députés de gauche se gagnera si la conviction l’emporte que le Smic net à 1 500 euros est possible dès le 1er juillet pour faire face à l’inflation sur les produits de la vie courante, ou que l’on peut partir à la retraite à 60 ans avec une bonne pension pour laisser son emploi à un jeune. Ce sont ces débats que redoutent Emmanuel Macron et Élisabeth Borne. Il reste deux semaines avant le premier tour pour les y contraindre.
Éditorial
Gouvernement BorneEmmanuel MacronLégislatives 2022Nupes L'Humanité
Claire Lejeune, pour une « écologie de gauche » à l’Assemblée
ActuPassée d’EELV à la FI au début de l’année, la candidate Nupes dans la 7e circonscription de l’Essonne mise sur l’alliance du climat et du social pour rejoindre le Palais Bourbon.
Emilio MesletSac à main placé à l’épaule, tracts dans une main, sourire à pleines dents et programme en tête. Claire Lejeune est parée pour un porte-à-porte express dans le quartier d’Ozonville, à Athis-Mons. Celle qui, prof à Sciences Po, corrige des copies entre minuit et deux heures du matin à cause des législatives, se verrait bien siéger à l’Assemblée. Mais, pour cela, il lui faut convaincre les électeurs de la 7e circonscription de l’Essonne de voter pour le rassemblement de la gauche qu’elle porte. Ce mardi-là, c’est une dame du troisième étage, la cinquantaine et un chihuahua dans les bras, qui lui donne du fil à retordre. Pour elle, « tout est mélangé en politique » au point qu’elle demande : « La nouvelle première ministre, elle est de gauche, non ? » Et la candidate Nupes, notamment accompagnée de son suppléant communiste Ouaddah Nouri, de répondre avec assurance : « La gauche, c’est nous. Avec un programme commun pour rebâtir les services publics de proximité, à commencer par l’hôpital. » Les arguments, rodés pendant la présidentielle, font mouche.
Enfant de Morsang-sur-Orge
À 27 ans, Claire Lejeune est loin d’être une novice en politique. Les premières indignations débutent avec un père ouvrier électricien qui a « tiré du câble jusqu’à la retraite au point de s’abîmer ». Cette enfant de Morsang-sur-Orge se sent chez elle dans les manifestations syndicales comme à la Fête de l’Humanité. Mais c’est à cause de la crise migratoire syrienne qu’elle finit par s’engager dans une association à Lyon, où la Normalienne étudiait. Un service civique dans un camp de travailleurs autogéré des Pouilles (Italie) et quelques manifestations pour le climat plus tard, voilà qu’elle s’encarte chez EELV, inspirée par la façon dont Damien Carême, alors maire de Grande-Synthe, mettait en œuvre une « écologie populaire ». Très vite, elle monte en grade jusqu’à prendre la tête des jeunes écologistes, « historiquement plus clairs sur le rapport au capitalisme » que le parti auquel ils sont adossés. Avec d’autres jeunes, elle plaide - dans le vide - pour une union de la gauche en 2022. Puis vient la rupture, avec la victoire de Yannick Jadot à la primaire verte alors qu’elle a soutenu les lignes marquées à gauche d’Eric Piolle et de Sandrine Rousseau. « Je n’ai pas réussi à tendre un tract Yannick Jadot, raconte-t-elle. Il me manquait un récit de rupture avec une classe sociale qui a intérêt à ce que rien ne bouge. »
De l’énergie pour convaincre
Cette féministe le trouve en rejoignant l’Union populaire début janvier, en même temps qu’une autre figure de l’écologie, Alma Dufour, transfuge des Amis de la Terre. « La meilleure expérience politique de ma vie », assure Claire Lejeune, qui a enfin la sensation de défendre un projet qui allie urgence climatique et sociale. Un programme qu’elle défend maintenant en tant que candidate de la coalition. « Cette configuration est idéale : on peut mettre notre énergie à convaincre plutôt qu’à se positionner contre d’autres candidats de gauche », dit-elle. Les 12 et 19 juin, son principal adversaire est un ancien LR passé chez Macron et se nomme Robin Reda. Et si l’on en croit les résultats du premier tour de la présidentielle, la Nupes pourrait le balayer. Ce qui ferait de Claire Lejeune l’une des benjamines du Palais Bourbon.
NupesLégislatives 2022essonne L'Humanité
Les candidats de gauche au chevet de l’hôpital à Strasbourg
ReportageLégislatives Aux côtés des prétendants de la Nupes pour le scrutin de juin, Jean-Luc Mélenchon a rencontré les soignants épuisés par deux années de lutte contre le Covid et mobilisés contre la casse du système de santé poursuivie par Emmanuel Macron.
Jean-Jacques RégibierStrasbourg (Bas-Rhin), correspondance.
« N ous savons que nous allons au-devant d’un été qui peut être meurtrier. » Si Jean-Luc Mélenchon dit ne pas découvrir l’ampleur du « crash sanitaire » en cours dans un hôpital public « en train de s’effondrer », il a tenu, mercredi à Strasbourg, à alerter sur l’urgence de la situation, aggravée par le risque de sécheresse. « Il faut oublier l’idée que c’est dans un bureau de l’ARS qu’on va savoir où il y a besoin d’aide pour continuer à fonctionner », assure l’insoumis devant le personnel hospitalier du Nouvel Hôpital Civil (NHC), qu’il est venu écouter dans la capitale alsacienne où il est arrivé en tête à la présidentielle. Ici comme ailleurs, après deux années en première ligne face à la pandémie, le personnel est au bout du rouleau, certains ont jeté l’éponge et le métier n’attire plus.
« Pendant que le système économique qui altère la planète et notre santé s’emballe, on a des dirigeants qui choisissent de diminuer les moyens de l’hôpital public. Il faut changer ce modèle, et reconnaître les personnels dont les vies ont été brisées pendant la période du Covid », explique Sandra Regol, la candidate écologiste de la Nupes dans la 1re circonscription du Bas-Rhin. Alors que la France compte 120 services d’urgences fermés partiellement ou en totalité, « il faut sortir l’hôpital de la start-up nation », affirme l’insoumis Emmanuel Fernandes, candidat dans la 2e circonscription, proposant notamment de revaloriser les salaires et d’engager un plan pluriannuel de recrutement.
Après les mesures d’urgence, ce sont des réformes de fond qu’exige l’hôpital public, a rappelé, au nom du Collectif Inter Hôpitaux, Vincent Poindron, qui en énumère plusieurs : l’arrêt de l’Ondam, de la tarification à l’acte, la réouverture de lits, ou encore un plan massif de formation. « Faute de quoi, dans trente ans, on continuera à fermer des lits », estime-t-il. « Les gens ici sont en train de mourir à petit feu d’une idéologie mortifère. Il y a un changement de mentalité à opérer. Le marché ne réglera pas les problèmes de santé », insiste Jean-Luc Mélenchon.
Et pour opérer ce virage, la Nupes a bon espoir, lors des législatives, de compter des renforts issus de cette ville qui a créé la surprise aux élections municipales de 2020 en confiant la mairie à une liste mêlant des partis de gauche et des citoyens engagés. « Quand on se met d’accord sur un projet clair et une démarche ouverte de rassemblement, cela répond aux attentes », confie Jeanne Barseghian. « Les derniers scrutins donnent à voir un électorat de gauche qui a une aspiration très forte pour les questions écologiques et sociales », observe la maire de Strasbourg, qui pense les circonscriptions de la ville « tout à fait gagnables ». C’est aussi l’avis de la conseillère municipale communiste, Hülliya Turan : « À Strasbourg, nous avons déjà une expérience à gauche avec la campagne des municipales, des départementales et des régionales. Ce travail en commun est un atout, une base sur laquelle on peut s’appuyer », explique la secrétaire du PCF du Bas-Rhin.
NupesLégislatives 2022Jean-Luc Mélenchonstrasbourg L'Humanité
Face à l’inflation, la Nupes dévoile son plan d’urgence
ActuPouvoir d’achat La coalition de gauche a présenté, mercredi, les mesures qu’elle mettrait en place dès cet été en cas de victoire, le 19 juin. Le gouvernement a, lui, repoussé ses annonces.
Florent LE DU« F i nalement, il n’y aura que notre plan, ça tombe bien, c’est celui que nous comptons faire appliquer en juin. » Jean-Luc Mélenchon et la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) avaient prévu de présenter une alternative au plan d’urgence pour le pouvoir d’achat du gouvernement d’Élisabeth Borne. Celui-ci, qui doit comporter plusieurs mesures pour contrer l’augmentation des prix, a finalement été reporté à l’après-législatives. Le chef de file de la Nupes, qui a maintenu sa conférence de presse mercredi, a son avis sur ce report : « Le gouvernement n’a aucune idée sur la manière de faire face à la situation ! » lance-t-il. Plus encore, il « soupçonne » l’exécutif « d’attendre les élections législatives pour faire le rattrapage des prix » annoncé par Jean Castex, alors premier ministre, lors du lancement du « bouclier énergie ». Car, sans s’attaquer au cœur du problème, « ce n’est pas tenable, sur la base du Trésor public, de continuer à compenser les augmentations », juge-t-il. L’inflation, selon l’insoumis, n’est pas « la conséquence d’une boucle perverse entre les prix et les salaires », mais « d’aspects purement spéculatifs, de surprofits et de l’interruption des chaînes de production mondiales ». Et la Nupes compte bien s’y attaquer : « L’idée centrale, c’est de faire payer l’inflation aux profits plutôt qu’aux salaires, et d’éviter la contamination de l’inflation d’un secteur à l’autre », résume Jean-Luc Mélenchon.
blocage des prix, interdiction des coupures d’énergie...
La première des mesures sera un blocage des prix de l’énergie mais aussi des tarifs des produits de première nécessité, alors que « les gens sont étouffés quotidiennement à chaque fois qu’il faut faire les courses ou le plein », justifie l’insoumise Clémence Guetté. En cas de victoire en juin, la gauche promet de procéder par décret, comme le permet le Code du commerce en cas de circonstances exceptionnelles. La Nupes cherchera ensuite à pérenniser ce blocage : « Un bouclier prix est déjà mis en place dans les territoires d’outre-mer, développe Clémence Guetté. L’idée est de former un panier de produits dont les prix seront contrôlés. »
Pour l’énergie, la coalition de gauche prévoit aussi d’abolir par la loi les coupures et réductions de puissance de l’électricité en instaurant une première tranche gratuite de « consommation de première nécessité », par décret. Afin de garantir l’accès aux réseaux de transport, elle propose aussi de créer un « billet unique pour les jeunes » et un pôle public de la mobilité qui « garantira qu’aucune petite ligne ne ferme », voire que celles supprimées soient rouvertes. Le logement, qui représente « 30 % des revenus » des locataires, n’est pas laissé de côté, avec « un nouvel encadrement des loyers » étendu à l’ensemble du territoire et prévu « à la baisse » dans les métropoles où la spéculation fait rage.
Création de l’impôt universel pour les entreprises
L’augmentation des salaires est également au cœur de ces mesures d’urgence pour le pouvoir d’achat. Outre l’augmentation du Smic à 1 500 euros prise par décret, la Nupes entend organiser une conférence salariale par branche pour renégocier les grilles de salaires. « À l’initiative de l’État, cela fonctionne, comme on a pu le voir récemment avec l’hôtellerie », fait valoir l’écologiste Éva Sas. La limitation des écarts de rémunération de 1 à 20 est aussi au programme, comme l’égalité professionnelle femmes-hommes, avec la création d’une « commission de contrôle dans les entreprises » et des sanctions augmentées pour celles qui ne respectent pas la règle . « On ne relèvera pas la France avec des Français mal payés », insiste le communiste Ian Brossat, détaillant l’instauration d’ « une garantie dignité, avec l’objectif qu’aucun Français ne vive en dessous du seuil de pauvreté de 1 063 euros » et d’ « une allocation d’autonomie pour tous les jeunes à partir de 18 ans ».
Par ailleurs, le point d’indice des fonctionnaires serait relevé de 10 points. « C’est 10 milliards d’euros, soit le rendement de l’ISF, avec un barème renforcé », précise Julien Bayou, secrétaire national d’EELV. L’« allocation d’autonomie pour les jeunes » serait, elle, compensée par la création de l’impôt universel pour les entreprises. Quant à l’augmentation des pensions de retraite à hauteur du Smic revalorisé, d’un coût de 25 milliards d’euros, elle serait financée par les cotisations sociales de revenus aujourd’hui exonérés (dividendes, intéressement, participation, épargne salariale, heures supplémentaires). « La Nupes, c’est un Robin des bois légal, sourit Julien Bayou. Le fait de ne plus faire cotiser les plus riches sape les fondements de notre démocratie et le consentement à l’impôt. » Un paramètre que le gouvernement Borne, sciemment, ne prend pas en compte.
Législatives 2022NupesSalaires et pouvoir d'achat L'Humanité
Ukraine. Comment cette guerre bouscule l’Europe
DécryptageDepuis le début du conflit, le 24 février, l’Union européenne avance à pas de géant sur les dossiers de l’Europe de la défense, de l’énergie, mais aussi de l’accueil des exilés. décryptage
Gaël De SantisLes guerres sont parfois des accélérateurs de l’histoire. Après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’Union européenne (UE) avance à pas de géant. Défense, politique énergétique, élargissement à l’Ukraine ou à la Moldavie, hégémonie américaine… Elle a changé. L’UE avait déjà connu une révolution à la faveur de l’épidémie de Covid en 2020 et 2021. Les États européens avaient alors décidé d’un gonflement du budget communautaire d’un montant de 800 milliards d’euros. L’opération visait à attribuer des prêts et subventions aux États pour affronter la crise. L’Europe devenait ainsi en partie ce que Berlin refusait qu’elle soit : une union de transferts, où les États les plus en difficulté bénéficient d’une aide en échange du respect de critères austéritaires. Le 24 février, un nouveau cycle s’est ouvert pour l’UE.
8 avril. la présidente de la Commission Ursala von der Leyen, remet à Kiev au président Volodymyr Zelensky les documents de demande d'adhésion de l'Ukraine à l'UE. © Stringer/AFP
1 Une accélération de l’Europe de la défense
L’attaque de Poutine s’avère une aubaine pour Macron, qui, depuis son arrivée à l’Élysée en 2017, ne cesse de prôner l’instauration d’une Europe de la défense et d’une autonomie stratégique. Des petits pas en ce sens ont été faits ces dernières années. L’adoption du budget pluriannuel de l’UE pour la période de 2021 à 2027 a permis l’allocation de 7,9 milliards d’euros au Fonds européen de défense, qui permet la recherche et les investissements communs en matière d’industrie de l’armement. Avec la guerre en Ukraine, il a été décidé, lors du Conseil européen de mars, de créer un bataillon de 5 000 hommes et 200 officiers, un embryon d’armée européenne prêt à être déployé à tout instant. Par ailleurs, la boussole stratégique adoptée au même moment permet d’avoir une vision commune des menaces stratégiques.
Europe. Course au réarmement, les affaires décollentPar ailleurs, l’UE a mis à disposition une aide de 450 millions d’euros prélevés directement sur son budget. C’est inédit. Pas à pas, le conflit à ses portes permet une fédéralisation du Vieux Continent : un transfert des compétences des États aux institutions communautaires.
Otan. L’Alliance ressuscitée par les tambours de la guerre en Ukraine2 L'affirmation du rôle des États-Unis
Peut-on en conclure que l’Europe s’autonomise, conformément aux vœux d’Emmanuel Macron ? Bien au contraire ! L’Europe de la défense a toujours été vue d’un mauvais œil avant le Brexit par le Royaume-Uni, qui a une « relation spéciale » avec Washington, et par les pays de l’Est, pour qui seul l’Oncle Sam est à même d’assurer leur défense. D’autonomisation, il n’est rien. Preuve en est : deux des six pays de l’UE n’appartenant pas à l’Otan ont décidé de la rejoindre : la Suède et la Finlande frontalière de la Russie. Or l’Alliance atlantique est l’un des principaux freins à l’autonomisation de l’Europe : c’est une coalition dominée par Washington.
Guerre en Ukraine. Biden, « roi » d’Europe, pense à PékinCe sont d’ailleurs les États-Unis qui vont être les premiers bénéficiaires de la hausse des dépenses d’armement. Un à un, les États de l’UE affichent leur volonté de consacrer 2 % de leur PIB à leur défense. Plusieurs pays ont ainsi indiqué acquérir depuis le 24 février des avions de chasse F-35 américains. Or ils auraient pu porter leur choix sur les Gripen suédois, les Rafale français. Les décisions allemandes en ce sens pourraient mettre en péril le développement du Système de combat aérien du futur (Scaf), fruit d’une coopération entre Paris, Berlin et Madrid.
9 mai. À Strasbourg, Emmanuel Macron a proposé la création d'une "communauté politique européenne" qui rassemble plus de pays que la seule Union Européenne. © Agence Andalou/AFP
3 Une politique de souveraineté énergétique
Lors du sommet européen des 10 et 11 mars, les chefs d’État et de gouvernement se sont accordés pour « (se) défaire progressivement de la dépendance aux importations de gaz, de pétrole et de charbon russes ». 45 % du gaz consommé dans l’UE provient de Russie. Depuis le dernier sommet, la Commission européenne a proposé la fin des importations de tels produits. Plusieurs pays s’y opposent car ils sont ultra-dépendants, telles la Hongrie ou l’Allemagne.
Ukraine. Berlin suspend Nord Stream 2. Les conséquences ?Toujours est-il que va être mise en place une politique communautaire de stockage de gaz. Une coopération se met en œuvre, en vue d’acheter du gaz naturel liquéfié (GNL), plus cher mais qui peut être acheminé sans gazoduc. Un terminal flottant de GNL va être installé en Grèce ; l’Allemagne en a commandé quatre. Tout le souci est que la production au Qatar, en Algérie ou encore au Nigeria n’est pas encore suffisante. À l’heure où nous écrivons ces lignes, Berlin peine à trouver un accord avec Doha.
Union Européenne. Emmanuel Macron pour une révision des traités4 Un groupe de Visegrad désormais divisé
La géographie de l’Europe politique se redessine. Le débat s’organise depuis des années entre un bloc du Sud (Espagne, Italie, et parfois France), favorable à plus de solidarité, un bloc austéritaire (Pays-Bas, Finlande, Danemark, pays Baltes, parfois l’Allemagne) et le groupe de Visegrad, qui rassemble la Pologne, la Hongrie, la République tchèque et la Slovaquie, porteuses d’une voix ultra-conservatrice et référence des extrêmes droites du continent. Ce dernier bloc s’est fissuré. La Hongrie de Viktor Orban continue de chercher à être un pont entre l’UE et la Russie, et rechigne à appliquer un nouveau train de sanctions contre Moscou. La Pologne, elle, est en pointe dans la mise en place dans l’UE d’une politique antirusse. Varsovie et Budapest ne s’entendent plus. Cela pourrait les affaiblir quand arrivera un débat sur l’État de droit ou les questions sociétales dans les prochaines années.
Europe. L'ami encombrant des ultraconservateurs5 Un renouveau de la politique d’asile
Asile, migration, Frontex… la donne a changé. Qui aurait cru en 2021 qu’on entendrait un jour les dirigeants de Pologne ou de Hongrie prôner une politique de l’accueil ? L’invasion poutinienne a permis qu’une directive datant de 2001 soit enfin appliquée : les réfugiés ukrainiens bénéficient d’une protection temporaire qui a été refusée en 2015-2016 aux Afghans ou aux Syriens, malgré les morts en Méditerranée. Peut-être cette évolution sera-t-elle bénéfique aux pays de première ligne. Le président du Conseil italien, Mario Draghi, a ainsi rappelé que « la solidarité exprimée envers les réfugiés ukrainiens devra aussi nous pousser vers une gestion vraiment européenne, y compris des migrants qui arrivent d’autres contextes de guerre et d’exploitation. Plus généralement, il est nécessaire de définir un mécanisme européen efficace de gestion des flux migratoires, qui dépasse la logique du traité de Dublin », en vertu duquel un demandeur d’asile doit faire ses démarches dans le pays d’entrée dans l’Union.
Carte interactive. Ces pays qui accueillent les millions d'Ukrainiens qui ont fui leur paysGuerre en UkraineUnion européenne L'Humanité
Festival de Cannes. Lina Tsrimova, «comme tous les citoyens russes, je me sens responsable de ce qui se passe en Ukraine»
Tribunela réalisatrice d’origine russe, s’est exprimée lors de la présentation de son film La colline, le 21 mai, co-réalisé avec Denis Gheerbrant, projeté à l’Acid. Discours
Le 21 mai, est le jour de la commémoration des victimes des guerres coloniales au Caucase du XIXème siècle. Aujourd’hui, c’est le peuple ukrainien qui subit les frappes de l’armée russe. Et moi, comme tous les citoyens russes, je me sens responsable de ce qui se passe. Responsabilité que l’on devra porter le reste de nos vies en contribuant à la reconstruction de l’Ukraine indépendante. Paradoxalement, c’est la première fois que je me sens russe et malheureusement pour de mauvaises raisons. Car, comme des millions des représentants des peuples non-russes et plus particulièrement des peuples du Caucase, je me sentais toujours comme citoyenne de seconde zone. Tous les peuples non-russes connaissent très bien la nature impérialiste du régime putinien, avec les restrictions politiques des républiques de la Fédération, avec l’impossibilité d’apprendre et faire vivre les langues non-russes, enfin, avec les guerres en Tchétchénie et les opérations militaires dont on ne voyait pas le bout au Caucase du Nord.
Aujourd’hui, pire encore, la jeunesse de ces périphéries parmi les plus démunies de la Russie est envoyée comme chair à canon en Ukraine, dans cette affreuse et criminelle guerre. J’ai envie de m’adresser, alors, à tous mes concitoyens russes et plus particulièrement à mes concitoyens caucasiens. Je vais m’adresser notamment au nom de mes amis qui ne peuvent pas le prononcer publiquement mais le pensent au fond de leur coeurs : « Vous savez mieux que quiconque ce que c’est l’impérialisme et le racisme de l’Etat putinien, ce que c’est la misère, la guerre et ces « opérations militaires ». Faites tout ce qui est dans votre pouvoir pour faire revenir vos frères, amis, parents qui sont partis en Ukraine. Cette guerre va vous couvrir de honte ainsi que vos familles et les générations à venir ! »
Festival de CannesGuerre en Ukraine L'Humanité
Ukraine. « Il faut instaurer un cessez-le-feu et entamer des pourparlers de paix »
EntretienYurii Sheliazhenko revient sur les raisons d’une guerre qui pouvait être évitée. Il dénonce l’invasion par les troupes russes et le militarisme du régime de Volodymyr Zelensky.
Pierre BarbanceyComment jugez-vous ce qui se passe en Ukraine ?
L’invasion russe de l’Ukraine, qui a déjà tué des milliers de personnes, risque de se terminer par une effusion de sang prolongée, une famine mondiale ou même un cauchemar nucléaire. C’est une décision issue de trente années d’escalade. Ce conflit entre deux pays a commencé sur les ruines de l’Union soviétique et s’est transformé en guerre à grande échelle en raison de l’absence de système de sécurité commun dans le monde, de la persistance de l’antagonisme Est-Ouest et du conflit entre les États-Unis et la Russie pour le contrôle de l’Ukraine et d’autres pays post-soviétiques. Ensuite, parce que l’Ukraine et la Russie ont hérité de l’URSS une dangereuse machine de guerre, un système inhumain d’éducation et de conscription militaire patriotiques, placée hors du contrôle démocratique. Démocratie et militarisme sont incompatibles. Aucune guerre ne peut être menée dans l’intérêt du peuple.
Ukraine. Reportage à Marioupol : « Nous avons vécu le pire »Cette guerre aurait-elle pu être évitée ?
Oui. Les États-Unis et la Russie auraient pu nouer une coopération au travers des accords de sécurité communs prenant au sérieux leurs obligations en vertu de la charte de sécurité européenne de l’OSCE et en renoncant à renforcer leur sécurité aux dépens de celle d’autres États. L’Ukraine aurait pu ne pas brader, contre des relations étroites avec l’UE et l’Otan, sa démocratie inclusive qui permettait, avant 2014, à des millions de citoyens d’origine russe de préserver leur langue, leur culture, leurs liens religieux et économiques avec la Russie.
Ukraine. Marioupol, ville martyre ravagée par la guerre... et la propagandeQuant à l’opposition pro-Occidentaux, elle aurait pu se conformer à l’accord de médiation européen sur la transition pacifique du pouvoir avec le gouvernement pro-Russes, au lieu de le renverser en 2013. La Russie n’aurait pas dû soutenir les coups d’État en Crimée, à Donetsk et Louhansk, les tentatives de coup d’État à Odessa, Kharkiv et dans d’autres villes ukrainiennes. Entre 2014 et 2022, l’Ukraine, la Russie et les séparatistes, qu’elle soutient, auraient dû respecter les accords de Minsk et de Minsk II.
Les pacifistes ukrainiens peuvent-ils se faire entendre alors que plusieurs formations, dont le Parti communiste, sont interdits ?
C’est difficile, mais nous nous rassemblons pour diffuser un message de paix, en dépit de la loi martiale. Le principal obstacle pour les pacifistes n’est pas tant le régime militariste de Zelensky que l’absence d’une culture de paix. C’est sous Staline que l’illusion de parvenir à la paix par la force militaire s’est généralisée. Poutine et Zelensky ne font que poursuivre cette politique. Dans leur discours, le 9 mai, tous deux ont appelé à la poursuite de la Seconde Guerre mondiale contre le pays voisin décrit comme nazi, ne laissant aucune place à une résolution pacifique des différends, comme l’appelle la déclaration du 6 mai du Conseil de sécurité de l’ONU. L’apologie du stalinisme, la glorification nostalgique de l’URSS et le culte de la victoire en 1945 n’ont guère fait du Parti communiste d’Ukraine une voix de paix. Il existe aussi des pseudo-socialistes, patriotes bellicistes, en Ukraine, qui présentent la guerre comme une libération de l’impérialisme russe. Mais ils n’ont aucune objection à la subordination de l’Ukraine à l’impérialisme américain ainsi qu’aux politiques d’hégémonie ethnolinguistique. En tant que Mouvement pacifiste ukrainien, nous ne sommes pas pro-Russes, nous nous positionnons contre la guerre et en faveur du processus de paix.
Cette guerre est-elle autant celle de Biden que celle de Poutine ?
Il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’une guerre par procuration entre les États-Unis et la Russie, comme l’ont reconnu plusieurs législateurs américains et membres du renseignement. Les États-Unis mènent une guerre d’usure contre la Russie, y compris une course aux armements visant à l’affaiblir et à provoquer un changement de régime, répétant le scénario de dissolution de l’Union soviétique. Cependant, la structure économique russe est maintenant plus développée qu’à l’époque soviétique. En outre, la Chine peut protéger les arrières économiques de la Russie en restant militairement neutre. Elle y trouve son intérêt en raison de la concurrence géopolitique et géo-économique sino-américaine.
Ukraine. Joe Biden change de capQue pensez-vous de l’envoi d’armes à l’Ukraine par les États-Unis et l’Union européenne ?
La fourniture d’armes à l’Ukraine est très rentable pour le complexe militaro-industriel. Les membres présents et futurs de l’Otan se réarment et la menace nucléaire entre la Russie et l’Otan offre des perspectives de nouveaux contrats d’armement. Doté de davantage d’armes, le gouvernement ukrainien devient plus ambitieux et moins disposé à négocier la paix avec la Russie. Cela augmente le nombre de victimes civiles et prolonge la guerre pour une durée indéterminée.
Europe. Course au réarmement, les affaires décollentComment parvenir à la paix ?
Il faut instaurer un cessez-le-feu et entamer des pourparlers de paix. Poutine et Zelensky, ainsi que leurs puissants alliés Xi Jinping et Joe Biden ne sont pas disposés à négocier la paix de bonne foi. L’ambition de l’emporter sur le terrain empêche les belligérants d’envisager la paix sérieusement.
Guerre en Ukrainepaix L'Humanité
Ukraine. Reportage à Marioupol : « Nous avons vécu le pire »
ReportageBombardée deux mois durant, la cité meurtrie se relève difficilement. Avec son cortège de dizaines de milliers de morts, cette réddition de la ville portuaire du Sud-Est est présentée comme une victoire par Moscou.
Vadim KamenkaMarioupol (Donbass), envoyé spécial.
D’immenses blocs de béton, bâchés, se dressent au loin. Les anciennes lettres en bleu et jaune, aux couleurs du drapeau ukrainien, qui dévoilent l’entrée de la ville de Marioupol ont été recouvertes. Juste à côté, les deux drapeaux tricolores de la République autoproclamée de Donetsk (DNR) et de la Fédération de Russie ont été dressés. Depuis la ville aux millions de roses, à une centaine de kilomètres, des véhicules profitent du calme relatif dans cette zone prise aux forces ukrainiennes pour acheminer aliments, eau potable et produits de première nécessité. Les multiples champs ont été labourés et ensemencés comme si la guerre n’existait plus. « Depuis une vingtaine de jours, la route a été rouverte. La situation militaire a évolué rapidement… » raconte Denis.
Ukraine. « Il faut instaurer un cessez-le-feu et entamer des pourparlers de paix »Dans ce port stratégique, situé sur la mer d’Azov, à 800 kilomètres au sud-est de Kiev (Ukraine), des équipes du ministère des Situations d’urgence (MTCHS) s’activent à remettre en état de marche les réseaux de gaz, d’électricité et d’eau. Des groupes de volontaires, vêtus de leur chasuble orange et jaune, offrent également leur aide. « On a tous des amis, des connaissances, qui ont été coincés ici durant des semaines. On essaye de ramener un peu de normalité dans leur quotidien », nous explique Sergueï, la cinquantaine, venu avec des amis des villages avoisinants. Au milieu des décombres, la vie reprend peu à peu à l’entame d’un quatrième mois de guerre. Dans le « quartier central », qui n’a pas été épargné par les combats, une dizaine de personnes attendent le taxi collectif.
Derrière elles, le décor apparaît, surréaliste. Certains immeubles semblent à peine tenir. D’autres sont complètement éventrés ou sans façade. Les traces de balles et des tirs d’artillerie confirment l’intensité des affrontements dès le début de l’invasion russe, le 24 février. Des camions-bennes circulent et ramassent les nombreux monticules de gravats, ferrailles, morceaux de bois, vitres, qui ont été dressés par les habitants. Dans le centre-ville, des bâtiments noircis, en partie détruits, semblent à l’abandon. Des habitants en sortent pour aller chercher de la nourriture. D’autres veillent à l’entrée. Derrière une petite table avec deux chaises, Tania (1), exténuée et en colère, s’insurge : « Comme en 2014, nous sommes les victimes des puissances russe et états-unienne ! »
Ukraine. Pilonnée, Donetsk prend des airs de refuge… malgré tout« On n’est plus sortis pendant un mois »
Rue Zelinskoho, les dégâts sont considérables : toits arrachés, façades calcinées, balcons brisés, câbles électriques déchiquetés. Devant chaque porte, un tissu blanc a été attaché pour signaler la présence d’habitants. Casquette sur la tête, Sacha n’entend pas non plus déserter les lieux. À 70 ans, il a vécu l’enfer et assisté à la mort d’une dizaine de voisins. « À partir de mars, durant un mois, on n’est plus sortis du tout. Seule une personne tentait de récupérer des provisions », raconte-t-il en glissant que Marioupol ressemble « à une immense maison Pavlov » (bâtiment tenu par les Soviétiques durant la bataille de Stalingrad – NDLR).
Après avoir subi les tanks, les snipers, les bombardements, nous voulons juste vivre.
Près de 150 000 personnes résideraient encore dans la ville. En plus des combats, elles ont subi un siège de plusieurs semaines. Selon le gouvernement ukrainien, 20 000 personnes seraient mortes durant ces terribles semaines, mais le retour de certains réfugiés a débuté. Dans l’arrondissement Azov, à l’ouest de Marioupol, Ania (1), contente de pouvoir enfin se livrer, relate : « Le manque d’eau nous poussait parfois à sortir. Seuls restaient les personnes âgées et ceux qui n’avaient aucun moyen de fuir. Les choses sérieuses ont débuté quand l’armée ukrainienne et le bataillon Azov se sont installés dans notre immeuble. Le pire étant arrivé aux bâtiments de 10 étages, juste derrière nous, où il y avait des snipers et de l’artillerie. » Au milieu des gravats, toute la famille s’active sans savoir où déménager. Ils entendent rester à Marioupol : « On a déjà vécu le pire. Un de nos voisins qui voulait absolument sortir a été abattu. Durant toutes ces semaines, on craignait de tomber sur les militaires ukrainiens et les forces du DNR. Une autre voisine s’est pendue », détaille le mari d’Ania.
Ukraine. Le premier procès d’une série de crimes de guerreDans divers endroits stratégiques de la cité industrielle, les militaires russes et les forces du DNR ont installé des points de contrôle. De nombreux conducteurs ont d’ailleurs enlevé le drapeau ukrainien de leur plaque d’immatriculation. Après trois jours de pluie, tous les habitants profitent du soleil pour déblayer la route des gravats, de la ferraille, des bris de vitres et des douilles. « Il faut tout remettre en état avant l’automne et l’arrivée du froid », glisse l’un d’eux.
Dans un autre bloc de logements dont la façade gît au pied de l’immeuble, une dizaine de familles continuent d’occuper leurs appartements. Faute d’électricité, Vitya, lampe à la main, essaye de faire le ménage : « Les soldats, notamment ceux du bataillon Azov, venaient ici, tiraient, mangeaient et repartaient. Ils nous ont même menacés quand je suis sortie préparer à manger. “Partez demain”, m’ont-ils dit. J’ai juste eu le temps de prévenir tout le monde. Le lendemain, ils ont commencé à nous tirer dessus. Deux vieilles dames, qui n’ont pas pu fuir, sont décédées. »
L’air empli d’une odeur de brûlé
Complètement à l’est de la ville, l’hôpital numéro 4 révèle aussi l’intensité des combats : des centaines de douilles et de morceaux d’obus jonchent le sol. Les maisons tout autour sont partiellement détruites avec des carcasses de voitures calcinées encore sur place. En bas d’un des immeubles, un homme de 70 ans fait chauffer une marmite sur une plaque improvisée avec de l’essence et du bois. Juste à côté, Pavel et sa mère déblaient. « Mon mari n’a pas survécu. Il fallait le soigner mais tous les médecins et les infirmières sont partis. Que va-t-on faire désormais ? Voyez l’état des immeubles et comment travailler ? On va rester ici le temps de l’enterrer. Il faut que cette guerre s’arrête. Après avoir subi, les tanks, les snipers, les bombardements, nous voulons juste vivre », lâche-t-elle en sanglots.
Guerre en Ukraine. Le rapport alarmant de l’OITLe quartier Livoberejniï se trouve à proximité de l’usine Azovstal. Celle-ci est encore fumante et l’air reste largement empli d’une odeur de brûlé. Quelques soldats filtrent le passage. « Mettez un tissu blanc à votre manche ! nous lance l’un d’eux . Ça reste dangereux, ne traînez pas. » L’aciérie a été l’ultime lieu où se sont réfugiés les militaires ukrainiens et des membres du bataillon Azov durant la bataille. Les derniers membres se sont rendus, a indiqué, vendredi soir, le porte-parole du ministère russe de la Défense. Un soldat, la quarantaine, se veut plus prudent. « Une partie se cache aussi désormais dans la ville. Cela va être compliqué de retrouver ces nationalistes alors que les habitants reviennent à présent à Marioupol. Car il n’y a pas que le bataillon Azov. Il existe plusieurs autres forces du même genre comme Pravy Sektor », indique-t-il.
Une partie de Marioupol a été préservée des combats comme à Vinogradye, le long de la mer d’Azov. Autour du théâtre, les immeubles sont eux complètement ravagés. Le bâtiment est comme coupé en deux par l’impact des bombes tombées, le 16 mars. Des fleurs ont été déposées en mémoire des centaines de personnes qui auraient péri dans ce bombardement que l’armée russe ne reconnaît pas. Les autorités du DNR ont promis de remettre rapidement en route les usines, les magasins, les services de la ville. Après huit années d’un conflit sans fin, qui avait déjà fait 15 000 morts, notamment à Marioupol, durant les violents affrontements de 2014, Donetsk évoque déjà un projet de station balnéaire pour la ville meurtrie. Pour Moscou, il s’agit d’une victoire majeure pour le contrôle du littoral ukrainien. Après Kherson, elle lui assure la mainmise sur la mer d’Azov, le lien avec la Crimée. Pour Ania, peu importe, « On a survécu et on a même pu fêter les 7 ans de ma fille. Maintenant, il serait temps que les dirigeants pensent à leur peuple et arrêtent cette guerre. »
Guerre en UkraineUkraineRussie L'Humanité
Europe. Course au réarmement, les affaires décollent
EnquêteDepuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les pays européens s’alignent pour muscler leurs dépenses militaires, à hauteur de 2% de leur PIB. La perspective de belles commandes fait grimper la cotation en Bourse des géants du secteur. Le réarmement européen, « cette torche qui prépare l’incendie », prévenait Jaurès en 1914, offre une manne aux investisseurs flairant l’ouverture de nouveaux marchés juteux.
Gaël De SantisRosa MoussaouiMarc de Miramon Grâce à Vladimir Poutine, Donald Trump a gagné. Conformément à ses souhaits, les dépenses de défense repartent à la hausse. Tout au long de son mandat, le président des États-Unis n’avait eu de cesse de réclamer de ses alliés de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan) qu’ils consacrent 2 % de leur produit intérieur brut (PIB) aux dépenses militaires.
En 2014, lors du sommet de Newport, qui se tenait après la conquête de la Crimée par la Russie, ils s’étaient engagés à respecter un tel objectif d’ici à 2024. Au sommet de Bruxelles en 2017, Donald Trump rappelait les Européens, qualifiés de « mauvais payeurs », à leurs engagements. Il disait alors que « 2 % est le strict minimum pour faire face aux menaces très réelles et très vicieuses d’aujourd’hui ». Huit ans après le sommet de Newport, on est loin du compte. Le « club des 2 % », comme l’avait surnommé Trump, ne comptait en 2020 qu’une dizaine de membres sur les trente alliés.
LES LIVRAISONS À L’UKRAINE CRÉENT UN APPEL D’AIR : LE STOCK HÉRITÉ DE L’ÈRE SOVIÉTIQUE EST REMPLACÉ PAR UNE ARTILLERIE ÉTATS-UNIENNE CAR JUGÉ INCOMPATIBLE AVEC L’OTAN. D. DURAND, DIR. DE L’INSTITUT DE DOCUMENTATION ET DE RECHERCHE SUR LA PAIX
Avec l’invasion de l’Ukraine, le clairon du réarmement sonne désormais clairement en Europe. L’Allemagne, à la traîne avec 1,56 % du PIB dédié à sa défense en 2020, montre désormais l’exemple. Trois jours après le déclenchement de la guerre, Berlin a dévoilé la création d’un fonds de 100 milliards de dollars pour moderniser son armée et atteindre l’objectif des 2 %. Juste après le déclenchement des opérations militaires, le chef de l’armée de terre allemande, Alfons Mais, avait déclaré : « Je n’aurais jamais cru, après quarante et un ans de service en période de paix, devoir faire l’expérience d’une guerre et que l’armée, que je dirige, soit plus ou moins nue. »
En Ukraine, Washington pousse son avantage face à MoscouLa cote de Dassault : + 63,44% en trois mois
Le 5 avril, la Finlande, qui partage une frontière de 1 340 kilomètres avec la Russie, a décidé de participer elle aussi à la course. « L’attaque de la Russie contre l’Ukraine signifie que nous devons réévaluer nos besoins de défense », a justifié Antti Kaikkonen, le ministre chargé des questions militaires. La hausse devrait être de 40 % pour atteindre la cible des 2 %. En outre, au Parlement, un débat a montré qu’une majorité se dessinait désormais pour rejoindre l’Otan. En Suède, elle aussi neutre, ce débat existe également. Là encore, l’objectif est désormais de consacrer 2 % du PIB à la défense d’ici à 2028.
Le Danemark, membre de l’Otan, affiche également une hausse de ses fonds de défense pour atteindre les 2 % l’an prochain. La Lettonie, qui, comme les autres États baltes, accueille des renforts de l’Otan, va, elle, porter à 2,5 % de son PIB ses dépenses d’armement. C’est la mer Baltique dans son ensemble qui se réarme. Or, cette voie, tout comme l’accès aux mers du Sud, est stratégique pour Moscou.
Drones Bayraktar, missiles hypersoniques : l'Ukraine, nouvelle vitrine pour les marchands d’armesCes exemples ne demeurent pas isolés, et c’est toute l’Europe qui réarme. La question est : à qui va profiter cette manne ? Aux industriels de l’armement. Pour l’heure, les commandes n’ont pas été engrangées, car la programmation des achats militaires prend du temps. Mais il suffit de suivre les cours de la Bourse pour repérer où les investisseurs prévoient de voir ruisseler l’argent public. Depuis le début de l’année, les cours des français Thales et Dassault ont pris, entre le 1er janvier et le 27 avril, respectivement 61,54 % et 63,44 % ; le britannique BAE Systems a grimpé de 29,88 % ; l’italien Leonardo est en hausse de 54,65 % ; les états-uniens Lockheed Martin, Raytheon Technologies, Northrop Grumman, General Dynamics et L3Harris Technologies affichent une progression de 13,6 % à 25,89 %. Sur la même période, les Bourses de Paris et New York perdaient environ 10 %. Preuve que les financiers n’ont aucune morale, quand le 29 mars des perspectives de pourparlers s’ouvraient, Thales perdait en Bourse 6,02 % et Leonardo 3,96 % !
NOUS SOMMES DANS UNE GÉOPOLITIQUE DE L’ÉMOTION QUI DOIT PERMETTRE DE CRÉER LES CONDITIONS D’UNEINTERVENTION EN UKRAINE, PASSANT ACTUELLEMENT PAR DES LIVRAISONS D’ARMES. Pierre Conesa
Derrière ces chiffres, il y a en réalité une évolution du marché. « Les livraisons d’armes à l’Ukraine créent un appel d’air énorme, décrypte pour « l’Humanité magazine » Daniel Durand, directeur de l’Institut de documentation et de recherche sur la paix. Beaucoup de ces armements vont être pris dans les stocks de l’époque soviétique, en Allemagne, en Pologne, en Roumanie, en Bulgarie et dans les pays Baltes. Ce déstockage va être remplacé par une artillerie qui sera états-unienne, au motif que ce matériel sera compatible avec l’Otan. » Avec ses industriels, la France aussi essaie de se faire une place. Mais l’Alliance atlantique fonctionne surtout comme centrale d’achat auprès du conglomérat militaro-industriel américain – les cinq premiers vendeurs d’armes au monde sont états-uniens.
Le F-35 US ruine l’Europe de la défense
La Finlande vient de confirmer l’achat de soixante-quatre avions de chasse F-35 de Lockheed Martin, un concurrent du Rafale français et du Gripen suédois. Pour beaucoup, les pays de l’Est feront leurs emplettes auprès de Washington. Certains, telle la Pologne, ont signé un accord de défense en ce sens avec les États-Unis. L’Allemagne, où stationnent plus de 30 000 soldats américains, a annoncé elle aussi, à la mi-mars, qu’elle pourrait acquérir jusqu’à trente-cinq F-35. Or Berlin est engagé, avec Paris et Madrid, dans la création d’un nouvel avion de combat européen Scaf. Des craintes pèsent désormais sur ce programme qui doit aboutir en 2040.
Allemagne. Avions de combat F-35, le virage atlantiste de BerlinLe secteur militaire n’est pas le seul à bénéficier de cette manne. Le lobby des fonds de retraite danois, Insurance & Pension, souhaite un partenariat public-privé dans le domaine militaire. « Nos entreprises (…) peuvent faire une offre avec des investissements, de l’expérience et des compétences pour exploiter et rénover les bâtiments et installations militaires », a ainsi proposé son directeur, Kent Damsgaard.
Ces chiffres peuvent paraître abstraits. 2 % de PIB, cela signifie que chaque fois que 50 euros de richesse sont créés dans un pays, 1 euro finira en dépenses militaires. « Le rapport du Sipri sur les dépenses d’armement en 2021 annonce qu’on a dépassé les 2 000 milliards de dollars de dépenses militaires dans le monde. C’est obscène, à l’heure où les besoins de financement sont énormes sur le plan de la santé, de l’éducation ou de la sauvegarde de la planète », dénonce Daniel Durand. Avec plus de 800 milliards de dollars, les États-Unis représentent 40 % de cette somme. En 2015, l’Organisation mondiale pour l’alimentation et l’agriculture estimait que, avec un investissement de 267 milliards d’euros annuels jusqu’en 2030, on pouvait éradiquer la faim dans le monde.
3 question à... Pierre Cones, pécialiste des questions stratégiques et militaires.
«Il y a aujourd’hui plus de 400 conflits ou crises sur la planète »
Pierre Conesa publie « Vendre la guerre » aux éditions de l’Aube, essai consacré à ce qu’il nomme le « complexe militaro-intellectuel ». Fustigeant les « bellicistes de plateau », le géopoliticien livre une reflexion sur l’interventionnisme militaire et le rôle des médias.
Selon le dernier rapport annuel du Sipri, les dépenses militaires mondiales ont dépassé les 2 000 milliards de dollars. Que vous inspirent ces chiffres ?
D’abord, il faut dire un mot sur la méthode du Sipri, qui prend en compte non pas les transferts commerciaux mais ceux concernant les équipements. Par exemple, les dons en matériel militaire des États-Unis à l’Ukraine ne seront pas forcément valorisés par une vente questions àcommerciale. Le Sipri, lui, les prend en compte. Ils ont toujours fait comme cela, et ça n’enlève rien au sérieux de leur travail. Pourquoi cette augmentation ? Après la fin de la guerre froide, il s’agissait de « gérer les dividendes de la paix » et de réduire les dépenses militaires, mais ces belles intentions se sont rapidement effacées, notamment avec les guerres en Yougoslavie. Il y a aujourd’hui plus de 400 conflits ou crises sur la planète, que ce soit des insurrections urbaines, des guerres, des conflits tribaux, etc. Le monde n’est pas devenu calme lorsque l’adversaire principal a disparu, même si notre perception de la menace a changé.
Votre livre décrypte ce que vous appelez le « complexe militaro-intellectuel ». Que signifie ce concept ?Lorsque BHL a effectué son voyage à Sarajevo, tout son discours consistait à dire « on ne peut pas ne pas » intervenir et, par cette double négation, attirer l’attention du politique en mobilisant les médias pour le pousser à agir militairement. C’est évidemment un membre éminent de ce complexe militaro-intellectuel, qui réunit entre autres des intellectuels et des humanitaires, et qui est le fruit de plusieurs changements fondamentaux. Après la Première Guerre mondiale, le héros, c’est l’ancien combattant, celui qui a défendu la ligne de front. La Seconde Guerre mondiale renverse cette perspective avec les victimes civiles érigées à leur tour en figures héroïques, à qui il s’agit de témoigner une forme de respect moral. C’est sur ce champ-là que le complexe va motiver les interventions post-guerre froide, qui sont à géométrie variable et ne suscitent pas du tout la même émotion.
Comment ce complexe s’est-il illustré depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine ?On est dans une espèce d’« ukrainophilie » absolue qui n’a d’équivalent que la « poutinophobie » délirante. Il y a un récit mythique, basé sur le fait que l’Ukraine est agressée, ce qui est une évidence absolue, mais sans que personne se demande comment on est arrivé à la guerre. Nous sommes dans une géopolitique de l’émotion qui doit permettre de créer les conditions d’une intervention, qui passe actuellement par des livraisons d’armes. D’un autre côté, la guerre au Yémen a fait des centaines de milliers de morts, et l’Arabie saoudite mène ce conflit à distance, par des bombardements, sans qu’aucun contingent saoudien soit déployé sur le terrain. Bien sûr, on comprend la proximité avec l’Ukraine et la crainte d’une contagion de la guerre en Europe, mais personne n’a jamais menacé Riyad de sanctions.
Analyse. Engins de mort, « la vitrine de l’excellence française »
Jusqu’en 2020, Paris a livré du matériel de guerre à Moscou, en dépit de l’embargo européen. Les bénéficiaires de ces ventes : les groupes Thales et Safran, dont l’État français est le premier actionnaire.
Introduisant en 2020 le rapport du ministère de la Défense au Parlement sur les exportations françaises d’armes, Florence Parly exaltait « l’offre française en matière d’équipements militaires » : une « référence mondiale, connue et reconnue », « partie prenante de la vitrine du savoir-faire et de l’excellence française », avec des exportations caracolant l’année précédente à 8,33 milliards d’euros. « Cette vitrine, c’est une richesse que (…) nous devrons faire fructifier », concluait la ministre de la Défense, jugeant « essentiel » le maintien d’une « politique d’exportation volontaire et engagée ». Avec une assurance : « Nous continuerons de mener cette politique dans le respect le plus strict des exigences qui s’appliquent aux exportations d’armement, en pleine conformité avec nos valeurs et nos engagements internationaux. »
« La France applique rigoureusement les régimes de sanctions et les mesures restrictives imposés par les Nations unies, l’Union européenne et l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) », assurait ce document. Au même moment, pourtant, Paris se jouait encore de l’embargo sur les armes à destination de la Russie décrété par l’Union européenne le 1er août 2014 à la suite de l’annexion de la Crimée, en février 2014, et de l’autoproclamation des républiques séparatistes pro-russes de Donetsk et Louhansk deux mois plus tard.
En plein conflit, la France livrait à l’armée russe des équipements de haute technologie, susceptibles d’être utilisés, encore aujourd’hui, en Ukraine : caméras thermiques destinées à équiper plus d’un millier de tanks, systèmes de navigation, détecteurs infrarouges pour les avions de chasse et les hélicoptères de combat. Les bénéficiaires de ces ventes : Thales et Safran, dont l’État français est le premier actionnaire.
En 2015, sous pression, l’Élysée avait fini par renoncer à la vente de deux navires Mistral à Moscou. Mais d’autres livraisons, plus discrètes, se sont poursuivies. Une enquête de Disclose a mis au jour des documents classés « confidentiel défense » confirmant le feu vert donné par Paris avec la délivrance d’au moins 76 licences d’exportation de matériel de guerre à la Russie depuis 2015. Montant total de ces contrats : 152 millions d’euros.
Pour contourner le régime de sanctions, le secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale, suivi par d’autres ministères, dont les Affaires étrangères, a fait valoir que ces demandes de licence portaient sur des contrats antérieurs au 1er août 2014, un calendrier qui les aurait soustraites à l’embargo européen. Avec l’invasion de l’Ukraine, le client Vladimir Poutine s’est mué en « dictateur » dans la bouche du chef de la diplomatie, Jean-Yves Le Drian. « Aucune livraison n’a été effectuée à la Russie depuis le début de la guerre en Ukraine », jure-t-on au ministère de la Défense. Sans perdre le sens des affaires : le réarmement en cours offre aux entreprises françaises de juteuses opportunités.
défenseGuerre en UkraineOtanAllemagne L'Humanité
La guerre en Ukraine a bon dos
ÉditorialCathy Dos SantosLa guerre ravage l’Ukraine depuis le 24 février. Le constat est désolant : exil, morts, destruction. Par l’invasion de son voisin au mépris du droit international, la Russie a offert aux gouvernements qui s’étaient jusqu’alors tenus en retrait de la folle course aux armements et de l’Otan un prétexte inespéré pour revoir leur politique. Un mot à propos de l’Otan : Vladimir Poutine refusait de voir grandir l’influence de cet organisme à ses portes avec l’adhésion de l’Ukraine. Depuis le début du conflit, il en est devenu un des meilleurs alliés puisque la Finlande et la Suède, pays neutres jusqu’alors, ont décidé de rejoindre l’Alliance atlantique, renforçant ainsi sa présence militaire sur 1 300 kilomètres de frontières. Autre exemple : l’Allemagne. Dès le 27 février, le chancelier actait « un changement d’époque » pour enterrer la posture antimilitariste allemande. Malgré de vives oppositions, Olaf Scholz a promis de porter les dépenses consacrées à la défense à 2 % du PIB.
L’ancien président des États-Unis Donald Trump a dû jubiler, lui qui, en 2017, exhortait ses partenaires européens de l’Alliance atlantique à porter justement à ce niveau les fonds affectés à leur arsenal militaire. Avec un budget de 56 milliards de dollars annuels, Berlin fait pâle figure à côté de Washington, qui a engagé l’an passé dans les armes la bagatelle de 801 milliards de dollars. Les États-Unis figurent sur la première marche du podium mondial des dépenses militaires, loin devant l’Europe, l’Asie-Pacifique et la Chine. Les chiffres sont éloquents : les sommes allouées à l’armement ont atteint le montant vertigineux de 2 113 milliards de dollars en 2021, selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm.
Jamais il n’y avait eu un tel emballement mortifère. La disparition de l’URSS et du bloc de l’Est n’a pas entraîné de désescalade. Bien au contraire. Les investissements dans les technologies et équipements sophistiqués sont chaque jour plus extravagants. Les grandes puissances et les royaumes pétroliers s’enferment dans une logique belliqueuse ; ils se projettent dans un monde qui serait menacé, selon eux, par des conflits d’une amplitude inédite. Pour y parer, ils ont pour seule réponse la guerre. Au point de préférer investir dans la mort plutôt que dans la santé, l’éducation, la transition écologique.
Cette dangereuse fuite en avant fait les affaires des industriels de l’armement. Depuis le début du conflit en Ukraine, les principaux groupes français, Thales et Dassault, ont vu leurs actions en Bourse s’envoler. Aux États-Unis, l’administration de Joe Biden n’en finit plus de faire des chèques et de livrer des armes à Kiev. Le complexe militaro-industriel, l’un des principaux piliers du capitalisme nord-américain, ne s’est jamais si bien porté. Après s’être insolemment enrichis ces dernières années en invoquant la prétendue menace chinoise, les Lockheed Martin, Raytheon, General Dynamics et autre Northrop Grumman vont voir leurs commandes gonfler à la faveur du déstockage des armes envoyées à Kiev et du réarmement allemand. Qu’il semble loin ce 17 janvier 1961, lorsque le président Eisenhower mettait en garde ses concitoyens contre « toute influence injustifiée, qu’elle ait ou non été sollicitée, exercée par le complexe militaro-industriel ».
Le capital fait feu de tout bois. Devant ce cynisme, il est impératif de revenir à la raison et de redessiner une architecture de relations internationales apaisées, pacifiées. Ce n’est pas faire preuve d’angélisme ni de manichéisme que d’affirmer ces principes. Les forces de frappe, les armes de dissuasion peuvent faire exploser mille fois la planète. Une seule suffirait à anéantir l’humanité.
Editorialventes d'armesGuerre en Ukraine L'Humanité
Géopolitique. Joe Biden cherche l’étincelle sur le front chinois
ActuLes mises en garde se multiplient envers Pékin. Alors que la guerre se poursuit en Ukraine, le président états-unien entame une tournée en Asie afin de resserrer les rangs. À Tokyo, il mènera une réunion du Quad, qu’il cherche à constituer en Otan bis.
Lina SankariJoe Biden court désormais deux lièvres à la fois. Depuis le lancement de l’offensive russe contre l’Ukraine, le président états-unien jouait la retenue sur le front chinois, pourtant défini à Washington comme la grande priorité géostratégique de ce siècle. Après une première phase où la Maison-Blanche semblait laisser l’initiative aux pays européens contre Moscou, elle a finalement repris le leadership, ressuscité l’Otan et ressoudé le Vieux Continent derrière elle à grand renfort de livraisons d’armes et de sanctions économiques. Cette victoire stratégique était cependant ternie par le non-alignement de certains alliés, dont l’Inde, qui, depuis le début de la guerre, s’abstient lors de votes majeurs au Conseil de sécurité de l’ONU ou au Conseil des droits de l’homme. L’heure est donc venue de resserrer les rangs. Hier, Joe Biden a entamé une tournée en Corée du Sud et au Japon pour réaffirmer l’influence de son pays dans la zone indo-pacifique.
L’étape tokyoïte sera marquée par une réunion du Quad (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité), qui regroupe pour l’heure les États-Unis, l’Inde, le Japon et l’Australie. Le but demeure la constitution d’une Otan bis dont le combat serait exclusivement tourné vers l’endiguement de la Chine. « Il n’y a pas de tension entre le fait d’accorder du temps, de l’énergie et de l’attention à l’Europe et le fait d’accorder du temps, de l’énergie et de l’attention à l’Asie. Nous pensons que ces deux aspects se renforcent mutuellement », insiste le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan. Avant son départ pour l’Asie, le président états-unien devait d’ailleurs recevoir, à Washington, la première ministre suédoise, Magdalena Andersson, et le président finlandais, Sauli Niinistö, dont les nations ont récemment fait acte de candidature à l’Otan.
Le concept flou de « sociétés ouvertes »
Dans le droit fil du Sommet pour la démocratie tenu en décembre 2021 sous l’égide des États-Unis et visant en premier lieu à coaliser contre la Chine, l’idée est d’ « affirmer l’image de ce que le monde pourra être si les démocraties et les sociétés ouvertes se rassemblent pour dicter les règles du jeu », explique en outre Jake Sullivan. Ce concept flou de « sociétés ouvertes » renvoie d’abord à Taïwan. Le 14 mai, le directeur de la CIA, Bill Burns, l’assurait : « Les dirigeants chinois suivent attentivement les leçons qu’ils peuvent tirer de l’Ukraine concernant leurs propres ambitions et Taïwan. » En clair, les difficultés de la Russie et le front uni américano-européen doivent servir de mise en garde à la Chine, qui n’a jamais abandonné l’idée d’une réintégration dans son giron de l’île séparatiste. « Nous pensons que ce message sera entendu à Pékin », appuie Jake Sullivan. État de facto depuis 1949, Taïwan n’est toutefois pas reconnu comme tel par les Nations unies en vertu du principe d’une « Chine unique ». Il y a un an, le conseiller à la sécurité disait son pays « ouvert à une compétition rude ». Le moment semble venu.
joe bidenÉtats-UnisasieChine L'Humanité
Direct. Guerre en Ukraine. Reddition des Ukrainiens d'Azovstal, Biden reçoit les dirigeants de Suède et de Finlande candidats à l'Otan. L'actualité du 19 mai
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L'Humanité
L’idée de l’amour se laisse-t-elle capturer ?
Nos recommandations culturellesPhotographie L’essence de l’amour, sa complexité, son mystère sont au centre de l’exposition collective « Love Songs »qui a lieu, en ce moment, à la Maison européenne de la photographie et qui rassemble des œuvres issues de la collection ou prêtées par les auteurs eux-mêmes.
Magali JauffretL’exposition « Love Songs, photographies de l’intime », conçue par Simon Baker, l’actuel directeur de la Maison européenne de la photographie, se veut « une tentative délibérément sentimentale de repenser l’histoire de la photographie à travers certains de ses noms les plus célèbres et de ses œuvres les plus marquantes ». Deux des quatorze séries présentées en sont les piliers : The Ballad of Sexual Dependency, de Nan Goldin, et Sentimental Journey, de Nobuyoshi Araki, sans compter, dans un autre genre, Tulsa, de Larry Clark.
Le parcours de l’exposition commence par l’Œil de l’amour (1952) du Suisse René Groebli, 95 ans. Cette série regorge de touchantes preuves poétiques de l’amour fou de ce photographe pour son épouse Rita, enregistrées dans le huis clos de l’hôtel parisien où les jeunes mariés séjournaient. Le sentiment amoureux est porté à de tels sommets que tous les objets par elle approchés sont touchés par la grâce. L’Américain Emmet Gowin, lui, ne cesse de capter des images de la force intérieure de son épouse Edith (1967) parce que « les photographies sont un moyen de retenir intensément un moment de communication entre un être et un autre ».
Passion amoureuse et journal intime
Suivent les fameux clichés du Japonais Araki, 82 ans, auteur de plus de 500 livres, documentant, au quotidien, telle une fiction, son voyage de noces (1971) avec sa jeune femme Yoko, puis, en 1989, l’essai photographique Winter Journey (1989) racontant, cette fois, le décès de sa muse et son tourment dont il ne guérira jamais.
Dans l’autre partie du bâtiment, sont présentées les images de la passion amoureuse vécue par Hervé Guibert (1955-1991) et Thierry Jouno. Photos douces, délicates, discrètes qui ne dévoilent guère. C’est aussi la façon de faire d’Alix Cléo Roubaud (1952-1983) qui, captant des moments parfois très érotiques avec son mari Jacques Roubaud, reste suggestive, jamais voyeuse.
Autant dire qu’on a l’impression d’un grand écart avec les clichés, devenus iconiques, de Nan Goldin, 69 ans, qui, tenant un journal intime aux couleurs saturées de sa propre vie, s’est vite retrouvée confrontée à la violence de ses partenaires, aux effets de la drogue et au partage des rôles dans le couple.
Le second étage présente des travaux plus contemporains, réalisés depuis les années 2000. Très touchantes sont les séries de Sally Mann, 69 ans qui a capté la déchéance du corps malade de son mari et la correspondance enflammée, inédite, échangée entre le Chinois RongRong et la Japonaise Inri qui, éloignés l’un de l’autre en 2000, se photographient nus sur des rehausses colorées et s’écrivent des mots doux sur les bords des tirages.
L’autoportrait amoureux que dresse, en 2011, le couple de photographes JH Engström et Margot Wallard retient l’attention par son côté brûlant ; on est touché par l’œuvre de la Japonaise Hideka Tonomura sur la relation adultère de sa mère, par celle de Lin Zhipeng sur une jeunesse chinoise en train de se débarrasser de nombreux tabous…
photographieExpositions Le Figaro
À Orikhiv, dans les tranchées avec les soldats ukrainiens
EN COURS : Mis à jour le 31 mai 2022 à 07:55
En ce dimanche de fin mai, la seule âme qui semble peupler la ville d’Orikhiv est un chat blanc errant parmi les décombres. Les maisons en bois peint et aux portails fleuris sont, pour la plupart, détruites. Les autres semblent abandonnées, et seront bientôt défoncées à leur tour par l’artillerie russe.
Alors que cette dernière concentre ses opérations dans le Donbass, qu’elle contrôle pour l’essentiel et dont elle veut s’emparer entièrement, elle intensifie aussi ses assauts dans le sud-est du pays. La zone d’Orikhiv, prise en tenailles entre les fronts qui se rapprochent, est le dernier verrou ukrainien qui protège la ville industrielle de Zaporijjia, à quelques dizaines de kilomètres.
Pour contrer l’avancée de l’ennemi, l’armée régulière ukrainienne disséminée dans la campagne a renforcé ses positions avec la 128e brigade d’assaut de Transcarpatie. Constituée de volontaires principalement issus de cette région montagneuse à l’ouest du pays, elle fonctionne sous l’égide du ministère ukrainien de la Défense. Pour se rendre sur l’une des positions de la brigade, il a fallu attendre à un abri un peu en retrait qu’une voix émanant de la radio du lieutenant Yaroslav confirme que le passage est possible, pour quelques minutes seulement. Traverser un pré au pas de course, puis s’enfoncer dans un bois.
>> LIRE NOTRE REPORTAGE
L’émotion encore intense après la mort d’un journaliste français
«La rédaction est en deuil ce soir», a déploré Marc-Olivier Fogiel, directeur général de BFMTV après avoir appris la mort de Frédéric Leclerc-Imhoff, un de ses journalistes. L’homme de 32 ans est le huitième journaliste à mourir en Ukraine, selon Reporter sans frontières. Et le premier français, mortellement touché par un «éclat d'obus alors qu'il suivait une opération humanitaire», a précisé BFMTV, peu de temps après l'annonce de la mort du journaliste sur Twitter par Emmanuel Macron.
«C’était pas une tête brûlée. Il pesait chaque minute de sa mission. Ce qui domine, ce soir chez nous, c’est le chagrin et la tristesse, mais aussi une forme de fierté. [...] Cette mission est sans doute l’une des plus dangereuses», a poursuivi Marc-Olivier Fogiel, très ému.
Le parquet national antiterroriste (PNAT) a annoncé l'ouverture d'une enquête pour crimes de guerre. L'enquête de flagrance confiée à l'Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité, les génocides et les crimes de guerre (OCLCH) porte également sur «les blessures subies par son confrère Maxime Brandstaetter», présent avec lui lors du reportage, a précisé le PNAT. «L'enquête est ouverte des chefs d'atteinte volontaire à la vie d'une personne protégée par le droit international des conflits armés, attaques délibérées contre des personnes qui ne prennent pas part directement aux conflits et attaques délibérées contre le personnel et les véhicules employés dans le cadre d'une mission d'aide humanitaire».
>> LIRE AUSSI : Le journaliste français Frédéric Leclerc-Imhoff tué dans le Donbass
L’Union européenne se penche sur la sécurité alimentaire
Alors que l’armée russe renforce la pression dans le Donbass et tente d’accéder aux ports ukrainiens, l’Union européenne se réunit aujourd’hui avec au programme la sécurité alimentaire en Ukraine.
De leur côté, la Russie, un des premiers producteurs de céréales du monde, redirige les exportations entravées par les sanctions afin de remplir ses propres stocks. «Nos stocks sont d'environ 20% plus élevés que l'an dernier. Au lieu d'approvisionner le marché mondial, on reconstitue nos stocks», a indiqué Arkadi Zlotchevski, président de l'Union russe des céréales. «Nous ne réduisons, ni ne limitons en aucune façon nos livraisons» à l'étranger, a-t-il indiqué, précisant néanmoins que le potentiel d'exportation de blé «est d'environ 40 millions de tonnes, et nous en exporterons 36 millions jusqu'à la fin de la saison».
En réponse, les dirigeants européens ont approuvé lundi soir l'octroi de 9 milliards d'euros au gouvernement ukrainien pour couvrir ses besoins immédiats en liquidités afin de faire fonctionner son économie.
Plus tôt dans la journée hier, le président russe Vladimir Poutine a déclaré lundi à son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, lors d'un entretien téléphonique, que la Russie était prête à travailler avec la Turquie à la libre circulation des marchandises en mer Noire, dont «l'exportation des céréales provenant des ports ukrainiens», selon un communiqué du Kremlin. L'Ukraine et les pays occidentaux accusent Moscou de bloquer les ports ukrainiens de la mer Noire, ce que réfutent les responsables russes.
L'Europe va donc se couper de 90 % du pétrole russe dès début 2023
Réunis lundi 30 mai à Bruxelles pour un sommet extraordinaire, les Européens sont finalement parvenus peu avant minuit à se mettre d'accord sur l'embargo sur le pétrole russe, cœur du sixième paquet de sanctions en discussion depuis un mois. «Unité. Accord interdisant l'exportation de pétrole russe vers l'UE. Cela couvre immédiatement plus des 2/3 des importations de pétrole de la Russie, coupant une énorme source de financement pour sa machine de guerre. Pression maximale sur la Russie pour mettre fin à la guerre», a tweeté le président du Conseil européen, Charles Michel. «L'UE est unie», s'est félicité le chancelier allemand Olaf Scholz.
À VOIR AUSSI - Embargo sur le pétrole russe: l'UE a franchi «une ligne rouge», prévient Viktor Orban
«La Russie fait le choix de poursuivre sa guerre en Ukraine. En Européens, unis et solidaires du peuple ukrainien, nous prenons ce soir de nouvelles sanctions. Nous avons décidé de mettre fin aux importations de pétrole russe à 90% d'ici fin 2022», a souligné Emmanuel Macron. Sans surprise, les Baltes ont appelé leurs homologues à aller plus loin dans les sanctions. «Nous ne devons pas nous arrêter là - la pression sur la Russie doit se poursuivre», a mis en garde le Letton Krisjanis Karins.
>> LIRE L’ANALYSE DE NOTRE CORRESPONDANT
L’embargo sur le pétrole russe validé par les Européens
Les 27 pays membres de l'Union européenne se sont mis d'accord cette nuit sur un embargo progressif. Il concernera dans un premier temps le pétrole transporté par bateau, soit les deux tiers des achats européens d'or noir russe. Une exemption temporaire a été prévue pour le pétrole acheminé par oléoduc, afin de lever le veto de Budapest.
«Cela va couper une énorme source de financement de la machine de guerre de la Russie», a tweeté le président du Conseil européen Charles Michel. L'extension de l'embargo aux livraisons par oléoduc sera ensuite discutée «dès que possible» et, au total, ce sont 90% des exportations de pétrole russe vers l'UE qui seront arrêtées d'ici la fin de l'année, ont affirmé la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président français Emmanuel Macron.
À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: l’UE s’accorde sur un embargo partiel sur le pétrole russe
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait interpellé un peu plus tôt les Européens sur leur nécessité de faire front face à Moscou, dans un message vidéo diffusé lors du sommet extraordinaire à Bruxelles. «Le point-clef bien sûr c'est le pétrole. L'Europe devra renoncer au pétrole russe. Car il en va de l'indépendance même des Européens vis-à-vis de l'arme énergétique russe», a-t-il commenté lundi soir dans son adresse quotidienne à ses compatriotes, avant même que la nouvelle de Bruxelles ne tombe.
Ce sixième paquet de sanctions européennes comprend aussi l'exclusion de trois banques russes du système financier international Swift, dont la Sberbank, principal établissement du pays.
Des bouleversements commencent à se faire sentir dans l'économie russe, malgré l'impression donnée de résister aux sanctions. Le prix des pièces détachées de voitures étrangères a ainsi bondi de 30% ou plus. L'inflation, de près de 18% annuels en avril, est à son plus haut en 20 ans. Des enseignes comme McDonald's ou Starbucks se retirent définitivement, tout comme le constructeur automobile Renault. De la compagnie aérienne Ural Airlines aux usines d'Avtovaz, premier producteur de voitures du pays, à l'arrêt faute de pièces détachées, des dizaines de milliers de personnes sont au chômage partiel ou en congés forcés.
>> LIRE AUSSI : L'Europe va se couper de 90 % du pétrole russe dès début 2023
Bilan militaire au 97e jour de conflit
Après 97 jours de combats entre la Russie et l'Ukraine, l'armée russe reste concentrée dans le sud et l'est du pays avec pour but de posséder le Donbass. Région où «la situation reste extrêmement difficile. L'armée russe essaye d'y concentrer ses forces pour mettre de plus en plus de pression sur nos défenseurs», selon le président Volodymyr Zelensky hier soir. Les forces russes visent à contrôler ce bassin minier, dont des forces séparatistes prorusses appuyées par Moscou ont pris le contrôle partiel en 2014.
À VOIR AUSSI - Ukraine: l'armée russe laisse entendre que le conflit va durer
Les forces russes progressent dans l'est du pays. Elles affrontent les forces ukrainiennes au cœur de Severodonetsk, qui avec Lyssytchansk est une ville-clé des parties du Donbass encore sous contrôle ukrainien. L'armée russe tente d'encercler Severodonetsk et d'en prendre le contrôle depuis plusieurs semaines, dans une offensive qui s'est intensifiée ces derniers jours, face à laquelle le président Zelensky a reconnu que l'armée ukrainienne était en difficulté.
>> POUR MIEUX COMPRENDRE : Les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
L'Ukraine et les pays occidentaux accusent Moscou de bloquer les ports ukrainiens de la mer Noire, ce que réfutent les responsables russes. Plus tôt, le président russe, Vladimir Poutine, a déclaré à son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, lors d'un entretien téléphonique, que la Russie était prête à travailler avec la Turquie à la libre circulation des marchandises en mer Noire, dont «l'exportation des céréales provenant des ports ukrainiens», selon un communiqué du Kremlin. La question alimentaire devant être abordée aujourd’hui par les 27 à l’occasion du deuxième jour du sommet européen.
Bonjour à tous
Bienvenue dans ce direct consacré à la guerre en Ukraine. Trois mois après le début de l’invasion russe, suivez ici les dernières avancées des forces russes et ukrainiennes, ainsi que les réactions et décisions internationales.
Vous pouvez retrouver les événements de la journée d’hier ici.
À Orikhiv, dans les tranchées avec les soldats ukrainiens
En ce dimanche de fin mai, la seule âme qui semble peupler la ville d’Orikhiv est un chat blanc errant parmi les décombres. Les maisons en bois peint et aux portails fleuris sont, pour la plupart, détruites. Les autres semblent abandonnées, et seront bientôt défoncées à leur tour par l’artillerie russe.
Alors que cette dernière concentre ses opérations dans le Donbass, qu’elle contrôle pour l’essentiel et dont elle veut s’emparer entièrement, elle intensifie aussi ses assauts dans le sud-est du pays. La zone d’Orikhiv, prise en tenailles entre les fronts qui se rapprochent, est le dernier verrou ukrainien qui protège la ville industrielle de Zaporijjia, à quelques dizaines de kilomètres.
Pour contrer l’avancée de l’ennemi, l’armée régulière ukrainienne disséminée dans la campagne a renforcé ses positions avec la 128e brigade d’assaut de Transcarpatie. Constituée de volontaires principalement issus de cette région montagneuse à l’ouest du pays, elle fonctionne sous l’égide du ministère ukrainien de la Défense. Pour se rendre sur l’une des positions de la brigade, il a fallu attendre à un abri un peu en retrait qu’une voix émanant de la radio du lieutenant Yaroslav confirme que le passage est possible, pour quelques minutes seulement. Traverser un pré au pas de course, puis s’enfoncer dans un bois.
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L’émotion encore intense après la mort d’un journaliste français
«La rédaction est en deuil ce soir», a déploré Marc-Olivier Fogiel, directeur général de BFMTV après avoir appris la mort de Frédéric Leclerc-Imhoff, un de ses journalistes. L’homme de 32 ans est le huitième journaliste à mourir en Ukraine, selon Reporter sans frontières. Et le premier français, mortellement touché par un «éclat d'obus alors qu'il suivait une opération humanitaire», a précisé BFMTV, peu de temps après l'annonce de la mort du journaliste sur Twitter par Emmanuel Macron.
«C’était pas une tête brûlée. Il pesait chaque minute de sa mission. Ce qui domine, ce soir chez nous, c’est le chagrin et la tristesse, mais aussi une forme de fierté. [...] Cette mission est sans doute l’une des plus dangereuses», a poursuivi Marc-Olivier Fogiel, très ému.
Le parquet national antiterroriste (PNAT) a annoncé l'ouverture d'une enquête pour crimes de guerre. L'enquête de flagrance confiée à l'Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité, les génocides et les crimes de guerre (OCLCH) porte également sur «les blessures subies par son confrère Maxime Brandstaetter», présent avec lui lors du reportage, a précisé le PNAT. «L'enquête est ouverte des chefs d'atteinte volontaire à la vie d'une personne protégée par le droit international des conflits armés, attaques délibérées contre des personnes qui ne prennent pas part directement aux conflits et attaques délibérées contre le personnel et les véhicules employés dans le cadre d'une mission d'aide humanitaire».
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L’Union européenne se penche sur la sécurité alimentaire
Alors que l’armée russe renforce la pression dans le Donbass et tente d’accéder aux ports ukrainiens, l’Union européenne se réunit aujourd’hui avec au programme la sécurité alimentaire en Ukraine.
De leur côté, la Russie, un des premiers producteurs de céréales du monde, redirige les exportations entravées par les sanctions afin de remplir ses propres stocks. «Nos stocks sont d'environ 20% plus élevés que l'an dernier. Au lieu d'approvisionner le marché mondial, on reconstitue nos stocks», a indiqué Arkadi Zlotchevski, président de l'Union russe des céréales. «Nous ne réduisons, ni ne limitons en aucune façon nos livraisons» à l'étranger, a-t-il indiqué, précisant néanmoins que le potentiel d'exportation de blé «est d'environ 40 millions de tonnes, et nous en exporterons 36 millions jusqu'à la fin de la saison».
En réponse, les dirigeants européens ont approuvé lundi soir l'octroi de 9 milliards d'euros au gouvernement ukrainien pour couvrir ses besoins immédiats en liquidités afin de faire fonctionner son économie.
Plus tôt dans la journée hier, le président russe Vladimir Poutine a déclaré lundi à son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, lors d'un entretien téléphonique, que la Russie était prête à travailler avec la Turquie à la libre circulation des marchandises en mer Noire, dont «l'exportation des céréales provenant des ports ukrainiens», selon un communiqué du Kremlin. L'Ukraine et les pays occidentaux accusent Moscou de bloquer les ports ukrainiens de la mer Noire, ce que réfutent les responsables russes.
L'Europe va donc se couper de 90 % du pétrole russe dès début 2023
Réunis lundi 30 mai à Bruxelles pour un sommet extraordinaire, les Européens sont finalement parvenus peu avant minuit à se mettre d'accord sur l'embargo sur le pétrole russe, cœur du sixième paquet de sanctions en discussion depuis un mois. «Unité. Accord interdisant l'exportation de pétrole russe vers l'UE. Cela couvre immédiatement plus des 2/3 des importations de pétrole de la Russie, coupant une énorme source de financement pour sa machine de guerre. Pression maximale sur la Russie pour mettre fin à la guerre», a tweeté le président du Conseil européen, Charles Michel. «L'UE est unie», s'est félicité le chancelier allemand Olaf Scholz.
À VOIR AUSSI - Embargo sur le pétrole russe: l'UE a franchi «une ligne rouge», prévient Viktor Orban
«La Russie fait le choix de poursuivre sa guerre en Ukraine. En Européens, unis et solidaires du peuple ukrainien, nous prenons ce soir de nouvelles sanctions. Nous avons décidé de mettre fin aux importations de pétrole russe à 90% d'ici fin 2022», a souligné Emmanuel Macron. Sans surprise, les Baltes ont appelé leurs homologues à aller plus loin dans les sanctions. «Nous ne devons pas nous arrêter là - la pression sur la Russie doit se poursuivre», a mis en garde le Letton Krisjanis Karins.
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L’embargo sur le pétrole russe validé par les Européens
Les 27 pays membres de l'Union européenne se sont mis d'accord cette nuit sur un embargo progressif. Il concernera dans un premier temps le pétrole transporté par bateau, soit les deux tiers des achats européens d'or noir russe. Une exemption temporaire a été prévue pour le pétrole acheminé par oléoduc, afin de lever le veto de Budapest.
«Cela va couper une énorme source de financement de la machine de guerre de la Russie», a tweeté le président du Conseil européen Charles Michel. L'extension de l'embargo aux livraisons par oléoduc sera ensuite discutée «dès que possible» et, au total, ce sont 90% des exportations de pétrole russe vers l'UE qui seront arrêtées d'ici la fin de l'année, ont affirmé la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président français Emmanuel Macron.
À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: l’UE s’accorde sur un embargo partiel sur le pétrole russe
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait interpellé un peu plus tôt les Européens sur leur nécessité de faire front face à Moscou, dans un message vidéo diffusé lors du sommet extraordinaire à Bruxelles. «Le point-clef bien sûr c'est le pétrole. L'Europe devra renoncer au pétrole russe. Car il en va de l'indépendance même des Européens vis-à-vis de l'arme énergétique russe», a-t-il commenté lundi soir dans son adresse quotidienne à ses compatriotes, avant même que la nouvelle de Bruxelles ne tombe.
Ce sixième paquet de sanctions européennes comprend aussi l'exclusion de trois banques russes du système financier international Swift, dont la Sberbank, principal établissement du pays.
Des bouleversements commencent à se faire sentir dans l'économie russe, malgré l'impression donnée de résister aux sanctions. Le prix des pièces détachées de voitures étrangères a ainsi bondi de 30% ou plus. L'inflation, de près de 18% annuels en avril, est à son plus haut en 20 ans. Des enseignes comme McDonald's ou Starbucks se retirent définitivement, tout comme le constructeur automobile Renault. De la compagnie aérienne Ural Airlines aux usines d'Avtovaz, premier producteur de voitures du pays, à l'arrêt faute de pièces détachées, des dizaines de milliers de personnes sont au chômage partiel ou en congés forcés.
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Bilan militaire au 97e jour de conflit
Après 97 jours de combats entre la Russie et l'Ukraine, l'armée russe reste concentrée dans le sud et l'est du pays avec pour but de posséder le Donbass. Région où «la situation reste extrêmement difficile. L'armée russe essaye d'y concentrer ses forces pour mettre de plus en plus de pression sur nos défenseurs», selon le président Volodymyr Zelensky hier soir. Les forces russes visent à contrôler ce bassin minier, dont des forces séparatistes prorusses appuyées par Moscou ont pris le contrôle partiel en 2014.
À VOIR AUSSI - Ukraine: l'armée russe laisse entendre que le conflit va durer
Les forces russes progressent dans l'est du pays. Elles affrontent les forces ukrainiennes au cœur de Severodonetsk, qui avec Lyssytchansk est une ville-clé des parties du Donbass encore sous contrôle ukrainien. L'armée russe tente d'encercler Severodonetsk et d'en prendre le contrôle depuis plusieurs semaines, dans une offensive qui s'est intensifiée ces derniers jours, face à laquelle le président Zelensky a reconnu que l'armée ukrainienne était en difficulté.
>> POUR MIEUX COMPRENDRE : Les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
L'Ukraine et les pays occidentaux accusent Moscou de bloquer les ports ukrainiens de la mer Noire, ce que réfutent les responsables russes. Plus tôt, le président russe, Vladimir Poutine, a déclaré à son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, lors d'un entretien téléphonique, que la Russie était prête à travailler avec la Turquie à la libre circulation des marchandises en mer Noire, dont «l'exportation des céréales provenant des ports ukrainiens», selon un communiqué du Kremlin. La question alimentaire devant être abordée aujourd’hui par les 27 à l’occasion du deuxième jour du sommet européen.
Bonjour à tous
Bienvenue dans ce direct consacré à la guerre en Ukraine. Trois mois après le début de l’invasion russe, suivez ici les dernières avancées des forces russes et ukrainiennes, ainsi que les réactions et décisions internationales.
Vous pouvez retrouver les événements de la journée d’hier ici.
Livraisons d'armes à l'Ukraine : Poutine met en garde Scholz et Macron contre une «déstabilisation» ultérieure
Lors d'une conversation téléphonique avec Emmanuel Macron et Olaf Scholz, le président russe a mis en garde sur les risques d'une «inondation» de l'Ukraine «avec des armes occidentales».
Cessez-le-feu en Ukraine, céréales, soldats d'Azovstal : ce que Macron, Scholz et Poutine se sont dit
Alors que couve une crise alimentaire mondiale en raison du blocage des exportations de céréales russes et ukrainiennes, les trois chefs d'État se sont entretenus ce samedi.
Sergueï Jirnov, ex-agent du KGB: «Poutine vit dans un monde parallèle virtuel»
ENTRETIEN - Ancien officier supérieur du KGB et camarade de promotion de Vladimir Poutine, Sergueï Jirnov est l'un des hommes les mieux renseignés sur ce qui se passe vraiment au Kremlin. Dans son dernier livre, il s'inquiète d'une mécanique qui rend aujourd'hui envisageable une guerre nucléaire.
L'Humanité
Théâtre. Un mois à Versailles en compagnie de Molière
Nos recommandations culturellesLa 26e édition du Mois Molière propose, en juin, des dizaines de spectacles, dont plusieurs créations et une fournée de découvertes.
Gérald RossiDepuis quatre cents ans, Jean-Baptiste Poquelin, alias Molière, est chez lui à Versailles. La légende voudrait que non seulement il y ait fréquenté le roi Louis XIV, mais qu’il ait également partagé sa table. Dernier point qui, compte tenu de l’étiquette d’alors, semble improbable. Qu’importe. Depuis vingt-six ans, en juin, le Mois Molière lui rend hommage, et à travers lui au spectacle vivant. Ce rendez-vous propose (à prix modestes), dans une soixantaine de lieux, une cinquantaine de spectacles de théâtre, plus de soixante concerts et soirées musicales, des rencontres et des scènes ouvertes aux amateurs.
Plusieurs des spectacles présentés à Versailles prendront ensuite le chemin du Festival off d’Avignon, tel le Misanthrope que met en scène Thomas Le Douarec, qui confesse que « ces quatre cents ans (lui) ont donné envie de monter un Molière, dont la modernité perdure dans notre époque malade ». Ronan Rivière, lui, a choisi la Foire de Madrid, d’après Félix Lope de Vega, spectacle qui sera repris à Paris. « Cette tragi-comédie de 1587 a sans doute inspiré Molière », dit-il.
S’il est beaucoup question de l’auteur du Médecin malgré lui, que met par exemple en scène Nicolas Rigas, sur des musiques de Charles Gounod (eh oui…), Molière n’est pas le seul auteur sur l’affiche versaillaise. Parmi les surprises, signalons le Montespan, de Jean Teulé, mis en scène par Étienne Launay. Jouée plusieurs semaines dans le tout petit Théâtre parisien de la Huchette, la pièce sera transportée sur la scène de la Grande Écurie (plus de 600 spectateurs chaque fois), ce qui nécessite des ajustements, pour conserver la fluidité et l’énorme cocasserie de cette histoire finalement bien triste. Le Montespan se donnera ensuite lui aussi dans la cité des papes.
Favorites et cocu
Cette aventure, dans laquelle nous retrouvons Louis XIV, est pour partie celle de la marquise de Montespan, qui devint favorite du roi, avant d’être supplantée par Madame de Maintenon, et « régna » sur la cour de France pendant une dizaine d’années. Mais c’est surtout du côté de l’époux, Louis-Henri de Pardaillan, marquis de Montespan, que se joue toute l’affaire adaptée par Salomé Villiers. Cette dernière, qui interprète les personnages féminins de cette galerie, est simplement parfaite face à un mari certes cocu, mais refusant obstinément sa condition et toujours follement amoureux. Simon Larvaron est ce noble désargenté qui fait scandale, portant haut et fort le deuil de son amour. Même son carrosse, par sa volonté, était orné de cornes remarquables.
Il s’agit sur le plateau de faire défiler quarante-quatre ans d’histoire et 26 personnages évoluant dans 21 lieux. La mission n’est pas simple à trois comédiens. Mais elle est incontestablement réussie. Le troisième homme, qui se démultiplie encore un peu plus que ses deux compères, est Michaël Hirsch, joliment survolté. La scène à la cour d’Espagne déclenche à elle seule des salves de rire. En fait on s’amuse de bout en bout. Étienne Launay défend l’idée que « l’on raconte cette histoire comme une troupe de comédiens arrivant sur la place d’un village ». On s’y croit, et c’est fichtrement réussi.
Le Mois Molière (à Versailles en juin), 01 30 21 51 39 ThéâtreMolière L'Humanité
Avec Cypress Hill, le rap éclate de colère et de créativité
Nos recommandations culturellesLe nouvel opus du légendaire groupe californien, les concerts de Robert Glasper à Paris et Jazz à Vienne, etc. Le hip hop offre bien des réjouissances aux jeunes et aux anciens.
Fara C.Le rap frappe fort, sous la bannière du légendaire groupe californien Cypress Hill ! Dans un pays où des enfants viennent encore de mourir par la violence des armes et par leur vente libre, les activistes de la rime éclatent de colère et de créativité fougueuse, tout au long de Back in Black. Ce 10e album studio s’insurge, précisément, contre la violence, contre son coût social et humain. Il sonne avec maestria trente-six ans de carrière.
Du côté de l’actualité relative au hip hop, signalons en outre deux concerts exceptionnels de Robert Glasper, pianiste que s’arrachent les rappeurs états-uniens. Mieux vaut réserver sa place, car ce musicien hors norme a un public fidèle et passionné. Deux jours avant son escale parisienne à la Machine (le 10 juillet), Robert Glasper aura joué au festival Jazz à Vienne dans le cadre d’une captivante soirée consacrée à des figures singulières qui abolissent les frontières (dont Nubya Garcia et Blue Lab Beats). Nous avions fait l’éloge de son disque Black Radio III dans notre édition du 25 mars 2022.
Par ailleurs, rappelons que les inscriptions au concours Rappeuses en liberté, ouvrant à un dispositif d’accompagnement et impulsé par Rafe Productions, seront closes le 10 juin à 23h59. Enfin, à Montreuil (93), le convivial Café la Pêche, qui accomplit un travail de longue haleine en direction de la jeunesse, propose trois rendez-vous hip hop, libres d’accès ou à un tarif modique : la Degz (le 2 juin), Open Mic Beatume (le 3) et la soirée organisée par l’école de rap Artistiquement riche (le 4).
Cypress Hill, ferronnier d’un groove galvanisant
Flash back sur Cypress Hill, fondé en 1986 à Los Angeles par deux frères d’origine cubaine, Sen Dog et Mellow Man Ace, avec B-Real, fils d’une Cubaine et d’un Mexicain, et DJ Muggs, de descendance italienne et adopté par une famille norvégienne. Le crew incarne par excellence la diversité. Dans une Amérique qui, selon les suprémacistes, est blanche et doit le rester quel qu’en soit le prix, dans une Amérique où y compris les latinos font face à une forme d’ostracisme, Cypress Hill a été la premier groupe latino-américain à cumuler autant de disques de platine et de récompenses, et ceci sans compromis sur son discours critique.
Dans Back in Black, remarquablement produit par Black Milk (natif de Détroit), ces ferronniers du groove nous galvanisent, sous le feu de punchlines percutantes, d’un phrasé dru et de beats tantôt bondissants, tantôt tranchants comme le couperet d’une guillotine. Ainsi, dans Bye Bye, avec, en « guest », le rappeur Dizzy Wright (de Las Vegas), sont fustigés, sur un rythme lourd, « les poursuites policières », « les procès et les tribulations », « des stratégies politiques qui ressemblent à du terrorisme ouvert », la « destruction de [nos] familles depuis bien avant Abraham Lincoln »...
Dans The Ride, éperonné par les percussions d’Eric « Bobo » Correa (membre du crew depuis 1994), B-Real scande les traces d’une souffrance sociale que seul le rap lui a permis de transcender. Il évoque « colère et dépression », « une mère qui pleure, un père parti », ses « larmes intarissables depuis la mort de (ses) potes ». Il conclut en adressant un émouvant message d’espoir à nous qui écoutons le morceau : « L’élévation arrive avec le son des tambours / Peu importe d’où vous l’entendez, nous sommes reliés ».
www.cypresshill.comwww.robertglasper.comwww.rafeproductions.comwww.facebook.com/lapechemontreuilrap Le Figaro
L'Europe va se couper de 90 % du pétrole russe dès début 2023
Anne RovanLes sanctions frapperont les livraisons maritimes dès janvier prochain. L'embargo sur l'or noir acheminé par oléoduc est prévu pour plus tard.
Correspondante à Bruxelles
Réunis lundi 30 mai à Bruxelles pour un sommet extraordinaire, les Européens sont finalement parvenus peu avant minuit à se mettre d'accord sur l'embargo sur le pétrole russe, cœur du sixième paquet de sanctions en discussion depuis un mois. «Unité. Accord interdisant l'exportation de pétrole russe vers l'UE. Cela couvre immédiatement plus des 2/3 des importations de pétrole de la Russie, coupant une énorme source de financement pour sa machine de guerre. Pression maximale sur la Russie pour mettre fin à la guerre», a tweeté le président du Conseil européen, Charles Michel. «L'UE est unie», s'est félicité le chancelier allemand Olaf Scholz. «La Russie fait le choix de poursuivre sa guerre en Ukraine. En Européens, unis et solidaires du peuple ukrainien, nous prenons ce soir de nouvelles sanctions. Nous avons décidé de mettre fin aux importations de pétrole russe à 90% d'ici fin 2022», a souligné Emmanuel Macron. Sans surprise, les Baltes ont appelé leurs homologues à aller plus loin dans les sanctions. «Nous ne devons pas nous arrêter là - la pression sur la Russie doit se poursuivre», a mis en garde le Letton Krisjanis Karins.
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Le schéma est le suivant. Le pétrole et les produits pétroliers russes livrés par bateau - qui représente les deux tiers des importations de l'UE - seront visés dès le début de l'année prochaine. C'est désormais aux ambassadeurs de l'UE de régler les derniers problèmes techniques, et aux États membres de donner leur feu vert formel dans la foulée. Sauf nouveau grain de sable, il pourrait intervenir dans la semaine. Afin de préserver les pays enclavés et très dépendants de la Russie - Hongrie, République tchèque et Slovaquie - et de convaincre Budapest de lever son veto, l'embargo sur le pétrole acheminé par l'oléoduc russe Droujba n'interviendra que dans un second temps. Toutefois, aucune date butoir n'est fixée. «Le Conseil européen reviendra dès que possible sur la question de l'exception temporaire pour le pétrole brut livré par pipeline», peut-on lire dans les conclusions de la réunion. Comme le souligne un diplomate de l'UE, «les discussions avec la Hongrie avanceront en parallèle avec celles sur le plan de relance hongrois» toujours bloqué par la Commission. En effet, l'argent réclamé par Budapest pour adapter ses raffineries et augmenter les capacités de l'oléoduc croate - 800 millions d'euros - ne pourra être versé que si ce plan est débloqué. «La Hongrie a vraiment besoin d'argent. Depuis les élections, les discussions ont repris sérieusement sur le plan de relance», estime ce même diplomate.
L'Europe doit montrer sa force. Car la Russie ne perçoit que la force comme argument. (...) Il est temps que vous ne soyez plus divisés mais un tout uni. »
Si Viktor Orban a levé son veto sur le sixième paquet de sanctions, c'est aussi parce qu'il a obtenu la garantie que son pays serait livré en pétrole russe si la Russie ou l'Ukraine devaient couper l'oléoduc Droujba. «En cas d'interruption soudaine de l'approvisionnement, des mesures d'urgence seront mises en place pour assurer la sécurité de l'approvisionnement», est-il stipulé dans les conclusions de la réunion. L'UE activerait une «exemption d'urgence» permettant d'importer du brut russe par bateau - pourtant visé par les sanctions - pour le livrer ensuite à la Hongrie. «On sait qu'il faudra un peu de temps avant que les raffineries hongroises soient en mesure de traiter du brut venant d'autres pays. Il fallait donc donner cette sécurité à la Hongrie», explique une source européenne. Selon Ursula von der Leyen, il faudrait de l'ordre de «45 à 60 jours» pour augmenter les capacités de l'oléoduc croate et «du temps» pour adapter les raffineries.
Sberbank coupée de SWIFT
Au final, les Européens estiment que l'UE sera en mesure de se couper de 90 % du pétrole russe début 2023, sachant que la Pologne et l'Allemagne, également connectée à l'oléoduc Droujba ont pris l'engagement de se sevrer en fin d'année. Ce qui a permis au passage de rassurer plusieurs États membres - Pays-Bas et Belgique notamment - qui redoutaient une concurrence déloyale au sein de l'UE. Afin de limiter les risques, les pays bénéficiant de l'exemption temporaire auront interdiction d'exporter le pétrole russe livré par pipeline vers d'autres États membres.
Outre l'embargo partiel sur le pétrole russe, le sixième parquet de sanctions prévoit une interdiction de fournir des assurances pour l'expédition de pétrole vers des pays tiers et de délivrer des prestations de conseil aux entreprises russes. Par ailleurs, trois banques russes vont être coupées du réseau de paiement international SWIFT, dont le géant Sberbank. Trois télévisions russes accusées de répandre la désinformation seront interdites de diffusion dans l'UE.
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Dans un message diffusé aux Vingt-Sept au début de leur réunion, le président Zelensky les avait appelés à aller de l'avant sur le pétrole et à rester unis. «L'Europe doit montrer sa force. Car la Russie ne perçoit que la force comme argument. (...) Il est temps que vous ne soyez plus divisés mais un tout uni», avait-il souligné. Les Européens sont en tout cas prêts à poursuivre leur soutien à l'Ukraine. Lundi, ils se sont mis d'accord sur une aide macrofinancière de 9 milliards d'euros pour ce pays. S'agit-il d'un don ou d'un prêt? La question n'est pas encore tranchée et le chancelier Scholz a redit lors de ses échanges avec ses homologues qu'il restait favorable à un don.
Les discussions des leaders vont se poursuivre ce mardi. Au menu : le plan RePowerEU destiné à aider l'Union à se couper du gaz russe, la nécessité de muscler la défense européenne et la crise alimentaire mondiale.
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Livraisons d'armes à l'Ukraine : Poutine met en garde Scholz et Macron contre une «déstabilisation» ultérieure
Lors d'une conversation téléphonique avec Emmanuel Macron et Olaf Scholz, le président russe a mis en garde sur les risques d'une «inondation» de l'Ukraine «avec des armes occidentales».
Sergueï Jirnov, ex-agent du KGB: «Poutine vit dans un monde parallèle virtuel»
ENTRETIEN - Ancien officier supérieur du KGB et camarade de promotion de Vladimir Poutine, Sergueï Jirnov est l'un des hommes les mieux renseignés sur ce qui se passe vraiment au Kremlin. Dans son dernier livre, il s'inquiète d'une mécanique qui rend aujourd'hui envisageable une guerre nucléaire.
Coup d'arrêt à l'unité du Conseil de sécurité de l'ONU face à la Corée du Nord
Chinois et Russes ont opposé un veto à une résolution américaine pour imposer des sanctions à Pyongyang après de nouveaux tirs de missiles balistiques.
L'Humanité
Le DVD de la semaine – « Je suis vivant ! » de Aldo Lado
Nos recommandations culturellesUne saisissante variation du thème de l’enterré vivant initié par Edgar Poe. Dans ce premier film d’Aldo Lado, spécialiste du giallo, le thriller horrifique à l’italienne amorce un tournant gothique avec une incursion en Tchécoslovaquie.
Vincent OstriaPoursuivons notre exploration du giallo, genre italien des années 1970 qui ne cesse d’intriguer, tant il a redéfini et bouleversé les codes du thriller horrifique. Prenons « Je suis vivant ! » (1971), premier film d’Aldo Lado, ancien assistant de Bernardo Bertolucci. Ce titre, clamé dans une des scènes d’ouverture, dit les choses clairement. Il est certes moins poétique que l’original italien, qui peut se traduire par « La Courte nuit des poupées de verre », mais il résume tout le drame distillé dans le film. Le héros, Gregory Moore (incarné par le jeune premier français Jean Sorel, familier du giallo), journaliste américain travaillant à Prague, est découvert inanimé dans un square.
De l’opaque à l’occulte
La voix off de son personnage affirme qu’il n’est pas mort, mais il est incapable de bouger un cil et ne semble même pas respirer. Tout le film, constitué de flash-backs, va retracer comment Gregory Moore a pu se retrouver dans cet état végétatif. Évidemment, tout ne sera pas résolu à la fin, car, comme dans les meilleurs giallo, il ne faut pas chercher de logique ni de rationalité dans l’intrigue. On n’est pas chez Conan Doyle ni chez Agatha Christie. Les événements s’opacifient de plus en plus au fur et à mesure que le récit progresse, et vont déboucher in fine dans l’occulte. Il ressort de tout cela que Moore a été victime d’une secte maléfique, également responsable de la disparition de sa petite amie.
Romantique, désuet, élégant...
Nimbé de l’atmosphère Mitteleuropa de la ville de Prague, sombrement photogénique, et sous-tendu par une brillante partition d’Ennio Morricone, qui flirte avec les dissonances atonales d’Arnold Schönberg, ce thriller est consacré à l’enquête du journaliste sur cette disparition incompréhensible, qui va le mener dans un monde étrange et dangereux. Une œuvre à la fois romantique, désuète, élégante et grinçante, où, sans convoquer la figure du meurtrier aux gants noirs et au grand couteau, typique du giallo, Aldo Lado amorce une veine fantastique illustrée plus tard par Dario Argento, qui lui aussi ira également puiser en Europe du Nord (Allemagne ou Suisse) des ambiances plus froides qui ont permis à ce genre baroque d’aborder un tournant gothique.
vod L'Humanité
Festival de Cannes. Des films et d’autres facettes de la société ukrainienne
ActuQuatre longs métrages ont été présentés, loin de la propagande médiatique. Sergei Loznitsa, réalisateur de The Natural History of Destruction, s’élève « contre le boycott de la culture russe ».
Pierre BarbanceyL’Ukraine était bien présente au Festival de Cannes. Il y a d’abord eu cette intervention du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, lors de la cérémonie d’ouverture. Du jamais-vu en 75 éditions. Le Festival apportera-t-il désormais chaque année son soutien à un peuple soumis à la guerre, à l’invasion et à l’occupation ? « Le Festival n’a cessé d’accueillir, de protéger et de réunir les plus grands cinéastes de leur temps », s’est borné à rappeler le président du jury, Vincent Lindon, mais cette manifestation n’est jamais allée aussi loin.
Festival de Cannes 2022. Tout le palmarèsLe Festival de Cannes – toutes sections confondues – avait invité des cinéastes ukrainiens, et pas seulement par solidarité. Des longs métrages qui ont montré une autre facette de la société ukrainienne. Ainsi en est-il de Butterfly Vision, présenté à Un certain regard, première réalisation de Maksym Nakonechnyi. Lilia, une jeune femme engagée dans l’armée ukrainienne, spécialiste de la reconnaissance aérienne par drone, est faite prisonnière par les Russes. Elle est torturée, violée et tombe enceinte. C’est la guerre du Donbass, qui dure depuis 2014. L’occasion pour Nakonechnyi de nous montrer une société ukrainienne rongée par la militarisation et le racisme – Tokha, le petit ami de Lilia, fait partie d’un groupe paramilitaire. Quand il n’est pas au front, il va, avec ses acolytes tatoués, attaquer les camps de Roms, jusqu’à en tuer un. Dans les rues, les Ukrainiens ne sont pas non plus vraiment en empathie avec ces combattants, comme le constate Lilia à ses dépens.
Pamfir, de Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk, dresse aussi un tableau sans concession de la région de Tchernivtsi, pauvre et corrompue, à la frontière entre l’Ukraine et la Roumanie, là où sévit la contrebande. Mariupolis 2 a également été projeté. Ce documentaire très décevant doit plus au fait que le réalisateur lituanien, Mantas Kvedaravicius, a été tué sur place il y a peine deux mois qu’à ses qualités propres.
La démarche de Sergei Loznitsa, en revanche, était plus originale et plus profonde avec The Natural History of Destruction, un documentaire sur la destruction des villes allemandes par les Alliés pendant la Seconde Guerre mondiale. Le réalisateur, à contre-courant de ses homologues ukrainiens, s’est élevé « contre toute interdiction totale du cinéma russe et contre le boycott de la culture russe ». Lauréat du prix France Culture cinéma, qui lui a été remis durant le Festival, Sergei Loznitsa a expliqué : « Certains de mes compatriotes ont réagi à cette prise de position en exigeant cette fois de boycotter également mes films – entre autres, mes films sur la guerre d’aujourd’hui et sur les guerres passées, Donbass, Maïdan, Babi Yar. Il est particulièrement saisissant que ces mêmes films – Donbass et Maïdan – aient déjà été interdits quelques années plus tôt. Cela s’était produit dans la Russie totalitaire, sur ordre du FSB (Service fédéral de sécurité – NDLR) . Aujourd’hui, les “activistes” ukrainiens exigent la déprogrammation de ceux-ci dans l’Union européenne démocratique. Il faut donc constater à grand regret que, sur certains points, le programme d’actions de ces “activistes” ukrainiens rejoint le programme que se donne le FSB russe. »
Festival de Cannes 2022Ukraine Le Figaro
Présidentielle 2022 : Valérie Pécresse a remboursé son prêt de 5,1 millions d'euros
Wally BordasJohn TimsitGrâce à un appel aux dons qui lui a permis de récolter 3,3 millions d'euros, elle a réussi à s'acquitter de sa dette. Les Républicains ont apporté 1,2 million et l'État 600 000 euros.
Le «Pécressethon» a bien fonctionné. Un mois et demi après son appel aux dons à l'ensemble des électeurs, suite à sa défaite dès le 1er tour de la présidentielle, l'ancienne candidate de la droite vient de s'acquitter d'un prêt personnel de 5,1 millions d'euros, selon une information du Parisien, confirmée au Figaro. Avec 4,78% des voix, la présidente de la région francilienne ne pouvait pas bénéficier de l'intégralité du remboursement des frais de campagne par l'État. Le seuil de 5% devant être franchi.
À lire aussiÀ Versailles, Valérie Pécresse se «projette dans l'avenir»
Plus précisément, l'ancienne leader présidentielle a obtenu 3,3 millions d'euros de dons de particuliers. Les républicains ont, quant à eux, apporté 1,2 million et l'État, enfin, donnera 600 000 euros - somme forfaitaire pour les candidats sous cette fameuse barre des 5%. Lundi soir, Valérie Pécresse a posté un message pour «remercier du fond du cœur» les donateurs d'«avoir répondu massivement présents» à son appel. Et d'ajouter : «Votre élan de solidarité m'a touchée. Je ne l'oublierai jamais.» Selon les informations du Figaro, elle publiera également ce mardi matin un message vidéo sur ses réseaux sociaux.
Ce prêt avait aussi été un vecteur de tensions entre Valérie Pécresse et Nicolas Sarkozy, dont les relations ne sont pas au beau fixe depuis plusieurs mois. L'ex-président de la République, qui n'avait pas soutenu son ancienne ministre pendant la campagne électorale, lui avait envoyé début mai un chèque de 2.000 euros. Un don qu'elle avait refusé et renvoyé à l'envoyeur.
Législatives 2022 : dans l'Hérault, la succession de la député LREM Coralie Dubost fait des vagues chez les marcheurs locaux
Les marcheurs locaux fustigent un nouveau binôme, penchant, selon eux, trop à droite.
«La lumière doit être faite», «humiliation pour la France»... L'opposition s'indigne après le match Liverpool-Real Madrid
Gérald Darmanin a désigné les supporters britanniques comme étant coupables du chaos au Stade de France.
Dette, urbanisme, circulation, saleté... Rien ne va plus dans le Paris d’Anne Hidalgo
RÉCIT - De retour dans la capitale après sa déroute à la présidentielle, la maire est plus contestée que jamais jusque dans sa majorité. Les projets fous succèdent aux polémiques, au grand dam des Parisiens.
L'Humanité
Cinéma. Cannes, capitale de la diversité
Nos recommandations culturellesDu politique, du social, l’émergence de jeunes réalisatrices françaises… Le Festival confirme la vitalité d’un septième art qui ne s’interdit aucun territoire.
Michaël MélinardIl a beau faire grise mine dans les salles, qui peinent à retrouver une fréquentation similaire à celle d’avant la pandémie, le cinéma va bien. Merci pour lui. Même si le niveau de la compétition a semblé moins dense que l’année passée, les œuvres présentées sur la Croisette ont prouvé la vitalité de la création. Dans un Festival de Cannes d’emblée placé sur le terrain politique – brillant discours inaugural de Vincent Lindon, direct avec le président ukrainien –, des auteurs se sont approprié cette question. Bien sûr, il y a la comédie de Ruben Östlund, Sans filtre, une palme d’or qui lorgne du côté du grand public et assume avec gourmandise sa trivialité. Le message est clair.
Festival de Cannes 2022. Tout le palmarèsIl suffit de gratter le vernis pour découvrir la vulgarité et le mauvais goût d’ultrariches qui se vantent d’avoir fait fortune « en vendant de la merde » (sic) ou des armes. Le cinéaste suédois s’amuse à les torturer. C’est souvent très drôle, avec un petit côté « marxisme pour les nuls ». Pas sûr en revanche que Sans filtre fasse bouger les lignes d’un iota.
Des œuvres qui mettent la société face à ses responsabilités
D’autres cinéastes se sont attelés de manière plus fine à ces thématiques politique et sociale. C’est le Roumain Cristian Mungiu, oublié du palmarès, qui, dans R.M.N., ausculte le délire raciste des habitants d’un village de Transylvanie avec un fabuleux climax dans la salle municipale. Ce sont Luc et Jean-Pierre Dardenne observant, dans Tori et Lokita, les difficultés d’une adolescente et par capillarité de son petit frère face à l’impossibilité d’obtenir une régularisation. Du cinéma à l’os, pas toujours très aimable, qui, en miroir, met la société face à ses responsabilités. C’est aussi le réalisateur états-unien James Gray, à nouveau snobé par le jury cannois. Malgré six sélections, dont cinq en compétition, il est toujours reparti les mains vides. C’est assez hallucinant pour l’un des plus grands cinéastes américains vivants et des films comme Two Lovers, The Yards, La nuit nous appartient. Dans Armageddon Time, il dessine une amitié entravée entre deux enfants, l’un juif, l’autre noir, dans le New York de l’entame des années 1980. Sans avoir l’air d’y toucher, il enregistre la fin de l’espoir suscité par la lutte pour les droits civiques et le triomphe d’un ultralibéralisme réactionnaire.
Palme d'or. Sans filtre, milliardaires de tous les pays, coulez !Des cinéastes souvent intéressés par l’enfance et l’adolescence
Comme un clin d’œil à l’émergence d’un nouveau cinéma oriental, réalisé par des cinéastes nés ou installés en Europe, le jury a récompensé deux films flirtant avec le cinéma de genre. Le Suédois Tarik Saleh dénonce le double jeu de l’État égyptien et des autorités religieuses dans un thriller somptueux, Boy from Heaven, où affleurent les inégalités sociales. Le Danois Ali Abbasi fustige, dans les Nuits de Mashhad, la misogynie des Iraniens saluant les féminicides perpétrés par un tueur en série désireux de nettoyer une ville sainte de ses prostituées. Si la sélection française en compétition n’était pas très emballante – l’impression étant amplifiée par le grand prix attribué au faible Stars at Noon de Claire Denis –, les autres sections ont confirmé l’émergence de nombre de jeunes cinéastes talentueux. Souvent intéressés par l’enfance et l’adolescence. Dans les Pires, Romane Gueret et Lise Akoka installent un tournage dans une cité de Boulogne-sur-Mer, l’occasion d’interroger l’accès à la culture et l’inclusion des habitants de quartiers populaires dans la création. Emmanuelle Nicot suit, dans le splendide Dalva, l’évolution d’une préadolescente victime d’inceste. Lola Quivoron va dans Rodéo là où le cinéma s’aventure rarement. Elle filme des adeptes du «cross-bitume», une pratique dangereuse consistant à rouler vite et à faire des figures à moto, la plupart du temps sans casque. D’ailleurs, ses propos sur cette pratique ont fait polémique. La sortie du film dans les prochains mois devrait dissiper le malentendu.
À l’autre bout de la planète, Chie Hayakawa s’inquiète pour les vieux, proies d’un libéralisme glouton. Dans Plan 75, la Japonaise imagine l’adoption d’une loi visant à favoriser une euthanasie des seniors, considérés comme un poids pour la société. Le pitch est mortifère mais son cinéma tend plutôt du côté de la vie, d’un encouragement à privilégier la rencontre au virtuel. Lukas Dhont ne dit pas autre chose dans Close. Avec son histoire d’amitié fusionnelle entre deux jeunes garçons, c’est le droit de se voir, de se toucher, de se sentir qu’il revendique. Un cinéma des câlins d’après Covid. Une thérapie tactile après de longs mois de distanciation physique imposée.
Festival de Cannes 2022 Le Figaro
Les effets indésirables graves des médicaments en forte hausse
Anne PrigentDÉCRYPTAGE - Plus de 8 % des hospitalisations sont liées à un effet indésirable. Or 16 % de ces accidents pourraient être évités.
C’est un signal d’alerte. En dix ans, le pourcentage d’hospitalisations liées à un effet indésirable médicamenteux a bondi de 3,6 % à 8,5 %, si l’on compare les études Emir (menée en 2007) et Iatrostat (2018). Soit une augmentation de 136 %! Au total, 212.500 personnes ont été hospitalisées pour un accident médicamenteux en 2018. Elles étaient 144.000 en 2007.
Le plus surprenant, c’est que les scientifiques ne comprennent pas pourquoi une telle hausse. «Il s’agit d’une tendance observée dans d’autres pays, mais nous n’avons pas d’explications claires», commente la Pr Marie-Laure Laroche, pharmacologue au centre régional de pharmacovigilance (CRPV) de Limoges, principale investigatrice de l’étude Iatrostat, menée par le réseau des 31 CRPV et présentée le 18 mai à l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).
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Ce n’est pas lié à une hausse de la consommation de médicaments, puisque celle-ci a légèrement baissé entre les deux périodes. «Le vieillissement de la population n’est pas non plus un facteur explicatif: le nombre d’accidents augmente avec l’âge mais dans des proportions semblables à l’étude de 2007», explique la Pr Marie-Laure Laroche. Enfin, alors que, dans l’étude de 2007, les accidents graves étaient principalement provoqués par les anticoagulants oraux (antivitamines K), il est désormais difficile de trouver une classe de médicaments plus impliquée qu’une autre dans cette hausse.
Le suivi des recommandations est d’autant plus important chez les personnes âgées. Chez elles, il faut être particulièrement attentifs à la pertinence du traitement et aux risques à chaque fois qu’on ajoute un médicament sur une ordonnance
On voit des effets indésirables dus à de nouvelles classes de médicaments commercialisées récemment et très utilisés, comme les thérapies ciblées en cancérologie, les nouveaux anticoagulants oraux directs ou les antidiabétiques de type incrétinomimétiques (la classe la plus récente sur le marché). «Mais ces médicaments ne prennent pas une place particulièrement importante en termes d’effets indésirables au regard de leurs prescriptions. Par exemple, les nouveaux anticoagulants oraux sont autant prescrits que les antivitamine K et ont la même fréquence d’effets indésirables (des hémorragies, NDLR). Par ailleurs, pour tous les médicaments impliqués, nous n’avons pas identifié d’effets indésirables non connus», précise la Pr Marie-Laure Laroche.
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Ce que montre aussi l’étude, c’est qu’il est possible de faire mieux. En effet, 16 % des effets indésirables graves auraient pu être évités. Ce qui représente quand même 34.000 hospitalisations! Pour les empêcher, il aurait suffi que les professionnels de santé et les patients respectent les consignes d’utilisation des médicaments données par l’autorisation de mise sur le marché, la notice ou encore les recommandations des sociétés savantes. Ce sont souvent les doses, les durées de traitements ou les précautions d’emploi non respectées qui entraînent des accidents évitables. «Le suivi des recommandations est d’autant plus important chez les personnes âgées. Chez elles, il faut être particulièrement attentifs à la pertinence du traitement et aux risques à chaque fois qu’on ajoute un médicament sur une ordonnance. Cette étude est un signal pour les prescripteurs mais aussi pour les professionnels de santé qui suivent les prescriptions», souligne le Pr Dominique Deplanque, président de la Société française de pharmacologie et thérapeutique.
«Sobriété médicamenteuse»
En effet, plus on prend de médicaments, plus on est exposé aux risques d’effets indésirables et au cumul d’interactions médicamenteuses avec des conséquences parfois graves. C’est pourquoi certains médecins n’hésitent pas à prôner une sorte de «sobriété médicamenteuse». «Nous pourrions limiter nos prescriptions à 5 médicaments par ordonnance, propose le Pr Rémy Boussageon, président du conseil scientifique de Collège national des généralistes enseignant (CNGE). Nous devrions hiérarchiser les prescriptions en accord avec le patient en fonction de ses attentes. Cela serait rationnel et prudent.» Sans oublier, rappelle le médecin, d’éviter de prescrire des médicaments qui n’ont pas prouvé de réels bénéfices. «Prenons par exemple, le Temesta, largement prescrit comme somnifère chez la personne âgée. Aucun essai n’a démontré son bénéfice dans le sommeil, chez les personnes qui ne souffrent pas d’anxiété», explique-t-il.
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Mais le prescripteur n’est pas le seul en cause dans la survenue d’accidents liés aux médicaments. Les patients qui ne respectent pas la notice et les consignes d’utilisations ou qui «s’automédiquent» sont également à l’origine d’effets indésirables évitables. «Il n’est pas toujours facile de comprendre la notice, surtout sur des médicaments “compliqués”. Le pharmacien est là pour la traduire, la vulgariser pour les patients. L’explication du médicament et l’accompagnement du patient dans son traitement relève de notre compétence», rappelle Pierre Béguerie, président de la section des titulaires d’officine de l’Ordre des pharmaciens. Il explique que des outils pour améliorer le suivi des patients se mettent en place: entretiens pharmaceutiques pour faire de l’éducation thérapeutique notamment sur les anticoagulants, dossier pharmaceutique qui permet de suivre tous les médicaments achetés par les patients, espaces numériques pour un dialogue avec les pharmaciens hospitaliers pour les traitements comme les anticancéreux… Rendez-vous dans dix ans, pour évaluer les résultats.
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Prix spécial du jury. Les frères Dardenne
ActuJean-Pierre et Luc Dardenne ont décroché un prix unique, celui du 75e festival de Cannes, pour leur film « Tori et Lokita ».
Emilio MesletÀ Cannes, il existe deux types de cinéastes primés : ceux qui restent centrés sur leur nombril et ceux qui se servent de la lumière pour faire passer un message politique. Jean-Pierre et Luc Dardenne, dont les films sociaux parlent pour eux, appartiennent à la seconde catégorie. Samedi, les frères belges ont reçu le prix du 75e anniversaire du Festival pour leur dernier film, Tori et Lokita.
Festival de Cannes 2022. Tout le palmarèsUne récompense qu’ils ont dédiée à Stéphane Ravacley, « un boulanger de Besançon ». Ce dernier, maintenant candidat de l’union de la gauche aux législatives, « a fait une grève de la faim pendant onze jours pour qu’on n’expulse pas de France son apprenti guinéen ». Devant les caméras du monde entier, les réalisateurs deux fois palmés d’or ont voulu saluer « un grand acte de résistance » dont ils se sont inspirés pour leur long métrage.
Festival de Cannes 2022frères dardennehomme ou femme du jour L'Humanité
Festival de Cannes. Gros plan sur les jeunes cinéastes françaises
Nos recommandations culturellesLongtemps accaparée par les cinéastes mâles, la quinzaine cannoise s’ouvre de plus en plus à leurs homologues féminines. Revue d’effectifs parmi les réalisatrices émergentes.
Michaël MélinardCinq films réalisés ou coréalisés par des femmes en lice pour la palme d’or parmi les vingt et un longs métrages en compétition, la parité a encore du chemin à faire. Mais le Festival de Cannes (et ses sections parallèles), le premier à avoir signé la charte 50/50 en 2018, accorde une place de plus en plus grande aux réalisatrices. D’ailleurs, si on élargit le cadre, on découvre un panorama plus égalitaire. Neuf films sur les 20 d’Un certain regard, 10 sur les 23 de la Quinzaine des réalisateurs, 3 sur les 7 de la Semaine de la critique et 4 sur les 9 de l’Acid sont l’œuvre de femmes cinéastes. Parmi elles, les jeunes Françaises ont le vent en poupe. L’engouement n’est pas nouveau. L’année dernière, le jury présidé par Spike Lee a décerné sa palme à « Titane », de Julia Ducournau. Cette année, Léonor Serraille, 37 ans, caméra d’or en 2017 (le prix qui récompense, toutes sections confondues, le meilleur premier long métrage) pour « Jeune Femme », est le fer de lance de ces jeunes cinéastes talentueuses. Elle découvre la compétition avec « Un petit frère », récit de l’installation d’une mère célibataire ivoirienne en banlieue parisienne dans les années 1980.
La découverte de nouveaux talents
Dans la sélection Un certain regard, surtout axée sur la découverte de nouveaux talents, Lola Quivoron présente « Rodeo », film sur une jeune femme qui tente d’intégrer un groupe de motards. Romane Gueret et Lise Akoka se sont déjà fait un nom dans la websérie avec « Tu préfères ? » et le court métrage avec « Chasse royale ». Véritable fiction avec une veine documentaire, « les Pires » raconte le tournage d’un long métrage dans une cité du nord de la France. Les acteurs de ce film dans le film sont des enfants qui y résident. Le langage cru, les accents, les prolos à l’écran servent aussi une réflexion sur l’imaginaire au cinéma.
Un thriller fantastique
À la Quinzaine, Léa Mysius, révélée avec « Ava », signe « les Cinq Diables », un thriller fantastique autour d’une petite fille dotée d’un nez exceptionnel, capable de reconnaître et de reproduire toutes les odeurs. Elle découvre un pan du passé de sa mère, incarnée par Adèle Exarchopoulos, avec l’arrivée de Julia, la sœur de son père, sortie du décor depuis dix ans. Dans « Revoir Paris », Alice Winocour rassemble Virginie Efira et Benoît Magimel sur fond de trauma terroriste. Mia Hansen-Love, avec huit longs métrages à son actif, est une habituée de la Croisette. Après « Bergman Island » l’an passé, elle revient à la Quinzaine avec « Un beau matin », des retrouvailles entre des personnages portés par Léa Seydoux et Melvil Poupaud.
Devant et derrière la caméra
À la Semaine de la critique, Emmanuelle Nicot signe le splendide « Dalva », autour de l’inceste, avec une très jeune fille amoureuse de son père. Dans « Tout le monde aime Jeanne », Céline Devaux dévoile Blanche Gardin en femme surendettée. Avec « Alma Viva », la Franco-Portugaise Cristèle Alves Meira évoque, dans une atmosphère surnaturelle, le déchirement d’une famille après la mort de l’aïeule dans un village menacé par un incendie de forêt.
À l’Acid, Fanny Mollins observe, dans « Atlantic Bar », la clientèle d’un débit de boissons amené à fermer ses portes. Enfin, en séance spéciale, Diam’s officie devant et derrière la caméra en cosignant avec Houda Benyamina (caméra d’or avec « Divines ») et Anne Cissé « Salam », un documentaire sur sa vie.
Festival de Cannes 2022cinéma L'Humanité
Festival de Cannes. As Bestas : dans la montagne, les sentiers de la haine
ActuLe cinéaste espagnol, Rodrigo Sorogoyen, auteur des excellents El Reino ou encore Madre, raconte la fracture sociale dans un petit village de Galice dans un terrifiant et grandiose thriller.
Cyprien CaddeoLe meilleur film de la sélection cannoise n’est pas en compétition. Dommage. Présenté en section « Cannes Premières », ovationné lors de sa projection officielle, « As Bestas », le nouveau thriller politico-social du talentueux Rodrigo Sorogoyen, a roulé sur la Croisette.
Un couple de Français qu’on devine embourgeoisés, campés par Marina Foïs et Denis Ménochet, s’est installé dans un hameau reculé et pauvre au coeur des montagnes de Galice. Eux ont des rêves de retour à la terre, veulent retaper les maisons abandonnées, développer le bio. La néo-ruralité dans toute sa splendeur. Cela leur attire l’ire de deux frangins galiciens, paysans à la présence inquiétante. Ils feront tout pour que les « colonisateurs français » plient bagage. D’abord, les moqueries, le racisme ordinaire. Puis les humiliations. Puis le harcèlement. Puis la violence.
Impossible dialogue
On pense très fort à Délivrance de John Boorman. Dans le film traumatique de 1972, des hommes d’affaires d’Atlanta partis explorer le « Sud profond » en canoë sont massacrés par des rednecks qui ne supportaient pas que des bourgeois violent leurs terres. Derrière la violence, se racontait la grande fracture sociale, quasi anthropologique, de l’Amérique. Cela marche toute aussi bien en Europe. Les inquiétants frères, tués à petit feu par la sinistrose et le déclassement, remplacent ici les Tom Sawyer dégénérés de Boorman. La plaie entre les deux mondes, bourgeoisie en exil des grands centres urbains et ruralité appauvrie, elle, souffre des mêmes causes et produit les mêmes effets.
Loin d’un film méprisant sur son sujet, As Bestas raconte au-contraire l’impossibilité du dialogue entre deux classes sociales qui évoluent dans le même environnement, mais l’appréhendent de manières radicalement opposées. Faute de pouvoir se comprendre, les protagonistes se jaugent de loin, se scrutent, apprennent à se haïr. C’est dans ce décalage que s’infiltre la tension, que Sorogoyen fait doucement monter comme un venin, et qu’éclosent ses monstres.
Marina Foïs explosive
Le cinéaste espagnol apporte un soin particulier à ses personnages, chacun, à leurs façons, des bêtes prises au collet de la montagne, comme le suggère le titre. Les quatre principaux protagonistes ont chacun le droit à une scène d’anthologie. Marina Foïs, en retrait dans la première partie du film, explose dans la seconde à l’occasion d’un face-à-face d’une violence inouïe avec sa fille (Marie Colomb) - Rodrigo Sorogoyen prouvant là qu’il est un directeur d’acteurs autant à l’aise dans la langue de Molière que de Cervantès. L’actrice française aurait pu prétendre à un prix. Tant pis, reste l’immense plaisir d’avoir vu un grand film.
Festival de Cannes 2022 Le Figaro
Val-d'Oise: Dupond-Moretti pris à partie par un fiché S d'extrême droite
Sans proférer de menaces directes, l'individu a insulté le ministre. Avant d'être ensuite placé en garde à vue.
Le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti a été pris à partie en fin d'après-midi lundi lors d'un déplacement à Ermont (Val-d'Oise) par un fiché S d'extrême droite, qui a été arrêté, a indiqué à l'AFP une source policière. Lors d'une déambulation près de la gare de cette commune située au nord de Paris vers 18H30, «un individu l'a insulté. Il a été écarté par le service de sécurité et interpellé par la police du Val-d'Oise qui était non loin», a déclaré cette source policière, confirmant une information de BFMTV.
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L'individu, dont l'âge n'a pas été précisé, a crié au garde des Sceaux des insultes comme «escroc de la justice», sans toutefois proférer de menaces directes, a expliqué cette source. Arrêté, l'homme a été trouvé porteur d'un «petit couteau suisse» qu'il n'a toutefois pas exhibé et dont il n'a pas fait usage. Il a été placé en garde à vue au commissariat d'Ermont.
L'ancien ténor du barreau se trouvait dans le Val-d'Oise pour participer à un tractage en soutien à la députée (Horizons) Naïma Moutchou, en vue des élections législatives des 12 et 19 juin. Le suspect «voulait apparemment en découdre avec nous alors que nous échangions paisiblement avec des habitants à Ermont», a témoigné la parlementaire dans un message posté sur les réseaux sociaux, remerciant les forces de l'ordre pour leur action. «Nous ne cèderons pas aux intimidations», a-t-elle ajouté.
Législatives 2022 : dans l'Hérault, la succession de la député LREM Coralie Dubost fait des vagues chez les marcheurs locaux
Les marcheurs locaux fustigent un nouveau binôme, penchant, selon eux, trop à droite.
Incidents au Stade de France : «Des jeunes des quartiers alentour ont tenté de s'engouffrer», affirme Amélie Oudéa-Castéra
La ministre des Sports affirme que 30 à 40.000 personnes étaient sans billets ou munies de billets falsifiés.
Regarder la vidéoDette, urbanisme, circulation, saleté... Rien ne va plus dans le Paris d’Anne Hidalgo
RÉCIT - De retour dans la capitale après sa déroute à la présidentielle, la maire est plus contestée que jamais jusque dans sa majorité. Les projets fous succèdent aux polémiques, au grand dam des Parisiens.
L'Humanité
Compétition. Les sables mouvants de l’Iran
Nos recommandations culturellesAprès la Loi de Téhéran, le réalisateur iranien Saeed Roustayi poursuit avec éclat l’introspection de son pays.
Pierre BarbanceyLeila et ses frères, de Saeed Roustayi, Iran, 2 h 45
Trois cinéastes iraniens présents sur la Croisette, dont l’un à la Quinzaine des réalisateurs (Ali Behrad pour Tasavor) et deux en compétition, Ali Abbasi avec les Nuits de Mashhad (voir l’Humanité du 23 mai) et Saeed Roustayi venu présenter son troisième long métrage, Leila’s Brothers (Leila et ses frères), ce n’est pas rien. À quoi il faut ajouter la présence de l’oscarisé Asghar Farhadi, récompensé en 2021 par le grand prix du Festival de Cannes et cette année membre du jury. Si Abbasi a choisi l’exil, Behrad et Roustayi, tout comme Farhadi, continuent à tourner dans leur pays d’origine même s’ils doivent souvent employer la ruse pour contourner la censure. Tous n’ont de cesse d’imprimer à leurs histoires singulières la marque de leur société.
Ainsi, Saeed Roustayi n’esquive pas les questions politiques, économiques et sociales. Celles-ci ne sont pas des toiles de fond mais le moteur des comportements. Son film précédent, la Loi de Téhéran, avait révélé son talent en la matière, dévoilant une société rongée par la corruption et la drogue, mettant en scène des milieux pauvres, des personnages mafieux et des corps d’État consacrés à une terrible répression.
Leila (Taraneh Alidoosti), une femme iranienne, forte même si célibataire, ses quatre frères et ses vieux parents tentent de survivre, voire de simplement exister dans un pays en plein bouleversement, où la crise économique est un quotidien sans éclat. Comme un poids qui attire la famille dans les sables mouvants de la pauvreté. La plus consciente et la plus courageuse est bien sûr Leila. Les premiers plans, où la police, matraque en main, pénètre dans une usine et intime l’ordre aux ouvriers d’arrêter le travail comme le veut la direction pratiquant le lock-out, sont sans concession. Mais c’est également le premier signe de lâcheté de l’un des frères, Alireza (Navid Mohammadzadeh, excellent). Au lieu de se battre avec ses camarades, il s’enfuit. Les trois autres garçons, quadras et quinquas, pourtant attachants, ne valent guère mieux. Connaissant cette tendance, Leila va tenter de prendre les choses en main.
Des tentatives qui se heurtent au poids de la tradition au moment où il faut remplacer le chef du clan de la famille non pas nucléaire mais étendue, tribale. Contre toute attente, le père de Leila, Esmail (Saeed Poursamimi), méprisé par les autres jusque-là, est d’abord choisi pour de vulgaires raisons pécuniaires avant d’être déchu et donc humilié. Le choc des temps anciens et des temps dits « modernes », nœud gordien de l’histoire et, plus largement, de l’Iran d’aujourd’hui.
Le film de Saeed Roustayi recèle en lui, dans les propos, les personnages (et leurs caractéristiques), l’image, le rythme (et le montage) une dynamique étonnante. Dès les premiers plans, des pleurs de Leila lorsqu’elle se fait masser – filmée en contre-plongée, seul son visage apparaissant –, aux derniers, les larmes d’Alireza à la mort du père lors de la fête d’anniversaire d’une nièce, la boucle n’est jamais bouclée. La vie n’est qu’une tragi-comédie où le seul curseur est la dignité humaine, nous dit Saeed Roustayi.
Festival de Cannes 2022 Le Figaro
Études de médecine: la fin de l’eldorado belge pour les Français?
Aude BariétyENQUÊTE - Les étudiants français sont toujours plus nombreux à tenter leur chance en Belgique: en 2021, ils étaient près de 35% à présenter l’examen d’entrée là-bas. Mais le remplacement de cet examen par un concours pourrait changer la donne.
Petite révolution en Belgique francophone. Qui pourrait rejaillir sur les très nombreux étudiants français qui y vont pour tenter médecine. À partir de 2023, l’examen d’entrée en études de médecine-dentisterie en Fédération Wallonie-Bruxelles sera remplacé par un concours d’entrée. Une réforme qui reverrait à la baisse le pourcentage d’étudiants étrangers autorisés à y faire leur cursus.
Ce n’est pas la première fois que nos voisins belges modifient les modalités de sélection en médecine. Au milieu des années 1990, la décision est prise de réglementer l’offre médicale en fixant chaque année un nombre de médecins agréés par l’Institut national d’assurance maladie-invalidité (Inami). Sans tergiverser, la Flandre met en place un examen d’entrée, qui devient en 2017 un concours, respectant ainsi le nombre de numéros Inami qui lui est accordé.
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À l’inverse, la Fédération Wallonie-Bruxelles teste différents filtrages (en fin de troisième année, en fin de première année), passe plusieurs années sans aucune sélection, avant d’instaurer en 2017 un examen d’entrée. Mais les francophones diplôment toujours un nombre de médecins dépassant le nombre de numéros Inami qui leur est attribué, piochant chaque année dans le stock de numéros des années suivantes et constituant ainsi une «dette» grandissante. «Il faut bien le reconnaître, cela a constitué une certaine cacophonie», admet Vincent Blondel, le recteur de l’université catholique de Louvain.
Satisfaction des universités
Pendant plus d’un demi-siècle, cette dichotomie entre les néerlandophones et les francophones empoisonne la vie politique belge. Les tensions sont telles que, en 2021, le ministre fédéral de la Santé, Frank Vandenbroucke, tape du poing sur la table. Via un projet de loi, il menace de mettre en place un système de délivrance d’attestations de contingentement en fin de première année d’études, qui seules permettraient d’obtenir un numéro Inami, laissant ainsi les autres étudiants ayant réussi leurs examens sans perspective d’avenir. Un projet inacceptable pour les francophones.
Des négociations s’ouvrent entre le gouvernement fédéral, compétent sur les questions de santé, et le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, chargé de gérer l’enseignement supérieur dans la partie francophone du pays. Les deux parties parviennent finalement à un accord au printemps 2022. En échange de la garantie que tous les étudiants recevront bien un numéro Inami à l’issue de leurs études, et d’un calcul «plus fin» des besoins en matière d’offre médicale par la commission de planification fédérale, la Fédération Wallonie-Bruxelles s’engage à remplacer à partir de 2023 son examen par un concours d’entrée, comme le pratique déjà la Flandre. Pour 2028, les quotas sont fixés à 744 pour la partie francophone et 1104 pour la partie néerlandophone. Ils évolueront en fonction des besoins pour les années suivantes.
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«Je ne dis pas que c’est le grand soir, mais je pense que cela va apaiser les relations entre les communautés. On a la preuve qu’on est capables de fonctionner ensemble sur la base d’un fédéralisme mature», se réjouit auprès du Figaro Valérie Glatigny, ministre du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, notamment chargée de l’Enseignement supérieur. «Nous clôturons un chapitre épineux qui s’est éternisé pendant plus de vingt-cinq ans. Nous repartons d’une feuille blanche sur la base d’une estimation objective des besoins par la commission de planification fédérale», réagit le ministre fédéral de la Santé.
Les universités concernées, au nombre de cinq, se disent également satisfaites. «C’est la solution la plus respectable au vu de l’épée de Damoclès qui planait au-dessus de la tête des étudiants», commente Nicolas Mavroudakis, doyen de la faculté de médecine à l’ULB. «C’est une bonne solution, je suis heureux de l’issue de ces négociations», renchérit Vincent Blondel, le recteur de l’UCL. «Ça permet aux étudiants d’étudier sereinement», complète Françoise Smets, doyenne de la faculté de médecine de l’UCL.
Les étudiants partagés
Les étudiants sont quant à eux partagés. Si tous se félicitent de la garantie d’obtenir un numéro Inami à la sortie de leurs études, certains rappellent leur opposition à toute forme de sélection, qu’elle prenne la forme d’un examen ou d’un concours. «Les étudiants soulignent que l’enseignement secondaire en Belgique est très inégalitaire et donc que, s’il y a une sélection dès l’entrée en études de médecine, ceux qui ont été moins favorisés dans le secondaire seront pénalisés», résume Françoise Smets. «L’enseignement secondaire belge est connu pour être l’un des plus inégalitaires de l’OCDE», insiste Yazdan, en deuxième année à l’UCL.
Ceux qui ont le plus de chance de réussir «sont ceux qui viennent d’un milieu favorisé. Le concours va renforcer le caractère élitiste des études de médecine et favoriser un entre-soi social dans la profession», estime Lucas van Molle, président de la Fédération des étudiants francophone (FEF). «Nous pouvons comprendre cette position, reprend Françoise Smets. Mais nous pensons qu’une sélection reste indispensable pour plusieurs raisons. Et qu’il vaut mieux qu’elle ait lieu à l’entrée pour éviter à ceux qui échouent de perdre un an, deux ans ou trois ans, et pour faire disparaître toute idée de compétition entre étudiants par la suite.»
Le vrai problème, ce n’est pas “concours ou examen ?”. Pour moi, la question, c’est de savoir si, sur le long terme, le nombre de médecins sera suffisant
Tiziana, en quatrième année à l’ULB, est également d’avis qu’«il faut bien sélectionner quelque part». «Il y a beaucoup de jeunes qui veulent faire médecine. On ne peut pas prendre tout le monde… De toute façon, le vrai problème, ce n’est pas “concours ou examen?”. Pour moi, la question, c’est de savoir si, sur le long terme, le nombre de médecins sera suffisant.»
Côté flamand, les réactions sont plus que mitigées. «Pas certain que tous les doyens flamands voient cet accord d’un bon œil», glisse un francophone. «Certains sont encore très rancuniers, parce que la Fédération Wallonie-Bruxelles ne s’est pas mise en ordre aussi vite et efficacement que la Flandre.» Par la voix de sa vice-présidente, Valérie Van Peel, le parti N-VA dénonce quant à lui un «pardon général», et ce «seulement en échange de la promesse d’organiser un concours d’admission». La ministre Valérie Glatigny l’assure pourtant: l’examen d’entrée en médecine en Fédération Wallonie-Bruxelles aura bel et bien lieu cet été pour la dernière fois. Ou plutôt pour les dernières fois, puisque deux sessions sont organisées, une le 5 juillet, l’autre le 27 août.
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Les candidats peuvent se présenter soit à la première, soit à la deuxième, soit aux deux. L’examen est composé de deux épreuves comportant chacune quatre matières: une de connaissance et compréhension des matières scientifiques (chimie, biologie, physique, mathématiques), l’autre de communication et analyse critique de l’information. Pour être reçu, un candidat doit obtenir une moyenne supérieure à 10 sur 20 dans chacune des deux parties, avec un minimum de 8 sur 20 dans chacune des huit matières. Cet examen est extrêmement sélectif. En 2021, 5443 candidats s’étaient présentés à la session de juillet, 3975 à la session d’août. 483 avaient été retenus à la première session (soit 8,9%), 744 à la seconde (soit 18,7%).
Adieu aux notes minimales
Dès 2023, l’examen sera remplacé par un concours d’entrée, qui devrait avoir lieu en une session unique organisée à la fin du mois d’août. Les modalités de ce concours ne sont pas encore totalement définies, mais les huit matières qui composaient déjà l’examen d’entrée devraient être maintenues. «La vraie différence, c’est que, plutôt que de prendre tous ceux qui ont plus de 10/20, on prendra le nombre d’étudiants qui a été négocié», explique Vincent Blondel.
Autre différence de taille: adieu les notes minimales dans chacune des matières. Troisième différence: la baisse du pourcentage d’étudiants non-résidents autorisés à suivre des études de médecine en Fédération Wallonie-Bruxelles. «Le gouvernement envisage une réduction du nombre maximal (de non-résidents, NDLR), passant de 30 % à 15 %, afin de garantir une offre de soins suffisante à la population et de limiter le risque de pénurie lié à des praticiens qui quittent le territoire au terme de leurs études, et ne contribuent donc pas au renouvellement de la force de travail», est-il indiqué dans le communiqué du 26 mai. Ce changement «envisagé» pourrait bouleverser la donne pour les jeunes étrangers désireux de devenir médecins.
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Notamment les étudiants français, qui sont de plus en plus nombreux à tenter leur chance en Belgique, attirés par la proximité des universités, la qualité de la formation et l’utilisation du français comme langue d’études et de travail. En 2017, 13,4% des jeunes qui présentaient l’examen d’entrée en études de médecine étaient de nationalité française ; en 2021, ils étaient près de 35% . Plus globalement, aujourd’hui, la moitié des candidats à l’examen d’entrée sont non-résidents. Le quota maximum de 30% d’étudiants non-résidents a été atteint pour la première fois l’année dernière. À l’avenir, si ce quota diminue de moitié, il pourrait être atteint chaque année. La fin de l’eldorado belge pour les étudiants francophones, venus de France et d’ailleurs?
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Nos recommandations culturellesCe deuxième long métrage du cinéaste belge, caméra d’or en 2018 avec Girl, est le récit tendu d’une amitié fusionnelle entre Léo et Rémi, deux préadolescents, qui vire au drame. Un véritable choc esthétique.
Michaël MélinardClose, de Lukas Dhont, Belgique, 1 h 45
Close signifie à la fois proche et fermé. Ce titre polysémique résonne comme l’affirmation au premier plan de l’intime. Il dévoile aussi une partie des injonctions contradictoires et des obstacles à surmonter pour imposer son identité. Avec Girl, le cinéaste belge Lukas Dhont a décroché la caméra d’or en 2018. Close l’impose comme un sérieux prétendant à la palme d’or. Car cette histoire d’amitié solaire entre deux garçons offre une leçon de cinéma. Des travellings somptueux, une composition des plans splendide, des changements de focale audacieux, une économie de mots salutaires assoient sa maîtrise filmique. Au ballet de Girl, il a substitué les courses effrénées dans les champs de fleurs, la rugosité du hockey sur glace et les bagarres de garçons à la lisière de l’adolescence. Avec un sens inouï de la chorégraphie. Enfant, Lukas Dhont s’est rêvé danseur, il l’est devenu caméra en main.
Il serait néanmoins erroné de le réduire à un talentueux formalisme. Son cinéma est aussi lourd de sens. Tout comme l’autre grand film d’amitié enfantine de la compétition, Armageddon Time. Comme James Gray, Lukas Dhont regarde la fin d’un monde ouvrir une nouvelle ère. Mais là où le cinéaste états-unien donne à voir une difficulté à être ensemble, Dhont travaille sur la proximité fusionnelle des personnages. En effet, Léo (Eden Dambrine) et Rémi (Gustav De Waele) sont amis à la vie à la mort. L’insouciance des deux inséparables s’étiole avec les premières interrogations sur la nature de leur relation. Léo prend une infime distance. Rémi ne la supporte pas. Survient alors un drame.
Si le récit laisse peu de place à la surprise, c’est qu’il apparaît comme une évidence. Avec son coscénariste, Angelo Tijssens, le cinéaste a su trouver le ton et dessiner les enjeux narratifs les plus justes dans ce film incandescent. Dans un écrin queer discret, Dhont délivre une œuvre délicate et émouvante. Un des grands chocs esthétiques de la compétition.
Compétition Le nouveau bébé de Kore-eda est « bien né »
Les Bonnes Étoiles, de Hirokazu Kore-eda, Japon-Corée, 2 h 9
Le cinéaste japonais, palme d’or en 2018, continue d’explorer ses thématiques fétiches : l’enfance et la famille dans un environnement économique et social contraint. Après une incursion ratée en France avec la Vérité, il exporte avec plus de réussite son univers en Corée du Sud. Les Bonnes Étoiles rassemblent, dans un mélange de road movie et de polar, deux trafiquants d’enfants, un bébé, sa mère et un jeune orphelin. Le récit commence avec une tentative d’abandon. S’ensuit un jeu de poker menteur avec la police pour trouver au bébé des parents adoptifs. La faculté de Kore-eda à saisir les inflexions et les évolutions de ses personnages est l’une de ses plus évidentes qualités. Le résultat est splendide. Seul bémol, la musique prend trop de place, comme si le cinéaste manquait de confiance en ses images, pourtant magnifiques. M. M.
Festival de Cannes 2022cinémabelgiqueCinéma japonais L'Humanité
Un certain regard. Plan 75, une optimisation appliquée à l’existence
Nos recommandations culturellesAvec ce premier long métrage, Chie Hayakawa imagine un plan gouvernemental accompagnant les seniors japonais vers la mort.
Michaël MélinardPlan 75 de Chie Hayakawa, Japon, France, Philippines, Qatar 1h 52
Dans un futur proche, un massacre froid ampute un Ehpad japonais d’une grande partie de ses patients, rappelant les fusillades de masse qui secouent ponctuellement les États-Unis. Et si cette séquence d’ouverture annonce une œuvre sanglante, la cinéaste Chie Hayakawa emprunte un chemin complètement différent. Fausse piste ? Pas tout à fait.
En effet, le gouvernement lance le Plan 75 pour réguler le vieillissement de la population. Le processus, plus doux que celui du meurtrier, armé de son fusil d’assaut, vise pourtant des objectifs similaires. Une forme d’eugénisme pour se débarrasser des personnes jugées inutiles. Ce fameux plan se présente comme une plate-forme offrant un accompagnement logistique et financier vers la mort auxquels tous les Japonais de plus de 75 ans sont éligibles. Et même encouragés à le faire. Des recruteurs répondent au téléphone aux questions des seniors. Hiromu (Hayato Isomura) et Yoko (Yuumi Kawai), promeuvent ce plan, sans véritablement s’interroger. Mais deux candidats à l’euthanasie les amènent à évoluer. Hiromu rencontre son oncle, Yukio (Taka Takao). Yoko contrevient au protocole en liant connaissance avec Michi (Chieko Baisho), vieille dame rongée par la solitude.
Sans en avoir l’air, Chie Hayakawa dénonce le cynisme d’un ultralibéralisme avilissant et un fascisme rampant. C’est d’autant plus efficace que les petits soldats du profit agissent en maillons obéissants et sympathiques. Une réflexion inspirée sur une société de la performance où l’optimisation appliquée à l’humain poursuit celle appliquée au travail. La solitude des vieux, leur tendance à se considérer de trop et à se mettre à l’écart fait le reste. Heureusement, le réel existe. Et danc ce cadre, l’abandon du virtuel devient une forme de résistance. Délicat, puissant sans montrer les muscles, ce récit choral envisage la possibilité d’un monde meilleur. Avec talent, la cinéaste oriente cette oeuvre du côté de la vie.
Festival de Cannes 2022Cinéma japonais Le Figaro
L’attractivité économique de la France s’est elle améliorée?
Marie VisotGRAND DÉCRYPTAGE - La France s’est hissée au premier rang européen de l’attractivité il y a trois ans, selon le classement d’EY. Les progrès sont nets, mais les gros projets industriels et technologiques pourvoyeurs d’emplois sont menés en l’Allemagne ou au Royaume-Uni. Simplification, fiscalité, formation, énergie… l’Hexagone souffre toujours de handicaps.
Pendant longtemps, l’attractivité n’a pas été un point fort de la France. Les étrangers ont durant des années vécu avec l’image d’un pays qui fonctionnait au rythme des grèves, où les salariés travaillaient 35 heures et, comble, où les très hauts revenus étaient taxés à 75 %. Les choses ont heureusement évolué. Au point de placer aujourd’hui la France en très bonne place sur la scène européenne de l’attractivité. Les investisseurs étant adeptes de stabilité, ils voient d’un bon œil la réélection d’Emmanuel Macron, dont ils ont salué ces dernières années la nature «business frienldy» et les réformes, notamment fiscales et sur le marché du travail. Mais, dans un contexte de rude concurrence, il reste à faire. L’enjeu est de taille: en France, 16.800 entreprises sont sous contrôle étranger. Et elles emploient 2,2 millions de personnes.
• Première marche du podium
C’est un fait: la France séduit de plus en plus les entreprises étrangères. L’allemand Merck, qui investit 25 millions dans son centre de production de vaccins à Molsheim ; l’espagnol Vicky Foods, 64 millions dans une nouvelle unité de production en Bourgogne-Franche-Comté ; le chinois Envision, 800 millions pour construire à Douai une usine de production de batteries… Avec 1222 implantations ou extensions annoncées en 2021, les projets d’investissements étrangers ont nettement progressé en 2021 (+ 24 %), selon le bilan EY publié ce mardi. «Le rebond est important car la crise sanitaire avait touché la France plus fortement que la moyenne européenne», relève l’étude.
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Les projets, également recensés par Business France, ont en outre permis la création ou le maintien de plus de 45.000 emplois. «Le niveau atteint est historique, la France n’a jamais été aussi attractive qu’en 2021», se réjouissait ainsi le ministère de l’Économie en mars. L’amélioration est en tout état de cause assez nette par rapport au début du quinquennat de François Hollande, où le nombre de décisions de nouvelles implantations stagnait sous la barre des 1000.
«Pendant une décennie, la France a été au fond de la cale», note Marc Lhermitte, associé chez EY. Depuis 2019, après des années de concurrence avec l’Allemagne et le Royaume-Uni, la France est montée sur la première marche du podium européen des investissements étrangers, selon le baromètre EY.
Cette place, elle la doit à des années d’efforts. Alerté par le rapport Gallois sur le coût du travail trop élevé - qui grève la compétitivité du pays -, c’est paradoxalement le socialiste François Hollande qui, le premier, prend les choses à bras-le-corps, en instaurant en 2013 le crédit d’impôt compétitivité et emploi (CICE). À partir de ce moment-là, les investisseurs commenceront à regarder la France avec un autre œil. Et à remettre le pays en course pour leur choix d’implantation.
Mais c’est l’élection d’Emmanuel Macron en 2017 qui transformera l’essai. Quelques mois après son arrivée à l’Élysée, en janvier 2018, doté d’une image de réformateur, le chef de l’État clame «France is back» devant les grands patrons et financiers réunis à Davos. La transformation de l’ISF en impôt sur la fortune immobilière, la nouvelle fiscalité sur le capital et l’assouplissement du droit du travail suivront, remettant la France dans les standards internationaux.
Les mesures de simplification, les incitations à la transition écologique ou la promesse de réduction des impôts de production feront le reste. Aujourd’hui, les investisseurs se disent de plus en plus sensibles à l’écosystème d’innovation qui irrigue le pays, à l’accélération de la digitalisation ainsi qu’à l’inclinaison française à créer un environnement favorable à la transition énergétique.
• Des performances à nuancer
Il existe plusieurs raisons de relativiser ce qui reste néanmoins une bonne nouvelle. D’abord, la plupart des indicateurs sont fondés sur un volume d’opérations et non sur leur montant, leur qualité ou encore leur apport en emplois. Or, les études montrent depuis plusieurs années que les investisseurs étrangers implantent de plus gros projets au Royaume-Uni et en Allemagne qu’en France. «Notre droit social s’est amélioré mais reste complexe», relève Marc Lhermitte. Elles notent aussi que les investissements en France relèvent davantage d’extension de sites que de créations d’activité à proprement parler: en 2021, les créations ne s’élevaient qu’à 31 % des projets, quand ils atteignaient 81 % outre-Rhin et 75 % outre-Manche, selon EY. Des chiffres qui montrent que la France sait fidéliser les entreprises déjà implantées, mais a du mal à en attirer de nouvelles.
Il convient ensuite de se pencher sur la différence entre ce qui arrive en France et ce qui en sort, ce qui permet d’apprécier si les firmes étrangères ont plus investi chez nous que les entreprises tricolores n’ont investi à l’étranger. Et, là non plus, les résultats ne sont pas à la faveur de notre pays: en 2020, le stock d’investissements directs français à l’étranger est de 1261 milliards d’euros à fin 2020, tandis que celui des investissements étrangers en France atteint 785 milliards, selon la Banque de France.
Enfin, selon les chiffres de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) - qui regardent, eux, tous les investissements, à la fois productifs et financiers, y compris intra-entreprises -, la France a attiré 34 milliards de dollars d’investissements directs étrangers (IDE) en 2019 et 18 milliards de dollars en 2020. C’était nettement moins qu’en Allemagne et au Royaume-Uni, où les sommes représentaient respectivement 54 et 45 milliards en 2019, puis 36 et 20 milliards en 2020. Ainsi, la France n’était, toujours selon cet indicateur, que le 17e pays d’accueil au monde en 2020 des IDE, et le 6e en Europe. Bref, l’attractivité du pays n’est pas à regarder avec un optimisme béat.
Des handicaps à lever
Si la courbe commence à se redresser - 460 projets étrangers industriels ont été recensés en 2021, un chiffre en nette progression -, ce n’est pas dans ce domaine que la France est la plus attractive. L’industrie concentre en réalité tous les handicaps du pays. Non seulement sa fiscalité ne la met pas encore au niveau d’un certain nombre de ses concurrents: «Il y a aujourd’hui un assez large consensus pour considérer qu’il faut continuer de diminuer les impôts de production, dont il faut rappeler qu’ils sont indépendants des performances des entreprises. Le bon chiffre d’allégement est compris entre 5 et 10 milliards d’euros», souligne l’économiste Nicolas Bouzou, fondateur d’Asteres.
Mais tout projet industriel se heurte aussi à un maquis de procédures administratives qui rebute nombre d’investisseurs. À titre d’illustration, le délai moyen d’implantation d’un site industriel est de 17 mois, alors qu’il n’est que de 4 à 12 mois en Allemagne. Et, début 2021, le code de l’environnement comptait 6559 articles, contre 1006 en 2002.
Les délais d’implantation des usines, qui incluent les recours juridiques, sont très longs. Il faut reprendre l’ensemble des réglementations qui s’appliquent et faire un travail massif de simplification
Encore récemment, la France a perdu deux investissements emblématiques, que tous les grands pays européens se disputaient. Tesla, en 2019, faisait le choix de l’Allemagne pour son site européen, dotée d’une industrie incomparablement plus puissante que la nôtre, qui se délite depuis des décennies. L’Hexagone était évidemment dans la course pour accueillir la nouvelle Gigafactory de 5000 salariés. Mais Elon Musk n’a jamais caché le problème des terrains disponibles et le poids des contraintes et lenteurs administratives en France. Certains élus locaux se souviennent encore de la marche arrière faite par les équipes de Tesla quand ils ont compris qu’ils allaient perdre des années dans des procédures.
C’est d’ailleurs bien conscient de cette faiblesse qu’Emmanuel Macron a lancé durant le quinquennat les «sites clé en main», ces sites où les procédures relatives à l’urbanisme, à l’archéologie préventive et à l’environnement ont été anticipées, afin de permettre l’instruction des autorisations nécessaires à l’implantation d’une nouvelle activité industrielle dans des délais maîtrisés. Mais, de manière générale, «les délais d’implantation des usines, qui incluent les recours juridiques, sont très longs. Il faut reprendre l’ensemble des réglementations qui s’appliquent et faire un travail massif de simplification. Ce sujet est tellement complexe qu’il doit être porté au moins au niveau du premier ministre», insiste Nicolas Bouzou.
La France ne doit pas oublier d’améliorer son attractivité énergétique. Les entreprises dans le monde commencent à regarder où elles peuvent s’implanter pour payer moins cher leur énergie.
Plus récemment, Intel choisissait aussi l’Allemagne pour le plus grand projet industriel réalisé en Europe dans le domaine des semi-conducteurs, de 33 milliards d’euros dans un premier temps, pouvant aller jusqu’à 80 milliards sur dix ans. La France héritait, elle, de deux centres de recherche sur le plateau de Saclay, au sud de Paris. Ils seront certes à valeur ajoutée, mais les emplois créés ne seront qu’au nombre de 450 d’ici 2024, et un millier à terme. Quant au montant de l’investissement, il n’est pas connu. Officiellement, le choix de l’Allemagne tenait à sa position centrale en Europe et à la présence «de talents de premier plan et d’une superbe infrastructure». À Bercy, on évoquait aussi à l’époque le soutien financier proposé par Berlin «avec lequel nous ne pouvions pas rivaliser». De l’avantage d’avoir des ressources budgétaires bien supérieures à celle d’un pays surendetté…
Bref, dans un contexte de réorganisation mondiale des chaînes d’approvisionnement, avec des entreprises qui veulent se relocaliser aux plus près de leurs marchés et des consommateurs, la France ne doit pas relâcher les efforts entamés. Cela passera notamment par la nécessité d’«élever le niveau d’éducation et de formation des salariés pour que leurs compétences répondent davantage aux besoins», souligne Ludovic Subran, chef économiste chez Allianz. «La France ne doit pas oublier d’améliorer son attractivité énergétique, ajoute-t-il. Les entreprises dans le monde commencent à regarder où elles peuvent s’implanter pour payer moins cher leur énergie. Il faut continuer à miser sur notre mix et accélérer la décarbonation industrielle, encouragée en ce moment par le plan France 2030».
«Il n’y aura pas de retour de l’industrie sans une très forte augmentation de la production électrique alimentant la robotisation et la numérisation de notre secteur productif», conclut dans une récente note Christian Saint-Étienne, membre du Cercle des économistes et professeur au Cnam.
La semaine de 4 jours testée à grande échelle au Royaume-Uni
Une soixantaine d'entreprises participeront à ce test, qui doit concerner quelque 3000 employés.
Guerre en Ukraine : Poutine se dit prêt à aider à exporter «sans entraves» les céréales de l'Ukraine
Le président russe s'est entretenu à distance avec Emmanuel Macron et Olaf Scholz.
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CHRONIQUE - Dans son ouvrage, Albert Bourla - qui était aux commandes depuis quinze mois à l’arrivée de la pandémie - nous plonge dans les coulisses de la mise au point du vaccin anti-Covid.
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Acid. L’Atlantic Bar, un monde d’amitié en guenilles qui disparaît
ActuDans son documentaire présenté à Cannes dans la sélection des films indépendants, la réalisatrice Fanny Molins nous entraîne à Arles dans un rade où se retrouvent ces gens du peuple aux rêves fracassés sur la falaise de la vie.
Pierre BarbanceyAtlantic Bar de Fanny Molins, France, 87 mn
C’est un documentaire magnifique pour qui aime les histoires humaines. Les histoires vraies. Les histoires populaires. À Arles, il a longtemps existé un lieu de « débit de boissons » comme on dit dans les arrêtés préfectoraux, dénommé l’Atlantic Bar. Un endroit de convivialité où l’on boit son café le matin, la bière à 10h, le pastis ou le whisky un peu plus tard. Un lieu où se croisent des gueules. Certaines ont été cassées par la vie. C’est là que Fanny Molins est venue poser sa caméra pour y capter des instants d’émotions, ces moments où la pudeur, comme un voile levé, disparaît. Et ils ont tant à dire ceux qui apparaissent à l’écran. Nathalie et Jean-Jacques, bien sûr, les patrons de l’Atlantic Bar, rayonnants au centre de ce documentaire.
La première fois qu’elle s’y est rendue, Fanny Molins entendait réaliser un reportage photographique consacré à l’alcoolisme. On ne sait ce qu’elle voulait exactement montrer ou exorciser. Mais, de fil en aiguille, l’image en mouvement s’est imposée. Trois semaines de tournage ont permis tout à la fois de nous immerger dans un décor si commun il n’y a encore pas si longtemps et qui tant à disparaître. « Le temps du Formica et du ciné », chantait Ferrat même si, là, c’est plutôt Johnny qu’invoque Nathalie. Le Johnny de Salut Charlie qui, de sa voix rauque le proclamait : « L’amitié en guenilles était ma seule famille ». Une devise pour l’Atlantic Bar où se retrouvent ces gens du peuple, aux rêves fracassés sur la falaise de la vie, qui se confient devant la caméra. Ce n’est pas une psychanalyse des pauvres. Juste leurs paroles.
Un documentaire captivant. Paradoxalement c’est Saint-Exupéry qui remonte à la mémoire. « On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux ». C’est ce que nous rappellent toutes ces personnages si vrais. L’Atlantic Bar a fermé le 15 mars de cette année, tué par la volonté du propriétaire des murs de vendre le bar. « Mais la porte de derrière reste ouverte », précise Fanny Molins en clôture du film. De quoi pleurer de rage. L’autre soir, sur la plage de la Croisette, le Festival a projeté « Un Singe en hiver », d’Henri Verneuil, avec Gabin et Belmondo. Un autre hommage aux habitués du comptoir, du zinc, du rade, véritable confessionnal.
Un Certain Regard À Haïfa, un tableau de lutte, de nostalgie et de chagrin
Mediterranean Fever, de Maha Haj, Palestine-Allemagne-France-Chypre-Qatar, 1 h 48
Walid, un Palestinien de Haïfa, mariée à une infirmière, vit sa quarantaine dans la dépression. Il ne travaille plus et s’acharne à vouloir écrire un roman. À la maison du matin au soir, il s’occupe des tâches ménagères. Son voisin, Jalal, un petit escroc lié au milieu qui règne sur la ville, fait de même. Ils ne savent pas trop quoi faire de leur vie, confrontés à une réalité, en bute à une frustration qu’ils ne parviennent pas toujours à comprendre. Un quotidien d’ennui, de bataille permanente pour que les enfants parlent arabe, pour rappeler que Jérusalem n’est pas la capitale d’Israël. La rencontre de deux hommes, l’un dans l’imaginaire, l’autre dans la vie crue, va être explosive. Un tableau étonnant fait de luttes, de nostalgie et de chagrin dans cette ville de Haïfa si particulière. P. B.
Festival de Cannes 2022Arlescinéma Le Figaro
La détresse de ces jeunes qui regrettent d’avoir voulu changer de sexe
Stéphane KovacsAgnès LeclairENQUÊTE - Alors que les demandes de changement de sexe sont en forte augmentation, familles, enseignants et associations alertent sur son «caractère irréversible».
Premiers regrets, premières contestations. Alors que les demandes de changement de sexe chez les mineurs sont «en très forte augmentation» en France, dans le sillage des pays anglo-saxons, l’Académie de médecine alerte sur le «nombre croissant de jeunes adultes transgenres souhaitant “détransitionner”». Pointant un «risque de surestimation diagnostique réel», la société savante a appelé fin février à une «grande prudence médicale» chez l’enfant et l’adolescent, «compte tenu de la vulnérabilité, en particulier psychologique, de cette population et des nombreux effets indésirables, voire des complications graves, que peuvent provoquer certaines des thérapeutiques disponibles». Ypomoni, un collectif de parents qui milite «pour une approche éthique des questions de genre» et qui «grossit de semaine en semaine», rapporte «des histoires qui se ressemblent toutes: ados harcelés, agressés sexuellement, haut potentiel intellectuel (HPI), autistes, consultations expédiées, certificats de complaisance…» Et dans certains cas, les familles n’hésitent plus à se tourner vers la justice.
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Pour étayer son propos, l’Académie de médecine s’est appuyée sur la décision de l’hôpital universitaire Karolinska de Stockholm d’interdire, l’an dernier, l’usage des bloqueurs d’hormones. En France, il est autorisé, comme les prescriptions d’hormones du sexe opposé, avec l’accord des parents et sans conditions d’âge. Quant aux traitements chirurgicaux - notamment la mastectomie (ablation des seins), autorisée en France dès l’âge de 14 ans, - et ceux portant sur l’appareil génital externe (vulve, pénis) après la majorité, elle souligne leur «caractère irréversible». Et appelle à prolonger «autant que faire se peut» la phase de prise en charge psychologique. «Il n’y a pas d’âge pour débuter une transition», estime a contrario le guide publié par l’association OUTrans.
«Épidémie de suicides»
Effet de mode, inquiétant phénomène d’embrigadement ou conquête de nouvelles frontières de l’identité? Les cas d’enfants, d’adolescents et de jeunes adultes qui pensent ne pas être «nés dans le bon genre» et veulent changer socialement ou médicalement de sexe se sont multipliés ces dernières années. Le rapport «relatif à la santé et aux parcours de soins des personnes trans», remis en janvier au ministère de la Santé, confirme un «nombre croissant depuis dix ans de mineurs en interrogation de genre et en demande de transition». «Les consultations spécialisées sont saturées», indique ce document, rédigé avec l’appui de l’Igas, qui appelle «à accueillir sans a priori les questionnements d’identité de genre», mais aussi à prendre en compte «les facteurs de survulnérabilité» chez les adolescents trans comme la déscolarisation, les comportements suicidaires, les troubles psychiques et les troubles du spectre autistiques. En mai, le suicide d’un élève transgenre de 15 ans dans son lycée, au Mans, a suscité l’émotion. «Pour nous l’épidémie est là: c’est une épidémie de suicides», s’inquiète Simon Jutant, juriste de l’association Acceptess-T, spécialisée dans la défense des droits des personnes transgenres, et co-auteur du rapport. Chez les adultes, le nombre de personnes prises en charge médicalement (admises en affection longue durée) pour transidentité a été multiplié par dix en dix ans, pour atteindre environ 9000 personnes en 2020, selon des chiffres de la Caisse nationale d’assurance-maladie (Cnam), cités dans le rapport. «70% des bénéficiaires ont entre 18 et 35 ans», précise le document.
Le phénomène trans touche plus les jeunes filles aujourd’hui, notamment celles qui ne rentrent pas dans les stéréotypes de genre. De plus, cette volonté de changer de sexe est souvent liée à la volonté d’échapper à un passé de violences sexuelles, de harcèlement
Épouvantée par l’ampleur du phénomène, Blandine, une enseignante, a créé avec un groupe de militantes féministes le podcast Rebelles du genre, afin de donner la parole à des «détransitionneuses». Pour elle, le discours actuel sur le genre signe l’apparition d’une «nouvelle oppression» sur les femmes. «Le phénomène trans touche plus les jeunes filles aujourd’hui, notamment celles qui ne rentrent pas dans les stéréotypes de genre. De plus, cette volonté de changer de sexe est souvent liée à la volonté d’échapper à un passé de violences sexuelles, de harcèlement. La difficulté de s’accepter comme lesbienne, à faire face à la lesbophobie peut également jouer un rôle», pointe-t-elle. «Aujourd’hui, l’accès au parcours de transition est un peu plus ouvert qu’autrefois et moins contraignant, ce qui explique cette augmentation des demandes, considère pour sa part Simon Jutant. De même, lorsque l’on a arrêté de contrarier les gauchers, leur nombre a augmenté d’un coup.»
«L’emprise des idéologies militantes»
En France, le phénomène a explosé «durant le confinement», insiste la militante de Rebelles du genre, avec un effet de «contagion» sur les réseaux sociaux. «Isolées de la vie réelle, des jeunes filles se sont convaincues en ligne, en quelques semaines, qu’elles étaient des garçons. Des adolescentes m’ont raconté qu’elles étaient en permanence connectées à des forums de communautés trans qui jouent sur la victimisation. Elles avaient l’impression de rejoindre le camp du bien, des opprimés, et se voyaient acclamées quand elles se déclaraient non-binaires». Même constat pour l’association SOS Éducation, qui demande «que l’École reste en dehors du militantisme trans-affirmatif, dans l’intérêt supérieur des enfants»: «L’emprise des idéologies militantes trans-affirmatives fait croire à de plus en plus de jeunes en questionnement que le changement de sexe est la seule solution pour échapper à la souffrance identitaire qu’ils traversent, s’effraie-t-elle.
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Aveuglés par les réseaux sociaux, pris dans les mailles d’un dispositif associatif sectaire, le risque est qu’ils s’engagent, en marge de leur famille, mais adoubés à l’école, dans des transitions irréversibles. Les pays qui ont pratiqué ces expériences sur des enfants font marche arrière face aux vies brisées. Pourquoi l’Éducation nationale n’en tient-elle pas compte? Qui assumera la responsabilité d’avoir laissé des enfants sous influence devenir des “regretteurs”, des femmes à barbe stériles, volontairement mutilées?»
Aujourd’hui, les “détransitionneuses” sont encore peu nombreuses car il faut généralement plusieurs années avant de se rendre compte que l’on s’est trompé
Pour Blandine, «passé la période de l’adolescence, un certain nombre de ces jeunes se rendent compte qu’ils ont fait fausse route ; mais c’est une démarche très difficile de revenir en arrière». Les études scientifiques internationales ne relèvent jusqu’à présent que de faibles pourcentages de «détransitionneurs», entre 1 et 2 %. «Une minorité parmi la minorité», commente Simon Jutant, mais «qu’il faut entendre». «La vague est à venir», prévient de son côté la militante de Rebelle du genre. «Aujourd’hui, les “détransitionneuses” sont encore peu nombreuses car il faut généralement plusieurs années avant de se rendre compte que l’on s’est trompé.»
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RENCONTRE - À 118 ans, sœur André continue à recevoir les visiteurs dans un Ehpad de Toulon. L’occasion de distiller quelques belles leçons de vie.
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Congés payés annuels : passé le délai du 31 mai, il n’est pas (toujours) trop tard
ActuLe 31 mai arrive, et tous les congés acquis durant l’année devront être soldés à cette date, au risque de les perdre. Toutefois, il est possible de reporter un reliquat, sous conditions.
Mélanie MermozPlus que quelques jours avant le 31 mai ! Dans la majorité des entreprises, à cette date, vous devez avoir pris tous vos congés. C’est en effet à ce moment que se clôt la période de référence. Pour éviter de les perdre, certains se résolvent à « poser des jours » en catastrophe au mois de mai, mais cela ne suffit pas toujours.
En cas de congé maternité ou d’arrêt maladie
S’il vous reste des jours de congé, est-ce possible de les reporter à l’année suivante ou sont-ils perdus ? Tout dépend d’abord de la raison pour laquelle vous n’avez pas pu prendre ces congés. En cas de congé maternité, de congé d’adoption (L.3141-1) ou d’arrêt maladie, vous êtes en droit de les reporter. En cas d’arrêt lié à une maladie professionnelle ou un accident de travail, vous bénéficiez évidemment aussi de ce droit au report. Attention toutefois, si vous tombez malade pendant vos congés, les jours de congé qui tombent pendant l’arrêt maladie sont considérés comme pris et ne peuvent être reportés.
En dehors de ces cas, tout dépend de l’entreprise où vous travaillez. Si votre temps de travail est annualisé, un accord d’entreprise ou de branche peut prévoir que les congés non pris au 31 mai puissent être posés avant le 31 décembre. Des conventions collectives ou des accords d’entreprise, ou simplement l’usage, peuvent aussi autoriser le report des congés payés au-delà du 31 mai. Sinon, il est toujours possible de le demander à votre patron, mais il n’est pas tenu d’accepter.
Empêchement et indemnités
Si vous n’avez ni pu prendre vos congés ni les reporter, il peut être possible d’en obtenir le paiement. Cela dépend toutefois des raisons qui vous ont poussé à ne pas prendre ces congés. Si ce sont des considérations personnelles, votre employeur n’est pas tenu de vous payer ces journées de congé, elles sont alors perdues. En revanche, si votre employeur vous a empêché de prendre vos congés, il est tenu de vous verser une indemnité compensatrice.
Si vous aviez posé des dates de congé et qu’il vous les a annulées, c’est simple. Si votre charge de travail vous a conduit à ne même pas envisager de les poser, c’est plus compliqué, il faudra pouvoir prouver la faute de votre employeur devant les prud’hommes, des dommages et intérêts pourront alors vous être versés. Afin de garantir le droit au repos des salariés, il est interdit de leur proposer de remplacer la prise des congés par le paiement de ces journées.
S'il existe un compte épargne-temps
Les entreprises qui ont mis en place un compte épargne-temps (CET) font toutefois exception. Les salariés peuvent alors reporter une partie de leurs congés (au-delà de quatre semaines), qui sont accumulés et peuvent être utilisés à l’occasion d’un congé sabbatique ou pour permettre un départ en retraite précoce. Certains accords permettent que, dans le cadre d’un CET, les jours de congé accumulés (au-delà de la cinquième semaine) puissent être payés.
Dans sa campagne, Emmanuel Macron avait proposé de généraliser les CET, de les rendre transférables et de permettre de payer les jours non pris. Alors que les fins de mois deviennent de plus en plus difficiles, certains pourraient être tentés de sacrifier leur droit au repos.
droit du travail Le Figaro
«Challenger», l'influenceur entré au Stade de France trois jours après s'être mis en scène tirant à la Kalachnikov
Luc LenoirLe jeune homme, suivi par des dizaines de milliers d'adolescents sur les réseaux sociaux, s'est décrit «en Syrie», tirant avec un fusil d'assaut. Selon nos informations, un signalement a été demandé par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
Il s'appelle Ibrahim, mais influence des milliers de jeunes avec un compte devenu son surnom : «Challenger.67». Le jeune homme fait l'objet d'une polémique depuis ce week-end, après avoir filmé son entrée au Stade de France lors du match Liverpool-Real Madrid samedi 28 mai... Et ce, quelques jours après s'être exercé au tir à la Kalachnikov, d'après lui en Syrie.
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Sur la vidéo, l'homme se filme passant les portiques de sécurité, qui semblent bloqués pour l'ensemble des spectateurs. Cyril Hanouna est présent, interpellé par l'influenceur, alors qu'il essaie de passer le portique, et que le personnel semble débordé. L'entourage de Cyril Hanouna précise ce lundi au Figaro que l'animateur n'a aucun lien avec le jeune homme. On ne sait pas si «Challenger» entre en fraude, comme des centaines de spectateurs. Sur la vidéo, il se vante d'avoir gagné accès en raison de sa célébrité.
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La scène semble anecdotique, dans le grand chaos de la finale de Ligue des Champions. Elle l'est moins lorsque l'on apprend que «Challenger» revient tout juste d'un voyage bien particulier, supposément en Syrie, un pays qui a été un théâtre d'expansion de l'État islamique. Une excursion dans laquelle il s'était de plus filmé tirant au fusil-mitrailleur Kalachnikov. «Ça tire comment? Ça fait comment?», hurle-t-il plusieurs fois, hilare, avant que ses comparses répondent en chœur : «À la Kalachnikov!». Et de lâcher fièrement plusieurs balles, dans une zone désaffectée.
L'homme est proche d'une autre figure des réseaux sociaux, Rayanne B., qui s'est également filmé, tirant notamment au lance-roquettes. Ce dernier avait raconté la fin de leur voyage commun «à la frontière de la Syrie et du Liban» en affirmant que l'armée syrienne les aurait interpellés, interrogés longuement sur ces tirs sauvages en dehors de tout cadre légal, puis que les deux jeunes avaient été expulsés du pays.
Signalement demandé à la Justice
On ne sait toujours pas à l'heure actuelle si ce parcours était connu de l'État alors que «Challenger» entrait tranquillement dans le Stade de France, samedi dernier. Selon des informations communiquées au Figaro, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a demandé aux services de police d'effectuer un signalement auprès de la justice, concernant le jeune homme. «Le ministre a demandé à ses services de se rapprocher du parquet pour signaler ces agissements et faire toute la lumière sur les circonstances dans lesquelles ces vidéos ont été prises», annonce-t-on place Beauvau. Les investigations ont déjà commencé.
Les deux hommes sont-ils réellement allés en Syrie, ou le prétendent-ils? Pourraient-ils être poursuivis en France pour leurs activités «touristiques» de tir à la mitraillette? Oui, selon l'avocat Laurent-Franck Liénard, si une infraction est caractérisée et que le parquet le décide. «Je ne pense pas qu'ils soient allés dans un stand. Les infractions commises à l'étranger par un Français peuvent être poursuivies en France», confirme-t-il auprès du Figaro.
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Proche d'un autre influenceur déjà condamné
Le compte de «Challenger» est représentatif d'une nouvelle génération d'«influenceurs» sur Snapchat, Instagram ou TikTok. Il se montre aussi bien au volant d'une voiture de sport à Dubaï, que devant le Ballon d'or de l'UEFA... Ou encore en tenue traditionnelle à l'entrée d'une mosquée, pour inciter ses abonnés à la prière musulmane. Son complice Rayanne B. s'est lui fait connaître en publiant plusieurs méfaits, pour distraire ses quelque 175.000 abonnés. En octobre 2021, il volait du matériel dans un camion de pompiers, les qualifiant de «fils de p.», et écopant finalement d'un stage de citoyenneté. Il insultait ensuite le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer, le menaçant. Poursuivi, il était relaxé pour cela... Avant d'être finalement condamné, en mars dernier, à 105 heures de travaux d'intérêt général après s'être moqué d'un handicapé.
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Déjà connu des services de police, mais pas du renseignement territorial, le suspect aurait selon plusieurs témoins déclaré «avoir agi au nom de Dieu» au moment de l'agression.
Faux billets, débordements: 105 interpellations en marge de la finale de la Ligue des Champions
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Le Figaro
Fiasco du Stade de France: un avertissement pour Gérald Darmanin
Guillaume TabardANALYSE - L’affaire de la finale de la Ligue des champions, marquée par des dysfonctionnements et des violences, continue d’embarrasser l’exécutif. Avec une communication initiale désastreuse dans la forme comme sur le fond.
Un gouvernement peut se retenir d’agir mais ne peut pas s’abstenir de réagir. Il peut retarder des annonces difficiles à faire passer - la réforme des retraites en est le meilleur exemple -, mais il ne peut échapper à l’imprévu. En cette trop longue période d’inertie entre la présidentielle et les législatives, la réaction de l’exécutif face aux dysfonctionnements et aux violences ayant marqué la finale de la Ligue des champions, samedi soir au Stade de France, a inévitablement concentré l’attention de l’opinion et les critiques de l’opposition. Que Gérald Darmanin ait décidé de s’expliquer au «20 Heures» de TF1 souligne l’urgence qu’il y avait à corriger une communication initiale désastreuse dans la forme comme sur le fond.
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Jusqu’à lundi matin, l’impression dominante fut celle d’un déni de la réalité, d’un rejet de toute responsabilité et d’une incompréhension des victimes réelles de ces débordements. La faute aux Anglais! Outre d’avoir froissé les autorités britanniques, l’argument était un peu court. Il est vrai que le nombre effarant de faux billets imprimés fut l’élément déclencheur de la pagaille pour l’accès au stade. Mais il fut hâtif de pointer du doigt en bloc les supporteurs anglais quand une grande partie d’entre eux, détenteurs de vrais billets, furent les premières victimes de ce fiasco. Et il fut trop commode de dénoncer la mauvaise gestion de la billetterie par l’UEFA quand 400 millions de téléspectateurs ont été témoins de scènes de violence qu’une pression même incontrôlée aux entrées ne suffit ni à expliquer ni à justifier.
Gérald Darmanin a fini par admettre la conjonction de différents facteurs, depuis la grève sur la ligne B du RER - doit-on rappeler que c’est une grève dans les transports publics qui avait fait perdre une première fois les JO à Paris, face à Londres? - jusqu’à l’arrivée de voyous se livrant à des vols, des violences et des dégradations. Et là non plus, il ne suffit pas, comme l’ont fait des élus de gauche de Seine-Saint-Denis, de fustiger les supposées obsessions la «fachosphère» pour occulter les problèmes de sécurité spécifiques à ce département.
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Il y a bel et bien eu un problème d’ordre public que le ministre de l’Intérieur, de par sa fonction, aurait dû souligner en premier et aurait dû être le premier à souligner. D’autant que Darmanin se fait fort d’incarner le pôle droit du gouvernement. Et que sa mission première est de border le président de la République sur son flanc régalien, lequel a régulièrement été présenté comme sa zone de faiblesse. Accessoirement, on mesure dans de telles circonstances la difficulté à mener de front une campagne électorale et la gestion d’un événement à risque.
Il y a quelques jours, Gérald Darmanin confiait que le «fil rouge» de son nouveau bail place Beauvau serait de «relever le défi sécuritaire» des JO de 2024. L’épisode du Stade de France est pour lui, à tout le moins, un sévère avertissement.
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RÉCIT - De retour dans la capitale après sa déroute à la présidentielle, la maire est plus contestée que jamais jusque dans sa majorité. Les projets fous succèdent aux polémiques, au grand dam des Parisiens.
Le Figaro
La libération de Patrick Balkany suspendue après un appel du parquet
Le tribunal d'application des peines d'Évry avait accordé plus tôt dans la journée à l'ancien élu LR, incarcéré depuis février à la maison d'arrêt de Fleury-Merogis, sa libération conditionnelle, sans bracelet électronique.
La libération de Patrick Balkany, 73 ans, a été suspendue ce lundi après un appel du parquet.
Patrick Balkany reste finalement incarcéré à la prison de Fleury-Mérogis: le parquet d'Evry a fait appel de la libération conditionnelle de l'ancien maire LR de Levallois-Perret, la décision du tribunal d'application des peines est donc suspendue et implique son maintien en détention. «L'appel du parquet est suspensif jusqu'à ce que la chambre de l'application des peines de la cour d'appel de Paris statue, dans le délai maximum de deux mois», a précisé la procureure d'Evry Caroline Nisand dans un communiqué. Jusqu'à cette nouvelle décision, Patrick Balkany reste incarcéré à la prison de Fleury-Mérogis (Essonne).
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Plus tôt dans la journée, le tribunal d'application des peines d'Evry avait accordé cette libération conditionnelle, sans bracelet électronique. Le parquet estime que Patrick Balkany manifeste «toujours son opposition au principe de sa condamnation, en dépit de son caractère définitif, ce qui augure mal du respect de la mesure d'aménagement de peine sollicitée». Selon la procureure d'Evry, l'ancien élu LR «ne justifie, au plus, que du paiement d'une somme totale de 7000 euros environ, depuis février 2022, alors que la dette fiscale dont il a la charge de la réparation s'élève à plus de quatre millions d'euros».
«Le parquet n'aurait jamais interjeté appel contre un autre détenu, c'est un acharnement judiciaire contre Patrick Balkany, contre toute forme de logique, de raison et de droit», ont commenté ses avocats, Mes Robin Binsard et Romain Dieudonné. «Cette décision (de la chambre d'application des peines) est irréprochable en droit, car rien ne justifie le maintien en détention d'un homme de 73 ans qui a déjà purgé les deux tiers de sa peine», ont estimé les avocats. L'ancien maire de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) avait été incarcéré le 7 février. Après avoir passé cinq mois en détention pour fraude fiscale, puis avoir été libéré sous bracelet électronique pour raisons de santé, il était retourné en prison en raison de nombreux manquements à ses obligations, selon la justice.
Rejugé en octobre
Le tribunal d'application des peines avait motivé sa décision, visée par l'appel, en soulignant que «la reconnaissance des faits par l'intéressé, la sévérité de la sanction prononcée y compris à l'égard de son épouse, les conséquences des infractions commises et de leur sanction, la durée de l'incarcération, son âge et son état de santé, laissent augurer d'un risque de récidive extrêmement faible». «Il a manifestement pris conscience de ses manquements lors de la précédente mesure d'aménagement de peine, manquements sanctionnés par une nouvelle incarcération difficilement supportée», affirme tribunal dans la décision consultée par l'AFP.
Par ailleurs, le juge estimait que Patrick Balkany a «mis en place, conjointement avec son épouse, depuis le mois de février, des versements mensuels d'un montant total de 1300 euros aux fins de régler les sommes dues à l'administration fiscale au titre des infractions commises». Le placement sous bracelet électronique de son épouse Isabelle, toujours hospitalisée depuis sa tentative de suicide en février, avait également été révoqué en février. Les époux Balkany avaient été reconnus coupables de ne pas avoir payé d'impôt sur la fortune entre 2010 et 2015 et d'avoir payé un impôt sur le revenu amplement sous-évalué entre 2009 et 2014, pour un total estimé de 4 millions d'euros de sommes éludées.
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Quelques semaines après son incarcération, début avril, l'ancien maire LR de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) a déposé une requête en libération conditionnelle. La fin de peine de Patrick Balkany est fixée au 21 avril 2023. Depuis février, il a exécuté la moitié de sa peine et aura effectué les deux tiers de sa peine à compter du 3 juillet. Avec son épouse, ils doivent être rejugés en octobre dans l'affaire de blanchiment de fraude fiscale avec pour seul enjeu le quantum de leurs peines, après une décision de la Cour de cassation, car déjà reconnus définitivement coupables de cette infraction. Patrick Balkany reste mis en examen à Nanterre dans différentes affaires, notamment pour «détournement de fonds publics», soupçonné d'avoir utilisé des chauffeurs de la mairie de Levallois à des fins personnelles.
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Le Figaro
À Orikhiv, dans les tranchées avec les soldats ukrainiens: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
Margaux BennREPORTAGE - À 300 mètres des positions russes, les soldats de la 128e brigade d’assaut de Transcarpatie défendent ce verrou qui protège la ville de Zaporijjia.
Envoyée spéciale à Orikhiv
En ce dimanche de fin mai, la seule âme qui semble peupler la ville d’Orikhiv est un chat blanc errant parmi les décombres. Les maisons en bois peint et aux portails fleuris sont, pour la plupart, détruites. Les autres semblent abandonnées, et seront bientôt défoncées à leur tour par l’artillerie russe. Alors que cette dernière concentre ses opérations dans le Donbass, qu’elle contrôle pour l’essentiel et dont elle veut s’emparer entièrement, elle intensifie aussi ses assauts dans le sud-est du pays. La zone d’Orikhiv, prise en tenailles entre les fronts qui se rapprochent, est le dernier verrou ukrainien qui protège la ville industrielle de Zaporijjia, à quelques dizaines de kilomètres.
Pour contrer l’avancée de l’ennemi, l’armée régulière ukrainienne disséminée dans la campagne a renforcé ses positions avec la 128e brigade d’assaut de Transcarpatie. Constituée de volontaires principalement issus de cette région montagneuse à l’ouest du pays, elle fonctionne sous l’égide du ministère ukrainien de la Défense. Pour se rendre sur l’une des positions de la brigade, il a fallu attendre à un abri un peu en retrait qu’une voix émanant de la radio du lieutenant Yaroslav confirme que le passage est possible, pour quelques minutes seulement. Traverser un pré au pas de course, puis s’enfoncer dans un bois. Les pas crissent sur les branches mortes laissées là par l’hiver. Le chant des oiseaux pourrait donner au parcours un air de promenade bucolique, s’il n’était si souvent interrompu par les frappes d’artillerie qui ont déjà repris.
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«Vous entendez? C’est un rossignol!», s’émerveille le lieutenant Yaroslav. «C’est la première fois que j’en entends un ici. Ça me rappelle la Transcarpatie…» Plus loin, cet ancien journaliste interrompt le récit d’un de ses souvenirs les plus chers - un voyage à Paris dans les années 1990 pour recevoir un prix de journalisme d’investigation - pour cueillir une fleur blanche… Et la croquer. «C’est une akatsiya: une fleur comestible, bien connue dans ma région.» Akatsiya, c’est aussi le nom d’un canon automoteur lourd de l’armée ukrainienne, poursuit-il avec un large sourire.
Bientôt, il faut se taire: nous arrivons à une position située à 300 mètres seulement d’une unité russe. «La nuit, quand le vent porte les voix ou qu’ils sortent de leur tranchée en contrebas, on peut entendre les conversations des ennemis», assure Youra, un lieutenant de 22 ans, fraîchement diplômé de l’école militaire de Kiev et qui dirige la dizaine d’hommes de cette unité d’observation. Le jeune homme aux grands yeux noirs se moque de leur accent: «spassiiibâ!», bêle-t-il. Ses camarades abondent: «Ils doivent être tchétchènes ou originaires d’un coin perdu de l’autre bout de la Russie», devine Sacha, un infographiste de 29 ans aux avant-bras tatoués, qui a pris les armes pour la première fois au début du mois de mars. «À trois ou quatre reprises, nous les avons entendus se bagarrer entre eux… Ils étaient sûrement ivres. Une fois, un homme a crié: “Ne fais pas ça!” Et un autre: “Tue-le!” Il y a eu un coup de feu, puis plus rien,» raconte Youra. «Ce sont des clowns», conclut-il. «Il n’y a pas de doute: on va gagner cette guerre.»
Nous sommes des barbus tatoués, connectés et buvons des smoothies pomme-banane. On se croirait presque dans un coworking de Kiev !
Le petit groupe vit ici depuis plus de trois mois, dans des tranchées qu’il continue de creuser comme une œuvre infinie: «Il faut bêcher autant que tu t’aimes toi-même», explique Mischa, un vétéran du Donbass au visage maculé de terre. Au fond d’un trou rectangulaire, il ressemble pourtant à un fossoyeur creusant sa propre tombe. Le reste des tranchées forme un labyrinthe ponctué d’abris sommaires. L’armée russe pilonne la ville d’Orikhiv et les positions ukrainiennes avec des obus, ainsi que des bombes au phosphore blanc qui s’enflamment au contact de l’air, assure Mischa. Les avions de chasse SU-26 survolent aussi la zone, larguant leurs bombes de manière indiscriminée.
«Il y a eu des moments très durs», avoue Sacha, l’artiste branché. Jusqu’à tout récemment, les températures pouvaient descendre jusqu’à -12 la nuit et la pluie emplissait les tranchées de boue. Alors, il s’est occupé à maintenir le moral des troupes: il a accroché à un arbre un modem routeur Wi-Fi qui, lorsqu’il fonctionne, permet à ces millennials aux airs de poilus de contacter leurs proches. Oleg, un autre vétéran du Donbass, a commandé sur une plateforme d’achat en ligne un grand couteau à manche rouge qu’il arbore fièrement sur son gilet pare-balles. «Sur le site web, il avait l’air plus petit», avoue-t-il avec un rire timide. Les colis, commandés ou envoyés par des proches ou l’armée, sont acheminés par la route depuis Kiev jusqu’à Zaporijjia. Puis l’armée s’occupe de les acheminer aux destinataires partout dans la campagne. Les repas consistent souvent en des rations militaires américaines: «Nous sommes des barbus tatoués, connectés et buvons des smoothies pomme-banane. On se croirait presque dans un coworking de Kiev!», rit-il, portant à ses lèvres une cigarette électronique.
Affecté d’«obusite»
Les soldats ne sont équipés que de quelques missiles antichars NLAW et de lance-roquettes soviétiques et allemands. Ils lancent donc peu d’assauts. Grâce à leur position en surplomb qui offre une vue dégagée, ils alertent les autres unités sur les mouvements des Russes. Ceux-ci sont mieux équipés. Alors, Youra, Sacha et leurs camarades se débrouillent grâce au «système D». Régulièrement, les membres d’une autre unité amènent des drones de reconnaissance, auxquels ils fixent des grenades automatiques. Trafiqués, les drones lâchent les explosifs sur les positions ennemies. «Il nous est arrivé d’en balancer sur nos voisins bruyants», indique Sacha, en référence à l’unité russe en contrebas. «Et quand on regarde sur l’ordinateur la grenade qui explose, c’est comme être au cinéma!»
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S’il tente de plaisanter autant que son ami, Youra peine à cacher les traumatismes qui le hantent. Le 29 avril, alors qu’il s’était rendu à une autre position non loin, un char russe qui s’était approché à moins de dix mètres de son abri a tiré dans une autre direction. Le bruit l’a rendu temporairement sourd de l’oreille gauche. Le surlendemain, il s’est aventuré dans la plaine pour évacuer des blessés. Le vacarme des mortiers qui s’abattaient tout autour l’a sonné pendant plusieurs heures. Il se dit affecté d’«obusite», ce syndrome psychique dont le nom a été conçu pour expliquer les traumatismes des poilus de la Grande Guerre. Youra n’a pas encore complètement retrouvé l’ouïe et fait régulièrement des cauchemars. «Mais c’est difficile de discerner le délire du cauchemar réel: une fois, par exemple, je rêvais que j’essayais d’échapper à un char. Je me suis réveillé en sursaut, et en sortant de l’abri j’ai vu… Un char russe au loin qui tirait!»
Cela fait plus de trois mois qu’ils vivent dans la forêt. Avec, chaque jour, la crainte de mourir sous le feu russe
Profitant à nouveau de quelques minutes de silence, pendant lesquelles l’ennemi semble avoir interrompu ses frappes, le jeune homme nous mène jusqu’à la position d’assaut, à environ 400 mètres de là, où s’est déroulé l’incident. Il faut traverser un champ ponctué d’immenses cratères, où gît un blindé russe carbonisé. «C’est celui qui m’a rendu à moitié sourd. J’ai été vengé», indique Youra. À l’orée d’un bosquet, juste devant la position ukrainienne, une berline a connu le même sort. «Un habitant d’Orikhiv, ivre, s’était aventuré ici sur le front alors que les civils y sont interdits. Il criait qu’il voulait aller se battre à mains nues avec les Russes. Un obus s’est abattu sur sa voiture. Heureusement, il venait d’en sortir donc il n’a été que blessé, mais il a fallu le transporter jusqu’à la ville pour le soigner.»
La position d’assaut est plus petite que le «coworking» de Sacha: une poignée d’hommes y vivent dans des conditions encore plus spartiates. Une fois tous les quinze jours, si le chemin n’est pas trop dangereux, ils vont prendre une douche dans le gymnase de la ville. Deux hommes guettent en permanence l’horizon depuis de minuscules tranchées. Dmytro, 42 ans, garde toujours sur lui la photographie de son épouse et de leur fils de 6 ans, restés en Transcarpatie. Il y a quelques semaines, un véhicule blindé d’infanterie russe a attaqué cette position: «nous l’avons repoussé, mais mon ami Nicolaï a eu sa main arrachée», relate-t-il. À seulement 21 ans, Nicolaï avait rejoint la brigade deux ans auparavant. Les deux hommes se connaissaient depuis lors, postés tous deux à Marioupol puis envoyés ici en renfort. «Je suis heureux qu’il se repose aujourd’hui à la maison, dans nos belles montagnes», tente-t-il de se consoler d’un air grave, tout en balayant d’un geste une nuée de moustiques.
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Sur le chemin du retour, lors d’une étape sur une base en lisière de la ville, le lieutenant Hennaïdy grignote une barre protéinée à base de viande de criquet. Autour de lui, des cosaques sans visage faits de linges et de bois sont figés dans une danse: ce sont des accessoires de théâtre. Il y a trois mois, cette base était un centre culturel, et Hennaïdy est assis sur une scène. Cet ancien journaliste est l’un des six officiers référents que peuvent joindre les 5000 troupes de la brigade en cas de baisse de moral. «Ma messagerie vocale est pleine d’appels de recrues qui se disent à bout… Et je les comprends», soupire le quadragénaire. «Cela fait plus de trois mois qu’ils vivent dans la forêt. Avec, chaque jour, la crainte de mourir sous le feu russe.» La plupart du temps, il les rassure comme il peut, en essayant de trouver les bons mots. «Mais je ne suis pas un thérapeute certifié», regrette-t-il. «Avec les moyens du bord, l’armée essaie de mitiger les risques liés au stress, aux traumatismes, à l’ennui. Par exemple, depuis le début de la guerre en février dernier, les soldats ont vu leur solde s’accroître. Et ceux qui sont au front reçoivent une prime de risque.»
Une psychologue vient d’être recrutée par la brigade, mais elle est encore en Transcarpatie attendant d’être déployée. Il y a quelques jours, un soldat de 26 ans s’est donné la mort: une peine de cœur, aggravée par trois mois dans un terrier de boue.
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L'Humanité
Quand l’eczéma a la peau dure
ActuPeau sèche ou irritée, démangeaisons, plaques rouges... Bien que non contagieux, les symptômes de l’eczéma dit atopique peuvent perturber ou gâcher la vie sociale. Cette affection cutanée débute souvent au plus jeune âge pour évoluer par poussées et finir par disparaître à l’adolescence. Mais pas toujours.
Gaëlle BrièreTout d’abord, faisons le point sur l’eczéma. Il en existe deux types : l’eczéma allergique de contact et l’eczéma atopique, celui qui nous intéressera ici. « L’eczéma atopique est une maladie génétique liée à un fonctionnement anormal de la peau (plus poreuse aux irritants et aux allergènes) et du système immunitaire (système immunitaire hyperréactif) », selon la Fondation Eczéma. Cette maladie inflammatoire touche plus de 2,5 millions d’adultes en France (1).
Elle apparaît chez l’enfant entre 3 mois et 2 ans, et évolue ensuite par poussées pour enfin disparaître vers l’adolescence. Toutefois, dans 10 % des cas, elle persiste à l’âge adulte et peut également se déclarer chez près de 20 % des patients de plus de 20 ans (1). Les symptômes de la maladie se caractérisent par la peau sèche ou très sèche, des plaques rouges qui se situent souvent sur les mains, le visage ou les grands plis, des squames et des démangeaisons, des suintements, un épaississement de la peau, des marques de grattage.
Dans une version plus aiguë, la dermatite atopique chronique se transformera en dermatose grave avec des poussées vésiculeuses ou suintantes. On comprend dès lors les conséquences physiques et psychiques que ces poussées peuvent engendrer. Par ailleurs, les crises de démangeaisons peuvent être très intenses et fréquentes, de jour comme de nuit. Moral en berne, confiance en soi très atteinte, lien à l’autre et vie sociale altérés… l’eczéma véhicule des dommages collatéraux qui nécessitent parfois une prise en charge psychologique afin de soutenir les patients.
Plus persistant chez les femmes
Si l’eczéma est lié à une altération de la fonction barrière de la peau et fréquemment aussi à des antécédents génétiques (en général, il n’est pas rare que l’un ou les deux parents en souffrent aussi), de nombreux facteurs peuvent le favoriser. Citons, par exemple, le frottement avec de la laine ou des tissus synthétiques, la chaleur, la sueur, une hygiène un peu trop décapante de notre peau qui assèche cette dernière et, bien sûr, le stress. Un cercle vicieux, car si le stress accentue les crises d’eczéma, l’eczéma génère aussi beaucoup de stress. Enfin, une étude publiée fin 2021 par des chercheurs de l’université de Vérone (2) avance un lien probable entre période prémenstruelle et crises exacerbées de la maladie chez certaines patientes. Une piste intéressante à explorer, l’eczéma atopique touchant majoritairement les femmes.
Si l’on peut, dans un premier temps, adopter quelques gestes afin de préserver sa peau des agressions extérieures tout en lui apportant un maximum d’hydratation avec des émollients adaptés, il sera nécessaire de consulter un dermatologue ou un médecin afin de prendre en charge l’aspect purement physique de ce trouble. Les praticiens prescriront soit un traitement à base de corticoïdes, soit, lorsque c’est nécessaire, des traitements par voie générale qui viennent contrer l’inflammation. Sans oublier l’importance de la composante psychique, que l’on peut accompagner par l’hypnose ou encore l’acupuncture.
Santé L'Humanité
Recettes. Avec le printemps, vient le temps des asperges
ActuReconnue depuis l’Antiquité pour son goût subtil, l’asperge est aussi un légume aux vertus diurétiques particulièrement bon pour la santé.
Noé BlouinL’histoire de l’asperge a pris racine sur les rives sablonneuses du Nil. D’abord cultivée par les Égyptiens pour ses vertus médicinales en – 3000 avant notre ère, elle a par la suite remonté l’Europe au rythme des conquêtes grecques et romaines. Si l’Occident l’a laissée de côté durant le Moyen Âge, la cour de Louis XIV en a fait peu à peu un mets prisé à Versailles, puis en France, où la culture s’est propagée dans le nord du Pays. En Orient, où son aura n’a jamais faibli, elle était considérée comme aphrodisiaque en raison de sa forme suggestive.
De nos jours, une trentaine de variétés sont cultivées en France, entre le Sud-Ouest – la précoce asperge blanche des Landes possède même une IGP (indication géographique protégée) –, le Sud-Est et l’Alsace. À l’instar du vin, c’est surtout le terroir de production qui donne son goût et sa consistance au produit. S’il en existe aussi de pourpres, les asperges vertes et les asperges blanches sont les plus célèbres. Il s’agit en réalité du même légume, mais cultivé de manière différente. Les blanches poussent à l’abri du soleil, bien enfouies sous des butées dans la terre et d’épaisses bâches qui empêchent les pointes de recevoir la lumière. Lors de la récolte, les tiges sont lavées et stockées dans la foulée pour qu’aucun rayon lumineux ne vienne altérer son goût doucement amer et sa couleur ivoire. Les turions d’asperges vertes sont quant à eux récoltés une fois que la pointe émerge d’une vingtaine de centimètres du sol. Leur saveur est légèrement sucrée et douce, et ils peuvent se consommer sans être épluchés.
Riche en vitamine B9
En bon légume annonciateur du printemps, l’asperge se déguste fraîche de la mi-avril à la mi-juin. Il en existe bien évidemment en bocal, disponibles toute l’année, mais leur provenance n’est que très rarement française. Il est toutefois possible de faire des conserves maison, si l’on désire s’en délecter en hiver, notamment dans de savoureux veloutés. On peut aussi les blanchir quelques minutes à l’eau bouillante avant de les stocker huit mois au maximum au congélateur. Sur l’étal du primeur, il vaut mieux choisir des asperges droites, fermes et cassantes. À noter que plus sa partie basse est humide, plus elle a été récoltée récemment. Une fois achetées, elles se gardent environ trois jours dans un linge humide au réfrigérateur, mais, une fois cuites, il est impossible de les conserver.
Comme la plupart des légumes, l’asperge est riche en fibres et en nutriments utiles à l’organisme. Mais c’est surtout pour sa teneur en vitamine B9, une substance essentielle à la croissance cellulaire, contenue dans la tige, qu’elle est plébiscitée par les nutritionnistes. Composée à plus de 90 % d’eau, elle est également pauvre en calories. Précision : l’asperge verte est légèrement plus riche que la blanche, avec une petite trentaine de calories pour 100 grammes, contre une vingtaine pour sa cousine. Les deux sont aussi d’excellentes diurétiques et très efficaces contre la rétention d’eau dans l’organisme.
Tagliatelles d’asperges vinaigrette et leur merlu au court-bouillon
Ingrédients pour 4 personnes Une botte d’asperges d’un beau calibre (environ 1,5 kg), 1,2 kg de merlu, 1 oignon, 33 cl de vin blanc, 1 échalote, Sel et poivre, 1 carotte, 1 bouquet garni, 3 c. à soupe d’huile d’olive, quelques brins de persil, 1 c. à café de moutarde, 1 citron 2 c. à soupe de vinaigre de vin (ou balsamique).
- Si cela n’est pas déjà fait par le poissonnier, enlever la tête et la queue puis vider, écailler et laver le merlu.
- Verser le vin blanc et 33 cl d’eau dans une grande cocotte, ajouter la carotte épluchée et grossièrement découpée, l’oignon et le bouquet garni. Cuire à feu vif un bon quart d’heure. Baisser ensuite le feu et plonger le poisson dans le bouillon.
- Laisser mijoter le tout jusqu’à la cuisson du merlu (environ un quart d’heure). Retirer le poisson du feu et le laisser refroidir. Le bouillon peut se congeler pour réaliser une future sauce ou une soupe.
- Découper l’asperge en fines lamelles dans le sens de la longueur à l’aide d’une mandoline ou d’un économe large. Les asperges vertes n’ont pas besoin d’être épluchées. On peut cependant retirer les petites aspérités triangulaires le long de la tige, moins agréables à manger que le reste.
- Mettre à bouillir une casserole d’eau salée. Y plonger les tagliatelles d’asperges pendant 2 à 3 minutes, puis les retirer. Réaliser une vinaigrette avec l’huile d’olive, le vinaigre, une pointe de jus de citron, la moutarde, le persil haché et l’échalote finement ciselée. Enlever l’arête centrale et la peau du poisson, dresser tous les éléments et servir avec la vinaigrette.
Stérilisateur. Le gaz, ça conserveQualité gustative discutable et empreinte carbone souvent importante, les asperges en bocal n’ont pas vraiment bonne réputation. Mais à cause de leur courte saison de récolte, si l’on désire en manger toute l’année, pas le choix, il faut les conserver. Voilà pourquoi opter pour un stérilisateur à gaz, plus économique que l’électrique et également pratique pour toutes sortes de mets. Stérilisateur à gaz Guillouard, à partir de 64,90 euros
Casserole. Une cuisson à la verticaleLa meilleure façon de cuisiner des asperges. Tout en verticale, cette casserole spécialement conçue pour les asparagacées permet une cuisson homogène entre la pointe tendre, chauffée à la vapeur d’eau, et la base plus dure, placée tout près du feu. Casserole à asperges Horwood, de Bijenkorf, 27,99 euros
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Bon et sainrecettes Le Figaro
Droite: la conquête de Paris passe par les législatives
Emmanuel GalieroMarius BocquetRÉCIT - L’objectif de LR est de sauver les sièges détenus par la droite et d’en gagner au moins un autre pour poser l’avenir de la capitale.
Deux sièges, peut-être trois. Dans la bataille parisienne des législatives, les ambitions de la droite sont raisonnables. Les Républicains espèrent sauver deux mandats sortants, mais si les vents étaient porteurs, ils ne seraient pas mécontents de créer la surprise. Rachida Dati a pris la tête du combat, pointant le manque de clarté du pouvoir et la dégradation de la capitale. La maire du 7e arrondissement l’assume ouvertement: la conquête de Paris en 2026 se prépare dès maintenant, et s’imposer aux législatives doit permettre à LR de semer les graines de la victoire dans les 18 circonscriptions. «Oui, il me faut des parlementaires pour changer Paris et ces élections de juin sont une occasion d’amplifier le mouvement vers l’alternative», martèle l’élue.
Pour Dati, qui n’avait pas réussi à ravir Paris à Hidalgo en 2020, tout combat politique digne de ce nom doit s’appuyer sur une «incarnation» et des «idées fortes». Elle croit avoir l’étoffe pour remplir la première condition et invite sa famille politique à peser plus fortement dans le débat pour affirmer la deuxième. Après l’échec de Valérie Pécresse à 4,78 % au 1er tour, son parti a pris un coup au moral, mais Rachida Dati refuse le défaitisme. «Nous ne sommes pas en phase terminale, nous avons une jambe cassée», réplique-t-elle, convaincue que la droite doit s’imposer, même après une présidentielle ratée.
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L’élue regrette d’ailleurs de ne pas avoir vu son parti passer à l’offensive juste après la sanction du 10 avril. «Il fallait monter au créneau sans attendre», insiste l’ex-ministre de la Justice. Selon elle, Emmanuel Macron a «théorisé» le vote utile en faisant croire que les Français et la classe politique devaient se positionner pour ou contre les extrêmes, qu’ils soient de droite ou de gauche. «Mais le danger de cette stratégie c’est l’affaiblissement du pays, comme l’amplification des fractures et des inégalités. C’est une stratégie d’écœurement des classes populaires fragilisées», accuse Rachida Dati, qui met toute son énergie dans la bataille des législatives. «Je ne fais pas de politique pour faire barrage mais pour proposer le changement», insiste-t-elle.
La chance de la droite à Paris, c’est que les Parisiens n’en peuvent plus d’Anne Hidalgo
Sur le terrain régalien, elle voit Paris comme le symbole du «délitement» français. Elle monte régulièrement au créneau sur de nombreux sujets, de la sécurité aux inégalités scolaires en passant par les fractures communautaristes qui s’amplifient. Avant la polémique grenobloise sur le burkini dans les piscines, elle avait dénoncé une délibération de la mairie de Paris en février 2022, autorisant le club des Hijabeuses à pratiquer le football voilées.
Pour Les Républicains, le premier enjeu des législatives à Paris consiste à sauver deux sièges dans les 14e et 4e circonscriptions. Pour le premier match, le parti a désigné Francis Szpiner. L’avocat, maire du 16e arrondissement, veut être jugé sur son bilan et croit à la possibilité d’un vote utile. «La chance de la droite à Paris, c’est que les Parisiens n’en peuvent plus d’Anne Hidalgo. Et les seuls qui se battent pour l’avenir de la capitale au Conseil de Paris, c’est le groupe Changer Paris, présidée par Rachida Dati.» Il veut rejoindre l’Assemblée «pour changer le mode de scrutin de Paris et faire en sorte que le maire de la capitale soit élu au suffrage universel, puis rééquilibrer le pouvoir des maires d’arrondissement».
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Dans cette circonscription, où Valérie Pécresse a enregistré son meilleur score parisien à la présidentielle (14,16 %), Francis Szpiner ne peut pas ignorer à quel point ce bastion de la droite est une cible de choix. La macronie y a investi Benjamin Haddad, un ex-UMP qui s’est vanté d’avoir été pris en photo avec Nicolas Sarkozy mais que l’avocat voit comme un «candidat de passage». Francis Szpiner doit rencontrer Nicolas Sarkozy cette semaine et «ne doute pas une seconde de son soutien, comme de celui de Carla».
Le maire du 16e fait preuve d’un optimisme que certains jugent exagéré quand il croit à plus de trois victoires possibles pour la droite à Paris, alors que l’union de la gauche est un sérieux obstacle, notamment dans l’Est parisien. Mais le candidat LR pressent un vote de réaction: «Éducation, justice, culture… La composition du gouvernement nous est plutôt favorable, car beaucoup d’électeurs se disent qu’ils ont peut-être fait une erreur en accordant un deuxième mandat à Emmanuel Macron.»
S’appuyer sur Rachida Dati
Certain d’être bien identifié en tant que maire, Szpiner n’a pas mis la photo de Rachida Dati mais il soutient la stratégie consistant à s’appuyer sur les combats visibles de Rachida Dati au Conseil de Paris, comme le fait Jean-Pierre Lecoq dans la 2e circonscription.
Si le maire du 6e arrondissement sait la partie difficile, lui aussi replace le scrutin dans un contexte national. «Ce que je constate sur le terrain, c’est qu’il n’y a aucun enthousiasme pour Macron», confie l’élu. Lecoq s’est déjà présenté deux fois aux législatives mais il fait partie des surprises éventuelles, comme Marie-Claire Carrère-Gée dans la 11e face à la sortante MoDem Maud Gatel.
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Jean-Pierre Lecoq affronte l’ex- président des députés LREM Gilles Le Gendre, que Rachida Dati tient dans son viseur. Pour Agnès Evren, présidente de la fédération LR de Paris, les dossiers parisiens rattraperont bientôt la nouvelle première ministre. «Nous comptons sur Élisabeth Borne pour avoir une approche et des décisions plus pragmatiques pour les Parisiens que la politique dogmatique d’Anne Hidalgo», souligne la députée européenne qui a renoncé à se porter candidate dans le 15e arrondissement.
L’ex-porte-parole de Pécresse reconnaît la difficulté de trouver un espace politique à Paris mais elle reste confiante car, selon elle, Rachida Dati impulse «une dynamique d’union», Francis Szpiner est un maire «reconnu et respecté» et Brigitte Kuster est «hyper bien implantée». L’électorat de droite perçoit la radicalisation de la gauche et la faiblesse régalienne de Macron comme des dangers.
Joutes compliquées
Dans la 4e circonscription, Kuster joue son siège. LR la croit en position de force face à Astrid Panosyan, fortement soutenue par Bruno Le Maire. Mais en élue de terrain, Kuster en a vu d’autres. «Comme ils ont agité le chiffon rouge avec Marine Le Pen pendant la campagne présidentielle, les macronistes agitent le chiffon rouge avec Mélenchon aujourd’hui. Mais il faut que la démocratie s’exprime», dit-elle.
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La députée sortante dit avoir été «approchée» par le parti présidentiel mais précise qu’elle n’a «jamais cédé» et qu’elle «ne le regrette pas». Comme Szpiner, Kuster se bat en croyant que l’appréciation de son bilan sera décisive. «J’ai défendu des problématiques parisiennes, à l’inverse des candidats d’Emmanuel Macron et d’Éric Zemmour», défend-elle.
Partout ailleurs, les joutes s’annoncent plus compliquées. Pourtant, on croise des candidats aussi lucides face à la hauteur de la marche que déterminés à faire trébucher la concurrence. Au sud de Paris, dans la 10e circonscription (13e arrondissement), Habib Shoukry vise la triangulaire et imagine un «match assez intéressant». Le candidat LR croit ce territoire «reprenable» face à LREM et mise sur la «clarté». «Ma candidature est celle de la droite, je n’ai pas d’ambivalence», met-il en avant, reprochant à Emmanuel Macron d’avoir nommé une première ministre «de gauche».
«Voulez-vous que le déclin se poursuive à Paris?»
Dans la 3e circonscription, Alix Bougeret affronte une figure de la majorité présidentielle: Stanislas Guerini. Le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques l’avait emporté avec 65,50 % en 2017 mais sa rivale voit la portée municipale du scrutin. «LR incarne l’opposition à Anne Hidalgo avec Rachida Dati. Ça a du sens pour mener le combat des législatives.» Valérie Montandon part dans la 8e circonscription en dénonçant une union de la gauche «très bancale». «Le PS a perdu sa boussole», note la candidate LR, en pointant aussi les faiblesses des députés macronistes à Paris qui, selon elle, n’aurait pas agi pour l’éducation et la sécurité. «Je ne crois pas en la même vague cette année. Les députés marcheurs ont été des robots à l’Assemblée.»
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Les défis de la droite parisienne s’annoncent difficiles mais les candidats LR croisent les doigts et Rachida Dati ne lâche rien. Invitant les électeurs à se mobiliser pour installer un maximum de députés parisiens au Palais Bourbon, l’ancienne garde des Sceaux leur pose une question simple: «Voulez-vous que le déclin se poursuive à Paris?»
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«Les maladies ne tombent peut-être pas du ciel»... Et si les traumas de l'enfance affectaient gravement notre santé ?
Ophélie OstermannENTRETIEN - Dans son livre Les maladies ne tombent peut-être pas du ciel, le psychologue Cyril Tarquinio explique le lien entre les souffrances de l'enfance et de l'adolescence et les problèmes de santé développés à l'âge adulte.
On connaît le lien étroit entre l’esprit et le corps. On sait qu’un pic de stress peut nouer le ventre ou provoquer une poussée d'eczéma. On sait aussi que les souffrances du passé font l’individu que nous sommes aujourd’hui. On sait moins, en revanche, que les épreuves vécues durant l’enfance et l’adolescence, fragilisent à un point qu’elles nous exposent aux douleurs et maladies chroniques à l’âge adulte.
Dans son ouvrage Les maladies ne tombent peut-être pas du ciel (1), le psychologue Cyril Tarquinio rappelle que le cerveau et le corps n’oublient rien. Ce professeur de psychologie clinique et psychopathologie à l’Université de Lorraine, à Metz, montre comment les traumas - les violents qui ravagent brutalement, mais aussi les plus invisibles qui usent lentement mais détruisent autant - marquent jusqu’à l’ADN. À l'aide de la psychologie, de la médecine et des neurosciences, il invite à se pencher sur son histoire de vie et son impact, et ouvre des pistes de guérison. «Beaucoup disent “on ne peut pas changer le passé”, c’est vrai. Mais on peut en réparer les conséquences», affirme-t-il.
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Madame Figaro. - Vous expliquez dans votre livre à quel point les traumatismes vécus au cours de notre vie nous marquent au fer rouge, jusqu’à impacter notre santé à l’âge adulte. De quels traumatismes parle-t-on ?Cyril Tarquinio.- Ce sont des événements qui viennent mettre en difficulté notre équilibre psychologique, qui dépassent nos capacités de faire face. Cela peut être des violences familiales, sexuelles, la guerre, un attentat, le décès d’un proche, ou encore la séparation des parents. Ils sont bien sûr à mettre en lien avec notre histoire et notre capacité à nous adapter ; tout le monde n’y réagira pas de la même façon. Imaginez par exemple que quelqu’un vous insulte, vous pouvez être blessé mais ne plus y penser dans quelque temps. Pourtant, une autre personne pourra en être complètement bouleversée. Si des jeunes dans la bande de Gaza - qui ont toujours grandi avec des armes - sont menacés par un fusil, ce sera commun. Nous concernant, se faire menacer avec une arme par un individu sera traumatique. Le traumatisme n’est donc pas dans l’événement en lui-même, je préfère donc parler d’”incidents critiques” qui entrent en interaction avec qui nous sommes.
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Parallèlement à ces incidents «critiques», il y en a d'autres plus insidieux. Quels sont ces événements insoupçonnés et qui pourtant usent le corps et l’esprit ? Effectivement, certains font éclater quelque chose de ce que l'on est, et d'autres sont plus subtils et pervers, mais n'en sont pas moins graves. Les traumatismes du lien par exemple, avec des parents, les figures de l’attachement, qui ne sont pas à la hauteur, qui ne sont pas en mesure d’aimer, qui maltraitent ou renvoient le sentiment à l’enfant qu’il ne compte pas. C’est une psychologie quotidienne éminemment destructrice et qui s’inscrit dans la tête toute la vie. Il y a aussi le harcèlement, au travail ou à l’école. Ce sont des petites choses anodines quand elles sont prises isolément, mais accumulées, c’est notre rapport au monde qui s’effondre. Prenons l’exemple de l’école : ça commence par des petites “poussettes” de ses camarades, et ça se termine avec des ados vulnérabilisés, victimes de problèmes de santé et qui en viennent, parfois, à se suicider.
Certains événements font éclater quelque chose de ce que l'on est, et d'autres sont plus subtils et pervers, mais n'en sont pas moins graves
Comment ces épreuves impactent-elles notre santé ? Après un traumatisme durant l’enfance, un ensemble de processus psychologiques et physiologiques se mettent en place et conduisent à des réponses traumatiques : la dépression, le stress post-traumatique, les addictions, les troubles du comportement alimentaire… En clair, le traumatisme impacte le cerveau et plus précisément son système limbique, qui gère les émotions. Le système limbique prend alors le contrôle sur le néocortex, la partie du raisonnement, du traitement de l’information, qui ne joue alors plus son rôle de frein. Les victimes sont donc constamment dans la peur, l’insécurité, la tension. Ils sont en déséquilibre et pour se rééquilibrer, certains vont manger, boire, se droguer… Ce sont tous ces comportements qui préparent le terrain aux pathologies, comme les troubles cardiovasculaires, le diabète…
Les hormones du stress jouent aussi un rôle, écrivez-vous…Oui. Il y a quelques années, on faisait des expériences sur des souris porteuses de cellules cancéreuses. Un premier groupe était placé dans un environnement apaisant, le second se trouvait dans un environnement stressant, avec des décharges électriques livrées régulièrement, par exemple. Après avoir comparé les dosages effectués avant et après le test, on s’est aperçu que le nombre de cellules cancéreuses avait été multiplié par 3 ou 4 chez les souris qui avaient été stressées. Cela ne veut pas dire que le stress provoque le cancer, cela veut dire qu’il a un effet sur le système immunitaire, qui devient alors moins efficace pour lutter contre les attaques pathogènes, internes et externes. En pratique, un enfant qui grandit dans un environnement qui génère du stress, qui évolue avec l’idée que les gens sont malveillants, vit dans une “soupe de stress” permanente. Il ne sera jamais en sécurité, toujours en tension, sa vie sociale et son rapport au monde seront compliqués. Tout ce stress use son système immunitaire et favorise l’émergence de maladies chroniques.
De quelles maladies parle-t-on ?De maladies cardiovasculaires mais aussi de douleurs chroniques, de problèmes de peau… De manière générale, les personnes ayant été victimes de traumatismes, consultent plus de médecins généralistes que les autres, consomment plus de médicaments, sont plus hospitalisées que les autres et vivent moins longtemps. Il y a aussi une relation dose-effet : plus on a été impacté par une quantité importante d’événements traumatiques, plus on souffrira de problèmes de santé.
Le stress lié au traumatisme use le système immunitaire et favorise l'émergence de maladies chroniques
Vous déplorez que la médecine moderne ait encore du mal à admettre le lien corps-esprit. Que faudrait-il changer, selon vous ?Il faudrait introduire dans les consultations médicales de plus en plus de consultations psychologiques. Je n’appelle pas à «psychologiser» à outrance, mais il faut inscrire le sujet dans une histoire pour comprendre pourquoi il en est arrivé là. Chez un obèse ou un alcoolique, dans 95% des cas, quand la cause n’est pas physiologique, il y a une histoire traumatique. Or, on s’attache à traiter le symptôme, le fait qu’ils boivent par exemple, mais on passe à côté de la réalité. Il faudrait aussi que les étudiants en médecine entendent plus parler de psychologie et qu’ensuite, les deux professions se parlent et travaillent davantage ensemble. Aujourd'hui ce n’est pas le cas et ce sont les patients qui en paient les pots cassés.
Plus on a été impacté par une quantité importante d'événements traumatiques, plus on souffrira de problèmes de santé
Comment répare-t-on les blessures laissées par les traumatismes ?Imaginez : vous vous faites une entorse. On ne pourra pas revenir en arrière et faire en sorte que vous ne vous blessiez pas. En revanche, on sait réparer cette entorse. En psychologie c’est pareil. En pratique, les thérapies verbales sont indispensables mais pas suffisantes ; il faut des thérapies plus curatives. Les TCC, thérapies cognitives et comportementales, l’hypnose ou encore la pleine conscience, ont des fonctions réparatrices. L’EMDR (eye movement desensitization and reprocessing ou désensibilisation, retraitement par les mouvements oculaires, en français, NDLR) est extraordinaire, et recommandée par l’OMS et la HAS (Haute autorité de santé). On sait que les événements marquants, traumatisants, impactent l’expression des gènes, en empêchent certains de jouer leur rôle, notamment celui du contrôle des hormones du stress. On se rend bien compte qu’en effectuant des psychothérapies, en changeant l’environnement, en le rendant bienveillant, positif, on réactive le fonctionnement du gène.
Peut-on passer toute sa vie sans se confronter à ce que l’on a vécu, sans se réparer ?Certains cohabitent toute leur vie avec leurs valises, en espérant ne pas rencontrer sur leur chemin quelqu’un qui, intentionnellement ou malencontreusement, en ouvre à nouveau une. Mais ils avancent plus ou moins facilement et peuvent être dans des dysfonctionnements. Disons qu’ils trouvent des ajustements, les moins mauvais possibles, mais en réalité, ils survivent. On ne peut pas faire l'économie de notre passé, sinon, on s'ampute de nous-même.
Quelles manifestations montrent justement un déséquilibre intérieur qui n’a jamais été réparé ?Des changements dans la personnalité, des colères, par exemple ; de celles où l’entourage dit «je ne te reconnais plus». Certains peuvent souffrir de troubles digestifs chroniques, qui s’expriment depuis toujours mais que la médecine ne réussit pas à expliquer. Des addictions et des troubles du comportement alimentaire, peuvent aussi être des symptômes indicateurs.
On ne peut pas faire l'économie de notre passé, sinon, on s'ampute de nous-même
Est-il possible de ne pas être impacté à l'âge adulte par un événement traumatique vécu plus jeune ?Oui. L'adversité, les traumas, sont inévitables, mais certains d’entre nous sont capables de les transcender et d'en faire une ressource pour développer de nouvelles acuités, de nouvelles compétences. Certains puisent à l’intérieur d’eux la ressource et la résilience, grâce à un environnement, une spiritualité, ou un entourage sur lequel ils peuvent s'appuyer ; un entraîneur, un voisin, une grand-mère, une activité sportive... Le traumatisme peut rendre plus résistant, certains transforment le plomb en or, et grandissent d’épreuves terribles.
(1) Les maladies ne tombent peut-être pas du ciel, comment les événements négatifs ont un impact sur notre santé, de Cyril Tarquinio, éditions Dunod, 17,90 euros.
PNI, psycho-neuro-immunologie : cette médecine de pointe où le cerveau guérit le corps
DECRYPTAGE - C'est scientifiquement validé : émotions et croyances impactent la santé. Tout un champ de recherches appelé psycho-neuro-immunologie étudie désormais l'influence du psychisme et de la pensée positive sur la physiologie.
Haut potentiel : êtes-vous un HPI qui s'ignore ?
DÉCRYPTAGE - Comme les enfants que l'on dit précoces ou surdoués, certains adultes présentent des aptitudes particulières. Au quotidien, cette intensité cérébrale n'est pas toujours facile à gérer. Attention, sujets sensibles !
Le Figaro
Stéphane Plaza se crée un duplex de 86 m² dans le Marais, à Paris
Actualité
L’animateur de télévision a acheté un 50 m² auquel il a ajouté 36 m² en achetant un appartement situé juste en-dessous.
Par Marine Richard
Mis à jour le 31/05/22, 04:00
Publié le 31/05/22, 04:00
- Saint-André-de-Cubzac (33)
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Voir l'annonceL’animateur préféré des Français s’installe dans Le Marais, un quartier situé dans le 4e arrondissement de Paris, dans des propos relayés par Le Journal du dimanche. Il s’agit du premier appartement que Stéphane Plaza achète pour y vivre à l’année. «Il y a beaucoup de vie, de bars et de magasins ouverts le dimanche justement, avec aussi de bonnes adresses de brunchs et de marchés», explique-t-il au JDD pour justifier son choix. Mais où vivra la star des émissions diffusées sur M6 «Recherche appartement ou maison», «Maison à vendre» ou encore «Chasseurs d’appart»?
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Stéphane Plaza logera dans un appartement de 50m² auquel il a ajouté 36 m² en achetant l’appartement juste en-dessous, soit un duplex de 86 m². L’animateur âgé de 51 ans devrait s’y installer prochainement, les travaux devant se terminer à la fin du mois de mai. En attendant, il vit dans un studio de 17 m² situé juste en face de sa nouvelle acquisition. Pratique pour suivre l’avancée du chantier! Contacté par Le Figaro, Stéphane Plaza n’a pas «souhaité évoquer son appartement ni apporter des détails. Ce sont des informations personnelles et confidentielles».
Une résidence secondaire en Bretagne
Cette installation au plein cœur de Paris n’est pas une surprise. Stéphane Plaza est né à Suresnes, dans les Hauts-de-Seine (92) en 1970 et a toujours vécu en région parisienne, à Puteaux, à Sèvres et à Courbevoie après être parti de chez ses parents à l’âge de 30 ans. En août dernier, Le Figaro vous annonçait qu’il s’achetait une résidence secondaire en Bretagne mais qu’il conservait un pied-à-terre à Paris. «Paris a toujours la cote. On entend souvent dire “c’est l’exode de Paris” mais ce n’est pas le cas», déclarait-il alors. La capitale occupe donc une place importante à ses yeux.
L'Humanité
Le bioéthanol, une solution pour rouler moins cher ?
ActuLa hausse des prix de l’essence braque les projecteurs sur le bioéthanol, ou E85, dont la demande explose. Une alternative intéressante, à condition de prendre quelques précautions et de ne pas se laisser abuser par son côté « bio ».
Olivier ChartrainLe bioéthanol a le vent en poupe. Les chiffres sont là : alors qu’en 2020 la consommation française avait gentiment crû de 4 %, en 2021, elle a bondi de 33 %. Une tendance que le début de l’année 2022 n’a fait que confirmer. Logique : alors que le prix moyen du litre de SP95-E10 tourne autour de 1,75 euro, l’E85, lui, navigue entre 0,75 et 0,80 euro. Un euro de moins le litre : ça fait réfléchir ! D’autant que, désormais, près d’une station-service sur trois (2 725 sur 9 600, fin 2021) en propose.
Issu de plantes qui absorbent du carbone
Mais d’abord, de quoi parle-t-on ? L’éthanol (ou alcool éthylique), c’est celui que l’on trouve dans le vin ou le pastis. Hormis le diesel, non compatible et dont il ne sera pas question ici, tous les carburants actuels en contiennent : 5 % pour le SP98-E5, 10 % pour le SP95-E10. Dans l’E85, la proportion s’inverse : il contient jusqu’à 85 % d’éthanol, fabriqué à partir de végétaux. C’est pour cette raison qu’on lui a ajouté le préfixe « bio » : parce qu’il est issu de plantes qui absorbent du carbone pendant leur phase de croissance, ce qui compense partiellement les émissions de gaz à effet de serre (GES) produites lors de sa combustion dans le moteur.
C’est pourquoi son coût est si bas : considéré comme vertueux sur le plan environnemental, le bioéthanol est considérablement moins taxé que l’essence. Quand un litre de super subit quelque 66 centimes de taxes, l’E85, lui, est pénalisé de 12 centimes seulement. Et si on prend en compte les aides que perçoivent, dans le cadre de la politique agricole commune (PAC), les agriculteurs qui en produisent la matière première, on peut même dire qu’il s’agit d’un carburant subventionné.
L’impact des plantations énergétiques
Le sujet mérite que l’on s’y arrête. L’E85 vendu en France est principalement obtenu à partir de maïs (34 %), de blé (27 %) et de betterave sucrière (15 %). Tout cela provient essentiellement de nos champs puisque, en 2020, sur les 776 millions de tonnes de bioéthanol consommées en France, 78 % étaient produites sur le territoire national. C’est ce qui explique que ce carburant ait été moins sensible que les autres au déclenchement de la guerre en Ukraine… pour le moment.
C’est aussi la raison pour laquelle le vrai bilan carbone du bioéthanol reste difficile à mesurer. Selon une étude produite en 2016 par l’Union européenne, il permettrait une baisse des émissions de GES de seulement… 0,5 %. Pourquoi ? Essentiellement parce que blé, maïs et betterave sont issus de grandes cultures industrielles, ultra-mécanisées, donc voraces en fioul. Ce sont aussi des cultures à haut rendement, fragiles, qui nécessitent de recourir à des engrais issus du pétrole et à des pesticides controversés – on se souvient de la dérogation accordée aux betteraviers pour utiliser des néonicotinoïdes, interdits car dangereux pour les abeilles.
Mais la principale source de GES imputable au bioéthanol a pour cause le changement d’affectation des sols. En France, l’extension des plantations énergétiques s’est d’abord faite au détriment non des forêts, comme au Brésil ou en Indonésie, mais des protéagineux (aliments du bétail), des jachères et, de plus en plus, des prairies. Or, ces dernières sont des « puits de carbone » infiniment plus efficaces qu’un champ de blé ou de betterave. Ainsi, le pire schéma type, celui d’un éleveur bovin en difficulté économique qui se résigne à labourer ses prairies pour en faire des champs de blé ou de maïs énergétiques, pourrait devenir la règle, aggravant le bilan carbone du bioéthanol.
On reproche enfin à ce dernier de réduire les surfaces agricoles dédiées à l’alimentation. Un argument guère recevable dans un monde où, selon la FAO (agence des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation), on produit déjà de quoi nourrir deux fois la population mondiale. La faim est un problème purement politique, lié aux inégalités de revenus, d’accès à la nourriture et de spéculation.
Subventions et homologations
Reste donc cette réalité : pour une consommation de 8 l/100 km et un kilométrage de 10 000 km/an, l’E85 promet une économie annuelle de plus de 800 euros. Qui peut négliger une telle économie ? D’autant que la quasi-totalité des moteurs à essence peut tolérer ce carburant. Certains franchissent trop vite le pas : sur le Web, les forums regorgent de témoignages, les uns expliquant les dosages hasardeux auxquels ils se livrent (« Un plein de SP95, puis un demi-plein d’E85… »), les autres s’inquiétant des témoins d’alerte qui s’allument ou se lamentant sur leur moteur cassé. Car passer à l’E85 oblige à quelques modifications sur son véhicule.
Premièrement, le bioéthanol est légèrement corrosif : si le moteur lui-même ne craint pas grand-chose, ce n’est pas le cas des périphériques, Durit et autres joints, qui, à moyen ou long terme, le supportent mal. Deuxièmement, le pouvoir calorifique de l’E85 est inférieur à celui de l’essence. Il faut donc changer les réglages du moteur afin d’injecter plus de carburant dans les chambres de combustion – ce qui implique une surconsommation de 15 % à 20 %, largement compensée par le coût inférieur de l’E85.
Pour cela, on peut acheter une voiture (dite Flexifuel) modifiée d’origine pour accepter le bioéthanol. Problème : seul Ford (et des marques très haut de gamme comme Jaguar ou Land Rover) propose quelques modèles. L’alternative consiste donc à équiper son véhicule d’un boîtier électronique modifié pour rouler à l’E85. Soulignons au passage que, Flexifuel ou boîtier, les véhicules ainsi équipés peuvent ensuite rouler tout aussi bien au SP95-E10. Notre conseil : la modification apportée par un kit E85 étant moins exhaustive que sur un modèle Flexifuel, mieux vaut éviter les trop fortes sollicitations (montagne, tractage, conduite sportive) et faire surveiller régulièrement l’état du circuit d’alimentation.
La demande explosant, les installateurs de boîtiers E85 se sont multipliés. Le coût est assez variable, de 400 euros à plus de 1 000 euros. Il sera dans tous les cas rapidement amorti, d’autant que de plus en plus de collectivités locales subventionnent, parfois jusqu’à 500 euros, la pose de tels kits (1). Mais attention : pour éviter les ennuis, il faut que le boîtier soit homologué et que le fabricant assure ses produits contre les risques liés à leur utilisation. Car la loi est la loi : toute modification des caractéristiques d’origine d’un véhicule doit être portée sur sa carte grise, et seul un boîtier homologué vous permettra de modifier celle-ci. Sinon, vous serez hors la loi et votre véhicule sera inassurable.
Autre inconvénient : pour pousser leurs clients à faire entretenir leur véhicule chez leurs agents, les constructeurs suppriment leur garantie dès qu’une intervention est effectuée sur le moteur en dehors du réseau. C’est même le cas chez Ford, qui pourtant propose la pose de boîtiers chez ses agents ! Il faut le savoir, et en tirer les conséquences : mieux vaut poser un kit E85 sur une voiture d’occasion, ou attendre la fin de la garantie constructeur. Résumons : l’E85 présente un intérêt économique pour une voiture un peu ancienne, pour des trajets ordinaires et à condition d’assurer un entretien régulier.
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Parentalité. Qu’est-ce qu’un enfant à haut potentiel ?
ActuCes dernières années, la recherche a revu sa copie sur ceux que l’on appelait autrefois les « surdoués ». Représentant 2 % de la population, les personnes reconnues « HPI » ont un fonctionnement encore mal compris par leur environnement social.
Noé BlouinOn parle de zèbres, de hauts potentiels intellectuels (HPI), d’enfants précoces, etc. Des notions en vogue qui pullulent jusqu’à l’overdose. Au premier abord, le terme semble pompeux, convoquant le champ lexical du surdoué et le baromètre suprême de l’excellence des génies : Einstein, Hawking… Ce fantasme est pourtant souvent loin de la réalité des personnes reconnues HPI. Être HPI n’est pas une pathologie ni un don du ciel : c’est une caractéristique. Avoir un enfant reconnu comme tel ne signifie pas forcément qu’il aura une scolarité, une vie sociale et professionnelle loin de tout tracas.
Mettre des mots sur leur vécu
De nombreux HPI sont des hauts potentiels dits hétérogènes. Outils clés pour les psychologues, les bilans Wisc-V de Wechsler basent leurs résultats sur plusieurs facettes de l’intelligence : la compréhension, la vitesse de traitement, le raisonnement et la mémoire de travail. Chacune de ces catégories bénéficie d’un nombre de points, attribués suivant le résultat obtenu par le patient à l’issue des exercices. Leur total forme ensuite la note du quotient intellectuel, mais l’important n’est pas vraiment là.
Il arrive que le sujet reconnu à haut potentiel ait d’excellents résultats dans une catégorie, tout en étant moyen dans une autre. Cela créé une dissension, des troubles dans sa manière de fonctionner qui peuvent déboucher sur de l’anxiété, un décalage avec son environnement social, un manque d’intérêt ou un repli sur soi. Le tout s’accompagne très souvent d’une hypersensibilité. L’intérêt d’effectuer ces tests, notamment pour l’enfant mais aussi pour l’adulte, est de comprendre leur fonctionnement interne et de mettre des mots sur leur vécu et leur façon de ressentir le monde. Pour certains, cela peut avoir un effet libérateur.
Chez les personnes à haut potentiel, on observe le phénomène de pensée en arborescence. Cette dernière, contrairement à la pensée linéaire – la plus commune –, fait naître d’une idée plusieurs autres, et ce, simultanément. D’un point de vue social, l’enfant peut donc avoir du mal à être compris de l’extérieur car son raisonnement est différent de celui de ses camarades. Il est donc important de mettre des mots dessus afin qu’il comprenne que ce qui se passe dans son cerveau peut parfois être incompris de l’autre.
Reconnu par l’éducation nationale
L’enjeu est aussi de ne pas « hiérarchiser » son enfant par rapport à ses pairs. Il a certes un cerveau qui va vite sur certains points, mais, et cela se vérifie plus tard, c’est son potentiel intellectuel qui est élevé, pas ses réalisations. Lui faire sentir, involontairement ou non, qu’il est inférieur ou supérieur aux autres ne fera que le handicaper dans ses rapports sociaux.
Chez les enfants dits précoces , on trouve aussi un besoin exhaustif d’informations sur un sujet. L’inverse est aussi valable. Une question qui l’intéresse peu le fatiguera rapidement. Ce point est surtout valable dans le milieu scolaire. En France, l’éducation nationale a reconnu la notion d’enfant intellectuellement précoce (EIP). Pour les détecter, le gouvernement préconise de faire tester les élèves qui manifestent un mal-être à l’école, ceux qui ont des troubles de l’apprentissage ou des comportements repérés par l’enseignant. Les parents peuvent également en faire la demande.
Contrairement aux idées reçues, un enfant diagnostiqué EIP peut très bien être en échec scolaire. Sa manière de fonctionner peut lui apporter plusieurs troubles de l’apprentissage, les fameux « dys » (dyslexie, dyscalculie, dysphasie…), d’où l’importance d’effectuer tôt un diagnostic. Que ce soit en classe ou à la maison, verbaliser sa particularité ou encore adapter son discours sont le meilleur accompagnement d’un jeune HPI, dont le haut potentiel intellectuel s’accompagne souvent d’un profond besoin d’empathie.
« Ils ont besoin d’être rassurés »
3 questions à... Frédérique Cluzeau, présidente de l’Anpeip (1)
Pourquoi et quand faire passer un bilan à son enfant ?
Dans l’absolu, lorsque tout se passe bien, on se fiche qu’un enfant soit ou non à haut potentiel. Un enfant à haut potentiel ne se résume pas à un chiffre. L’identification est importante si l’enfant rencontre des difficultés d’ordre social, relationnel, comportemental ou d’apprentissage... Il devient alors intéressant de passer un bilan de type Wisc ou WPPSI, en fonction de l’âge de l’enfant. Plus on entreprend cette recherche tôt, plus on pourra mettre en place les accompagnements qui conviennent et apaiser les difficultés.
Quels conseils donneriez-vous à des parents dont l’enfant est reconnu à haut potentiel ?
Chacun a des besoins spécifiques et les manifeste différemment. Si l’on prend la question schématiquement, ce sont des enfants qui ont besoin d’un cadre, car ils peuvent être amenés à s’angoisser facilement. Ils ont donc besoin d’être rassurés. Il faut répondre à leur demande car leur besoin de sens est encore plus exacerbé. Leur répondre : « C’est comme ça ! » ne marche pas. Les parents doivent s’assurer que leur investissement à l’école ne faiblit pas. Si l’enfant a des facilités dans les petites classes, il n’aura pas besoin de faire l’effort de travailler, d’apprendre à apprendre. Ce qui est préjudiciable pour la suite. Il convient donc de lui trouver des activités extrascolaires, comme la musique ou le sport, qui lui inculqueront l’effort de l’apprentissage.
Comment l’enfant perçoit-il le fait d’être à haut potentiel ? Y a-t-il des risques ?
J’ai pu constater que, avant de passer un bilan, l’enfant se sentait en décalage par rapport aux autres. Par le biais du haut potentiel, on lui explique pourquoi ce décalage existe. Cela fait enfin sens pour lui et il s’accepte mieux. C’est souvent un soulagement. Tout dépend de comment les parents le vivent aussi. S’ils considèrent leur enfant comme un « petit génie », ce dernier va vite s’engouffrer dans cette spirale. Les enfants qui jouent des épaules et pensent qu’ils sont les meilleurs sont extrêmement rares. C’est même souvent l’inverse. Les familles sont plutôt réticentes, s’excusent presque de penser que leur enfant est à haut potentiel. Dans la société, le haut potentiel est bêtement associé à du plus. Or ce n’est pas vrai. J’ai en mémoire un jeune adolescent identifié à haut potentiel à l’âge de 11 ans et qui, dans l’ascenseur après le bilan, a dit à sa mère : « En fait, je n’étais pas fou. » Ce sont des mots très forts. Le bilan aide à savoir qui l’on est pour se construire correctement et devenir un acteur de la société. Le but est là.
familles Le Figaro
Des Molières comme ils nous ont plu
Anthony PalouLa 33e nuit des Molières a confirmé les succès de Comme il vous plaira, des Producteurs, de Berlin Berlin et du Voyage de Gulliver. Côté acteur et actrice, Jacques Gamblin et Clotilde Hesme ont fait la différence.
Les organisateurs avaient rebaptisé la 33e nuit des Molière «la 400e», clin d'œil au dramaturge qui fut baptisé le 15 janvier 1622. « Une cérémonie de la renaissance » comme nous le dira plus tard Jean-Marc Dumontet, président de l'Association des Molières, en faisant allusion à ce fichu Covid qui court-circuita deux ans durant le spectacle vivant.
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En direct des Folies-Bergère (Paris 9e), l'humoriste Alexis Vizorek - qui, entre parenthèses, était sélectionné pour son spectacle Ad Vitam dans la catégorie Molière de l'Humour - tenait le rôle du maître de cérémonie pour la seconde fois, et disons-le, il fut louable dans son costume du monsieur Loyal. Ses vannes ne tombèrent pas à plat, c'est déjà ça, et son laïus introductif plutôt bien torché, pas trop France Inter. Bon, il n'a pas reçu son Molière mais fit un bon petit discours avant la remise, histoire de désamorcer l'affaire au cas où. Vincent Dedienne eut le privilège de l'obtenir mais l'acteur étant en tournée, c'est Isabelle Huppert qui le représenta. Alors on entendit la voix off de l'absent couronné, une sorte de lettre à la comédienne. Extrait : «J'ai demandé à une actrice en manque de visibilité de venir chercher ce Molière à ma place. Elle s'appelle Isabelle et je pense que c'est une comédienne qui mérite qu'on s'intéresse à elle. Elle n'a pas l'air comme ça mais elle est douée. Elle peut jouer toutes les tranches d'âge, de 13 à 38 ans. Elle est un peu fainéante mais j'ai confiance. Avec le temps, elle apprendra à se sortir les doigts du c**. » Rires dans la salle où, rayon blanchisserie, on n'avait pas lésiné: étoffes, tissus, dessous, dessus, du beau linge, de la belle qualité. Rappelons que peu de temps avant, Isabelle Huppert s'était fait doubler par la remarquable Clotilde Hesme dans la catégorie de la meilleure comédienne, dans un spectacle de Théâtre public pour son rôle dans Stallone, d'après une nouvelle d'Emmanuèle Bernheim.
Un ton presque papal
Le moment le plus touchant de la soirée fut sans aucun doute la remise d'un Molière d'honneur à Jacques Weber. Ce colosse des planches n'en menait pas large. Sa voix chevrotait, son corps de statue tremblait, ses yeux se remplissaient d'eau à mesure qu'il énumérait tous ces gens avec qui il avait travaillé. Il se fit lyrique lorsqu'il dit, d'un ton presque papal : «À l'heure si dangereuse de la technocratie et des multiples déclins de la démocratie, nous nous devons d'être les plus acharnés, les plus conquérants de la liberté et passeurs d'une parole toujours plus fraternelle, plus humaine.» Amen.
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Si nous avons bien compté, en cette nuit des Molières, furent remises dix-neuf statuettes. La toute nouvelle ministre de la culture, Madame Rima Abdul-Malak - assise à côté de la présidente de France Télévision, Delphine Ernotte Cunci (ont-elles causé suppression de la redevance?) - allait enfin connaître pendant presque trois heures ces quelques trous d'air intrinsèques à sa fonction. Comme le téléspectateur d'ailleurs. Mais ce dernier a tout de même l'avantage de pouvoir aller, entre deux récompenses, aux toilettes ou dans sa cuisine prendre une bière ou une infusion «nuit calme» à la fleur d'oranger.
La cérémonie vit le triomphe de Comme il vous plaira de ce cher Shakespeare qui obtint pas moins de quatre Molières dont celui de la meilleure comédienne (Barbara Schulz), de la meilleure comédienne dans un second rôle (Ariane Mourier), du metteur en scène (Léna Bréban) et cerise sur le gâteau, celui du théâtre privé. Du côté privé encore, la pièce de Patrick Haudecoeur et Gérald Sibleyras, Berlin Berlin n'eut pas à se plaindre : le Molière du meilleur Comédien (Maxime d'Aboville) et celui de la Comédie remis par un Alex Lutz en grande forme, entre Shopenhauer et une blague de Toto : «Quand un poème n'est pas en vers, il est en quoi?» «En plastique», répond Toto. Gloussements au fond du théâtre.
Nous étions tout contents quand Christian Hecq et Valérie Lesort tinrent dans leur main le Molière de la Création visuelle et sonore et celui de la mise en scène dans un spectacle de Théâtre public pour Le Voyage de Gulliver. Seul ce couple pouvait adapter de la sorte le conte philosophique de Swift. Sur la scène, nous avons vu défiler des «remettants» plus ou moins amusants, plus ou moins barbants. Au choix : l'incontournable Vincent Delerme, sorte de Droopy aux arpèges tristes mais aux paroles drolatiques, l'éternel enfant Henri Dès et sa guitare guillerette, Marina Hands, Serge Bagdassarian, Jean-Michel Ribes, Mathilda May et ses «boys» qui se sont fendus d'une chorégraphie bien affûtée, Salomé Lelouch et Pierre Arditi, Florian Zeller, ainsi de suite.
Nos chers disparus
Quoi d'autre? Ah oui : Jacques Gamblin a obtenu le Molière du meilleur comédien (dans un spectacle de Théâtre public) pour son rôle d'Elwood dans Harvey, ce qui est fort mérité. Cet acteur, on ne sait trop pourquoi, nous est proche. Il n'était pourtant pas aux Folies Bergère ce soir. Salomé Villiers empocha le Molière de la Révélation féminine pour Le Montespan ; Marc Arnaud celui du Seul en scène avec sa Métamorphose des cigognes. Enfin, Les Gros patinent bien – cabaret de carton de Pierre Guillois et Olivier Martin-Salvan, deux joyeux drilles, repartirent avec le Molière du Théâtre public en poche. Quant à Alexis Michalik, comme chaque année, il est à la fête. Sa comédie musicale Les Producteurs n'échappèrent pas à la vigilance du jury. Deux Molières, dont celui du Spectacle musical, et celui de la révélation masculine (Benoît Cauden). Michalik, l'homme pressé, fit monter une partie de sa troupe sur la scène et déclara en partant : «Merci! À l'année prochaine!» Et, venant de lui, ce n'était pas une farce, un mot en l'air.
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Bien sûr, il y eut la séquence de nos chers disparus. C'est fou comme la grande faucheuse n'a pas perdu son temps pendant ces deux dernières années. Toutes ces têtes qui sont tombées, ses visages qui défilent, une vraie sarabande : Catherine Rich, Jean-François Stévenin, Jean-Pierre Bacri, Jean-Paul Belmondo, Romain Bouteille, Claude Brasseur, Robert Hossein, Jean-Claude Carrière, Annie Cordy, Caroline Cellier, Jacques Perrin, René de Obaldia…
En tout début de soirée, Fabrice Luchini avait ouvert le bal des défunts. Il fit l'éloge de Michel Bouquet, un de ses maîtres. Dire qu'il s'est posé la question de savoir s'il était capable - une coquetterie ? - de faire le portrait de cet illustre comédien. Mais oui, mais oui. Luchini est toujours bien à sa place quand il s'agit de dialoguer avec le génie et même s'il n'est pas La Bruyère, il discourut fort bien, farfouillant dans ses notes, sur le mystérieux Michel Bouquet. Juste une dernière chose avant d'aller se coucher et de se battre contre cette foutue insomnie : la soirée était présidée par Isabelle Carré. On ne peut pas ne pas aimer Isabelle Carré, c'est comme ça. Un point c'est tout.
La compagnie D'Yvias dédie une pièce à l'acteur Dominique Paturel
Le théâtre de la Comédie Saint-Michel présente Le Bonheur en camping-car du 26 mai au 10 septembre. La mise en scène a été conçue par l'inoubliable acteur, disparu en 2022, qui a immortalisé dans la langue de Molière la voix de l'ignoble J.R. de Dallas.
Notre critique du Mariage forcé au Studio-Théâtre: des noces explosives
CRITIQUE - Les comédiens du Français se déchaînent pour ce spectacle masqué.
Les succès de la Billetterie, quand les spectacles parisiens rencontrent leur public
D'une enquête en compagnie de Sherlock et Holmes à une comédie de mœurs ponctuée de règlements de comptes en famille, en passant par une interprétation accomplie des Essais de Montaigne, la capitale regorge de spectacles captivants à vivre en bande ou en solo. Le Figaro a pioché pour vous parmi les spectacles parisiens les plus réservés de sa Billetterie, pour des moments suspendus qui s'annoncent riches en émotion.
L'Humanité
Arles, de monuments en expos
Actu« Puissent les artistes se retrouver à Arles », disait Van Gogh. Mais nul besoin d’un regard digne du maître néerlandais pour en apprécier la splendeur. Patrimoine extraordinaire, offre muséale hors pair et dynamisme solaire : Arles se dévoile au gré d’une balade libre et inspirante.
Marie MersierNichée entre les Alpilles et la Camargue, dont elle est la capitale, Arles est une ville de confluences. Riche d’une histoire de plus de deux mille ans, où s’entremêlent trésors antiques et héritage provençal, la ville n’a eu de cesse de donner vie à un patrimoine singulier et de nourrir la créativité d’une ribambelle d’artistes. Citons évidemment Vincent Van Gogh, Pablo Picasso, Jean Cocteau, mais aussi Christian Lacroix ou le photographe Lucien Clergue. Modeste en taille mais grande par son envergure et son influence culturelle, Arles se goûte en flânant dans les rues à la découverte de monuments inoubliables, en poussant les portes des musées qui ont tant d’histoire(s) à raconter, en se laissant bercer par sa douce lumière, les odeurs et les couleurs merveilleuses de son marché mythique.
À Arles, la culture en fricheSi, dès le mois de juillet et jusqu’à fin septembre, Arles vit au rythme des Rencontres de la photographie (1), y mettre le cap avant la foule et la frénésie estivale lui donne une autre envergure. Et puis, ce ne sont pas les prétextes qui manquent, l’actualité culturelle de la ville étant par ailleurs foisonnante. Suivez nos pas, sur le chemin des richesses ancestrales et ricochets artistiques d’une ville étonnante et élégante.
Tête-à-tête avec huit monuments romains et romans
Afin de faciliter votre déambulation, l’office de tourisme propose deux offres de passes « monuments-musées », dont l’une à 12 euros qui donne accès à quatre monuments au choix, le musée Réattu et un autre musée. Une opportunité, en base ou en complément de l’échappée que nous vous proposons.
Une première promenade au fil de la ville, véritable musée à ciel ouvert, vous offrira un tête-à-tête avec huit monuments romains et romans, inscrits depuis 1981 sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité à l’Unesco. À ce sujet, l’exposition « Arles 1981-2021 », visible jusqu’au 12 juin au cloître Saint-Trophime, présente plus en détail l’histoire des monuments arlésiens et les enjeux de ce lien à l’Unesco. Ville celte colonisée par les Grecs, Arles prend son essor au Ier siècle, sous la domination de Rome. Ainsi, après la capitale italienne, c’est ici que l’on admire le plus grand nombre de vestiges romains.
Les thermes de Constantin et le site des Alyscamps
Dans le centre ancien, l’incontournable amphithéâtre romain (ou arènes d’Arles) vous éblouira par sa construction ingénieuse faite de galeries intérieures et extérieures circulaires. Une prouesse —et une beauté— architecturale qui continue d’accueillir de nombreux spectateurs lors, par exemple, de courses camarguaises ou de la Feria du riz, en septembre. À quelques pas d’ici, le théâtre antique mérite également une visite afin d’apprécier ses gradins, son orchestre, son âme de lieu scénique.
Pour mener un peu plus loin cette exploration de l’histoire romaine et parce que l’on en parle moins, direction sous la ville afin d’explorer les cryptoportiques, les fondations souterraines du forum romain, aujourd’hui disparu. Les thermes de Constantin, le site des Alyscamps issu de la nécropole romaine et médiévale, ainsi que les remparts romains et l’église Saint-Trophime complètent ce périple riche de sens et d’histoire. Et afin d’enrichir ce dernier, on ne peut que vous conseiller de découvrir les collections archéologiques arlésiennes, présentées au musée départemental Arles antique.
Le long du rhône
Prendre le pouls de la ville, de sa trame architecturale et de son effervescence artistique s’expérimente en s’aventurant dans les musées et fondations, des écrins pétris d’histoire ou aux tonalités contemporaines (afin de connaître la programmation des divers espaces, nous vous invitons à consulter leurs différents sites Internet). Commençons par le musée Réattu, musée des Beaux-Arts. Établi à la fin du XVe siècle sur les quais du Rhône, le grand prieuré de l’ordre de Malte fut ensuite la maison et l’atelier du peintre arlésien Jacques Réattu. Musée depuis 1868, ce lieu aimante par son incroyable position géographique et ses collections, qui comptent, entre autres, 57 dessins offerts par Pablo Picasso.
Fêtant en mai une année de réouverture, le Museon Arlaten créé à l’initiative du poète Frédéric Mistral, présente quant à lui une collection incroyable de plus de 38 000 objets et documents narrant la vie des habitants de la Provence, de la fin du XVIIIe siècle à nos jours. Immanquable également, se tisse à la Fondation Van Gogh un dialogue entre l’œuvre d’artistes contemporains et celle du maître hollandais, révélant ainsi son influence à travers le temps. Enfin, situé dans le parc des Ateliers, une ancienne friche ferroviaire, et avec comme édifice emblématique la tour de Frank Gehry, LUMA Arles, en tant que plateforme culturelle innovante où se déploient des ponts entre art, culture, environnement, etc., incarne un regard tourné vers l’avenir.
(1) « Visible ou invisible. Un été révélé ». 53e édition, du 4 juillet au 25 septembre. www.rencontres-arles.com
Rencontres salines en Camargue
Arles est une fenêtre ouverte sur la Camargue, un espace naturel sauvage qui a été reconnu réserve de biosphère par l’Unesco. Chevaux opalins, taureaux, étangs, rizières et unique lieu de nidification des flamants roses en France… la faune et la flore de la Camargue révèlent des écosystèmes précieux. Classés réserve naturelle nationale, les Marais du Vigueirat, situés entre le delta du Rhône et la plaine steppique de la Crau, permettent, lors de visites guidées, d’observer une incroyable diversité d’oiseaux sauvages au fil des saisons. À cheval ou à vélo, divers formats de promenade sont proposés afin de sensibiliser le public au patrimoine naturel, culturel et agricole de la Camargue, tout en utilisant des outils de déplacement écologiques.
DécouverteArles Le Figaro
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Après le fracas de la guerre en Ukraine, Kiev revient lentement à la vie
REPORTAGE - Bombardée pendant deux mois, la capitale ukrainienne porte encore de nombreux stigmates de l’agression russe. Mais, depuis que l’envahisseur a été repoussé des faubourgs nord, les habitants commencent à revenir chez eux, les commerces rouvrent leurs portes et la ville retrouve un peu de sa joyeuse vitalité d’avant.
Guerre en Ukraine: Jill Biden en Roumanie au chevet des réfugiés
REPORTAGE - La veille, la première dame américaine a rencontré des militaires américains sur la base aérienne de l’Otan à Constanta, sur la mer Noire.
Les rescapés de l’usine Azovstal de Marioupol racontent leur calvaire: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Ces habitants de Marioupol ont vécu l’enfer dans des abris souterrains bombardés depuis deux mois par les Russes.
En Transnistrie, les habitants craignent d’être rattrapés par la guerre voisine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Sur ce petit territoire enclavé entre la Moldavie et l’Ukraine, la présence d’environ 1500 soldats sous commandement russe fait redouter une extension du conflit.
Demydiv, un village ukrainien fier d’avoir été noyé pour sauver Kiev des Russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Demydiv se trouvait sur la route des Russes dans leur tentative, le 24 février dernier, de prendre Kiev. En faisant sauter un barrage, les militaires ukrainiens ont sauvé les 4000 habitants.
À Lviv, la cohabitation parfois difficile avec les déplacés de l’Est: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro en Ukraine
REPORTAGE - Dans l’urgence des premiers jours, les habitants ont accueilli des proches, des connaissances et même parfois des inconnus. Mais deux mois plus tard, la ville suffoque.
Traversée du Donbass, sur la route stratégique de Poutine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Notre journaliste a suivi ce corridor symbolique, du sud de la Russie jusqu’à la Crimée annexée.
Près de Mykolaïv, la guerre fait rage de part et d’autre du fleuve Boug: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Sur les rives ensoleillées du Boug, près de l’endroit où le fleuve se jette dans la mer Noire, Russes et Ukrainiens s’installent dans ce qui ressemble de plus en plus à une guerre de position.
À Odessa, les danseurs de l’Opéra dans la guerre: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - La scène du vaste bâtiment de style baroque est close et son rideau est lourd. Là-bas, les couloirs ne bruissent que de la sinistre musique des sirènes, quand menacent avions ou missiles russes.
L’Ukraine brise ses statues soviétiques: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Kiev se débarrasse des monuments, noms de rues et symboles hérités de l’URSS louant les liens avec la Russie.
Pendant la guerre, la lutte anticorruption s’enlise en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - À Odessa, dont l’image est noircie par le banditisme, les nombreuses affaires en cours passent au second plan.
Une Pâque orthodoxe sur fond de schisme entre Kiev et Moscou: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - La guerre accélère la rupture entre l’Église orthodoxe ukrainienne de Kiev et le patriarcat de Moscou, allié politique de Poutine.
Sloviansk, le verrou ukrainien qui bloque les Russes dans le Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Dans cette ville, théâtre d’une des premières batailles entre l’armée ukrainienne et les séparatistes en 2014, riverains et combattants entendent repousser l’assaut imminent de Moscou.
La communauté grecque d’Odessa affiche sa solidarité avec l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Les quelque 2500 Odessites d’origine grecque témoignent leur soutien à l’égard de l’Ukraine, comme un juste retour de l’Histoire.
Dans le Donbass, la vie des Ukrainiens sous les bombardements russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Située à moins de dix kilomètres de Donetsk, Avdiivka, dont une grande partie de la population a déjà été évacuée, se prépare à un assaut russe.
La guerre a forgé une nouvelle Ukraine, résolue, fière et déliée de la Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Le sentiment national est à ce point exacerbé à Kiev que les plus russophones hésitent à utiliser la langue de Pouchkine.
Sur le front du Donbass, les cosaques se battent de père en fils contre les forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Même si elles sont sans nul doute fatiguées et amoindries par ces semaines de guerre, les unités ukrainiennes du front du Donbass sont les plus aguerries.
La guerre en Ukraine divise les pacifistes allemands
REPORTAGE - Les manifestants sont tiraillés entre le soutien inconditionnel aux victimes de l’agression russe et le refus de rentrer dans l’engrenage de la guerre.
Dans Kiev en guerre, le combat pour le salut de l’âme des chrétiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Dimanche, la messe pascale a été célébrée par la petite communauté catholique de Kiev.
En Ukraine, les volontaires anglo-saxons qui évacuent les blessés sur le front et jusque derrière les lignes russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - À Kiev, pris sous le feu des forces russes le 31 mars, des membres de Harp, une organisation humanitaire américaine, évacuent un homme paralysé et sa famille pour les emmener en Pologne.
Comment Poutine russifie les zones conquises en Ukraine: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Vladimir Poutine ne perd pas de temps pour faire avancer son projet politique, contruire une «Novorussia» sur les ruines du Donbass.
Ces semaines de martyre imposées par les Russes aux villages du Sud: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Dans leur contre-offensive vers Kherson, les forces ukrainiennes libèrent des habitants qui témoignent de la sauvagerie dont ont fait preuve les envahisseurs envoyés par Moscou.
À Boutcha, une topographie de la terreur russe: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - L’ultime décompte des victimes tuées pendant l’occupation de cette localité au nord de Kiev est de 403 morts et 16 disparus.
À Zaporijjia, les rescapés de Marioupol assiégée racontent leurs traumatismes et l’enfer des combats
REPORTAGE - Selon l’armée de terre ukrainienne et des combattants du bataillon Azov, la lutte continue dans les décombres.
À Kramatorsk, poste avancé de la «grande bataille» du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - C’est dans cette ville stratégique qu’est établi l’état-major régional de l’armée ukrainienne. Vendredi, une frappe russe contre la gare ferroviaire y a tué plus de cinquante civils.
À Lymany, village pilonné sur la route de Kherson, les rares habitants se serrent les coudes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Accessible par un chemin de terre après un dernier check-point ukrainien, Lymany est l’un de ces coins ignorés où la guerre n’a jamais cessé depuis le 24 février.
Varsovie ploie sous l’afflux de personnes fuyant l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Logement, éducation, travail, santé… Pour les autorités polonaises, comme pour les réfugiés, les défis sont nombreux.
Du Kurdistan à l'Ukraine, ces Français combattent pour les causes qui leur semblent justes
REPORTAGE - Il y a Max l'idéaliste, Sabri le militaire et Greg, qui n'a jamais porté une arme, mais qui est venu pour aider le peuple ukrainien. Les deux premiers se sont rencontrés au Kurdistan, où ils ont affronté Daech. À l'appel du président Zelensky, ils n'ont pas hésité à venir faire la guerre.
Ces volontaires français venus porter secours et résister avec les Ukrainiens
GRAND REPORTAGE - Taras, le médecin ambulancier corse, Edmond, l'instructeur de tir, Franck-Olivier, le combattant venu de Paris, Franck et Jade, les « exfiltreurs » d'Aurillac, ont répondu à l'appel de Volodymyr Zelensky.
À Mykolaïv et Odessa, la minorité prorusse de la population, accusée de «trahison» par les Ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Les Ukrainiens estiment qu’au fur et à mesure de la guerre, les sentiments prorusses de certains de leurs compatriotes s’étioleront, sans jamais disparaître complètement.
Kiev panse ses plaies et revient lentement à une vie normale: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - La vie reprend ses droits dans la capitale ukrainienne, alors que les forces russes ont été repoussées de ses faubourgs, laissant derrière elles un sinistre cortège de victimes.
Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Dans ce village situé à 50 km au nord-ouest de Kiev, les soldats refoulés par l'armée ukrainienne seraient revenus pour se venger et punir la population locale.
À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Le bilan de onze morts et 61 blessés dont faisait état la mairie mardi, confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative.
«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev
REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.
Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Avant d’abandonner la banlieue de Kiev, les troupes russes ont assassiné et brûlé des civils qui fuyaient. Ils ont aussi dissimulé des pièges dans les cadavres.
Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Odessa, ville côtière de la mer Noire dans le sud-ouest de l’Ukraine, a été le théâtre d’une série d’explosions, laissant les habitants du quartier en état de choc.
Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège
REPORTAGE - Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.
Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - À seulement 80 kilomètres de la Biélorussie, les habitants de cette ville proche d’un site nucléaire retiennent leur souffle. Mais l’inquiétude ne laisse pas pour autant place à la panique.
Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial
REPORTAGE - Dans cette ville frontalière de la Pologne, l’une des plus importantes du pays, les divisions politiques ne comptent plus guère.
À Toula, la lancinante inquiétude pour l’avenir: le récit de notre envoyée spéciale en Russie
REPORTAGE - Inflation, isolement de la Russie, les habitants se résignent à revivre le scénario sombre des années 1990. Et regrettent que les sanctions touchent les «personnes ordinaires».
Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée
REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.
À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.
Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro
GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.
Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.
Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial
GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.
Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.
À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.
La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev
REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.
Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler
REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.
Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Blessés lors des pilonnages russes, ils se sont retrouvés en première ligne dans la descente aux enfers de l’Ukraine.
Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents
REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.
Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète
REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour ?
L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Sortis par miracle de la ville en ruine après trois semaines de bombardements, ils racontent la faim la peur et la mort.
Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale
REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.
Guerre en Ukraine : notre envoyée spéciale revient sur son reportage avec Vadym, un soldat âgé de 18 ans
STORY - À 18 ans, Vadym s’est engagé dans la défense territoriale à Kiev, en Ukraine. Notre envoyée spéciale Margaux Benn l’a rencontré à un point de contrôle aux abords de la capitale. Retrouvez également son reportage «Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre»
Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre
RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.
À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»
REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.
Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale
REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.
Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite
REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.
Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays
REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.
À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister
REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.
En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre
REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».
Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens
REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.
À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre
REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.
À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine
REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.
Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements
REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.
Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre
REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.
À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée
REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.
Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest
REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.
Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine
REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.
En Transnistrie, les pro-russes en embuscade
REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.
Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis
REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.
À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente
REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.
Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine
PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.
Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique
REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.
Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger
REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.
Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale
REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.
Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa
REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.
En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts
REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.
Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise
REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.
Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie
REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.
À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko
REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.
Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes
REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.
Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés
REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.
À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied
REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.
Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins
REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.
Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes
REPORTAGE - Personne ne veut imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.
À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front
REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.
Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe
REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.
Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent
REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.
À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés
REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.
«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation
REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.
Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation
RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et restaurants délicieux, les expositions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.
Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires
REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.
Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés
REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.
À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes
REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.
Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé
REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.
Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes
REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.
Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou
REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.
Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode
REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.
Donetsk à l’heure de la mobilisation générale
REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.
Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais
REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.
À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir
REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.
Ukraine: Marioupol, qui enfin revivait après les épreuves de 2014, a de nouveau peur des combats et d’une annexion
REPORTAGE - Le spectre de la guerre plane à nouveau sur cette ville portuaire stratégique de 500.000 habitants, la plus en danger en cas d’une invasion à grande échelle.
Des colonnes de blindés en direction de Donetsk
EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.
Regarder la vidéoÀ Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»
REPORTAGE - La région frontalière des territoires séparatistes prorusses d’Ukraine accueille une population poussée à trouver refuge en Russie avant un conflit jugé imminent.
Ukraine: à Kiev, la population ne croit pas à la désescalade
REPORTAGE - Face à Moscou qui souffle le chaud et le froid, les Ukrainiens refusent de spéculer sur une sortie de crise.
À Kiev, la population résiste à la panique malgré les rumeurs de guerre
REPORTAGE - En Ukraine, les troupes russes massées de l’autre côté de la frontière sont au cœur de beaucoup de discussions.
Le Figaro
PNI, psycho-neuro-immunologie : cette médecine de pointe où le cerveau guérit le corps
DECRYPTAGE - C'est scientifiquement validé : émotions et croyances impactent la santé. Tout un champ de recherches appelé psycho-neuro-immunologie étudie désormais l'influence du psychisme et de la pensée positive sur la physiologie.
Les médecins de famille prescriront-ils bientôt des analyses émotionnelles ou comportementales en complément de prélèvements sanguins ? C'est ce que laisse augurer la hausse exponentielle des études confirmant le poids des émotions sur la santé. «S'il suffisait simplement de microbes et de virus pour que l'on soit malade, on le serait tous, tout le temps», assure le Pr Jacques Besson, chercheur en psychiatrie à l'Université de Lausanne, en Suisse.
«Le corps est profondément intriqué avec le psychisme, et les hormones du stress peuvent perturber le métabolisme.» Selon lui, l'entité psychosomatique que nous incarnons est aussi intimement liée à une culture, un environnement et une communauté. Nous sommes, par essence, des êtres de relation. «Quand on sent un rhume arriver, la révolution serait, par exemple, de se demander qui nous avons rencontré avant, ce qu'on nous aurait dit qui aurait peut-être réactivé une blessure ancienne de la petite enfance», suggère le Pr Besson. Ces propos, fantaisistes pour certains, avant-gardistes pour d'autres, résonnent avec les thèses de la psycho-neuro-immunologie (PNI).
À lire aussiComment l'alimentation influence notre santé mentale
En vidéo, comment favoriser les pensées positives avec Clémentine Chatroussat
Chercher du sens
Fondée dans les années 1980, cette médecine de pointe avance qu'un stress sur un état fragilisé peut déclencher une chute d'immunité, et nous rendre ainsi perméable aux agents pathogènes. Un mode de vie sain ne suffirait donc pas à booster nos défenses contre les virus, il faudrait aussi cultiver un état d'esprit adapté. De plus en plus de disciplines médicales convergent vers cette approche holistique, à l'instar de la salutogenèse, d'Aaron Antonovsky.
D'après le sociologue américain, la médecine reste obnubilée par la pathogenèse, ou l'étude des causes des maladies. «La salutogenèse prend le sujet à contre-courant en stimulant les marqueurs de la bonne santé, et en cherchant dans le futur du patient ce qui peut le guérir», explique le Pr Besson. Entre autres leviers d'action : la quête de sens et de cohérence. Pour illustrer cette thérapie du sens, le spécialiste évoque l'histoire des maçons sur le chantier d'une cathédrale au Moyen Âge. Le premier affirme qu'il taille des pierres, le deuxième, qu'il gagne sa vie, quand le troisième dit : «J'édifie une cathédrale».
Deux émotions infirmières
La gratitude :Comment la pratiquer ?Le pardon :Comment la pratiquer ?«On parle peu de santé positive», regrette Saphia Larabi, directrice des publications de la Fabrique Spinoza. Ce think tank dédié au bonheur citoyen a publié, en janvier, l'étude Santé positive : guide des déterminants scientifiques aux citoyens, professionnels et institutions. L'ambition ? Encourager une éthique du care (le prendre soin) dans le monde médical. «Notre étude se base sur le crédit scientifique pour valoriser des apprentissages émotionnels qui pourraient nous faire gagner une décennie d'espérance de vie», explique la juriste de formation.
Plus de rire, moins d'AVC
De plus en plus d'études montrent à quel point notre paysage intérieur influe sur la santé. On sait déjà qu'un stress intense peut faire le lit du fameux tako-tsubo (ou syndrome du cœur brisé), une maladie cardiaque proche de l'infarctus du myocarde. Des chercheurs ont étudié la fréquence des rires chez plus de 20 .000 personnes. Celles qui rient moins affichent 1,6 % plus de risque d'AVC ! D'autres ont montré une meilleure résistance aux rhumes chez les individus qui vivent dans un état émotionnel globalement plus porteur. «Les personnes qui ressentent plus d'émotions désagréables sont moins attentives à leurs besoins physiques, et inversement», avance Saphia Larabi. Les émotions positives favorisent une meilleure résistance aux rhumes et une capacité de récupération accrue.
En vidéo, quels sont les impacts des écrans sur le cerveau des enfants ?
Les émotions dites négatives ne sont pas à bannir pour autant. Des chercheurs ont corrélé le sentiment de bien-être avec la variété et l'abondance d'émotions, aussi bien agréables (enthousiasme, excitation, gratitude…) que désagréables (colère, anxiété, tristesse…). En France, une étude sur 35 .000 personnes montre que plus l'« émodiversité » est élevée, plus le risque de dépression baisse. En Belgique, une autre expérience, menée auprès de 1 300 personnes, souligne que la richesse des émotions peut réduire la fréquence des visites chez le médecin (jusqu'à 25 %). Ce nouveau paradigme de santé encourage l'installation d'accompagnements holistiques des patients dans certaines institutions.
Coach de santé, une profession d'avenir
À la Stanford University School of Medecine (Californie), on applique le programme Mind-Body, lancé sous l'égide du cardiologue et médecin holistique, Kenneth Pelletier. Le principe : aider les malades du cœur à s'aider eux-mêmes. Yoga, méditation en pleine conscience ou par le son, marche silencieuse…, les soins sont choisis en fonction des goûts de l'individu, après entretien, puis rigoureusement monitorés. Plus les malades sont actifs dans leur traitement, plus les quantités de médicaments sont diminuées, remarquent les soignants. Une étude du National Institute of Health américain confirme les bienfaits du programme : sur 300 personnes atteintes de maladies cardiovasculaires, 150 ont suivi un programme Mind-Body et 150 des soins classiques. Cinq ans plus tard, 20 % des patients du premier groupe n'ont plus de signe de maladie, 70 % sont stabilisés et 13,3 % ont dû être opérés. Dans le second groupe, tous les cas ont empiré, et 45 % ont dû être opérés.
Conscience sur ordonnance
D'après le docteur en médecine et formateur en coaching de santé Jean-Luc Monsempès, un travail de fond sera nécessaire sur le système de santé dans les années à venir : «Seules 20 % des maladies sont issues de facteurs génétiques. Les autres sont liées à de mauvaises habitudes de vie, et consomment près de 80 % du budget de la sécurité sociale.» Les patients devront, à terme, devenir plus responsables, à en croire cet expert dans l'application des sciences cognitives au monde de la santé. «Dans l'approche médicale traditionnelle, le symptôme est un signal d'alarme qui appelle à réparer une partie du corps en difficulté. Dans une optique systémique, le symptôme invite à déployer un niveau de conscience plus adapté à de nouvelles aspirations de vie», avance le pro. Ces deux approches se complètent : le médecin soigne au mieux, mais le patient est acteur de la lutte contre la maladie. D'où le développement de techniques issues de la programmation neurolinguistique (PNL), influencées par les découvertes de la psycho-immunologie (travail sur les croyances, affirmations verbales de guérison, visualisations…).
Parfois, une thérapie s'impose, prévient Jean-Luc Monsempès, pour changer les habitudes de vie du patient souvent issues d'événements douloureux survenus à un stade précoce. Dans son ouvrage remarquable Les maladies ne tombent peut-être pas du ciel (Éditions Dunod, mai 2022), Cyril Tarquinio détaille la manière dont les épreuves de l'enfance, petites ou grandes, marquent le corps, jusqu'à l'ADN. Le professeur de psychologie clinique et psychologie de la santé à l'Université de Lorraine, à Metz, interpelle par ailleurs sur notre responsabilité devant les générations à venir : «On parle beaucoup du climat et de l'état dans lequel nous laisserons la planète à nos enfants. Sans doute faudrait-il également s'interroger sur l'intégrité psychologique et la santé des générations futures.» En question : l'éducation, la manière dont ils auront traversé leur enfance et leur adolescence. La bienveillance, une écologie sociale ?
Cinq idées pour aller bien...
…piochées dans l'étude Santé positive de la Fabrique Spinoza. 1. Avoir un animal de compagnie : vivre avec un chien réduirait de 24 % la probabilité de mort prématurée ; le tenir dans nos bras générerait autant d'ocytocines (un neurotransmetteur antistress) qu'entre une mère et son enfant.
2. Aller voir des expositions : les personnes qui vont au musée une fois par mois ont 48 % moins de risques de faire une dépression nerveuse. L'art sur prescription est une tendance déjà établie dans les pays anglophones. Les Musées du château de Compiègne ont récemment ouvert aux médecins leurs premières ordonnances muséales.
3. Passer un moment en forêt : les bains de forêt (shinrin-yoku) ont prouvé leurs bienfaits sur la pression artérielle ou sur l'immunité. L'Espace Naturel Sensible des lagunes d'Hostens et de Gât Mort, en Gironde, vient d'être labellisé pour cette pratique médicale. On parle «d'ordonnances sylvestres».
4. Prier : un dieu, un esprit, un ange… S'adresser à une puissance surnaturelle agit sur le corps et le cerveau, comme le prouvent les étonnantes recherches de la neurothéologie. Cette jeune science étudie notamment les processus de guérison dans les cercles de prière laïque des Alcooliques Anonymes. À pratiquer selon sa sensibilité !
5. Faire et recevoir des câlins : toute manifestation de tendresse physique (caresses, massages, embrassades) fait aussi grimper le taux d'ocytocine : effet dopant sur le système immunitaire à la clé.
fabriquespinoza.org
Pourquoi a-t-on parfois l'impression d'avoir déjà vécu une scène ?
Chacun d'entre nous a déjà ressenti cette sensation de déjà vu ou déjà vécu. Que se passe-t-il dans le cerveau ? Deux spécialistes nous éclairent.
«Les maladies ne tombent peut-être pas du ciel»... Et si les traumas de l'enfance affectaient gravement notre santé ?
ENTRETIEN - Dans son livre Les maladies ne tombent peut-être pas du ciel, le psychologue Cyril Tarquinio explique le lien entre les souffrances de l'enfance et de l'adolescence et les problèmes de santé développés à l'âge adulte.
Le Figaro
Face au pilonnage russe, Kiev mise sur une stratégie de fermeté: l’analyse de l’envoyé spécial du Figaro
Renaud GirardREPORTAGE - Volodymyr Zelensky entend aborder d’éventuelles négociations en position de force.
Envoyé spécial à Kiev
Au début du printemps, après que les forces ukrainiennes eurent repoussé la colonne russe qui avait envahi la route entre la Biélorussie et Kiev, après que les États-Unis et l’Union européenne eurent promis des montants gigantesques d’aide en matériel militaire, le général Hodges, ancien commandant des forces américaines en Europe, avait prédit une victoire de l’Ukraine pour le mois de septembre.
Lire le dossierGuerre en Ukraine: retrouvez les reportages du Figaro
Après que deux missiles ukrainiens eurent, le 14 avril 2022, coulé le Moskva, navire amiral de la flotte russe en mer Noire, l’enthousiasme avait saisi la population ukrainienne. Elle rêvait déjà de reconquérir non seulement les territoires perdus depuis l’attaque russe du 24 février 2022 (le littoral de la mer d’Azov et le district de Kherson, contrôlant l’embouchure du Dniepr), mais aussi les deux grandes villes du Donbass, Donetsk et Louhansk, saisies par la force à l’été 2014 par les séparatistes prorusses. L’ancien gouverneur du Donbass et député à la Rada Sergueï Taruta parlait même d’une reconquête de la presqu’île de Crimée, annexée par la Russie, après un référendum au mois de mars 2014.
Aujourd’hui, à Kiev - où sont revenus un bon tiers des résidents qui avaient fui au début de la guerre -, l’enthousiasme est clairement retombé. Les Russes semblent avoir appris de leurs erreurs. Ils n’étirent plus leurs lignes logistiques et n’offrent plus leurs colonnes motorisées aux attaques latérales. Concentrant leurs forces, privilégiant l’artillerie, ils grignotent, lentement, mais sûrement, du terrain dans la partie occidentale du Donbass encore sous contrôle ukrainien.
Dernière route d’évacuation
Ayant reconnu l’indépendance des républiques sécessionnistes de Donetsk et de Louhansk, la Russie cherche à leur donner l’intégralité du territoire des oblasts (districts équivalents en superficie aux anciennes régions françaises), dont elles étaient les chefs-lieux, du temps de l’URSS, puis de l’Ukraine indépendante (1991). Certains observateurs internationaux pensent que le jour où il aura conquis l’intégralité de ces oblasts, Poutine pourrait déclarer atteints les objectifs de son «opération militaire spéciale» de «libération» des populations «russes», et qu’il ordonnerait à ses troupes de cesser le feu. Mais la plupart des Ukrainiens redoutent que, l’appétit venant en mangeant, le président russe veuille aller plus loin, par exemple jusqu’à Odessa, pour y faire la jonction avec ses forces de Transnistrie.
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La bonne nouvelle pour les Ukrainiens est que leur armée, bien qu’en infériorité numérique, ne s’effondre pas sur le front du Donbass. Il y a trois jours, on pensait imminente la chute de la ville de Sieverodonetsk, on craignait l’encerclement de 5000 soldats ukrainiens et un désastre comparable à celui de Debaltsleve. Cette bataille perdue en janvier 2015 avait conduit les Ukrainiens à signer les accords de Minsk 2, qui prévoyaient une large autonomie constitutionnelle pour les deux entités sécessionnistes - le pouvoir ukrainien tergiversera ensuite, afin de ne pas appliquer ces accords, perçus comme une menace à l’unité du pays.
Pour le moment, à Sieverodonetsk, l’armée ukrainienne tient et a même sécurisé la dernière route d’évacuation qui lui reste. Le chef de l’armée ukrainienne, le général Zaloujny, a fait un tweet pour se féliciter de l’efficacité des douze canons César livrés par la France. Ces armes à guidage électronique, d’une portée de 40 km, auraient déjà réussi à détruire cinq objectifs russes importants.
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La mauvaise nouvelle pour les Ukrainiens est que les Russes ne semblent pas du tout disposés à rendre le terrain qu’ils ont conquis depuis le 23 février 2022, ni tactiquement, ni diplomatiquement. À Kherson, qu’ils ont conquise facilement en raison d’un pont laissé intact sur le Dniepr par la défense ukrainienne - trahison d’un officier ou erreur stratégique de l’état-major, le débat n’est pas clos -, ils fortifient leurs positions, en enterrant leurs chars. On risque de passer d’une guerre de mouvement à une guerre de position, comme sur le front français à l’hiver 1914, où les belligérants seraient condamnés à l’épuisement.
Traits tirés
C’est un risque qui n’a pas échappé à Mykhaïlo Podoliak, le conseiller spécial de Volodymyr Zelensky. Il a reçu Le Figaro dans les locaux de la présidence ukrainienne, dont les fenêtres, à demi bouchées de sacs de sable, ont été transformées en meurtrières. «Contrairement à ce que pensent beaucoup d’Occidentaux, je ne pense pas du tout que Vladimir Poutine soit fou. C’est un être rationnel. Il croit sincèrement qu’une Ukraine libre, indépendante, européenne, représente un danger pour le régime russe qui, de tout temps, a été autocratique. Son plan de faire prendre Kiev par surprise par des parachutistes, pour y constituer un gouvernement collaborationniste, n’était pas idiot. Il aurait très bien pu marcher. Simplement son entourage l’a mal informé, à la fois sur l’état réel de son armée, et sur la volonté de résistance des Ukrainiens», explique cet ancien journaliste.
50 ans, les traits tirés par la fatigue, sirotant un expresso, Podoliak nous fait, d’une voix égale, sans le moindre mélo, un résumé de la situation stratégique dans laquelle se trouve son pays. «La Russie et l’Ukraine se trouvent dans un piège stratégique. Elles sombrent ensemble. La Russie va sombrer économiquement et les destructions sont déjà considérables en Ukraine. Poutine ne peut pas revenir en arrière, sauf à saper son autorité sur la machine militaro-policière de son pays ; le peuple ukrainien refuse le concept d’une paix à tout prix, et ne comprendrait pas qu’après tant de sang versé par ses défenseurs, nous fassions des concessions territoriales à l’agresseur. Céder aujourd’hui à Poutine ne servira à rien. Car il se mettra à préparer une nouvelle guerre demain. Aujourd’hui, personne ne voit comment les Russes et nous pourrons sortir de ce piège.»
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Bénéficiant d’un très fort soutien de la population ukrainienne, Zelensky maintient sa stratégie de fermeté. Celle de tenir au maximum, en attendant l’arrivée des lanceurs de roquettes multiples et autres armes lourdes données par l’Amérique. L’ONU s’inquiète que l’Ukraine, qui nourrissait par ses fournitures de céréales plus de 200 millions de personnes en Afrique, ne puisse plus le faire en raison du blocus du port d’Odessa. L’Ukraine, qui ne veut pas que les Occidentaux, en négociant avec la Russie, lèvent leurs sanctions contre elle, leur demande de forcer le blocus. «Si vous ne voulez pas le faire vous-mêmes, donnez-nous les armes pour le faire, et nous le ferons!», leur dit en substance Zelensky.
Stratégie de fermeté
Le président se réjouit que le Danemark, les Pays-Bas, et l’Angleterre se soient engagés à livrer à l’Ukraine des missiles antinavires à longue portée de type Harpoon. À plus long terme, il a inauguré un partenariat stratégique très étroit avec la Pologne. Face au danger commun, les massacres de Volhynie ont été pardonnés (50.000 Polonais massacrés, entre 1942 et 1945, par l’UPA, l’Armée insurrectionnelle ukrainienne de Stepan Bandera). En revanche, les Ukrainiens sont déçus par les Allemands, qui ont fait beaucoup d’annonces, mais qui n’ont jusqu’à présent strictement rien livré.
Cette stratégie de fermeté vise un objectif très précis. Depuis le début du conflit, le président Zelensky demande à s’entretenir en tête-à-tête avec Poutine. Le jour où le président russe acceptera de parlementer directement avec lui, il tient à ce que le rapport de force sur le terrain ne lui soit pas trop défavorable. L’Ukraine pourrait accepter un statut de neutralité. Mais elle réclamera toujours auparavant de solides garanties internationales de sécurité.
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Coup d'arrêt à l'unité du Conseil de sécurité de l'ONU face à la Corée du Nord
Chinois et Russes ont opposé un veto à une résolution américaine pour imposer des sanctions à Pyongyang après de nouveaux tirs de missiles balistiques.
Le Figaro
Élisabeth Borne : derrière la première ministre, une femme très discrète
Léa MabilonElle a été nommée le 16 mai dernier par Emmanuel Macron. Si l'on connaît bien son impressionnant curriculum vitae, qu'en est-il de sa vie privée ?
Elle a pris le métro durant des années. Reconnaissable de loin, sa vapoteuse au bec, le regard perçant et la chevelure grisonnante balancée à l'arrière. Élisabeth Borne, ancienne directrice de la RATP, s'est désormais établie rue de Varennes, à l'hôtel Matignon, depuis le 16 mai. Nommée première ministre du nouveau gouvernement d'Emmanuel Macron, elle est devenue la deuxième femme promue à ce poste, trente ans après Édith Cresson, en 1991. «C’est une femme, on est folle de bonheur. Mais surtout c’est la bonne», s’est enthousiasmée Brigitte Macron, quelques jours après sa nomination.
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Qualifiée de «très bon choix» par toute la «Macronie», rien ne prédestinait pourtant Élisabeth Borne à telle fonction. En effet, celle qui, à 61 ans, doit encore composer avec ses blessures personnelles, a tenu un discours fort, placé sous le signe de la persévérance, lors de son premier déplacement officiel aux Mureaux (Yvelines), le 19 mai. Échangeant avec des lycéens et alternants, l'actuel bras droit du président en a dit plus sur son parcours de vie, dédiant sa nomination «à toutes les jeunes filles». «Quand on a un parcours difficile, ce qui est mon cas, qu'il vous arrive des événements pas très agréables dans votre vie personnelle, les sciences et les choses logiques ont un côté rassurant. Je me suis accrochée à ça», a-t-elle déclaré, justifiant son amour pour les mathématiques.
Résistance et camp de concentration
Car c'est bien cette discipline qui l'a sauvée. En 1978, alors qu'Élisabeth Borne a tout juste 17 ans et son BAC scientifique en poche, elle prend la voie royale en intégrant la prestigieuse école d'ingénieurs, Polytechnique. Un établissement financé par son statut spécial de «pupille de la nation» - titre attribué aux enfants mineurs dont un des parents a été blessé ou tué lors d'une guerre ou d'un attentat terroriste. Joseph Bornstein, son père, a en effet mis fin à ses jours en 1972, lorsqu'elle n'avait que 11 ans. Juif d'origine russe et résistant, rescapé des camps de concentration d'Auschwitz et de Buchenwald, il avait peu à peu sombré dans la dépression. En 2013, au moment de naturaliser son premier citoyen en tant que préfète de Poitou-Charentes, Élisabeth Borne a d'ailleurs une pensée émue pour son patriarche : «Que moi, la fille de ce réfugié apatride, qui n'a été Français qu'en 1950, j'accomplisse ce geste, cela dit quelque chose sur l'intégration».
Élevée par sa mère, pharmacienne tenant une modeste officine à Livarot, dans le Calvados, cette enfant de rescapé décide de se donner les moyens de réussir. «Je n'avais pas le choix, il le fallait. Cela m'a permis de forger mon caractère et mon côté combatif», souffle-t-elle dans une récente interview accordée au Journal des Femmes. En parallèle de ses cours de danse classique, la petite «Babeth» enchaîne les classes avec succès. L'un de ses camarades se souvient d'elle sur les bancs de Polytechnique : «Elle était très discrète. Je n'ai pas de souvenirs d'elle en soirée ni dans les événements, ni autour du bar ou de la table de ping-pong, raconte-t-il au Figaro Étudiant . C'était une grande bosseuse (...) je pense qu'elle dédiait sa vie au travail». Après Polytechnique, elle sort diplômée de l'École nationale des Ponts et Chaussées en 1987.
Mon fils, ma bataille
Cette voie d'excellence républicaine lui permet, à seulement 28 ans, d'accéder à des postes à hautes responsabilités. En 1989, elle passe de conseillère à membre de la direction régionale du ministère de l'Équipement (Île-de-France), et rencontre dans le même temps son futur mari. Olivier Allix, un jeune universitaire de deux ans son cadet. Elle lui dit oui le 30 juin 1989, avant de divorcer en 2008, après dix-neuf ans de vie commune. En 2017, Élisabeth Borne admettait à nos confrères de Libération que le fait «d'avoir eu un mari enseignant-chercheur, alors qu'elle abattait les heures dans les cabinets ministériels, représentait une conjoncture favorable» pour elle. De leur union naît son unique fils, Nathan, en 1995.
Si l'actuelle première ministre est réputée pour être une travailleuse chevronnée, son fils reste sa priorité. Interrogée au micro du Journal des Femmes, elle confie : «Ce qui passe au-dessus de tout, c'est mon fils, même s'il est grand et autonome maintenant.» Si elle a su se frayer un chemin dans le milieu très fermé de la politique, elle assure avoir toujours fait passer l'éducation de son enfant avant sa carrière. «Je n'aurais pas été prête à renoncer à l'accompagner dans la vie», dit-elle.
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Des livres et des amitiés
Tout comme elle s'attache d'ailleurs à nourrir et cultiver ses relations amicales et ses hobbies. Passée par le cabinet ministériel de Ségolène Royal et de Jack Lang, nommée ministre des Transports, de la Transition écologique et solidaire, puis du Travail en 2020, Élisabeth Borne n'a cessé de garder ses pieds ancrés dans le monde réel. «C'est très important de rester connecté à ses amis. Surtout lorsqu'on est enfermé dans un monde de hauts dirigeants. Cela évite d'être dans l'entre-soi», explique-t-elle, ajoutant qu'elle entretient toujours des liens forts avec sa meilleure amie de terminale, au parcours totalement différent du sien.
Élisabeth Borne dit aussi se rendre au cinéma et au théâtre régulièrement, pratiquer une activité physique, mais préfère avant tout s'offrir, chaque soir, du temps pour lire. Une manière pour elle de «se libérer l'esprit». En 2017, elle livrait au Monde la liste de ses romanciers favoris. Parmi eux, l'ancien journaliste Sorj Chalandon (Le Quatrième Mur) et le Finlandais Arto Paasilinna (Petits Suicides entre amis). Rue de Varenne, la première ministre tient à maintenir ses rituels. Entre sa pile de dossiers traitant du combat climatique ou du sujet explosif des retraites, celle qui se présente aux prochaines élections législatives dans le Calvados, ouvre toujours, avant de se coucher, son livre de chevet. Peut-être, celui baptisé Une promesse, de Sorj Chalandon, son auteur préféré.
Au Japon, une école de médecine condamnée après avoir durci l'examen d'entrée pour les femmes
Condamnée pour discrimination sexiste, le 19 mai dernier, l'université Juntendo à Tokyo a dû verser une amende de 8 millions de yens (59.000 euros). Un débat qui n'est pas sans précédent au sein des établissements scolaires japonais.
Laury Thilleman, Chantal Thomas, Manu Payet… Rencontre avec 10 personnalités engagées pour la défense des océans
Dans un mois, l'ONU organise à Lisbonne sa grande conférence sur l'avenir des océans. Les observer, les aimer, les protéger… Concrètement dans nos vies cela signifie quoi ? Cinq duos de personnalités, amoureuses de rivages et de mers à travers le monde, nous invitent à les écouter.
Le Figaro
«Ça victimise le conjoint qui n'a pas travaillé» : après une rupture, ces femmes qui refusent la prestation compensatoire
Madeleine MeteyerENQUÊTE - Ce droit permet à une ex-épouse, ou plus rarement à un ex-époux, de toucher une importante somme d'argent au moment du divorce. «Ce système présente les femmes comme des créatures faibles», dénonce l'avocate Olivia Uzan.
Début mai, Antoine*, 36 ans, a appris que sa femme, qui lui demande le divorce, demandera aussi une prestation compensatoire. «Je ne savais même pas ce que c'était» soupire ce père de deux enfants.
Sa femme, nommons-la Claire, lui a parlé «d'une sorte de pension alimentaire mais pour [elle]». Antoine la lui devrait au nom du sacrifice de sa vie professionnelle auquel elle a consenti pour élever les enfants : Claire n'a jamais pu garder un emploi car Antoine est marin, absent six mois par an. Après la séparation, elle vivra plus chichement. Selon la loi, son futur ex-mari lui doit une compensation. «Mais c'est un choix de vie qu'on avait fait ensemble... s'étonne Antoine, mon salaire payait la maison, les appartements qu’on a achetés et dont la moitié lui reviendra... C'est elle qui décide de partir et je devrais la rembourser ?»
La prestation compensatoire évoquée par Claire a été créée par la loi du 11 juillet 1975, qui introduit le divorce par consentement mutuel. Selon le Code civil, elle est fixée par un juge et destinée «à compenser, autant qu'il est possible, la disparité que la rupture du mariage crée dans les conditions de vie respectives».
Cette prestation, instaurée à une époque où les femmes ne représentaient que 34% de la population active (contre 49% en 2016) est calculée selon une kyrielle de critères : durée du mariage ; leurs qualifications et leurs situations professionnelles ; les conséquences des choix professionnels faits par l'un des deux pendant la vie commune pour l'éducation des enfants ou pour favoriser la carrière de son conjoint au détriment de la sienne, etc. D’un montant médian de 25.000 euros, elle est habituellement versée en une fois sous forme d'un capital. Demandée dans seulement 19% des divorces, elle est accordée dans 80% des cas. Neuf fois sur dix en faveur de la femme.
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En 20 ans de métier, l'avocate Olivia Uzan a constaté que ce système suscite un vif sentiment d'injustice chez les débiteurs. Les hommes, donc. «Je trouve de moins en moins de justification à la prestation compensatoire.» Et ce, en raison de ses convictions féministes. «Est-ce qu'on ne gagnerait pas en autonomie en cessant de compter sur cette sortie de mariage ? Au nom de l'indépendance, les femmes pourraient choisir de ne pas dépendre d'une manne masculine.» Pour elle, la prestation compensatoire devrait être réservée aux personnes qui risquent de «tomber dans l'indigence».
Dans une tribune signée dans Le Monde en 2019, la spécialiste a appelé les épouses les plus aisées à renoncer à ce droit. «Ce système présente les femmes comme des petites créatures faibles qui auront forcément plus de mal à rebondir après une rupture. En les présentant de cette façon, il les incite à l'être.»
« Je me débrouille, je ne dois pas ce que j'ai à Monsieur. »
«Est-ce se sacrifier que de rester à la maison avec les enfants ? s'interroge Olivia Uzan. Certains peuvent trouver plus de joie dans la vie domestique. Le problème de la prestation compensatoire est qu'elle victimise le conjoint qui n'a pas travaillé. On s'imagine qu'il s'agit toujours d'une femme de grand patron qui a aidé son mari à accélérer sa carrière en organisant des dîners. Alors que c'est un cliché. »
L'éternelle victime ?
C'est parce qu'elle ne se considérait pas comme une victime que Sandra, 38 ans, comptable à Roanne, a renoncé en 2020 à demander une prestation compensatoire à son ex-mari. Après 11 ans de mariage, elle pouvait prétendre à 18.000 euros environ, lui soutenait son avocate. Sandra et Florian s’étaient mariés à 25 ans. Elle était alors informaticienne, lui métallurgiste.
Après sa seconde grossesse, Sandra s'est arrêtée, elle n'a repris un emploi que deux ans plus tard. Quand ils se sont séparés, elle touchait 1500 euros par mois - en tant que comptable désormais. Florian, 2700 net. Il y avait disparité de revenus ; le mariage avait visiblement empêché Sandra de s'enrichir, l'avait visiblement freinée dans sa carrière. Une injustice semblait s'être tramée.
Pas du tout, dément Sandra : «J'ai arrêté de travailler parce que j'ai fait une dépression liée au travail. J'ai obtenu une rupture conventionnelle avant de reprendre des études.» Pour devenir comptable, elle est restée, deux ans durant, sur les bancs de la fac. «Je touchais 900 euros par mois grâce au chômage et mon mari, 2500 euros. On partageait tout.» Jamais Florian ne lui a reproché de mettre moins au pot commun.
Quand Sandra a repoussé l'alléchante perspective de la compensation, son entourage l'a traitée de «dingue». «On me disait “ce sera un bon départ pour un bien immobilier”. Mais je ne comprenais pas au nom de quoi j'y avais droit. Je n'ai rien perdu pendant mon mariage, mon ex-mari ne m'a contrainte à rien et il a partagé son argent avec moi, on n'avait qu'un seul compte.» Son renoncement, Sandra le qualifie de féministe. «Je me débrouille, je ne lui dois pas ce que j'ai aujourd'hui.»
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En 2019, Fanny Vivier, 30 ans, vendeuse dans une épicerie, a renoncé à son droit pour le même motif. Elle était mariée depuis sept ans à Ulysse, fonctionnaire de catégorie C, quand ils ont décidé de divorcer. Fanny était alors mère au foyer après avoir officié comme manutentionnaire. Elle s'était arrêtée pour s'occuper des enfants, de leur garçon malade notamment. «Quand j'ai parlé du divorce à mon avocate, elle m'a demandé si je voulais une prestation compensatoire mais je n'en voyais pas le sens». S'occuper des enfants était aussi son choix. Et elle ne croit pas avoir été pénalisée. «Je pars du principe suivant : quand c'est décidé à deux, on est quittes. Après tout, on vivait sur son salaire à lui.»
Choisir ou ne pas choisir, telle n'est pas la question
Après que Me Olivia Uzan a publié sa tribune, elle a reçu plusieurs réactions. Aucune des féministes. «J'ai l'impression que le sujet ne les intéresse pas. Sans doute parce qu'une forme d'archaïsme persiste et qu'il est confortable de garder des avantages acquis, même si leurs fondements ne sont ni justes ni féministes.» Les féministes feraient-elles l'autruche ? En réalité, si elles ne contestent pas le principe de la prestation compensatoire, c'est qu'elles n'en font pas du tout la même lecture qu'Olivia Uzan.
Dans leur ouvrage Le Genre du capital (2019, La Découverte), les sociologues Sibylle Gollac et Céline Bessières s'inquiètent plutôt des conditions trop strictes de ce mécanisme qui empêche certaines femmes d'en bénéficier (si la disparité de revenus n’est pas conséquente, si le couple n'est pas marié...).
Économiste, auteur de Traitement juridique des conséquences économiques du divorce, Cécile Bourreau-Dubois considère qu'il n'est pas pertinent de savoir qui a fait le choix, dans un couple, d'arrêter de travailler. Ce qui compte, «c'est le coût de la rupture pour les partenaires, point.» Elle ose une comparaison avec la fusion d'entreprises : «Quand deux entreprises nouent un partenariat, que cela se passe mal et qu'il y a rupture commerciale, celle qui a subi un dommage peut demander des comptes à l'autre. C'est normal. Tant que le partenariat fonctionne, on ne cherche pas à savoir qui en a été à l'origine. Eh bien, un couple est, entre autres choses, un partenariat économique.»
Mais, lui objecte-t-on, les conjoints débiteurs qui ne sont pas à l'origine du divorce, n’ont-ils pas raison de trouver injuste d’être à la fois quittés et à la fois sommés de payer ? «Même si on est, entre guillemets, le coupable de la rupture, on a des droits.» répond-elle. Dont celui de ne pas s'appauvrir.
*Ce prénom a été modifié
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TÉMOIGNAGES - Des enseignants renoncent à célébrer les fêtes des mères et des pères afin de s'adapter «à la diversité des situations familiales». D'autres résistent à cette évolution.
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Le préfet de police avait porté plainte pour «outrage envers une personne dépositaire de l'autorité publique» contre la propriétaire et le conducteur du véhicule.
La fin de vie joyeuse de sœur André, la doyenne de l’humanité
RENCONTRE - À 118 ans, sœur André continue à recevoir les visiteurs dans un Ehpad de Toulon. L’occasion de distiller quelques belles leçons de vie.
L'Humanité
Pourquoi trèfle des villes et trèfle des champs n’ont plus le même ADN
ActuUne vaste enquête internationale montre que le bagage génétique du trèfle blanc se modifie dès lors qu’il devient urbain. Et ce, à l’échelle planétaire.
Marine CyglerPlante cosmopolite s’il en est, le trèfle blanc est présent dans les campagnes, au bord des routes, dans les pelouses, et aussi dans presque chaque ville du monde tant et si bien qu’il est aujourd’hui la première plante à faire l’objet d’une vaste étude pour comprendre quel effet l’environnement urbain a sur lui.
De fait, l’urbanisation met à l’épreuve la biodiversité et, comme elle a tendance à se généraliser, il est intéressant de mesurer son impact sur les espèces sauvages. Les quelque 300 scientifiques du projet Glue (pour Global Urban Evolution Project) ont montré que les pressions exercées par la ville façonnaient le bagage génétique du trèfle blanc à l’échelle planétaire. Leurs travaux ont été publiés dans la revue « Science », en mars.
Les biologistes ont échantillonné 110 000 trèfles appartenant à plus de 6 000 populations réparties dans 160 villes de 26 pays. Pour cela précisément, ils ont récolté des trèfles le long d’un gradient d’urbanisation allant du centre-ville jusqu’à la campagne environnante.Par exemple, l’équipe française impliquée dans cette méga-étude a prélevé des trèfles dans plusieurs sites parisiens intra-muros puis sur un axe, un « transect », qui traversait des zones suburbaines puis rurales jusqu’à Limours. Pour chaque plante, les chercheurs ont mesuré la concentration de cyanure d’hydrogène dans les tissus des trèfles.
Véritable poison au goût très amer, le cyanure d’hydrogène est un composé produit et libéré par la plante quand ses feuilles sont endommagées. Stratégie adoptée par de nombreuses plantes, la cyanogenèse est un moyen efficace de défense contre les escargots, les insectes ou encore les vaches et autres herbivores. « Les feuilles s’autodétruisent pour protéger l’ensemble de la plante.
C’est mieux de se protéger et de perdre quelques feuilles plutôt que de risquer d’être mangé en entier », explique Jacqui Shykoff, du laboratoire Écologie, Systématique et Évolution (ESE-CNRS/Université Paris-Saclay/AgroParisTech). Comme on connaît les deux gènes qui gouvernent la cyanogenèse chez le trèfle blanc et qu’on a déjà observé que les trèfles produisaient plus de cyanure d’hydrogène dans les endroits où il y avait davantage d’herbivores, les scientifiques se sont demandé si cette capacité de produire du cyanure d’hydrogène était conservée. Résultat : globalement, la proportion de plantes productrices de cyanure d’hydrogène est moins élevée en ville qu’en milieu rural. Et c’est lié à la sélection naturelle et non pas à un effet du hasard qui aurait été amplifié par l’isolement des plantes urbaines.
« À chaque génération, il se produit des mutations liées au hasard. La sélection naturelle laisse d’autres traces très spécifiques dans le génome. Ici on démontre, et c’est une première, que c’est bien la sélection naturelle qui agit et que le moteur de l’évolution, c’est l’urbanisation », explique Jacqui Shykoff.
Les chercheurs ont toutefois été surpris de se rendre compte qu’il y avait une grande hétérogénéité selon les populations de trèfles. Autrement dit, certaines populations urbaines ont conservé leur matériel génétique leur permettant de produire ce composé. « C’est le cas des populations de trèfles des villes, plus sèches en été. C’est un résultat que nous n’avions pas prédit », commente Jacqui Shykoff.
Son hypothèse : dans ces villes au climat sec, il n’y a pas de neige qui protège les plantes au sol du gel. Or le gel agirait exactement comme les herbivores et déclencherait la production de cyanure d’hydrogène, qui détruirait les feuilles endommagées par le coup de froid, et dont la réparation coûterait bien trop cher en énergie. Une amputation pour éviter que les dommages ne se répandent, en somme.
Au fait, que fait la plante de l’énergie économisée quand elle s’arrête de faire de la cyanogenèse ? Autrement dit, si elle perd une fonction, en gagne-t-elle une autre ? « On suppose que, si un organisme possède de l’énergie en plus, il va grandir, fabriquer plus de fleurs… » indique Jacqui Shykoff.
Avant de souvenir d’une réalité urbaine : « Mais la vie en ville est stressante pour les plantes avec la chaleur ou encore la pollution. Alors, il est possible que l’énergie supplémentaire soit juste allouée pour se maintenir en vie. » La chercheuse tient à insister sur le fait que, si les plantes se sont en effet adaptées à la ville, cela ne signifie pas qu’elles vont bien : le terme « adaptation » dans le langage des biologistes est plus neutre que dans le langage courant.
L’espèce humaine, un moteur des évolutions végétale et animale
Cette étude inédite démontre que les humains, en façonnant profondément leur environnement, sont un moteur de l’évolution pour le trèfle blanc dont les gènes sont modifiés par la ville. Et il y a fort à parier que ce résultat concerne d’autres espèces, végétales comme animales. « Il y a eu des études sur les oiseaux des villes. Les pigeons, des moineaux, des étourneaux sont des espèces qui n’ont pas peur : c’est une caractéristique qui a été sélectionnée », précise Jacqui Shykoff. D’ailleurs, ce sont les individus les moins peureux de ces espèces déjà peu peureuses qui vivent en ville. Une expérience facile pour mesurer cette crainte de l’humain : déterminer à quelle distance on peut les approcher avant qu’ils ne s’envolent. « Bien sûr, il y a un phénomène d’habituation, mais pas seulement. L’évolution doit intervenir, car ils ne pourraient pas passer leur temps à s’envoler dès qu’ils sont dérangés : ils n’arriveraient même pas à se nourrir », indique la chercheuse. Finalement, les volatiles urbains sont devenus plus tolérants à l’activité humaine, au bruit et à la lumière.
sciences Le Figaro
Aides aux ménages: «Avec quel argent?»
Gaëtan De CapèleL’éditorial du Figaro, par Gaëtan de Capèle.
Bientôt un chèque habillement? Un virement bricolage? Un bonus ameublement? Au train où vont les choses, les questions les plus saugrenues ne vont pas tarder à se poser au pays de l’État-providence. Car, un à un, tous les rayons de la grande consommation attrapent le virus de l’inflation. Et le scénario optimiste d’une poussée de fièvre temporaire sur les prix semble s’évaporer au fil des catastrophes (guerre en Ukraine, confinement chinois, dérèglements météo…) qui s’abattent simultanément sur la planète. Le plus probable est que nous allons devoir réapprendre à vivre avec une inflation forte et durable.
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Marqué au fer rouge par les «gilets jaunes», Emmanuel Macron s’est fixé comme ligne de conduite d’éviter coûte que coûte une crise sociale. Respirons: d’emblée ont été écartées les idées simplistes et mortifères de Jean-Luc Mélenchon - blocage des prix, augmentation massive du smic -, qui mèneraient les entreprises, puis le pays tout entier, à la ruine. Sans succomber à ces folies, l’exécutif s’est néanmoins résolu à prendre en charge une partie de l’addition, en distribuant des aides massives aux Français. Ce choix politique, partagé par la majorité de nos voisins, peut s’entendre face aux menaces sur le pouvoir d’achat. Mais avec quel argent?
L’État n’ayant pas un sou en poche, ces dizaines de milliards d’euros de dépenses imprévues sont autant de dettes supplémentaires qu’il faudra rembourser. Cela exigerait, au minimum, de donner en contrepartie des garanties de saine gestion. En gageant par exemple, comme le ferait tout débiteur, ces nouveaux emprunts sur des recettes à venir ou sur des économies à réaliser. Chez nous, où l’on confond rigueur comptable et austérité fantasmée, cet exercice est devenu inconcevable. À peine évoquée, la réforme des retraites, seule piste sérieuse susceptible de renflouer les caisses publiques, rétrécit déjà à vue d’œil.
Au moment où disparaît l’argent gratuit et illimité des banques centrales, où les créanciers internationaux recommencent à faire le tri entre bons et mauvais débiteurs, il faudra pourtant bien se résoudre à devenir enfin responsables.
«Seuls les patrons français et québécois estiment ringard d’utiliser leur langue»
TRIBUNE - Dans tous les pays à l’identité forte et sereine, les entrepreneurs baptisent leur entreprise d’un nom emprunté à la langue nationale. Or, tel n’est plus le cas ni en France ni au Québec, s’inquiète Jean-Frédéric Légaré-Tremblay.
«Distribuer du pouvoir d’achat sans produire, c’est préparer un scénario grec»
TRIBUNE - La magie gouverne la politique française dans le domaine économique et social, s’alarme Christian Saint-Étienne professeur titulaire de la chaire d’économie au Conservatoire national des arts et métiers.
Le Figaro
Législatives 2022 : qui sont les candidats de votre circonscription ?
Nicolas MondonFIG DataFIG DATA - Les candidats aux élections législatives 2022 sont officiellement connus. À l'aide de notre moteur de recherche, découvrez qui est candidat dans votre circonscription.
Les élections législatives de 2022 se tiendront les 12 et 19 juin prochains. Les candidats avaient jusqu'au vendredi 20 mai pour déposer leur dossier en vue du premier tour. Les listes officielles des candidats ont été publiées par le ministère de l'Intérieur lundi 23 mai. En tout, on compte 6293 candidats. Un chiffre en net recul, en 2017, on en comptabilisait 7877.
Ensemble !, Nupes, RN, LR : découvrez les principaux partis
Une baisse explicable en partie par les deux larges alliances mises en place pour ce scrutin. À gauche le bloc NUPES (Nouvelle Union populaire écologique et sociale) rassemble autour de Jean-Luc Mélenchon et de la France insoumise une coalition allant de l'extrême-gauche (NPA) au Parti socialiste. Disparate, un tel assemblage n'a pas manqué de créer des remous au sein de ses différentes composantes. Notamment du côté du Parti socialiste où l'on compte un certain nombre de candidatures dissidentes. Citons Lamia El Aaraje à Paris ou Jérôme Lambert en Charente, récemment épinglé au sujet d'un logement social qu'il occupe depuis vingt ans à Paris.
L'autre bloc concerne la majorité présidentielle. Nommé Ensemble!, il fédère notamment le parti présidentiel (Renaissance, ex LaRem), le MoDem de François Bayrou, Horizon d'Édouard Philippe ou Agir.
Qui sont les candidats aux élections législatives dans votre circonscription ?
Le Figaro vous propose un moteur de recherche afin de trouver facilement la liste des candidats de votre circonscription.
Une large majorité de députés se représentent dans leur circonscription
Parmi les 567 députés sortants (les députés ne sont pas remplacés la dernière année de la législature), un premier décompte indique qu'environ 440 se présentent à nouveau dans leur circonscription. Un chiffre à mettre en perspective avec les 357 députés candidats lors des élections de 2017.
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Parmi les points d'interrogation, il y avait notamment le cas Damien Abad. Récemment mis dans la lumière médiatique à la suite de son ralliement tardif à la majorité présidentielle, il se trouve désormais accusé de violences sexuelles. Le nouveau ministre des Solidarités se présente dans la cinquième circonscription de l'Ain sous l'étiquette divers droite.
Méthodologie
Le nombre de députés sortants candidats a été calculé par correspondances automatiques entre les noms des candidats et ceux des députés. Le chiffre sera ajusté après vérification manuelle.
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Législatives 2022 : Jordan Bardella préfère «tuer tous les partis à côté de lui», accuse Eric Zemmour
L'ex-candidat à la présidentielle est en concurrence avec un candidat RN dans la quatrième circonscription du Var. Une double candidature dans le camp nationaliste vivement critiquée par le président de Reconquête!
Regarder la vidéoLégislatives 2022 : début du vote par internet pour les Français de l'étranger
Au total, les Français des 11 circonscriptions de l'étranger pourront choisir quatre modalités de vote : à l'urne, par procuration, par correspondance ou sur internet.
Législatives 2022: Jean-Luc Mélenchon se rêve déjà premier ministre
REPORTAGE - En campagne sur le terrain, le leader des Insoumis se projette dans une hypothétique cohabitation. Un vœu pieux?
El País (ESP)
Doce de los mejores vinos rosados españoles
VINOSSon versátiles tanto para tomarse una copa como para acompañar cualquier comida, y además con estas propuestas se acierta seguro
Francia no es solo el mayor vendedor de rosados en el mundo y el segundo mayor productor tras España —que es el mayor exportador mundial de rosado (41% del total), que vende a los franceses sus excelentes graneles—. También es el país con su mayor consumo per cápita y el que marca el estilo más prestigioso y valorado con sus rosados premium de Côtes de Provence, de insobornable palidez, vibrante frutosidad, acidez punzante y elegante sensualidad. Es el vino favorito para el 51% de las mujeres y el 49% de hombres, mayoritariamente con menos de 60 años. Así las cosas, era cuestión de tiempo que en España comenzaran a elaborarse rosados a la provenzal.
Ya existe en el mercado una buena muestra de este tipo de vino, versátil, tanto a la hora de tomarse una copa como excelente compañero de todo tipo de gastronomía. Naturalmente, estos rosados tienen un precio acorde con su calidad y las estrictas exigencias de su elaboración: viñas viejas, selección de uvas, prensados separados por variedad, maceraciones peliculares en frío cortas, aprovechamiento solo del mosto flor (sangrado) y leves crianzas sobre lías o en roble francés nuevo. Estos son algunos de los mejores. Y aumentando.
Le Rosé 2020
- Bodega: Bodegas Antídoto. Carretera de Atauta, 63. San Esteban de Gormaz (Soria).
- Teléfono: 975 35 04 93.
- Web: bertrandsourdais.com.
- DO: Ribera del Duero.
- Tipo: rosado crianza, 13,5%.
- Cepas: tinto fino y albillo.
- Precio: 60 euros.
- Puntuación: 9,4+/10.
Cata. Extraordinario rosado procedente de un viñedo plantado en 1905, y fermentado en barricas de roble francés con crianza de ocho meses. Tiene un color piel de cebolla pálido y un expresivo aroma donde destacan la incisiva frutosidad, los delicados perfumes florales, las notas especiadas y las hierbas balsámicas. Sabroso, envolvente, fresco y largo.
Flor de Muga 2021
- Bodega: Muga. Barrio de la Estación. Haro (La Rioja).
- Teléfono: 941 31 18 25.
- Web: bodegasmuga.com.
- DOCa: Rioja.
- Tipo: rosado crianza, 14%.
- Cepas: garnacha.
- Precio: 20 euros.
- Puntuación: 9,4/10.
Cata. La mejor expresión de viejas garnachas riojanas en un rosado tocado por la gracia de los pequeños tinos de madera de Muga, donde fermenta parcela por parcela, con posterior crianza sobre lías de cuatro meses mínimo. Color rosa pálido y gran propuesta aromática, con un complejo y elegante conjunto frutal, notas florales, hierbas aromáticas, especias y leve presencia de madera. Muy sabroso, fresco, deja un largo recuerdo frutal en boca.
Mara Moura Bastardo 2020
- Bodega: Alma Atlántica (Martín Códax). Calle Burgáns, 91. Vilariño-Cambados (Pontevedra).
- Teléfono: 986 52 60 40.
- Web: almaatlantica.com.
- DO: Monterrei.
- Tipo: rosado joven, 13%.
- Cepas: bastardo.
- Precio: 22 euros.
- Puntuación: 9,3/10.
Cata. La enóloga de la bodega Martín Códax, Katia Álvarez, elabora este personalísimo vino rosado con la variedad autóctona gallega bastarda, también conocida como merenzao, procedente de una pequeña parcela. Brillante color rosa pálido, con una oferta aromática llena de fruta roja ácida (fresa silvestre), seductoras notas de flor (jazmín) y hierbas balsámicas. Muy sabroso, con buena estructura, de paladar fresco, equilibrado y evocador final.
Marqués de Murrieta Primer Rosé 2021
- Bodega: Marqués de Murrieta. Carretera de Zaragoza, Km. 5. Logroño (La Rioja).
- Teléfono: 941 27 13 80.
- Web: marquesdemurrieta.com.
- DOCa: Rioja.
- Tipo: rosado joven, 14%.
- Cepas: mazuelo.
- Precio: 32,30 euros.
- Puntuación: 9,3/10.
Cata. La histórica bodega riojana elabora su rosado premium con uvas procedentes del Pago La Plana, plantadas hace más de 70 años. Tras la fermentación, permanece sobre lías durante cinco meses. De color rosa pálido, tiene un elegante aroma a fruta negra madura y exótica, en armonía con la oportuna vivacidad cítrica, y notas florales. En boca resulta sabrosamente expresivo, tiene textura cremosa, final cítrico y notable persistencia.
Impromptu Rosé 2021
- Bodega: Hispano Suizas. Carretera N-322, Km. 451,7. El Pontón-Requena (Valencia).
- Teléfono: 661 89 42 00.
- Web: bodegashispanosuizas.com.
- DO: Valencia.
- Tipo: rosado crianza, 13,5%.
- Cepas: pinot noir.
- Precio: 22,50 euros.
- Puntuación: 9,2+/10.
Cata. Pablo Ossorio ha creado un rosado moderno, de factura impecable, con una pinot noir mediterránea que fermenta en barricas nuevas de roble americano de 400 litros, donde permanece con sus lías hasta el embotellado. Color rosa pálido de atices dorados, con un elegante aroma a fruta roja madura enriquecida por un fondo de azahar y especias. Muy sabroso y fresco, tiene una presencia destacada en boca, donde resalta la acidez.
Chivite Las Fincas 2019
- Bodega: J. Chivite Family Estates. Carretera NA-132 Km. 3,1. Villatuerta (Navarra).
- Teléfono: 948 81 10 00.
- Web: chivite.com.
- IPG: 3 Riberas.
- Tipo: rosado crianza, 14%.
- Cepas: garnacha.
- Precio: 24,90 euros.
- Puntuación: 9,2/10.
Cata. Creado en colaboración con el gran cocinero Juan Mari Arzak, ha supuesto una auténtica revolución de los rosados navarros. Fermentado y criado con sus lías durante ocho meses en barricas de roble francés. Color rosa asalmonado, aroma intenso y fresco a frutillos silvestres, cítricos y leves perfumes florales, notas de tostados y especias. Con cuerpo, equilibrado, en boca deja el justo grado de dulzor y acidez para un final persistente.
Pla dels Àngels Rosado 2021
- Bodega: Scala Dei. Rambla Cartoixa, s/n. Escaladei (Tarragona).
- Teléfono: 977 82 70 27.
- Web: cellersdescaladei.com.
- DOQ: Priorat.
- Tipo: rosado joven, 14,5%.
- Cepas: garnacha.
- Precio: 24,95 euros.
- Puntuación: 9,2/10.
Cata. Viejas garnachas plantadas en las laderas norte y este de Montsant sobre suelos arcillosos, donde conservan la necesaria acidez. Tiene una medida crianza sobre lías de cuatro meses en depósito de acero inoxidable. Bonito color rosa tenue, aroma complejo a frutillos silvestres ácidos, elegantes notas florales, recuerdos de hierbas de tocador y planta de campo. De paladar sedoso y gusto fresco, tiene un postgusto muy frutal.
Emina Rosé Prestigio 2021
- Bodega: Emina. Carretera de San Bernardo, s/n. Valbuena de Duero (Valladolid).
- Teléfono: 983 68 33 15.
- Web: emina.es.
- DO: Cigales.
- Tipo: rosado crianza, 13,5%.
- Cepas: tempranillo, garnacha, verdejo, albillo y otras.
- Precio: 14,65 euros.
- Puntuación: 9,1+/10.
Cata. Un rosado tipo provenzal basado en los claretes de Cigales, elaborado por el enólogo Francisco Guerra a partir de la tradicional mezcla de variedades tintas y blancas de los viejos viñedos, con más de 70 años. Tras una corta crianza sobre lías de dos meses consigue un intenso color fresa pálido, aroma de gran carga frutal silvestre, rica en matices florales y herbáceos. Sabroso, complejo, con final de boca frutal y buena persistencia.
Habla Rita 2021
- Bodega: Bodegas Habla. Autovía A-5, Km, 259. Trujillo (Cáceres).
- Teléfono: 927 65 91 80.
- Web: bodegashabla.com.
- AOP: Côtes de Provence.
- Tipo: rosado provenzal, 12,5%.
- Cepas: syrah y garnacha.
- Precio: 24 euros.
- Puntuación: 9,1/10.
Cata. Para hacer un rosado provenzal los extremeños de Habla utilizan uvas de Côte de Provence, elaboradas por su enólogo Florent Dumeau. La botella de cristal italiano completa el diseño de un vino que incluye seis meses de crianza sobre lías. De color fucsia pálido, posee un sugerente aroma a fruta tropical y frutillos silvestres, enriquecido con matices florales. En boca es sabroso, fresco y delicado con un final persistente de pletórico afrutado.
Nicte Rosa Pálido 2021
- Bodega: Avelino Vegas. Calle Grupo Calvo Sotelo, 8. Santiuste de San Juan Bautista (Segovia).
- Teléfono: 921 59 60 02.
- Web: avelinovegas.com.
- VT: Castilla y León.
- Tipo: rosado joven, 13%.
- Cepas: prieto picudo.
- Precio: 9 euros.
- Puntuación: 9,1/10.
Cata. Avelino Vegas logra un rosado estilo provenzalcon la mejor relación calidad/precio gracias a las posibilidades de la variedad leonesa prieto picudo, una uva no lo suficientemente valorada. Una pequeña producción lujosamente presentada. Brillante color rubí pálido, aroma intenso a frutillos rojos con perfumadas notas florales y el frescor cítrico. Muy sabroso, amplio, bien dotado de acidez que compensa el punto goloso final.
Alagú Forcallat Rosé 2020
- Bodega: Casa Corredor (MGWinesGroup). Avenida Maisonnave, 28. Alicante.
- Teléfono: 965 92 88 57.
- Web: mgwinesgroup.com.
- DO: no tiene.
- Tipo: rosado crianza, 14%.
- Cepas: forcallat.
- Precio: 11,95 euros.
- Puntuación: 9/10.
Cata. La enóloga Laura Ramos, de la bodega Casa Corredor, logra que la variedad forcallat tinta, que ha estado al borde de la desaparición, y criada durante ocho meses con sus lías, ofrezca un rosado caracterizado por su fuerte personalidad. Color piel cebolla pálido, nariz sutil a fruta confitada con notas florales, delicadamente sostenido por un fondo de brioche. En boca resulta sabroso, con frescura, buena estructura, carnosidad y agradable persistencia.
Izadi Larrosa 2021
- Bodega: Izadi. Herrería Travesía II, 5. Villabuena de Álava (Álava).
- Teléfono: 945 60 90 86.
- Web: izadi.com.
- DOCa: Rioja.
- Tipo: rosado joven, 14%.
- Cepas: garnacha.
- Precio: 8 euros.
- Puntuación: 9/10.
Cata. Logrado diseño para un rosado moderno, elaborado con viejas garnachas de más de 70 años, plantadas en vaso a 700 metros altura en la Rioja Alavesa. Pese a carecer de crianza, el vino posee un conseguido perfil provenzal, perceptible ya en su bello color piel de cebolla, aroma intenso a fruta blanca madura acompañada de recuerdos florales y herbáceos. Sensual, sedoso y bien constituido, deja un fresco y largo postgusto.
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Le Figaro
Revivez le «Club Le Figaro politique», l'émission hebdomadaire du Figaro
John TimsitLes suites du remaniement et la politique étrangère d'Emmanuel Macron face à la Russie étaient les thèmes traités dans ce numéro présenté par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.
Le Figaro continue de faire vivre le débat post-présidentiel et pré-législatives. Tous les mardis entre 20 heures et 21 heures, dans l'auditorium Jean d'Ormesson, au siège du journal, Yves Thréard anime en direct son émission: «Le Club Le Figaro politique». Émission que les abonnés peuvent retrouver sur le FigaroLive.
À lire aussiGuillaume Tabard: «Pourquoi Macron veut prendre son temps»
Pour ce nouveau numéro du «Club Le Figaro politique», le directeur adjoint de la rédaction recevait Anne-Charlène Bezzina, constitutionnaliste, maître de conférences en droit public. Pour débattre de l'actualité politique et des enjeux de la campagne présidentielle, Yves Thréard était également entouré Guillaume Roquette, directeur de la rédaction du Figaro Magazine, d'Isabelle Lasserre, correspondante diplomatique du Figaro, et de Sophie de Tarlé, rédactrice en chef au Figaro étudiant.
À lire aussiAccusations de viol contre Damien Abad: l’exécutif en porte-à-faux
Trois thèmes étaient au programme ce mardi : «Affaire Abad : est-ce que l'exécutif pouvait ne pas savoir ?», «Emmanuel Macron et Pap Ndiaye pensent-ils la même chose ?» et «Le président adopte-t-il la bonne stratégie face à Vladimir Poutine ?»
Affaire Abad : est-ce que l'exécutif pouvait ne pas savoir ?
Alors que l'affaire Abad empoisonne les premiers jours du gouvernement Borne, l'exécutif pouvait-il ignorer les deux anciennes plaintes classées sans suite à l'encontre de l'ex-président du groupe LR à l'Assemblée nationale, avant la nomination de ce dernier ? Si la question n'est pas encore tranchée, la polémique met en tout cas Emmanuel Macron en porte-à-faux face à sa promesse de refaire de l'égalité femmes-hommes et de la lutte contre la violence faite aux femmes une des grandes «causes» du quinquennat.
Emmanuel Macron et Pap Ndiaye pensent-ils la même chose ?
Nommé ministre de l'Éducation nationale vendredi, Pap Ndiaye a rapidement été la cible des attaques de la droite et de l'extrême droite. Ces dernières alimentant le procès d'un intellectuel «indigéniste» et «racialiste». Face à une nomination qui peut surprendre, Emmanuel Macron défend bec et ongles son nouvel arrivant, voyant en lui l'incarnation d'un «universalisme», comme le relate Le Figaro.
Le président adopte-t-il la bonne stratégie face à Vladimir Poutine ?
Trois mois après le début de l'offensive russe en Ukraine, Emmanuel Macron tente encore de jouer les arbitres entre les présidents ukrainien et russe. Depuis fin-février, le chef de l'État a toujours voulu garder le contact avec Vladimir Poutine. Une sorte de bras de fer qui pour l'instant n'a pas permis d'amorcer une désescalade du conflit entre les deux pays de l'Est.
» Voir l'émission du mardi 24 mai :
Législatives 2022 : dans l'Hérault, la succession de la député LREM Coralie Dubost fait des vagues chez les marcheurs locaux
Les marcheurs locaux fustigent un nouveau binôme, penchant, selon eux, trop à droite.
Incidents au Stade de France : «Des jeunes des quartiers alentour ont tenté de s'engouffrer», affirme Amélie Oudéa-Castéra
La ministre des Sports affirme que 30 à 40.000 personnes étaient sans billets ou munies de billets falsifiés.
Regarder la vidéoDette, urbanisme, circulation, saleté... Rien ne va plus dans le Paris d’Anne Hidalgo
RÉCIT - De retour dans la capitale après sa déroute à la présidentielle, la maire est plus contestée que jamais jusque dans sa majorité. Les projets fous succèdent aux polémiques, au grand dam des Parisiens.
Valeurs Actuelles
[LE DIRECT] Alice Cordier et Greg Tabibian décryptent l’actu
Ensemble ils sont revenus sur la nomination d’Élisabeth Borne au poste de Premier ministre, l’affaire Taha Bouhafs, l’autorisation du burkini dans les piscines publiques à Grenoble et sur l’affaire Idrissa Gueye, ce joueur de foot sénégalais qui a refusé de jouer avec un maillot aux couleurs LGBT.
Le Figaro
Le Figaro lance son application de cuisine
Claudia CohenElle propose plus de cinq mille recettes et des articles portant sur l’actualité gastronomique.
Après son application de jeux, Le Figaro invite les Français à se mettre à table dès ce jeudi 12 mai avec le lancement de son application de cuisine. Baptisée Le Figaro Cuisine, elle propose aux amateurs de bons petits plats et aux débutants, plus de cinq mille recettes de Madame Figaro, des articles portant sur l’actualité gastronomique, des astuces autour de la nutrition et de la santé, des portraits et entretiens de chefs ainsi que des conseils du Figaro Vin. Des centaines de tutoriels sous format vidéo sont également disponibles.
Le Figaro Cuisine est téléchargeable sur les boutiques d’applications d’Apple et de Google. Dans sa version gratuite, elle offre un accès limité à un nombre de contenus. Sur l’application, les utilisateurs peuvent créer leur propre «carnet de recettes», accessible même hors connexion.
» TÉLÉCHARGER - Découvrez la nouvelle application Le Figaro Cuisine
Le Figaro enrichit son offre Premium
Un minuteur est par ailleurs intégré à un bon nombre de préparations pour les aider à surveiller le temps de cuisson. Il y a en a pour tous les goûts: de l’œuf Christian Dior au caviar au filet mignon de porc au miel, en passant par des recettes végétariennes et des plats à préparer en moins de 10 minutes ou avec trois ingrédients.
Une offre spécifique Le Figaro Cuisine permet d’avoir accès à l’ensemble des contenus de l’application pour 4,99 euros par mois. Enfin, les abonnés des offres Premium et Premium+ du Figaro pourront, eux, découvrir l’ensemble de l’univers Le Figaro Cuisine, dont les recettes exclusives de grands chefs comme Cyril Lignac, Jean-François Piège, Juan Arbelaez ou Eugénie Béziat. «En réunissant les meilleurs articles et recettes autour de la cuisine des rédactions du Figaro dans une application simple et utile pour le lecteur, nous souhaitons enrichir nos offres d’abonnement, au cœur de notre stratégie, et fidéliser nos 250.000 abonnés Figaro», explique Anne Pican, éditrice du Figaro et de Madame Figaro.
Entre «bien manger» et «art de vivre à la française», les experts gastronomiques font découvrir les grands classiques de la cuisine tricolore, que ce soit pour un dîner professionnel, un déjeuner à la bonne franquette ou des desserts gourmands pour le goûter.
» TÉLÉCHARGER - Découvrez la nouvelle application Le Figaro Cuisine
Mangas.io, le «Netflix» français du manga, séduit un nombre croissant d'éditeurs
Le poids lourd Kana s'apprête à rejoindre la plateforme de lecture par abonnement, avec un possible effet d'entraînement sur le reste du secteur.
Audiences TV : BFMTV creuse l'écart avec CNews en mai
À l’exception de la chaîne du groupe Canal+, toutes les chaînes d'information progressent sur un an.
À 30 ans, Arte, plus que jamais européenne, s'alarme de la fin de la redevance
La chaîne est financée à 95% par la contribution à l'audiovisuel public perçue en France et en Allemagne et ne peut recourir à la publicité.
Valeurs Actuelles
[VIDEO] Charlotte rencontre la descendante de Jeanne d’Arc !
20 ans après avoir elle-même incarné Jeanne d’Arc, Charlotte d’Ornellas vous emmène à Orléans à la découverte des fêtes johanniques. Fait exceptionnel cette année, la jeune fille figurant Jeanne d’Arc lors de ces célébrations centenaires n’est autre que Clothilde Forgeot d’Arc, descendante du frère de la pucelle d’Orléans. Une plongée, le temps d’un week-end, dans l’histoire glorieuse d’une jeune bergère qui mena les Français vers la victoire lors de la Guerre de Cent ans. Une mémoire toujours présente dans le cœur des Orléanais qui rendent hommage à son sacrifice chaque année.
Valeurs Actuelles
[VIDEO] Macron réélu sans forcer, le RN machine à perdre ?
Pour la soirée électorale du deuxième tour de l’élection présidentielle, les soutiens d’Emmanuel Macron s’étaient donné rendez-vous au Champ de Mars tandis que ceux de Marine le Pen se retrouvaient au Pavillon d’Armenonville. L’équipe de VA + a suivi les militants des deux camps réunis pour suivre l’annonce des résultats. De la joie des uns à la colère et au dégoût des autres, revivez le meilleur et le pire de l’événement qui marque le début du second règne d’Emmanuel Macron.
Valeurs Actuelles
[Vidéo] L’affaire McKinsey peut-elle couler Macron ?
Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.
Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.
Le Figaro
Avez-vous un important patrimoine ? Découvrez le simulateur du Figaro
Jean-Bernard LitzlerFIG DataEXCLUSIF - Grâce à des données inédites, situez votre patrimoine immobilier par rapport à celui de l'ensemble des propriétaires français.
Évaluer la valeur d'un bien immobilier n'a jamais été aussi accessible avec la multiplication des sites d'estimation et la mise en ligne de la base de données publiques DVF (demandes de valeurs foncières) permettant de retrouver les prix de vente enregistrés par les notaires. En revanche, situer son patrimoine immobilier par rapport à celui du reste des Français est bien plus délicat. L'Insee mène régulièrement une enquête Histoire de vie et Patrimoine depuis 1986 dont nous avons utilisé ici la septième édition. Elle décrit finement les actifs financiers, immobiliers et professionnels des ménages, ainsi que leurs emprunts.
Parallèlement, nous avons eu recours à une étude publiée en novembre dernier sur les multipropriétaires et, enfin, dernière pièce du puzzle : la valorisation du patrimoine immobilier des différents déciles (découpage en dix tranches selon les revenus) des propriétaires immobiliers français. Une donnée que l'Insee a partagée à notre demande.
Méthodologie
Le montant du patrimoine total et immobilier ainsi que le nombre de logements désignent ceux de l'ensemble du ménage. Par conséquent, le simulateur permet de se situer parmi l'ensemble des ménages ou l'ensemble des ménages propriétaires, selon le champ précisé.
Le patrimoine brut correspond au montant total des actifs détenus par un ménage incluant le patrimoine immobilier brut (la résidence principale, les éventuelles résidences secondaires, l’immobilier de rapport - c’est-à-dire rapportant un revenu foncier -), les actifs financiers du ménage, et les actifs professionnels. Il inclut également le patrimoine « résiduel » : les biens durables (voiture, équipement de la maison, etc.), les bijoux, les œuvres d’art et autres objets de valeur.
Le patrimoine net est égal au patrimoine brut duquel est déduit le montant des emprunts contractés pour acquérir les différents types de patrimoine, et qui n'a pas encore été remboursé.
La personne de référence du ménage est un représentant du foyer, généralement l'individu le plus âgé qui apporte les ressources. Dans cet article, il sera aussi confondu avec le référent fiscal, qui paye la taxe d'habitation pour les propriétaires.
En termes de données dont nous disposons : le seuil le plus haut en patrimoine immobilier est celui des 5% les plus riches parmi ceux qui sont propriétaires, tandis que pour le patrimoine total c'est le seuil des 1% des Français les mieux dotés.
Si le montant du patrimoine immobilier indiqué dans le simulateur est inférieur à 5 millions d'euros, seules les valeurs entre 0 et 5 millions d'euros s'affichent sur la carte du patrimoine immobilier pour une vision à bonne granularité du résultat. Autrement, ce sont toutes les données qui s'affichent.
L'Humanité
Alexander Wolszczan : « Nous finirons par trouver de la vie extraterrestre sur les exoplanètes »
EntretienAstronomie. La 5000e planète extrasolaire vient tout juste d’être ajoutée au catalogue officiel de la Nasa. Pour Alexander Wolszczan, qui avait identifié la toute première exoplanète en 1992 autour d’un pulsar, il est inévitable que l’on y découvre un jour la vie.
Anna MussoLa barre des 5 000 exoplanètes identifiées et confirmées, ces planètes extrasolaires dont on ne soupçonnait même pas l’existence il y a trente ans, a été franchie ! La Nasa vient tout juste d’en ajouter de nouvelles à son catalogue officiel. Il n’y a pas si longtemps, nous vivions dans un Univers qui ne comptait qu’un petit nombre de planètes connues, toutes en orbite autour de notre Soleil. Mais, depuis trois ans environ, les découvertes se sont accélérées, avec quelque 1 000 nouveaux spécimens confirmés en dehors de notre Système solaire.
Parmi les 5 000 planètes découvertes à ce jour, on compte de petits mondes rocheux comme la Terre, des géantes gazeuses plus grandes que Jupiter et des « Jupiter chauds » en orbite, très rapprochés autour de leur étoile. Il y a aussi des « super-Terres », qui sont peut-être des mondes rocheux plus grands que le nôtre, et des « mini-Neptune », des versions plus petites de la Neptune de notre Système. Ajoutez à cela les planètes orbitant autour de deux étoiles à la fois et les planètes tournant obstinément autour des restes effondrés d’étoiles mortes.
Ce n’est qu’une fraction des centaines de milliards de planètes que compte probablement notre galaxie. Selon l’astronome polonais Alexander Wolszczan, qui avait identifié la toute première exoplanète en 1992 autour d’un pulsar (étoiles à neutrons tournant rapidement), il est inévitable qu’on y découvre, un jour, de la vie. Entretien avec un pionnier.
Il y a tout juste trente ans, en 1992, vous avez identifié la première exoplanète autour d’un pulsar. Racontez-nous cette expérience extraordinaire et ce que vous avez ressenti.
La découverte a été faite au cours d’une vaste recherche d’étoiles à neutrons tournant rapidement, appelées pulsars millisecondes, que j’ai menée avec le radiotélescope d’Arecibo, de 305 mètres, situé au nord de l’île de Porto Rico. L’un des pulsars que j’ai identifiés présentait des irrégularités dans le temps d’arrivée de ses impulsions qui ne pouvaient s’expliquer que par la présence de deux, voire trois planètes en orbite autour de lui. Il est difficile de décrire exactement ce que j’ai ressenti lorsque j’ai compris qu’il ne pouvait s’agir que de planètes extrasolaires, peut-être une émotion pure mêlée à une tentative d’englober toute la gamme des conséquences d’une telle découverte.
Existe-t-il différents types d’exoplanètes ?
Oui, l’un des résultats de la découverte des planètes pulsars a été la prise de conscience qu’il pouvait y avoir beaucoup de planètes différentes orbitant autour de différents types d’étoiles. C’est exactement ce que nous voyons aujourd’hui, y compris des planètes et des Systèmes que nous n’avions pas prévus, sur la base de ce que nous savions de notre propre Système solaire.
Que savons-nous de ces planètes et que nous reste-t-il à découvrir ?
Nous avons maintenant dépassé la phase de découverte pure des exoplanètes et sommes entrés dans des études de plus en plus approfondies qui nous permettent d’en savoir plus sur leurs propriétés. Par exemple, nous disposons désormais de moyens observationnels et théoriques pour calculer la composition globale des planètes et nous pouvons étudier la composition chimique des atmosphères des plus grosses d’entre elles. Cette analyse se fait à l’aide de la spectroscopie dite de transmission. Cette technique étudie la lumière filtrée par l’atmosphère d’une exoplanète, alors que celle-ci passe devant son étoile. Les spectres stellaires portent avec eux des « empreintes » d’atomes et de molécules contenus dans l’atmosphère qui peuvent être analysées à l’aide de spectrographes fixés aux télescopes.
Le télescope James-Webb (JWST) est-il celui qui nous permettra d’en savoir beaucoup plus ?
Le JWST et les futurs très grands télescopes terrestres sont très susceptibles de faire des découvertes révolutionnaires concernant la vie extraterrestre en détectant dans les atmosphères planétaires des atomes et des molécules qui ne peuvent être synthétisés que par la vie, comme l’oxygène, le méthane et un nombre croissant d’autres molécules identifiées par les astrobiologistes. En outre, comme toujours, il existe un énorme potentiel de découvertes surprenantes que personne n’a anticipées.
Le 21 mars, la Nasa a annoncé que la barre symbolique des 5 000 exoplanètes avait été franchie avec l’ajout de 65 nouveaux spécimens aux archives des exoplanètes de l’agence spatiale américaine. Pensiez-vous qu’il pouvait y avoir autant d’exoplanètes dans l’Univers ?
Une fois de plus, les planètes pulsars suggéraient clairement que les planètes devaient être nombreuses dans l’Univers, et c’est précisément ce que nous constatons aujourd’hui. Je ne suis donc pas surpris, il fallait que cela se passe ainsi.
Les exoplanètes pourraient-elles abriter des formes de vie extraterrestres ? Comment les imaginez-vous ?
Oui, je pense que nous finirons par trouver de la vie extraterrestre. Notre relation étroite avec l’Univers, au moins en termes de chimie partagée, nous dit que cela doit arriver. Cependant, je partage l’opinion selon laquelle ce que nous allons découvrir ne sera pas ce que nous avons prévu. Ce que je veux dire, c’est que nous sommes limités par le fait même que nous ne connaissons qu’une seule manifestation de la vie, c’est-à-dire nous, ici sur Terre. Cela nous rend très anthropocentriques dans notre façon de penser à la vie ailleurs. Mais la vie sur d’autres planètes pourrait avoir évolué d’une manière que nous ne pouvons pas anticiper, et c’est ce qui peut rendre les découvertes futures encore plus passionnantes.
Entretien réalisé par Anna Musso
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Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites
C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.
« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.
À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.
Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere
Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »
Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».
Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »
Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste
Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »
Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.
Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.
“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”
Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »
Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.
Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.
Photo © Marie de Jeaghere
Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »
Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.
L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.
“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”
Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »
Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »
Le Figaro
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Les forêts qui cachent des arbres
ActuDendrologie Plus de 9 000 espèces d’arbres sont encore inconnues sur Terre ! Telle est la nouvelle estimation à laquelle sont parvenus une centaine de chercheurs du monde entier.
Anna MussoUne centaine de chercheurs du monde entier ont publié, dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (1), une étude pour estimer le nombre d’espèces d’arbres sur Terre. Résultat très précis… 73 274 ! Ce nombre est ainsi supérieur de 14 % à celui établi précédemment, qui était de 64 100. Par conséquent, il n’en resterait pas moins de 9 200 à découvrir ! Pour obtenir cette estimation, les chercheurs ont construit une immense banque de données forestières en combinant les informations fournies par des plateformes comme TreeChange ou Global Forest Biodiversity Initiative. À partir de la quantité d’arbres rares contenue dans leur base, les chercheurs ont développé un nouveau modèle statistique d’extrapolation. La zone géographique qui abrite le plus d’espèces connues est l’Amérique du Sud. Là se trouveraient aussi près de 40 % de celles encore non découvertes, notamment dans le bassin amazonien et entre les Andes et l’Amazone. Une majorité d’espèces connues est située dans les forêts tropicales et subtropicales humides. Or ces zones sont peu étudiées par les scientifiques. Il y a donc là aussi encore beaucoup à découvrir. Mais, au fait, quel est l’intérêt de chercher de nouvelles essences d’arbres ? Il s’agit non seulement d’approfondir nos connaissances sur la biodiversité, mais aussi de préserver le fonctionnement fragile des écosystèmes, qui contribuent aux équilibres climatiques et à la qualité des milieux vivants. A. M.
sciencesarbresforêtsBiodiversité Le Figaro
Amanda Sthers: l’écriture, une évidence
Carl MeeusPORTRAIT - Son dernier roman se déroule à Naples et raconte sept histoires d’hommes et femmes malmenés par la vie. Rencontre avec une auteur qui espère panser les maux d’aujourd’hui avec ses mots.
«Ce sont les idées qui nous choisissent, pas le contraire.» Dans le café parisien où elle donne ses rendez-vous quand elle est dans la capitale, Amanda Sthers raconte l’origine de son douzième roman, Le Café suspendu (Grasset). Elle était à Rome et Naples pour le tournage de son dernier film. On lui raconte l’origine de cette expression napolitaine, ce café supplémentaire réglé pour quelqu’un qui n’a pas les moyens et qui, en entrant dans le bar plus tard, pourra le boire. L’auteur flaire tout de suite une idée de livre. «J’ai trouvé dans ce geste tout ce qui manque à l’humanité et tout ce qui est de plus beau», explique-t-elle. Elle se renseigne. Personne n’a encore écrit sur ce sujet. Mais si elle a l’idée, quelqu’un d’autre peut aussi s’en emparer. «Quand je suis en tournage, j’ai besoin de revenir à l’émotion de l’écriture. Après une journée épuisante, je vais écrire, ça me fait du bien.» Et elle se lance dans l’écriture comme si c’était une urgence.
À lire aussiAmanda Sthers, sa place sur la photo
Ce besoin d’écrire «est venu avant l’écriture». Peut-être un lien avec son père, psychiatre. «Il guérissait les gens avec les mots. Je fais pareil. À mon échelle, mes livres sont des petites pierres pour aider les gens à retrouver un chemin.» Jusqu’au divorce de ses parents, son enfance est heureuse. La petite Amanda rêve de devenir danseuse étoile. Elle déchantera vite et, grandissant au milieu des livres dans l’appartement parisien, contribuera plutôt à remplir les étagères des siens. Elle se souvient avoir eu droit, enfant, de partager les conversations des adultes. «À condition d’argumenter. À l’adolescence, j’ai usé de ce droit», se rappelle-t-elle en riant. Et en expliquant qu’elle a perpétué cette tradition avec ses deux enfants.
Est-ce ces échanges assez tôt avec les adultes? Ou ses lectures? Amanda Sthers écrit son premier roman à 15 ans. Elle l’envoie chez Stock, à Jean-Marc Roberts. Sa réponse, même si elle est négative, l’encourage: «Vous êtes douée, sinon à l’évidence faite pour ça. Vous avez un sens du dialogue. Écrivez pour le cinéma.» La jeune auteur fonce à la Fnac acheter un livre sur l’écriture d’un scénario. Cette lecture porte ses fruits puisqu’elle gagne un prix junior sur l’un de ses scénarios, réalise un court-métrage à 18 ans et écrit pour la première saison de Caméra Café.
Quand j’écris, c’est ma seule bulle d’égoïsme avec mes proches, alors que je suis généreuse. Quand on est écrivain, on est la fille de personne, la mère de personne, la femme de personne
Ses parents ne sont pas rassurés pour autant. Ils aimeraient qu’elle poursuive ses études. Pour les tranquilliser, leur fille s’inscrit en lettres à la Sorbonne. «Je n’ai aucun ami de fac, relève-t-elle. Je n’allais pas en cours!» Le seul cours qu’elle suit, c’est celui sur l’histoire du cinéma italien. Il se tenait dans une salle du Petit Palais. «On avait froid, mais c’était fabuleux. La période du cinéma néoréaliste italien m’a transformée.» Mais celle qui écrit des pièces de théâtre, réalise des films, se définit avant tout comme écrivain. La publication de son premier roman se fait finalement chez Grasset. Amanda Queffelec-Maruani choisit de changer de patronyme et prend celui de Sthers. «Esther est le prénom de ma grand-mère, mon deuxième prénom, explique-t-elle. C’est le nom de ma liberté. Quand j’écris, c’est ma seule bulle d’égoïsme avec mes proches, alors que je suis généreuse. Quand on est écrivain, on est la fille de personne, la mère de personne, la femme de personne.»
Et pourtant elle sait bien que les regards portés sur elle n’ont plus été les mêmes quand elle a vécu avec Patrick Bruel. Elle n’est pas dupe des questions insidieuses: aurait-elle eu la même carrière si elle n’avait pas été avec la star? «J’avais commencé à écrire avant», répond celle qui estime qu’au contraire, tout a été plus dur, plus amplifié. «Ça ne m’a apporté ni des contacts, ni de la bienveillance. Mais qu’un homme comme lui, avec son intelligence, me regarde avec des yeux admiratifs, ça m’a fait gagner du temps. J’avais besoin d’être aimée et admirée.»
«Les gens croient la connaître, mais ne la connaissent pas, décrypte Aurélie Jean, la spécialiste des algorithmes rencontrée à Los Angeles et devenue une amie proche. Elle est extrêmement simple, accessible, entière. Avec elle, il n’y a pas de mensonges sur la marchandise. Elle fait partie des gens qui me bluffent.»
La vraie rupture dans la vie d’Amanda Sthers a été sa décision de quitter la France pour les États-Unis, au lendemain de la vague d’attentats qui a touché l’Hexagone. Elle était avec ses enfants au Stade de France quand les bombes ont explosé à l’extérieur de l’enceinte. Et certains de ses amis ont perdu la vie au Bataclan. Elle décide alors de partir vivre à Los Angeles, loin des menaces terroristes.
Quand on la voit si calme, si posée, avec sa voix douce, on a du mal à imaginer qu’Amanda Sthers puisse être impulsive. «C’est ma wonder woman», s’amuse Aurélie Jean. Sa décision prise, elle part rapidement, prête à tout recommencer à zéro. Elle devait ne rester qu’une année. Elle y est toujours et ses enfants font leurs études là-bas. «Aux États-Unis, si on est bon, ça marche, même si ça peut prendre du temps.» Quand elle rentre en France, ce n’est pas à Paris que l’auteur de 44 ans pose ses valises, mais à Marseille. Amanda Sthers étouffe en effet dans la capitale. Elle a besoin de travailler dans un environnement serein. Car elle avoue son secret: «Je travaille énormément.» La page blanche? Elle a la chance de ne jamais l’avoir connue. Alors elle se fabrique des moments d’ennui, «sa part de procrastination», comme elle dit. Elle prend le bus, regarde la vie autour d’elle. «Pour m’ennuyer et pour me ressourcer.»
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France24 - Monde
Des novices à l’Assemblée (1/2) : "Des députés rapidement relégués au second plan"
Publié le : 31/05/2022 - 07:01
Romain BRUNET
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L'élection d'Emmanuel Macron en 2017 a permis l'arrivée à l'Assemblée nationale de nombreux députés novices en politique, censés renouveler les pratiques pour "faire de la politique autrement". Cinq ans après, le sociologue Étienne Ollion dresse un bilan mitigé de leur action.
En pleine campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait lancé en 2017 un appel aux citoyens désirant devenir députés. Les candidatures avaient été nombreuses et avaient débouché sur une majorité présidentielle de 308 députés élus sous l’étiquette La République en marche. Parmi eux, quelques personnalités issues de la gauche et de la droite, mais surtout une majorité de députés novices bien décidés, en arrivant à l’Assemblée nationale, à renouveler les pratiques politiques.
Cinq ans après, quel bilan tirer de leur action ? France 24 a interrogé le sociologue Étienne Ollion, directeur de recherche au CNRS et auteur du livre "Les candidats" (Puf, 2021). Selon lui, "changer les visages ne suffit pas si on ne change pas les règles du jeu".
France 24 : Vous avez enquêté sur les députés La République en marche élus en 2017 et en particulier ceux issus de la société civile. Quel bilan général peut-on tirer de leur action ?
Étienne Ollion : Le bilan est assez clair. Si la plupart des députés novices ont été particulièrement actifs en s’investissant pleinement dans leur rôle, ils ont toutefois été rapidement relégués au second plan en terme de capacité d’action. Au sein de La République en marche, les députés qui ont émergé sont ceux qui avaient déjà une expérience en politique, que ce soit comme élu ou comme collaborateur. C’est un élément important à prendre en compte car la promesse d’Emmanuel Macron, en 2017, était de changer les pratiques de la politique en changeant les visages. Or, malgré quelques tentatives pour changer le fonctionnement de l’Assemblée nationale qui n’ont pas abouti, ce discours a disparu. Changer les visages ne suffit pas si on ne change pas les règles du jeu. Finalement, les députés novices se sont retrouvés contraints.
>> Législatives 2017 : "Sur le renouvellement, En Marche ! n’a rien fait d’inédit"
Ces députés ont été moqués à leurs débuts et souvent qualifiés de "députés Playmobil" par l’opposition. Mais Emmanuel Macron les a défendus en leur disant "soyez fiers d’être des amateurs"… A-t-il eu raison ?
C’est vrai, les novices ont été moqués et souvent de manière injuste, car leurs erreurs ne portaient pas à conséquence ou très peu. Quand quelqu’un bégaie car il n’a pas l’habitude de prendre la parole dans l’Hémicycle, ou qu’un autre hésite sur la procédure parlementaire, ce n’est pas bien grave. Et d’ailleurs, les critiques qui portaient sur les gaffes de ces nouveaux venus au palais Bourbon se sont vite arrêtées. Si on veut que la politique soit faite par des gens ordinaires, il ne faut pas s’attendre à ce que tout soit parfait. Quant aux députés "Playmobil", il ne s’agit en réalité que de la version 2017-2022 de l’expression "députés godillots" que l’on pouvait entendre auparavant pour qualifier les députés de la majorité votant systématiquement comme le leur indique le gouvernement. Il n’y a rien de très nouveau.
Pour autant, il n’est pas certain que les députés novices aient pu être "fiers d’être des amateurs" car leur inexpérience les a pénalisés. En arrivant à l’Assemblée nationale, ils n’avaient ni les savoir-faire législatifs, ni les connaissances bien placées – à savoir des collègues à l’Assemblée ou dans les ministères susceptibles de leur donner des conseils ou de les renseigner. Le résultat, c’est que ceux qui savaient quoi faire à l’Assemblée nationale dans les premiers jours et les premières semaines, parce qu’ils étaient déjà en politique avant 2017, se sont retrouvés avec une faible concurrence et ont rapidement pu s’imposer au sein du groupe LREM. Je pense notamment aux anciens jeunes collaborateurs du Parti socialiste comme Sacha Houlié, Pierre Person, Pacôme Rupin ou Aurélien Taché.
>> Législatives : Stéphane Ravacley, le boulanger militant qui voulait devenir député
Certains novices ont-ils su tirer leur épingle du jeu malgré tout ?
Oui, c’est le cas notamment de députés comme Jean-Baptiste Moreau ou Jean-Baptiste Djebbari, qui a même fini au gouvernement. C’est aussi le cas de Yaël Braun-Pivet, qui est restée à la tête de la commission des lois pendant cinq ans et qui a joué un rôle central dans l’Assemblée nationale, même si ça a parfois pu tanguer. Son cas est intéressant : si elle a su se faire une place, c’est en particulier grâce aux nombreux soutiens dont elle a bénéficié du fait de sa position. Elle avait toute une équipe à sa disposition et était extrêmement bien entourée avec trois administrateurs et les moyens du groupe parlementaire, en plus de ses propres collaborateurs. C’est aussi un cas qui illustre bien qu’avec seulement deux ou trois collaborateurs en temps normal, les députés français n’ont pas les moyens de travailler correctement.
Pour les législatives de 2022, Emmanuel Macron n’a pas renouvelé l’expérience des candidats novices. On voit également que des députés font le choix de ne pas se représenter. Quelle analyse peut-on en tirer ?
En 2017, Emmanuel Macron avait transformé une faiblesse structurelle en une force de communication. Aujourd’hui, il n’en a plus besoin. Environ 70 députés LREM ont choisi de ne pas se représenter pour un deuxième mandat ou n’ont pas reçu l’investiture du parti. Et ces places libres ont été attribuées à des personnes déjà installées dans la vie politique ou dans les structures du pouvoir actuel.
Parmi les partants, certains députés ont été déçus par les orientations politiques et idéologiques prises par Emmanuel Macron. D’autres ont pu constater le peu d’impact du député et la faiblesse du Parlement. Les critiques ont été nombreuses. Yaël Braun-Pivet, qui rempile, a écrit un rapport en décembre 2021 très négatif sur le rôle des parlementaires, estimant qu’il n’était pas possible de continuer comme ça. La députée Annie Chapelier, qui ne se représente pas, a publié, quant à elle, un livre au vitriol intitulé "Un Parlement en toc".
Durant ces cinq années, les députés novices ont finalement servi de révélateurs de ce qu’est la politique aujourd’hui et de ses impacts sur la vie personnelle des élus. C’est un milieu où on ne s’appartient plus, où il y a une dissociation constante entre l’image publique et l’image privée et où la violence est constante, qu’elle soit interne avec pas mal de coups bas entre collègues, ou externes avec des Français en colère qui vous insultent, vous menacent ou, dans certains cas, vont jusqu’à s’en prendre à vous physiquement.
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France24 - Monde
En direct : la Russie accentue la pression dans le Donbass
Publié le : 31/05/2022 - 06:52Modifié le : 31/05/2022 - 08:15
FRANCE 24
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Kiev a remporté la bataille de l'embargo pétrolier européen, censé assécher le financement de "la machine de guerre" de Moscou. Mais les forces russes continuent de se concentrer dans l'est de l'Ukraine, mardi, notamment autour de la ville-clé de Severodonetsk, dans le Donbass. Suivez la situation heure par heure.
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4 h 45 : la Russie accentue la pression dans le Donbass
Les forces russes progressent dans l'est de l'Ukraine. Elles affrontent les forces ukrainiennes au cœur de Severodonetsk, qui est avec Lyssytchansk une ville-clé des parties du Donbass encore sous contrôle ukrainien.
L'armée russe tente d'encercler Severodonetsk et d'en prendre le contrôle depuis plusieurs semaines, dans une offensive qui s'est intensifiée ces derniers jours, face à laquelle le président Volodymyr Zelensky a reconnu que l'armée ukrainienne était en difficulté.
"La situation dans le Donbass reste extrêmement difficile. L'armée russe essaye d'y concentrer ses forces pour mettre de plus en plus de pression sur nos défenseurs", a déclaré le président ukrainien lundi soir.
Les forces russes visent à contrôler ce bassin minier, dont des forces séparatistes pro-russes appuyées par Moscou ont pris le contrôle partiel en 2014.
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1 h 15 : l'UE exclut la Sberbank, principale banque russe, du système Swift
L'UE s'est accordée pour exclure la principale banque russe, la Sberbank, du système financier international Swift, dans le cadre de son sixième paquet de sanctions contre Moscou, ont annoncé lundi soir les dirigeants européens réunis en sommet à Bruxelles.
"Ce train de sanctions comprend des mesures percutantes comme le retrait de Swift de la plus grande banque russe, la Sberbank", a déclaré Charles Michel, le président du Conseil. Jusqu'à présent, sept établissements russes ont été privés d'accès à Swift, plateforme de messagerie sécurisée permettant des opérations cruciales comme des ordres de transferts de fonds entre banques.
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0 h 22 : l'UE accorde 9 milliards d'euros à l'Ukraine pour ses besoins immédiats de liquidités
Les dirigeants des 27 pays membres de l'UE réunis en sommet à Bruxelles ont approuvé lundi l'octroi de 9 milliards d'euros au gouvernement ukrainien pour couvrir ses besoins immédiats en liquidités afin de faire fonctionner son économie, a annoncé le président du Conseil Charles Michel.
Kiev a chiffré ses besoins à 5 milliards de dollars par mois. Les financements européens prendront la forme de "prêts à longue maturité" avec des taux d'intérêts bonifiés, a-t-on précisé de source européenne.
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23 h 52 : l'UE s'accorde pour réduire de plus des "deux tiers" ses importations de pétrole russe
L'Union européenne s'est entendue pour interdire plus des deux tiers des importations de pétrole russe dans le cadre d'un nouveau train de sanctions contre la Russie à la suite de l'offensive en Ukraine, a annoncé lundi soir via Twitter le président du Conseil européen, Charles Michel.
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22 h 01 : ouverture d'une enquête après la mort du journaliste français
Le parquet national antiterroriste (Pnat) a annoncé lundi l'ouverture d'une enquête pour crimes de guerre après la mort de Frédéric Leclerc-Imhoff, journaliste de BFMTV tué dans l'est de l'Ukraine alors qu'il accompagnait des civils à bord d'un bus humanitaire près de Severodonetsk.
L'enquête de flagrance confiée à l'Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité, les génocides et les crimes de guerre (OCLCH) porte également sur "les blessures subies par son confrère Maxime Brandstaetter", présent avec lui lors du reportage, a précisé le Pnat.
Avec AFP
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Reportage
Quand les russophones d’Ukraine se détournent du russe, "la langue de l’ennemi"
Info ou intox
Des figurants dans les déplacements de Vladimir Poutine ?
L'UE s'accorde sur un embargo progressif concernant le pétrole russe
Le Figaro
«Épargner trois fois moins et gagner trois fois plus» : les bons comptes de ces femmes qui investissent
Sofiane ZaizouneDÉCRYPTAGE - Gérer son argent, c'est s'émanciper. En s'intéressant à leurs finances, les femmes comblent un fossé qui les sépare encore des hommes. Et elles le font à leur manière, en accord avec leur éthique et dans le souci de l'environnement.
Un vent nouveau semble parcourir les finances des femmes, agiter leurs comptes bancaires, souffler sur les braises de leur curiosité. Un souffle chaud qui viendrait les pousser dans le dos pour leur donner la force, sur ce sujet aussi, de rattraper les hommes. En apparence, point de fossé de genre, ou si peu, nous disent les chiffres de l'épargne : une femme sur deux investit son argent, presque autant que les hommes (60 %), d'après une étude OpinionWay pour Atland Voisin et Fundimmo, parue en février dernier. Sauf que ce mot ne signifie pas la même chose pour tout le monde. «On parle beaucoup des écarts salariaux et professionnels, mais l'éléphant dans la pièce, ce sont les inégalités dans l'investissement», martèle Maxime Carmignac, directrice générale de la branche britannique de la société de gestion Carmignac, qui a fait de ce sujet son cheval de bataille.
À lire aussiDépenses dissimulées, héritage secret… Petites cachotteries financières entre conjoints
Car, si l'on creuse, la richesse financière des hommes se révèle supérieure de 37 % à celle des femmes, d'après l'Insee. Ils épargnent légèrement plus qu'elles à court terme, et beaucoup plus à long terme. Leur épargne retraite et contrats d'assurance-vie s'en ressentent : ils sont ainsi 35 % mieux garnis que ceux des femmes, et leurs fonds investis en actions, 100 % plus importants. À l'inverse, moins de deux Françaises sur dix ont une idée précise de leur capacité d'épargne et d'emprunt, de leurs besoins financiers à plus ou moins long terme et des placements permettant d'y répondre. Elles sont à peu près autant à estimer leur patrimoine trop maigre pour être placé ailleurs que sur un livret A – contre seulement 36 % des hommes. Une situation qui peut se révéler brutalement après un divorce ou une séparation. Le niveau de vie des femmes s'effondre alors de 22 % en moyenne, contre 3 % pour les hommes, selon l'Insee. La retraite, autre moment clé, creuse aussi un écart de revenus de 41 % en fonction du genre, d'après une étude du ministère de la Santé de 2018.
Les finances, un tabou ?
Comment l'expliquer ? «L'inégalité patrimoniale entre femmes et hommes ne naît pas à Wall Street, mais dans les replis quotidiens de la vie familiale», décrivent les sociologues Sibylle Gollac et Céline Bessière dans Le Genre du capital (Éditions La Découverte). Au moment de la succession, d'abord, décryptent-elles. En théorie, la loi garantit l'égalité entre héritiers. En pratique, révèlent les deux chercheuses, la comptabilité familiale assurée par les notaires et les avocats place insidieusement les hommes au centre du jeu et leur assure, le plus souvent, les biens les plus importants. Par ailleurs, une fois en couple, 35 % des femmes, et jusqu'à 53 % de celles âgées de 25 à 34 ans, délèguent à leur conjoint la gestion de leurs finances.
C'est toute l'origine du tabou : faire valoir son droit à détenir et à gérer son argent nécessite de s'affirmer, soi, dans l'intimité. De ne plus considérer la famille ou le couple comme de purs lieux d'amour et de partage, mais aussi comme des espaces où se tissent des liens, même inconscients, de pouvoir et de dépendance. «Les femmes, accaparées par la charge mentale, manquent de temps pour investir, de bande passante pour simplement réfléchir à leur situation», ajoute Maxime Carmignac. Tout ce qu'elles renoncent à faire – souscrire à un contrat d'assurance-vie, prendre rendez-vous avec des gestionnaires d'actifs ou garder un œil sur les cours de la Bourse – serait autant d'occasions d'acquérir la langue, les connaissances et la confiance en soi d'un boursicoteur avisé.
Les femmes, accaparées par la charge mentale , manquent de temps pour investir
«Une hygiène financière idéale consisterait à connaître ses finances, distinguer ce qui est à soi et au couple, et savoir chiffrer ses sacrifices en euros, lorsqu'on passe au 4/5e pour s'occuper des enfants, par exemple», encourage la conseillère en gestion de patrimoine Héloïse Bolle, fondatrice d'Oseille et compagnie et auteure de la newsletter Prends l'oseille, qui organise aussi des ateliers de formation pour se lancer. Il y a donc urgence à ce que les femmes s'emparent de leurs finances, pour leur autonomie… Mais aussi pour le bien de la planète. Selon le dernier rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec), paru début avril, l'humanité ne dispose plus que de trois ans pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C, au-delà duquel la Terre ne sera plus vivable. Sur ce sujet, les banques ont leur rôle à jouer. Car elles financent toujours des entreprises émettrices de gaz à effet de serre.
BNP Paribas, la Société Générale ou encore le Crédit Agricole figurent même parmi les premiers soutiens européens des énergies fossiles, selon le rapport annuel Banking on Climate Chaos, publié par sept ONG. Or, l'argent que les banques, fonds ou sociétés de gestion investissent est celui de leurs épargnants. Lesquels en prennent conscience et entendent de plus en plus jouer leur rôle. Ces derniers mois, TotalEnergies a ainsi fait l'objet de vives critiques pour ses projets Tilenga et EACOP, qui consistent à forer et à exploiter 400 puits de pétrole, couplés à un oléoduc de 1 440 kilomètres, chauffé à 50 °C en permanence, en Afrique de l'Est. Sous la pression d'ONG mais aussi de leurs clients, de nombreuses banques françaises se sont engagées à ne pas financer le chantier.
Épargner et se protéger
Sur ce nouveau front vert, les femmes sont peut-être les mieux armées. Moins soucieuses de rentabilité que les hommes, elles considèrent avant tout la finance comme un levier d'action concret. Question d'éducation ? De construction sociale ? Certes, 66 % des femmes espèrent accroître leur patrimoine, mais ce critère n'arrive qu'en huitième position chez elles, selon l'étude OpinionWay pour Atland et Fundimmo. Leur priorité est avant tout d'assurer leur avenir, ainsi que celui de leur famille. «Je ressens beaucoup ce besoin de protection chez nos clientes, couplé à la recherche d'impact social et environnemental, maître-mot à leurs yeux, souligne Magali Menzin-Duval, directrice de la gestion privée du family office Kimpa, labellisé B Corp. Leurs demandes sont liées à une inquiétude face à l'état du monde et aux risques qu'il induit. L'enjeu est de les accompagner pour les rassurer, en parlant de valeurs avant de parler d'argent.»
Comment aligner les deux ? D'abord, c'est mieux si l'on dispose d'une épargne de précaution solide, équivalent à trois à six mois de salaire. Il peut s'agir d'un héritage, d'une donation, d'une prime… Ensuite, on peut se former, à son rythme et à sa manière. Ce qui n'a peut-être jamais été aussi facile tant les ressources mêlant pédagogie financière et empowerment féministe se multiplient : les podcasts Rends l'argent ou Thune, les essais tels que Le Prix à payer, de Lucile Quillet (Éditions Les Liens qui libèrent), les comptes Instagram Plan Cash ou Mon Budget Bento, ou encore les ateliers de formation pour se lancer.
100 euros par mois
En la matière, le plus tôt est le mieux. La priorité reste d'acheter son logement, mais aussi de diversifier ses placements. «La meilleure façon d'investir sur les marchés est de verser mécaniquement de petites sommes, dès 100 €, tous les mois, via son assurance vie ou un PEA, par exemple», poursuit Héloïse Bolle. D'abord parce que cela permet de désacraliser l'exercice, mais aussi car le patrimoine, comme la culture financière et la confiance en soi, se bâtit sur le temps long. Contrairement à ce qu'on imagine, attendre d'avoir accumulé une somme conséquente est contre-productif : «On peut épargner trois fois moins mais plus longtemps, et gagner trois fois plus grâce à la mécanique des intérêts composés, explique Maxime Carmignac.
Le principe est simple : les intérêts perçus en 2022 s'ajoutent au capital, sur la base duquel seront calculés les intérêts de 2023. L'épargne croît ainsi de façon exponentielle et on peut, en quelques années, constituer un patrimoine conséquent. Ainsi, épargner 200 euros par mois de 25 à 40 ans et laisser cet argent investi à un taux annuel de 5 % par an jusqu'à ses 65 ans rapportera plus à l'âge de la retraite que d'investir exactement le même montant (200 euros par mois) entre ses 40 et 65 ans. Grâce aux intérêts composés, on profitera de 180 .000 euros à 65 ans dans le premier scénario, contre 120. 000 euros dans le second. Le tout, en ayant épargné moitié moins.»
Reste à s'assurer que cet argent financera des projets alignés avec nos valeurs et nos aspirations. Les labels Investissement socialement responsable (ISR) ou Finansol offrent de premiers filtres, mais leurs critères, plus ou moins stricts, méritent d'être approfondis. On peut notamment se référer aux prospectus des fonds, dans lesquels ceux-ci détaillent leurs méthodes de gestion. Pour mieux maîtriser leur impact, des milliers de particuliers financent directement une école du numérique pour adultes en reconversion, un réseau de commerces ruraux ou encore une ferme en permaculture dans le Loiret.
Comment ? Grâce à la finance participative, sorte de circuit court de l'investissement, qui permet de financer, en actions ou en prêts, des structures ou des personnes dont on connaît le nom et l'histoire, avec des risques limités. Les plateformes Lita.co ou Miimosa, spécialisées dans l'agriculture – toutes deux certifiées B Corp – ou Lendosphère, dans le secteur de l'énergie, font figure de références et proposent des taux d'intérêt, annuels ou non, selon qu'on investisse en actions ou en obligations, de 3 à 7 % en moyenne.
Des actifs innovants
L'art offre lui aussi des possibilités de placements tangibles. De plus en plus de galeries ou d'agences s'efforcent de désacraliser l'achat d'œuvres, pour attirer de nouveaux profils, notamment féminins. Sans se ruiner pour un Monet, on peut miser sur un artiste prometteur et acquérir une photographie ou une lithographie, par exemple, aux tarifs souvent abordables, de 300 à 600 € en moyenne, vendues par des galeries telles que Perrotin, Polka ou Gagosian, mais aussi par des boutiques en ligne comme Selency. Les plus aventureuses se lancent aussi sur le marché des NFT, ces certificats de propriété d'œuvres virtuelles. S'il laisse cois les non-initiés, ce crypto-art suscite un engouement fou – 13 milliards de transactions en 2021 ! Logiquement, les prix s'envolent, jusqu'à un record, en mars dernier, avec la vente chez Christie's d'un NFT à 69 millions de dollars. Le tout, grâce à la technologie de la blockchain et aux cryptomonnaies.
Et concrètement ? Il s'agit d'acheter des monnaies virtuelles, telles que le bitcoin ou l'ether, via des plateformes comme Gemini, Coinbase ou eToro, de les stocker sur un portefeuille numérique, comme MetaMask, le plus utilisé, puis d'acquérir des NFT sur des plateformes spécialisées – OpenSea, SuperRare ou Danae, par exemple. D'autres préfèrent s'en tenir aux cryptomonnaies : 20 % des femmes y ont déjà investi ou envisagent de le faire, contre 14 % des hommes, selon cette même étude OpinionWay pour Atland Voisin et Fundimmo. Attention, toutefois : ces actifs innovants, extrêmement volatils et peu régulés, n'offrent aucune garantie aux épargnants. De nombreux spécialistes dénoncent aussi leur impact sur l'inflation, la dégradation de l'environnement ou encore le financement du terrorisme ou du crime organisé. D'où l'importance de recherches poussées, là encore, mais facilitées par le travail de défricheuses, telles que la journaliste et blogueuse Amy Castor, la conseillère en investissement Fanny Lakoubay, ou encore l'artiste Albertine Meunier, qui propose des ateliers d'initiation à Paris. De quoi dissiper un peu le brouillard, avant de décider de s'aventurer, ou non, sur ce terrain peut-être plus mouvant que durable.
3 questions à Adrienne Horel-Pagès, de La Banque Postale
Madame Figaro. - La Banque Postale s'est engagée à sortir des énergies fossiles en 2030 et vise zéro émission nette en 2040. En tant que directrice de l'engagement citoyen, quels sont vos leviers d'action ?Adrienne Horel-Pagès. - En tant que financeurs, nous ne prêtons qu'aux entreprises du charbon, du pétrole ou du gaz engagées dans une transition, validée scientifiquement, permettant de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C d'ici 2050. Comme investisseurs et actionnaires, nous usons de notre droit de vote. Cela nous permet de dialoguer avec les entreprises du CAC 40 et d'obtenir des engagements, comme récemment avec Total en amont de son assemblée générale.
Intermédiaires multiples, informations peu lisibles... En matière de transparence, où en est la finance ?Les labels imposent des premiers critères et une obligation de transparence, c'est pourquoi toute la gamme de fonds de la Banque Postale Asset Management est labellisée ISR. Mais cela ne suffit pas, la finance manque encore de définitions et de normalisation pour mesurer son impact. Les données fournies par les entreprises que nous finançons sont trop rares et imprécises. Par ailleurs, faute d'une économie décarbonée, les fonds à impact restent concentrés sur certains secteurs, donc plus risqués.
Quel rôle peuvent alors jouer les particuliers ?Il est considérable ! Notre métier est de répondre à leurs demandes, au risque de les perdre. Plus ils sont exigeants, se penchent sur leur portefeuille d'épargne, voire changent de banque, plus ils nous obligent à nous adapter. C'est un cercle vertueux !
Vincent Salimon, PDG de BMW France : «Le Festival de Cannes est l'occasion de montrer toute notre capacité d'innovation»
BMW est pour la première fois partenaire officiel du Festival de Cannes. Une histoire d'amour avec le cinéma inscrite dans les défis à venir. Rencontre avec Vincent Salimon, pdg de BMW France.
Eva Sadoun, cofondatrice de LITA.co : «La promesse d'une économie libre a abouti à un système de rentiers, incapable de résoudre les crises climatiques et sociales»
Cofondatrice de LITA.co et de l'application Rift, auteure d'Une économie à nous, Eva Sadoun prône une finance vertueuse, juste et durable.
Le Figaro
La lettre du Figaro du 31 mai 2022
Louise DarbonLes suites du fiasco au Stade de France, la détresse de jeunes adultes qui regrettent d'avoir voulu changer de sexe et l'inflation qui contamine tous les secteurs.
Chers lecteurs,
En ce dernier jour de mai, votre lettre quotidienne vous parle de Gérald Darmanin et de la manière dont il gère les suites du chaos observé samedi au Stade de France. Les Anglais, qui n'ont pas trop aimé qu'on accuse les fans venus de chez eux de tous les maux, et l'opposition politique française considèrent qu'il le fait très mal. Quoi qu'en pense tout le monde, il va bien falloir tirer au clair ce qu'il s'est passé lors de la finale de la Ligue des champions, et qui a sérieusement terni l'image de la France en tant qu'hôte de compétitions sportives.
Passez une bonne journée, chers abonnés !
Louise Darbon
• À la une
Fiasco du Stade de France : Darmanin sur la défensive
La pagaille au Stade de France samedi dernier n'est pas la meilleure publicité pour la France qui organisera la Coupe du monde de rugby en 2023 et les JO en 2024. Darmanin lui-même a reconnu qu'il n'y avait pas de quoi être fier d'un tel chaos mais justifie les «décisions difficiles» prises par le préfet Lallement en affirmant qu'elles «ont sauvé la vie de certains supporters».
À l'heure de tirer les leçons du fiasco, le ministre de l'Intérieur en met la responsabilité sur le dos d'une «fraude massive, organisée et industrielle», «mal-racine» de ces incidents. Et Darmanin d'accuser les billets papiers, trop facilement falsifiables. Et de reconnaître tout de même qu'au-delà des hooligans habitués des matchs, la France ne s'était pas suffisamment préparée à ce que les délinquants profitent du bazar.
De l'autre côté de la Manche, les Anglais n'ont pas apprécié qu'on leur rejette la responsabilité dessus, surtout après avoir vu le traitement infligé aux supporters de Liverpool. Downing Street aimerait que l'UEFA lance une enquête pour tirer au clair tout cela. Les Britanniques présents à Saint-Denis ne se sont pas fait prier pour décrire des fans anglais en majorité exemplaires confrontés à un environnement plus qu'hostile. La maire de Liverpool voudrait que Macron lui-même rende des comptes.
Mais le président se tient à distance, laissant aux ministres de l'Intérieur et du Sport le soin de gérer la crise (un baptême du feu pour la nouvelle venue Amélie Oudéa-Castéra), alors que la campagne des législatives bat son plein.
La manière dont l'exécutif réagit depuis ces fâcheux événements chiffonne Guillaume Tabard, qui estime qu'«il y a bel et bien eu un problème d'ordre public que le ministre de l'Intérieur, de par sa fonction, aurait dû souligner en premier et aurait dû être le premier à souligner».
Notre pays est de moins en moins un peuple, de moins en moins une nation, de plus en plus une foule d'individus plongés dans l'anomie
Robert Redeker n'est pas étonné car, pour lui, «la France s'est abonnée à la violence» dès lors que des foules se rassemblent. À tel point que les pouvoirs publics semblent l'accepter «comme si elle était rituelle». Le philosophe y voit le résultat d'une atomisation sociale dont le football n'est que le miroir. Toutes les pathologies de notre société peuvent s'y montrer. Mais, si les compétitions sportives ont pris le relais des fêtes religieuses, qui soudaient les gens, on ne peut attendre de ce sport qu'il lutte contre l'anomie.
• Le reportage du jour
À Orikhiv, dans les tranchées avec les soldats ukrainiens: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro
À Orikhiv, il n'y a plus grand monde. La population est partie et la majorité des maisons sont détruites. Celles qui sont encore debout ne le resteront probablement pas longtemps. La Russie concentre sa guerre dans le sud-est de l'Ukraine et Orikhiv est la dernière zone qui protège Zaporijjia. Sous les tirs incessants de l'ennemie, l'armée ukrainienne, renforcée par des volontaires venus des montagnes de Transcarpatie à l'ouest du pays, résiste encore.
Il n'y a pas si longtemps, Sacha était infographiste. Désormais il vit dans la boue, avec Mischa et Oleg, vétérans du Donbass, Youra, un soldat de 22 ans, Hennaïdy, un ancien journaliste, ou encore le lieutenant Yaroslav. Margaux Benn s'est rendue là-bas et ils lui ont raconté cette vie dans des tranchées qu'ils continuent de creuser. Et malgré la fatigue, les traumatismes, l'ouïe abîmée par les explosions, les cauchemars et les amis perdus, ils gardent l'espoir de pouvoir gagner la guerre.
• L'autre dossier
Comment l'inflation contamine l'ensemble de l'économie
Le carburant et l'alimentaire ne suffisent apparemment pas à l'inflation: il fallait qu'elle touche tous les domaines, histoire de bien embêter les Français. Le prix du panier des clients a augmenté de 3,8% en moyenne par rapport à l'année dernière. Et ça n'est pas terminé: la hausse pourrait atteindre 7 à 10% à la fin de l'année. Tout coûte plus cher: les vêtements, les chaussures, les meubles... Si vous voulez blâmer quelque chose, c'est vers la reprise post-Covid (qui a entraîné une flambée des matières premières) et la guerre en Ukraine qu'il faut se tourner. Les distributeurs se démènent donc pour que la hausse des prix ne fasse pas fuir les clients – et surtout que leurs étiquettes à eux ne s'envolent pas plus haut que celles de leurs concurrents.
• L'éditorial
Aides aux ménages: «Avec quel argent?»
Bientôt un chèque habillement? Un virement bricolage? Un bonus ameublement? Au train où vont les choses, les questions les plus saugrenues ne vont pas tarder à se poser au pays de l'État-providence. Car, un à un, tous les rayons de la grande consommation attrapent le virus de l'inflation. Et le scénario optimiste d'une poussée de fièvre temporaire sur les prix semble s'évaporer au fil des catastrophes (guerre en Ukraine, confinement chinois, dérèglements météo…) qui s'abattent simultanément sur la planète. Le plus probable est que nous allons devoir réapprendre à vivre avec une inflation forte et durable.
Marqué au fer rouge par les «gilets jaunes», Emmanuel Macron s'est fixé comme ligne de conduite d'éviter coûte que coûte une crise sociale. Respirons: d'emblée ont été écartées les idées simplistes et mortifères de Jean-Luc Mélenchon – blocage des prix, augmentation massive du smic –, qui mèneraient les entreprises, puis le pays tout entier, à la ruine. Sans succomber à ces folies, l'exécutif s'est néanmoins résolu à prendre en charge une partie de l'addition, en distribuant des aides massives aux Français. Ce choix politique, partagé par la majorité de nos voisins, peut s'entendre face aux menaces sur le pouvoir d'achat. Mais avec quel argent? L'État n'ayant pas un sou en poche, ces dizaines de milliards d'euros de dépenses imprévues sont autant de dettes supplémentaires qu'il faudra rembourser. Cela exigerait, au minimum, de donner en contrepartie des garanties de saine gestion. En gageant par exemple, comme le ferait tout débiteur, ces nouveaux emprunts sur des recettes à venir ou sur des économies à réaliser. Chez nous, où l'on confond rigueur comptable et austérité fantasmée, cet exercice est devenu inconcevable. À peine évoquée, la réforme des retraites, seule piste sérieuse susceptible de renflouer les caisses publiques, rétrécit déjà à vue d'œil.
Au moment où disparaît l'argent gratuit et illimité des banques centrales, où les créanciers internationaux recommencent à faire le tri entre bons et mauvais débiteurs, il faudra pourtant bien se résoudre à devenir enfin responsables.
• L'enquête du jour
La détresse de ces jeunes qui regrettent d'avoir voulu changer de sexe
En même temps que les demandes de changement de sexe chez les mineurs explosent, les adultes souhaitant «détransitionner» se font de plus en plus nombreux aussi. L'Académie de médecine ne trouve pas cela très rassurant et invite à la prudence, craignant une «surestimation diagnostique». Des parents, des associations et des enseignants aussi alertent de plus en plus sur le caractère irréversible de ces parcours de transition commencés à un jeune âge. L'Académie de médecine suggère notamment de prolonger la phase de prise en charge psychologique, afin d'éviter des situations très difficiles.
Comme celle vécue par Mila qui, après sept ans de testostérone et plusieurs chirurgies, a décidé de redevenir la femme qu'elle était à la naissance. Aujourd'hui, elle explique devoir «dealer avec les conséquences désastreuses» d'une transition entamée à l'adolescence et qui la laisse sans seins, sans utérus et sans ovaires, tout cela sans aucun suivi psychologique.
• Les informations à connaître en vous levant
L'Europe va se couper de 90 % du pétrole russe dès début 2023 - Les sanctions frapperont les livraisons maritimes dès janvier prochain. L'embargo sur l'or noir acheminé par oléoduc est prévu pour plus tard. [En savoir plus]
Procès de Brétigny: la parole aux victimes et à leur «traumatisme» - Six semaines après le début du procès, une quarantaine de rescapés, blessés ou proches des sept victimes décédées vont déposer à la barre du tribunal correctionnel d'Évry jusqu'à lundi. [En savoir plus]
Des Molières comme ils nous ont plu - La 33e nuit des Molières a confirmé les succès de Comme il vous plaira, des Producteurs, de Berlin Berlin et du Voyage de Gulliver. Côté acteur et actrice, Jacques Gamblin et Clotilde Hesme ont fait la différence. [En savoir plus]
• Le rendez-vous de la semaine
C'est mardi, le jour du Club Le Figaro Politique. Aujourd'hui, seront réunis autour d'Yves Thréard pour parler de choses fort intéressantes, Véronique Reille Soult, présidente de l'institut de Backbone Consulting, Vincent Trémolet de Villers, directeur adjoint de la rédaction, Anne de Guigné, journaliste au service Économie, et Marc Landré, rédacteur en chef et responsable du service Économie France du Figaro. Et rappelez-vous: si l'envie vous prend de revoir des émissions passées, elles sont disponibles sur notre site internet.
• L'autre rendez-vous qu'il ne fallait pas rater
C'est tout nouveau, tout beau et pensé rien que pour vous: Le Figaro vous propose de retrouver Jean-Christophe Buisson tous les lundis soir, à 20h, pour «Le Club Le Figaro Culture». On y débattra de l'actualité cinéma, livres, spectacles... et de bien d'autres choses. Hier, Jean-Christophe Buisson recevait Éric Neuhoff, Clara Géliot, François Aubel et Sophie Grassin dans une édition spéciale Festival de Cannes. Sans vous gâcher la surprise, sachez qu'on y a notamment parlé de Top Gun: Maverick, l'événement cinéma du moment.
• Les articles à ne pas manquer
Droite: la conquête de Paris passe par les législatives
Jusqu'à maintenant, 2022 n'a pas été une grande année pour la droite. Mais en son sein, on espère encore pouvoir changer la donne avec les législatives. Rachida Dati y croit, d'autant plus qu'à Paris, les législatives prépareront une bataille qu'elle compte gagner: celle des municipales en 2026. L'élue parisienne ne se cantonne pas à la capitale puisqu'elle voit sa ville comme un symbole du délitement de tout le pays. LR espère sauver au moins deux sièges parisiens au Palais Bourbon avec les candidatures de Francis Szpiner, maire du 16e arrondissement dans la 14e circonscription, et de Brigitte Kuster, députée sortante de la 4e. Le premier étant «reconnu et respecté» et la deuxième «hyper implantée» selon Dati. Ils s'appuieront sur leurs bilans pour convaincre.
Études de médecine: la fin de l'eldorado belge pour les Français?
Va-t-il se finir, le doux temps où les étudiants français rebutés par la sélection ardue en France se tournaient vers la Belgique pour devenir médecins? Accessible jusque-là par examen, ce cursus nécessitera un concours d'entrée à partir de 2023 en Wallonie. Ce qui pourrait aboutir à une baisse du pourcentage d'étrangers autorisés dans ce cursus. Car chez nos voisins, l'Institut national d'assurance maladie-invalidité (Inami) fixe un nombre de médecins agréés. Néerlandophones et francophones s'écharpent sur la question depuis longtemps, les premiers estimant jouer le jeu quand les seconds bidouillent et s'«endettent» en piochant des numéros Inami sur les années suivantes. Les deux parties ont fini par se mettre d'accord cette année, ce qui ne plaît pas forcément aux étudiants.
• La peinture du jour
Lundi 30 mai marquait le 382e anniversaire de la mort de Pierre Paul Rubens. L'occasion de vous conseiller – si ce n'est déjà fait – d'aller voir la galerie Médicis abritée par le Louvre, qui retrace la vie de Marie de Médicis en vingt et un tableaux peints dans le plus pur style baroque, dont Rubens fut l'un des pionniers.
Aujourd'hui, on admire La Rencontre du roi et de la reine à Lyon, illustrant la toute première fois où Marie de Médicis et Henri IV se virent, juste après leur mariage par procuration. Le roi et la reine y sont représentés tels Junon et Jupiter, avec tous les attributs qui vont bien: paons, char, aigle et foudre.
Faux billets, débordements: 105 interpellations en marge de la finale de la Ligue des Champions
D'importantes tensions ont marqué la rencontre samedi soir entre le Real Madrid et Liverpool au Stade de France, à Saint-Denis.
Regarder la vidéoUne civilisation mystérieuse et inconnue d’Amazonie se dévoile depuis le ciel
RÉCIT - Des observations par avion ont mis au jour les vestiges d’une culture disparue au cœur de la forêt amazonienne.
Une entreprise allemande prétend avoir trouvé la clé de la lutte contre le cancer
VU D'AILLEURS - Une entreprise allemande de Cologne a trouvé une approche prometteuse. Ses chercheurs viennent de recevoir de nouveaux fonds injectés par un investisseur aussi renommé que controversé.
L'Humanité
Sciences. La musique, un langage qui convoque nos imaginaires
ActuUne équipe de chercheurs a fait écouter différents extraits de musique à des personnes d’origines géographiques diverses. Leur verdict est sans appel : la culture et les antécédents influencent les narrations que nous imaginons lorsque nous écoutons une mélodie.
Jérémie BazartLorsqu’on écoute « la Moldau », de Smetana, « les Quatre Saisons », de Vivaldi, ou trois notes d’harmonica d’Ennio Morricone dans « Il était une fois dans l’Ouest », des images arrivent tout de suite. Soit parce que ces musiques ont été composées pour un film, soit parce que leur titre, avant même l’écoute, contraint l’imaginaire aux désirs du compositeur et crée immédiatement des images. Ainsi, dans « la Truite », de Schubert, difficile de ne pas voir le poisson nager ; dans « le Vol du Bourdon », de Nikolaï Rimski-Korsakov, la vitesse des notes et les nuances qui y sont associées donnent tout de suite à voir l’insecte bourdonnant autour de nous ; pour le cygne du « Carnaval des animaux », de Camille Saint-Saëns, « la Mer », de Debussy, ou l’ensemble des instruments de « Pierre et le Loup », de Prokofiev, le même phénomène se produit : le titre prépare notre cerveau à l’écoute et les images se créent automatiquement – pour certaines personnes, il arrive aussi que des images de musique se créent spontanément dans leur cerveau (lire ci-dessous).
Mais, sans indication, sans indice, sans image préexistante, sans titre explicite, quel imaginaire nous apparaît-il ? Est-il toujours le même d’un individu à un autre, réalisant peut-être ainsi le souhait du compositeur de faire voyager l’auditeur dans son univers ? Partageons-nous un référentiel humain, commun, universel lorsque nous écoutons de la musique ? C’est pour étudier ces questions qu’une équipe internationale de chercheurs (dont un pianiste classique, un batteur de rock et un bassiste de concert) a demandé à des centaines de personnes quelles histoires elles imaginaient en écoutant de la musique instrumentale originale.
Oreille occidentale et oreille chinoise
Pour cela, l’équipe a testé 622 participants qui venaient de trois régions différentes de la planète, réparties sur deux continents : deux villes universitaires de banlieue aux États-Unis – l’une dans l’Arkansas et l’autre dans le Michigan – et une, Dimen, qui se trouve en Chine rurale, où les habitants ont peu accès aux médias occidentaux.
Les trois groupes ont entendu les mêmes 32 stimuli musicaux, qui se composaient d’extraits de 30 secondes de musique instrumentale occidentale et de 30 secondes de musique chinoise, sans la moindre parole. Après chaque extrait, chacun était libre de fournir une description des histoires, des images qui lui étaient parvenues lors de l’écoute. Les résultats de cette expérience ont été publiés en janvier dans les comptes rendus de l’académie des sciences américaine.
« L’expérience a été saisissante – explique Elizabeth Margulis, auteure de l’étude et professeur de musique à l’université de Princeton (États-Unis), dans un communiqué. Les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit des histoires très similaires, utilisant souvent les mêmes mots, tandis que les auditeurs de Chine ont eux aussi imaginé des histoires semblables, mais très différentes de celles des auditeurs états-uniens. »
Par exemple, dans le passage musical identifié W9, les auditeurs américains, en fermant les yeux, voyaient un lever de soleil sur une forêt, avec des animaux et des gazouillis d’oiseaux. Pour les Chinois de Dimen, la musique évoquait un homme soufflant dans une feuille sur une montagne et chantant une chanson à sa bien-aimée. Lors d’une autre écoute, C6, les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit un cow-boy assis sous le soleil du désert, tandis que les participants de Dimen ont imaginé un homme du passé contemplant tristement la perte de sa bien-aimée.
la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.
« Vous pouvez prendre deux personnes au hasard qui ont grandi dans un environnement similaire, leur faire écouter une chanson qu’elles n’ont jamais entendue auparavant, leur demander d’imaginer un récit, et vous trouverez des similitudes », expliquent les auteurs. Pour les chercheurs, cette expérience est qualifiée à la fois de déroutante et de convaincante dans la publication, surtout en 2022. Car la façon dont nous écoutons de la musique aujourd’hui est souvent solitaire, au casque. Malgré cela, d’après cette étude, il s’avère qu’il s’agit presque toujours d’une expérience collective, comme une sorte de rêve partagé.
Cependant, si deux personnes n’ont pas une culture ou une situation géographique commune, tout est différent. Ainsi, si la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.
Le ver d’oreille, quand l’image de la musique résiste dans le cerveau. L’étude des chercheurs états-uniens montre donc que les imaginaires créés par la musique diffèrent d’une culture à l’autre. Mais il arrive aussi, à l’inverse, qu’une image de musique s’inscrive dans le cerveau.
Pour Nicolas Farrugia, chercheur transdisciplinaire en intelligence artificielle, neurosciences cognitives et musique à Brest, « c’est une expérience courante d’avoir de la musique en boucle dans la tête, on parle de “ver d’oreille” de “syndrome de la chanson coincée”, ou, plus formellement, d’imagerie musicale involontaire (Inmi) », déclare-t-il dans un article de 2015 consacré à ce sujet. Plus largement, ce phénomène se substitue à la conscience, on évoque aussi le terme de « cognition spontanée ». Pour le chercheur, « cette Inmi peut être considérée aux côtés d’autres pensées autogénérées telles que l’errance mentale ou la rêverie, qui sont connues pour occuper une part substantielle de la vie mentale ».
Cette imagerie est généralement déclenchée par une exposition musicale récente, ainsi que par des états d’attention faibles. Par ailleurs, il semblerait que les personnes formées à la musique font l’expérience de cette Inmi plus fréquemment. Le chercheur ajoute que « ces épisodes sont pour la plupart agréables mais peuvent aussi être dérangeants ». Ainsi, la musique génère des images chez tous le monde, mais des images musicales ne sont pas générées chez le commun des mortels. Encore un peu de ver d’oreille ?
sciencesMusiquemusique classique L'Humanité
La « bourde » d’Einstein pour comprendre l’Univers
Nos recommandations culturellesEssai La « constante cosmologique » telle que définie par le physicien pour mesurer des grandeurs de l’espace-temps est aujourd’hui appliquée à la neurologie.
Paul MazliakPosant que la vitesse de la lumière dans le vide (300 000 km/s) est une vitesse limite, Einstein montre, en 1905, que toutes les grandeurs de temps et d’espace mesurées par un observateur, dans un milieu donné, sont relatives à la position ou au mouvement de cet observateur. Ces grandeurs relatives s’inscrivent dans l’espace-temps plat de Minkowski à quatre dimensions (trois spatiales et une temporelle). Vers 1915, Einstein montre que la gravitation est une accélération : il remplace alors l’espace-temps plat par un espace-temps courbe de Riemann, ce qui ramène la gravitation à une cavité de l’espace-temps. En 1917, on pensait l’Univers stable : Einstein introduisit donc dans ses équations une constante de stabilité, la « constante cosmologique ». C’est là une erreur qu’il qualifia lui-même comme « la plus grosse bourde de (s)a vie ». En effet, Georges Lemaître observa, en 1920, que les longueurs d’onde des lumières provenant des galaxies lointaines se décalaient constamment vers le rouge, ce qui prouvait que ces galaxies s’éloignaient sans cesse de nous et que l’Univers était instable, en expansion.
Le cerveau a aussi son espace-temps
Einstein supprima donc, en 1931, la « constante cosmologique » de ses équations. Notre Univers, vieux de 13,7 milliards d’années, né à la suite d’un big-bang, se dilate sans cesse grâce à une « énergie sombre » fournie par une « matière noire » de nature inconnue. Cet Univers présente des « trous noirs » absorbant toute lumière. On sait aujourd’hui que l’expansion de l’Univers s’accélère, ce qui justifie la réintroduction d’une « constante cosmologique » de très faible valeur (10-52).
Le cerveau humain a aussi son espace-temps. Les neurones (environ 100 milliards) ont des corps cellulaires avec de longs prolongements (les axones) parcourus par les influx nerveux. Les neurones ne sont pas contigus mais séparés par de petits intervalles : les synapses. Les influx nerveux parcourent les axones de 0,3 à 100 m/s ; ce sont des potentiels électriques dus au franchissement des membranes neuronales par des ions sodium ou potassium. Le franchissement des synapses se fait à l’aide de neurotransmetteurs (acétylcholine, dopamine…) captés par des récepteurs spécifiques qui, une fois chargés, déclenchent de nouveaux influx.
Le maillage des neurones cérébraux forme un réseau, le connectome cérébral, observable par neuro-imagerie (IRM de diffusion). Les influx nerveux qui arrivent en un point du connectome ont des vitesses et des parcours différents selon la position du point et le moment de la réception. Le connectome cérébral peut donc être décrit mathématiquement par un espace-temps. Les états mentaux sont des configurations particulières de cet espace-temps. En cas de schizophrénie, la vitesse des influx se trouve limitée en certains points du réseau, alors qu’elle reste normale ailleurs. Ce décalage entraîne une incohérence dans l’expression du malade. Chaque cerveau interagit avec les cerveaux qui l’entourent. Un « tenseur d’interactions sociales » pourrait traduire mathématiquement les déformations induites dans un connectome cérébral par son environnement. Chez l’enfant autiste, certaines aires cérébrales étant altérées, les interactions entre le connectome de l’enfant malade et ceux environnants s’établissent très difficilement.
Essaisalbert einsteinsciences Le Figaro
Procès de Brétigny: la parole aux victimes et à leur «traumatisme»
Six semaines après le début du procès, une quarantaine de rescapés, blessés ou proches des sept victimes décédées vont déposer à la barre du tribunal correctionnel d'Évry jusqu'à lundi.
Après avoir étudié les fautes reprochées à la SNCF et RFF, le tribunal d'Évry entendra à partir de mardi 31 mai plusieurs dizaines de parties civiles qui vont raconter leur «traumatisme» après la catastrophe ferroviaire de Brétigny-sur-Orge, qui a fait 7 morts et des centaines de blessés en 2013. Six semaines après le début du procès, une quarantaine de rescapés, blessés, proches des sept victimes décédées ou représentants de syndicats ferroviaires vont déposer à la barre du tribunal correctionnel d'Évry jusqu'à lundi. En tout, 435 victimes ont été identifiées et parmi elles, 184, dont 9 personnes morales, se sont portées partie civile et seulement un petit quart ont décidé de témoigner.
À lire aussiDéraillement de Brétigny : le deux poids deux mesures de l'enquête judiciaire
Le tribunal doit, jusqu'au 17 juin, établir les responsabilités de chacun dans le déraillement d'un train Intercités Paris-Limoges en gare de Brétigny-sur-Orge, le 12 juillet 2013, faisant sept morts et des centaines de blessés physiques et psychologiques. Sont jugés le cadre qui a réalisé la dernière tournée de surveillance, SNCF Réseau (qui a succédé à Réseau ferré de France, RFF, gestionnaire des voies) et la Société nationale SNCF (héritière pénalement de SNCF Infra, chargée de la maintenance) pour «homicides involontaires» et «blessures involontaires». Le retournement d'une éclisse, sorte de grosse agrafe reliant deux rails, a causé l'accident. L'instruction a conclu à un processus lent de dégradation de l'appareil de voie, combiné à une surveillance défaillante. Une hypothèse contestée par la SNCF, qui impute l'accident à un défaut indécelable de l'acier.
«Se réapproprier le procès»
«Voilà plus d'un mois que nous avons le sentiment que l'audience se confronte à la technique, à la langue de bois et souvent au mensonge. Les déclarations des victimes vont ramener cette affaire à ce qu'elle est: un épouvantable drame humain qui impose de fendre l'armure», espère l'un des avocats des parties civiles, Me Gérard Chemla. Selon lui, les victimes vont exprimer «leur réalité et le décalage qu'elles ressentent face aux discours d'irresponsabilité qu'elles subissent depuis l'ouverture du procès», a poursuivi l'avocat de la Fédération nationale des victimes d'attentats et d'accidents collectifs (Fenvac).
Ces auditions sont «un instant important dans le procès» car les parties civiles «vont en quelque sorte se réapproprier le procès qui parfois les éloigne de la considération qu'elles attendent», abonde Thierry Gomes, président de l'association «Entraide et défense des victimes de la catastrophe de Brétigny» (EDVCB). «Les audiences en procès pénal ne traduisent aucune empathie et certains témoignages difficiles à admettre leur créent un traumatisme supplémentaire», regrette Thierry Gomes, qui a également perdu ses parents, fauchés sur le quai de la gare. «J'ai conduit ma mère dans ce train qui l'a tuée», déclarait avant le procès Florence Jannot, 41 ans. Même s'il «manque trop de personnes sur le banc des prévenus», dont des responsables de la maintenance et des cadres de la SNCF, elle espère que ces auditions remettront les victimes au cœur du procès.
À lire aussiAu procès de Brétigny, le cheminot se «sent responsable moralement» de la catastrophe
Depuis le début, les débats souvent houleux entre la défense de la SNCF représentée par Me Emmanuel Marsigny et les avocats des parties civiles sont très techniques, sur fond de batailles d'experts. Les avocats de la défense rejettent la thèse des juges d'instruction qui pointe une défaillance généralisée de la maintenance. Pour cela, les avocats s'appuient notamment sur des témoins, experts ou cheminots pour expliquer leur thèse, soutenue depuis le début de l'enquête il y a neuf ans, à savoir que cet accident était imprévisible et causé par une rupture brutale de l'acier.
Après l'audition des parties civiles, le procès, présidé par Cécile Louis-Loyant, se poursuivra avec le début des plaidoiries des avocats des parties civiles pendant quatre jours à partir du 7 juin. Les réquisitions du parquet auront lieu le 14 juin, suivies des plaidoiries des avocats de la défense.
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France24 - Monde
Quand les russophones d’Ukraine se détournent du russe, "la langue de l’ennemi"
Publié le : 30/05/2022 - 17:38
David GORMEZANO
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Selon Moscou, “l'opération spéciale” en Ukraine a, entre autres buts, la défense des populations russophones qui seraient persécutées par les nationalistes ukrainiens. Et pourtant, à Kiev et ailleurs dans le pays, de nombreux Ukrainiens de tradition russophone ont décidé d’apprendre ou perfectionner leur ukrainien. Une démarche qui prend une dimension patriotique en temps de guerre. Reportage.
Le samedi 28 mai au matin, à Vychgorod, une douzaine de femmes se saluent en se retrouvant dans une salle de la mairie de cette ville de la grande banlieue de Kiev. Dora et Roxanna ont fui le Donbass en 2014, suite à la prise des régions de Donetsk et Luhansk par des milices pro-russes armées et financées par Moscou. Tatiana et Larissa sont russes et vivent en Ukraine depuis de longues années. Et puis il y a Olga, une Biélorusse qui s’est installée à Kiev en 2020.
Leur point commun : toutes sont russophones et souhaitent perfectionner leur maîtrise de la langue ukrainienne. Tatiana avoue qu’elle a des difficultés à maîtriser l'alphabet ukrainien. Elle vient ici depuis trois ans et fait des progrès, nous dit-elle, mais "dans la vie de tous les jours, je continue à utiliser le russe". Avec son t-shirt aux couleurs de l'Ukraine, Roxanna nous explique qu’elle est de langue maternelle russe. "J’ai appris l’ukrainien à l’école, à Donetsk, mais ce n’est pas ma langue de prédilection. Personne ne nous a jamais forcé à parler ukrainien", nous dit-elle.
Dans ce pays largement bilingue, le conflit avec la Russie fait inexorablement pencher le pays vers l’ukrainien au détriment du russe. Suite à la révolution de Maïdan et la guerre au Donbass, l’ukrainien est devenu obligatoire à l’école en 2017, et une loi a été votée en 2019 pour le rendre obligatoire, par étapes, dans tous les domaines de la vie publique.
Les russophones d'Ukraine tournent le dos au russe
Un sondage réalisé par un institut ukrainien affirme qu’aujourd’hui seuls 16 % des Ukrainiens déclarent que leur langue maternelle est le russe, contre 40 % en 2012. Plus de la moitié des personnes interrogées (51 %) affirment utiliser uniquement l’ukrainien dans la vie courante et un tiers (33 %) affirment utiliser indifféremment le russe et l’ukrainien.
Larissa, née en Russie, vit en Ukraine depuis 40 ans. "Mes enfants parlent ukrainien et ça me gêne de ne pas le parler très bien. En ce moment, c’est un peu une honte de ne pas parler ukrainien en Ukraine. J’ai commencé à prendre des cours ici après l’invasion du 24 février et je regrette de ne pas être venue plus tôt", explique-t-elle.
Jusqu’à début avril, toutes les femmes qui assistent à ce cours vivaient terrées dans leur appartement, se réfugiant dans les caves ou les abris à chaque fois que les sirènes retentissaient. Les troupes russes se sont approchées à une dizaine de kilomètres de la ville avant d’être repoussées par les forces ukrainiennes.
Apprendre l’ukrainien , un acte patriotique
Bien qu’elles aient grandi en parlant russe, la guerre a renforcé leur détermination à maîtriser l’ukrainien, mais aussi à découvrir les grands auteurs et la culture ukrainienne. "Nous avons eu le cas d’une femme qui travaillait à la poste, et ses chefs l’ont fortement incitée à améliorer son niveau d’ukrainien. Mais ici, le plus important c’est de transmettre la culture ukrainienne, de faire connaître les auteurs et les poètes ukrainiens. Ce n'est pas qu’une affaire de grammaire", raconte Dora, originaire de la région russophone de Louhansk.
Le cours de ce samedi a d’ailleurs commencé par la lecture d’un poème patriotique célébrant l’indépendance de la nation et conclu par le traditionnel "Gloire à l'Ukraine, gloire aux héros". Les résistants à l’envahisseur y sont qualifiés de "banderistes", du nom du controversé Stepan Bandera, un nationaliste ukrainien allié aux nazis pendant la Seconde Guerre mondiale mais dont certains partisans ont aussi combattu les Soviétiques et les Polonais dans les années 1940.
Pour Olga, qui a fui la féroce répression du président biélorusse Loukachenko lors des élections d'août 2020, la référence à ce personnage sulfureux de l’histoire tourmentée de l'Ukraine ne pose pas de problèmes. "On peut célébrer tous les résistants qui se sont battus contre les Soviétiques, contre les nazis ou contre les Polonais. L’important, c’est que les Biélorusses ou les Ukrainiens puissent être libres. Nous traversons des moments historiques très difficiles", estime-t-elle.
Avec le déclenchement de l’invasion russe le 24 février, la guerre semble replonger toute la région dans 500 ans d'histoire marquée par les luttes des nations slaves pour exister face à l’impérialisme russe.
En trois mois d’atrocités commises aux quatre coins de l’Ukraine au nom d’une prétendue dénazification et d’un soutien aux populations russophones opprimées, le Kremlin a réveillé un puissant sentiment anti-russe qui gagne même ceux qui ont baigné dans la langue russe pendant des décennies.
"La langue russe n’est pas coupable"
Oleksandr, un jeune professeur de russe rencontré quelques jours plus tôt dans les rues de Kiev, nous a confié qu’avec la guerre, "l’usage du russe va diminuer en Ukraine". Âgé de 23 ans, originaire du Donbass lui aussi, il converse en russe avec notre traductrice qui, elle, s’exprime en ukrainien. Sans difficultés ni pour l’un ni pour l’autre. Cependant, avec l’invasion russe, Oleksandr préfère désormais se présenter comme professeur de littérature étrangère et non plus de russe.
Chez les plus jeunes, l’adieu au russe s’annonce plus radical. Alissa, la fille de Roxanna âgée d’une dizaine d'années qui est venue avec sa mère assister au cours organisé par la mairie de Vyshgorod, dit sans hésiter : "Plus tard, je veux parler ukrainien et anglais. Pas le russe, c’est la langue de l’ennemi."
Dora, la plus érudite du groupe, conclut la séance en lançant une phrase que toutes les participantes semblent approuver. "La langue russe n’est pas coupable de ce que les Russes nous font subir, mais nous ne serons jamais des frères, pas avant des décennies, voire des siècles. Le monde doit comprendre que les Russes n’ont jamais fait autant de mal à une nation qu’à la nôtre. Nous vaincrons." Des paroles qui attestent de l'inexorable divorce entre russophones d'Ukraine et la Russie de Vladimir Poutine.
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EXCLUSIF
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Reportage
Offensive russe dans le Donbass : dans le train, avec les civils qui ne voulaient pas partir
LE FIL DU 28 MAI
Macron et Scholz demandent à Poutine des "négociations directes sérieuses" avec Zelensky
L'Humanité
Sciences. Comment un virus a donné son parfum à la rose
ActuQuand un micro-organisme saute d’un chromosome à un autre, il peut créer l’odeur la plus appréciée universellement. Récit d’un heureux accident génétique.
Marine CyglerD’où vient le parfum merveilleux de la rose ? D’un tour de passe-passe génétique, expliquent des chercheurs du Laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médicinales de l’université de Saint-Étienne, dont les conclusions ont été publiées dans « Molecular Biology and Evolution ».
Ils ont découvert que, en changeant la fonction d’un gène, un virus aurait amené les pétales de rose à produire du géraniol, molécule odorante essentielle au parfum typique des roses. Voici le récit qu’ils en font aujourd’hui.
L’églantier s’emmêle les pétales
Il y a plusieurs dizaines de millions d’années, les ancêtres des premières Rosidae ont connu un premier bouleversement génétique : le gène NUDX1 s’est multiplié trois fois sur le même chromosome. Puis ces ancêtres ont évolué et leurs descendants ont conservé les trois copies du gène.
Parmi ces descendants, il y a les premiers églantiers sauvages, dont l’un des spécimens a été vraisemblablement victime de l’attaque d’un virus. Celui-ci s’est intégré dans le matériel génétique du rosier, ce qui n’a rien d’exceptionnel, et il est devenu un transposon capable de sauter au hasard d’un chromosome à l’autre.
Et c’est ce qui s’est passé chez l’églantier. Lors d’un saut, ce transposon a entraîné avec lui une des trois copies de NUDX1 sur un autre chromosome. Cette copie s’est retrouvée à côté d’un autre transposon et leur interaction a profondément modifié le produit du gène : l’enzyme codée par le gène s’est non seulement mise à fonctionner uniquement dans les pétales, mais elle a commencé à fabriquer du géraniol.
35 000 variétés existantes à ce jour
Et cet accident a constitué un avantage évolutif évident, car les insectes pollinisateurs ont été attirés par la couleur, mais aussi l’odeur des roses. Si bien que le phénomène de duplication, c’est-à-dire de multiplication du nombre de copies d’un même gène, s’est reproduit, assurant une production maximale de molécules odorantes. Ce parfum a aussi séduit l’être humain qui a adopté cette fleur dont on compte 35 000 variétés aujourd’hui. Aucune plante, même la fascinante orchidée, ne peut rivaliser !
Le mystère du géraniol des roses
Le géraniol est une molécule odorante émise par de nombreuses fleurs, y compris la rose. Mais, en 2015, quand le matériel génétique du rosier a commencé à être séquencé, les généticiens n’ont pas retrouvé le gène qui code sa production chez le rosier. Autrement dit, ce gène connu chez les autres fleurs odorantes était absent chez les roses. C’est en fait un autre gène, dont l’histoire évolutive vient d’être démêlée, qui code le géraniol chez la rose.
« Il est très difficile de contrôler l’odeur de la rose »
Le point de vue Jean-Claude Caissard, du laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médecinales (université de Saint-Étienne)
Dans la nature, à quoi sert le parfum de la rose ?
La couleur et l’odeur des roses sauvages, comme l’églantier par exemple, servent à attirer les insectes pollinisateurs. Ceux-ci entrent dans la fleur pour s’y nourrir de nectar et à l’occasion se couvrent de pollen. Quand ils passent d’une fleur à l’autre, le pollen se dépose sur le pistil des fleurs. Aujourd’hui, les roses horticoles ont moins de pollen et beaucoup de pétales, ce qui rend le cœur de la fleur peu accessible aux insectes. Le processus de pollinisation est assuré par la main de l’homme, au pinceau. Le sélectionneur prend le pollen d’un rosier et le dépose sur un autre. Il sème les graines obtenues et, lorsqu’un rosier a des roses qui lui plaît, avec toutes les caractéristiques souhaitées, il le conserve et le multiplie par bouturage. Pour obtenir un rosier commercialisable, le travail de sélection est extraordinaire. Sur les 20 000 à 30 000 nouvelles roses qu’elle obtient chaque année, la société Meilland n’en conserve qu’une en moyenne.
Est-on capable de contrôler l’odeur des roses ?
Non, c’est très difficile, car l’odeur de la rose, très complexe, résulte d’une combinaison d’environ 300 molécules. Aussi, seuls 10 % des rosiers obtenus par le croisement de deux rosiers parfumés ont des fleurs qui dégagent une odeur. Pour la grande majorité, soit il n’y a pas d’odeur, soit l’odeur obtenue est imperceptible pour le nez humain.
Pourquoi les roses du commerce sont-elles souvent sans odeur ?
La rose est la seule plante présente pendant toute l’histoire de l’humanité uniquement grâce à sa beauté et son odeur, et non à cause de propriétés culinaires ou médicinales. C’est probablement en remontant le temps qu’on peut expliquer pourquoi aujourd’hui les roses du commerce n’ont souvent plus d’odeur. Au XIXe siècle, les rosiers étaient sélectionnés pour leur parfum, ce qui explique qu’on peut encore retrouver des vieux rosiers très odorants dans les jardins. Puis au XXe siècle, avec l’industrialisation de l’horticulture, on a préféré les variétés très florifères, même si elles n’avaient pas de parfum. En outre, pour les variétés dont on coupe les fleurs pour les bouquets, les obtenteurs ont sélectionné des roses capables de tenir très longtemps, environ une vingtaine de jours en vase. Au laboratoire, nous avons essayé de comprendre pourquoi ces roses coupées n’avaient pas de parfum. Les obtenteurs avancent que l’épaisseur des pétales est en cause, car elle empêcherait le parfum d’être relargué. Nous avons testé cette hypothèse, sans succès. Je pense plutôt qu’à force de faire des croisements, on a peut-être fini par perdre des gènes essentiels pour le parfum. C’est sur ces gènes que nous travaillons.
À quoi ressemblera le rosier de demain ?
Cela dépend de l’utilisation. Si c’est pour le planter sur un rond-point par exemple, l’absence d’aiguillon sera une caractéristique essentielle qui sera sélectionnée afin que les jardiniers ne se blessent pas. On peut aussi imaginer des variétés avec une odeur prononcée à destination des fleuristes. Côté jardin, les rosiers couvrants dont les fleurs ne sont pas plus grosses que des pâquerettes à la mode aux États-Unis pourraient arriver en France. Je pense que, globalement, un des traits qui sera sélectionné très largement, quelle que soit l’utilisation du rosier, sera la rusticité, c’est-à-dire la résistance naturelle aux maladies, afin de pouvoir se passer de pesticide.
sciencesgénétique France24 - Monde
Ukraine : un journaliste français tué lors d'un reportage sur un convoi humanitaire
Publié le : 30/05/2022 - 18:52
FRANCE 24
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Frédéric Leclerc-Imhoff, journaliste pour la chaîne BFMTV, a été tué lundi en Ukraine alors qu'il effectuait un reportage dans la région de Louhansk, dans l'est du pays. Son collègue a été légèrement blessé. Paris a immédiatement réclamé "une enquête transparente dans les meilleurs délais pour faire toute la lumière sur les circonstances de ce drame".
Il est le huitième journaliste à avoir perdu la vie en Ukraine depuis le début du conflit. Un journaliste français, travaillant pour la chaîne BFMTV, a été tué lundi 30 mai, et son collègue blessé, alors qu'ils accompagnaient des civils à bord d'un car humanitaire.
"Journaliste, Frédéric Leclerc-Imhoff était en Ukraine pour montrer la réalité de la guerre. À bord d'un bus humanitaire, aux côtés de civils contraints de fuir pour échapper aux bombes russes, il a été mortellement touché", a écrit le président français Emmanuel Macron sur Twitter. "À celles et ceux qui assurent sur les théâtres d'opérations la difficile mission d'informer, je veux redire le soutien inconditionnel de la France", a-t-il ajouté.
Journaliste, Frédéric Leclerc-Imhoff était en Ukraine pour montrer la réalité de la guerre. À bord d’un bus humanitaire, aux côtés de civils contraints de fuir pour échapper aux bombes russes, il a été mortellement touché.
May 30, 2022Paris demande une "enquête transparente"
En visite en Ukraine, la cheffe de la diplomatie française, Catherine Colonna, a affirmé dans un tweet que le reporter avait été "tué par un bombardement russe sur une opération humanitaire alors qu'il exerçait son devoir d'informer", condamnant un "double crime qui vise un convoi humanitaire et un journaliste".
La ministre a "exigé (...) une enquête transparente dans les meilleurs délais pour faire toute la lumière sur les circonstances de ce drame".
"Informer ne devrait coûter aucune vie", a pour sa part twitté la Première ministre, Élisabeth Borne.
BFMTV a confirmé le décès de son journaliste reporter d'images (JRI), âgé de 32 ans, sur son antenne. Il a été touché par un "éclat d'obus alors qu'il suivait une opération humanitaire", a précisé la chaîne. Il s'agissait de la deuxième mission en Ukraine du reporter, qui travaillait depuis six ans pour BFMTV.
Le journaliste Maxime Brandstaetter, qui accompagnait le JRI sur ce reportage, a été "légèrement blessé", a précisé la chaîne.
BFMTV a l’immense douleur d’annoncer la disparition de Frédéric Leclerc-Imhoff, journaliste reporter d’images, en Ukraine pic.twitter.com/lnz23rAkUH
May 30, 2022Depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, au moins huit journalistes sont morts sur le terrain dans l'exercice de leur profession, selon un décompte de Reporters sans frontières (RSF).
"Frédéric n'était pas une tête brûlée"
"Nous condamnons fermement cet assassinat. La liste des crimes russes contre les professionnels des médias en Ukraine ne cesse de s'allonger", a déploré sur Twitter Oleg Nikolenko, porte-parole du ministère ukrainien des Affaires étrangères. Selon ce responsable, "l'armée russe a bombardé un véhicule qui devait évacuer des civils de la zone de guerre, près de Severodonetsk".
Le gouverneur de la région de Louhansk avait prévenu dans l'après-midi sur le réseau Telegram que l'opération, qui visait l'évacuation de dix personnes, avait été annulée en conséquence.
"Le camion blindé n'a pas été touché directement mais des éclats ont traversé le pare-brise blindé. Un éclat a touché Frédéric", a raconté Patrick Sauce, grand reporter de la chaîne d'info. "Maxime était situé à l'arrière, il a été blessé à la jambe. Oksana Leuta, la fixeuse-traductrice ukrainienne va bien", a ajouté le journaliste.
"Frédéric n'était pas une tête brûlée. Il pesait chaque minute de sa mission", a déclaré, visiblement ému, Marc-Olivier Fogiel, directeur général de BFMTV, sur le plateau de la chaîne.
Les trois membres de l'équipe "ont échangé comme tous les matins (pour évaluer les risques, NDLR) : Oksana et Frédéric ont estimé que la mission était suffisamment sécurisée pour pouvoir y aller. Maxime, lui, avait plus de questions, comme il aurait pu en avoir la veille ou le lendemain. Mais (...) c'est aussi ça, une équipe de reportage, c'est des gens très soudés, ils ont décidé d'y aller", a exposé le patron de BFMTV.
"La première réaction (de sa mère, au téléphone, NDLR) a été de demander comment allaient Maxime et la fixeuse. Elle savait quel était le métier de son fils (...), avec une forme de fierté", a-t-il conclu.
L'Institut de journalisme Bordeaux Aquitaine, dont Frédéric Leclerc-Imhoff avait été diplômé en 2014, a déclaré à l'AFP garder "le souvenir d'un étudiant aussi attachant que passionné, rigoureux et sensible".
Avec AFP
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LE FIL DU 30 MAI
En Ukraine, Catherine Colonna dénonce un "double crime" après la mort d'un journaliste français
France24 - Monde
Au Canada, Justin Trudeau veut faire interdire la possession d'armes de poing
Publié le : 31/05/2022 - 08:26
FRANCE 24
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Après la tuerie d'Uvalde aux États-Unis voisins, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a annoncé lundi un projet visant à geler la possession d'armes de poing. Le Canada avait déjà interdit 1 500 modèles d'armes à feu de type militaire après une tuerie en avril 2020, la pire de l'histoire du pays qui avait fait 23 morts en Nouvelle-Écosse.
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a annoncé, lundi 30 mai, un projet de "gel national de la possession d'armes de poing", après les récentes tueries aux États-Unis voisins. Ce projet doit être soumis au Parlement, où le Parti libéral de Justin Trudeau est minoritaire.
"Nous introduisons une législation pour appliquer un gel national sur la possession d'armes de poing", a déclaré le Premier ministre lors d'une conférence de presse, qu'il a donnée en compagnie de plusieurs dizaines de proches de victimes de violences armées. "Cela signifie qu'il ne sera plus possible d'acheter, vendre, transférer ou importer des armes de poing où que ce soit au Canada", a-t-il ajouté.
Le Canada avait déjà interdit 1 500 modèles d'armes à feu de type militaire après une tuerie en avril 2020, la pire de l'histoire du pays, qui avait fait 23 morts en Nouvelle-Écosse.
Rappel : plus tôt aujourd’hui, on a déposé un projet de loi qui, une fois adopté par le Parlement, permettra de renforcer davantage les lois canadiennes sur le contrôle des armes à feu. Pour en savoir plus, regardez cette vidéo et cliquez sur ce lien : https://t.co/39eBGsBYeh pic.twitter.com/MzZ2SVFKVc
May 31, 2022Armes importées illégalement des États-Unis
Selon des statistiques officielles, les armes à feu ne sont impliquées que dans 3 % des crimes violents au Canada. Mais le ministre de la Sécurité publique Marco Mendicino estime qu'environ un million d'armes de poing circulent dans le pays, dont beaucoup sont importées illégalement des États-Unis.
"La violence armée est un problème complexe", a déclaré Justin Trudeau. "Mais au bout du compte, le calcul est en réalité fort simple : moins il y aura d'armes à feu dans nos communautés, et plus chacun sera en sécurité", a-t-il ajouté.
Cette annonce intervient après le massacre de l'école d'Uvalde, au Texas, dans lequel ont péri 19 enfants âgés de 9 à 11 ans ainsi que deux enseignantes sous les balles d'un adolescent ayant légalement acheté un fusil d'assaut.
La proposition de Justin Trudeau a été critiquée par l'opposition conservatrice.
"Le vrai problème dans ce pays, ce ne sont pas les propriétaires d'armes à feu respectueux de la loi, qui sont strictement encadrés et strictement contrôlés", a déclaré John Brassard, leader de l'opposition à la Chambre des communes, à Radio-Canada. "Le vrai problème dans ce pays, ce sont les gangs et les criminels qui importent des armes à feu, principalement des États-Unis, et qui utilisent des armes illégales dans nos rues".
"L'annonce d'aujourd'hui ne se concentre pas sur la cause fondamentale de la violence armée dans nos villes : les armes à feu illégales introduites clandestinement au Canada par des gangs criminels", a tweeté pour sa part la députée conservatrice Raquel Dancho.
Today’s announcement fails to focus on the root cause of gun violence in our cities: illegal guns smuggled into Canada by criminal gangs. The PM has had 7 years to fix this serious issue yet he continues to chase headlines and bury his head in the sand. #cdnpoli https://t.co/DzHDzKYYIt
May 30, 2022Le projet de loi canadien prévoit aussi d'empêcher quiconque est impliqué dans des violences domestiques d'obtenir un permis de port d'arme, et de durcir les peines pour le trafic d'armes. Les chargeurs de fusils pouvant contenir plus de cinq balles seront également interdits.
La Coalition pour le contrôles des armes, fondée après le meurtre de 14 femmes dans une université de Montréal en 1989, a applaudi le projet. "La proposition de suppression progressive de possession privée d'armes de poing est une avancée majeure, et montre que le gouvernement a écouté la voix des victimes", a déclaré la présidente de l'organisation, Wendy Cukier, dans un communiqué.
Avec AFP
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Après la tuerie au Texas, Trump appelle à "armer les citoyens" pour combattre le "mal"
MARKETING AGRESSIF
Tuerie d’Uvalde : Daniel Defense, le fabricant prêt à tout pour vendre ses fusils d'assaut
Tuerie au Texas : Joe Biden à Uvalde à la rencontre des familles des victimes
Le Figaro
Vêtements, meubles, électronique: comment l’inflation contamine l’ensemble de l’économie
Marie BartnikCécile CrouzelDÉCRYPTAGE - Après le carburant et l’alimentaire, la plupart des secteurs sont touchés par la flambée des prix. L’essentiel de la hausse est à venir.
Tel un virus incontrôlable, la hausse des prix se diffuse à tous les postes de dépense des Français. Les prix du carburant ont grimpé en flèche, pénalisant les automobilistes. Ceux des courses alimentaires ont entamé en mars une ascension qui n’est pas près de s’achever. Dans les grandes surfaces, les clients paient en moyenne leur panier 3,8 % plus cher qu’il y a un an. Les distributeurs prévoient que cette inflation atteigne 7 % à 10 % d’ici à la fin de l’année.
Ces dépenses contraintes sont loin d’être les seules à progresser et à grever le budget des Français. Les vêtements et les chaussures coûtent déjà 4,3 % plus chers qu’en 2021, selon l’Insee. Dans l’ensemble, les prix des produits manufacturés ont augmenté de 3,2 %. Cette moyenne cache de fortes disparités selon les secteurs. Ikea a annoncé en janvier son intention de relever ses prix de 9 % dans le monde en 2022. C’était avant la guerre en Ukraine. Un acteur du bricolage reconnaît avoir déjà augmenté ses prix de 6 % à 7 %. Ceux des jouets ont bondi de 6 % à 8 % depuis janvier.
À lire aussi Inflation: pourquoi les Français ne sont pas tous égaux face à la flambée des prix
Les mêmes causes produisent les mêmes effets dans tous les secteurs. Le dynamisme de la reprise post-Covid a entraîné une envolée des cours des matières premières. Puis la guerre en Ukraine a amplifié le phénomène. «L’acier, le bois, le plastique, les composants d’emballage, l’énergie et le transport ont flambé, constate Jean-Luc Guéry, le président d’Inoha, l’association des industriels du secteur du bricolage. Aucun produit n’est épargné. En moyenne, nous avons déjà renégocié quatre fois nos tarifs avec nos clients distributeurs.» Dans le textile, les enseignes font face à la même équation impossible. Le cours du coton a grimpé de 71 % en un an. Cette hausse s’ajoute à celle du transport et du coût de la main-d’œuvre, notamment asiatique.
Pourtant, l’inflation déjà perceptible en magasin n’est qu’un aperçu de celle à venir. Dans l’ameublement, la décoration, le textile, le bricolage et le jouet, les produits se commandent six mois à l’avance. «En septembre, quand l’inflation a commencé à monter, les distributeurs non alimentaires proposaient des produits achetés en janvier 2021, et certains disposaient de stocks liés au Covid. Ils n’étaient pas très inquiets, constate Emilie Dubuc, vice-présidente chez AlixPartners. Ils ont constaté une augmentation substantielle des tarifs de leurs fournisseurs en fin d’année 2021. Elle se fait sentir aujourd’hui dans les rayons. Et ces demandes de hausse s’intensifient.»
Dans l’ameublement, l’augmentation des prix devrait frôler les 10 % en 2022, selon l’Institut de prospective et d’études de l’ameublement. Les observateurs prévoient jusqu’à 15 % d’inflation dans le textile, 10 % à 12 % dans le jouet. «Avant la guerre en Ukraine, nous pensions que l’essentiel de l’inflation était passé, malheureusement ce n’est pas le cas», déplore Christophe Mistou, PDG de Mr.Bricolage.
Dans les magasins, le sujet est brûlant. Comment augmenter les prix dans de telles proportions sans faire fuir les clients? «Les distributeurs savent qu’avant d’acheter des vêtements ou de la décoration, il faut payer le loyer, l’alimentation et l’énergie, qui sont des dépenses contraintes», souligne Emmanuel Le Roch, délégué général de Procos, une fédération de distributeurs. En mal de sorties après deux ans de pandémie, les Français acceptent de payer plus cher leurs repas au restaurant et leurs séjours à l’hôtel. C’est beaucoup moins évident pour des dépenses comme la décoration ou le jouet. Le textile est le plus menacé, car depuis quinze ans, les ménages ont pris l’habitude de rogner sur ce budget (les ventes du secteur reculent en valeur depuis 2008). Conscients de ce contexte, «les distributeurs font tout pour minimiser la hausse des prix, et prennent sur leurs marges», souligne Emmanuel Le Roch.
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Afin que leur rentabilité ne souffre tout de même pas trop, ils essayent de contenir la hausse de leurs coûts. S’inspirant des pratiques de la grande distribution alimentaire, Ikea a concentré ses commandes sur certaines références afin d’en accroître les volumes, et obtenir des prix plus bas. «Pour certains produits, nous ne proposons en ce moment que deux couleurs au lieu de cinq», explique Walter Kadnar, le PDG d’Ikea en France. Dans le textile, «nous travaillons plus que jamais sur la conception, sans compromis sur la qualité, explique Isabelle Guichot, PDG de SMCP (Sandro, Maje, Claudie Pierlot et de Fursac). Nous choisissons avec le plus grand soin les matières, travaillons pour que la construction du vêtement soit plus simple, ce qui réduit le temps de façonnage tout en optimisant l’emploi de matière.»
Depuis un an, les enseignes ont appris à optimiser le remplissage d’un conteneur. Les chaises ne s’achètent plus qu’empilables. À plus long terme, les distributeurs tentent de s’approvisionner plus près, afin de minimiser les coûts et les incertitudes liés au transport maritime depuis l’Asie. «C’est un travail de longue haleine qui n’a pas d’effet immédiat, souligne Emilie Dubuc, d’AlixPartners. Mais l’inflation accélère les réflexions.» Dans le textile, le Maghreb, la Turquie et l’Europe du Sud gagnent des parts de marché. «Et les marques travaillent encore plus pour produire au plus juste, pour proposer le bon article au bon moment et au bon endroit. Il s’agit de limiter les stocks, et les promotions», précise Samah Habib, responsable du secteur mode chez Accenture
Fnac Darty, enfin, a entamé un travail de rationalisation de ses gammes. «Afin d’être bien approvisionnés durant les deux années de pandémie, nous avons fait rentrer beaucoup de nouvelles références pour remédier aux pénuries, explique Julien Peyrafitte, directeur commercial de Fnac Darty. Mais actuellement, nous menons un travail de rationalisation de nos gammes. Inflation ou pas, nous devions le faire. Il va nous permettre de retrouver de plus gros volumes de commandes pour les références les plus vendues.»
Une fois que les jeux sont faits, reste aux distributeurs la possibilité de jouer sur les étiquettes. Objectif: répartir l’inflation de la façon la moins douloureuse possible. «Les marques essayent de limiter au maximum la hausse sur leurs produits les plus emblématiques, dont le consommateur connaît le prix et de respecter les seuils psychologiques. Elles se donnent plus de latitude pour relever les prix d’articles achetés moins souvent, comme les manteaux, ou d’articles très fantaisie, relevant de l’achat d’impulsion», explique Céline Choain, associée de Kea Partners. L’enseigne destinée aux adolescentes Don’t Call Me Jennyfer préserve ses produits de référence, «comme la doudoune light», rapporte Sébastien Bismuth, son président. Etam a maintenu ses étiquettes sur sa gamme «premiers prix».
Même raisonnement dans le meuble. «Tous les acteurs essaient de maintenir stables leurs prix sur les produits de base, explique Christophe Gazel, directeur général de l’Ipea. Si vous dépassez 300 euros pour un canapé-banquette d’entrée de gamme, les clients vont se rendre compte que ça bouge. En revanche, les distributeurs augmentent plus franchement le prix des produits sur mesure, ou des collections capsules.»
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Tous les secteurs ne sont pas égaux face à ce challenge inédit. Si les Français mangent trois fois par jour, ils n’achètent une cuisine que tous les vingt ans. Certains prix sont plus ancrés que d’autres dans l’esprit des clients. «Dans la téléphonie, ils achètent des produits de plus en plus performants, équipés de la 5G, explique Julien Peyrafitte. Leur prix n’est pas directement comparable avec le précédent téléphone acheté.» Ce que scrutent désormais les distributeurs, c’est moins l’augmentation absolue des étiquettes que leur compétitivité relative. Il ne faut pas que les prix dans leurs magasins s’envolent plus que ceux des concurrents, dans un monde où les clients comparent de plus en plus. «Mon équipe analyse chaque jour les volumes que nous vendons et la réaction de la concurrence, explique le PDG d’Ikea France. Pour l’instant, je suis confiant.»
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Une soixantaine d'entreprises participeront à ce test, qui doit concerner quelque 3000 employés.
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CHRONIQUE - Dans son ouvrage, Albert Bourla - qui était aux commandes depuis quinze mois à l’arrivée de la pandémie - nous plonge dans les coulisses de la mise au point du vaccin anti-Covid.
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Pourquoi sommes-nous attirés par les personnes minces ?
Thomas LestavelPSYCHOLOGIE - Si l'attirance pour une autre personne s'explique biologiquement par les phéromones, la perception d'un corps bien portant est socialement construite.
L'été approche, et avec lui, les traditionnels régimes printaniers. Réduire son tour de taille reste une préoccupation largement partagée dans la population : d'après un sondage réalisé par l'institut marketing YouGov en juillet 2019, 62% des Français déclarent avoir « un peu » ou « beaucoup » de kilos à perdre. Près d'un sur trois a déjà hésité à se mettre en maillot de bain à cause de son poids.
La préférence accordée à la minceur trouve sa meilleure illustration pendant la période estivale, mais elle perdure toute l'année. Cette inclination a fait l'objet d'une étude menée en 2015 par l'université d'Aberdeen en Écosse, qui a interrogé 1300 personnes dans dix pays aussi divers que l'Iran, la France, la Chine ou le Nigeria. Il en ressort que les femmes jugées les plus attirantes avaient un indice de masse corporelle (IMC) de 19. Or un IMC est jugé sain ou normal lorsqu'il se situe entre 18,5 et 25. En dessous de 18,5, l'individu est considéré comme trop maigre. D'après l'équipe de chercheurs écossais, s'il existe un tel consensus international en faveur de la minceur, c'est que celle-ci est assimilée plus ou moins consciemment à la jeunesse, à une bonne santé et à une fertilité abondante. A contrario, une personne obèse risque de développer du diabète ou des maladies cardiovasculaires.
Pression sur les Françaises
Une autre étude sur le sujet, publiée en 2013 par l'Institut national d'études démographiques (Ined), comparait les normes corporelles de 13 pays dans quatre continents. La France se distingue à deux niveaux. C'est à la fois le pays où l'écart de corpulence entre hommes et femmes est le plus élevé (IMC moyens respectifs de 26 contre 23,5), mais aussi celui où la plus forte proportion de femmes veut perdre du poids, juste derrière la Corée du Sud. « La minceur constitue un idéal de réussite sociale car elle est associée à l'image d'une femme active, décrypte Caroline Demily, psychiatre au centre hospitalier Le Vinatier, à côté de Lyon. Or beaucoup de Françaises travaillent. Ajoutons que la tradition d'excellence tricolore dans les secteurs de la mode et de la beauté a infligé des diktats très forts en termes de corpulence ».
Que dit la science à ce sujet ? L'attirance pour une autre personne s'explique biologiquement par les phéromones, par des hormones comme l'ocytocine, par des neurotransmetteurs tels que la dopamine, mais aussi par des prédispositions génétiques. « La compatibilité génétique semble même prédominer sur les autres facteurs, précise le Dr Demily. Nous sommes 'programmés' pour faire perdurer l'espèce. C'est pourquoi nous sommes attirés par des personnes en bonne santé, susceptibles d'enfanter ». Un portrait-robot caractérisé notamment par la minceur de l'individu.
« Désormais, l'élite recherche la minceur »
Mais cela n'a pas toujours été le cas. La perception d'un corps bien portant a en effet évolué dans l'histoire. « Il y a deux siècles, les gens aisés étaient corpulents, et la minceur n'était pas un signe d'opulence, mais de pauvreté, rappelle l'anthropologue Gilles Boetsch, chercheur au CNRS. Puis, lors de la révolution industrielle, la population a grossi. Désormais, l'élite recherche la minceur. Il suffit de regarder les patrons du CAC40, quasiment aucun n'est gros ». Aujourd'hui, l'obésité est, souvent à tort, associée à une forme de laisser-aller. D'après un sondage réalisé en février pour la plateforme de prévention de l'obésité Fedmind, deux Français sur trois pensent que le surpoids est avant tout un problème de volonté.
La volonté de maigrir pour se conformer au modèle sociétal peut en retour s'avérer douloureuse, voire pathologique. Cette quête est aggravée par l'influence des réseaux sociaux. « Très tôt, les jeunes filles sont bombardées de photos transformées sur Snapchat ou TikTok, qui leur renvoient un idéal de beauté inaccessible », pointe Caroline Demily. Or il existe un écart criant entre la réalité et les modèles de corps présentés comme désirables. D'après la Ligue contre l'obésité, 47% des Français sont en surpoids, et l'obésité continue de progresser. « L'idéal de minceur fonctionne surtout dans l'imaginaire, il relève largement du fantasme », résume Gilles Boetsch. Une tentative éperdue de se conformer au modèle dominant peut engendrer des troubles de la perception de soi, des dérèglements alimentaires ou de l'anorexie. La chirurgie esthétique connaît un énorme succès chez les moins de 35 ans, au point que certaines patientes demandent au médecin de ressembler à leur filtre Instagram…
Nouvelle tendance ?
Dans la lignée du mouvement MeToo, on voit toutefois émerger une conception moins restrictive de la beauté. « Des marques de mode font défiler des femmes en taille 40 ou 42. C'est une évolution positive », estime Caroline Demily. Des mannequins plus proches de Madame Tout-le-Monde, qui s'habille, en France, le plus souvent avec ces tailles-là.
Enfin, alors qu'historiquement, les contraintes physiques ont davantage pesé sur les femmes que sur les hommes, ces derniers se préoccupent davantage de leur physique. « Les grandes maisons nous montrent des modèles masculins plus minces qu'il y a quelques années. Il y a une forme de rattrapage entre les deux genres », poursuit la psychiatre. En témoigne aussi la tendance des vêtements unisexes, conçus pour être confortables pour tous quel que soit son genre. De quoi alléger, peut-être, la pression à la minceur qui pèse sur les femmes...
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Le Figaro
«Je ne l’ai pas insulté mais je lui ai dit de sortir de ma vie»: Emilie de «Mariés au premier regard» se confie sur son divorce houleux avec Frédérick
- Par
Damien Mercereau
- Mis à jour
le 31/05/2022 à 08:09
- Publié
le 30/05/2022 à 23:15
ENTRETIEN - Malgré une compatibilité de 84% estimée par les experts du programme de romance de M6, la relation entre la négociatrice en immobilier parisienne de 36 ans et le Varois de 40 ans s’est arrêtée quelques jours après leur rencontre à Gibraltar.
Comme Caroline et Axel avant eux dans le cadre de la saison 6 de «Mariés au premier regard», Émilie et Frédérick ont pris la décision de divorcer. Malgré une rencontre prometteuse et un mariage sans fausse note à Gibraltar, l’entente du couple s’est fissurée durant le voyage de noces à Prague, en République tchèque. De retour en France, l’éloignement n’a pas facilité le renforcement de leur union et les désaccords se sont multipliés. Jusqu’à devenir irrémédiables.
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LE FIGARO. - Tout se passait bien entre vous et Frédérick jusqu’à cette grosse dispute à la fin de votre voyage de noces. Y avait-il eu des tensions entre vous avant cela?Émilie. - Oui, ce n’était malheureusement pas notre première dispute, nous avions déjà eu un désaccord peu de temps avant. En faisant connaissance avec lui après le banquet du mariage, j’ai réalisé que nous avions des modes de vie très différents. Je suis une maman à plein temps avec un bébé de quelques mois, je suis totalement dévouée à ma fille Lina, tandis que lui a un quotidien de célibataire, qui ne peut malheureusement pas voir sa fille régulièrement, qui aime les soirées avec ses copains. Nous n’avons pas du tout la même vie mais, surtout, nous n’avons pas du tout la même vision de la vie. C’est en donnant mon point de vue là-dessus que nous avons eu notre premier accrochage et un premier doute s’est installé en moi.
La deuxième dispute semble partir d’une simple blague avant le coucher et prend ensuite de grosses proportions…C’est vrai. Je suis quelqu’un de gentil et de bienveillant mais quand quelqu’un me met mal à l’aise dès le départ, je vais avoir tendance à être en alerte et à prendre peur. Donc, même si je n’ai pas envie d’en arriver-là, je vais montrer que je ne me laisse pas marcher sur les pieds. À notre retour en France, j’étais optimiste, j’ai voulu me battre pour que notre couple fonctionne. J’étais très attachée à Frédérick, j’ai écouté et compris ses explications avant de quitter Prague, j’ai vu qu’il était sincère.
Comment avez-vous vécu votre éloignement, Frédérick vivant à Hyères et vous à Paris?Très bien dans la mesure où j’avais des journées très remplies par mon travail avec beaucoup de déplacements professionnels. Lui avait davantage de mal parce qu’il attendait de moi que je lui donne davantage de nouvelles chaque jour. J’étais très prise par mon travail et dans ma vie de ma maman donc ce n’était pas toujours évident. Il y a une forme de peur qui s’est installée de son côté, il a eu le sentiment de ne pas être considéré et de ne pas vraiment occuper une place dans ma vie.
Émilie, sa fille Lina et Frédérick dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »Émilie dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »Émilie dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »Émilie dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »Émilie dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »« Frédérick cherchait des prétextes pour mettre un terme à notre relation, il ne voulait plus de notre histoire »
Émilie de la saison 6 de « Mariés au premier regard »
Sa venue chez vous pendant quelques jours lui a-t-elle redonné confiance?Je l’espérais mais cela n’a pas été le cas. J’ai ressenti qu’il avait peur de la vie avec un bébé. Chez moi, nous étions dans le concret de mon quotidien. Le fait de voir que Lina était petite, qu’elle me réveillait plusieurs fois chaque nuit et que j’étais fatiguée lui ont fait peur. Et j’ai compris que cela risquait de ne pas aller entre nous. Dans ses mots, il disait qu’il avait envie de s’impliquer comme un papa mais, dans ses actes, ce n’était pas du tout le cas. Quand je me rendais auprès de Lina parce qu’elle pleurait, parce qu’elle faisait ses dents, il s’agaçait. Il trouvait que j’étais trop protectrice avec ma fille. Je pense qu’il n’avait pas mesuré l’investissement que cela représente.
Espériez-vous que votre rendez-vous de couple avec Estelle Dossin résolve vos différends?Oui, elle a vraiment su mettre les mots sur nos problèmes et nos attentes mais, malheureusement, la suite n’a pas été constructive. Nous sortions d’une grosse dispute, j’avais fait l’effort de venir pour tenter de trouver une solution mais il est resté campé sur ses positions. J’ai laissé passer du temps mais il n’y a pas eu d’amélioration. Frédérick cherchait des prétextes pour mettre un terme à notre relation, il ne voulait plus de notre histoire. Il faisait tout pour que je m’énerve en me faisant des réflexions en permanence.
Frédérick vous a reproché d’avoir été trop loin, verbalement…Dès que vous lui tenez tête, il estime que vous allez trop loin. Il n’avait pas l’habitude d’être avec quelqu’un qui a autant de répondant et de tempérament que moi. Cette dernière dispute est partie de rien, je venais d’apprendre que ma mère était très malade, elle a perdu 15 kilos depuis le tournage, je devais aussi me faire opérer de mon côté et j’allais perdre mon emploi. J’avais simplement besoin d’un peu de répit à ce moment-là mais il n’a pas voulu l’entendre. Pour un simple SMS auquel je n’ai pas répondu, cela a pris des proportions et j’ai exprimé mon ras-le-bol. J’en avais marre de son comportement, je suis allée loin dans mes paroles parce que je n’en pouvais plus. J’attendais une relation mature et quelqu’un qui me soutienne. Pas un homme qui m’enfonce un peu plus la tête sous l’eau quand je suis déjà en train de me noyer. Je ne l’ai pas insulté mais je lui ai dit de sortir de ma vie.
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« Nous n’avons plus le moindre contact, nous sommes en très mauvais termes »
Émilie de la saison 6 de « Mariés au premier regard »
Lors d’un ultime rendez-vous à Hyères, vous prenez la décision ensemble de divorcer…Quand je vois le comportement excessif qu’il a, encore aujourd’hui, avec moi, je me dis que c’est une très bonne chose qu’il ne soit plus dans ma vie. Je ne me remettrai jamais avec lui, il est tout le contraire de ce que je recherche. Notre divorce est acté administrativement. Nous n’avons plus le moindre contact, nous sommes en très mauvais termes. J’avais fait la démarche de revenir vers lui mais il était encore dans le contrôle, la paranoïa et la malveillance.
Comment vous sentez-vous aujourd’hui?Je me sens beaucoup plus épanouie en tant que maman et en tant que femme. J’ai réussi à évoluer et à avoir beaucoup de réponses à mes questionnements personnels. Je sors d’une période de Covid long qui n’était pas du tout évidente mais je suis pleine d’optimisme et de projets. J’avance avec ma fille qui a 16 mois désormais. J’ai trouvé mon bonheur avec Lina et je ne suis plus du tout dans la recherche d’un conjoint. Je garde l’envie d’une vie de couple et d’avoir un autre enfant. Mais je me laisse le temps de guérir mes blessures intérieures.
Vous avez près de 100.000 abonnés sur Instagram, vous travaillez avec l’agence We-Events, comment envisagez-vous l’après «Mariés au premier regard»?Cette expérience m’a permis d’échanger avec une communauté qui me fait du bien au quotidien. J’ai plein de projets, j’ai envie de m’investir pour des causes qui me tiennent à cœur comme les femmes seules, les enfants abandonnés… J’ai reçu plusieurs propositions pour participer à des émissions de télévision. La téléréalité pure et dure ne m’intéresse pas mais, en revanche, un programme où je pourrai raconter mon quotidien de maman, pourquoi pas. J’ai envie de montrer que cette vie de maman célibataire est certes difficile parfois, mais elle est surtout faite de purs moments de bonheur.
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Jean-Pierre Luminet : « Les arts et les sciences naissent des mêmes instincts et intuitions »
EntretienPassionné de sciences, de littérature et de musique, l’astrophysicien publie un nouveau recueil de neuf histoires méconnues de grands et singuliers astronomes. Entretien
Anna MussoJean-Pierre Luminet, astrophysicien spécialiste des trous noirs et de la cosmologie, directeur de recherche émérite au CNRS, est aussi un écrivain, un poète et un musicien. Talentueux passeur de savoirs, le chercheur est déjà l’auteur de sept romans « historico-astronomiques ». Dans son dernier ouvrage (1), il offre neuf nouvelles inspirées d’histoires méconnues d’astronomes européens ayant vécu entre le XV e siècle et la fin du XIX e. Entretien avec un passionné de sciences et de beaux-arts, qui dépasse le clivage éducatif introduit dès le lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ».
Dès la présentation de votre livre, vous annoncez vouloir à nouveau « réduire à néant » le cliché du savant qui serait toujours « dans la lune ». Pourquoi ce combat contre une telle image d’Épinal doit-il être toujours recommencé ?
Il faut toujours lutter contre les clichés, les idées toutes faites et surtout la pensée binaire, particulièrement en cette période de l’évolution de la société occidentale et de sa culture déclinante plus que jamais soumise à l’empire américain. Au-delà de cet aspect géopolitique et militant, je me suis toujours intéressé à l’histoire des hommes et des femmes qui ont apporté leur pierre à l’édifice des connaissances scientifiques, et dont le public ignore généralement tout. Pour ce qui est du cliché du savant distrait toujours dans la lune, l’expression « la tête dans les étoiles » souvent utilisée par les médias m’a toujours un peu agacé, car elle suggère que les savants n’ont pas les pieds sur terre, ce qui est une absurdité. Ces neuf histoires l’illustrent en mettant en scène des astronomes dont les vies, les parcours et les actes montrent toute la variété de la psyché humaine, allant de la générosité et du désintéressement à l’anticonformisme, l’extravagance, l’ambition ou la jalousie.
Théorie des cordes, matière noire, univers multiples, gravité quantique à boucles... Les explications de Jean-Pierre Luminet
Comment avez-vous choisi ces personnages originaux et peu connus ?
Au fil des années, à travers mes lectures et mes recherches sur l’histoire des sciences, je prends note des anecdotes les plus étonnantes et des aventures hors du commun qu’ont vécues certains savants du passé. Ma série de sept romans « historico-astronomiques » se concentrait sur des personnages phares comme Ptolémée, Copernic, Tycho Brahe, Kepler, Galilée, Newton… Les personnages que j’ai choisis dans ce recueil de nouvelles ne sont pas aussi célèbres, mais leurs aventures auraient pu faire l’objet de romans à part entière.
Vous rapportez des épisodes de leur vie quotidienne, des éléments scientifiques et des anecdotes. Ces récits sont-ils tous authentiques ou romancés ?
Tous reposent sur une sérieuse documentation historique. Il peut certes y avoir quelques incertitudes – l’assassinat au cœur du Vatican de Regiomontanus au XV e siècle est probable, mais n’a jamais pu être prouvé. De même que l’histoire de la reliure de livre en peau humaine a peut-être été enjolivée par Camille Flammarion. Mais le reste est parfaitement authentique, y compris les délires de Sylvain Bailly sur l’Atlantide et sa dernière phrase prononcée sur l’échafaud. La part romanesque tient dans certains dialogues que j’ai imaginés, mais de manière plausible en fonction des situations et du caractère des protagonistes.
J’ai toujours tenté de dépasser le clivage éducatif introduit dès les bancs du lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ».
S’il n’y avait qu’une histoire à nous présenter, laquelle sélectionneriez-vous ?
Dans « La robe de Madame Hevelius », il y a trois personnages particulièrement attachants. Le Polonais Johannes Hevelius, astronome amateur puisque brasseur de profession, mais doué d’une vue si exceptionnelle qu’il dédaigne l’usage du télescope pour établir son catalogue d’étoiles. Elisabeth Hevelius, sa très jeune épouse, qui l’assiste dans ses observations tout en s’occupant des affaires de la brasserie, et qui, à la fin de sa vie, rédigera ses travaux en améliorant son style latin. Et le jeune Edmund Halley, qui deviendra plus tard célèbre pour sa prédiction du retour de la fameuse comète : envoyé par la Royal Society pour « piéger » Hevelius, il admet de bonne grâce la valeur du travail de ce dernier et décide de remercier le couple en faisant confectionner pour Elisabeth une robe d’apparat à la dernière mode londonienne !
En plus d’être astrophysicien et écrivain, vous êtes pianiste et mélomane. Quels liens unissent la musique et le Cosmos depuis l’Antiquité ?
La « Musique des Sphères » est une théorie d’origine pythagoricienne, fondée sur l’idée que l’Univers est régi par des rapports numériques harmonieux. Les orbites des « planètes » (incluant à l’époque la Lune et le Soleil) et de la sphère des étoiles fixes étaient censées reproduire les notes de la gamme naturelle, et leurs séparations mutuelles correspondre à des intervalles musicaux. L’astrophysique moderne a rendu caduque l’« harmonie céleste » rêvée par les Anciens, mais, à l’heure de la relativité, de la radioastronomie et de la conquête spatiale, le concept n’en garde pas moins un fort pouvoir d’évocation. Le bruit et la fureur cosmiques révélés par les télescopes contiennent une dynamique temporelle qui interpelle tout autant le compositeur que l’astrophysicien.
Dans votre récente autobiographie musicale (2), vous exprimez votre passion pour Franz Liszt. Racontez-nous cette « rencontre ».
Le point de départ a été ma première écoute, sur un vieux 78-tours en celluloïd rigide, de la « 2 e Rhapsodie hongroise » de Liszt. J’avais 11 ans. Je me rendrai compte plus tard que ce n’est sans doute pas le plus grand chef-d’œuvre du compositeur, mais c’était une introduction idéale à la partie de sa musique la plus connue, placée sous le signe du folklore hongrois et de la haute virtuosité. Outre son œuvre musicale immense, j’ai admiré la prodigieuse générosité du personnage. Exemple quasiment unique dans l’histoire de l’art, cet artiste a consacré une bonne moitié de sa vie à promouvoir la musique des autres : Berlioz, Wagner, Saint-Saëns, Borodine…
La création artistique et la recherche scientifique sont, in fine, inexorablement liées…
Physicien théoricien formé aux mathématiques et féru de géométrie, mais aussi et surtout amateur des beaux-arts, j’ai toujours tenté de dépasser le clivage éducatif introduit dès les bancs du lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ». Passionné par les diverses formes d’expression artistique, j’ai moi-même pratiqué ces multiples formes de l’imagination créatrice que sont la littérature, la musique et les arts plastiques. Mon programme vise à recréer un « humanisme de la connaissance » – non pas que les arts et les sciences soient confondus, car ils fonctionnent de manière très différente, mais ils naissent des mêmes instincts et intuitions. Je ne crois pas que l’on ait au départ une « âme d’artiste » ou une « âme de scientifique », il y a avant tout une dévorante curiosité pour le monde, et cette curiosité nous pousse à l’explorer à travers différents langages.
(1) « Histoires extraordinaires et insolites d’astronomes », Éditions Buchet-Chastel, 270 pages.(2) « Du piano aux étoiles, une autobiographie musicale », le Passeur Éditeur, 350 pages.
PROFIL
Jean-Pierre Luminet est un astrophysicien, écrivain et musicien français. Il est directeur de recherche au CNRS, membre du Laboratoire d’astrophysique de Marseille et de plusieurs académies et sociétés savantes. Auteur de sept romans, Il est lauréat de nombreux prix, notamment le prix Kalinga et la médaille Einstein de l’Unesco en 2021. Un astéroïde, découvert en 1991, porte son nom en hommage à ses travaux.
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Dans les manuscrits de Champollion
ActuÉgyptologie. À l’occasion du bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes par Jean-François Champollion, la Bibliothèque nationale de France, à Paris, présente une grande exposition retraçant la démarche et les découvertes du père de l’égyptologie.
Anna Musso« Je tiens mon affaire ! » se serait écrié Jean-François Champollion en se précipitant dans le bureau de son frère le 14 septembre 1822. Après des années de recherche, l’autodidacte polyglotte, à peine âgé de 32 ans, vient enfin de percer le mystère des hiéroglyphes grâce à l’étude de la pierre de Rosette.
Découverte lors de l’expédition de Napoléon en Égypte en 1799, cette stèle présente un même décret royal gravé en trois écritures : le grec, le démotique (une écriture modernisée des hiéroglyphes) et les hiéroglyphes. En comparant les trois versions du texte, Champollion commence par déchiffrer les cartouches royaux (qui contiennent le nom d’un roi ou d’une reine) et prouve que ces caractères mystérieux représentent des mots (idéogrammes) qui, pour 24 d’entre eux, ont aussi la valeur d’un son dans la langue égyptienne (signes phonétiques). L’équivalent d’un alphabet… Tout un système d’écriture est ainsi dévoilé.
Épuisé et submergé d’émotions, Champollion s’écroule durant cinq jours. Il faut dire que pour déchiffrer la pierre de Rosette, une course-poursuite s’était engagée entre l’éminent linguiste anglais Thomas Young et le petit Français. Et ce dernier ne s’est pas démonté, au contraire, il a redoublé d’efforts. « Thomas Young n’était pas si loin que cela de déchiffrer les hiéroglyphes. Sauf qu’il lui manquait la connaissance du copte, une forme tardive de l’égyptien antique, que Champollion possède, lui, pour bien comprendre la grammaire égyptienne », explique Vanessa Desclaux, cocommissaire de la nouvelle exposition consacrée à Champollion qui vient de s’ouvrir à la Bibliothèque nationale de France (BNF), à Paris (1).
Pour célébrer le bicentenaire de cette découverte, la BNF rend hommage à ce chercheur exceptionnel en présentant des écrits inédits et des pièces rares, dont deux reproductions – un moulage et une gravure – de la pierre de Rosette. Champollion n’a hélas jamais pu la voir « en vrai » puisqu’elle est conservée au British Museum de Londres depuis 1801. Au travers de 88 volumes de manuscrits, notes et dessins de la main de Champollion conservés dans ses collections, la bibliothèque conduit le visiteur dans les pas du savant. On peut y découvrir la fameuse « lettre à M. Dacier », secrétaire perpétuel de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, l’écrit fondateur de la philologie (étude des écrits en langues anciennes) et de l’égyptologie, dans laquelle le jeune érudit présente le fruit de ses recherches et explique sa méthode de déchiffrement au monde scientifique. Ce qui lui vaudra d’être nommé par le roi Charles X, en 1826, conservateur du musée égyptien, futur département des antiquités égyptiennes du Louvre. Il enseignera ensuite sa discipline au Collège de France, qui lui crée une chaire, puis entrera à l’Académie.
Depuis plus d’un millénaire, les savants ne comprenaient pas le sens des hiéroglyphes. En trouvant la clé de ce système d’écriture de l’Égypte ancienne, Champollion ouvre la voie à l’égyptologie et redonne ses lettres de noblesse à cette immense civilisation, écrasée à l’époque par la Grèce antique. Il s’oppose alors aux historiens académiques, qui, eux, assuraient que la civilisation grecque était antérieure à la civilisation pharaonique.
Au total, l’exposition présente près de 350 pièces – manuscrits, estampes, photographies, papyrus, sarcophages, sculptures – pour initier le public à la « méthode Champollion » de recherche des écritures perdues. Un travail titanesque qui donne à voir l’engagement de toute une vie du savant, qui mourut à 41 ans, probablement d’épuisement.
Autodidacte, polyglotte, passionné et opiniâtre, Champollion a une personnalité et un parcours hors norme. Né à Figeac, dans le Lot, en 1790, dernier enfant d’une famille nombreuse, il apprend à lire tout seul à l’âge de 5 ans et se passionne pour les langues anciennes. C’est son frère aîné Jacques-Joseph, « son mentor », souligne Vanessa Desclaux, qui s’occupe de son instruction et lui transmet sa passion pour l’Égypte. À 9 ans, il étudie le grec et le latin et à 10 ans, il apprend l’hébreu, l’arabe, le syriaque, le chaldéen. Il s’intéresse aussi à l’araméen, l’amharique, au persan, au sanscrit, entre autres. « Peu de langues orientales échappent à sa curiosité. Il maîtrisait tous les états de la langue égyptienne, à commencer par l’écriture hiératique, qui était employée sur les papyrus », souligne Hélène Virenque, cocommissaire de l’exposition.
À 17 ans, il rejoint la capitale et passe son temps à la Bibliothèque impériale pour étudier et recopier des manuscrits et papyrus. Ses amis le surnomment « l’Égyptien ». Le copte est, pour lui, la clé des hiéroglyphes. « Je parle copte tout seul ! » écrit-il à son frère. Son ultime manuscrit est une grammaire de « l’écriture sacrée égyptienne » qu’il veut être « sa carte de visite à la postérité ». « Je suis tout à l’Égypte, elle est tout pour moi », écrira-t-il, comme un point final, à son frère.
Ce frère aîné qui l’a tant aidé œuvrera pour la carrière posthume de son cadet, jusqu’à sa mort. Et deux siècles après sa découverte, force est de constater que Champollion s’est, en effet, peu trompé.
ÉgyptologiesciencesExpositionsbnf Le Figaro
Hôtel avec vue sur la Tour Eiffel, billets gratuits et cours de yoga : comment Roland-Garros bichonne les joueurs
Gilles FestorLes organisateurs du tournoi se démènent pour offrir aux joueurs un séjour le plus agréable possible hors des courts après deux éditions particulièrement éprouvantes pendant la crise sanitaire.
Si vous étiez de passage à Paris ces derniers jours, vous les avez forcément aperçues au détour d'une rue. Depuis quasiment quinze jours et le début des qualifications une centaine de Mégane E-Tech grises et décorées aux couleurs du tournoi de Roland-Garros, sillonnent toute la journée les artères de capitale, avec, à leur bord les stars de la petite balle jaune. Devant le stade Philippe-Chatrier, on assiste quotidiennement à un ballet incessant de véhicules déposant ou prenant en charge les joueurs et les joueuses pressés de retourner à leur hôtel sous le regard des spectateurs attendant parfois en vain un signe des idoles.
Après deux années crispantes et usantes marquées par la crise du covid-19 et la mise en place d'un dispositif exceptionnel, le tournoi a renforcé sa prise en charge des athlètes dont l'hébergement est entièrement pris à 100% en charge par les organisateurs. 21 hôtels répartis dans toute la capitale sont mis à la disposition par le groupe Accor, sponsor du tournoi, avec, pour chacun d'entre eux, des profils distincts, et tous dans un rayon de cinq kilomètres autour du stade.
21 hôtels et un choix à la carte
Certains sont plus prisés que d'autres, comme ceux qui sont situés dans le centre de Paris, non loin de la Dame de Fer, vers le Trocadéro notamment. «Les chambres donnant vue sur la Tour Eiffel sont évidemment particulièrement demandées», explique Kildine Chevalier, nouvelle manager du service relations joueurs du tournoi. Les hôtels du centre-ville, idéalement placés pour le shopping, sont aussi très convoités, tout comme celui situé plus au vert, à Saint-Cloud, pour ceux qui souhaitent venir à pied au stade. «Au Pullman Montparnasse, nous avons mis à disposition un centre de bien être et de remise en forme gigantesque avec des appareils de pointe et des techniques novatrices qui ont un grand succès auprès des entraîneurs», ajoute Mehdi Hemici, directeur programme de fidélité et ecommerce au sein du groupe hôtelier paré pour répondre à toutes les exigences des stars du circuit. «On connaît certaines demandes particulières de certains joueurs qui sont parfois superstitieux. Certains ne veulent pas de fleurs dans leur chambre, d'autres ont les régimes alimentaires bien spéciaux», poursuit le responsable qui ne donnera pas de noms, confidentialité oblige. Dans la chambre de tous les joueurs, une boîte de macarons attend aussi sur le lit, petite attention réservée cette année par un des sponsors du tournoi.
Le pire et le meilleur des tenues sur les courts de Roland-Garros
Andre Agassi séjournait au George-V sous un faux nom
Tous les joueurs ne sont pas obligés de loger dans les hôtels mis à leur disposition. Dans la capitale, Serena Williams avait l'habitude de séjourner dans son appartement en s'offrant quelques après-midi shopping dans les quartiers huppés. Andre Agassi, au début des années 2000 s'isolait, lui, au George-V en prenant soin d'effectuer la réservation sous un faux nom pour être tranquille. La direction du tournoi alloue 300 euros par nuit (180 pour les qualifications), sur justificatif pour éviter les abus, à ceux qui souhaitent trouver un lit sans passer par la centrale de réservation du tournoi. C'est le cas de pas mal de Français qui connaissent mieux Paris que les étrangers, confirme Kildine Chevalier, aux petits soins pour répondre à n'importe quelle demande. Mais les organisateurs ne cèdent jamais aux caprices des uns et des autres, même pour une demande de chambre grand luxe ou de palace. Les plus exigeants ne sont d'ailleurs pas ceux que l'on croit. Alors qu'il avait déjà gagné le tournoi plusieurs fois, Nadal a résidé par exemple dans des hôtels certes confortables mais pas forcément les plus luxueux de la liste. Quatre ou cinq stars, ex-numéro 1 mondiaux ou vainqueurs du tournoi, bénéficient tout de même d'un petit traitement de faveur avec des véhicules privés mis à leur entière disposition. Quant aux trente premiers joueurs et joueuses du circuit, ils profitent d'une prise en charge personnalisée dès leur arrivée à l'aéroport. Les autres se débrouillent.
Des demandes pour aller voir le PSG jouer
Mais les grands noms du circuit, doivent, comme les autres passer par le service conciergerie pour adresse des demandes particulières. Elles sont nombreuses. «On doit pouvoir répondre à tous types de demandes, trouver une tenue pour sortir, un restaurant ou une place de spectacle ou de concert. On a eu pas mal de demandes pour le match du Paris SG au Parc des Princes par exemple», glisse la responsable. Le Top 10 mondial doit aussi passer par le système de réservation pour placer les bambins dans l'une des deux garderies, prendre rendez-vous chez le coiffeur, l'esthéticienne, la manucure, passer entre les mains des kinés, ou s'inscrire pour des cours de yoga et de méditation. Le tout, gratuitement, évidemment. Les accès au stade sont aussi gracieusement délivrés par l'organisation. Chaque participant au tableau final a le droit à son badge personnel ainsi que trois autres pour son entourage (quatre pour les têtes de série).
Des psychologues à l'écoute
Le bien-être des joueurs constitue la priorité des dirigeants qui veulent à tout prix éviter une nouvelle affaire Naomi Osaka. La Japonaise avait annoncé en 2021 son retrait du tableau féminin afin de «préserver sa santé mentale». Un grand espace de relaxation, la «quiet room» a été mise à disposition des athlètes. Ambiance zen, encens, et style cocooning attendent les sportifs professionnels dans ce large espace destiné à la détente, avant ou après leurs matches, en sirotant s'ils le souhaitent une tasse de thé. Ils peuvent aussi profiter d'une dizaine de lits pour se reposer. «Ils peuvent ainsi s'isoler du bruit, disposer de casque antibruit suivre s'ils le souhaitent des séances de sophrologie et de méditation pour améliorer leur bien-être», poursuit Kildine Chevalier. Et si ce n'est pas suffisant pour recharger les batteries, les athlètes ont la possibilité de joindre des psychologues pour faire part de leurs problèmes avec la garantie de l'anonymat. Car même si la parole s'est libéré ces dernières années, faire part de ses failles dans le monde de la compétition de haut niveau reste considéré par beaucoup comme un aveu de faiblesse.
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L'Humanité
L’enjeu de la recherche publique
ChroniqueSylvestre HuetQuel effort pour la recherche scientifique et technologique ? Le débat précédant le deuxième tour de l’élection présidentielle a très peu abordé cette question cruciale. Dommage, mais révélateur ; aucun des deux protagonistes n’ayant à se glorifier d’une action ou de propositions fortes. Emmanuel Macron a poursuivi une politique rabougrissant notre recherche publique. Et subventionné la recherche privée sans contrôle ni orientation vers les besoins sociaux. Son adversaire ne mérite même pas un commentaire.
Dommage, car il est difficile d’imaginer un futur meilleur à technologies constantes. Le rapport du Groupe 3 du Giec, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, le dit à sa manière. Pour rester crédibles, ses auteurs se sont interdit toute spéculation technologique reposant sur des avancées scientifiques futures. C’est raisonnable. Mais met paradoxalement en lumière la nécessité de les rechercher. Surtout lorsque des pistes s’ouvrent qui diminuent les contraintes sociales et économiques très fortes des scénarios permettant d’éviter le dérapage climatique.
Ainsi, une étude récente (1) a fait un premier pas vers l’objectif de rendre les céréales de grande culture aptes à utiliser l’azote de l’air, grâce à une symbiose avec une bactérie. Le phénomène qui rend si utiles les légumineuses (pois, fèves, luzerne…). L’avancée, réalisée avec une orge et une bactérie dont les génomes ont été modifiés, est une démonstration de laboratoire encore loin d’un usage agricole. L’impact d’un succès final serait toutefois formidable, réduisant drastiquement l’apport d’azote aux céréales cultivées par des engrais dont la production et l’usage sont nocifs pour le climat et l’environnement. Et facilitant l’objectif d’alimenter une population mondiale en croissance sans y recourir encore plus massivement.
Il est trop tôt pour savoir si cette avancée débouchera. Mais soulignons qu’elle trouve l’une de ses origines dans une publication de 1997 d’une équipe française (2). Illustration de la durée souvent nécessaire aux véritables ruptures technologiques. Et donc d’un soutien public plus fort à la recherche scientifique qui en est la source. Les citoyens soucieux d’avoir une Assemblée nationale et un gouvernement travaillant à cet objectif disposent donc d’un élément de choix pour les élections législatives qui s’annoncent.
(1) Timothy L. Haskett et al., www.pnas.org/doi/abs/10.1073/pnas.2117465119
(2) P. Oger et al., Nat. Biotechnol. 15, 369 – 372 (1997).
la chronique scientifique de sylvestre huetsciencesRecherche scientifiqueGiec France24 - Monde
Elite: Monaco renverse Strasbourg et affrontera Pau en demie
Publié le : 31/05/2022 - 07:54Modifié le : 31/05/2022 - 07:52
Paris (AFP) – Monaco s'est qualifié sur le fil 82-80 après prolongation en renversant Strasbourg lundi à domicile, et affrontera en demi-finales du championnat de France Elite de basket Pau, avec les deux premiers matches de la série sur le Rocher.
La "Roca Team", deuxième de la saison régulière et quart-de-finaliste héroïque en Euroligue, s'est une nouvelle fois fait très peur. Battue à la surprise générale dans sa salle lors du premier match des quarts de finale, elle avait arraché le droit de disputer un match d'appui en allant s'imposer en Alsace vendredi dernier, déjà après prolongation (97-95).
Lundi soir, les hommes de Sasa Obradovic ont été d'emblée dominés par la SIG devant les spectateurs médusés de la salle Gaston-Médecin qui s'attendaient à un tout autre scénario.
Menés 48-29 à la mi-temps, les Monégasques ont fourni un effort gigantesque dans le 3e quart-temps, remporté 23-15, puis dans le quatrième pour revenir à 70-70 à 1 minute 30s de la fin, notamment sous l'impulsion d'un Mike James déchaîné (24 points) et de Dwayne Bacon (13 pts), qui a su décrocher une nouvelle fois la prolongation grâce à un tir à deux points à 11 secondes du buzzer.
Les deux équipes au coude-à-coude pendant les cinq minutes supplémentaires, c'est de nouveau Bacon qui a finalement donné la victoire à Monaco après un peu de déchet et des lancers francs ratés des deux côtés.
La "Roca Team" affrontera en demi-finale, disputée au meilleur des cinq matches, Pau Lacq Orthez qui s'est qualifié samedi aux dépens de Boulogne-Levallois à l'issue du second quart entre les deux formations (81-71). Monaco ayant fini devant les Béarnais à l'issue de la saison régulière, les deux premiers matches de la série auront lieu dans sa salle.
Dans l'autre partie du tableau, Lyon-Villeurbanne, vainqueur de Cholet, recevra Dijon (tombeur de Limoges) à l'Astroballe mercredi pour leur première confrontation en demie cette année.
L'Asvel, tenante du titre, avait dominé les Dijonnais en finale la saison passée.
© 2022 AFP
France24 - Monde
"2TK", cet oiseau migrateur qui aime passer l'été à Punta del Este
Publié le : 31/05/2022 - 07:40Modifié le : 31/05/2022 - 07:39
Punta del Este (Uruguay) (AFP) – Les premiers vents froids annoncent l'approche de l'hiver à Punta del Este. Il est temps pour "2TK" de prendre son envol et quitter son lieu de villégiature estival en Uruguay pour retourner dans le nord du Canada, un exploit qui intrigue la science et émeut les ornithologues locaux.
Identifié par sa bague plastique verte accrochée à une patte avec "2TK" inscrit en lettres majuscules et une en métal comportant neuf chiffres fixée sur l'autre patte, ce tournepierre à collier (Arenaria interpres) a passé l'été austral sur ces rochers qui bordent la promenade face à l'océan atlantique à se nourrir de moules en compagnie d'huîtriers (Haematopus) et d'autres oiseaux.
C'est lorsque la nourriture se fait rare en hiver dans la toundra arctique du Canada que les tournepierres migrent vers le sud du continent américain, à 15.000 km de là.
Au mois d'avril "2TK" est maintenant bien plus "potelé" et a troqué ses couleurs aux tons de gris pour des bruns et des oranges, son plumage "nuptial" avec lequel il retournera sur ses terres natales pour se reproduire, explique Alvaro Pérez Tort, photographe amateur de 48 ans membre de l’observatoire ornithologique de Punta del Este qui répertorie les séjours de "2TK" en Uruguay depuis 2016.
Il s'est entiché de "2TK" et chaque année attend de le retrouver pour enregistrer "autant de fois possibles" sa présence sur www.reportband.gov, la base de données continentale des observations d'oiseaux.
"Ce qui est intéressant, c'est que derrière un oiseau bagué, il y a une histoire, il y a une ville, un pays ou un endroit lointain, un voyage et des gens", estime Alvaro Pérez Tort. Avec son repérage il se dit "que d'une certaine manière il fait partie" de cette histoire tout en "aidant à la diffuser".
- "Reconstituer le puzzle"
Selon le Bird Banding Laboratory, qui coordonne le baguage d'un million d'oiseaux par an en Amérique du Nord à des fins de recherche et de conservation, 2TK est âgé d'environ 14 ans. Il a été bagué en 2012 dans la baie américaine du Delaware, sur la côte atlantique, une escale importante pour de nombreuses espèces migratrices nord-américaines.
Pour Antonio Celis-Murillo, chef du laboratoire de baguage des oiseaux de l'Agence publique américaine Geological survey, basée dans le Maryland, les recensements des ornithologues amateurs sont essentiels pour "reconstituer le puzzle" des mouvements de chaque oiseau.
"Notre travail n'est couronné de succès que grâce au grand public, à toute ces personnes qui repèrent un oiseau bagué et le signalent", souligne-t-il auprès de l'AFP.
"Ce sont des informations simples mais si précieuses car scientifiquement elles nous en disent beaucoup. Surtout ces recensements en Amérique du Sud dont nous manquons", dit-il à propos de 2TK.
Ces relevés permettent de retracer les schémas comportementaux de chaque espèce : chemin de migration, lieux et durée de séjour pour ensuite affiner les stratégies de conservation.
Selon une étude de 2019 publiée dans la revue Science, trois milliards d'oiseaux sauvages ont depuis 1970 disparu d'Amérique du Nord.
Perte d'habitat
La perte d'habitat affectant toute la biodiversité "montre clairement ses impacts sur les oiseaux migrateurs", qui ont de plus en plus de mal à effectuer leurs extraordinaires voyages, déclare Adrian Azpiroz, biologiste et expert dans la conservation des oiseaux qui promeut également des initiatives d'écotourisme.
Et si les tournepierres ne sont pas autant menacés que d'autres oiseaux de rivage, leur population a également diminué et est estimée aujourd'hui à 300.000 individus sur le continent. Parmi eux, seuls quelques centaines ou quelques milliers passent l'"hiver" sur la côte uruguayenne. D'autres préférant le sud du Brésil, ou, plus au sud encore, la côte argentine.
Les scientifiques affirment également que les oiseaux migrateurs à longue distance ont des lieux d'hivernage favoris et font preuve d'une grande fidélité en y revenant année après année, comme c'est le cas de 2TK.
L'Uruguay et ses nombreuses lagunes côtières rend les côtes "très productives d'un point de vue alimentaire" pour les oiseaux de rivage, explique M. Azpiroz.
Voilà pourquoi 2TK aurait déjà parcouru près de 350.000 km au cours de sa vie, soit l'équivalent de neuf fois le tour de la Terre, un exploit incroyable pour un oiseau d'à peine plus de 20 centimètres.
Les mécanismes physiologiques et neurologiques sophistiqués permettant de se repérer avec une telle précision après des milliers de kilomètres parcourus en plusieurs semaines de vol sont encore à l'étude.
Les ornithologues uruguayens aiment à penser qu'il y a aussi quelque chose qui s'apparente à l'amour dans la fidélité de 2TK avec Punta del Este.
© 2022 AFP
Le Figaro
Siemens décroche un contrat historique de 8,1 milliards d'euros pour le réseau ferroviaire égyptien
Pierre Olivier DentanLe groupe allemand construira trois lignes reliant 60 villes, constituant ainsi le «sixième réseau ferroviaire à grande vitesse le plus grand du monde».
«Il s'agit de la plus grosse commande de l'histoire de Siemens», s'est félicité le patron du groupe dans un communiqué, qui a signé un contrat de 8,1 milliards d'euros avec l'État Égyptien pour la construction de trois lignes ferroviaires. Ce nouveau réseau, qui accueillera des trains grande vitesse mais aussi régionaux et locomotives de fret, reliera 60 villes dans le pays. Le Caire, Abu Simbel, Louxor, Hurghada au large de la mer Rouge... L'ensemble des principaux foyers économiques et touristiques du pays seront desservis. Avec ce réseau flambant neuf fort de plus de 2000 kilomètres de voies ferrées, l'Égypte se dotera ainsi du «sixième réseau ferroviaire à grande vitesse le plus grand du monde».
À lire aussiSiemens Energy prêt à se réorganiser dans l’éolien
En plus de fournir un réseau ferré, Siemens proposera également des rames à l'Égypte : 41 trains à grande vitesse, 94 trains régionaux et 41 locomotives de fret font ainsi partie du carnet de commandes. Le contrat, d'un montant total de 8,1 milliards d'euros, comprend une première commande déjà conclue en septembre 2021 d'une valeur de 2,7 milliards d'euros. L'accord prévoyait la mise en place d'une première ligne de 660 kilomètres, le «Canal de Suez des Rails», reliant Ain Sokhna au large de la mer Rouge à Marsa Matrouh et Alexandrie, sur la Méditerranée. La deuxième partie du contrat prévoit ainsi deux autres lignes de 1100 et 225 kilomètres permettant environ «500 millions de trajets par an». Ce contrat prévoit enfin la création de 40.000 emplois locaux et ambitionne de réduire les émissions de C02 de 70% par rapport au trafic routier.
Salaires alléchants, «beaux projets» et petits privilèges... Les entreprises à l'heure de la surenchère pour attirer les talents
ENQUÊTE - Dans des secteurs comme la tech, la finance et le conseil, les entreprises s'arrachent certains profils. En position de force, les candidats sont de plus en plus exigeants.
Affaire Buitoni: enquête sur les défaillances sanitaires de Nestlé
ENQUÊTE - Réputé pour sa rigueur, le géant suisse est rattrapé par une dérive sanitaire locale. Sa discrétion est mal perçue.
L’armée américaine remplace ses missiles
Le Pentagone a décidé de reconstituer ses stocks d’armements.
France24 - Monde
Législatives : la campagne officielle débute, les oppositions entrent dans la bataille
Publié le : 30/05/2022 - 10:46
FRANCE 24
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Les candidats investis pour les élections législatives sont officiellement en campagne, lundi, en vue du scrutin des 12 et 19 juin. La droite espère un rebond et la Nupes se met en ordre de bataille pour tenter de battre la majorité présidentielle.
Les panneaux d'affichage sont de nouveaux sortis : la campagne officielle pour les élections législatives des 12 et 19 juin commence, lundi 30 mai, entre des macronistes qui tablent sur une victoire et des oppositions rangées derrière la bannière du pouvoir d'achat.
Chacun jette ses forces dans la bataille : le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon sera en meeting mercredi à Paris avec l'alliance Nupes à gauche, et Marine Le Pen (RN) à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) dimanche. Ils dérouleront leurs propositions face à la flambée des prix, devenue sujet de préoccupation numéro un.
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🗳️ La proportion de femmes candidates par circonscription au 1er tour des élections #legislatives2022Infographie par @valrakovsky et Paz Pizarro #AFP #AFPGraphics ⤵️ pic.twitter.com/XyId6FsDmF
May 24, 2022Des stratégies différentes
Alors qu'Emmanuel Macron est jusqu'alors plutôt en retrait, la Première ministre Élisabeth Borne va s'impliquer en cheffe de la majorité : lundi en fin de journée, elle sera en visio avec tous les candidats Ensemble!, puis aura une réunion de travail avec les principaux acteurs de la campagne.
Les trois blocs issus de la présidentielle d'avril se font face, mais avec des stratégies différentes : "attrape-tout" pour la majorité présidentielle, alliance Nupes à gauche, chacun pour soi à l'extrême droite.
D'autres entendent troubler ce jeu, comme certains socialistes ulcérés par l'OPA de Jean-Luc Mélenchon sur cette Nouvelle union populaire écologique et sociale.
Les Républicains comptent de leur côté sur leur ancrage local pour conjurer un nouveau naufrage après celui de la présidentielle.
Près de 6 300 candidats sont en lice pour 577 sièges, soit 20 % de moins qu'en 2017, du fait notamment de l'accord à gauche.
🗳️ Le mode de scrutin lors des élections législatives #AFP 4/5 ⤵️ pic.twitter.com/NLx7GEG7Le
May 12, 2022Alliances
Selon plusieurs sondages, la majorité présidentielle et la Nupes seraient au coude-à-coude en voix (26-28 %), devant le RN (21-23 %), LR (9-11 %) et Reconquête! d'Éric Zemmour (5-6 %).
Mais du fait du mode de scrutin et de la concentration géographique des scores LFI, le camp présidentiel et ses piliers LREM, MoDem et Horizons garderaient une majorité de 290 à 330 sièges, même si celle-ci tend à se resserrer au fil des semaines, frôlant le seuil de la majorité absolue (289).
La Nupes aurait de 160 à 195 sièges, le RN entre 20 et 65. LR verrait son groupe parlementaire d'une centaine de députés fondre entre 20 et 65 sièges. Une victoire franche des macronistes donnerait pour cinq années de plus les coudées franches au chef de l'État à l'Assemblée nationale. Une courte victoire l'exposerait à de fortes turbulences internes.
Une majorité relative l'obligerait à naviguer à vue avec des alliances de circonstance, possiblement avec certains LR mais difficiles à envisager avec une gauche dominée par LFI ou avec le RN.
La mobilisation des électeurs reste un enjeu capital, après les législatives de 2017 où moins d'un électeur sur deux s'était déplacé.
Le camp présidentiel compte sur la présence d'une femme à Matignon pour la première fois en trente ans pour envoyer un signal fort de changement et de progrès. Mais les accusations de viols visant le ministre des Solidarités, Damien Abad (ex-LR), ont parasité les premiers jours du nouveau gouvernement.
Coup d'œil sur les anciens présidents de l'Assemblée nationale. Par le service infographie de l'#AFP 5/5 pic.twitter.com/ZlYRJyng0w
May 12, 2022Quatorze ministres candidats
Quatorze ministres actuels – Gérald Darmanin, Gabriel Attal... – et plusieurs sortants, dont Jean-Michel Blanquer, se lancent dans cette élection, de même que la première d'entre eux, Elisabeth Borne, en lice dans le Calvados. Avec une épée de Damoclès : ils devront démissionner en cas d'échec.
LFI et ses alliés comptent sur un effet d'entraînement de la Nupes. Jean-Luc Mélenchon se voit en Premier ministre de cohabitation porté par un raz-de-marée électoral, mais il ne sollicite pas sa réélection à Marseille.
À l'extrême droite, Marine Le Pen espère que la constitution d'un groupe parlementaire – une première pour son parti depuis 1986 – couplée à ses 41,5 % des voix en finale de la présidentielle, lui permettront de s'imposer comme première opposante de France.
Chez les partisans d'Éric Zemmour, les espoirs du moindre siège sont maigres, faute d'accord avec le RN.
À peine installée, la nouvelle Assemblée aura du pain sur la planche, avec deux projets de loi à adopter pour répondre aux difficultés de pouvoir d'achat.
Avec AFP
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LÉGISLATIVES 2022
Législatives : début du vote par Internet pour les Français de l'étranger
LÉGISLATIVES 2022
Législatives : la Nupes répond aux critiques avec son "programme partagé de gouvernement"
Politique
Nouveau gouvernement : Elisabeth Borne en déplacement aux Mureaux
Le Figaro
Fiasco du Stade de France: l’exécutif sur la défensive, Emmanuel Macron se tient à distance
Loris BoichotAprès un dimanche sans prise de parole dans ses rangs, l’exécutif est sommé de s’expliquer sous la pression des oppositions.
Le mode «gestion de crise» a été activé au sommet de l’État. Scènes de chaos révélées au monde entier, opérations de racket organisées par des bandes, supporteurs anglais agglutinés aux abords du Stade de France, gaz lacrymogènes utilisés par les forces de l’ordre… L’affaire de la finale Liverpool-Real Madrid de la Ligue des champions, tenue samedi soir à Paris, continue d’embarrasser l’exécutif - les ministres de l’Intérieur et des Sports au premier chef, Gérald Darmanin et Amélie Oudéa-Castéra, tout juste nommée.
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Il y a d’abord l’échéance électorale: la polémique tombe en pleine campagne pour les élections législatives des 12 et 19 juin, après un mois d’inertie dans les rangs de l’exécutif. Il y a ensuite le calendrier sportif: la France doit accueillir en 2024 les Jeux olympiques et paralympiques, dont le «défi sécuritaire» a été présenté comme le «fil rouge» de l’action de Gérald Darmanin à l’Intérieur. Or, depuis samedi, c’est tout à la fois le maintien de l’ordre et la capacité du pays à organiser des grands événements sportifs qui sont pointés du doigt.
Pression des oppositions
Après un dimanche sans prise de parole dans ses rangs, l’exécutif a été sommé de s’expliquer sous la pression des oppositions. Réunion avec les autorités sportives, conférence de presse, ministre de l’Intérieur au «20 Heures» de TF1: Gérald Darmanin et Amélie Oudéa-Castéra ont été contraints de se démultiplier lundi. Ils se préparent aussi à répondre mercredi aux questions des sénateurs, à la demande de la droite sénatoriale.
Pour l’heure, la réplique de l’exécutif tient en trois temps. D’abord, mettre en cause une «fraude massive, industrielle et organisée de faux billets», principalement due aux supporteurs britanniques, selon le ministre de l’Intérieur. Ensuite, assurer son «soutien» aux 6.800 forces de l’ordre mobilisées et au préfet de police de Paris, Didier Lallement, sans les décisions desquels «il y aurait eu des morts». Enfin, se dire «désolé» pour les spectateurs munis de billets qui n’ont pas pu assister au match, et exprimer des «regrets» à ceux qui ont souffert des gaz lacrymogènes.
Principal point de controverse, l’argument des «faux billets» reste contesté par plusieurs responsables de droite et du Rassemblement national (RN). Ils accusent le gouvernement de cibler les «30.000 à 40.000 supporteurs anglais sans billets ou avec des billets falsifiés», selon les chiffres de l’Intérieur, plutôt que les bandes qui se sont introduites par effraction dans l’enceinte du Stade de France.
Un déni de réalité au profit de «la racaille», estiment les nationalistes Marine Le Pen et Éric Zemmour, ainsi que le chef de file des sénateurs Les Républicains (LR), Bruno Retailleau. En réponse, Gérald Darmanin a fustigé lundi sur TF1 une «campagne nauséabonde» menée par «la droite extrême». A l’entendre, seulement 12 des 52 individus interpellés samedi en dehors du stade, notamment pour «faits de pickpocket», sont des étrangers. Quant à l’Insoumis Jean-Luc Mélenchon, il continue de dénoncer «un échec complet de la stratégie policière».
Le gouvernement est d’autant plus gêné que la compétition devait initialement se tenir à Saint-Pétersbourg. Avant que l’invasion de l’Ukraine par la Russie ne pousse Emmanuel Macron à se proposer de l’accueillir à Paris. Le chef de l’État a personnellement œuvré en ce sens, au point que l’UEFA, organisateur de la Ligue des champions, a remercié fin février le président pour «son soutien personnel et son engagement à relocaliser le match».
Résultat, trois mois de préparation contre un an habituellement pour ce genre de compétition, souligne-t-on au sein du gouvernement. «La France a un vrai savoir-faire pour organiser de grands événements sportifs», a toutefois insisté lundi sur RTL la ministre des Sports, en allusion au Tour de France, au tournoi de Roland-Garros, ou encore à la Ryder Cup 2018.
À lire aussiFiasco du Stade de France: un avertissement pour Gérald Darmanin
Pendant ce temps, Emmanuel Macron se tient à distance des événements. Attendu mardi en visite dans un hôpital de Cherbourg-en-Cotentin (Manche), il s’est refusé à tout commentaire. Samedi soir, quelques minutes après les incidents au Stade de France, il a bien évoqué sur Twitter un stade «en ébullition». Mais il faisait référence aux effusions de joie liées à la victoire de La Rochelle à la Coupe d’Europe de rugby, à Marseille.
La fête des mères remplacée dans certaines écoles par la «fête des gens qu'on aime»
TÉMOIGNAGES - Des enseignants renoncent à célébrer les fêtes des mères et des pères afin de s'adapter «à la diversité des situations familiales». D'autres résistent à cette évolution.
Emmanuel Macron et le préfet Lallement caricaturés sur un camion : deux «gilets jaunes» relaxés
Le préfet de police avait porté plainte pour «outrage envers une personne dépositaire de l'autorité publique» contre la propriétaire et le conducteur du véhicule.
La fin de vie joyeuse de sœur André, la doyenne de l’humanité
RENCONTRE - À 118 ans, sœur André continue à recevoir les visiteurs dans un Ehpad de Toulon. L’occasion de distiller quelques belles leçons de vie.
Le Figaro
Dernier jour pour désigner la plus belle maison d’architecte
Actualité
EN IMAGES - Depuis le 1er mai, les internautes sont invités à voter en ligne pour leur maison contemporaine favorite. Ce mardi, le vote du public prend fin.
Par Le Figaro Immobilier
Mis à jour le 31/05/22, 04:00
Publié le 31/05/22, 04:00
- Saint-André-de-Cubzac (33)
- Maison
Voir l'annonceVoir l'annonce- Vert-le-Petit (91)
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Voir l'annonceCette 6e édition du Prix Archinovo qui vise à récompenser une maison contemporaine récemment construite en France, touche à sa fin. Elle s’appuie sur 44 projets, les réhabilitations ou extensions et habitats groupés ayant été mis à l’honneur. Seules 17 constructions neuves figurent dans la sélection. En effet, le maître mot du Prix Archinovo 2022 est l’habitat durable. Le Figaro immobilier vous a présenté durant quatre week-ends les différents thèmes rassemblant chacun entre 4 et 8 réalisations. Voici un rappel des biens en lice.
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Thème 1: Réinventer le rêve de l’habitat haut de gamme
Cette sélection de 6 biens luxueux a pour particularité de mettre en avant des projets rectilignes offrant des surfaces généreuses, toutes ouvertes sur l’environnement. La maison de 145 m² à Bonifacio, en Corse, par exemple, offre des vues sur la campagne vallonnée tandis que la maison familiale de 131 m² dans l’Aude (11) surplombe les Pyrénées et la demeure située à Cannes est ouverte sur la Méditerranée. Dans le Var, le bien de 490 m² est implanté sur une colline d’oliviers, de pins et de vignoble.
Thème 2: Réinventer la communauté et le vivre ensemble
Ces 4 maisons favorisent les rapprochements entre générations et témoignent d’une flexibilité d’usage. L’édifice de Sélestat (67) fait cohabiter deux familles de différentes générations dans un double logement individuel. L’entrée est commune. Cette autre maison se présente comme deux logements indépendants unis sous une même toiture afin de réunir les membres d’une famille nombreuse vivant à l’étranger, à Puyricard (13).
Thème 3: Investir le patrimoine architectural
Ces huit habitations ne sont pas neuves. Elles s’appuient sur des biens déjà existants qu’elles réhabilitent, transforment ou agrandissent à l’image de ce cabanon de pêcheurs à Marseille qui a gagné 7 m² de surface habitable ou de cet ancien chai à l’abandon à la Salles-sur-Mer (17), qui possédait une dépendance inoccupée, aujourd’hui reliée au chai par une extension neuve à la façade vitrée.
Thème 4: Visions alternatives: habiter le monde
Réduire son impact écologique. Tel est le leitmotiv de ces 6 biens en compétition. Ces structures légères et souvent nomades respectent le site sur lesquelles elles sont implantées. La cabane flottante de Châteanueuf-du-Pape (84) rappelle les bâtiments primitifs, se confondant presque avec les roseaux du lac alors que le proto-habitat est montable et démontable à l’infini.
Thème 5: Un nouvel âge d’or pour le métal?
Le métal est le matériau de prédilection de ces 5 projets par sa légèreté, sa résistance aux intempéries et par sa rapidité d’installation. Il n’est toutefois plus aussi abordable en raison de la guerre en Ukraine. La maison La NaNa à Ambares Lagrave (33) offre une annexe de 40 m² qui permet à un couple qui se sépare de ne pas avoir à quitter son domicile. Les enfants restent chez eux et les parents logent une semaine sur deux dans le pavillon annexe doté de deux chambres, un salon et une cuisine. Le métal offre volontairement une image de bâtiment provisoire ici. Ce matériau peut aussi permettre de rénover des biens dont la loi interdit de modifier la forme. Les anciens murs de la maison Viking à Fermanville (50) sont bardés de tôles ondulées.
Thème 6: L’habitat comme lieu de “production”?
Des bâtiments industriels sont détournés de leurs fonctions ici dans un souci constant de préservation et de reconversion des lieux. Ici, ce sont 4 containers qui ont construit une maison de plain-pied à Saint-Valéry-en-Caux (76) pour respecter le budget restreint des clients, là ce hangar agricole abrite des espaces de stockage, une maison mais aussi deux gîtes et un espace de dégustation, à Ancy-Dornot (57). De même, une serre bioclimatique à Plouguerneau (29) sert d’extension à une maison des années 80 et régule l’excès d’humidité de l’air.
Thème 7: Investir et repenser la densité
Construire en hauteur permet ici de minimiser son empreinte au sol tout en gagnant des mètres carrés comme cette surélévation de deux étages supplémentaires de cette maison parisienne qui en comprenait deux à l’origine. Une autre solution avancée pour faire face à un foncier de plus en plus rare? Imbriquer des maisons entre une bâtisse ancienne vouée à disparaître comme dans ce projet à Bagnolet (93).
Thème 8: Variations sur le thème pavillonnaire
Quelle alternative écologique au modèle du pavillon plébiscité par les Français? Des toitures avec cuves de rétention d’eau de pluie pour l’entretien des espaces extérieurs comme dans cette maison en pente à Nancy (54) ou une structure porteuse en terre crue adaptée au climat méditerranéen à Marseille (13).
Le Figaro
En Italie, les étudiants et alumni de l’ESCP voguent entre farniente et réseautage
Par
Victor Merat •
Publié le 31/05/2022 à 06:00
REPORTAGE - La «Regatta» réunit à Ischia, en Italie, des étudiants et alumni de la grande école de commerce parisienne. Une organisation colossale au service d’un séjour où les participants peuvent saisir de réelles opportunités professionnelles.
Le départ de la régate approche, ce samedi 21 mai. Le vent se lève et repousse les nuages qui tachent le ciel vers l’Époméo, le plus haut sommet de l’île volcanique d’Ischia, au large de Naples, en Italie. Sur les voiliers du petit port de Forio, à l’ouest de l’île, les participants s’apprêtent à larguer les amarres. Des packs de bouteilles d’eau et des victuailles sont acheminés sur les voiliers où des étudiants et alumni bronzent et boivent des bières en musique. Pour certains, c’est la première fois qu’ils participent à la course. D’autres affirment venir pour leur septième voire huitième édition.
Chaque année, environ 20 membres de l’association «Regatta» organisent l’évènement.
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Près de 400 étudiants et alumni de l’ESCP s’installent à Forio du jeudi 19 au dimanche 22 mai. «La Regatta», que l’école emploie à l’anglaise puisqu’en réalité le terme s’écrit avec un seul «t» dans la langue de Pétrarque, souffle sa quatorzième bougie. L’événement organisé par l’association Regatta ESCP réunit des étudiants des cinq campus et de tous les programmes (master en management, MBA et bachelors) de l’école de commerce. Des alumni, des sponsors et des membres de la direction de l’institution et même quelques influenceurs grossissent les rangs. Plus de 30 nationalités sont représentées. Dans la ville, à part les ferrys et certains avions, il n’y a plus que ces étudiants, reconnaissables aux bracelets et tee-shirts qu’ils arborent au nom de l’évènement. Certains dorment directement dans les 40 voiliers loués. De la fête et de la voile, certes. Mais surtout quatre jours pour faire vivre l’école et sa communauté. Un week-end de «LinkedIn fun». Un véritable défi pour les étudiants qui organisent l’événement.
Gérer le recrutement, le budget et les sponsors
«On apprend en faisant», s’enorgueillit le président de l’association Andrea Tunesi, 23 ans, en master de management, qui a mis l’accent cette année sur la «sustainability», le développement durable. Un atelier nettoyage de plage a d’ailleurs été organisé. «C’est incroyable pour notre âge d’avoir autant de responsabilités.» Avec son équipe de 22 membres, il a notamment dû trouver les fonds nécessaires à l’organisation de la «Regatta» auprès de divers sponsors, allant de l’ESCP à Enel, principal producteur d’énergie électrique de La Botte, en passant par la marque de spiritueux Gin Garby. Le budget est d’environ 300.000 euros. «Cette expérience me servira toute ma vie. On apprend à gérer le stress, les erreurs, à tenir un planning», ajoute avec entrain la cheffe de projet, Chiara Galimberti, 24 ans.
La «Regatta» fête en 2022 sa quatorzième édition, à Forio, à l’ouest d’Ischia, en Italie.
Leonardo Pendinelli, 22 ans, en pré-master à Turin, gère la communication de l’événement. «Ça nous donne une idée de ce qu’est une vision d’entrepreneur, car on gère tout, du recrutement au choix des restaurants, des hôtels et des animations», explique celui qui envoie des notifications aux participants via une application dédiée. «L’école supporte cet évènement car celui-ci représente une forme d’excellence, surtout si l’on considère qu’il est organisé par des étudiants», explique sous sa casquette rouge floquée ESCP, Francesco Ratalino. Le directeur du campus turinois se souvient non sans fierté de la première édition, à Capri, où il n’y avait alors que six bateaux.
«On peut trouver du boulot ici»
Sur le «Lussi» et sur le «Kohar», les skippers Georgio et Gian-Lucas rappellent à leurs hôtes les rudiments de la navigation. Dans la cale, la radio crépite: personne ne trouve la bouée du départ. Coup d’envoi: la course s’emballe dans une ambiance survoltée. Au virage, deux voiliers manquent de se caramboler. Après une heure de course, direction une paisible crique au nord de Forio.
Une quarantaine de voiliers ont participé à la course, samedi 21 mai, à Ischia, en Italie.
Des enceintes poussées à fond brisent le silence. C’est le catamaran de Flavio Nappi, 37 ans, qui a fondé l’association en 2008. Sur le fond d’écran d’un de ses téléphones, il a 11 ans et navigue près de Naples, sa ville d’origine. «Je voulais mélanger la voile, le sport, et le business, se souvient le PDG de MammaPack, un site de course en ligne pour les Italiens à l’étranger et sponsor de l’évènement. Il y avait ce besoin de fédérer les campus, les anciens et les entreprises.» Pour tous, l’enjeu de ce week-end est simple: «Ils rencontrent des anciens qui les conseillent, il y a des transferts de connaissances, des acteurs qui cherchent des stagiaires ou des employés… C’est le principe du «networking»: on peut trouver du boulot ici», poursuit le diplômé d’un Mim en 2010. «Cette édition est fidèle à mon rêve», glisse avec émotion Flavio Nappi.
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Le Figaro
Ben Affleck : ses amis, ses amours, ses démons
PODCAST - Dans le septième épisode de Scandales , Madame Figaro revient sur le parcours sinueux de Ben Affleck qui, à travers ses films, ses relations et sa vie privée, a donné à voir un homme ambigu et double.
Quand on pense à Ben Affleck jeune, on voit forcément le bad boy de Will Hunting ou de The Town, ou alors le sauveur de l’Amérique d’Armageddon ou de Pearl Harbour. Et dans les deux cas, il est l’archétype du sex-symbol masculin de l’époque : viril, charismatique, et blessé. À l’aube des années 2000, après Brad Pitt et Leonardo DiCaprio, c’est le troisième homme - à égalité avec Johnny Depp peut-être... Et il aurait pu surfer à vie sur cette aura de jeune voyou devenu gentil garçon, marié à Jennifer Garner et père de trois enfants.
Mais on a fini par découvrir le Ben Affleck infidèle, le Ben Affleck alcoolique, un homme qui a été le protégé d’Harvey Weinstein, et qui a, à plusieurs reprises, fait preuve d’un comportement inapproprié envers des femmes. Alors oui, il s’est depuis réfugié dans les bras de l’inattaquable Jennifer Lopez, il a soigné ses propres addictions ; il marche, la tête haute, sur le chemin de la rédemption.
En fait, dans ses films comme dans sa vie, il a sans arrêt jonglé entre l’image du mauvais garçon et celle du gendre idéal. Et tout ce qu’on peut dire c’est que, dans les grandes lignes, ça a marché. Alors qui est vraiment Ben Affleck ? Comment il est devenu le prototype du fantasme féminin, passant sans cesse d’une figure à l’autre ? Et surtout, pourquoi est-ce qu’on lui a tout pardonné ? Est-ce que c’est parce qu’on est prisonniers de ce fantasme justement ?
Dans cet épisode de Scandales , la journaliste Marion Galy-Ramounot s'attache à la personnalité et à la carrière ambivalentes de Ben Affleck. À son micro se succèdent :
- Joshua Gulam, maître de conférences en cinéma à la Hope University de Liverpool
- Saverio Tomasella, psychanalyste et écrivain
- Kristen Barber, professeure d'études de genre à l'Université du Missouri-Kansas City, et rédactrice en chef de la revue universitaire internationale Men and Masculinities.
Scandales est un podcast de Madame Figaro, écrit et présenté par Marion Galy-Ramounot, et produit par Lucile Rousseau-Garcia. Claire Bellahsen a participé à l'écriture et à la production de cet épisode, aidée par Adèle Jacquet. Thomas Rozes en a fait la réalisation et le mix sur une musique composée par Jean Thévenin. Océane Ciuni est la responsable éditoriale de Scandales, un podcast produit par Louie Créative, l'agence de contenus audios de Louie Média.
Cet épisode intitulé «Ben Affleck : ses amis, ses amours, ses démons» est à écouter gratuitement sur les toutes les plateformes, dont Apple Podcasts, Deezer, Spotify à partir du 30 mai 2022.
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Le Figaro
Le parcours de «désisteuse» d’Hélène, qui a vécu comme un garçon à l’adolescence
Agnès LeclairTÉMOIGNAGE - Sans aller jusqu’à dénoncer un «lavage de cerveau», la jeune femme déplore une «absence de remise en question» des demandes de transition d’adolescents en souffrance.
Sans aller jusqu’à la chirurgie ou à la prise d’hormones, Hélène* a endossé une identité masculine pendant trois ans à l’adolescence. Un parcours interrompu qui la classe parmi les «désisteuses». Aujourd’hui âgée de 18 ans, féministe radicale, elle juge que son ancienne identité trans n’a servi qu’à «déguiser ses problèmes».
Quand elle remonte à son enfance, Hélène se souvient qu’elle ne se sentait pas très à l’aise avec les idées reçues sur la féminité. «J’ai toujours été attirée par les sciences. Je me sentais délaissée, différente des autres filles. Ni la mode ni la danse ne m’intéressaient. Je savais bien que je n’étais pas obligée de correspondre à ces stéréotypes mais c’est quand même difficile de s’en débarrasser», confie-t-elle. Diagnostiquée autiste Asperger, à l’écart des groupes, ses années collège virent au cauchemar. Troubles du comportement alimentaire, complexe sur son poids… Hélène est mal à l’aise avec son corps, avec les autres.
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En 4e, elle découvre qu’elle est attirée par les filles. «J’ai fait l’erreur d’en parler à une personne que je pensais bienveillante mais c’est devenu un motif de harcèlement», raconte la jeune femme. À 15 ans, la coupe est pleine. Ses parents divorcent et elle découvre avec appréhension un nouveau lycée. Hélène se réfugie dans les réseaux sociaux et rentre en contact avec des communautés trans. «J’étais très seule. C’est à ce moment que j’ai eu des premières sensations de dysphorie de genre.» Devant le miroir, elle s’invente un autre reflet. «Je n’aimais pas mon visage ni mon corps. Je m’imaginais être un homme, avec une mâchoire plus carrée, un début de barbe. Cette image m’apaisait. J’avais l’impression que je serai plus moi-même. Tout est parti de là.» Changer de corps pour chasser la détresse, pour se rapprocher de ses modèles, fuir cette idée de la femme comme objet de désir: Hélène y croit. «Certaines théories qui circulaient dans la communauté me semblaient un peu ridicules mais j’ avais aussi de l’empathie pour les trans. J’ai été bien accueillie, je me suis sentie intégrée. Je ressentais la même chose qu’eux. Je m’identifiais.»
Alors, malgré ses doutes, l’adolescente se dit qu’elle a «tous les signes d’un homme né dans le mauvais corps». Pronom masculin, nouveau prénom: Hélène se présente désormais comme Léo. «J’ai pensé que ce serait une vraie libération, plus importante que les inconvénients liés aux traitements médicaux», explique-t-elle. Elle se met à porter pantalons de costume et un binder, une brassière qui lui compresse la poitrine. Ses parents acceptent de l’appeler par son nouveau prénom mais restent prudents. Pas question de prendre des hormones ou d’entamer une transition médicale avant ses 18 ans. À l’approche de la majorité, Hélène hésite. «L’idée que le sexe biologique était juste une construction sociale me dérangeait, décrit-elle. J’ai été aidée par un ami qui m’a raconté comment il a pu gérer sa dysphorie sans transitionner. Un jour, j’ai compris que cette idée selon laquelle j’avais besoin de changer mon corps pour être heureuse était un mensonge. Et que j’avais utilisé cette étiquette “trans” pour déguiser toutes les difficultés que j’avais du mal à gérer.» Doucement, elle a accepté l’idée que son «problème» ne venait pas de son corps, mais plutôt «du regard de la société sur les femmes».
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Sans aller jusqu’à dénoncer un « lavage de cerveau», elle déplore une «absence de remise en question» des demandes de transition d’adolescents en souffrance. «Pour déconstruire le genre, on leur dit qu’ils peuvent changer de sexe: quel mensonge! dénonce-t-elle. Il est temps de s’intéresser un peu plus à la parole des personnes qui ont détransitionné.»
* Le prénom a été modifié.
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France24 - Monde
Législatives : début du vote par Internet pour les Français de l'étranger
Publié le : 27/05/2022 - 10:12
FRANCE 24
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Les Français de l'étranger peuvent, dès vendredi midi, voter par Internet dans le cadre des élections législatives. Près de 150 candidats se présentent dans onze circonscriptions.
Législatives 2022 © Studio graphique FMM
Les Français vivant à l'étranger et inscrits sur les listes électorales consulaires peuvent voter par Internet pour le premier tour des élections législatives dès vendredi 27 mai, à 12 h (heure de Paris) et jusqu'à mercredi prochain.
Donnant le coup d'envoi de ce scrutin clé, ces électeurs à l'étranger disposent au total de quatre modalités de vote : à l'urne, par procuration, par Internet et par correspondance. Le vote par Internet n'est autorisé que pour les Français établis hors de France, et uniquement pour les législatives et les élections consulaires.
#Législatives2022 | Voter depuis l'étranger🌎💻A partir de demain, vendredi 27 mai, midi jusqu'au mercredi 1 juin midi (heure de Paris) vous pourrez voter par internet.C'est simple et rapide, suivez le guide⬇️ pic.twitter.com/kzzfBtwGMm
May 26, 2022Il existe 11 circonscriptions couvrant le globe, et autant de députés des Français de l'étranger depuis 2012. Le vote par Internet a été mis en œuvre cette année-là, mais pas en 2017 pour les dernières législatives. Il s'agissait de parer à d'éventuelles cyberattaques, dans un contexte de soupçons sur l'élection américaine de 2016 qui avait vu la victoire de Donald Trump.
11 députés à élire
Près de 150 candidats au total sont en lice cette année sur ces 11 circonscriptions, mais tous n'ont pas déposé de profession de foi ou de bulletin. Ainsi le député M'jid El Guerrab (ex-La République en marche), récemment condamné pour une agression, a renoncé à se présenter il y a une dizaine de jours et soutient l'ancienne ministre Élisabeth Moreno, investie par la majorité dans la circonscription des Français du Maghreb et Afrique de l'Ouest.
Le 4 juin se déroulera le premier tour de scrutin en Polynésie française et pour les Français de l'étranger qui votent dans les ambassades et les consulats du continent américain. Le 5 juin, ce sera au tour des Français de l'étranger hors continent américain.
Le 11 juin aura lieu le premier tour en Guadeloupe, Guyane, Martinique, à Saint-Barthélemy, Saint-Martin et Saint-Pierre-et-Miquelon. Et le 12 juin, le premier tour en métropole, ainsi qu'à Mayotte, en Nouvelle-Calédonie et à La Réunion, avant un second tour une semaine après.
Avec AFP
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Timor Oriental. 20 mai 2002, la naissance d’un État dans la douleur
Il était une foisLa petite nation arrache son indépendance, après plus de quatre siècles de colonisation portugaise, suivis de vingt-cinq ans d’une sanglante occupation indonésienne. Allié des États-Unis, qui craignent le « virus » indépendantiste et visent l’or noir du minuscule territoire, le dictateur de Djakarta, Suharto, mène une féroce répression qui fera entre entre 100 000 et 200 000 victimes dans l’indifférence générale.
Dominique BariCamp David, 5 juillet 1975. Dans la résidence de villégiature des présidents américains, le président Ford, son secrétaire d’État, Henry Kissinger, et le dictateur de Jakarta, le général Suharto se penchent avec appétit sur l’avenir d’un minuscule territoire de l’archipel de la Sonde, une moitié d’île coincée entre l’Indonésie et l’Australie (1) : le Timor oriental, libéré depuis le 16 mai 1974 du joug colonial portugais à la suite de la révolution des œillets (25 avril), à Lisbonne.
La perspective de l’indépendance se dessine pour les quelque 700 000 Est-Timorais, après quatre cents ans de domination lusitanienne. Les partis politiques, jusque-là interdits, militent au grand jour. Deux formations s’affirment : la conservatrice Union démocratique timoraise (UDT) et le Front révolutionnaire pour un Timor-Est indépendant (Fretilin), dont le leader, Xanana Gusmao, résume ainsi le programme : indépendance, élections libres et nouvelles structures économiques, sociales et politiques, s’appuyant sur la coopération villageoise.
Il n’en faut pas plus au trio de Camp David pour voir « rouge ». Le Fretilin est infiltré par de « dangereux marxistes » qui s’apprêtent à faire du Timor un « nouveau Cuba » dans les eaux du Pacifique aux portes de l’Australie et de Jakarta ! clame Suharto, partisan de l’annexion à l’Indonésie de l’ancienne colonie. Il avance ses pions avec un autre argument de poids : l’or noir. N’y a-t-il pas tout avantage à ce que les importantes réserves pétrolières du Timor oriental tombent entre des mains amies ?
Évoquant les « tueries de masse », le « New York Times » les qualifiait alors de « coulée de lumière en Asie »
Quelques semaines après la défaite historique états-unienne au Vietnam (Saigon a été libéré le 30 avril 1975), la hantise de l’expansion communiste en Asie tétanise l’administration américaine et le vieil allié Suharto est le mieux qualifié pour entraver toute menace. Ce dernier, dix ans plus tôt, le 30 septembre 1965, a déjà été le bras armé des États-Unis pour se débarrasser de l’encombrant général Sukarno, organisateur de la Conférence afro-asiatique de Bandung en 1955, matrice du Mouvement des non-alignés. À la suite du putsch militaire, toutes les forces démocratiques indonésiennes ont été écrasées, à la grande satisfaction du clan occidental. Évoquant les « tueries de masse », le « New York Times » les qualifiait alors de « coulée de lumière en Asie » (2). Depuis, Washington peut compter sur un ralliement sans faille de la dictature de Suharto à ses guerres menées en Extrême-Orient.
Avec la complicité des États-Unis et de l’Australie, qui font main basse sur le pétrole local, l’armée indonésienne étrangle une population révoltée par les vexations et les exactions. © John Stanmeyer/Redux-REA
Dès le printemps 1975, Jakarta est à la manœuvre pour contrer ce « virus » du nationalisme indépendant en Asie, selon la terminologie d’Henry Kissinger. Le temps presse : l’UDT et le Fretilin, passant outre leurs divergences idéologiques, se sont rassemblés au sein d’une coalition gouvernementale dans une perspective d’indépendance. Des élections pour une assemblée constituante sont prévues en octobre 1976.
Les services secrets indonésiens n’ont de cesse de briser la coalition en poussant l’UDT à un coup de force contre le Fretilin. Celui-ci a lieu le 11 août 1975 et échoue. S’ensuit un conflit fratricide au bilan meurtrier – entre 1 500 et 3 000 victimes –, dont le Fretilin sort vainqueur. Le 28 novembre, il proclame la République du Timor-Est. Elle ne vivra que dix jours. Le 7 décembre, les troupes indonésiennes envahissent le territoire est-timorais. Douze heures avant le déclenchement de l’offensive, Ford et Kissinger font escale à Jakarta. Dili, la capitale, est bombardée et prise. La chasse aux « communistes », indépendantistes et aux membres du Fretilin est ouverte. Le Timor-Est devient en une semaine « une prairie de feu et de destruction » (3).
Les Nations unies restent en retrait. L’octroi du prix Nobel de la paix en 1996, à José Ramos-Horta et à l‘évêque de Dili, Mgr Belo, n’y changera rien. © Tor Richardsen/Scanpix Nrway/AFP
Le 22 décembre 1975, le Conseil de sécurité de l’ONU, à la suite d’un vote de l’Assemblée générale, ordonne à l’unanimité le retrait de l’Indonésie du Timor oriental, mais aucune force d’interposition n’est envoyée. Daniel Patrick Moynihan, ambassadeur américain auprès de l’ONU, s’en explique dans ses mémoires. Il a reçu pour instruction du département d’État de rendre l’ONU « complètement inefficace, quelque initiative qu’elle entreprenne… Les États-Unis voulaient que les choses se passent comme elles se sont passées (et ils) agirent en ce sens ». En 1976, le Timor oriental devient la 27e province de la République d’Indonésie avec la bénédiction des puissances occidentales, plus intéressées à rechercher les faveurs de Suharto qu’à défendre les agressés. La France n’est pas en reste. En 1978, le ministre des Affaires étrangères de Giscard d’Estaing se rend à Jakarta pour offrir aide militaire et soutien diplomatique à la dictature indonésienne dans les forums internationaux (4).
Nous sommes en train de mourir en tant que peuple et en tant que nation. Mgr Carlos Belo
La résistance timoraise s’annonce plus importante que prévu et oblige Jakarta à porter à 25 000 hommes les effectifs engagés, soit un soldat pour 28 habitants. Des attaques foudroyantes sont menées contre les centaines de milliers de civils réfugiés dans la montagne. En décembre 1978, l’armée indonésienne reconnaît avoir interné 372 900 Timorais dans 150 camps (soit 60 % de la population) et la Croix-Rouge alerte sur des cas récurrents de famine. En 1989, l’évêque de Dili, Mgr Carlos Belo, en appelle au secrétaire général de l’ONU : « Nous sommes en train de mourir en tant que peuple et en tant que nation. » En vain, la chape de silence continue d’étouffer l’île martyre. Cette même année 1989, l’Australie signe un accord avec Suharto pour exploiter le pétrole de la « province indonésienne du Timor Oriental ». Accord auquel se sont associées les compagnies occidentales sans que cela suscite le moindre commentaire.
Après dix ans de traque, Xanana Gusmao, leader du Fretilin, est capturé en novembre 1992 et condamné à vingt ans de prison. Paradoxalement, son arrestation donne un nouveau souffle à la lutte, mais les manifestations sont durement réprimées. José Ramos-Horta, ancien ministre des Affaires étrangères de l’éphémère République est-timoraise et représentant à l’étranger du Conseil national de la résistance, parcourt le monde pour mobiliser les opinions publiques et briser l’indifférence générale et la passivité des gouvernements. Mais, même le prix Nobel de la paix, qui lui est décerné en octobre 1996 de concert avec l’évêque de Dili, ne fait pas réagir le Conseil de sécurité de l’ONU, ni n’oblige l’Indonésie à mettre un terme à son occupation illégale… Après la réception de son prix, le retour d’Oslo de Mgr Belo fut triomphalement salué à Dili : près du tiers de la population se trouvait dans les rues. La répression indonésienne fut à la mesure de l’événement.
La situation commence à évoluer à partir de 1997, année de la crise financière asiatique qui entraîne la chute des devises régionales et une récession économique de grande ampleur. Les conséquences sont terribles pour le peuple indonésien et suscitent une explosion de contestations. Après trente-trois années de pouvoir, Suharto démissionne en mai 1998 à la suite de violentes émeutes à Jakarta. Officiellement, la dictature a vécu, mais toutes les structures du régime restent en place, notamment l’armée. Jusuf Habibie, vice-président de Suharto, lui succède. Il consent à une consultation d’autodétermination organisée par les Nations unies auprès des Timorais.
Les militaires ne l’entendent pas ainsi. La perte du Timor oriental, où ils disposent de gros intérêts économiques, est inacceptable. À l’annonce du référendum, prévu à l’été 1999, ils lancent une nouvelle campagne de terreur et d’intimidation. L’équipe de l’ONU en charge de la préparation du scrutin témoigne de ces violences : en juillet 1999, 90 000 personnes, soit 13 % de la population, ont dû se réfugier dans les montagnes pour échapper aux agressions ; 3 000 à 5 000 personnes sont tuées dans les mois qui précédèrent le vote : « Le pire est peut-être à venir, alerte la mission. On ne peut écarter l’idée que l’on assiste aux premières étapes d’une campagne de génocide pour écraser définitivement par la force le problème du Timor oriental » (5).
Embastillé par l’occupant, le leader du Freitelin Xanana Gusmao est investi président, le 20 mai 2002, jour de la proclamation de l’indépendance. © Paulo Novais/Lusa/AFP
Des alarmes hautement fondées. En mai 1999, un document public de l’armée indonésienne confirme la planification de nouveaux massacres en cas de victoire indépendantiste : « Ce sera pire qu’il y a vingt-trois ans ! » prévient-il. Le mouvement indépendantiste « devra être éliminé du sommet à la base » (6). En dépit de ces annonces, la Maison-Blanche reste aux abonnés absents. L’administration Clinton refuse de discuter de la formation d’une force internationale pouvant faire échec aux buts de l’armée. Au contraire, le Pentagone fait état du succès d’« un exercice d’entraînement américano-indonésien, le 25 août ». Soit cinq jours avant le référendum.
Le 30 août 1999, c’est pourtant un pays entier qui se rend aux urnes : 98,6 % de participation et un résultat sans appel à 78,5 % des voix pour l’indépendance. Fidèle à ses promesses, l’armée indonésienne passe à l’action avec ses bataillons d’élite Kopassus – de sinistre renommée –, épaulés par les milices locales supplétives. Le territoire du Timor oriental est incendié et pillé, quasiment réduit en cendres. En quelques jours, en cette fin d’été 1999, près de la moitié de la population, selon un rapport des Nations unies, est expulsée de ses foyers, soit déplacée de force vers le Timor ouest, indonésien, soit fuyant vers les montagnes les exécutions sommaires. Au moins 1 400 civils sont massacrés.
Ce n’est que le 10 septembre 1999 qu’une force d’interposition internationale, l’Interfet, débarque à Dili pour faire cesser la terreur. En moins de trois semaines, elle sécurise l’ensemble du territoire. Une administration provisoire des Nations unies est créée et gérera pendant près de trois ans le pays dévasté. Elle travaille en étroite concertation avec les dirigeants timorais, réunis au sein d’une coalition de partis présidée par Xanana Gusmao et José Ramos-Horta. Au soir du 20 mai 2002, le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, leur remet symboliquement la souveraineté du Timor oriental, qui prend le nom officiel de République démocratique du Timor oriental.
Pendant un quart de siècle d’occupation indonésienne, 100 000 à 200 000 Timorais (sur une population de 700 000 en 1975) ont été tués dans des combats, sous les bombardements aériens, ou victimes de maladies consécutives aux conditions de vie des populations déplacées et assignées à résidence dans des équivalents locaux de camps de concentration. L’ancien président Clinton, invité à l’émouvante cérémonie du 20 mai 2002, y prononce cette phrase : « Je ne crois pas que nous puissions défendre tout ce que nous avons fait. » Cynique mea culpa.
timor orientalIl était une fois Le Figaro
Le tabac a un impact «désastreux» sur l'environnement, selon l'OMS
Déforestation, pollution des sols, prolifération microplastique, épuisement des réserves d'eau... les méfaits de cette industrie sont multiples.
Au-delà de son impact sur la santé publique, l'industrie du tabac est aussi la cause de dégâts environnementaux considérables, entre montagnes de pollution et émissions contribuant au changement climatique, a averti mardi 31 mai l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
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L'industrie du tabac est «l'un des plus grands pollueurs que nous connaissons», a expliqué à l'AFP le directeur de l'OMS pour la promotion de la santé, Rüdiger Krech, présentant un rapport aux conclusions «assez désastreuses». Le document, intitulé «Le tabac, poison pour notre planète», se penche sur l'empreinte environnementale du secteur dans son ensemble, de la culture des plants à la fabrication des produits du tabac, en passant par la consommation et les déchets.
Alors que l'industrie est responsable de la perte de 600 millions d'arbres, la culture du tabac utilise chaque année 200.000 hectares de terres et 22 milliards de tonnes d'eau, et émet environ 84 millions de tonnes de CO2, selon le rapport. «Les produits du tabac, qui sont les détritus les plus souvent jetés de la planète, contiennent plus de 7.000 composés chimiques qui, une fois jetés, se répandent dans l'environnement», poursuit Rüdiger Krech. Chacun des 4.500 milliards de mégots de cigarettes qui finissent chaque année dans la nature peut polluer jusqu'à 100 litres d'eau, souligne-t-il.
Les dangers du tabac pour la santé ne se limitent pas à la consommation et aux déchets : près d'un quart des cultivateurs de tabac souffre de la maladie du tabac vert, une forme d'empoisonnement à la nicotine par la peau. En contact constant avec des feuilles de tabac, ces cultivateurs consomment l'équivalent de la nicotine contenue dans 50 cigarettes par jour, explique Rüdiger Krech, qui souligne que le secteur emploie un grand nombre d'enfants. «Imaginez seulement : un enfant de 12 ans exposé à 50 cigarettes par jour», conclut-il.
D'après le rapport, le tabac est souvent cultivé dans les pays plutôt pauvres, où l'eau et les terres cultivées sont souvent rares, et où ces cultures prennent la place d'une production alimentaire cruciale. La culture du tabac est aussi responsable pour environ 5% de la déforestation dans le monde, et contribue à l'épuisement de précieuses réserves d'eau. Une part importante des émissions globales de gaz à effet de serre provient en outre de la transformation et du transport du tabac - l'équivalent d'un cinquième de l'empreinte carbone du transport aérien.
À lire aussiLe trafic de tabac atteint un pic historique en France
L'OMS alerte également sur les produits dérivés du tabac - cigarettes, tabac sans fumée et e-cigarettes - qui contribuent de manière significative à l'accumulation de la pollution plastique dans le monde. Les filtres de cigarettes contiennent des traces des microplastiques, ces petits fragments retrouvés dans les océans du monde entier, y compris au fond de la fosse des Mariannes, la plus profonde du monde - ce qui en fait la deuxième plus importante source de pollution plastique au monde. Contrairement à ce que prétend l'industrie du tabac, il n'y a pourtant pas de preuves que ces filtres ont un effet bénéfique sur la santé, souligne l'OMS. L'agence onusienne exhorte donc les responsables politiques du monde entier à traiter ces filtres comme des plastiques à usage unique, et à envisager leur interdiction.
Elle déplore également que les coûts gigantesques du nettoyage des déchets de l'industrie du tabac soient supportés par les contribuables du monde entier. D'après le rapport, la Chine dépense chaque année environ 2,6 milliards de dollars pour traiter les déchets issus des produits du tabac. Pour l'Inde, la facture s'élève à 766 millions de dollars, alors que le Brésil et l'Allemagne doivent s'acquitter de 200 millions de dollars chacun. L'OMS insiste donc pour que davantage de pays suivent l'exemple de la France et de l'Espagne en adoptant le principe du pollueur-payeur. Pour Rüdiger Krech, il est important que «l'industrie paie vraiment pour les dégâts qu'elle est en train de créer.»
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Le Figaro
L’éditorial du Figaro: «Chaos au stade de France: les yeux grands fermés»
Vincent Trémolet de VillersPar Vincent Trémolet de Villers, directeur adjoint de la rédaction.
Ah, les supporteurs britanniques! S’ils n’étaient pas là, la ville de Saint-Denis serait un havre de paix et les grandes soirées de football au Stade de France, une kermesse familiale. Habituellement, le discours officiel se méfie des amalgames, mais, depuis samedi soir, on pourrait croire qu’en chaque Anglais il y a un hooligan qui sommeille. C’est la version orwellienne du fiasco de la finale de la Ligue des champions. Le problème, c’est que les mots de Gérald Darmanin ne correspondent pas au récit des envoyés spéciaux et des spectateurs présents dans le stade. Quant à la police, parmi les fameux supporteurs britanniques, elle a souvent retrouvé le sentiment d’impunité qui caractérise les voyous des cités alentour. La confusion se dissipe et l’on commence à faire le tri entre faux supporteurs, Britanniques dépouillés de leurs places (parfois de leurs smartphones) et vraies racailles.
Est-ce possible, dans notre pays, d’envisager une grande fête populaire sans qu’elle ne dégénère en affrontements? Même un événement daté, en mondovision et qui permet toutes les anticipations n’échappe pas à cette malédiction. Des dizaines de millions de téléspectateurs ont découvert en direct la friabilité de la septième puissance mondiale.
On désignera l’UEFA ou les faux billets comme coupables pour ne pas voir qu’à mesure que les incantations sur le «vivre-ensemble» se développent la chose s’éloigne tragiquement. Les causes sont reconnues, rebattues, ressassées. Immigration anarchique: une, deux, trois générations déracinées qui poussent sur un terreau éducatif déglingué et développent un sentiment victimaire (entretenu par l’école et une grande partie du système d’information) préalable à une dérive délinquante habillée de fierté identitaire. Tous les ingrédients du mal français se retrouvent dans ce précipité.
Du France-Algérie de 2001 et La Marseillaise sifflée jusqu’à cette finale honteuse, le «Stade de Farce», comme l’écrit cruellement la presse étrangère, nous rappelle en grand format ce processus dévastateur. Dans deux ans, Paris accueille les Jeux olympiques. Si nous gardons encore les yeux grands fermés, nous connaîtrons les mêmes humiliations.
À VOIR AUSSI - Gaz lacrymogène, intrusions... Scènes de chaos au Stade de France avant la finale de la Ligue des Champions
Ivan Rioufol: «Offensive d’État contre le modèle français»
CHRONIQUE - Cautionner le racialisme à l’École, c’est en finir avec la France millénaire.
Mathieu Bock-Côté: «Déconstructionnisme, première riposte»
CHRONIQUE - Banalisation de concepts comme racisme systémique et privilège blanc, autodafés, destruction de statues, écriture inclusive... C’est une nouvelle révolution culturelle qui bulldoze à grande vitesse l’Occident.
France24 - Monde
Législatives : les clips de campagne
Publié le : 30/05/2022 - 15:51
FRANCE 24
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Temps de parole, affiches, clips de campagne : avec le début de la campagne officielle, lundi 30 mai, les candidats et les médias audiovisuels sont tenus de respecter la règle d'équité du temps de parole.
Les chaînes de télévision et les stations de radio doivent accorder aux candidats et à leurs soutiens un temps de parole correspondant à leur représentativité. France 24 publie ainsi chaque jour les clips de campagne des différents partis politiques.
Les élections législatives auront lieu comme suit :
- en métropole, les dimanches 12 et 19 juin 2022 ;
- en Polynésie française, les 4 et 18 juin 2022 ;
- dans la zone Amérique et Caraïbes, les 4 et 18 juin 2022 ;
- dans le reste du monde, les 5 et 19 juin 2022 ;
- en Guadeloupe, en Guyane, à la Martinique, à Saint-Barthélémy, à Saint-Martin, à Saint-Pierre-et-Miquelon, les 11 et 18 juin 2022.
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ÉLYSÉE 2022
Présidentielle : dans les quartiers nord de Marseille, Valérie Pécresse prône l'"impunité zéro"
Égalité du temps de parole : les effets inattendus pour les "petits candidats"
ÉLYSÉE 2022
McKinsey, l'affaire qui ranime la campagne présidentielle
France24 - Monde
L'UE s'accorde sur un embargo progressif concernant le pétrole russe
Publié le : 31/05/2022 - 00:01Modifié le : 31/05/2022 - 07:18
FRANCE 24
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Pierre BENAZET
Les chefs d'État et de gouvernement de l'Union européenne se sont mis d'accord, lundi soir, pour interdire immédiatement plus des deux tiers des importations de pétrole russe et mettre fin à 90 % de ces dernières d'ici à la fin de l'année. Cette mesure vise à assécher les sources de financement de la "machine de guerre" de Moscou.
Un accord a finalement été trouvé à Bruxelles, lundi 30 mai. Les dirigeants des 27 pays membres de l'UE ont approuvé dans la soirée un embargo sur le pétrole russe qui supprimera quelque 90 % de leurs importations depuis ce pays d'ici à la fin de l'année, en exemptant la Hongrie.
Les chefs d'État et de gouvernement réunis en sommet à Bruxelles se sont mis d'accord sur un embargo progressif concernant le pétrole transporté par bateau, soit les deux tiers des achats européens de pétrole russe. Une exemption temporaire a été prévue pour le pétrole acheminé par oléoduc, afin de lever le veto de Budapest.
"Cela va couper une énorme source de financement de la machine de guerre de la Russie", a tweeté le président du Conseil européen, Charles Michel.
#Unity Agreement to ban export of Russian oil to the EU. This immediately covers more than 2/3 of oil imports from Russia, cutting a huge source of financing for its war machine. Maximum pressure on Russia to end the war. #EUCO
May 30, 2022Berlin et Varsovie s'étant engagés à arrêter leurs importations par l'oléoduc Droujba, c'est au total 90 % des exportations de pétrole russe vers l'UE qui seront arrêtées d'ici à la fin de l'année, affirment la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président français Emmanuel Macron. L'extension de l'embargo aux livraisons par oléoduc sera ensuite discutée "dès que possible".
"La Russie fait le choix de poursuivre sa guerre en Ukraine. En Européens, unis et solidaires du peuple ukrainien, nous prenons ce (lundi) soir de nouvelles sanctions", a tweeté Emmanuel Macron, dont le pays exerce la présidence du Conseil de l'UE.
La Hongrie obtient des garanties
Plus tôt dans la journée, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait appelé par visioconférence les dirigeants de l'UE à "cesser leurs querelles" pour adopter rapidement le sixième paquet de sanctions contre Moscou, dont l'embargo pétrolier était le point le plus sensible.
Budapest avait conditionné son feu vert à des garanties sur son approvisionnement. En arrivant au sommet, le Premier ministre hongrois Viktor Orban avait réclamé des assurances en cas de coupure de l'oléoduc Droujba qui approvisionne son pays en passant par l'Ukraine.
La Hongrie, pays enclavé sans accès à la mer, dépend pour 65 % de sa consommation du pétrole acheminé par Droujba. Elle s'était opposée à la proposition initiale d'un embargo, à moins de bénéficier d'un délai d'au moins quatre ans et d'environ 800 millions d'euros de financements européens pour adapter ses raffineries. Elle a aussi réclamé de pouvoir être approvisionnée en pétrole russe par voie maritime si l'arrivée par oléoduc venait à être arrêtée.
L'unanimité est requise pour l'adoption des sanctions. Le feu vert politique des dirigeants doit encore donner lieu à un accord entériné au niveau des ambassadeurs des Vingt-Sept pour en régler les détails avant que les mesures n'entrent en vigueur.
Des négociations auront lieu ensuite pour cesser aussi les importations via Droujba (un tiers des approvisionnements européens), dont la branche nord dessert l'Allemagne, l'Autriche et la Pologne, et la branche sud la Hongrie, la République tchèque et la Slovaquie. Pour Moscou, il est toutefois plus facile de trouver d'autres acheteurs pour ses exportations par tankers que par oléoduc.
Des États membres redoutent, cependant, que l'exemption de l'approvisionnement par oléoduc ne fausse les conditions de concurrence pour les achats de pétrole.
Aide de 9 milliards d'euros
En négociation depuis un mois, le nouveau paquet de sanctions prévoit aussi un élargissement de la liste noire de l'UE à une soixantaine de personnalités, dont le chef de l'église orthodoxe russe, le patriarche Kirill.
Il comprend l'exclusion de trois banques russes du système financier international Swift, dont Sberbank, principal établissement du pays.
Les dirigeants ont aussi approuvé l'octroi de 9 milliards d'euros au gouvernement ukrainien pour couvrir ses besoins immédiats en liquidités afin de faire fonctionner son économie. Kiev a chiffré ses besoins à 5 milliards de dollars par mois. Les financements européens prendront la forme de "prêts à longue maturité" avec des taux d'intérêts bonifiés, a-t-on précisé de source européenne.
Le sommet de deux jours doit aussi aborder mardi les conséquences de la crise alimentaire liée à la guerre et la transformation énergétique du continent pour se passer du gaz russe.
Avec AFP
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exportations d'hydrocarbures
Gaz et pétrole : en pleine guerre en Ukraine, Moscou empoche le jackpot
La chronique de l’éco
Paolo Gentiloni, commissaire à l'économie : "Un embargo européen sur le pétrole russe est possible"
DEMAIN A LA UNE
Sommet européen extraordinaire : quelle stratégie pour l'Europe de la défense ?
Le Figaro
L’assurance de prêt devient résiliable à tout moment mais risque de grimper
Actualité
Dès ce mercredi 1er juin, les nouveaux emprunteurs immobiliers pourront changer d’assurance quand ils le souhaitent.
Par Guillaume Errard
Mis à jour le 31/05/22, 04:00
Publié le 31/05/22, 04:00
- Saint-André-de-Cubzac (33)
- Maison
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- Maison
Voir l'annonceVoir l'annonce- Ballancourt-sur-Essonne (91)
- Maison
Voir l'annonceC’est une petite révolution qui va avoir lieu ce mercredi 1er juin, dans le crédit immobilier. Les emprunteurs pourront résilier leur assurance à tout moment et non plus seulement à la date anniversaire du prêt. Pour l’heure, cette mesure ne concerne que les nouveaux contrats, précise la loi du 28 février dernier. Pour les prêts en cours, il faudra attendre le 1er septembre. L’objectif est de permettre aux ménages de faire jouer la concurrence, comme pour les taux de crédit, dans un marché de l’assurance dominé à 88% par les... banques.
» LIRE AUSSI - Assurance emprunteur: comment faire jouer la concurrence?
Les Français oublient souvent qu’ils peuvent (re)négocier le taux du prêt mais aussi celui de l’assurance emprunteur. La faiblesse de ce dernier - entre 0,05% et 0,3% pour des primo-accédants âgés entre 20 et 50 ans - laisse sans doute croire aux emprunteurs que le jeu n’en vaut pas la chandelle. Erreur! Car, dans un contexte de taux qui restent, malgré tout, très bas (1,5 % sur 20 ans et 1,75% sur 25 ans contre une inflation d’environ 5%), le poids de l’assurance dans le coût total du crédit, ne cesse de grimper. Et les économies à la clé peuvent se chiffrer en plusieurs milliers d’euros. Ainsi, un couple de trentenaires qui empruntent 215.000 euros sur 20 ans à 1,5% (assurance de 100% sur monsieur et 50% sur madame) peuvent économiser plus de 12.000 euros s’ils choisissent l’assurance d’une autre banque que la leur.
Dit comme cela, cette nouvelle a de quoi réjouir les emprunteurs immobiliers. Mais, comme souvent ces derniers mois, leur enthousiasme risque rapidement de tourner court. Car la résiliation à tout moment de l’assurance s’accompagne d’une mauvaise surprise. Fin février, les députés de l’Assemblée nationale ont également voté en faveur de la suppression du questionnaire de santé. Mesure qui concerne uniquement les prêts de moins de 200.000 euros par emprunteur (donc 400.000 euros pour un couple avec une quotité assurée à 50% sur chaque tête) et les emprunteurs âgés de moins de 60 ans à la fin du prêt.
+5 euros par mois pour un prêt de 25 ans
Au demeurant, il n’y a pas de quoi s’inquiéter. Bien au contraire. Le questionnaire de santé, qui est rempli par l’emprunteur au moment de déposer une demande de crédit, est considéré par les emprunteurs, comme une contrainte. Surtout, la suppression de ce document vise à permettre aux populations fragiles et en mauvaise santé de pouvoir obtenir un crédit immobilier plus facilement. Mais cette bonne nouvelle en cache une mauvaise. «Si le questionnaire de santé est supprimé, l’assureur n’aura plus les moyens de savoir si vous êtes en bonne ou mauvaise santé», souligne Astrid Cousin, de Magnolia.fr, comparateur d’assurance emprunteur.
» LIRE AUSSI - Crédit immobilier: pourquoi les mal portants retrouvent le sourire
Or, le taux d’assurance est plus élevé si vous êtes en mauvaise santé que si vous êtes bien portant. Ce surplus va donc disparaître pour les prêts de moins de 200.000 euros. Pour financer ce manque à gagner, les assureurs risquent d’augmenter les taux d’assurance pour les biens portants. «Les professionnels anticipent une hausse comprise entre 20% et 25%, affirme Astrid Cousin. Cette logique de solidarité pourrait se révéler contre-productive en resserrant l’accès au crédit à la clientèle jeune sans antécédent de santé». Pour un prêt de 200.000 euros sur 25 ans accordé à un emprunteur de 40 ans, cette augmentation représente un surplus de 1500 euros sur 25 ans et donc +5 euros par mois.
Pour y remédier, l’experte en assurance emprunteur recommande «de sortir des critères» concernés par la suppression du questionnaire pour «bénéficier d’un tarif d’assurance ajusté à votre profil». «Vous pouvez augmenter la quotité assurée de l’emprunteur en bonne santé si vous êtes en couple, ajouter une enveloppe travaux ou baisser votre apport pour emprunter plus et ainsi dépasser la barre des 200.000 euros (lié à la suppression du questionnaire de santé) ou emprunter, sans dépasser la limite légale de 25 ans, sur une durée plus longue», conseille Astrid Cousin.
France24 - Monde
L'Ossétie du Sud renonce à organiser un référendum d'intégration à la Russie
Publié le : 31/05/2022 - 02:39
FRANCE 24
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Alors que l'Ossétie du Sud devait tenir le 17 juillet un référendum sur son intégration à la Russie, les nouvelles autorités de cette région séparatiste géorgienne prorusse ont annoncé lundi qu'il n'aurait finalement pas lieu, face à "l'incertitude liée aux conséquences légales" d'une telle consultation.
Les nouvelles autorités de la région séparatiste géorgienne pro-russe d'Ossétie du Sud ont annoncé, lundi 30 mai, renoncer à l'organisation d'un référendum sur leur intégration à la Russie.
Dans un décret, le "président" Alan Gagloev a invoqué "l'incertitude liée aux conséquences légales" d'une telle consultation, qui avait été décidée par son prédécesseur, Anatoli Bibilov, et qui devait se tenir le 17 juillet. Il a également mis en avant "l'inadmissibilité d'une décision unilatérale par référendum sur des questions relevant des droits et intérêts légitimes de la Fédération de Russie".
Alan Gagloev a néanmoins appelé à "tenir, sans délai, des consultations avec la partie russe sur l'ensemble des questions liées à une plus grande intégration de l'Ossétie du Sud et de la Fédération de Russie".
"Aspiration historique"
Le 13 mai, les autorités d'Ossétie du Sud avaient annoncé la signature par Anatoli Bibilov d'un décret sur la tenue d'un référendum, évoquant "l'aspiration historique" des habitants de ce petit territoire caucasien à rejoindre la Russie, dont il est limitrophe.
"Nous rentrons à la maison", avait commenté Anatoli Bibilov, ajoutant que "le moment est venu de s'unir une fois pour toutes". "L'Ossétie du Sud et la Russie seront ensemble. C'est le début d'une grande nouvelle histoire", avait-il dit.
Mais Anatoli Bibilov n'a pas réussi à se faire réélire au poste de "président" au début du mois. La Russie avait exprimé l'espoir que son successeur à ce poste, Alan Gagloïev, saurait assurer la "continuité" dans les relations avec Moscou.
Au centre du conflit de 2008
L'Ossétie du Sud a été au centre de la guerre russo-géorgienne de 2008, à la suite de laquelle le Kremlin a reconnu son indépendance ainsi que celle d'une autre région séparatiste géorgienne, l'Abkhazie, et y a installé des bases militaires.
L'annonce du "président" Gagloev survient au 96e jour de l'invasion par l'armée russe de l'Ukraine, où les chefs des régions séparatistes de Donetsk et de Louhansk, dont l'indépendance a aussi été reconnue par Moscou, ont également fait part de leur intérêt pour une intégration à la Russie.
La Géorgie, où l'offensive russe contre l'Ukraine a suscité un élan de solidarité, juge inacceptable l'éventualité d'un rattachement de l'Ossétie du Sud à la Russie.
En août 2008, la Russie avait attaqué la Géorgie dont le gouvernement combattait des milices pro-russes dans cette région, après qu'elles eurent bombardé des villages géorgiens. Les combats avaient pris fin au bout de cinq jours avec l'établissement d'un cessez-le-feu négocié par l'Union européenne. Mais ils avaient fait plus de 700 morts et provoqué le déplacement de dizaines de milliers de Géorgiens de souche.
En mars, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye, Karim Khan, a demandé que des mandats d'arrêt soient lancés contre trois responsables actuels et anciens de l'Ossétie du Sud, en relation avec des crimes de guerre commis contre des Géorgiens de souche. Parmi les crimes qui leur sont reprochés figurent la torture, la détention illégale, la prise d'otages et les déportations de personnes.
L'année dernière, la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a jugé que la Russie était responsable des violations des droits humains commises dans l'après-guerre.
Avec AFP
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Géorgie : la région d'Ossétie du Sud va organiser un référendum sur son intégration à la Russie
REPORTAGE
Trente ans après la chute de l'URSS, la Géorgie toujours sous influence russe
L'Entretien de France 24
Salomé Zourabichvili, présidente géorgienne, s'adresse à l'UE : "Nous sommes des vôtres"
Le Figaro
Maison de la Du Barry, désert de Retz… Ces lieux près de Paris ne se visitent qu'une ou deux fois l'an
Si vous voulez les voir, c'est le moment de réserver ! Dans les Yvelines, ces lieux rares et intimes ne s'ouvrent aux visiteurs qu'aux beaux jours.
Rayonner à 7km maximum autour de Saint-Germain-en-Laye revient forcément à évoquer le plus célèbre des natifs de la ville, Louis Dieudonné (1638), enfant miracle devenu l'inégalable Louis XIV. Son empreinte se lit dans chaque pavé, chaque bosquet, chaque vieille pierre. Dessiné autrefois par André Le Nôtre avec sa colonne d'eau de 22 mètres de haut, le Grand Bassin du château devrait d'ailleurs être inauguré fin septembre. Si le Roi Soleil hante ces lieux yvelinois, il existe également quelques pépites, qui se découvrent de temps en temps, rarement ou très exceptionnellement. Suivez-nous à la découverte de ces joyaux connus de quelques initiés seulement.
VOIR LE DOSSIER - Week-end autour de Paris : toutes nos idées de sorties
Le château de Madame du Barry
Peinte par Sisley en 1873, la route de la Machine n'a pas changé. Les arbres qui la bordent sont simplement plus touffus que sur le tableau. La façade du château est toujours aussi blanche. Fermez les yeux et basculez en 1793 pour voir apparaître la belle Madame du Barry, escortée par des révolutionnaires qui la guillotineront bientôt. Baptisé «Pavillon des eaux» cette demeure construite en 1683 pour le gouverneur de la Machine de Marly, abrita ensuite les enfants légitimés de la Montespan et de Louis XIV avant d'être offerte par Louis XV à sa favorite. Épicurienne, la Comtesse y créa une orangerie, un temple dorique, une glacière, un jardin anglais avec un petit étang. Désormais propriété privée, le parc de près de 10 hectares se visite ainsi que trois salons du rez-de-chaussée, ornés de boiseries d'Honoré Guibert, ébéniste du Petit Trianon.
Ça ouvre quand ? Les 16, 17 et 18 juin, cette résidence privée de Louveciennes ouvrira ses portes (sur réservation) pour des visites guidées organisées par l'Office de tourisme Boucles de Seine.
Pratique : 15 €/adulte. Visites le 18 juin à 14h30 et 16h15. Groupes les 16 et 17 juin. Talons interdits (parquets). Réservation obligatoire.
Notre conseil bucolique : sur la route de la Machine, sont visibles (10 minutes à pied) les vestiges de la Machine de Marly, vaste réseau de pompes qui permettaient d'acheminer l'eau de la Seine par gravité via l'aqueduc de Louveciennes jusqu'aux fontaines de Versailles.
Le domaine du Fort du Trou d'Enfer
Sur les 300 hectares d'un domaine géré par l'Office National des Forêts, un fort datant de 1879 était destiné à protéger Paris des envahisseurs. À perte de vue, des champs cultivés biologiquement, orge, blé, maïs... Au loin, un sémaphore d'où émettait le télégraphe Chappe, moyen de communication optique mis au point en 1794. Un peu plus loin, des haies cynégétiques datant de Charles X où s'égaient des passereaux. La forêt de Marly, qui bruisse des piaillements de troglodytes mignons et de geais des chênes, garde aussi les traces du passage des sangliers et chevreuils. Qui imagine que Paris n'est qu'à 20 km ? Loïc, le guide naturaliste de l'ONF, fait découvrir durant 2h30 le patrimoine végétal et forestier de ce domaine où chassait Louis XIV et où il avait fait construire une ferme (toujours en activité) pour ravitailler la Cour. En fin de parcours, les visiteurs découvrent, éberlués, l'impressionnante beauté du Fort du Trou d'Enfer, son four à pain, ses salles d'officiers et ses cachots.
Ça ouvre quand ? Le 5 juin, l'Association du Site du Trou d'Enfer organise une sortie à 15 h (don apprécié à la fin de la visite). Réservation par mail : secretariat@aste.fr. Visites guidées par l'ONF : mercredi 6 juillet (rucher du domaine uniquement), mercredi 5 et 19 octobre (domaine).
Notre conseil de flâneur : à Marly-le-Roi, jetez un œil sur le nom des rues pavées qui font souvent référence aux contemporains de Louis XIV (Charles Le Brun, Jules Hardouin-Mansart). Poussez la porte de l'église Saint-Vigor et admirez son maître-autel, don du Roi Soleil. Non loin trône la surprenante allée des Sphinx du Château du Verduron (résidence privée).
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Le Désert de Retz
Au XVIIIe siècle, un « désert » est un lieu à l'écart du monde, propice au rêve et à l'imaginaire. À Chambourcy, ce jardin de 38 hectares étalait ses 17 « fabriques », constructions d'inspiration antique, chinoise, orientale. L'imposante pyramide en pierre apparaît entre les arbres. Pyramide ? Non, glacière où étaient stockés autrefois des blocs de glace. La tente tartare au milieu d'un îlot ? Elle servait de salle d'armes. Le temple du Dieu Pan ? Un temple de musique. Imaginé (1774-1789) par l'aristocrate François de Montville, ce lieu singulier se voulait un parcours initiatique des grandes civilisations.
Ça ouvre quand ? Le samedi de 14 à 18h, 10 €, 6 € (tarif réduit), gratuit - 6 ans. Visite guidée (2h) sur réservation (14h30). Parking gratuit. ledesertderetz.fr. Audioguide dans l'App Store.
Notre conseil culturel : À 2 km, ne ratez pas le parc de la maison André Derain, ouvert gratuitement tous les jours jusqu'au 14 octobre de 8h à 20h30 (fermeture à 18h à partir du 15 octobre). Deux-roues et chiens interdits. Visite possible de la maison le 11 juin à 14h30 (adultes 10 €, 8-17 ans : 5 €).
L'Apothicairerie
Le premier étage de l'Office de tourisme de Saint-Germain-en-Laye abrite une étonnante collection. Étalés sur des étagères, mises en valeur par des boiseries du XVIIe siècle à décors polychromes, 600 pots en faïence et bocaux de verre font voyager dans un passé médicinal, lorsque les apothicaires fabriquaient décoctions, pommades et médicaments, avec des éléments improbables, comme l'huile de petit chien ou le vin de cloporte. La reconstitution a été effectuée sur une description du XIXe siècle au moment où les deux hôpitaux de la ville fusionnaient, l'hôpital général et l'hôpital de la Charité.
Ça ouvre quand ? Visites gratuites sur réservation (01 30 87 20 63) le samedi à 15 h et 15h30.
Notre conseil sucré : foncez à 450 mètres de là pour déguster un (ou plusieurs) Pavés d'Or de la Pâtisserie Grandin (13, rue au Pain). La recette de ce chocolat nappé d'or est la même que lors de sa création en 1822. Lorsque Louis XIV vivait à Saint-Germain-en-Laye (avant 1682), Marie-Thérèse, son épouse espagnole, accompagnait toujours sa tasse de chocolat chaud d'un bonbon au chocolat. D'où l'idée du Pavé d'Or. Testez aussi le Debussy (musicien natif de la ville) : biscuit noisette, mousse praliné, raisins au rhum et glaçage chocolat.
Carnet pratique
BON À SAVOIR
Le site de l'Office de tourisme intercommunal regroupe toutes les informations des lieux cités et permet de réserver. saintgermainbouclesdeseine.fr
Selon les demandes, les dates évoluent : n'hésitez pas à vous renseigner régulièrement.
BON PLAN
En dehors de ces visites d'exception, le Pass Malin permet des sorties culturelles dans les Yvelines et les Hauts-de-Seine à des tarifs réduits. passmalin.fr
SE RESTAURER
De nombreux restaurants à Marly dans la Grande Rue et autour du Château de Saint-Germain-en-Laye. Pour tous les goûts et toutes les bourses.
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Le Figaro
Pourquoi a-t-on parfois l'impression d'avoir déjà vécu une scène ?
Chacun d'entre nous a déjà ressenti cette sensation de déjà vu ou déjà vécu. Que se passe-t-il dans le cerveau ? Deux spécialistes nous éclairent.
Vous êtes tranquillement installée dans votre salon et écoutez le récit de la journée d'école de votre enfant, lorsque vous avez soudainement cette étrange sensation d'avoir déjà vécu la scène. Il se trame effectivement des choses dans votre cerveau. L'impression implique trois zones et fonctions : «la vue, le temps et la mémoire, indique Annaik Feve, neurologue, psychanalyste et dirigeante de la société d'évaluation de risques humains Neurofinde. Au moment du déjà vu, notre rapport au temps n'est pas en accord avec la réalité, par exemple.» Et cette impression, qui peut en déstabiliser plus d'un, n'a rien à voir avec une potentielle vie antérieure ou des pouvoirs prémonitoires. Précisions.
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Entre familiarité et self-défense
Plusieurs théories existent pour expliquer le phénomène. La plus courante nous vient du scientifique américain Vernon Neppe, qui en 1983, dans son article The psychology of déjà vu, «définit le mécanisme comme une "impression inappropriée de familiarité de l'expérience présente avec un passé indéfini"», informe le Dr Feve.
Un simple mot peut déclencher la sensation d'avoir déjà vécu la scène
En effet, cette sensation peut être liée aux souvenirs de notre enfance, à notre environnement ou à la transmission familiale et génétique. «Lorsque l'on voit quelque chose, le cerveau fabrique l'image et la colle avec toutes les autres images correspondant à l'objet regardé, qu'il s'agisse de représentations que l'on a vues avant, ou qui nous ont été transmises», ajoute la neurologue. Le cerveau va alors créer un sentiment de familiarité.
Le «déjà vu» peut aussi être un moyen de se protéger lorsque l'on en ressent le besoin. Quand on est à un endroit que l'on perçoit comme dangereux, ou avec des personnes inconnues, «en ayant la sensation de déjà vu, le cerveau fabrique une certaine familiarité avec le contexte pour pouvoir composer avec l'étrangeté et éviter la réalité», expose la médecin. Ce moyen de protection peut aussi se manifester quand on se sépare de quelqu'un, ou que l'on est en deuil. «Parfois, un simple mot peut déclencher cette étrange sensation d'avoir déjà vécu la scène», commente pour sa part le Dr Fernando de Amorim, psychanalyste et directeur de la consultation publique à l'association de psychanalyse de Paris (RPH).
Enfin, chez certaines personnes atteintes d'épilepsie, «la sensation peut être une conséquence d'une crise», précise le Dr Feve, ou au contraire, un symptôme annonciateur.
Des désirs refoulés
Si Pythagore pensait que l'impression avait un lien avec une vie antérieure, Freud, lui, affirmait que ce phénomène était lié à un désir refoulé. Le psychanalyste Fernando de Amorim partage d'ailleurs sa théorie : «il s'agit de sensations et de refoulements souvent désagréables, et que nous avons jetés sous le tapis de notre conscience.» Ils ne sont pas accessibles au quotidien et réapparaissent quand on est détendu. «Ces pensées reviennent durant une fraction de seconde, même si le désir refoulé n'a rien à voir avec la scène que l'on est en train de vivre», informe le psychanalyste.
L'impression de déjà vu est tout à fait normale, «en revanche, si elle est vécue comme une situation angoissante, il faut y remédier en consultant», conseille le Dr de Amorim. Conclusion, tout est une histoire de perte de contrôle. Et voici peut-être ce qui fait peur.
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ENTRETIEN - Dans son livre Les maladies ne tombent peut-être pas du ciel, le psychologue Cyril Tarquinio explique le lien entre les souffrances de l'enfance et de l'adolescence et les problèmes de santé développés à l'âge adulte.
Haut potentiel : êtes-vous un HPI qui s'ignore ?
DÉCRYPTAGE - Comme les enfants que l'on dit précoces ou surdoués, certains adultes présentent des aptitudes particulières. Au quotidien, cette intensité cérébrale n'est pas toujours facile à gérer. Attention, sujets sensibles !
France24 - Monde
Au Népal, le dernier corps recherché après l'accident d'avion a été retrouvé
Publié le : 31/05/2022 - 07:52
FRANCE 24
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Les autorités népalaises ont indiqué, mardi, avoir retrouvé le dernier corps qu'ils recherchaient après l'accident d'avion survenu dimanche dans l'Himalaya. Vingt-deux personnes, dont deux Allemands, se trouvaient à bord.
Les secours népalais ont retrouvé un 22e corps, le dernier qu'ils recherchaient après l'accident d'avion dans l'Himalaya, ont annoncé les autorités, mardi 31 mai.
"Tous les corps ont été maintenant retrouvés", a affirmé à l'AFP le porte-parole de l'Autorité de l'aviation civile Deo Chandra Lal Karn. "Nous allons procéder à l'identification des corps".
Le bimoteur Twin Otter de la compagnie aérienne Tara Air avait décollé dimanche matin de la ville de Pokhara, deuxième ville du Népal, à 200 km à l'ouest de la capitale Katmandou, avant de perdre le contact radio.
L'épave a été retrouvée le lendemain, éparpillée sur un flanc de montagne à 4 420 mètres d'altitude, avec les corps de 21 des 22 passagers.
Outre 16 Népalais, dont trois membres d'équipage, l'appareil transportait deux Allemands et quatre Indiens.
Avec AFP
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Le Figaro
Jubilé de platine d’Élizabeth II: programmation royale pour fêter 70 ans de règne
Défilé militaire en direct de Londres sur TF1 et France 2, numéro spécial «Des Racines et des Ailes» sur France 3, des documentaires à foison sur toutes les chaînes et le film The Queen sur M6, la télévision française vibre à l’heure britannique pour saluer les 70 ans de règne exemplaire de la monarque la plus célèbre du monde.
Du jeudi 2 au dimanche 5 juin, le jubilé de platine donne l’occasion aux Britanniques de remercier leur reine pour sept décennies de bons et royaux services. Elizabeth II, 96 ans depuis le 21 avril, fête son anniversaire officiel le 2 juin, jour de son couronnement. La doyenne des reines qui a recueilli les confessions de quinze premiers ministres, de Winston Churchill à Boris Johnson, n’a jamais failli à son devoir depuis le décès de son père, le roi George VI, en février 1952.
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TF1 et France 2 nous invitent à suivre, en direct, le défilé militaire chatoyant du Trooping the Colour sur le Mall, entre le Palais de Buckingham et Horse Guards Parade, où le rejoint la famille royale à cheval et en carrosse. Jeudi 2 juin, dès 9h45, TF1 et France 2 proposent des éditions spéciales en direct jusqu’à 13 heures. Lors de la parade aérienne de la Royal Air Force, chacun espère bien voir la reine au balcon, mais Buckingham ne confirmera sa présence que le matin même. Elizabeth II sera entourée de dix-huit membres de la famille exerçant des fonctions publiques officielles, ce qui exclut son fils Andrew et son petit-fils Harry. Stéphane Bern analyse: «Harry a été maladroit, ce n’est pas une graine de Prix Nobel, mais, avec Meghan, ils viennent présenter leur fille, Lilibet Diana (née le 4 juin 2021), et ils seront des festivités. Concernant Andrew, la main de la reine ne tremble pas, là où son cœur de mère saigne.»
France 2 donne sens aux symboles monarchiques
Les festivités monarchiques donnent généralement l’avantage à France Télévisions qui suit au détail près le défilé militaire dans son édition spéciale «Élizabeth II, le Jubilé». Sur France 2, Julian Bugier est accompagné par Stéphane Bern, qui a commenté le jubilé de diamant en 2012 et a été reçu en audience privée par cette figure iconique de la monarchie, héroïne de la série The Crown, au règne presque aussi long que celui de Louis XIV (soixante-douze ans). Adélaïde de Clermont-Tonnerre, directrice de la rédaction de Point de vue, apporte son éclairage. Julian Bugier reçoit également Irène Frain, Alex Taylor et Howard Wilkinson, attaché militaire à l’Ambassade du Royaume-Uni à Paris. «Tout est symbole et a un sens dans la monarchie britannique. La couleur, l’uniforme se décryptent à l’aune de l’Histoire», souligne Stéphane Bern. Louise Ekland, journaliste britannique, auteur de God Save My Queen, et Matthieu Boisseau seront en duplex de Londres.
TF1 en immersion au plus près des Anglais
Sur TF1, l’édition Une vie, un règne, présentée par Anne-Claire Coudray et Gilles Bouleau, met aussi l’accent sur les passions de la reine pour ses vingt-quatre chevaux et ses célèbres welshs corgis et sur les couleurs de ses tenues vestimentaires. Les deux journalistes reçoivent le spécialiste Marc Roche et le colonel Pierre Servent. Pour capter en direct l’atmosphère londonienne, Denis Brogniart circule en bus, François-Xavier Ménage en taxi et les équipes de TF1 se déplacent en calèche et sur la Tamise. La chaîne souhaite être au plus près des Britanniques, tout en commentant l’impressionnant défilé qui réunit plus de 1 400 soldats issus de tous les pays du Commonwealth, 400 musiciens et 200 chevaux.
Le groupe M6, sur tous les fronts, diffuse le concert avec Elton John et Paul MacCartney sur Paris Première
Le British Day de M6 (jeudi 2 juin) offre une approche un peu moins consensuelle, avec The Queen, film remarquable de Stephen Frears, qui valut un prix d’interprétation à Helen Mirren, invitée aux festivités avec l’acteur Tom Cruise. À 23 heures suivront les documentaires Elizabeth II: les derniers secrets d’une reine, relevant les petits arrangements de la couronne pour toujours présenter la monarchie sous son meilleur jour, puis Meghan et Harry: la guerre est déclarée, traitant des rapports complexes que le couple désormais américain entretient avec la monarchie. Paris Première diffuse également le grand concert en direct de Buckingham Palace, samedi 4 juin vers 21 heures, avec notamment Elton John et Paul McCartney, tous deux anoblis par la reine.
France 3 et TMC anticipent
Mardi 31 mai, TMC revient sur la popularité de la souveraine dans Elizabeth II: une vie de reine, documentaire inédit de CAPA allant de la seconde guerre mondiale aux déboires judiciaires d’Andrew en passant par le traumatisme Diana. Un modèle de force et de résilience monarchique face aux épreuves.
Mercredi 1er juin, pour France 3, Carole Gaessler en direct de Londres propose, dans Des racines et des ailes, deux sujets inédits: l’un sur le visage royal d’Elizabeth II, l’autre, plus intime, sur une femme adorable, qui a embrassé les changements de son temps. Le magazine revient également sur un épisode peu connu: la visite privée de la reine dans un château normand en 1967, où elle laisse libre cours à sa passion pour les chevaux.
Histoire TV et Gulli couvrent le jubilé à leur manière
Soulignons que la chaîne Histoire TV diffuse toute la semaine, à partir de 20h50, deux documentaires en soirée, dont Élisabeth II: le rôle d’une vie, jeudi 2 juin; La royauté fait son cinéma, vendredi 3; et Élisabeth II, série documentaire en 8 épisodes, samedi 4 et dimanche 5 juin.
On appréciera enfin le clin d’œil de la chaîne pour enfants Gulli qui propose Royal Gorgi, film d’animation aux décors soignés, contant la belle histoire d’amour entre un royal canin et une cyno-roturière britannique, vendredi 3 juin.
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Valeurs Actuelles
[Goldnadel] Opéra de Paris : l’affaire Adélaïde ou l’intolérance à sens unique
Réflexions autour de la mésaventure de cette jeune fille, dont Dieu merci elle survivra, mais qui montre dans ce micro-événement la macro-intolérance des autoproclamés défenseurs de la liberté, de la fraternité et de l’égalité.
Je rappelle brièvement l’histoire de cette jeune fille déjà narrée par le menu sur le site de Valeurs actuelles. Adélaïde est une jeune fille qui souhaitait être embauchée par l’Association pour le rayonnement de l’Opéra national de Paris (AROP). Mais dans sa désarmante autant que rafraîchissante candeur, elle exhibe un curriculum vitæ qui montre qu’elle est auparavant passée par des stages à Boulevard Voltaire, l’Incorrect et notre maison Valeurs actuelles qui ont en commun de ne pouvoir être localisés à l’extrême gauche, ce dont ils ne rougissent pas.
La seule vue de ce document par son examinatrice équivaut à la lecture de La Lettre écarlate. Inutile désormais de perdre leurs temps respectifs à la moindre évaluation par la voie de la discussion.
« Vous pensiez vraiment qu’avec un tel CV vous pourriez être embauchée dans le monde de la culture ? », questionne la gente dame avec un franc mépris. Fin de l’histoire, début de nos réflexions.
Premier niveau : si les faits étaient juridiquement établis, il s’agirait à n’en pas douter d’une discrimination politique, judiciairement répréhensible.
Deuxième niveau : ce n’est pas la première fois que des journaux de droite en vente prétendument libre font l’objet d’une discrimination illégale caractérisée. C’est ainsi que le groupe d’extrême gauche Sleeping Giants intimide leurs annonceurs avec un certain succès. Ces géants endormis agissent courageusement anonymement, ce qui n’empêche le Monde et France Inter de les couvrir de roses publiquement.
Troisième niveau : ce n’est pas faire un affreux procès d’intention à notre dame de l’Opéra de postuler que si notre postulante avait exhibé un curriculum vitæ attestant ses passages à Libération ainsi qu’à Mediapart, l’accueil n’eut pas seulement été meilleur mais excellent.
Quatrième niveau : il y a fort à parier que dans ce “contexte” d’autres Adélaïde s’abstiennent déjà d’exhiber des valeurs incorrectes. Je recommande à ce stade l’excellent ouvrage du professeur Gad Saad, titulaire de la chaire de recherches en science comportementale à l’université Concordia de Montréal. Célèbre de l’autre côté de l’eau, il vient de publier Les nouveaux virus de la pensée, sous-titré, Wokisme, cancel culture, racialisme… et autres idéologies qui tuent le bon sens (éditions FYP). Comme votre serviteur, celui-ci recommande de porter un regard psychiatrique sur le contexte médiatique et culturel actuel.
À ce titre, il indique que « le pire des fléaux de la liberté d’expression est l’autocensure ». Ainsi de ces professeurs d’université qui taisent leurs idées démocratiques et universalistes et rasent les murs de peur de gâcher leur carrière. J’y ajouterai donc des jeunes qui veulent entrer dans la carrière et cachent déjà leur passé de crainte d’être barrés.
Cinquième et dernier niveau : dans ce contexte délétère, je puis d’ores et déjà écrire que nous ne sommes plus en liberté. Mais sous la dictature sournoise des géants endormis et des nains éveillés.
Le Figaro
Une entreprise allemande prétend avoir trouvé la clé de la lutte contre le cancer
VU D'AILLEURS - Une entreprise allemande de Cologne a trouvé une approche prometteuse. Ses chercheurs viennent de recevoir de nouveaux fonds injectés par un investisseur aussi renommé que controversé.
Par Anja Ettel et Holger Zschäpitz (Die Welt)
L'investisseur Frank Thelen a déjà eu beaucoup de rêves - conduire des voitures volantes ou pouvoir se rassasier sans avoir à cuisiner. Freigeist («électron libre»), sa société d'investissement installée à Bonn, veut utiliser ses fonds pour faire de ces rêves une réalité. Telle est du moins son ambition, même si la réalité est souvent différente - à l'instar des résultats de son fonds ouvert au public 10xDNA Disruptive Technologies, qu'il avait lancé en grande pompe l'année dernière et qui devait permettre aux petits épargnants de bénéficier des profits de sociétés à la croissance exponentielle.
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Selon les informations de Welt Am Sonntag, sa société Freigeist a décidé d'entrer au capital de Prosion Therapeutics, start-up de biotechnologie basée à Cologne. C'est la première incursion dans ce domaine de l'investisseur star, qui s'est fait connaître avec l'émission de télévision « Die Höhle der Löwen » («La fosse aux lions»). Nul autre domaine n'est plus risqué pour les investisseurs. Quelles sont ses chances de réussite?
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Une technologie «remarquable»
Pour Frank Thelen qui s'est déjà fait remarquer à la télévision par son optimisme et qui n'est pas avare de superlatifs, la réponse est claire: «Nous n'essayerions pas si nous n'y croyions pas. Nous ne visons pas l'échec». Selon lui, la technologie de l'entreprise est «remarquable», les résultats des premières études sur les animaux sont «étonnamment bons» et l'équipe fondatrice, composée de deux amis d'études et de deux professeurs d'université, est «bien rodée».
Slim Chiha, âgé de 32 ans et d'origine tunisienne, est l'un des fondateurs de Prosion. Il a gardé de sa scolarité en Belgique un léger accent français. Après des études de chimie à Cologne et un stage chez Bayer, le jeune chercheur s'est inscrit à un projet auprès de son directeur de thèse, le professeur de chimie Hans-Günther Schmalz - c'est cette équipe qui est devenue le noyau de Prosion, entreprise actuelle.
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La société est inscrite au registre du commerce depuis 2020. Les sept membres de l'équipe travaillent dans des bureaux loués sur le campus de l'université de Cologne ainsi que dans deux laboratoires, à Cologne et à Berlin - un peu comme le diplômé de Cologne Ugur Sahin à l'époque, lorsqu'il avait lancé BioNTech.
Un problème réputé insoluble
Lorsqu'il tente d'expliquer sa propre technologie, Slim Chiha doit entrer dans les détails car la recherche des petites molécules autour desquelles tout tourne chez Prosion est délicate à expliquer. Il s'agit en fait d'étudier le protéome humain, c'est-à-dire l'ensemble des protéines du corps humain, afin de développer des approches pour de nouvelles thérapies, à l'instar de l'étude du génome. Prosion a développé une plateforme sur laquelle les molécules sont combinées entre elles à la manière de briques Lego et peuvent ainsi prendre une structure hélicoïdale particulière.
Cette forme spéciale est capitale car elle s'insère comme une clé dans la serrure d'une protéine très spécifique. Celle-ci joue un rôle décisif dans le développement d'un cancer car, dans certaines conditions, elle transforme des tumeurs bénignes en tumeurs cancéreuses malignes à la croissance agressive. Jusqu'à présent, comme l'explique Slim Chiha, il n'était pas possible de cibler cette protéine pour l'empêcher de déclencher sa funeste cascade dans le corps.
Nos études ont montré que la tumeur ne se développe pas et qu'il n'y a pas non plus de métastases
Elle était «undruggable», ou «non médicamentable», c'est-à-dire qu'aucune clé ne lui correspondait. Prosion affirme aujourd'hui avoir réussi à trouver une structure moléculaire qui se fixe à cette protéine et empêche la cascade. D'abord sur ordinateur, puis en éprouvette et enfin, lors d'expériences sur des poissons-zèbres et des souris.
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«Nos études ont montré que la tumeur ne se développe pas et qu'il n'y a pas non plus de métastases», résume Slim Chiha en se référant aux recherches menées jusqu'à présent. De nouvelles études devraient montrer combien de temps dure cet effet et s'il est possible d'affamer la tumeur de cette façon.
La cause de nombreux échecs
Prosion entend même s'attaquer à un problème majeur dans le traitement du cancer car, bien trop souvent, les thérapies cessent de faire effet: le cancer devient alors résistant. «Notre approche a le potentiel d'empêcher la formation de telles résistances car nous visons les protéines cibles universelles des tumeurs solides», explique Slim Chiha.
La start-up a décidé de s'attaquer à un ennemi particulièrement insidieux : le cancer du pancréas, dans un premier temps, particulièrement difficile à traiter. Mais en théorie, cette thérapie pourrait être appliquée un jour à un grand nombre de cancers. À condition de tenir réellement les promesses du modèle informatique et des essais sur les animaux.
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C'est en effet le grand problème en biotechnologie et la raison pour laquelle tant d'approches et d'entreprises prometteuses se transforment en gouffres financiers : la recherche dure des années et le risque qu'une approche échoue ou qu'une étude importante ne livre pas les données escomptées est extrêmement élevé. Généralement, lorsqu'elles tentent de tester à nouveau leur technologie après l'avoir modifiée légèrement, de nombreuses entreprises sont déjà à court d'argent.
Selon des estimations du secteur, sur les 5000 à 10.000 nouvelles substances qui font l'objet d'une recherche pharmaceutique, seules neuf en moyenne sont suffisamment prometteuses au bout de cinq ans pour être testées sur l'homme dans le cadre d'essais cliniques. Une seule sera mise sur le marché - environ treize ans plus tard. Telle est la durée moyenne nécessaire pour mettre au point un médicament.
Trouvé dans la base de données de Frank Thelen
Freigeist, jusqu'alors unique investisseur externe de Prosion, aura-t-il les épaules assez solides ? « Assurément, promet Frank Thelen, nous agissons par conviction. » Le fait qu'il soit un nouveau venu dans le secteur de la biotechnologie, où même un milliardaire et investisseur de longue date comme Dietmar Hopp, fondateur de l'entreprise informatique SAP et promoteur de la société biopharmaceutique Curevac, a essuyé avec son équipe plusieurs revers et échecs, que les études cliniques menées sur des humains seront très coûteuses et que le processus d'autorisation soit extrêmement complexe, tout cela ne l'effraie pas. «Nous n'aurons jamais de Tesla en Allemagne si nous ne faisons qu'énumérer tout ce qui ne va pas», balaye-t-il.
Pour Frank Thelen, le bilan à ce jour est tout à fait honorable. À part la fin spectaculaire de la cryptobourse Neufund, il affirme n'avoir commis aucune erreur majeure dans ses investissements. «Mais à l'avenir, nous voulons investir de manière encore plus progressive et nous perdrons aussi davantage», prévoit-il.
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Frank Thelen et le fondateur de Prosion se sont trouvés via la base de données de l'investisseur, qui rappelle un peu un site de rencontres. Son équipe et lui auraient examiné des centaines d'offres, des études sur le cancer et différentes approches thérapeutiques avant de finalement trouver en Prosion ce qu'ils cherchaient.
La participation de Freigeist à hauteur de 15 à 20% - Frank Thelen ne tient pas à révéler le chiffre exact - est un investissement d'amorçage classique. Dans le jargon financier, cela désigne la participation d'investisseurs à un stade très précoce, avant même que d'autres bailleurs de fonds ne contribuent à des tours de financement plus conséquents.
Rien n'est négligé
Jusqu'à présent, Freigeist a investi un montant à sept chiffres dans Prosion Therapeutics. Combiné à une subvention européenne de 2,5 millions d'euros, le financement de l'entreprise serait ainsi assuré pour les 18 à 24 prochains mois.
D'ici là, les études précliniques menées sur des mammifères tels que des souris devraient être bouclées. Dans le meilleur des cas, si tout se passe bien, les premières séries d'essais sur des sujets humains pourraient commencer afin de tester l'innocuité et la tolérance de la nouvelle substance.
Pour que la graine germe, les fondateurs et leur investisseur s'appellent régulièrement. Résultats des recherches, commercialisation, financement, calendrier: tous les sujets sont abordés. Slim Chiha assure qu'il ne se sent pas limité pour autant : «Nous collaborons sur un pied d'égalité absolue et nous avons pleinement confiance en Freigeist».
Ce serait génial si notre technologie permettait de réduire sensiblement le taux de mortalité chez les patients cancéreux
Le jeune chercheur espère que le travail de ces dernières années portera bientôt ses fruits et qu'ils réussiront à trouver enfin une nouvelle arme contre le cancer: «Ce serait génial si notre technologie permettait de réduire sensiblement le taux de mortalité chez les patients cancéreux».
Frank Thelen voit plus grand encore. «Nous avons de bonnes chances de stopper de nombreux types de cancer», s'enthousiasme-t-il. Mais lui non plus ne veut pas encore parler de guérison pour le moment. Certains rêves sont tout de même trop grands.
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Les cas détectés de variole du singe pourraient n'être que «le sommet de l'iceberg», selon l'OMS
Quelque 200 cas de variole du singe ont été détectés ces dernières semaines, dans des pays où le virus ne circule pas habituellement.
Isère : un refuge ferme «définitivement», victime du réchauffement climatique
Le refuge, ouvert en 1954 et qui servait de camp de base pour de nombreuses courses d'alpinisme, était déjà fermé depuis l'été 2021 du fait de la fonte accélérée du glacier de la Pilatte.
Valeurs Actuelles
[Goldnadel] Traitement médiatique spécial pour l’État juif
Le Figaro
L'Ossétie du Sud annonce renoncer à son projet de référendum sur son intégration à la Russie
«L'incertitude liée aux conséquences légales» d'une telle consultation est mise en avant pour expliquer cette décision.
Les nouvelles autorités de la région séparatiste géorgienne prorusse d'Ossétie du Sud ont annoncé lundi renoncer à l'organisation d'un référendum sur son intégration à la Russie. Dans un décret, le «président» Alan Gagloev a invoqué «l'incertitude liée aux conséquences légales» d'une telle consultation, qui avait été décidée par son prédécesseur, Anatoli Bibilov, et qui devait se tenir le 17 juillet.
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Il a également mis en avant «l'inadmissibilité d'une décision unilatérale par référendum sur des questions relevant des droits et intérêts légitimes de la Fédération de Russie». Alan Gagloev a néanmoins appelé à «tenir, sans délai, des consultations avec la partie russe sur l'ensemble des questions liées à une plus grande intégration de l'Ossétie du Sud et de la Fédération de Russie.»
Le 13 mai, les autorités d'Ossétie du Sud avaient annoncé la signature par Anatoli Bibilov d'un décret sur la tenue d'un référendum, évoquant «l'aspiration historique» des habitants de ce petit territoire caucasien à rejoindre la Russie, dont elle est limitrophe.
Cessez-le-feu en Ukraine, céréales, soldats d'Azovstal : ce que Macron, Scholz et Poutine se sont dit
Alors que couve une crise alimentaire mondiale en raison du blocage des exportations de céréales russes et ukrainiennes, les trois chefs d'État se sont entretenus ce samedi.
Sergueï Jirnov, ex-agent du KGB: «Poutine vit dans un monde parallèle virtuel»
ENTRETIEN - Ancien officier supérieur du KGB et camarade de promotion de Vladimir Poutine, Sergueï Jirnov est l'un des hommes les mieux renseignés sur ce qui se passe vraiment au Kremlin. Dans son dernier livre, il s'inquiète d'une mécanique qui rend aujourd'hui envisageable une guerre nucléaire.
Coup d'arrêt à l'unité du Conseil de sécurité de l'ONU face à la Corée du Nord
Chinois et Russes ont opposé un veto à une résolution américaine pour imposer des sanctions à Pyongyang après de nouveaux tirs de missiles balistiques.
Valeurs Actuelles
La droite marseillaise face au péril rouge
Le Figaro
La Lettre du «Fig Mag» du 28 mai 2022
Jean-Christophe BuissonLETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Au programme : un ex-espion russe décrypte la stratégie de Poutine ; enquête sur ces Français qui se soucient des seniors ; reportage chez les «cholas» de Bolivie ; le grand Robert Littell est de retour.
Chers abonnés,
Quand les hommes de l'ombre surgissent en pleine lumière, on ne voit soudain plus qu'eux. Prenez Sergueï Jirnov. Envoyé à Paris dans les années 90 pour infiltrer les rouages de l'État français (il avait poussé la conscience professionnelle jusqu'à passer le concours de l'ENA et fréquenter ainsi, le veinard, Valérie Pécresse), cet espion soviétique a quitté le KGB en 2001 et s'est installé en France avec le statut de réfugié politique. Il n'était plus secret mais demeurait discret. Il ne se cachait plus, écrivait des articles et des livres, prononçait des conférences sur le monde du renseignement, mais rien qui aurait pu faire de lui un homme célèbre ni de l'ombre à Vladimir Fédorovski. Jusqu'à ce jour de février 2022 où il annonce le jour exact où la Russie va envahir l'Ukraine. Puis assure que Poutine va brandir la menace nucléaire trois jours avant qu'il ne le fasse. Et le voilà désormais invité partout dans les médias. De quoi attiser la curiosité de Guillaume Roquette qui, à force de le croiser sur les plateaux de LCI, l'a convaincu de se soumettre à un interrogatoire du Figaro Magazine. Oh, rien à voir avec celui que lui avait infligé le lieutenant du KGB Vladimir Poutine en 1980 à la Loubianka pour avoir passé un coup de fil un peu long à un touriste français en goguette à Moscou à l'occasion des Jeux olympiques. La preuve : il se montre très bavard dans cet entretien ! Il y décortique notamment la surprenante stratégie du maître du Kremlin, décrit son isolement physique et mental, pointe ses erreurs et explique comment le conflit qu'il a provoqué donne naissance à « une gouvernance mondiale chaotique ». Dans des extraits exclusifs de son livre à paraître le 1er juin (L'Engrenage, Albin Michel), il répond aussi à deux questions cruciales que nous nous posons tous les jours : jusqu'où Poutine peut-il aller ? Peut-on l'éliminer ? Sachez-le, les réponses ne vont pas illuminer votre week-end.
Pour retrouver le sourire, il y a heureusement les leçons de vie de la doyenne de l'humanité, sœur André. À 118 ans, elle a survécu à deux guerres mondiales et au Covid : à se demander si la messe quotidienne ne serait pas le meilleur des élixirs d'éternité… Dans son Ehpad de Toulon où elle est entourée de laïques et de religieuses de sa congrégation de la Charité, elle a reçu Guyonne de Montjou à qui elle a transmis sa joie de vivre intacte et confié ses souvenirs en se demandant avec humour si Dieu n'avait pas oublié de la rappeler à Lui. Mais qui, à part elle, ose presque regretter de ne pas bénéficier d'un peu plus de temps sur Terre ? Encore faut-il que ces heures-jours-mois-années supplémentaires se déroulent dans des conditions dignes. Notre journaliste a ainsi enquêté sur ce défi du grand âge que pose notre société vieillissante. Et découvert que tout n'est certes pas aussi sombre que certains le prétendent. Entre les colocations harmonieuses entre étudiants et seniors mises en place notamment par l'association Ensemble2générations, les maisons de béguinage, souvent plus accessibles financièrement, et… les outils technologiques qui permettent aux familles de mieux veiller sur leurs aînés (montres, téléphones, tablettes, capteurs de chute, etc.), il semble que les Français prennent conscience que ce vivre-ensemble-là n'est pas à négliger non plus…
Vivre ensemble, c'est ce que tentent de faire depuis des millénaires les hommes et les femmes. N'en déplaise à certaines féministes radicales, la guerre des sexes n'est pas une fatalité. Ni ici ni en Bolivie, où les indigènes «cholas», reléguées pendant des siècles à des activités dégradantes ou humiliantes, ont conquis des droits sans renoncer à leur identité. Lou Valini et la photographe Véronique de Viguerie l'ont constaté : dans une société longtemps encalminée dans un machisme faussement bonhomme, elles sont désormais visibles, dans leurs costumes traditionnels, aussi bien dans les travées du parlement local (52 % à l'Assemblée, 47 % au Sénat, suivez mon regard…) que sur les bancs des universités ou sur les sommets des montagnes vers lesquels elles guident les touristes qui n'ont froid ni aux yeux ni aux pieds.
Il aurait fallu une Frida Kahlo contemporaine pour peindre ces femmes, hier esclaves, aujourd'hui escaladeuses en chef. À défaut, on se rendra dans les nombreux musées qui, sans s'être donné le mot, ont décidé de mettre les femmes à l'honneur ce printemps. Ce qui a permis à Pierre de Boishue de promener son regard et sa plume entre Paris, Tours et Blois pour admirer les œuvres des pionnières des Années folles (Musée du Luxembourg) ou celles mettant en majesté héroïnes romantiques (Musée de la Vie romantique) et femmes de la Renaissance (château de Blois). Sans oublier les images exceptionnelles des femmes photographes de guerre exposées au Musée de l'Armée. Elles n'ont rien à envier à celles de leurs homologues masculins. Et ce n'est pas un cliché.
ET AUSSI
L'image. Elle n'est ni la fille de Jean Todt ni la cousine américaine d'Emmanuel Todd, mais grâce à Cannes et sa brise traîtresse, Emma Todt est désormais connue au-delà du cercle de sa famille et des mannequinophiles (qui sont certes nombreux). Les jambes de la top model d'1m75, sa robe verte échancrée et sa petite culotte aperçue à cette occasion, montaient ce soir-là les marches du Palais des Festivals à l'occasion de la présentation du film de James Gray, Armageddon Time, en lice pour la Palme d'Or ce soir.
Le portrait. Avec ses Bienveillantes, Jonathan Littell avait fait un peu d'ombre à son romancier de père en mettant le feu aux lettres françaises en 2006 (Prix Goncourt). L'incendie n'était qu'un feu de paille. Le Big Littell, c'est bien l'octogénaire Robert, qui le prouve avec son nouveau roman, La Peste sur vos deux familles (Flammarion). Une plongée étourdissante sur le ton de la farce tragique dans la Russie des années Eltsine peuplée de voyous, d'escrocs, de self-made-men suspects, de gangs ethniques que n'étouffe pas le souci de vivre ensemble, etc. Son livre, qui se lit d'une traite, montre un pays qui n'est pas sans rappeler la Russie de 2022, sombrant peu à peu dans une crise politique et morale par la faute de son dirigeant… L'auteur de La Compagnie et de Mère Russie, lui-même interrogé par Élisabeth Barillé, ne nie pas quelques concordances, bien que son livre ait été écrit bien avant l'invasion de l'Ukraine. Ce qui le différencie de Jirnov ? Son optimisme. Pour lui, Poutine a déjà perdu.
La nouvelle. Chez Benoît Heimermann, le vol n'est pas interdit ni puni, il est même recommandé et encouragé. Le vol aérien, s'entend. Signature familière des lecteurs de L'Équipe Magazine pendant un quart de siècle au cours duquel il a couvert les plus grands événements sportifs, il s'est fait depuis trente ans une autre spécialité : repérer, révéler ou réveiller la plume romanesque qui sommeille chez certains grands aventuriers (ceux qui défient déserts, mers et montagnes) et parfois chez… des journalistes. Ainsi est-il l'heureux éditeur d'Isabelle Autissier, dont le dernier roman, Le Naufrage de Venise (Stock), est une splendide réussite, d'Adrien Bosc, de Cédric Gras, d'Emmanuel Ruben, de David Fauquemberg et de Vincent Duluc – entre autres. Et quand lui-même se mue en écrivain, le résultat n'est jamais décevant. J'ai déjà écrit tout le bien que je pensais de son récit biographique de la vie incroyable de Charles Lindbergh, paru ce printemps. Dans le prolongement de ce texte, sa nouvelle inédite a les allures d'une mini-ode aux chevaliers du ciel d'hier et d'aujourd'hui, évoquant notamment cet aviateur allemand, Mathias Rust, qui, il y a exactement 35 ans ce 28 mai, posait son bimoteur sur la place Rouge. Le texte de Benoît Heimermann réjouira tous ceux qui, enfant, ont en effet caressé ce rêve icaresque que certains élus voudraient briser. Mais qui peut briser les ailes de la mélancolie et de la mémoire ?
L'événement. Quand j'étais lycéen à Roanne, mes camarades de classe venant de Chauffailles, au nord de la Loire, me chauffaient souvent les oreilles avec leur musée de l'automobile. Une légitime fierté locale : plus de cent véhicules de tous âges, joliment exposés et magnifiquement entretenus, il y avait de quoi se pavaner. Je n'avais à leur opposer, de mon côté, résident du village de Nervieux, que la tombe du général Berthelot, réorganisateur de l'armée roumaine durant la Grande Guerre et pourfendeur de bolcheviques en Hongrie et en Moldavie en 1919-1920 (lire et voir Capitaine Conan). Un jour de printemps, à leur mine déconfite, j'ai compris qu'il s'était passé quelque chose de grave. En effet. À Mulhouse allait bientôt être inauguré un Musée national de l'Automobile où seraient exposées trois fois plus de vieilles guimbardes. C'était en 1982 et le lieu fête en beauté cet été ses quarante ans. Comme le raconte Serge Bellu, le musée (d'abord secret et privé) des frères Schlumpf n'a cessé de croître et de s'embellir. Outre les 500 trésors à quatre roues de tous styles et de toutes époques qu'il recèle (notamment la Bugatti 101), il bénéficie d'une scénographie féerique. Comme mes amis de Chauffailles étaient bons princes, je suis certain qu'ils le reconnaîtraient eux-mêmes.
L'anniversaire. Il y a 114 ans, le 28 mai 1908 naissait à Londres le futur espion et romancier Ian Fleming, homme romanesque s'il en est (lire son excellente biographie signée Christian Destremau aux éditions Perrin), mais que sa création littéraire a un peu éclipsé : James Bond. Laquelle création littéraire a elle-même été éclipsée par son épigone cinématographique. Non sans laisser, dites par Sean Connery, Roger Moore, Pierce Brosnan ou (de moins en moins, mode wokiste oblige) Daniel Craig, quelques saillies mémorables :
«Mademoiselle Anders, je ne vous avais pas reconnue toute habillée».
«Je ne donne pas dans la rouquine. De sales caractères. Mais cependant, ça vous va bien».
«Le champagne sera bien au frais dans le seau. Et le reste bien au chaud, comme il se doit».
«Je n'ai jamais encore tué de nain mais il y a un début à tout».
«Si on ne peut plus faire confiance à un banquier suisse, où va le monde je vous le demande !»
Sans oublier notre préférée à nous tous, journalistes ou lecteurs du Figaro et de Beaumarchais : «Vous n'êtes pas rasés de près, messieurs. Vous n'auriez pas besoin d'un bon Figaro ?»
Je vous souhaite un excellent week-end en vous proposant de me retrouver lundi à 20h, sur le site du Figaro, pour découvrir la première d'une émission télé hebdomadaire que j'aurai l'honneur de présenter : «Le Club Le Figaro culture». Chaque lundi, je recevrai quatre invités pour débattre de l'actualité culturelle. Ce lundi 30 mai, je proposerai à trois plumes bien taillées du Figaro - Eric Neuhoff, François Aubel, Clara Géliot - et à Sophie Grassin, de l'Obs, de parler de cinéma, donc du festival de Cannes dont le palmarès est dévoilé ce samedi soir.
L'Humanité
Il était une fois... Mai 1972, la « deuxième indépendance » malgache
Il était une foisC’est une véritable révolution qu’a vécue Madagascar en mai 1972, douze ans après une indépendance qui fut source de vives déceptions, avec la perpétuation des pesanteurs coloniales et des inégalités. Lancée par les étudiants, la révolte va s’étendre jusqu’à devenir insurrection et abattre la Ire République. Un processus inachevé, mais qui pourrait un jour trouver un écho sur l’île Rouge en proie aux élites prédatrices.
Mai 1972 fut un temps de révolution à Madagascar. Douze ans après l’indépendance acquise le 26 juin 1960 par cette colonie française de l’océan Indien, de jeunes révoltés bientôt rejoints par parents et travailleurs revendiquent une « deuxième indépendance ». Ils s’insurgent contre la perpétuation de la présence française, codifiée dès 1960 par des accords de coopération signés avec la puissance coloniale et qui définissent les relations des deux États après l’indépendance. Ils désirent une société plus égalitaire. Et ils vont renverser la Ire République malgache, dont l’homme fort est le président Philibert Tsiranana, ouvrant ainsi paradoxalement la voie à des pouvoirs militaires.
Madagascar, 1971 : la révolte paysanne qui a ouvert l'avenirCette révolution trouve sa genèse dans un mouvement de contestation qui commence en janvier 1972 à l’école de Befelatanana, à Tananarive, la capitale. Elle formait sous la colonisation des médecins de « seconde zone », destinés à être les auxiliaires des Français. Les revendications sont d’ordre corporatiste, mais s’inscrivent sur un terreau général très sensible, celui des déceptions post-indépendance. Les élèves demandent une amélioration de leur quotidien – alimentation, douches… –, la fin des retards dans le versement des bourses, etc. C’est la mauvaise gestion gouvernementale qui va conduire à la radicalisation des revendications et aboutir à un mouvement d’ampleur. Le gouvernement laisse d’abord pourrir la situation, puis décide, en avril 1972, de fermer l’école, mettant ainsi les internes à la rue, et de dissoudre l’Association des étudiants en médecine et pharmacie.
Le 26 avril 1972, à Tananarive, une foule investit l’avenue de l’Indépendance et se dirige vers lestade pour dénoncer, notamment, les accords de coopération franco-malgache. Les manifestations se poursuivront jusqu’au 18 mai, quand le président Tsiranana remettra les pleins pouvoirs à l’armée. © Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar
Les lycéens de Tananarive s’insurgent alors à leur tour, d’autant plus que le projet de création d’un concours d’entrée en seconde, gage de démocratisation dans l’accès à l’enseignement public, plus performant que le privé, vient d’être abandonné. L’université de Tananarive se met également en grève. Fondée en 1961, elle est encore très dépendante de la France : enseignement en français, enseignants majoritairement français, contenus non « malgachisés », et les réformes françaises y sont appliquées. Fin avril, on compte 95 établissements de la capitale en grève et 70 000 grévistes.
Élèves et étudiants se réunissent quotidiennement sur le campus de l’université, situé à 2 kilomètres du centre-ville. La Fédération des associations étudiantes de Madagascar impulse de nombreuses initiatives. Les étudiants s’organisent en divers conseils et commissions, et refont le monde dans un esprit de remise en question des inégalités et de révolte contre la persistance des pesanteurs coloniales, symbolisées par des accords de coopération qui couvrent tous les domaines. L’accord sur l’enseignement supérieur proclame notamment : « La langue française et l’enseignement d’inspiration française sont pour le peuple malgache l’instrument historique de sa promotion moderne et de son développement culturel, politique, économique et social. » Certains, réunis au sein du groupe Ny Andry, travaillent à malgachiser les concepts marxistes. De manière générale, la langue est au cœur de la révolte. On se réapproprie le malgache comme langue de savoir et de pouvoir. Les tracts sont d’abord écrits en français et en malgache, puis seulement en malgache.
Et la révolte gagne toute l’île, se propageant du centre et des hauts plateaux vers les côtes. Elle a aussi des dimensions festives, des groupes de musique, comme Mahaleo, s’y fabriquent une notoriété durable. Et lycéens et étudiants ont trouvé des alliés du côté des Zwam (« Zatovo western amical malagasy », Amicale des jeunes western), jeunes déscolarisés bien souvent descendants d’esclaves, qui se rebaptisent pour l’occasion Zoam (« Zatovo orin’asa malagasy », Jeunes sans travail). La révolte bénéficie aussi du soutien – ou tout au moins de la bienveillance – de la population et de celui des syndicats et des associations professionnelles. Ce mouvement s’inscrit parfaitement dans le prolongement des « global sixties » qui ont vu les étudiants et/ou travailleurs du monde entier s’insurger contre l’injustice et les pouvoirs en place. Certaines chansons reprises à Madagascar font d’ailleurs partie du répertoire mondial de la contestation : « Vous êtes reconnaissables, vous les flics du monde entier / Les mêmes imperméables, la même mentalité / Mais nous sommes de Tana, de Dakar et d’Abidjan et de Paris à Montpellier, à vous crier / À bas l’État policier ! »
Mais la révolte aurait pu s’essouffler si le pouvoir n’avait pas réagi encore une fois à contretemps et avec une grande maladresse. Un meeting convoqué le 26 avril par le ministre de la Culture donne l’occasion aux grévistes de défiler longuement, porteurs de pancartes et banderoles telles que : « Enseignement instable et non adapté aux Malagasy (Malgaches – NDLR) » ; « Les droits de l’élève » ; « À bas la colonisation culturelle » ; « Révisez les accords de coopération » ; « Non à la répression, oui à la compréhension » ; « Vous nous dites : ne gâchez pas le 1er Mai avec la grève, nous vous disons : ne gâchez pas notre avenir avec vos décisions instables » ; « Affrontons dès aujourd’hui les problèmes de demain, car qui dort sans prévoyance se réveille sans ressource » ; « Il vaut mieux mourir debout ! »
Parmi les bâtiments incendiés lors de l’insurrection du 13 mai 1972, l’hôtel de ville. Une banderole y proclame : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville. » © Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar
Le meeting est un échec pour le ministre, d’autant plus que c’est le lendemain qu’apparaissent les premiers slogans visant directement le président : « Tsiranana dictateur » ; « Tsiranana capitaliste : 40 villas, 4 châteaux »… Malade, il s’est fait soigner en France et est parti se reposer dans une station thermale. Bien qu’absent, c’est lui qui prend la décision qui va transformer la révolte en révolution. Le 12 mai, les forces de sécurité (FRS, conçues sur le modèle des CRS français) encerclent le campus et arrêtent les 395 étudiants qui s’y trouvent. Ils sont déportés dans l’île de Nosy Lava, un symbole lourd de sens : c’est là qu’avaient été envoyés les internés de la répression de l’insurrection de 1947, puis les déportés de celle de la révolte du Sud, en 1971. La première a laissé de très douloureux souvenirs ; la seconde, menée également avec l’appui des troupes françaises, n’a pas eu le temps d’être oubliée.
1947, un massacre colonial français à MadagascarLe 13 mai 1972 devait être un jour de meetings. Ce fut un jour d’insurrection. 100 000 personnes occupent les rues de Tananarive – pour quelque 250 000 habitants –, scandant des slogans hostiles au pouvoir et demandant le retour des « enfants », les étudiants déportés. Des bâtiments sont incendiés, dont l’hôtel de ville, et une banderole proclame sur ses ruines : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville ». Revenu à Tananarive, Tsiranana prononce un discours délirant : « Il y a des meneurs qui entraînent les petits enfants (…). Attention, ce sont des bandits, donc des communistes (…). Je vous donne un conseil, parents, travailleurs, élèves, si vous tenez a la vie, ne participez pas à la grève (…). Si c’est nécessaire, même s’il faut 2 000 morts, nous le ferons en une seule fois ! 2000, même 3 000 ! En une seule fois ! Tsssak, Tsssak ! » Loin d’apaiser les manifestants, il met plutôt de l’huile sur le feu. Et on réclame sa démission. Les FRS, débordées, tirent sur la foule. Il y aura 45 morts.
Les jours suivants, les travailleurs s’organisent tant dans la capitale qu’en province. Ils se regroupent comme les étudiants et les Zoam dans des comités : les KTM (Komitin’ny tolon’ny mpiasa) que chapeaute le KIM (Komity iraisan’ny mpitolona), le comité des comités. Des négociations ont lieu et, le 18 mai, la foule assiste au retour des « enfants ».
C’est alors, semble-t-il, que le slogan « Le pouvoir à l’armée » va faire son apparition. L’armée en effet est restée neutre, n’est pas intervenue et semble être le seul recours dans un pays où il n’y a pas d’opposition crédible. Les Églises regroupées dans une Fédération des Églises de Madagascar, les militaires, mais aussi, officieusement, les Français – conseillers français du président ou de l’ambassadeur de France Alain Plantey – se font médiateurs. Les Français, qui ont des bases militaires dans l’île, sous le commandement du général Bigeard, n’interviendront pas pour sauver Tsiranana. Et celui-ci va céder. Le 18 mai, il dissout le gouvernement et donne les pleins pouvoirs au général Gabriel Ramanantsoa. La révolte est devenue révolution et la Ire République malgache n’est plus.
Le 1er janvier 1973, les troupes françaises quittent définitivement l’île. En 1975, Didier Ratsiraka, « l’Amiral rouge », est élu président démocratique de Madagascar. Son régime, socialiste et autoritaire, restera en place jusqu’en 1991. Réélu en 1996, il cèdera la place à Marc Ravalomanana en 2002. © Joël Robine / AFP
Mais les lendemains de révolution ne sont pas toujours des lendemains qui chantent. Le rêve de démocratie sociale, d’un « État des petits » (Fanjakan’ny madinika), qui était celui des révoltés va faire long feu. Le général Ramanantsoa assoit son pouvoir par référendum. Un Congrès national populaire a bien lieu en septembre, mais ses résultats sont bien en deçà des attentes qui étaient celles des étudiants. Les paysans, largement majoritaires, ont été et restent absents du mouvement. Il y a néanmoins quelques victoires : dès 1973, la malgachisation des enseignements primaire et secondaire, le départ des troupes françaises de Madagascar et la renégociation des accords de coopération.
Ramanantsoa ne va pas rester longtemps en place. Le 5 février 1975, il transmet le pouvoir au colonel Richard Ratsimandrava, qui s’était fait une popularité dans son gouvernement. Mais celui-ci est assassiné six jours plus tard – meurtre resté non élucidé. Se met alors en place un directoire militaire qui devient bientôt Conseil supérieur de la révolution, dont le capitaine de corvette Didier Ratsiraka prend la tête.
Didier Ratsiraka instaure un socialisme malgache inspiré des modèles tanzanien ou nord-coréen. Malgré quelques acquis, les difficultés économiques s’accumulent et l’autoritarisme du pouvoir ne se dément pas. En 1991, après l’élaboration d’une convention du Panorama issue d’un mouvement social de grande ampleur, des élections présidentielles ont lieu. Ratsiraka est battu et laisse la place à Albert Zafy, mais revient gagnant en 1996.
Il ne nous appartient pas d’entrer dans le détail de la vie politique chaotique de Madagascar jusqu’à nos jours. On peut seulement dire que le pays, avec ses deux derniers présidents, l’industriel Marc Ravalomanana et maintenant l’ancien disc-jockey Andry Rajoelina, est la proie d’élites prédatrices qui n’ont cure des inégalités croissantes ou de la misère d’une bonne partie de la population.
Et pourtant, Mai 1972 avait été porteur d’immenses espoirs, de projets culturellement et socialement égalitaires, du désir d’une nation indépendante et heureuse, débarrassée des séquelles du colonialisme, du désir d’un monde meilleur pour toutes et tous. Peut-être un jour la révolution de 1972 trouvera-t-elle quelque écho, sous des formes que nous ne pouvons encore imaginer. Tout au moins pouvons-nous l’espérer.
En savoir plus♦ Madagascar 1972 : l’autre indépendance. Une révolution contre les accords de coopération,de Françoise Blum, in « le Mouvement social », 2011/3, n° 236. En ligne sur : www.cairn.info♦ Aux origines du mai malgache. Désir d’école et compétition sociale.1951-1972,d’Anne-Marie Goguel, Karthala, 2006.♦ Paysans, intellectuels et populisme à Madagascar. De Monja Jaona à Ratsimandrava (1960-1975),de Françoise Raison-Jourde et Gérard Roy, Karthala, 2010.♦ Histoire de Madagascar. La construction d’une nation, de Sylvain Urfer, Maisonneuve & Larose-Hémisphères, 2021.
madagascarIl était une foisindépendance1972 Valeurs Actuelles
Philippe Olivier : « C’est le peuple français qui sauvera la France, pas la droite »
Valeurs actuelles. Avec le recul nécessaire, comment décririez-vous la troisième campagne présidentielle de Marine Le Pen ?
Philippe Olivier. On a fait une campagne lucide, pragmatique, novatrice et pleine de promesses pour l’avenir. On a compris que le choix des Français ne se porte que sur deux visions : une vision régalienne et une vision quotidienne.
Est-ce qu’elle était agréable à faire ? Par le passé, les campagnes du Rassemblement national ont souvent donné lieu à des tensions internes, voire des règlements de compte…
Il y avait une grande homogénéité idéologique au sein de l’équipe. On n’avait plus le mec qui nous disait qu’il fallait supprimer le SMIC ou celui qui voulait faire travailler les Français jusqu’à 70 ans… Cette fois, personne n’a tiré la couverture vers lui. Bien sûr, il y a eu des périodes plus compliquées que d’autres. La campagne a quand même commencé avec zéro fonds. Avant d’obtenir le prêt [10,6 millions d’euros auprès d’une banque hongroise, ndlr], on avait du mal à payer les affiches. Pareil pour les parrainages, ce n’était pas du bluff.
On a également réussi à se débarrasser d’un certain nombre de sujets anxiogènes qu’on avait pu porter par le passé. La sortie de l’euro et de l’Union européenne nous avait extrêmement pénalisé en 2017. Cette fois, l’idée de départ était de proposer au pays une vision nationale qui puisse être applicable et réaliste. Depuis que j’ai 17 ans, mon combat a toujours été de sortir notre famille politique de la marginalité. En 1998, je quitte Jean-Marie Le Pen parce qu’il était devenu impossible de le sortir de sa vision polémique. Et Éric Zemmour est en train de nous y ramener. Nos électeurs veulent d’un projet national, pas nostalgique.
Selon vous, Marine Le Pen n’est plus dans la marginalité aujourd’hui ?
Quand vous dites que vous êtes élu du Rassemblement national, ça ne pose aucun problème, dans aucun milieu. Il y a vingt ans, quand je me présentais comme conseiller régional du Front national, les gens tombaient à la renverse. Après, il y aura toujours des gens qui refuseront de voter pour Marine parce que c’est une Le Pen. On leur a expliqué pendant 30 ans que c’était le synonyme du diable…
Vous pensez donc qu’un Le Pen peut être Président ?
Le Pen, c’est comme les Kennedy. Ils font partie intégrante de la vie politique française, c’est comme ça. Et je pense qu’il s’est passé quelque chose avec Marine cette année, une ferveur particulière, une image qui s’est installée, une proximité évidente avec son électorat que je n’avais jamais vu auparavant.
Quand vous avez l’intégralité des médias, des syndicats, des églises, des mosquées, des synagogues contre vous et que vous faites quand même 42 %, c’est pas mal.
On dit souvent que vous avez joué un rôle important dans cette transformation…
Je ne suis qu’un conseiller. Je donne des conseils. Elle les accepte ou non. J’ai avant tout essayé de la libérer, d’elle-même et du parti. Certains nous ont dit que sa décision de quitter la présidence n’était que du cosmétique, mais on ne se rend pas compte du poids que cela représentait pour elle. Elle a pu s’émanciper, même sur le fond. Marine n’avait plus envie de défendre la suppression de la double-nationalité, donc elle l’a enlevé de son programme, sans avoir à rendre des comptes au parti.
Cette campagne à bas bruit n’a-t-elle pas montré ses limites durant l’entre-deux tours, où certains observateurs ont regretté de voir une Marine Pen qui est restée sur la défensive, presqu’en réaction à Emmanuel Macron ?
Elle n’était pas dans la défensive, elle a préféré défendre son projet. Si Marine l’avait trop attaqué, on lui aurait reproché d’être trop agressive et d’oublier ses idées. Comme elle le dit souvent : « je pourrais marcher sur l’eau, on me dirait que je ne sais pas nager…»
Elle n’a tout de même pas réussi à renverser la table et à réellement s’imposer…
Dans toute l’Histoire, il n’y a jamais eu un débat qui a tout changer. Jamais. Seul Zemmour a cru pouvoir prendre 15 points en deux heures…Tous les électeurs que nous avons croisés étaient fiers du débat et de l’image que Marine a renvoyé. Macron, lui, est apparu désinvolte, avachi, menteur, imprécis.
Qu’est-ce qui vous a empêché de rassembler plus largement ?
Quand vous avez l’intégralité des médias, des syndicats, des églises, des mosquées, des synagogues contre vous et que vous faites quand même 42 %, c’est pas mal.
Et pourtant, vous pensiez que la victoire était possible…
Et je le pense toujours. On a pris 9 points en cinq ans. Certains sont venus nous parler d’un “plafond » indépassable. J’ai connu le “Front” à 0 %, et on nous disait déjà qu’on ne dépasserait jamais 1 %. La même chose à 5 %, puis à 10 %, puis à 15 %… Il faut que les électeurs finissent de tirer les conclusions de l’aventure Macron. Ils ne l’ont pas encore fait. Quand ils auront la retraite à 65 ans, l’inflation à 10 %, une immigration qui submergera les quartiers – même les “protégés” -, peut-être qu’ils réagiront. Et s’ ils ne le font pas, ils disparaîtront.
Notre rôle n’est pas de capter l’électorat mélenchoniste, mais d’aller chercher les électeurs de gauche patriote, ceux qui se sont égarés chez les Insoumis, et de les ramener vers le camp national. Au fond, ce n’est pas important si cela fonctionne ou non. C’est notre devoir.
Pendant l’entre-deux tours, vous avez tenté d’attirer l’électorat de Jean-Luc Mélenchon. Finalement, seuls 18 % d’entre eux ont voté pour Marine Le Pen le 24 avril. Est-ce que vous n’avez pas surestimé votre capacité à capter l’électorat de gauche ?
On n’a jamais été dans une vision électorale. On n’est pas cynique, on dit ce en quoi nous croyons. On a une vision sociale, donc on la défend. Il se trouve que cette vision parle aux électeurs de Jean-Luc Mélenchon. Très bien. Mais Mélenchon ce n’est pas que ça. Il fait l’union de la gauche sur un programme décolonialiste, indigéniste et donc profondément anti-français. Notre rôle n’est pas de capter l’électorat mélenchoniste, mais d’aller chercher les électeurs de gauche patriote, ceux qui se sont égarés chez les Insoumis, et de les ramener vers le camp national. Au fond, ce n’est pas important si cela fonctionne ou non. C’est notre devoir.
Vous avez toujours balayé d’un revers de main l’idée même d’une “union des droites” que souhaite incarner Eric Zemmour. Pourquoi ?
Vous pensez qu’être de droite signifie forcément aimer la France ? Damien Abad, Eric Woerth, Valérie Pécresse, ils sont là pour sauver la France ? Je ne veux pas réunir la droite, je veux rassembler tous les patriotes, même ceux qui viennent de la France insoumise. Et je ne m’interdis pas de leur parler sous prétexte qu’ils sont “de gauche”. C’est le peuple français qui sauvera la France, pas la droite. On ne peut pas dire à nos électeurs qu’on va s’allier à des politiques qui votent la retraite à 65 ans, c’est impossible. On ne peut pas résoudre la crise identitaire que traverse notre pays si on mène la guerre sociale en parallèle.
Comment expliquer le fait que Zemmour arrive, lui, à capter un électorat bourgeois qui vous a toujours échappé ?
Il y a tout un tas de gens qui portent en eux une forme de mépris de classe. Pour eux, voter Le Pen, c’est vulgaire. Par contre, un éditorialiste du Figaro, là c’est chic. Et même si c’est un peu plus radical sur le fond, ils se disent qu’ils ont le droit de le soutenir, parce que c’est un intellectuel, parce qu’il écrit des bouquins….comme si nous, nous n’étions que des abrutis, incapables d’écrire ou de penser.
Pour avoir traversé plusieurs décennies au côté de Jean-Marie Le Pen, je sais que le discours provoquant, radical, excessif, choquant, ça fait monter, mais ça plafonne. Pour moi, le plafond d’Eric Zemmour, a toujours été autour de 15 %.
Est-ce que vous pensez que cet électorat pourrait, un jour, se rabattre sur le Rassemblement national ?
Le clivage, ce n’est pas les « vraies gens” contre les bourgeois. C’est le peuple, dont la bourgeoisie fait partie, contre l’oligarchie. Ceux qui subissent les décisions contre ceux qui les prennent. Ils ont toute leur place dans notre combat, et ils finiront par s’en rendre compte. Il n’y a rien de plus têtu que les faits. Regardez le nouveau ministre de l’Education nationale Pap Ndiaye. Vous pensez vraiment que le fils de bourgeois ne va pas être impacté par les programmes scolaires qu’il va installer ? Le gosse va ramener à la maison des travaux qui vont être dérangeants, pour lui mais aussi pour ses parents. Rien ne fait plus progresser les idées nationales que le réel. La crise sanitaire arrive et les Français comprennent que la souveraineté industrielle et les frontières nous protègent. La guerre en Ukraine éclate, et ils se rendent compte des problèmes que posent notre dépendance énergétique extérieure.
Est-ce que le déniaisement du bourgeois sur les questions régaliennes par Eric Zemmour pendant la campagne peut finalement vous servir ?
Il arrive que le diable porte pierre… Zemmour a montré que le projet de Marine était équilibré, et il a certainement participé à sensibiliser une partie de la bourgeoisie à nos idées, longtemps perçues comme tabous sous prétexte qu’elles étaient portées par le RN.
Vous avez été l’un des premiers au RN à prendre au sérieux une hypothétique candidature d’Eric Zemmour. Est-ce qu’en novembre, au plus haut de sa dynamique sondagière, vous avez vacillé ?
Je suis un homme plein de certitudes. Pour avoir traversé plusieurs décennies au côté de Jean-Marie Le Pen, je sais que le discours provoquant, radical, excessif, choquant, ça fait monter, mais ça plafonne. Pour moi, le plafond d’Eric Zemmour a toujours été autour de 15 %. Quand il est monté à 18 %, j’ai très vite pensé à la candidature de Jean-Pierre Chevènement en 2002, qui s’est retrouvé à 5 % après avoir été donné à 15 %. Mais j’avoue que je ne pensais pas qu’il terminerait aussi bas…
Pendant la campagne, vous nous disiez qu’une présidentielle se joue comme une partie d’échec et non comme une partie de bowling. Zemmour a-t-il succombé aux sirènes d’une époque où tout le monde se précipite ?
Une stratégie politique se doit d’être nuancée. Le type qui rentre en politique comme un éléphant dans un magasin de porcelaines se trompe. Je crois que Zemmour a oublié qu’une élection présidentielle se joue en deux tours. Et au second, vous devez séduire des français qui n’ont pas voté pour vous au premier. C’est comme ça. Vous ne pouvez pas le faire si vous êtes trop clivant, brutal ou trop idéologue.
C’est une erreur d’envoyer des militants dans des impasses politiques. Zemmour en est une. Reconquête ne peut pas percer, c’est impossible. Ils sont en train de chauffer des militants qui vont finir déçus, vidés d’une énergie dont on a besoin et qui finiront par tourner le dos à la politique…
Comment expliquez-vous le score final d’Eric Zemmour ?
Pour eux, il ne peut y avoir que deux raisons à leur échec : le vote utile et la guerre en Ukraine. Le vote utile, je l’avais programmé. Il n’y a rien de pire. Vous pouvez être un génie et avoir un tocard en face de vous, les gens préféreront le tocard parce que c’est “plus utile”. Vous ne pouvez pas savoir le nombre de fois où des électeurs de droite, parfois même du Front, sont venus me voir pour me dire qu’ils devaient faire barrage aux communistes. On connaît le phénomène mieux que quiconque : il vous fait perdre un point par jour dans la dernière semaine. Et sans doute que la guerre, ou plutôt ses prises de position sur le sort des réfugiés ukrainiens, ont pu lui faire perdre des voix. Mais la raison principale derrière son score, c’est tout simplement le fait que son offre ne correspond pas aux attentes des Français. C’est tout.
Quel regard portez-vous sur le dispositif de Reconquête, sa force militante et l’engouement que cela a pu susciter chez des électeurs de droite ?
Ils ont bénéficié des réseaux de la Manif Pour Tous et des mouvements conservateurs, qui sont particulièrement efficaces. Cela permet de faire des grands meetings, mais ce n’est qu’une illusion d’optique, de l’entre-soi. Pendant le Grand Débat des Valeurs, j’ai observé leurs militants : ce sont des clones, ils sont tous identiques. Ils ne représentent pas le gamin français qu’on retrouve en province. Il ne faut jamais confondre militants et électeurs. Dans la réalité, les gens ne consacrent que très peu de temps à la chose politique. Ils connaissent le Président, le Premier ministre, leur maire, parfois leur député et quelques figures nationales, comme Marine ou Mélenchon. Je ne suis pas sûr que les candidats investis par Reconquête pour les législatives soient très identifiés. C’est une erreur d’envoyer des militants dans des impasses politiques. Zemmour en est une. Reconquête ne peut pas percer, c’est impossible. Ils sont en train de chauffer des militants qui vont finir déçus, vidés d’une énergie dont on a besoin et qui finiront par tourner le dos à la politique…
Comment avez-vous vécu l’arrivée de Marion Maréchal dans la campagne ? A-t-elle raté son retour en politique ?
Elle a des qualités politiques indéniables, mais elle n’a pas du tout réfléchi à son image, à son positionnement et à sa démarche. Zemmour était persuadé qu’il pouvait tout changer avec un débat, avec un meeting, avec un ralliement. La politique, ce n’est pas ça. Un événement ne change pas fondamentalement les dynamiques d’une campagne, sauf en cas de faits majeurs. C’est sûr que les images de Dominique Strauss-Kahn en tenue orange et les mains dans le dos font mal à sa potentielle candidature socialiste…Il faut avoir beaucoup de modestie en politique. Zemmour pensait que le ralliement de Marion allait être un tournant. Au final, c’est passé inaperçu. Dans une élection présidentielle, le fan club ne rapporte rien. Il ne suffit pas d’aligner ses copains sur la ligne de départ.
Au lendemain du second tour, le RN a tendu la main à Stanislas Rigault, le président de Génération Z. Une rencontre avec Guillaume Peltier était même dans les tuyaux. La porte vers de potentielles alliances avec Reconquête s’est depuis refermée. Pourquoi ?
Lors de son discours, Marine Le Pen assure qu’il y aura, pour les législatives, des candidats du Rassemblement national, mais aussi de l’extérieur, qu’on aurait pu soutenir. Vous reconnaîtrez que c’était une ouverture très importante. 20 minutes après, Zemmour intervient pour nous dire que c’est « la huitième fois que la défaite frappe le nom Le Pen ». Au-delà de la violence symbolique de la phrase, quel est le message qu’il cherche à faire passer ? Il veut nous faire comprendre que tous ceux qui ont soutenu notre camp depuis des décennies sont des losers, qu’il faudrait faire “l’union” sans nous. Quand on fait 7 %, voire moins dans certaines circonscriptions, on ne prétend pas remplacer ceux qui font 25 ou 30 %. La souris ne porte pas l’éléphant. On pense au contraire que Marine Le Pen est non seulement un grand leader national, réputée dans toute l’Europe, mais une chef d’Etat. A partir de là, Zemmour rend impossible la négociation avec Reconquête!. Son projet n’est pas de sauver la France, mais de se débarrasser du RN et de la figure Le Pen. Sa seule présence dans la campagne a failli coûter au “camp national” une place au second tour. On a connu meilleur “sauveur de la France”.
L’union de la droite, c’est une vision dépassée des années 80. Les partis sont comme les civilisations, ils meurent. Et quand c’est mort, ça ne revient pas
De là à punir Philippe Vardon et tous ceux qui tendent la main à Reconquête…
Mais Philippe Vardon n’est pas exclu pour ça ! C’est quelqu’un que je respecte beaucoup, mais il a été en retrait pendant toute la campagne de Marine, il l’a lui-même reconnu. Personne n’est propriétaire de sa circonscription. Pour les législatives, on se doit de désigner des candidats qui ont une loyauté absolue au parti.
Est-ce que cela ne donne pas un côté “le parti ne te doit rien, tu dois tout au parti” ?
Quand vous gérez un groupe politique et que vous avez autant d’idées que d’élus, ça devient très vite complexe. S’il n’y a pas de cohésion sur la ligne, sur la vision, tout devient invivable. Philippe Vardon n’a pas mentionné une fois Marine Le Pen durant toute la campagne. Comment voulez-vous que cela ne devienne pas un problème…
Quelle place peut occuper Reconquête dans la recomposition annoncée du champ politique ?
Reconquête a déjà existé : c’était le MNR (Mouvement national républicain). Il y avait les mêmes figures et la même doctrine, cette idée que la radicalité allait réveiller les consciences. Mais ce n’est pas parce que vous hurlez que vous êtes mieux entendu. Quand, en plus, vous faites le choix de ne vous reposer que sur une seule jambe, le régalien, en oubliant totalement l’autre, le quotidien, vous ne pouvez pas marcher. Les mêmes causes produisent toujours les mêmes conséquences. Quand je quitte le MNR à cause de certaines dérives, le parti fait alors 1 %. Bruno Mégret nous dit : “de toute façon, on ne peut pas descendre plus bas”. On peut toujours descendre plus bas. En cela, les partis sont mortels. Le soi-disant engouement ne crée pas des bases solides.
Quel est l’enjeu des cinq prochaines années pour le Rassemblement national ?
Il faut terminer la recomposition de la vie politique, réussir à ramener la gauche et la droite patriote derrière nous.
Reconquête a donc bien une place ?
Mais ils ne sont pas à droite ! Reconquête, c’est l’extrême-droite aujourd’hui. Après, il y a des nationaux chez eux qui seront les bienvenus. Tout comme chez LR, des personnalités comme Laurent Wauquiez, Bruno Retailleau ou Nadine Morano ont des points communs évidents avec nous.
Pour le moment, les personnalités que vous citez semblent plus proches de franchir le pas vers Reconquête que vers le Rassemblement national…
Eh bien qu’ils rejoignent Reconquête, ils feront 2 %. Il n’y a plus que deux rives : Macron d’un côté, et nous de l’autre. Ceux qui restent au milieu finiront par se noyer. Ils peuvent essayer de s’accrocher à la branche Reconquête s’ ils veulent… Tous ces gens doivent comprendre qu’on est sorti du schéma de la guerre, celui qui opposait deux blocs : les socialistes et communistes contre les libéraux et les gaullistes. Ce système a volé en éclats. L’union de la droite, c’est une vision dépassée des années 80. Les partis sont comme les civilisations, ils meurent. Et quand c’est mort, ça ne revient pas. Le Parti socialiste a fini par le comprendre et s’apprête à se dissoudre dans l’extrême-gauche. Les Républicains ne l’ont pas encore accepté.
Entre la droite et nous, ce n’est pas une différence de degré, on n’est pas « d’extrême-droite », c’est une différence de nature. Le nationalisme, il n’est ni de droite, ni de gauche.
Le nom de Jordan Bardella revient souvent quand on évoque « l’après-Marine Le Pen”. Comment jugez-vous son évolution depuis quelques années ?
C’est rare d’avoir quelqu’un d’aussi précoce et d’une aussi grande valeur. On a la chance d’avoir deux personnalités différentes, avec chacun leurs atouts. Pour ce qui est de « l’après », je pense qu’il est encore trop tôt pour se prononcer. A la fin de la séquence électorale, on étudiera ce qui a marché, ce qui a moins marché et on en tirera les conséquences. Marine dit que Jordan ferait un bon candidat, elle n’exclut donc pas qu’il puisse y aller en 2027. Quand vous faites un pari en politique sur quelqu’un, et que ce pari s’avère payant, vous ne pouvez qu’être optimiste. A 19 ans, on le nomme porte-parole. Il est bon. A 23 ans, on le propulse tête de liste aux européennes, ce qui n’est pas un cadeau. Il est très bon. A 26 ans, il devient président par intérim du parti. Il tient la boutique, tout en faisant pleinement campagne pour Marine. A chaque fois qu’on lui a fait confiance, il a réussi.
Qu’est-ce que vous pourriez reprocher à Jordan Bardella ?
Honnêtement, pas grand-chose. Peut-être qu’il ne montre pas encore assez qui il est vraiment. Quand vous passez une soirée avec Jordan, il est très avenant, drôle, sympa. Et c’est vrai qu’on a du mal à le retrouver quand il est sur les plateaux, où il se transforme en une machine de combat. L’humanisation est importante en politique, c’est évident. Marine a fait ce travail sur elle-même relativement tard, mais elle l’a fait quand elle s’est sentie prête.
Il apparaît aussi comme une figure peut-être plus conciliante que Marine Le Pen. Est-ce que Jordan Bardella aurait exclu Jean-Marie Le Pen de son parti ?
Il y a peut-être des injustices qui ont été commises au fil des années mais, globalement, il y a des gens qu’on devait faire partir. Il fallait couper avec Jean-Marie Le Pen, oui. Il nous ramenait à quelque chose qui n’est plus souhaitable. On ne veut pas revenir au Front national des années 1980. Les nostalgiques de cette époque sont très bien chez Zemmour.
Le jour où Jean-Marie Le Pen décède, comment décrirez-vous son impact sur la vie politique française ?
Il restera comme celui qui a fait émerger une famille politique autonome. Il y a une fascination de Zemmour pour LR et “la droite républicaine”. Nous, on n’est pas fasciné par eux. On n’est pas de droite. Entre la droite et nous, ce n’est pas une différence de degré, on n’est pas « d’extrême-droite », c’est une différence de nature. Le nationalisme, il n’est ni de droite, ni de gauche. Je n’ai pas envie que le RN ressemble à LR. Ils sont tout aussi responsables que la gauche de l’état de la France.
L'Humanité
Il était une fois... Serge Reggiani, la douloureuse quête du bonheur
Il était une foisCent ans après sa naissance, le 2 mai 1922, sa présence au détour d’un film ou d’un refrain nous émeut toujours. C’est que Serge Reggiani a eu, en quelque soixante années de carrière, plus d’une corde à son arc artistique ! Théâtre, poésie, cinéma, chanson… Avec sa puissance d’interprétation teintée d’une inaltérable mélancolie, il nous a légué un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’humanité.
Edgard GarciaIl aurait donc 100 ans ! Cela paraît incroyable, tant résonnent encore ses interprétations puissantes et la force du désarroi de vivre qu’il portait à fleur de peau. Assurément une des figures les plus attachantes de la scène artistique de la seconde moitié du XXe siècle, dont la présence au détour d’un film ou au tournant d’un refrain continue de nous émouvoir, Sergio Reggiani est né le 2 mai 1922 en Italie, à Reggio Emilia, dans un milieu très modeste. Il arrive en France en 1930, avec ses parents antifascistes contraints à l’exil. À Paris, faubourg Saint-Denis, son père ouvre un salon de coiffure, auquel Serge envisage de lier son destin. Sa mère, Laetizia, seconde son mari, souvent brutal, toujours volage et porté sur la boisson. L’appétit de savoir de leur fils en fait vite un bon élève, sensible et résolu. Deux mots qui le caractériseront toute sa vie.
En 1941, en pleine Occupation, Serge Reggiani fait ses débuts sur les planches. Il donne la réplique à Jean Marais, puis il est repéré par Jean Cocteau. Un début de carrière où il se lie d'amitié avec Simone Signoret, qu’il retrouve en 1952 dans « Casque d'or". © Mondadori/Getty Images
Après avoir fait de la figuration et le clown à la terrasse des bistrots pour quelques sous, et fréquenté le petit cours de théâtre de Raymond Rouleau, il apprend l’ouverture d’un cours d’art dramatique dans le 8e arrondissement, un autre monde. Pas dégonflé, le petit rital s’y présente et y est pris. Assidu et travailleur, il décroche un premier prix d’interprétation l’encourageant à tenter le Conservatoire national supérieur d’art dramatique, où il passe deux ans d’intense apprentissage. En 1940, l’exode le pousse un temps sur les routes.
Revenu à Paris, il fait ses débuts au théâtre dans « le Loup-Garou », de Roger Vitrac, mis en scène par Raymond Rouleau. D’amitiés durables en rencontres remarquables, il décroche des rôles. Le voici, en 1941, dans « Britannicus » avec Jean Marais et dans « les Amants de Galice », de Lope de Vega, mis en scène par Charles Dullin. Puis, remarqué par Cocteau, il joue en 1942 dans les sulfureux « Parents terribles ». La pièce est vite interdite, accusée par la presse collaborationniste d’incitation à la dépravation morale. Début de carrière réussi ! Il fréquente le cabaret le Théâtre de nuit, où il récite des poèmes : exercice sans doute capital pour la suite de sa carrière. En 1942, « le Voyageur de la Toussaint », premier film avec Louis Daquin, où il noue une amitié pour la vie avec Simone Signoret, puis « le Carrefour des enfants perdus », de Leo Joannon, où il rencontre Janine Darcey, qui devient son épouse.
Ayant échappé au STO et à l’enrôlement dans l’armée de Mussolini (il ne sera naturalisé français qu’en 1948), le voici à l’affiche du premier film traitant de la Résistance et de la trahison, « les Portes de la nuit », du tandem Carné-Prévert. Il s’y mesure à un autre débutant, Yves Montand, forte tête italienne lui aussi : une autre amitié solide est nouée. Sa carrière est lancée, sa vie aussi : Stephan naît en 1946, puis Carine en 1951. Il tourne plusieurs films, tandis que le théâtre le rappelle pour « les Justes », d’Albert Camus, avec Maria Casarès ; il la retrouvera en 1953 pour « la Dévotion à la croix ».
En peu d’années, le jeune fils d’immigré est devenu un artiste accompli, pour qui s’ouvre une carrière s’annonçant riche et féconde. Une nouvelle occasion s’offre avec le tournage de « Casque d’or », de Jacques Becker (1952), avec Simone Signoret – une de ses plus belles réussites.
Mais son couple bat de l’aile : comme son père, il préfère au domicile conjugal bars et cabarets. Il quitte Janine en 1955, puis épouse en 1957 Annie Noël, rencontrée sur un tournage. Celia naît un an plus tard. Annie engage Serge à renouer avec le théâtre et la poésie. Premier enregistrement : des poèmes de Pierre Villon, puis deux 45-tours consacrés à Blaise Cendrars. Sa belle voix de baryton se fait passeuse de poésie.
En 1974, un de ses plus beaux rôles au cinéma, sous la direction de Claude Sautet dans "Vincent, François, Paul... et les autres" avec Yves Montant et Michel Piccoli. © Michel Ginfray/Gamma-Rapho/Getty Images
Et le théâtre reprend ses droits : en 1959, il joue, dans « les Séquestrés d’Altona », de Jean-Paul Sartre, le rôle d’un jeune officier nazi dévoré par la culpabilité des horreurs commises en Russie. En pleine guerre d’Algérie, alors que l’usage de la torture est révélé, la pièce connaît un vaste succès. Reprise en 1965, il la jouera près de 420 fois. Sa famille agrandie par Simon (1961) puis Maria (1963) s’installe sur la Côte d’Azur, à Mougins, qui devient le havre des Reggiani.
Le cinéma frappe de nouveau à la porte en Italie, où il acquiert une belle notoriété en 1961 : il est Robespierre dans une très populaire série de la RAI, « I Giacobini », et joue dans « le Guépard », de Visconti. En France, c’est « le Doulos », de Jean-Pierre Melville, avec Jean-Paul Belmondo et Michel Piccoli, un de ses sommets au cinéma.
Ses amis Montand et Signoret lui font rencontrer Jacques Canetti, historique directeur artistique de Philips, dont il vient de claquer la porte, qui le convainc de faire un disque (1964) sur les chansons de Boris Vian, disparu en 1959. Ressortent particulièrement « Arthur, où t’as mis le corps ? » et « le Déserteur », fameuse chanson censurée moult fois. Reggiani impose sa formidable griffe d’interprète et se fraie un chemin auprès d’un jeune public, pourtant enamouré des idoles yéyé.
Pressé par Canetti, il donne, en janvier 1965, un premier récital en première partie de Catherine Sauvage, au Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis : c’est l’ovation. Il fait alors la rencontre, décisive, de Barbara, qui le place en ouverture de plusieurs de ses récitals et lui prodigue aide et conseils. Une page est en train de se tourner : on verra toujours Reggiani sur les planches, mais celles du music-hall.
Sa puissance d’interprétation va agréger autour de lui une équipe de créateurs, musiciens et arrangeurs, dont Louis Bessières, complice de la bande à Prévert, qui s’étoffera de collaborations prestigieuses, tressant une œuvre d’une extraordinaire densité, mots et musique.
Son deuxième album, « N° 2 Bobino », en 1967, toujours chez Canetti, sera celui de la confirmation. « Les loups sont entrés dans Paris », chanson signée Albert Vidalie et Louis Bessières, fait un tabac en radio ; « Sarah », « Ma solitude » et « Ma liberté », de Moustaki, « le Petit Garçon », de Jean-Loup Dabadie, une reprise du « Déserteur » et d’autres titres signés Vian et même Gainsbourg en font un disque d’une exceptionnelle richesse, où sa voix mûrie fait des merveilles d’émotion. C’est ce qu’entend un vaste public populaire qui en fait un succès imposant. Ironie de l’histoire, son fils Stephan, engagé lui aussi dans une carrière dans la chanson, sera éclipsé par ce « nouveau » chanteur de 45 ans qui connaît une ascension fulgurante.
En 1967, il chante en soutien à Mendès France (PSU) pour les législatives. © Keystone france/Gamma-Rapho
Brouillé avec Canetti, il signe chez la major Polydor pour un troisième album, « Et puis… », en 1968, celui de la consécration. De « Votre fille a vingt ans » à « Il suffirait de presque rien », de « l’Homme fossile » à « la Java des bombes atomiques », il continue à explorer le registre de la mélancolie comme des chanson corrosives et cocasses. Anne Sylvestre lui propose « la Maumariée », encore un succès. Serge Reggiani figure dorénavant au panthéon des grands de la chanson française, interprète applaudi quand la mode vire aux auteurs-compositeurs-interprètes qui fleuriront tout au long des années 1970.
Et le comédien, plus prisé que jamais, tourne à un rythme soutenu : « l’Armée des ombres », avec Melville, puis avec Lelouch, Verneuil et Chabrol, Claude Sautet ou Jacques Rouffio, mais aussi Luigi Comencini ou Aki Kaurismäki… Quelle carrière ! Impossible de citer ici tous ses films…
La poésie reste une source : en 1974, sort « Poètes 2 et 3 », album consacré à des textes de Prévert, avec notamment « l’Effort humain » qui « porte (…) les cicatrices des combats livrés par la classe ouvrière contre un monde absurde et sans lois… » : pour Reggiani, dire Prévert est aussi un acte politique.
Les disques succèdent aux films, Jean-Loup Dabadie, Claude Lemesle, Jean Dréjac, le jeune Sylvain Lebel et Michel Legrand, Alain Goraguer, Alice Dona, Moustaki, son fils Stephan et d’autres encore le nourrissent, sous la houlette de Jacques Bedos, l’ami producteur.
Sur l’écran comme sur les disques, Reggiani construit un personnage attachant, toujours un peu réservé, voire intimidé, porteur d’une inaltérable mélancolie, d’un vent de défaite face à l’avancée inexorable du temps qui empêche, dans notre immense appétit de vivre, de tout embrasser durablement. En 1973, nouvelle rupture et nouvel élan du cœur, il rencontre Noëlle Adam, danseuse et comédienne, qui sera sa compagne jusqu’au bout.
Pour autant, ce fond de gris dans ses yeux verts ne l’a pas empêché d’être de son monde, de prendre part aux combats politiques et sociaux, soutenant des causes telles que la résistance chilienne, et accompagnant, à sa façon, la gauche et sa promesse de changer de cap et la vie au fil des années 1970. Témoigne de cet élan progressiste « Villejuif », sur l’enfermement psychiatrique, mis en regard d’autres enfermements, à Prague, Athènes ou Madrid.
Cette période d’accomplissement se brise quand, le 30 juillet 1980, son fils Stephan se suicide. Un fils qui lui avait écrit de bien belles chansons ; un disque à deux et des concerts ensemble, notamment en 1975 à la Fête de l’Humanité, avaient cimenté leur complicité.
Reggiani s’enfonce dans un état dépressif, avec l’alcool comme compagnon de tristesse – « un euphorisant qui empêche de craquer », écrira-t-il (1). En mai 1981, en pleine euphorie de la gauche victorieuse, il publie un 11e album et fait son premier Olympia sous les vivats d’un public heureux de le retrouver. Toutefois, le chanteur décline, sa santé est fragilisée par l’alcool, sa voix est rongée par la cigarette, sa mémoire défaille ; le succès est moins au rendez-vous.
Il parvient à surmonter ses démons avec la peinture – c’est à son ami Picasso qu’il doit de s’y être autorisé. Il peint, expose et reprend confiance pour de nouvelles chansons et des séries de concerts à l’Olympia, des tournées – Palais des congrès et Francofolies de La Rochelle –, jusqu’aux « Enfoirés » de la bande à Goldman. Le septuagénaire enregistre plusieurs disques malgré les ennuis de santé, toujours soutenu par ses amis, Lemesle, Legrand et autres artisans géniaux.
Honoré aux victoires de la musique en 2003, salué par ses pairs qui enregistrent un album d’hommages (2), alors qu’il entame une tournée en France et au Québec, il est terrassé par une crise cardiaque en juillet 2004, à l’âge de 82 ans. Le ciseleur de mots, le magicien de l’émotion, le fils d’immigrés intransigeant de dignité s’en va, laissant un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’une humanité fragile mais inflexible. Entre douleur et bonheur, une leçon de vie.
(1) « Dernier Courrier avant la nuit », de Serge Reggiani, l’Archipel, 1995 ; Archipoche, 2022.(2) « Autour de Serge Reggiani », avec entre autres Arno, Renaud, Patrick Bruel, Jane Birkin, Juliette… Trema, 2002.
DISCOGRAPHIE SÉLECTIVE
Serge Reggiani. L’acteur de la chanson, de Daniel Pantchenko, Fayard, coll. « Biographies », 2014.Serge Reggiani. Album n° 2, disques Jacques Canetti, CD (l’album de 1967, comportant les 12 titres originaux).Serge Reggiani chante Boris Vian, disques Jacques Canetti, CD (le premier album paru chez Jacques Canetti).Disponibles, ainsi que d’autres trésors, sur : www.jacques-canetti.comSerge Reggiani. Intégrale des albums studio 1968-2002, coffret de 13 CD, Polydor, 2014.Les chansons de Serge Reggiani sont également accessibles sur les plateformes.
chanson françaiseserge reggiani Valeurs Actuelles
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Histoire. Philadelphie, 1972 : la traque mortelle du Move
Il était une foisEn 1972, une petite communauté noire, le Move, prône la révolution pour « libérer la vie » de l’exploitation capitaliste, responsable de l’oppression, des inégalités, du racisme, des guerres et de la destruction de la nature. Ce mouvement protestataire non violent a fait l’objet, à l’instar des Black Panthers, d’une répression systématique et démesurée, qui résonne encore aujourd’hui.
Michel MullerPhiladelphie, Pennsylvanie 1972. À Powelton, un quartier populaire et multiculturel, une communauté d’une trentaine de membres s’installe dans une vieille bâtisse sous le nom de Move, le mouvement, en tant que « l’essence même de toute forme de vie ». Prônant une sorte de synthèse entre le Flower Power de 68 et le militantisme des Black Panthers contre la ségrégation raciste, le petit groupe de familles affirme vouloir revenir aux valeurs originelles des êtres humains pour se libérer du « système » – la destruction de la nature par l’industrialisation – et de l’exploitation capitaliste responsable des inégalités et des guerres. Tous ont adopté le patronyme Africa, à la suite de John Africa, qui vient de fonder Move, car « c’est d’Afrique que provient toute vie ».
Avec la présidence de Richard Nixon, s’est ouverte, en janvier 1970, une longue période de répression de toute protestation visant en particulier les militants noirs. Sous la houlette du tout-puissant chef du FBI, John Edgar Hoover, le parti des Black Panthers (BPP) est l’objet d’une répression multiforme qui aboutit à sa désintégration. Dans le même temps, montent en puissance les révoltes des jeunes contre la guerre du Vietnam et le mouvement hippie qui incarne l’aspiration au retour à la « pureté primitive » de l’être humain.
1971. Scandale du Cointelpro : la face noire du FBI au grand jourDans les quartiers noirs de Philadelphie, la vie quotidienne est faite de luttes pour la survie et de résistance à la répression policière meurtrière. Le BPP y a un rôle social et organisateur majeur. C’est dans cette atmosphère que Mumia Abu-Jamal – aujourd’hui symbole du combat contre la peine de mort –, que nous retrouverons plus loin, fait son apprentissage, dès ses 14 ans, de militant puis de responsable de l’information du BPP, et de journaliste.
VIDÉO. Mumia Abu-Jamal, dans les prisons américaines depuis 40 ansC’est aussi dans cet environnement que le futur fondateur de Move, Vincent Leaphart, connu comme « philosophe de coins de rue » pour ses tirades contre la mal-vie, survit avec des petits boulots. Sa rencontre en 1971 avec un doctorant en sociologie et militant antiraciste, Donald Glassey, lui donne la clé de l’épanouissement de ses idées : il rédige un document de 300 pages, « The Guidelines ».
Les lignes directrices de celui qui a pris pour nom John Africa sont une sorte de synthèse d’une volonté inébranlable de solidarité, de pacifisme et d’action pour la justice, l’égalité et la liberté, conjuguée à un mode de vie quasi monastique : ne posséder que ce que l’on porte sur soi, manger cru, ne former qu’une seule famille. « Il y a parmi nous des Noirs, des Blancs, des Latino-Américains, des gens d’origine sociale variée », proclame ce manifeste. « Organiser la révolution (…) a pour objectif de briser un mode de fonctionnement artificiel qui emprisonne la vie. Les industries doivent cesser de polluer l’air, l’eau et la terre : il faut libérer la vie. » Celle-ci, quelle que soit sa forme, a une origine unique : Dieu, Mère Nature ou Mama ; « chaque vie (étant) un élément de la chaîne du vivant, (elle) revêt une importance égale ». Il s’agit de « montrer aux gens combien le “système” est corrompu et tyrannique, à l’origine de tous leurs maux : le chômage, la drogue, l’alcoolisme, le racisme, la violence familiale, les maladies vénériennes, la criminalité, la guerre ».
Move multiplie les actions : interpellations de personnalités, happenings contre l’enfermement des animaux dans les zoos, et surtout contre le racisme et l’emprisonnement jusqu’à ce que mort s’ensuive. John Africa devient une sorte de « messie en dreadlocks ». Ce qui est un aspect de l’éthique de Move : « Hostiles aux produits cosmétiques et jetables, aux détergents chimiques, nous laissons nos cheveux pousser naturellement », tout en consacrant « énormément de temps à notre hygiène corporelle et à l’entretien de nos maisons ».
Tout cela ne peut qu’agacer l’establishment tenant aux « bonnes mœurs » et à « la loi et l’ordre ». Le clou noir qui dépasse doit être enfoncé : telle est la ligne de Frank Rizzo, élu maire de Philadelphie en 1972. L’ancien chef de la toute-puissante police de la ville a fait de celle-ci le bras armé de sa politique.
Move fait l’objet d’un harcèlement systématique, judiciaire et policier. La répression prend aussi la forme d’une violence ciblée : pour les hommes, les frapper aux parties génitales ; quant aux femmes enceintes, c’est le ventre qui est visé. Quelques exemples : le 9 mai 1974, Janet et Leesing Africa, arrêtées et battues, avortent à la suite des coups subis. Le 29 avril 1975, à l’issue d’une manifestation contre les violences policières, Alberta Africa, est frappée au ventre par quatre policiers et une infirmière : même dramatique résultat. Le 28 mars 1976, la police investit la maison sous prétexte de tapage nocturne : le nourrisson de Janine Africa, Life, est violemment piétiné et décède. Les policiers nient le meurtre, affirmant qu’il n’y avait pas de bébé. Un juge prononce un non-lieu : sa mère ayant accouché à domicile – selon les principes de Move –, l’enfant n’est pas déclaré à l’état-civil… et n’a donc jamais existé.
Mais le pire se prépare activement du côté du maire Frank Rizzo. Une campagne de presse accusant Move de clochardiser le quartier avec son mode de vie (notamment… l’usage d’une caisse de compost pour recycler les déchets) est lancée. Le 18 décembre 1975, une inspection des services d’hygiène est ordonnée : Move interjette des dizaines d’appels. Fin 1977, à la suite d’un arrêté de péril, un accord fixe un délai de 90 jours pour que Move trouve un autre lieu avec l’aide de la municipalité… qui n’en fait rien. Elle décide alors la destruction de l’habitation.
Le 16 mars 1978, des centaines de policiers investissent les alentours, des tireurs d’élite sont postés. Un blocus est mis en place pour affamer les habitants. « S’ils résistent, on les prendra de force, qu’il y ait des enfants ou non ! » annonce Frank Rizzo. Le 8 août 1978, à l’aube, la police envahit la maison. Les habitants se sont barricadés dans la cave : elle est inondée et des tirs éclatent en tous sens. Un policier, James Ramp, est tué et trois autres sont blessés. Les assiégés se rendent et sont violentés. Une photo fait le tour des médias : Delbert Africa, au sol, les bras tendus en croix, battu par trois policiers – qui seront acquittés.
C’est là que les destins de Move et de Mumia Abu- Jamal, jeune journaliste à la radio publique locale, se croisent. Ce dernier fait connaître à un large public le traitement infligé à Move. Neuf de ses membres ont été inculpés du meurtre du policier Ramp : Janine, Debbie, Janet, Merle, Delbert, Mike, Edward, Phil et Chuck Africa. Le 8 mai 1980, le juge Malmed les déclare coupables, sans qu’aucune preuve n’ait été produite ; les « Move Nine » (« les Neuf de Move ») sont condamnés à des peines d’emprisonnement allant de trente à cent ans.
Début 1980, les Move s’installent dans une maison au 6621 Osage Avenue, au cœur d’une cité de pavillons. Leur combat pour la libération des « Move Nine » se heurtant aux murs de la justice et au silence des médias, ils alertent les passants avec leurs porte-voix.
Toujours sous surveillance et harcelés, craignant un nouvel assaut, les militants se barricadent. Le 11 mai 1985, la juge Lynne Abraham émet des mandats d’amener contre Ramona, Conrad, Frank et Teresa Africa pour troubles sur la voie publique et menaces terroristes. Le lendemain, la police fait évacuer la cité.
Le 13 mai 1985, à l’aube, le commissaire Gregore J. Sambor lance aux Move un ultimatum pour qu’ils se rendent et, sans attendre, l’assaut est déclenché : des centaines de policiers usent de gaz lacrymogène, de canons à eau et de carabines, de fusils-mitrailleurs et de mitrailleuses. En une heure trente, au moins 10 000 coups de feu sont tirés. En début d’après-midi, un hélicoptère lâche sur la maison une bombe de 20 kg de TNT fournie par le FBI. Un incendie éclate, ordre est donné aux pompiers de ne pas intervenir ; il s’étend et détruit 65 pavillons de la cité. Cinq enfants et six adultes, dont John Africa, meurent brûlés vifs. Seuls Ramona Africa et un enfant, Birdy, ont pu s’échapper de la maison malgré les tirs. L’autorisation d’utiliser des explosifs avait été donnée par Wilson Goode, le premier maire noir de la ville fraîchement élu.
Dans le monde entier, télévisions et journaux diffusent les images de l’assaut. C’est un véritable séisme à Philadelphie. Le chef de la police démissionne. Une commission d’enquête municipale conclut, en mars 1986, que le largage d’une bombe sur une maison occupée, notamment par des enfants, est « inacceptable » et observe que l’attentat n’aurait pas eu lieu « si la maison Move et ses occupants avaient été situés dans un quartier blanc comparable ». Le maire sera pourtant réélu en 1987.
Aucun des responsables du crime raciste n’a été inculpé. Ramona Africa a été incarcérée sept ans pour « complot et émeutes ». Il a fallu attendre 1996 pour qu’un jury conclue que les autorités ont utilisé une « force excessive » et violé les droits constitutionnels de Move. La Ville de Philadelphie a été condamnée à verser 500 000 dollars à Ramona et 1 million aux proches de John Africa, 90 000 dollars à chacune des familles des adultes décédés, 25 millions aux parents des cinq enfants immolés et 1,7 million à Birdy Africa.
Les « Move Nine » n’ont été libérés qu’entre juin 2018 et février 2020. Deux d’entre eux ont passé plus de quarante-deux ans en prison, deux autres y sont morts dans des conditions très suspectes. Et ce n’est qu’en novembre 2020 que la municipalité a présenté des excuses officielles pour le crime de 1985.
Le 23 avril 2021, le quotidien britannique « The Guardian » a révélé qu’une anthropologue de l’université de Pennsylvanie a présenté à ses étudiants… des ossements de victimes de l’incendie de la maison Move issus du musée d’Anthropologie et d’Archéologie de l’université, où ils étaient entreposés. En mai 2021, le commissaire à la santé de Philadelphie a démissionné pour avoir ordonné, en 2017, l’incinération d’une partie de ces ossements sans prévenir les familles. Une boîte étiquetée « Move » a alors été retrouvée : les restes qu’elle contenait ont été rendus à la communauté. Interrogé par « The Guardian », Michael Blakey, professeur d’anthropologie en Virginie, a expliqué que « les États-Unis continuent à fonctionner sur le socle du “privilège blanc”. Ce que nous voyons ici en est la manifestation scientifique – l’objectivation de l’“autre” et l’absence d’empathie dans une société dont les Blancs croient détenir le contrôle ».
Move est toujours vivant, ses membres – dont les enfants devenus adultes – mènent notamment le combat pour la libération de Mumia Abu-Jamal. Leur incessante solidarité a contribué à sa survie dans le couloir de la mort après sa condamnation en août 1982.
En savoir plus
Sur move-thestory.com , un « livre-Web » militant, richement documenté, sur la longue histoire de Move, créé notamment par Claude Guillaumaud-Pujol, universitaire spécialiste des États-Unis.« Mumia Abu-Jamal. Un homme libre dans le couloir de la mort », de Claude Guillaumaud-Pujol, le Temps des cerises, 2007.
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Présidentielle 2022, morne plaine
France24 - Monde
Sclérose en plaques : un espoir dans le traitement mais des défauts de prise en charge
Publié le : 30/05/2022 - 20:12
Bahar MAKOOI
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La connaissance de la sclérose en plaques a progressé ces dernières années, suscitant l’espoir d'une amélioration des traitements. Mais les personnes touchées par cette maladie neurodégénérative regrettent un manque de moyens humains et financiers dans la prise en charge de leur handicap.
De nouvelles avancées pour les malades de la sclérose en plaques pourraient naître d'une découverte particulièrement importante, réalisée en janvier par des chercheurs américains. Une équipe de l’université d’Harvard a démontré le lien entre le virus d'Epstein-Barr et cette maladie auto-immune qui touche plus de 2,8 millions de personnes dans le monde, dont environ 110 000 en France selon les données de l’Assurance maladie.
La sclérose en plaques, qui endommage progressivement le système nerveux central (cerveau et moelle épinière), représente la deuxième cause de handicap chez le jeune adulte en France.
Le virus d'Epstein-Barr, lui, est présent chez 95 % des adultes. Il peut être à l'origine d'autres maladies comme la mononucléose ou la polyarthrite rhumatoïde. La plupart des personnes infectées n’ont pas de complications, mais l’équipe de chercheurs américains a prouvé que ce virus était nécessaire au développement de la sclérose en plaques.
"C’est la première fois qu’une étude aussi sérieuse, basée sur dix millions de patients suivis pendant dix ans, confirme ce que l’on suspectait déjà sur le lien entre le virus et la maladie", explique le neurologue Jean Pelletier, de la Fondation pour l'aide à la recherche sur la sclérose en plaques (Arsep), interrogé lundi à l'occasion de la Journée mondiale de cette maladie neurodégénérative.
Un vaccin contre la sclérose en plaques ?
"Si cette étude fait naître un espoir, c’est parce qu’on peut penser qu’un jour, on sera capable de vacciner les enfants contre le virus d'Epstein-Barr et éliminer ainsi un des éléments déclencheurs de la sclérose en plaques, qui est multifactorielle", détaille le spécialiste. La production de médicaments antiviraux est au stade de la réflexion et un laboratoire a déjà commencé une première phase d’essais cliniques début 2022 après la publication de cette étude américaine, se réjouit le Pr Jean Pelletier, qui espère que les recherches iront "aussi vite que pour le vaccin anti-Covid".
"Ce fameux virus d'Epstein-Barr, une fois contracté, est caché dans notre organisme dans les lymphocytes B, eux-mêmes impliqués dans la réaction inflammatoire liée à la sclérose en plaques. Cela pourrait expliquer en particulier que certains traitements ciblant les lymphocytes B, des anticorps monoclonaux, ont une efficacité extrêmement importante contre la sclérose en plaques", ajoute le neurologue. Il salue la mise à disposition, depuis dix ans, de traitements de plus en plus efficaces, qui permettent d’éviter certaines poussées de cette maladie qui provoque le plus souvent des crises inflammatoires entrecoupées par des phases d'accalmie.
Un diagnostic encore trop tardif
La généralisation du recours à l’imagerie par résonance magnétique (IRM) a permis de repérer la maladie plus tôt qu’avant, ce qui a un effet sur l’efficacité du traitement. Pourtant, la présidente de l'Association française des sclérosés en plaques (Afsep), Jocelyne Nouvet-Gire, déplore encore une certaine "errance" du diagnostic, qui met parfois quatre à cinq ans à tomber après l’apparition des premiers symptômes (troubles de la sensibilité et de l'équilibre, troubles oculaires).
La faute à une mauvaise connaissance de cette maladie, selon Jocelyne Nouvet-Gire, elle-même atteinte de la sclérose en plaques. "Je constate que de nombreuses femmes ne vont pas forcément se faire diagnostiquer chez le médecin. Elles endurent plus facilement la douleur, s’occupent des enfants en priorité et font passer leurs rendez-vous médicaux au second plan", estime Jocelyne Nouvet-Gire, qui pointe aussi le délai d’attente, jugé trop long – parfois six mois –, pour une consultation chez le neurologue.
Pénurie de places en établissement spécialisé
La découverte d'un vaccin contre la sclérose en plaques ne changera rien pour les malades qui en souffrent actuellement, estime Jocelyne Nouvet-Gire, dont l’association se concentre en priorité sur la prise en charge une fois le diagnostic posé en apportant un soutien social, juridique et psychologique. Derrière l’effet d’annonce de cette découverte scientifique, elle alerte sur une autre réalité. "Les moyens financiers et humains manquent cruellement", regrette-t-elle, spécialement dans la prise en charge globale du handicap.
"Il n’y a pas assez de structures spécialisées en France pour accueillir les personnes atteintes de sclérose en plaques, cinq établissements de soixante lits chacun pour une liste d’attente que nous estimons à 2 000 personnes", précise-t-elle. "Résultat : pour certains malades à domicile, la situation devient chaotique."
Autre motif de préoccupation pour l'Afsep : à partir de 60 ans, les malades pris en charge dans les établissements spécialisés sont envoyés vers des Ehpad, "bien souvent inadaptés" et dont des dysfonctionnements majeurs ont été révélés par l’onde de choc du livre-enquête "Les Fossoyeurs" sur le groupe privé Orpea.
Avec AFP
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Témoignages : au Texas, un accès toujours plus difficile à l'avortement
Publié le : 29/05/2022 - 12:27
Cyrielle CABOT
Depuis septembre 2021, le Texas interdit l'IVG après six semaines de grossesse, c'est-à-dire à un moment où de nombreuses femmes ignorent encore être enceintes. Passé ce délai, elles sont obligées de se rendre dans un autre État ou de recourir au système D. Un aperçu de ce qui attendrait la moitié des femmes américaines si l'arrêt Roe vs Wade était suspendu par la Cour suprême des États-Unis.
Août 2021. La nouvelle tombe comme un couperet : Hayley, 31 ans, découvre qu'elle est enceinte. Une grossesse non désirée. Pour cette journaliste qui vit à Austin, au Texas, une seule issue est envisageable : avorter. Mais dans ce grand État très conservateur, religieux, et où les associations "pro-vie" - selon le vocable qu'elles utilisent - sont particulièrement influentes, interrompre une grossesse est un parcours du combattant. Réglementation stricte, procédure compliquée, manque de médecins… les obstacles sont nombreux.
Surtout, pour Hayley, ces difficultés s'accompagnent d'une course contre la montre. La jeune femme a moins d'un mois avant que le gouvernement texan n'adopte l'une des lois les plus restrictives des États-Unis sur l'accès à l'avortement. À partir du 1er septembre, il interdira d'interrompre une grossesse une fois que les battements de cœur de l'embryon sont détectés, soit environ six semaines, y compris pour les victimes de viol et d'inceste. Un délai très court, qui signifie, concrètement, que les femmes doivent mettre fin à leur grossesse alors même que beaucoup d’entre elles ignorent encore être enceintes.
"À une semaine près, je n'aurais pas pu avorter", raconte Hayley. "Cette période a été la plus angoissante de ma vie. Cette grossesse était le produit d'une relation abusive. Il était impossible que je garde cet enfant."
"Tout est fait pour nous dissuader d'avorter"
Même avant l'adoption de cette nouvelle loi, la Senate Bill 8 (SB8), le Texas s'est toujours illustré comme l'un des États les plus réfractaires à l'avortement, multipliant les réglementations. Conséquence directe : les médecins capables de pratiquer des interruptions volontaires de grossesse (IVG) manquent cruellement. Pour Hayley, la première grosse difficulté a donc été de trouver un rendez-vous. "J'ai passé plusieurs jours à appeler des cliniques. Mais, pour ne rien arranger, nous étions en pleine épidémie de Covid-19, donc beaucoup refusaient de prendre des patients", explique-t-elle. Au total, il lui faut près de trois semaines pour avoir le premier des trois rendez-vous obligatoires. "L'un sert à dater le début de la grossesse, l'autre est un rendez-vous obligatoire avec un psychologue et, finalement, il y a l'IVG. Tout cela doit toujours être espacé de plusieurs jours", détaille-t-elle.
Se pose ensuite un autre souci : payer l'IVG, une opération exclue des couvertures de santé privées et par le système Medicaid, une assurance maladie pour les personnes en situation de précarité. "J'avais quelques jours pour trouver 600 dollars. Et on ne peut pas étaler les paiements", se souvient-elle. Elle parvient à rassembler la somme grâce à des amies et à des associations.
Hayley se rend finalement dans une clinique d'Austin fin août pour subir l'IVG. "C'était un cauchemar", résume-t-elle. Elle se souvient, d'abord, de son arrivée dans l'établissement, sous les huées de manifestants anti-avortement. "Tout au long de la procédure, les choses sont faites pour essayer de nous dissuader d'avorter", raconte-t-elle. "Par exemple, on m'a lu un document qui m'expliquait que, étant donné que j'ai plus de 30 ans, j'étais peut-être en train de perdre ma dernière chance d'avoir un bébé."
La loi texane oblige, en effet, les médecins à alerter les patientes sur une possible baisse de la fertilité et un risque accru de cancer du sein pour celles qui ont avorté. Des risques pourtant écartés par de nombreuses études scientifiques. La réglementation oblige, par ailleurs, toutes les patientes à faire une échographie juste avant la procédure. "Dans mon cas, j'étais sûre de moi, mais je ne veux pas imaginer ce que peut ressentir une femme qui veut des enfants mais pour qui ce n'est pas le bon moment…", déplore Hayley.
Pour autant, la jeune femme s'estime "très chanceuse". "Aujourd'hui, avec la nouvelle loi, je ne pourrais pas avorter", explique-t-elle. "Je n'aurais jamais trouvé de rendez-vous à temps et je n'aurai jamais pu récolter l'argent dans un délai aussi court." D'après les données du Planning familial américain, plus de 85 % des femmes qui avortent dans le pays le font après six semaines de grossesse.
"J'ai l'impression de vivre dans une dystopie"
Quand Tom* a emménagé dans le sud du Texas il y a trois ans, son ambition était d'aider des patientes comme Hayley. "Quand j'ai commencé à travailler, aucun endroit n'était plus compliqué qu'ici pour avorter. C'est pour cela que j'ai décidé de venir m'installer ici. Je voulais me rendre utile", raconte ce médecin de 34 ans, spécialisé dans les IVG, qui a préféré rester anonyme par crainte de représailles. "Travailler au Texas a toujours été un défi. Mais avant, c'était très gratifiant. J'avais l'impression de faire la différence et les patients étaient très reconnaissants", raconte-t-il.
Mais depuis septembre, la frustration a pris le dessus. "C'est devenu quasiment impossible de faire mon métier. J'ai l'impression de vivre dans une dystopie", déplore-t-il. Il ne compte plus les femmes qui se présentent à son cabinet et à qui il est obligé de refuser une IVG car elles ont dépassé le délai légal. "Je me souviens de cette patiente qui a dû voyager neuf heures rien que pour venir me voir. Elle n'avait pas de clinique plus proche de chez elle", témoigne-t-il. "Elle était enceinte de huit semaines. Le mieux que je pouvais faire, c'était lui expliquer qu'elle devait conduire cinq heures de plus pour sortir de l'État et aller avorter ailleurs… Elle a gardé l'enfant."
Des histoires comme celles-ci, Tom "pourrait en raconter des centaines". "Il y avait aussi cette femme, d'origine mexicaine, en situation irrégulière. Elle avait peur de quitter le Texas. Elle ne l'a pas fait craignant d'être arrêtée et d'être ramenée à la frontière", continue-t-il. "Et cette adolescente de 14 ans… Sa mère et elles avaient voyagé trois heures pour venir me voir, en secret du père. Quand je leur ai dit que je ne pouvais rien faire, c'était la panique. Elles ont fini par aller au Mexique en y laissant une grande partie des économies familiales."
"Heureusement, parfois, il n'est pas trop tard !", dit en souriant le médecin. "Je me rappelle d'une femme de 45 ans, tombée enceinte alors qu'elle pensait ne plus pouvoir l'être. Elle avait déjà deux grands enfants et ne voulait pas de bébé. Elle était tellement soulagée !" S'il contrevenait à la loi, Tom pourrait perdre sa licence de médecin. La loi texane prévoit, par ailleurs, un "dédommagement" de 10 000 dollars à un citoyen qui engagerait une procédure judiciaire et la remporterait contre une personne impliquée dans un avortement illégal.
Avorter ailleurs, une solution coûteuse et compliquée
Face à ces difficultés, un nombre croissant de femmes tentent d'avorter dans un autre État. Une solution cependant très coûteuse et souvent difficile à mettre en place. Avant le mois de septembre, l'association Fund Texas Choice, qui aide les femmes dans cette démarche, recevait entre 40 et 50 appels par mois. Désormais, la ligne est continuellement saturée. "On reçoit environ 300 appels chaque mois. On parvient à aider environ 100 personnes", déplore, par téléphone, Jaylynn Far Munson, responsable de la communication pour l'association.
Concrètement, Fund Texas Choice aide les candidates à l'avortement qui les contactent à s'y retrouver dans toutes les démarches logistiques : "On trouve les billets d'avion ou de car, on réserve la chambre d'hôtel, on prend les rendez-vous, et s'il le faut, on trouve une solution de garde d'enfant…", liste Jaylynn. "Grâce à des dons de particuliers, on finance aussi l'ensemble du déplacement. Les patientes doivent cependant payer la procédure elle-même."
"Au total, pour le voyage, il faut compter entre 500 et 2 000 dollars, selon la destination", détaille-t-elle. "Dans le meilleur des cas, l'IVG coûte 500 dollars, mais en cas de grossesse tardive, par exemple, cela peut monter jusqu'à 2 500."
De toutes les personnes qui se succèdent au bout du fil, la responsable de l'association est particulièrement touchée par les nombreuses femmes en situation irrégulière. "Souvent, elles ne parlent pas bien anglais et sont incapables de naviguer dans toute la paperasse administrative", déplore-t-elle. "On doit les envoyer dans un endroit qu'elles ne connaissent pas. Parfois, c'est la première fois qu'elles montent dans un avion, et elles se retrouvent livrées à elles-mêmes. On ne se rend pas compte de la charge psychologique que cela implique."
Selon une étude menée par le Texas Policy Evaluation Project, un groupe de chercheurs universitaires qui étudient les conséquences de la SB8, environ 5 600 femmes se sont ainsi rendues dans l'un des sept États les plus proches du Texas – Nouveau Mexique, Oklahoma, Louisiane, Arkansas, Colorado, Kansas et Mississippi – pour y avorter entre septembre et décembre 2021.
Le Planning familial américain estime, quant à lui, que le nombre d'avortements au Texas a été divisé par deux depuis septembre. En revanche, dans le Colorado et l'Oklahoma, le nombre de patientes originaires de cet État représenterait la moitié du total des avortements entre le 1er septembre et le 31 décembre, contre 10 % l'année précédente.
"Cela a mis une énorme pression sur les établissements qui pratiquent les IVG dans ces zones", explique Jaylyn. La conséquence : des délais toujours plus longs pour obtenir un rendez-vous. "Avant, il fallait compter environ une semaine. Désormais, cela peut aller jusqu'à un mois. Et quatre semaines, quand on est enceinte d'une grossesse non désirée, c'est très long."
Suspendre l'arrêt Roe vs Wade aurait "un effet domino catastrophique"
Désormais, les patientes vont devoir composer avec un nouvel obstacle. Depuis le 26 mai, l'Oklahoma a décidé à son tour de durcir drastiquement son accès à l'avortement, en l'interdisant "dès la fécondation". En d'autres termes : complètement.
"C'est dramatique", estime Jaylynn. "Non seulement toutes les femmes que nous envoyons en Oklahoma vont devoir aller encore plus loin, mais en plus, les patientes de l'Oklahoma vont aussi devoir aller avorter ailleurs. C'est toujours plus de pression sur les établissements qui pratiquent encore les IVG", s'attriste-t-elle.
Aujourd'hui, Jaylynn a du mal à cacher son inquiétude pour l'avenir. Outre l'Oklahoma, le site Politico révélait, le 2 mai dernier, que la Cour suprême envisageait de suspendre l'arrêt Roe vs Wade, qui garantit théoriquement l'accès à l'avortement au niveau fédéral depuis 1973. Sans cet arrêt, 26 États, dont de nombreux du Sud, interdiraient immédiatement l'avortement. Un "scénario catastrophe" mais qui n'est plus "qu'une question de temps", craint-elle.
"On assistera alors à un effet domino catastrophique", alerte-t-elle. L'association a d'ailleurs déjà commencé à s'y préparer. "Il faudra qu'on envoie les femmes au Mexique, voire à New York. Selon les budgets que l'on a dressés, cela divisera environ par deux le nombre de femmes total que nous pourrons aider."
"Le pire dans tout cela, c'est que cette situation ne va servir qu'à rendre les personnes précaires toujours plus précaires", dénonce Tom. "Les personnes qui le peuvent trouveront toujours des solutions pour avorter. Les autres ne pourront pas se permettre de dépenser des milliers de dollars pour une IVG. Le problème c'est qu'elles ne peuvent pas non plus se permettre d'avoir un autre enfant."
Or, les personnes précaires sont les premières concernées par la problématique. Selon le Guttmacher Institute, un organisme spécialisé dans les droits sexuels et reproductifs, 75 % des personnes qui avortent aux États-Unis sont en situation de précarité. Par ailleurs, 60 % sont issues des communautés afro-américaine ou hispanique.
Vers une explosion des avortements à la maison
Face à la difficulté de se déplacer dans un autre État et aux réglementations de plus en plus strictes dans l'ensemble du pays, les spécialistes de la santé reproductive prédisent que de plus en plus de femmes vont se tourner vers le système D. Outre la pratique de "techniques maisons" glanées sur Internet et bien souvent dangereuses, les médecins s'attendent à une envolée de l'achat de pilules abortives en ligne.
Aujourd'hui, l'IVG médicamenteuse est la technique la plus utilisée aux États-Unis. L'Agence fédérale des médicaments l'autorise, en théorie, jusqu'à dix semaines de grossesse et permet aux médecins de la prescrire par téléconsultation. Mais dans les États les plus conservateurs, comme le Texas, l'IVG médicamenteuse est soumise aux mêmes réglementations et délais que l'intervention chirurgicale traditionnelle par aspiration.
Pour contourner la loi, certaines femmes se tournent donc vers des pharmacies en ligne basées à l'étranger. Un procédé normalement illégal. Selon une étude publiée fin février, en septembre 2021, la pharmacie en ligne danoise Aid Access, qui propose l'envoi par la poste de pilules abortives, a ainsi reçu 1 831 demandes. Trois fois plus qu'à la même période en 2020. "Heureusement, ces procédures sont assez sûres et efficaces. Mais pour beaucoup de femmes, procéder à cela sans accompagnement, en secret, cela peut être très effrayant", déplore Tom.
Après des semaines d'hésitation, Tom a finalement décidé de quitter le Texas. "Je ne peux plus travailler dans ces conditions. Je pars dans un État plus progressiste, où je pourrais réellement aider", explique-t-il. "Et je ne suis pas le seul. Nombre de mes collègues ont le même dilemme, entre rester pour aider ceux qu'on peut encore, ou partir là où on pourra en aider beaucoup plus."
De son côté, Hayley assiste aujourd'hui à toutes les manifestations de défense du droit à l'avortement, appareil photo autour du cou, slogan à la main. "Dans ces manifestations, la parole se libère, le tabou de l'avortement se lève et on se rend compte qu'il n'est pas seulement question de nous, mais aussi de nos sœurs, de nos amies, de nos parents. N'importe qui, un jour, peut avoir besoin d'avorter", souligne-t-elle. Et de conclure : "Il faut à tout prix défendre ce droit fondamental."
*Le prénom a été modifié
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Balcon effondré d'Angers : l'heure du jugement pour les constructeurs
En 2016, le balcon d'un appartement s'était effondré, provoquant la mort de quatre étudiants. Des peines allant jusqu'à deux ans de prison ferme ont été requises contre les cinq constructeurs.
Le tribunal correctionnel d'Angers rend son jugement mardi 31 mai au matin dans l'affaire du balcon effondré en 2016, qui avait provoqué la mort de quatre étudiants. «Tout ce que j'espère, c'est que toutes les personnes ayant concouru à ce drame seront condamnées. C'est essentiel pour que les victimes se reconstruisent et apprennent à vivre avec ce drame», a confié à l'AFP Me Laurence Couvreux, avocate des parties civiles. Des peines allant jusqu'à deux ans de prison ferme avaient été requises contre les cinq constructeurs. À l'issue de quatre semaines d'audience en février et mars, le procureur de la République d'Angers avait requis la peine la plus lourde, quatre ans de prison dont deux fermes, à l'encontre de l'architecte du bâtiment, Frédéric Rolland, 66 ans.
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À la barre, ce dernier avait affirmé n'être «intervenu ni sur la conception, ni sur le dessin, ni allé sur le chantier» lors de la construction de l'immeuble en 1997-1998, ne reconnaissant qu'«une part» de responsabilité dans le drame. À ses côtés sur le banc des prévenus, le patron de l'entreprise de construction, Patrick Bonnel, 72 ans, avait quant à lui reconnu une faute «grave» et «inexcusable», se disant «honteux» du travail de ses équipes. Le procureur avait requis à son encontre trois ans d'emprisonnement, dont un an avec sursis. «Les défaillances sont multiples, les responsabilités accumulées. À l’origine de ce dossier il y a la volonté de gagner du temps et de l'argent, quitte à faire fi de la sécurité. Il faut que tous les prévenus soient condamnés», a déclaré à l'AFP Me Marc Morin, conseil des parties civiles.
Le soir du drame, ils étaient 18 étudiants, âgés d'une vingtaine d'années, à discuter sur un balcon de la résidence «Le Surcouf», dans le centre d'Angers, lorsque celui-ci avait soudain basculé dans le vide. Dans les décombres, les pompiers avaient découvert les corps de Lou, 18 ans, Antoine, 21 ans, Benjamin, 23 ans, et Baptiste, 25 ans. Quatorze autres victimes avaient été hospitalisées. Parmi les blessés, un ancien locataire de l'appartement avait écrit dans son état des lieux d'entrée, en février 2015: «balcon fissuré et très instable: danger???». Le balcon vibrait «lorsqu'on bougeait un peu trop dessus», avait-il expliqué lors de l'enquête. Les enquêteurs avaient cependant écarté toute responsabilité des invités: les victimes, selon tous les témoignages, faisaient la fête calmement. Et le balcon aurait dû être en mesure de supporter 35 personnes.
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Entendus lors du procès, les experts avaient listé toute une série de malfaçons dans la construction des balcons, allant jusqu'à évoquer une «forme de bricolage». Les travaux avaient de plus été menés sans respecter les plans de l'ingénieur béton, conçus pour des balcons préfabriqués et non pour des balcons coulés sur place. Lors du procès, le conducteur des travaux, Éric Morand, 53 ans, avait expliqué que le mode de construction des balcons avait été modifié pour tenir les délais du chantier. Trois ans de prison dont 18 mois avec sursis ont été requis à son encontre. Pour le chef de chantier, Jean-Marcel Moreau, 63 ans, et le représentant du bureau de vérification Apave, André de Douvan, 84 ans, le procureur de la République avait requis 18 mois de prison avec sursis.
Au cours du procès, les victimes et leurs familles avaient longuement raconté cette soirée de cauchemar et les traumatismes qui s'en étaient suivis. «Il y avait un cortège de brancards avec des ambulances, on se ruait sur chaque brancard pour savoir si c'était notre enfant», avait raconté le père d'Antoine, mort à 21 ans. «Il y a eu un bruit horrible, saccadé (...) Je suis resté collé au balcon, j'ai perdu conscience puis j'ai regardé mon corps, j'avais les mains ensanglantées. Il y avait des cris, des pleurs, c'était comme une scène de guerre», se souvenait Hugo. «On était encore des enfants, ça nous a détruits.»
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France24 - Monde
Armes à feu : l'Australie, un modèle pour les États-Unis après la tuerie au Texas ?
Publié le : 26/05/2022 - 14:29
Grégoire SAUVAGE
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Considérée comme un exemple en matière de contrôle des armes à feu, l'Australie a entamé dans les années 1990 un programme de rachat massif par l'État d'armes détenues par des particuliers. Un possible modèle à suivre pour les États-Unis après la tuerie survenue mardi au Texas, même si une telle législation a peu de chances d’y être adoptée.
Columbine, Sandy Hook, Virginia Tech, Orlando, Las Vegas, Buffalo, Uvalde... À chaque tuerie de masse, le débat sur le contrôle des armes à feu refait surface aux États-Unis sans entraîner une quelconque remise en cause de la législation. Une absence de volonté politique qui contraste avec la situation de l'Australie, pays souvent cité en exemple pour avoir réduit de manière spectaculaire la violence par arme à feu.
Le tournant pour l'Australie intervient le 28 avril 1996. Martin Bryant, un jeune homme instable de 28 ans, entre dans un café de Port-Arthur, une ville touristique de Tasmanie, et ouvre le feu avec un fusil semi-automatique, faisant 35 morts et 28 blessés. La pire tuerie de masse de l'histoire australienne.
L'événement sert d'électrochoc. Douze jours plus tard, le gouvernement australien, dirigé par John Howard, le Premier ministre conservateur récemment élu, passe à l'action. "Je savais que je devais employer l'autorité de ma fonction pour contrôler la possession et l'usage du genre d'arme qui avait tué 35 innocents. Je savais aussi que ce ne serait pas facile", se souvient le chef du gouvernement dans une tribune publiée par le New York Times en 2012.
650 000 armes mises hors circuit
En un temps record, John Howard réussit le tour de force de convaincre les membres de sa coalition et les différents États australiens d'adopter une vaste réforme de la législation sur les armes à feu. Le National Firearms Agreement (NFA) restreint de manière drastique le droit au port d'arme. Il établit un registre de toutes les armes détenues par des particuliers et impose un permis pour toutes les nouvelles armes achetées.
Le NFA prévoit également l'interdiction des fusils automatiques et semi-automatiques, ainsi que les fusils à pompe. Problème : plusieurs centaines de milliers de ces armes meurtrières sont déjà en circulation en Australie. Pour les récupérer, l'État met en place un programme de rachat des armes, financé par une hausse des impôts. Ceux qui possédaient légalement ce type d'armes reçoivent ainsi une compensation financière. Quant aux détenteurs d'armes illégales, ils n'obtiennent aucune compensation mais ne sont pas poursuivis.
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Malgré les craintes d'une forte résistance de la part de la population, l'Australie récupère sans encombre puis détruit, entre octobre 1996 et septembre 1997, plus de 650 000 armes à feu, soit environ 20 % de toutes les armes détenues par des particuliers, selon le média en ligne américain Vox.
Une baisse spectaculaire de la violence
De nombreuses études universitaires ont ensuite prouvé l'efficacité de la nouvelle législation australienne et de la politique de rachat massif des armes les plus dangereuses. Des chercheurs d'Harvard ont ainsi montré en 2011 que dans les sept années qui ont suivi le NFA, l'Australie a connu une baisse de 42 % des homicides par arme à feu et une chute de 57 % des suicides. Une autre étude australienne intitulée "Le programme de rachat d'armes sauve-t-il des vies ?" confirme cette tendance.
Globalement, la littérature scientifique est claire sur un point : plus les armes à feu sont accessibles, plus le risque est élevé d'être victime d'un homicide par balle, rappelle l'université d'Oxford.
Autre élément qui semble prouver l'efficacité du NFA : au cours des dix années qui ont précédé le massacre de Port-Arthur, l'Australie avait connu 11 fusillades. Il n'y en a plus eu une seule jusqu'au 15 décembre 2014 et une prise d'otages à Sydney qui a fait trois morts, dont l'auteur de l'attaque, rapporte le média Slate.
Un succès qui fait dire à John Howard, cité par le Washington Post quelques jours après la tuerie d'Aurora dans le Colorado en 2012, que si l'Australie pouvait s'inspirer des États-Unis dans de nombreux domaines, "en ce qui concerne les armes, nous avons eu raison de prendre un chemin totalement opposé".
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Cependant, la législation australienne est loin d'être facilement transposable aux États-Unis. Sans frontière terrestre, l'Australie dispose d'un atout considérable pour contrôler la circulation des armes à feu. Le pays peut également compter sur un service des douanes efficace et bien organisé, souligne l'étude australienne précédemment citée.
Plus important encore, le NFA a bénéficié d'un large consensus politique. Un scénario difficile à imaginer aux États-Unis, où chaque nouvelle tuerie semble mettre en lumière le fossé idéologique entre les camps démocrate et républicain. Au pays du sacro-saint deuxième amendement, qui garantit le droit des Américains à porter une arme, une telle législation semble toujours, à l'heure actuelle, relever de la science-fiction.
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Le Débat de France 24
Fusillade au Texas : un contrôle des armes impossible ?
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Les "armes fantômes", phénomène inquiétant aux États-Unis, auquel Joe Biden s'attaque
LE POINT SUR L'ENQUÊTE
Un adolescent isolé, un "carnage" d'une heure… Ce que l'on sait sur la fusillade au Texas
L'Humanité
Pio La Torre, une vie à combattre la Mafia
Il était une foisIl était la voix forte du Parti communiste italien en Sicile et le premier à avoir dénoncé et combattu la mainmise de Cosa Nostra jusque sur la péninsule. Le 30 avril 1982, le député Pio La Torre était abattu en pleine rue. Prémices d’un électrochoc pour la société et les institutions, sa mort marque un tournant décisif dans la lutte contre la mafia.
Le 30 avril 1982 au matin, Pio La Torre, député et secrétaire régional du Parti communiste italien (PCI), est abattu avec son chauffeur Rosario Di Salvo en plein Palerme par Cosa Nostra, la Mafia sicilienne. Cette exécution s’inscrit dans un contexte particulier. Bien que divisée par une guerre interne qui cause un millier de morts entre 1978 et 1983, la Mafia mène en parallèle une terrible offensive contre l’État italien, en assassinant une quinzaine de ses représentants (membres des forces de l’ordre, magistrats, hommes politiques). L’année 1982 constitue l’apogée de ce déchaînement de violence mafieuse : Cosa Nostra élimine Pio La Torre puis, trois mois plus tard, le préfet de Palerme, Carlo Alberto Dalla Chiesa.
La Sicile fait figure de laboratoire
Né à la périphérie de Palerme, en 1927, dans une famille de paysans, Pio La Torre s’engage au PCI dès 1945 et participe aux luttes paysannes qui ont marqué le climat social de l’après-guerre en Sicile. Il se heurte d’emblée à Cosa Nostra et le refus de se soumettre à la domination mafieuse devient alors le fil rouge de toute sa vie militante. En tant que dirigeant de la CGIL (Confederazione Generale Italiana del Lavoro, syndicat proche du PCI), il mène la bataille de l’occupation des terres non cultivées pour libérer les paysans du joug de la Mafia qui contrôle le territoire et les travailleurs pour le compte des grands propriétaires terriens.
En pleine guerre froide, la Sicile fait figure de laboratoire. Le succès des forces de gauche aux élections régionales de 1947 risque de compromettre l’équilibre international des blocs (1). En Sicile, Cosa Nostra est utilisée comme bras armé par le gouvernement démocrate chrétien local – avec le soutien logistique de la CIA qui fournit des armes et favorise la réactivation de réseaux néofascistes – pour réprimer le mouvement paysan. Une quarantaine de syndicalistes sont assassinés mais La Torre s’investit pleinement, ce qui lui confère un grand prestige auprès des militants et de la population. Accusé à tort d’avoir frappé un policier lors d’une manifestation, il est emprisonné pendant un an et demi, jusqu’en août 1951, puis reprend son engagement politique.
Collusions entre Cosa Nostra et la Démocratie chrétienne
En 1952, La Torre est élu pour la première fois au conseil municipal de Palerme, où il siège jusqu’en 1966, et devient secrétaire général de la CGIL en 1959. Il dirige le PCI sicilien de 1962 à 1967, puis intègre en 1969 la direction centrale du PCI. En 1963, il obtient son premier mandat à l’assemblée régionale de Sicile (ARS).
Au conseil municipal de Palerme et à l’ARS, il révèle l’ampleur des collusions entre Cosa Nostra et la Démocratie chrétienne, parti largement majoritaire en Sicile jusqu’à sa dissolution en 1994. En échange du soutien électoral que la Mafia garantit au parti grâce au contrôle qu’elle exerce sur le territoire, les élus centristes lui permettent d’infiltrer l’économie légale en obtenant des appels d’offres pour les travaux du plan d’urbanisme de la ville.
La Torre brise ainsi l’omerta en dénonçant sans relâche le système politico-mafieux qui permet à la Mafia de blanchir l’argent sale issu du trafic de stupéfiants grâce à la spéculation immobilière.
Lien avec le pouvoir politique depuis 1943
Élu au Parlement en 1972, Pio La Torre intègre la commission parlementaire anti-Mafia. Il préface et cosigne le premier rapport de la minorité publié en 1976, intitulé « Mafia et politique », dans lequel il analyse le lien que Cosa Nostra a tissé avec le pouvoir politique depuis le débarquement allié en 1943 et dénonce le système de pouvoir mis en place au niveau local par la DC. Ce document est précieux car il retrace également l’évolution des activités de Cosa Nostra, qui passe en quelques décennies de mafia agraire à mafia urbaine, suivant ainsi les mutations de l’économie régionale.
Fort de cette fine connaissance du phénomène mafieux acquise sur le terrain, La Torre dépose, en mars 1980, une proposition de loi prévoyant l’institution d’un délit d’association mafieuse. En octobre 1981, en pleine guerre de la Mafia, il revient en Sicile pour diriger la section régionale du PCI. La bataille pour la paix – et contre l’ouverture d’une base de l’Otan – qu’il engage à Comiso vise également à empêcher Cosa Nostra de s’implanter dans la région de Raguse.
En mars 1982, il insiste auprès du président du Conseil, Giovanni Spadolini (premier non-démocrate-chrétien à ce poste depuis la Libération) pour que son projet de loi soit enfin discuté à la Chambre. La seule concession qu’il obtient est la nomination au poste de préfet de Palerme du général Carlo Alberto Dalla Chiesa, héros national de la lutte contre le terrorisme pour avoir arrêté les principaux chefs des Brigades rouges. Cependant, La Torre ne peut en mesurer les effets : il est assassiné quelques jours avant sa prise de fonction.
Une lutte ouverte contre la Mafia
La Torre n’a eu de cesse de revendiquer sa conception globale et salvatrice de la lutte contre la Mafia qui s’intègre dans un projet de développement économique, social et démocratique de la Sicile. C’est donc l’omniprésence de Cosa Nostra dans la société et l’économie siciliennes qui a transformé son combat politique pour le peuple sicilien en lutte ouverte contre la Mafia.
L’exécution de Pio La Torre et Rosario Di Salvo donne lieu à une mobilisation citoyenne importante mais cantonnée à la seule sphère militante. Ce n’est qu’après l’assassinat du préfet Dalla Chiesa, de sa femme Emanuela Setti Carraro et de leur policier d’escorte Domenico Russo, le 3 septembre 1982, qu’elle prend de l’ampleur et que l’État italien réagit.
La loi visionnaire imaginée par La Torre, adoptée en urgence le 13 septembre 1982 et qui porte son nom, marque un tournant dans la lutte contre la Mafia. Elle institue le délit d’association mafieuse en fournissant une définition précise du phénomène (entre autres, la force du lien associatif, le contrôle du territoire par la violence et le rapport congénital à la politique pour infiltrer l’économie) et met en place une mesure révolutionnaire, la confiscation des biens.
Le maxi-procès de 474 mafieux en 1986-1987
Grâce à ce formidable instrument juridique qui permet de sanctionner la seule appartenance à la Mafia, la magistrature palermitaine, emmenée par les juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino, se lance dans une instruction tentaculaire qui débouche sur le maxi-procès de 1986-1987, où 474 mafieux sont renvoyés à la barre. La condamnation à perpétuité des principaux chefs mafieux constitue la première victoire judiciaire de l’État italien.
La confirmation de ce verdict en cassation, en janvier 1992, déclenche la vengeance de Cosa Nostra. Les attentats spectaculaires qui coûtent la vie aux juges Falcone et Borsellino ainsi qu’à leurs escortes, respectivement le 23 mai et le 19 juillet 1992 (2), suscitent l’effroi en Sicile comme dans la péninsule.
Le mouvement anti-Mafia actuel s’est forgé à la suite des assassinats retentissants de 1982 et de 1992. Le message anonyme « C’est ici qu’est mort l’espoir des Palermitains honnêtes », retrouvé sur le lieu de l’assassinat de Dalla Chiesa le lendemain, marque le début d’une prise de parole par une partie, certes encore très mince et largement minoritaire, de la société palermitaine.
Une première nationalisation de la mobilisation a lieu grâce à un appel à la grève générale lancé par tous les syndicats et à l’organisation d’une grande manifestation à Palerme en octobre 1982. Les étudiants venant des autres régions du Sud gangrenées par la Mafia (Campanie et Calabre) y découvrent de nouvelles formes d’action collective (marches aux flambeaux, séminaires de réflexion) qu’ils vont importer dans leurs régions d’origine.
Dans les années 1980, de concert avec les enseignants, les veuves et les filles de victimes interviennent auprès des jeunes dans les écoles, notamment en Sicile et à Milan. Des fondations sont créées à la mémoire des victimes, des collectifs citoyens apparaissent et on assiste à une première tentative de structuration du mouvement anti-Mafia. Cette mobilisation citoyenne, qui se renouvelle à chaque anniversaire, est l’embryon de la mobilisation massive qui se vérifie après les massacres de 1992.
Rupture entre les représentants politiques et les citoyens
Sensibilisée à la question mafieuse, la génération qui a grandi dans le climat de violence des années 1980 donne ainsi vie à une mobilisation anti-Mafia collective et citoyenne d’une ampleur inédite dans les années 1990. L’année 1992 est d’autant plus cruciale que l’opération « Mains propres », menée par la magistrature milanaise, met au jour un système de corruption qui touche, dans des mesures différentes, tous les partis politiques et entraîne leur dissolution. Discréditée, la classe politique n’apparaît pas légitime pour défendre les idéaux de justice et de légalité incarnés par les victimes de la Mafia. Lors des obsèques des juges Falcone et Borsellino, on assiste ainsi à une véritable rupture entre les représentants politiques et les citoyens qui s’approprient dès lors les valeurs des défunts.
L’association Libera, créée en 1995 par le prêtre Luigi Ciotti, regroupe les proches de victimes et promeut la mémoire de celles-ci auprès des jeunes, notamment en organisant chaque 21 mars la « Journée de la mémoire et de l’engagement en souvenir des victimes des mafias ». Colonne vertébrale du mouvement anti-Mafia citoyen, Libera est désormais un réseau présent dans toute la péninsule qui rassemble plus de 1 600 associations (fondations en mémoire des victimes, syndicats de travailleurs et d’élus, associations cultuelles et environnementalistes locales et nationales, coopératives).
Selon Nando Dalla Chiesa (3), il s’agit de « la meilleure expression du “Made in Italy” sur le plan citoyen », qui tente de faire bouger les lignes aussi à l’international grâce à son réseau Libera Internazionale auquel adhèrent près de 80 associations d’Europe, d’Afrique et d’Amérique latine. En 1996, l’organisation lance une pétition pour la réutilisation sociale des biens confisqués aux mafieux qui recueille un million de signatures et contraint l’État à légiférer en ce sens.
À travers sa branche Libera Terra, elle aide des jeunes à créer des coopératives agricoles sur les terrains confisqués. Elle montre ainsi qu’une alternative à la criminalité est possible en promouvant un modèle économique solidaire et vertueux capable de supplanter le modèle mafieux. Les produits, commercialisés sous l’étiquette « Les saveurs de la légalité » pour inciter à la consommation critique, sont la concrétisation de l’engagement anti-Mafia social qui a guidé la vie de Pio La Torre.
mafia Valeurs Actuelles
L’Union européenne, cheval de Troie sociétal d’Emmanuel Macron
Par-delà les sujets de pacte migratoire européen, de réindustrialisation et de souveraineté de l’Union européenne, Emmanuel Macron, bénéficiant de la présidence française du Conseil de l’Union européenne pendant six mois, avait déclaré dans son discours introductif devant le Parlement européen, en janvier dernier, qu’il désirait inscrire le droit à l’avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, ainsi qu’activer le mécanisme de conditionnalité de versement des fonds européens à l’État de droit. Déjà, en décembre dernier, à l’Élysée, présentant ses priorités pour l’Union européenne, il avait affirmé qu’il fallait « être intraitables sur nos valeurs », mais « tout faire quand même pour garder cette Europe unie ». L’éternel “en même temps” de Macron ne masque plus son désir d’imposer sa vision progressiste à la France et à l’Union par l’entremise des institutions européennes.
À titre d’illustration, l’initiative législative lancée par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, en 2020, dite de “reconnaissance mutuelle de la parentalité”. Celle-ci utilise un tour de passe-passe juridique : si les traités n’accordent aucune compétence à l’Europe en matière de famille à l’exception des éléments du droit de la famille ayant une incidence transfrontalière, le droit de la famille reste bien une compétence nationale. Munie de cette brèche juridique dans la souveraineté des États, la Commission européenne s’en saisit avec empressement. Or, ce projet de “reconnaissance mutuelle de la parentalité” intéresse Emmanuel Macron au point de l’inscrire à l’ordre du jour de la première réunion des ministres européens de la Justice : elle permettrait aux Français d’être reconnus dans toute l’Europe comme les parents de l’enfant qu’ils commandent par GPA et donc de recourir, comme ils le veulent, à cette pratique.
le tourisme procréatif qui guette la moindre fenêtre juridique pour s’engouffrer dans un nouveau marché
Instrumentalisant la liberté de circulation des personnes au sein de l’Union, Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen ont pour objectif d’imposer à tous les États membres l’obligation de reconnaître tout type d’union de personnes LGBTIQ+ et de transcrire à l’état civil tous les liens de “parentalité” qui les caractérisent. Il est à noter que le terme “parentalité” ne revêt aucune valeur juridique et que son usage leur permet d’établir de fausses filiations, dites filiations sociales. La liberté de mouvement des citoyens au sein de l’Union est garantie par les traités mais ne doit pas pour autant être instrumentalisée pour contrevenir à l’ordre juridique interne à un État membre en matière de famille ou, pire encore, le contourner. De plus, rendre automatique la transcription de documents d’état civil d’un État membre à un autre encouragerait le tourisme procréatif qui guette la moindre fenêtre juridique pour s’engouffrer dans un nouveau marché. Emmanuel Macron tente ainsi de contourner la loi française tandis que, la main sur le cœur, il déclarait, alors candidat à sa propre succession, qu’il restait opposé à la marchandisation du corps de la femme et donc à la GPA.
Pourtant, Ursula von der Leyen et Emmanuel Macron s’engagent sur une voie pleine d’embûches. En effet, les Constitutions de la Bulgarie, la Croatie, la Hongrie, l’Italie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la Roumanie et la Slovaquie définissent le mariage comme l’union d’un homme et d’une femme. Ayant choisi démocratiquement de sanctuariser le mariage homme-femme dans leur Constitution, ces pays ne seront à coup sûr pas enclins à voter en faveur de la “reconnaissance mutuelle de la parentalité”. Pour ce qui concerne la GPA, le 5 avril 2022, la Cour suprême espagnole a de nouveau refusé l’établissement d’une filiation entre un enfant né de GPA au Mexique et sa commanditaire espagnole, confirmant son opposition ferme à ce que la Cour qualifie d’ « abus des droits humains » . De nombreuses ONG défendant les droits des femmes, dont Europe for Family, dénoncent l’initiative législative qui ne peut que créer un appel d’air en faveur du marché des mères porteuses et appellent à l’abolition internationale de la GPA. Le Parlement européen a d’ailleurs lui-même qualifié l’exploitation reproductive de « violation des droits de l’homme » et de « forme de traite des êtres humains » en 2020, 2021 et encore tout récemment, en mai 2022. L’Union européenne souffrirait-elle de schizophrénie, luttant d’une part pour la dignité de la femme tout en avançant vers la reconnaissance de fait du principe de l’exploitation de celle-ci ?
La modification de la règle de l’unanimité jouerait à plein et permettrait de faire passer de force toutes les législations européennes progressistes
Le 9 mai dernier, lors de la cérémonie de clôture de la Conférence sur l’avenir de l’Europe à Strasbourg, Emmanuel Macron s’est déclaré favorable à la révision des traités européens afin de changer la règle de l’unanimité pour l’adoption de règlements et directives. Si tel était le cas, les législations telles que la “reconnaissance mutuelle de la parentalité” ne seraient plus bloquées au Conseil européen que par quelques irréductibles : les États membres les plus conservateurs de l’Union. On assisterait alors à un hold-up démocratique, contraire à l’État de droit, menant à la construction d’une Europe fédéraliste aux valeurs progressistes. Ce hold-up est par ailleurs nourri par la confidentialité absolue des travaux de la Commission européenne, de la déclaration d’intention d’une initiative législative jusqu’à la publication du projet de règlement ou de directive. Des cabinets de conseil externes sont mandatés pour chercher des justifications à leur volonté de légiférer en interrogeant les intermédiaires de la pratique de la GPA sur leurs difficultés et abondent dans le sens voulu par la Commission. Les fonctionnaires n’ont plus qu’à s’appuyer sur l’état des lieux effectué par le cabinet externe pour prétendre avoir établi une légitimité à légiférer. Le Parlement aura alors un texte qu’il pourra amender, autant que faire se peut, mais le ver sera déjà dans la pomme. La Commission avancera enfin avec assurance vers une approbation du Conseil de l’Union. C’est là que la modification de la règle de l’unanimité jouerait à plein et permettrait de faire passer de force toutes les législations européennes progressistes ou encore la directive “intelligence artificielle” qui encadrera l’identification numérique, la reconnaissance faciale, etc.
Une Europe reposant sur le concept de “société liquide” où toute frontière anthropologique, géographique et culturelle est à abolir, cette Europe qu’Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen appellent de leurs vœux, serait une perte majeure pour les familles et la société, aussi bien en France qu’au-delà de ses frontières. Libre circulation des personnes ou bien libre circulation des idéologies progressistes imposées aux États membres, dans le complet déni du principe fondamental de subsidiarité ? Est-il encore possible de respecter les différences entre les États membres de l’Union européenne, de respecter les choix souverains des peuples, leurs mœurs, leurs lois, et de respecter leurs enfants et leurs familles, conformément aux traités européens ?
France24 - Monde
Qu'est-ce que l'Acte fondateur signé il y a 25 ans entre l'Otan et la Russie ?
Publié le : 26/05/2022 - 20:16
Grégoire SAUVAGE
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Le 27 mai 1997, la Russie et l'Otan pensent tourner la page de la guerre froide avec l'Acte fondateur, un accord de coopération visant à instaurer "une paix durable et inclusive". Alors que les combats font rage en Ukraine, retour sur une époque où l'Alliance atlantique et Moscou ne se considéraient plus comme des ennemis.
La date était censée marquer l'entrée dans une nouvelle ère pour l'Occident et la Russie après un demi-siècle de relations conflictuelles : le 27 mai 1997, le président français Jacques Chirac réunit en grande pompe, à Paris, ses homologues américain et russe, Bill Clinton et Boris Eltsine, pour la signature de l'Acte fondateur sur les relations, la coopération et la sécurité mutuelles entre la Fédération de Russie et l'Otan.
Sans avoir la force juridique d'un traité, cet Acte fondateur, entériné après plusieurs années de tractations au plus haut niveau, fait naître une nouvelle architecture sécuritaire en Europe. Désormais, les deux parties ne se considèrent plus comme des adversaires mais des partenaires.
Le document de 24 pages prévoit ainsi un renforcement du partenariat avec Moscou en matière de lutte contre le terrorisme, de maintien de la paix, de désarmement ou encore de relations économiques. Il s'accompagne également de la création d'un Conseil conjoint permanent Otan-Russie.
Selon l'Acte fondateur, cette coopération doit reposer sur "les principes que sont les droits de l’Homme et les libertés civiles". Les pays signataires s'engagent, par ailleurs, à ne pas "recourir à la menace ou à l’emploi de la force" l’une contre l’autre ainsi que contre tout autre État. "C'était une autre époque et une période pleine d'espoir envers l'évolution de la Russie" alors en pleine transition démocratique, précise le chercheur Nicolas Tenzer, directeur de la publication Desk Russie sur l'antenne de France 24, rappelant que "l'Acte fondateur avait été précédé d'un Partenariat pour la paix en 1994".
Paver la voie de l'élargissement
Après la disparition de l'URSS en 1991, l'Otan s'interroge sur ses nouvelles missions. Les demandes d'adhésion des anciens pays du bloc de l'Est, plongés dans un vide sécuritaire avec la dissolution du pacte de Varsovie – l'alliance militaire qui unissait l'Europe de l'Est à l'Union soviétique pendant la guerre froide –, vont alors offrir une nouvelle légitimité à l'organisation emmenée par les États-Unis.
Dans ce contexte, l’Acte fondateur apparaît comme un "instrument nécessaire à l'expansion [de l'Otan] sur l’ancienne sphère d’influence de Moscou", écrit la chercheuse Amélie Zima, dans un article publié dans la Revue d'études comparatives Est-Ouest.
La vocation de l’Acte fondateur, qui formalise les relations Otan-Russie, est donc de déminer le terrain alors que se profile un premier élargissement avec les demandes d'adhésion de la Hongrie, de la République tchèque et de la Pologne. Ces trois pays intégreront l'Otan deux ans plus tard.
>> Crise en Ukraine : l'Otan a-t-elle "trahi" la Russie en s'élargissant à l'Est ?
Pour éviter que la Russie ne se sente isolée voire menacée par l'organisation politico-militaire créée en 1947 pour se prémunir d'une attaque soviétique, l'Otan offre dans l'Acte fondateur des garanties à Moscou : elle s'engage notamment à ne pas déployer d’armes nucléaires, y compris des sites de stockage, sur le territoire de futurs pays membres et à ne pas y renforcer ses troupes permanentes.
Malgré ces précautions, Boris Eltsine fait face à une forte opposition d'une partie de son opinion publique et du monde politique, qui lui reproche de participer à l'humiliation de l'ex-URSS en se pliant aux exigences occidentales. Le président russe, lui, est persuadé que ce rapprochement avec l'Otan sera bénéfique à son pays.
Considéré comme une "trahison" par Vladimir Poutine, l'élargissement aux anciens pays du bloc soviétique reste encore aujourd'hui l'une des principales pommes de discorde entre Moscou et l'Otan.
L'Acte fondateur "a souffert des années Poutine"
Historique, l’Acte fondateur donne un nouveau souffle aux relations Russie-Otan. Cependant, une première crise intervient dès 1999 avec l'opération militaire occidentale menée au Kosovo, à laquelle Moscou, membre du Conseil de sécurité de l'ONU, est hostile. Toutefois, cette forte opposition ne provoque pas de tensions durables et un réchauffement s'amorce dès le tournant des années 2000. Une période de détente qui doit beaucoup au rapprochement entre la Russie et les États-Unis au tout début de la première présidence de Vladimir Poutine.
"À la suite des attentats du 11-Septembre, l'objectif était celui de la lutte contre le terrorisme. Poutine était alors demandeur pour que la Russie joue un rôle plus important", explique Bruno Daroux, chroniqueur international à France 24. Vladimir Poutine voit dans ces attentats une occasion de se rapprocher de l'Occident, mais aussi de faire taire les critiques sur la guerre menée en Tchétchénie, présentée comme une "opération de contre-terrorisme".
C'est dans ce contexte favorable qu'un Conseil Otan-Russie voit le jour en 2002, permettant à Moscou de siéger sur un pied d'égalité avec chaque membre de l'Alliance. Les réunions seront interrompues en 2008, au moment de l'invasion de la Géorgie par la Russie.
Depuis, les relations n'ont cessé de se dégrader, faisant apparaître l’Acte fondateur comme le vestige d'un temps révolu. Il y a eu "les crimes de guerre massifs commis en Syrie, l'annexion de la Crimée en 2014 et l'envahissement d'une partie du Donbass", rappelle Nicolas Tenzer, selon qui ce partenariat a "souffert avec les années Poutine et un régime de plus en plus offensif".
Entre 2016 et 2019, le Conseil ne s'est réuni qu’à cinq reprises, dont la dernière fois en janvier, un mois avant le début de l'invasion russe de l'Ukraine. Les deux parties avaient alors constaté l'ampleur de leurs divergences.
Si les canaux de communication entre Moscou et l'Alliance restent ouverts, le Conseil Otan-Russie n'ayant jamais été suspendu, les deux anciens rivaux sont bel et bien redevenus des adversaires. Faut-il pour autant couper les ponts avec Vladimir Poutine et la Russie ? La question agite les pays occidentaux depuis le début de l'invasion. "Il y a de nouveau de très fortes tensions avec la Russie mais à un moment donné, et c'est ce qui crée des divisions parmi les Européens, il va falloir négocier une sortie de crise", souligne Bruno Daroux.
"Bien sûr qu'il faut maintenir des relations à long terme avec la Russie", estime, de son côté, Nicolas Tenzer. "Mais avec le régime de Poutine, responsable de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre, ce n'est absolument pas envisageable."
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DEMAIN A LA UNE
Otan-Russie : une relation compliquée et des tensions sur fond de guerre
Le Débat de France 24
Après trois mois de guerre en Ukraine, la Russie déterminée à poursuivre ses attaques
ANALYSE
La Turquie peut-elle bloquer l’entrée de la Suède et de la Finlande dans l'Otan ?
Le Figaro
Renaud Girard: «En Ukraine, quelle voie de sortie?»
Renaud GirardCHRONIQUE - Pour trouver une issue au conflit, l’Union européenne ne pourra pas compter sur ses alliés anglo-saxons, pas plus que sur la Russie ou l’Ukraine.
Comment arrêter la guerre fratricide en Ukraine, déclenchée il y a trois mois par la Russie? Il faut se rendre compte que ce conflit a déjà fait au minimum 20.000 morts chez les Russes et un chiffre approchant chez les Ukrainiens. Les destructions sont gigantesques et pas seulement à Marioupol. Plus de six millions d’Ukrainiens, principalement des femmes, des enfants et des vieillards, ont quitté leur pays.
Le bilan humain est donc déjà très lourd. On n’en est pas encore aux 100.000 morts provoqués par l’invasion de l’Irak par les Anglo-Saxons il y a dix-neuf ans. Mais c’est un chiffre qu’on pourrait très bien atteindre un jour si le conflit se poursuivait avec la même intensité qu’aujourd’hui.
À lire aussi Renaud Girard: «Ukraine, la montée des périls»
Économiquement, les perspectives sont également sombres. Elles le sont pour les belligérants, mais aussi pour de nombreuses nations, en Europe et en dehors, qui sont pénalisées par l’interruption de leur commerce avec eux.
L’Ukraine était devenue une superpuissance agricole, capable de nourrir 400 millions de personnes à travers le monde. Aujourd’hui elle a beaucoup de mal à exporter ses céréales. Ses débouchés sur la mer Noire, les ports d’Odessa et de Mykolaïv, subissent le blocus de la flotte russe de Sébastopol. Les exportations se font actuellement, au compte-goutte, par voie ferrée, via la Pologne, ce qui oblige à un pénible transbordement de wagon à wagon. L’écartement des rails n’est pas le même dans l’ancien Empire russe qu’en Europe occidentale. De nombreux pays d’Afrique (Égypte, Algérie, etc.) nourrissaient leurs populations grâce aux céréales ukrainiennes. Ce n’est plus possible. Le renchérissement des produits agricoles va créer des phénomènes de famine sur le continent noir.
Une catastrophe économique se profile également pour la Russie. Elle a perdu des centaines de milliers d’ingénieurs du secteur du high-tech, qui ont fui le pays dès le début de l’«opération militaire spéciale» de Poutine. Elle ne peut plus importer, depuis l’Occident, ou depuis les nations asiatiques alliées des Américains, les puces électroniques et les pièces détachées indispensables au fonctionnement de son industrie. Elle ne peut plus exporter une grande partie de son gaz et de son pétrole à ses clients européens habituels.
En raison des sanctions qu’ils ont adoptées, les pays européens, obligés d’acheter du gaz de schiste américain liquéfié, vont payer des factures énergétiques astronomiques. Ils vont perdre aussi leurs débouchés commerciaux en Russie. Le marché russe représentait le quart des ventes de véhicules Renault.
Avec ses sanctions, l’Union européenne (UE) se tire une balle dans le pied, tout en avantageant commercialement les Américains, qui n’ont jamais entretenu de liens commerciaux importants avec le marché russe. Si les sanctions étaient politiquement efficaces contre les autocraties, cela aurait un sens. Mais l’histoire a prouvé qu’elles ne l’étaient pas. Les sanctions internationales n’ont nullement affaibli les régimes de Castro, Saddam Hussein, Khamenei, ou Kim Jong-un. Elles les ont renforcés. Il n’y a hélas aucune chance aujourd’hui pour que les sanctions fassent plier la Russie.
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Comme, en Occident, l’UE est la première pénalisée par cette guerre, elle devrait tout faire pour trouver une voie de sortie. Elle ne pourra pas compter sur ses alliés anglo-saxons. Ils sont indifférents à ce que le conflit se prolonge: il a permis à Boris Johnson de sauver son poste de premier ministre et à Joe Bidend’accroître la vassalisation politique et militaire de ses alliés européens.
L’UE ne pourra pas compter sur la Russie non plus. La seule chose qui importe à Poutine est de sauver son régime. Peu importe que les Russes souffrent, l’important est que l’autocratie survive. Le président russe joue la montre, attendant la lassitude des pays européens et le retour des trumpistes à Washington.
Les Ukrainiens ne prendront pas non plus d’initiative de paix, car ils refusent, de manière compréhensible, de faire des concessions territoriales à l’agresseur, estimant qu’elles ne feraient que renforcer, dans le futur, son appétit.
Il reste une étroite voie de sortie, qui est celle de l’Onu. Elle a été utile dans l’évacuation des soldats ukrainiens piégés dans l’usine Azovstalde Marioupol. La France pourrait saisir le Conseil de sécurité pour qu’un corridor naval strictement civil soit institué, depuis Odessa jusqu’au Bosphore. Asseoir à la même table les Ukrainiens et les Russes pour refaire de la mer Noire un lac de paix est un défi relevable. Lever les sanctions empêchant les Russes d’utiliser les ports européens pour vendre leurs propres céréales ne représente pas un coût politique exorbitant.
Le jour où Russes et Ukrainiens accepteront de parlementer sur des dossiers techniques d’intérêt commun (exportations céréalières, gazoducs, etc.), une lumière apparaîtra au bout du tunnel.
Tuerie au Texas: «Pour une partie des Américains, y compris démocrates, l'arme à feu est un objet culturel»
ENTRETIEN - Le 24 mai, un jeune homme a tué par balles 19 enfants et 2 adultes dans une école au Texas. Pour Olivier Piton, avocat à Washington, une limitation du port d'armes aux États-Unis ne serait possible que si les États y consentent, et exigerait aussi une interprétation plus restrictive du second amendement de la Constitution.
Nicolas Baverez: «L’Allemagne à la recherche de la stabilité»
CHRONIQUE - La réussite ou l’échec d’Olaf Scholz pèseront lourdement sur le destin de l’Allemagne, mais aussi de l’Europe et de la démocratie.
Le Figaro
Une semaine après la tuerie, Uvalde commence à enterrer ses morts
Les funérailles des 19 enfants et deux enseignantes, morts le 24 mai sous les balles de Salvador Ramos, 18 ans à peine, s'étendront jusqu'à la mi-juin.
Une semaine après la fusillade dans une école d'Uvalde, qui a bouleversé l'Amérique, la petite ville texane enterre mardi 31 mai les premières victimes de cette tuerie, l'une des pires de ces dernières années dans le pays. Les funérailles des 19 enfants et deux enseignantes, morts le 24 mai sous les balles de Salvador Ramos, 18 ans à peine, s'étendront jusqu'à la mi-juin.
À lire aussiTuerie au Texas: «Pour une partie des Américains, y compris démocrates, l'arme à feu est un objet culturel»
L'une des premières cérémonies, à 14 heures (19H00 GMT) sera celle d'Amerie Jo Garza, une petite fille au grand sourire qui venait de fêter son dixième anniversaire quand elle a été tuée. Cette «drôle de petite diva qui «détestait les robes» et «avait un grand coeur» rêvait de devenir professeure d'art, a décrit sa famille dans son avis de décès. La veille, des proches mais aussi des anonymes étaient venus lui rendre hommage devant son cercueil fermé, avec des dizaines de photos et de la musique, dans une maison funéraire située juste en face de l'école où elle a été assassinée.
Les funérailles d'une autre victime, Maite Rodriguez, 10 ans, se dérouleront à 19 heures (minuit GMT). La fillette, qui voulait devenir biologiste de la vie marine, était «gentille, charismatique, aimante», a écrit sa mère Ana Rodriguez sur Facebook jeudi. «Et surtout, c'était ma meilleure amie.» «Ce cauchemar horrible et insensé, duquel je n'arrive pas à me réveiller, a absolument détruit et fragilisé ma vie et mon coeur», a-t-elle ajouté.
Colère et incompréhension
Au-delà de l'immense chagrin devant les visages enfantins des victimes, les habitants d'Uvalde ont, comme beaucoup d'Américains, exprimé leur colère et leur incompréhension face au délai d'intervention de la police - poussant même les autorités à faire leur mea culpa. Dix-neuf agents étaient restés dans le couloir de l'école primaire Robb sans intervenir pendant près de trois-quarts d'heure, alors que Salvador Ramos s'était enfermé dans une salle avec les écoliers. La police était finalement entrée et avait tué le tireur.
Ce drame, comme ceux qui l'ont précédé, a aussi réveillé les appels à un encadrement plus strict de l'accès à l'armement, dans ce pays qui compte plus d'armes que d'habitants et connaît régulièrement des fusillades meurtrières. Joe Biden a pu les entendre de première main en se rendant à Uvalde dimanche, des voix scandant: «Faites quelque chose!» alors qu'il passait. Le président «doit passer des lois pour que nous puissions protéger les enfants des AR-15», l'arme semi-automatique utilisée à l'école Robb, réclamait ainsi Robert Robles, 73 ans. Ricardo Garcia, 47 ans, qui travaillait à l'hôpital d'Uvalde le jour du drame, racontait ne pas réussir à «ôter de (sa) tête le hurlement des mamans à qui l'on annonçait la mauvaise nouvelle.» «Il faut arrêter de vendre des armes, point final», plaidait-il.
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Lundi, Joe Biden a promis de «continuer à pousser» pour une régulation plus stricte des armes à feu. «Cela n'a pas de sens de pouvoir acheter quelque chose qui peut tirer jusqu'à 300 balles», a-t-il dit. «Je crois que les choses sont devenues tellement graves que cela rend tout le monde plus rationnel sur ce sujet», a espéré le président démocrate. Il s'exprimait après un week-end à nouveau marqué par une série de fusillades ayant fait plusieurs morts et des dizaines de blessés, drames devenus monnaie courante aux Etats-Unis.
Mais passer des mots aux actes sera difficile: l'étroite majorité de son parti au Congrès ne lui permet pas d'adopter seul une telle législation. Tout texte nécessitera un compromis avec des élus républicains - traditionnellement plus frileux à légiférer sur le sujet - afin d'atteindre la majorité qualifiée nécessaire.
LVMH ouvrira au public 95 sites dans le monde pendant trois jours en octobre
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France24 - Monde
Annexés, indépendants ou ukrainiens : quel avenir pour les territoires occupés par la Russie ?
Publié le : 24/05/2022 - 22:02
Henrique VALADARES
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Trois mois après le début de l’invasion russe de l’Ukraine, Moscou contrôle désormais un couloir allant du Donbass à la ville de Kherson et à la Crimée, après la chute le 20 mai de la ville portuaire de Marioupol. Des territoires qui seraient au cœur des négociations entre Kiev et Moscou si elles venaient à reprendre, avec plusieurs scénarios possibles : un rattachement complet à la Russie, la reconnaissance d’une zone autonome ou la reconquête par l’Ukraine.
Serait-ce le signe d’un futur rattachement à l’occupant ? Alors que la guerre en Ukraine est entrée dans son quatrième mois, les nouvelles autorités pro-russes de la région ukrainienne de Kherson ont annoncé lundi 23 mai que la monnaie russe, le rouble, deviendrait la devise officielle de cette partie du sud de l’Ukraine, en parallèle à la hryvnia ukrainienne.
"La région devient une zone à double devise : le rouble va circuler au même titre que la hryvnia. Les sociétés et les entrepreneurs peuvent afficher les prix dans les deux monnaies", a annoncé l'administration civile et militaire pro-russe de cette région dans un communiqué sur son compte Telegram.
Ayant annoncé vendredi 20 mai avoir pris le contrôle total de la cité portuaire de Marioupol, la Russie a pratiquement réussi à assoir son autorité sur un couloir allant du Donbass à la ville de Kherson. Malgré cela, "les forces russes n’ont réalisé que des gains minimes dans l’est de l’Ukraine" depuis quelques jours, a nuancé lundi l'Institut américain d'étude de la guerre (ISW).
Une carte affichant la position des forces militaires en Ukraine, basée sur les données de mardi 24 mai 2022
Map of Ukraine showing position of military forces in Ukraine as of May 24, 0700 GMT #AFPgraphics @AFP pic.twitter.com/yhlvBDuAOJ
May 24, 2022Si les négociations sont au point mort entre Kiev et Moscou depuis fin avril, ces territoires conquis par la Russie pourraient être au centre de leur éventuelle reprise.
"On a au moins trois sorties de crise possibles, en ce qui concerne ces territoires", explique à France 24 Cyrille Bret, spécialiste des relations internationales à l'Institut Jacques-Delors. "Le premier serait le scénario du type Crimée avec un rattachement unilatéral par la Russie ; puis un scénario sur le modèle de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie, où la région proclamerait son indépendance et la Russie la reconnaîtrait ; ou alors la reconquête de ces zones par Kiev."
Annexion, comme la Crimée en 2014
Depuis la prise de la région de Kherson, la première grande conquête russe le 3 mars, des responsables locaux et russes ont évoqué la possibilité que toute la région soit rattachée à terme à la Russie. Un scénario que l’adoption du rouble dans cette région pourrait confirmer : fin avril, un responsable local avait déjà affirmé que rouble et hryvnia pourraient circuler pendant une période de transition, avant un passage complet à la monnaie russe. Cette possibilité n'a pas été évoquée lundi par l'administration régionale pro-russe.
"Les autorités pro-russes semblent avoir fait exactement la même chose dans le Donbass [qu’elles contrôlent en partie depuis 2014, NDLR]", explique Michael Bociurkiw, chercheur en relations internationales pour le think tank Atlantic Council. Bien qu’il soit difficile de connaître réellement la situation sur le terrain, "les forces pro-russes semblent faire tout leur possible pour éradiquer tout signe d’appartenance à l’Ukraine. Et cela inclut la monnaie, les statues, les drapeaux ou encore le programme scolaire : une fois que cela est changé, il est très difficile de revenir en arrière", poursuit l’expert.
Une annexion complète – comme l’avait fait la Russie avec la Crimée en 2014 – pourrait s’avérer un pari risqué sur le plan international : elle "serait suivie par de nouvelles sanctions contre Moscou, et Kiev ne reconnaîtrait pas cette extension russe vers l’Ouest, bien évidemment", selon Cyrille Bret.
"Je ne suis pas sûr que la Russie veuille vraiment annexer les territoires conquis", nuance Michael Bociurkiw. "Tout d’abord, il y a eu énormément de dommages infligés aux infrastructures et industries. Puis, dans les 70 % du territoire du Donbass qui échappaient au contrôle des séparatistes pro-russes avant cette guerre, les citoyens sont de plus en plus pro-Ukrainiens : il y aura une résistance très violente aux Russes".
Une indépendance reconnue par Moscou
Les territoires actuellement occupés pourraient aussi proclamer leur indépendance unilatérale, avec la Russie reconnaissant immédiatement cette dernière. Cette option, similaire à ce qui s’est passé pour l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie, est le scénario le plus plausible selon les spécialistes interrogés par France 24.
À la suite de la guerre russo-géorgienne de 2008, la Russie a reconnu l’indépendance de ces deux régions séparatistes de Géorgie et y a installé des bases militaires. Toutefois, les autorités ossètes semblent vouloir franchir un nouveau cap : elles ont annoncé le 13 mai dernier l’organisation d’un référendum sur l’intégration de ces territoires à la Russie.
Pour Moscou, "l’option à l’Ossète serait un moyen de maintenir l’Ukraine dans une position de faiblesse en démantelant une partie de son territoire", abonde Cyrille Bret. Mais là encore, selon l’expert, la Russie ferait cavalier seul au niveau international : l’Union européenne, notamment, "ne peut pas accepter la création d’un État par les armes : cela est même contraire à ses principes".
"En février, peu avant la guerre, la Russie avait déjà officiellement reconnu l’autorité des séparatistes sur le Donbass : elle fera probablement de même pour les autres territoires conquis", opine Andrew Wilson.
Si cette hypothèse reste plausible, "elle n’est pas gagnée d’avance : l’Ukraine a d’ores et déjà annoncé qu’elle n’accepterait aucune concession de territoire", ajoute-t-il.
Victoire de Kiev et reconquête
Une intégrité territoriale chère à Kiev, dont "il ne faut pas sous-estimer les capacités militaires ukrainiennes", note Cyrille Bret, qui évoque un troisième scénario : "La reconquête de ces territoires par Kiev est possible".
"Mais pour cela, l’Ukraine devrait adopter une position offensive, alors qu’elle est encore sur la défensive", nuance Andrew Wilson. "La situation sur le terrain est très instable et peut changer à tout moment". D’autant que "militairement, les Ukrainiens font de mieux en mieux, avec de plus en plus de matériel occidental, dont des drones", complète Michael Bociurkiw.
La Russie et l’Ukraine auraient pu s’accorder plus tôt sur "un statut particulier du Donbass, mais il est trop tard pour cela", selon Cyrille Bret. "Après ce qui s’est déroulé à Boutcha notamment, l’Ukraine n’est pas prête à faire des compromis avec une nation qu’elle accuse de pratiquer un 'génocide' ou de crimes de guerre", martèle-t-il.
"Tout ou rien" : les positions se radicalisent
Les "capitales occidentales – Paris, Berlin, et Rome en tête – vont sûrement augmenter la pression dans les prochains jours pour que les Ukrainiens reprennent les négociations avec les Russes", explique Michael Bociurkiw. "Mais l’Ukraine n’accepterait pas de céder du territoire à la Russie ni un statut particulier neutre quelconque, surtout quand les Russes sont connus pour violer les accords passés."
Selon Andrew Wilson, "il n’y aurait une discussion sur le Donbass que si Kiev obtenait assez de garanties sur sa sécurité et se sentait protégée. Mais pour l’instant, l’Ukraine parle de retour aux frontières d’avant le 24 février, et n’acceptera pas un 'match nul' : elle veut reprendre tous les territoires occupés."
"Aucune sortie diplomatique n’est possible pour l’instant, c’est tout ou rien", résume Michael Bociurkiw. Et Cyrille Bret de compléter : "Les négociations sont indispensables et elles devront arriver bientôt, mais pour l’instant aucun des deux côtés n’y est prêt . Les guerres ont tendance à radicaliser les positions de chacun."
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DÉCRYPTAGE
Déclin démographique en Russie : "Poutine n’a pas d'autre issue que de gagner" en Ukraine
LE FIL DU 23 MAI
L'Ukraine enquête sur quelque 13 000 crimes de guerre russes présumés
Plus de 100 millions de personnes déracinées dans le monde, une première
France24 - Monde
Tuerie d’Uvalde : Daniel Defense, le fabricant prêt à tout pour vendre ses fusils d'assaut
Publié le : 30/05/2022 - 17:33
Sébastian SEIBT
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L’auteur de la tuerie d’Uvalde, au cours de laquelle 21 personnes ont perdu la vie, avait utilisé un fusil semi-automatique produit par Daniel Defense. Cette société apparaît comme l’une des plus agressives aux États-Unis pour vendre ses armes d’assaut au commun des Américains.
Il ne s’est pas rendu ce week-end à la convention de la NRA – le puissant lobby américain des armes à feu – au Texas. Une semaine à peine après la tuerie d’Uvalde, au cours de laquelle un jeune homme de 18 ans a ouvert le feu dans une école primaire et fait 21 victimes, le fabricant d’armes Daniel Defense fait profil bas.
"Nous avons décidé de ne pas assister à ce rendez-vous de la NRA à cause de l’atroce tragédie à Uvalde au Texas où une de nos armes a été utilisée criminellement", a précisé ce groupe dont le siège est en Géorgie.
Un bambin avec un fusil semi-automatique
Le tueur avait en effet acquis un AR-15 DDM4 V7, le fleuron des fusils semi-automatiques de Daniel Defense, pour fêter ses 18 ans. Quelques jours plus tard, équipé de cette arme, il entrait dans l’enceinte de l’école Robb pour y perpétrer un massacre qui a choqué l’Amérique entière.
Sur son site aussi, Daniel Defense a rapidement mis en ligne un message assurant que "toutes nos prières et nos pensées vont aux familles et communautés dévastées par cet acte maléfique. [...] Nous allons collaborer pleinement aux enquêtes des autorités locales et fédérales."
Daniel Defense en a profité pour faire disparaître un autre message, à la une du site jusqu’au lendemain de la tuerie d’Uvalde, qui faisait la promotion d’une "loterie permettant de gagner jusqu’à 15 000 dollars à dépenser en munitions ou armes à feu".
Un type de publicité qui est devenu une sorte de marque de fabrique pour cette société qui, par bien des aspects, "est l’une des pionnières d’une approche commerciale agressive pour la vente d’armes à feu", assure le New York Times. "Daniel Defense incarne plus que quiconque dans le métier des techniques outrancières de marketing", confirme Ryan Busse, un ex-responsable pour un fabricant américain d’armes à feu devenu détracteur de ce milieu, interrogé par le Washington Post.
Une image en particulier, publiée sur Twitter par Daniel Defense dix jours avant la tragédie d’Uvalde, est devenue le symbole des pratiques de cette société qui ne semble reculer devant rien ou presque pour promouvoir ses armes lourdes auprès du très grand public. On y voit un bambin qui doit à peine avoir appris à marcher serrant dans ses bras le même type de fusil semi-automatique qui allait être utilisé par le tireur d’Uvalde. Un cliché, déjà provocateur en lui-même, accompagné d’un appel à "éduquer vos enfants de la bonne manière afin, qu’une fois adultes, ils ne se séparent plus [de leur arme]".
La découverte de ce tweet après le massacre à l’école primaire Robb a valu à Daniel Defense une avalanche de critiques en ligne. À tel point que le groupe a décidé de passer son compte Twitter en privé et de limiter la possibilité de faire des commentaires sur sa page Facebook.
Un PDG fan de Donald Trump
Mais ce n’est probablement pas ce qui va pousser Daniel Defense à changer son fusil commercial d’épaule ou à reconnaître que la vente d’armes de guerre à des jeunes adultes devrait être mieux régulée, à défaut d’être interdite.
Car ce n’est pas la première fois que les armes de cette société se retrouvent sur les lieux d’une tuerie. En 2017, quatre de ses fusils semi-automatiques faisaient partie de l’arsenal du tireur de Las Vegas qui a fait 58 victimes. À l’époque aussi, Daniel Defense avait adressé "ses pensées et prières" aux familles des victimes, mais sans rien changer à ses pratiques commerciales.
Marty Daniel, PDG et fondateur du groupe, n’a exprimé des regrets qu’une seule fois, après une fusillade dans une église baptiste au Texas qui avait fait 27 victimes en 2017. À l’époque, il s’était exprimé en faveur d’un léger durcissement de la loi sur le port d’arme, tout comme l’avait fait la NRA. Mais quelques jours plus tard, il avait changé d’avis, s’excusant auprès de tous ceux qui "défendent le droit constitutionnel de détenir des armes".
La personnalité hors norme de Marty Daniel explique en grande partie la stratégie commerciale du groupe. Ce fan de Donald Trump et grand donateur aux candidats républicains ne manque pas une occasion de raconter comment il est tombé dans le métier un peu par hasard après une sortie prématurée du cursus universitaire. Il se présente comme un touche-à-tout qui a vendu aussi bien des fenêtres que des cheminées.
Son amour pour les armes à feu serait né après avoir échoué à faire son trou dans le golf. Il assure avoir alors découvert le "plaisir" de tirer avec une arme à feu grâce à un ami de golf qui lui aurait dit que ce "sport" lui conviendrait mieux.
Marty Daniel fonde son groupe en 2000 et obtient son premier contrat avec l’armée américaine deux ans plus tard. Depuis lors, son entreprise a décroché plus d’une centaine d’appels d'offres du Pentagone.
Mais les seuls militaires ne suffisent pas à faire la fortune de ce petit fabricant d’armes qui produit seulement un peu plus de 50 000 fusils semi-automatiques – sa spécialité – par an, soit à peine 1 % des parts de marché aux États-Unis.
Pas que pour les militaires
C’est pourquoi Daniel Defense courtise tous azimuts le commun des Américains à partir de 2004. L’interdiction de vendre des armes d’assaut aux simples citoyens sur le sol américain a, en effet, expiré cette année-là.
Depuis lors, l'entreprise veut convaincre tous les fans d’armes à feu qu’ils ont droit aux mêmes AR-15 que les soldats équipés par elle ces 20 dernières années. Elle a même réalisé une publicité en ce sens, qu’elle voulait diffuser durant le Super Bowl en 2014. Mais les organisateurs de cette grand-messe sportivo-médiatique ont refusé de servir de plateforme à la promotion de fusils d’assaut.
Malgré ce revers, Marty Daniel réussit à toucher un public toujours plus large et entre dans le club des 25 plus importants vendeurs d’armes à feu du pays alors qu’"il y a plus de 500 sociétés qui commercialisent des fusils semi-automatiques depuis 2004", rappelle le Washington Post.
L’AR-15 DDM4 V7 utilisé par le tireur d’Uvalde est l’un des 19 modèles fabriqués par Daniel Defense pour que les Américains puissent, selon le slogan de la société, "protéger leur maison et leur famille". Mais il est clair que le groupe ne vise pas que les pères de famille.
L’un de ses derniers clips montre un adolescent qui s’entraîne à tirer, tandis que le groupe a, à plusieurs reprises, utilisé une imagerie de jeux vidéo comme "Call of Duty" ou de films tels que "Star Wars" pour "attirer un public plus jeune", analyse le New York Times.
Un autre fabricant d’armes – Remington – avait utilisé les mêmes ficelles pour vendre ses fusils à des jeunes. Cela lui a coûté cher puisqu’en février 2022, des familles de victimes du massacre de Sandy Hook de 2012 ont obtenu qu’il leur verse 72 millions de dollars (environ 66 millions d'euros) pour avoir utilisé un "marketing irresponsable". Le tireur avait, en effet, utilisé un AR-15 produit par l’une des filiales de Remington.
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Tuerie d'Uvalde : la police texane fait son mea culpa
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Le Figaro
Les dix conseils pour avoir une répartie imparable
Aliénor VinçotteDÉCRYPTAGE - Que ce soit dans un débat, une conversation avec vos amis ou pour régler vos comptes, la répartie est une véritable arme qui doit être utilisée à bon escient. Quelles sont les techniques pour savoir (bien) répliquer?
«Cette personne n’a aucune répartie…». Qui n’a jamais entendu ce propos? Qui n’a jamais été démuni devant une pique de son interlocuteur? Dans une société qui privilégie l’humour, la vitesse et la justesse d’esprit, le manque de répartie est souvent considéré comme une faiblesse, un défaut. Et pourtant, l’art de la répartie n’est pas donné à tout le monde: contrairement à ce qu’on peut croire, elle n’est pas innée. C’est une technique qui se travaille. N’importe qui est capable de sortir une belle réplique, à condition d’en comprendre les mécanismes. Comment trouver les bons mots face à une pique désobligeante? Qu’est-ce une bonne réplique?
Le Figaro a interrogé Julien Colliat, auteur d’une Anthologie de la répartie, les 1000 meilleures répliques (Éditions du Cherche-Midi) et de L’art de moucher les fâcheux, prochainement en librairie. Ce dernier nous rappelle que la répartie est un art très français, forgé au XVIIe et XVIIIe siècle dans les salons parisiens, à la Cour et dans les salons littéraires.
À lire aussi«C’est dur de le prendre au sérieux»: pourquoi les fautes d’orthographe nous crispent autant?
Dès cette époque, il apparaît avec l’esprit de cour avec les aristocrates qui, pour se distinguer des autres, ont commencé à canaliser leurs émotions par les mots. Plutôt que de régler ses comptes de manière brutale comme dans les sociétés anciennes, les mots deviennent de nouvelles armes pour clouer le bec à l’adversaire de manière subtile, avec finesse et ironie. «La répartie est un moyen d’atténuer la véhémence, l’esprit aide à sortir par le haut d’un conflit ou d’un heurt», définit Julien Colliat dans son nouveau livre. Pour Le Figaro, il livre ses techniques pour avoir de la répartie et prendre le dessus sur son adversaire.
Soyez concis
Pour avoir de bonnes répliques, plusieurs règles sont à appliquer. Pour commencer, une bonne réplique doit être courte. Elle doit faire une phrase maximum. «Plus elle est courte, plus c’est percutant», souligne Julien Colliat. «Si elle est courte, elle est plus facile à dire, on ne risque pas de bafouiller ou de buter sur un mot». Souvent, ce sont des phrases qui sont en apparence anodines. Mais suivant le contexte ou la phrase qui l’a motivée, elle peut être très drôle. Prenons l’exemple de Picasso qui, en 1940, a eu une perquisition chez lui à Paris par les Allemands. Un des officiers voit une photo d’une de ses oeuvres, Guernica, et lui demande: «C’est vous qui avez fait cette horreur?». Et l’artiste de répondre: «Non c’est vous». Ici, on a une répartie courte et percutante qui suit le contexte dans laquelle elle a été dite.
Soyez original
La répartie est un art qui n’admet pas le plagiat, rappelle Julien Colliat. «En revanche, on peut reprendre une répartie connue en la reformulant, en l’améliorant», nuance-t-il. Ici, la forme est très importante. Attention, une répartie n’est pas une bonne formule. La différence réside dans le fait qu’une formule est une figure de style qui s’applique à n’importe qui et quel que soit le contexte, à l’instar des formules du célèbre scénariste Michel Audiard: «Les cons ça ose tout, et c’est même à ça qu’on les reconnaît».
Si on lit une répartie pour elle-même, sans en comprendre le contexte, elle ne sera pas drôle. Quel que soit le but de la répartie, «ce qui compte c’est d’abord qu’elle se distingue par son originalité», souligne Julien Colliat. Ne jamais reprendre une répartie connue: cela n’aura aucun effet sur les gens. Par exemple, si vous passez dans la rue et que quelqu’un lance un «Mort aux cons!», vous n’allez pas répondre «vaste programme» qui est une phrase connue de De Gaulle. En revanche, vous pouvez reprendre l’idée de cette répartie en la reformulant, c’est-à-dire en reprenant son sens mais avec des mots différents. Par exemple, plutôt que de dire «vaste programme«, vous direz «eh bien cela concerne beaucoup de monde». «La forme compte autant que le fond», insiste Julien Colliat.
Soyez ironique afin de rendre votre répartie plus subtile et fine
Au mieux, votre réplique doit être ironique. «L’ironie permet de doser la violence, on peut dire des choses très fortes de manière ironique, cela passera toujours mieux et c’est fondamental», explique Julien Colliat. Elle donne un côté plus subtil et inaccessible à la phrase. C’est là où elle devient imparable.
Ne restez pas sans réponse face à une pique
Si on reste sans réponse face à une pique de l’adversaire, on perd le débat. Prenons l’exemple du débat très connu de 1974 entre Giscard et Mitterrand avec la fameuse phrase du premier qui dit: «Vous n’avez pas le monopole du cœur». Si on retient uniquement la phrase en elle-même, elle n’a rien d’extraordinaire. Si la répartie est restée célèbre, c’est parce que Mitterrand n’a pas su y répondre. S’il avait riposté, cela aurait changé la donne au débat. Un débat ne se gagne pas, parce que «l’objectivité du spectateur n’existe pas», en revanche on en sort avec de l’avantage. C’est pourquoi il ne faut jamais rester sans réponse. «Sinon cela sous-entend que l’autre vous a mouché», explique Julien Colliat.
… et ne laissez aucune possibilité de réponse à votre interlocuteur
Une bonne réplique doit laisser la personne face à vous sans réponse. S’il arrive à répondre à cette dernière, cela veut dire qu’elle n’est pas efficace. Il faut qu’elle cloue le bec de l’autre comme ce fut le cas Giscard face à Mitterrand.
Choisissez le bon moment pour placer votre attaque
Il ne faut jamais attaquer le premier. «La contre-attaque est plus forte que l’attaque», explique Julien Colliat. Quand on attaque le premier, on n’est jamais à l’abri d’une réponse: «la répartie est toujours plus forte que la pique». Alors qu’une riposte est légitime, elle permet de placer l’agresseur dans la position de l’arroseur arrosé. On se souvient tous du débat de François Mitterrand face à Jacques Chirac en 1988.
Quand ce dernier lui a lancé: «Permettez-moi juste de vous dire que, ce soir, je ne suis pas le Premier ministre et vous n’êtes pas le président de la République. (...) Vous me permettrez donc de vous appeler Monsieur Mitterrand», le principal concerné lui a répliqué: «Mais vous avez tout à fait raison, monsieur le Premier ministre!». Cette réplique a été plus forte que l’attaque de Jacques Chirac. Elle lui a donné l’avantage pendant ce débat. C’est pourquoi, si vous avez une pique à utiliser contre votre adversaire, ce qui compte c’est de la placer au bon moment, «et ce bon moment va être une contre-attaque». «C’est-à-dire qu’il faudra placer la pique en guise de réponse une fois que l’autre vous aura d’abord attaqué», insiste Julien Colliat.
Prolongez la métaphore de votre interlocuteur
C’est là où on peut exploiter au maximum ce qu’a dit l’autre. Si votre interlocuteur vous dit une métaphore, le but c’est de la continuer, «il suffit de la filer, c’est très efficace», poursuit Julien Colliat. Par exemple, s’il vous dit: «Excusez-moi, les mots ont dépassé ma pensée», vous pouvez vous permettre de lui dire: «Ils n’ont pas dû aller très loin». On poursuit ici la métaphore en distance.
Il existe une autre technique où on peut inverser la métaphore positive en une négative, ou au contraire une métaphore négative en une positive. Si quelqu’un vous traite par exemple de girouette, c’est une métaphore négative. Pour inverser la situation et la rendre favorable de votre côté, «il faut trouver ce qu’il peut y avoir de positif dans la girouette», illustre Julien Colliat. Ainsi, vous direz: «La girouette, elle reste droite en toutes circonstances», sous-entendu contrairement à votre interlocuteur.
Jouez sur le sens des mots, lâchez-vous
Ne soyez pas timide, osez jouer sur le sens des mots. Beaucoup de mots ont plusieurs sens différents. Ainsi, quand votre interlocuteur emploie un mot avec un certain sens, il suffit de le reprendre comme s’il l’avait employé dans un autre sens. Par exemple, un séducteur qui dirait: «Moi les femmes m’ont toujours réussi», une femme lui répond: «Sauf votre mère». Ici, on joue sur le sens du mot «réussir».
Gardez-vous du désir d’avoir toujours raison
«On ne convainc jamais par des artifices oratoires», souligne Julien Colliat. En effet, cela peut faire illusion quelques instants, mais la rhétorique a ses limites. Elle peut être stimulante intellectuellement, mais elle n’aide pas à avoir l’avantage pendant un débat. Elle favorise toujours celui qui a moins de scrupules.
Soyez spirituel
Enfin, la répartie spirituelle est le seul moyen de lutter contre l’émotion si les arguments ne peuvent rien y faire. Par exemple, si quelqu’un donne des leçons à la terre entière et permet de juger les gens sur leur fréquentation, on peut lui répondre: «Judas en avait bien d’excellentes et pourtant…». Cette phrase détruit toute la rhétorique du premier. Avec de bonnes réparties, «on peut démasquer les fâcheux ou les imposteurs», conclut Julien Colliat.
La «Pentecôte» ou «chavouot»: à chaque religion sa fête
INTERVIEW - Célébrée par les chrétiens, la fête de la Pentecôte est d'abord d'une tradition juive nommée «chavouot». Le rabbin Jonas Jacquelin, de la synagogue libérale Copernic à Paris, revient pour Le Figaro sur les origines et la signification de ce mot.
Regarder la vidéoMais pourquoi parle-t-on de «Pentecôte»?
Chaque année, sept semaines après Pâques, les Chrétiens commémorent la descente du Saint-Esprit sur les apôtres lors de la Pentecôte. Un nom qui n'a cessé d'évoluer au fil des siècles. Explications.
France24 - Monde
Heurts au Stade de France : Gérald Darmanin dénonce une "fraude massive" aux faux billets
Publié le : 30/05/2022 - 15:27
FRANCE 24
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Les autorités françaises pointent du doigt la responsabilité d'une partie des supporters dans les violences qui ont émaillé, samedi soir, la finale de la Ligue des champions. Du côté britannique, les témoignages accablent les dysfonctionnements dans l'organisation française.
Les réactions se multiplient après les violences qui ont émaillé la finale de la Ligue des champions, samedi soir. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a dénoncé lundi 30 mai une "fraude massive, industrielle et organisée de faux billets", responsable des nombreux incidents autour du Stade de France avant la rencontre tant attendue entre Liverpool et le Réal Madrid. De son côté, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, s'est dit "extrêmement déçu" par le traitement infligé aux supporters anglais.
De son côté, l'UEFA a annoncé, lundi soir, l'ouverture d'une "enquête indépendante", visant à "examiner les prises de décisions, les responsabilités et les comportements de toutes les parties impliquées dans la finale". L'enquête a été confiée à une personnalité indépendante, l'ancien ministre portugais de l'Éducation, de la Jeunesse et des Sports, Tiago Brandão Rodrigues.
"30 000 à 40 000 supporters anglais se sont retrouvés au Stade de France, soit sans billet, soit avec des billets falsifiés", a dénoncé Gérald Darmanin devant la presse, à l'issue d'une réunion interministérielle organisée sur ces dysfonctionnements.
"Ce qui a été constaté, c'est une fraude massive, industrielle et organisée, de faux billets", a dénoncé le ministre. "70 %" des billets papier présentés au préfiltrage étaient des faux", a-t-il précisé et, "une fois passé ce préfiltrage, plus de 15 %" étaient des faux.
À 21 h, l'heure prévue pour le coup d'envoi – finalement retardé – de la rencontre entre Liverpool et le Real Madrid, "97 % des supporters espagnols étaient présents dans leurs tribunes" contre "50 % seulement des supporters britanniques", a encore dit le ministre de l'Intérieur.
>> À lire aussi : "Soirée chaotique au Stade de France : un raté qui interroge à deux ans des JO de Paris"
"Il y aurait eu des morts"
Gérald Darmanin a défendu le dispositif mis en place par la préfecture de police de Paris pour sécuriser la finale. "Pour avoir été sur place, sans les décisions prises par la police et le préfet, il y aurait eu des morts", a-t-il assuré, apportant "tout son soutien" au préfet Didier Lallement, dont les méthodes de maintien de l'ordre font l'objet de nombreuses critiques.
Le ministre a par ailleurs indiqué que 2 700 billets n'avaient "pas été activés" sur les 79 000 vendus. Il s'est dit "désolé" pour les spectateurs munis de billets qui n'ont pu assister au match et a exprimé ses "regrets" pour les spectateurs qui ont souffert de l'usage des gaz lacrymogènes utilisés par les forces de l'ordre.
La ministre des Sports a ajouté qu'il y aurait une "compensation" pour les détenteurs de ces billets.
"Les supporters méritent de savoir ce qui s'est passé"
"Les supporters méritent de savoir ce qui s'est passé", a de son côté insisté le porte-parole du Premier ministre Boris Johnson, exhortant l'UEFA à "travailler étroitement avec les autorités françaises dans une enquête complète" et à en publier les conclusions.
"Nous savons que de nombreux supporters de Liverpool se sont rendus à Paris à temps pour soutenir leur équipe", a-t-il ajouté, soulignant que les déclarations de l'UEFA évoquant une arrivée tardive des supporters ne correspond pas à ce qu'ont vécu de nombreuses personnes qui se trouvaient aux abords du stade.
"Nous sommes extrêmement déçus de la manière dont ils ont été traités", a-t-il poursuivi, jugeant les images du Stade de France "profondément troublantes et préoccupantes".
Avec AFP
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LIGUE DES CHAMPIONS
Soirée chaotique au Stade de France : un raté qui interroge à deux ans des JO de Paris
Revue de presse
Heurts au stade de France : "Face à la farce française, les fans voient rouge"
COMPTE-RENDU
Le Real Madrid remporte sa 14e Ligue des champions aux dépens de Liverpool
France24 - Monde
Roland-Garros : Tsitsipas et Medvedev éliminés, Swiatek accède aux quarts de finale
Publié le : 30/05/2022 - 10:59
Romain HOUEIX
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Finaliste l'an dernier et sur la lancée d'une grosse saison sur terre battue, Stefanos Tsitsipas était attendu à Roland-Garros, mais le Grec a perdu face au jeune Danois Holger Rune. De son côté, la numéro 1 mondiale Iga Swiatek a cédé un set mais sera bien en quarts de finale. En session nocturne, Daniil Medvedev a été surclassé par le Croate Marin Cilic.
Impressionnant depuis le début du tournoi malgré son manque d'aisance sur terre battue, Daniil Medvedev a été écarté sur le court Philippe-Chatrier lors de la session nocturne du lundi 30 mai, neuvième journée de Roland-Garros, par Marin Cilic. Finaliste de l'édition 2021, le Grec Stefanos Tsitsipas s'est lui aussi incliné face au Danois Holger Rune. Chez les femmes, Iga Swiatek s'est imposée face à la jeune Chinoise Qinwen Zheng.
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22 h 40 : Daniil Medvedev balayé en huitièmes de finale par Marin Cilic
Le numéro 2 mondial Daniil Medvedev a été surclassé par le Croate Marin Cilic, ex-numéro 3 mondial aujourd'hui 23e, 6-2, 6-3, 6-2, en 1 h 45 min.
Le Russe de 26 ans, arrivé à Paris avec un seul match disputé sur terre battue après quasiment deux mois sans compétition à la suite d'une opération d'une "légère hernie" début avril, avait jusque-là traversé les trois premiers tours sans perdre le moindre set.
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20 h 40 : Swiatek lâche un set mais accède aux quarts
La numéro 1 mondiale et grande favorite Iga Swiatek sera bien au rendez-vous des quarts de finale à Roland-Garros, mais elle a lâché son premier set depuis plus d'un mois face à la jeune Chinoise Qinwen Zheng (74e), finalement battue 6-7 (7/5), 6-0, 6-2, en huitièmes de finale.
Swiatek restait sur une série de 20 sets remportés d'affilée : elle n'avait plus perdu la moindre manche depuis le 23 avril en demi-finale à Stuttgart. Avec cette victoire, la Polonaise de 20 ans s'adjuge néanmoins son 32e succès de rang, ce qui fait d'elle la troisième joueuse à enchaîner le plus de victoires au XXIe siècle derrière les sœurs Williams (Venus, 35 ; Serena, 34) et à égalité avec Justine Henin.
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19 h 40 : Iga Swiatek se venge
La numéro 1 mondiale se lâche. Elle vient d'infliger une "bulle" à son adversaire dans le deuxième set : 6-0.
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19 h 35 : Sinner abandonne
Gros coup dur pour l'Italien qui est contraint d'abandonner dans le deuxième set face à Rublev. Jannik Sinner avait parfaitement commencé la rencontre en remportant la première manche (6-1) avant de s'incliner dans le deuxième set (6-4). Touché au genou, il a dû quitter le court Suzanne-Lenglen sur abandon médical.
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19 h 09 : Iga Swiatek perd le premier set
Sensation sur le court central ! La Chinoise Qinwen Zheng, qui a couru après le score toute la première manche et qui a sauvé cinq balles de set, fait craquer la numéro 1 mondiale dans le jeu décisif.
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18h 15 : Pegula attend son adversaire
Menée une manche à zéro par Begu, Pegula a renversé la vapeur et s'impose finalement en trois sets (4-6, 6-2, 6-3).
Elle se qualifie pour les quarts de finale où elle affrontera Swiatek ou la jeune Zheng. La numéro 1 mondiale a fait le break d'entrée et mène déjà 3-0.
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17 h 15 : Tsitsipas éliminé par Holger Rune
Le finaliste de l'édition 2021 ne verra pas les quarts de finale. Stefanos Tsitsipas a perdu en quatre sets face au Danois de 19 ans Holger Rune.
La jeune étoile montante du tennis n'a pas tremblé face au représentant de la "new gen". À l'image de ce dernier jeu où il a enchaîné les services gagnants pour enlever les avantages successifs de Tsitsipas avant de mettre la balle de match sur une énième faute du Grec, loin de son meilleur niveau tout au long du tournoi.
Rune, 19 ans, affrontera mercredi le Norvégien Casper Ruud (8e) pour tenter de se hisser dans le dernier carré. Il est le premier Danois en quarts à Roland-Garros depuis 1925. Il est également le premier Danois à se hisser à ce stade d'un Majeur depuis Jan Leschly, qui avait atteint les demies à l'US Open 1967.
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16 h 41 : Tsitsipas au bord du précipice
Le Grec a lâché le troisième set et est en train de bégayer son tennis face à un excellent Holger Rune (6-3). Stefanos Tsitsipas est en danger.
De son côté, Irina-Camelia Begu mène un set à zéro face à Jessica Pegula (6-4).
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16 h 05 : Tsitsipas se reprend
Stefanos Tsitsipas revient à une manche partout face à Holger Rune (5-7, 6-3). La partie est relancée.
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15 h 15 : Casper Ruud au rendez-vous
Sur le court Suzanne-Lenglen, c'est un autre Scandinave qui s'est imposé. Casper Ruud a battu le Polonais Hubert Hurkacz en quatre sets (6-2, 6-3, 3-6, 6-3). Il a faibli dans la quatrième manche avant de se reprendre pour conclure le match.
"C'était un de mes objectifs pour cette année. Je n'ai pas pu le faire en Australie (il avait déclaré forfait sur blessure avant le début du tournoi, NDLR) donc c'est vraiment super de pouvoir le faire ici", s'est réjoui Ruud sur le court.
Le joueur de 23 ans, dont la meilleure performance en Majeur était un huitième de finale à l'Open d'Australie l'an dernier, est le premier Norvégien de l'histoire à atteindre les quarts Porte d'Auteuil. Il avait déjà marqué l'histoire de son pays en intégrant le top 10 mondial en septembre dernier.
Il affrontera en quarts de finale le vainqueur de la rencontre Rune-Tsitsipas.
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15 h 15 : Tsitsipas concède le premier set
Le finaliste de l'édition 2021 est en difficultés. Il vient de lâcher la première manche face au Danois de 19 ans, Holger Rune. Le jeune espoir du tennis a fait le break au meilleur moment pour arracher le premier set (7-5).
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13 h 52 : duel russe en quarts de finale
Dominée dans le premier set, Veronika Kudermetova a renversé la vapeur face à Madison Keys pour rejoindre sa compatriote Daria Kasatkina en quarts de finale.
Le match entre Tsitsipas et Rune va pouvoir débuter sur le Central.
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12 h 50 : Daria Kasatkina impressionne
La Russe Daria Kasatkina va retrouver les quarts de finale d'un Grand Chelem pour la première fois depuis 2018, après avoir éliminé l'Italienne Camila Giorgi (30e), 6-2, 6-2. La joueuse, classée 20e mondiale, n'a toujours pas perdu un set depuis le début du tournoi et même moins de jeux lors de ses 3 premiers tours que la patronne du circuit et grande favorite Porte d'Auteuil Iga Swiatek (10 contre 12).
Cette fois encore, elle n'aura laissé que des miettes (quatre jeux) à son adversaire du jour qui n'avait jamais atteint le 2e tour à Paris mais avait réalisé une très belle performance au tour précédent en sortant la 7e mondiale Aryna Sabalenka. Interrogée à l'issue du match sur sa stratégie dans le tournoi, Katsakina a été très claire : "Faire zéro erreur !"
"J'aime jouer sur terre battue. J'étais un peu nerveuse avant d'arriver ici, mais maintenant, je me sens bien et je suis contente du jeu que je produis".
Pour tenter d'atteindre pour la première fois à 25 ans les demi-finales d'un Majeur, Katsakina devra se défaire de la gagnante de la rencontre opposant sa compatriote Veronika Kudermetova (29e) à l'Américaine Madison Keys (22e).
En 2018, la Russe avait atteint coup sur coup les quarts à Roland-Garros puis à Wimbledon. Depuis, elle n'avait pas une seule fois atteint la deuxième semaine en Grand Chelem. Mais cette année, elle est arrivée Porte d'Auteuil sur une belle série de 9 victoires lors de ses 11 derniers matchs, se hissant notamment en demi-finale à Rome.
"En 2018, je n'étais pas en place techniquement et tactiquement, depuis j'ai beaucoup appris et cette fois, je ne compte pas reproduire les mêmes erreurs", a-t-elle averti.
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12 h : sur le Central aussi, c'est parti !
Le match entre l'Américaine Madison Keys et la Russe Veronika Kudermetova a commencé sur le Philippe-Chatrier.
Sur le Suzanne-Lenglen, Daria Kasatkina a remporté le premier set (6-2).
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11 h : le match débute sur le court Suzanne-Lenglen
La Russe Daria Kasatkina (tête de série numéro 20) défie l'Italienne Camila Giorgi pour une place en quarts de finale.
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Jean-Christophe Cambadélis prépare ses troupes
ActuPS Avec 200 socialistes, l’ex-premier secrétaire du parti lance un manifeste visant à refonder une prétendue « gauche de gouvernement ».
Naïm Sakhi«Personne ne pense, au PS, que le parti d’Épinay doit continuer. Maintenant, la question à se poser, c’est le relance-t-on sous le pavillon mélenchoniste ou sous celui de la social-démocratie ? » En conférence de presse, lundi, Jean-Christophe Cambadélis n’a toujours pas digéré l’entrée du PS dans la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes). L’ex-premier secrétaire, qui avait appelé il y a quelques semaines le PS à « s’autodissoudre », estime désormais que l’arrivée de Jean-Luc Mélenchon à Matignon « nous conduirait dans la situation de la Corée du Nord ». C’est pourquoi il a lancé un manifeste : « Être social-démocrate en 2022 ». Ce texte, signé par 200 « socialistes ou anciens », principalement issus du club de réflexion de l’ex-député de Paris, la Nouvelle Société, vise à refonder une prétendue « gauche de gouvernement ». « La puissance du capitalisme est une condition impérative pour construire une économie sociale et écologique de marché, dans l’objectif de parvenir à une économie décarbonée », écrivent-ils, loin de la rupture avec les politiques néolibérales prônée par la Nupes.
l’option sociale-libérale
D’autant que, pour Jean-Christophe Cambadélis, « la dynamique n’est pas là », autour de la Nupes. En cause, selon lui, l’absence d’une gauche « réaliste et sociale-démocrate », capable de « réunir l’ensemble des forces de gauche » pour « mobiliser les abstentionnistes ». L’ex-patron du PS est de plus persuadé que la radicalité portée par les insoumis, aujourd’hui dominants à gauche, n’est pas à même de convaincre les électeurs modérés de quitter les rangs macronistes. « Les divergences sont telles que la Nupes explosera aux élections européennes », poursuit l’ancien dirigeant, pour qui l’enjeu est de « remettre le PS sur une ligne sociale-démocrate ou d’en recréer un ». Il se donne d’ailleurs un an pour écrire un programme « fondamental », sur le modèle du SPD allemand, capable de « changer profondément la société ». Mais cette prise de position s’inscrit surtout dans la préparation du prochain congrès socialiste, prévu à la fin de l’année.
« Olivier Faure a des défauts, mais il a une qualité : sa plasticité. Il est extrêmement attentif aux rapports de force », assure Jean-Christophe Cambadélis. « Plus l’opposition interne va se coordonner, plus la direction du PS devra prendre en compte cette option au congrès », insiste-t-il. Une option qui consiste donc à remettre le PS sur une ligne sociale-libérale, celle-là même qui a discrédité la formation, tout en propulsant Emmanuel Macron à la tête de l’État. Tout un programme. N. S.
parti socialisteNupesjean-christophe cambadelis France24 - Monde
En Ukraine, Catherine Colonna dénonce un "double crime" après la mort d'un journaliste français
Publié le : 30/05/2022 - 06:54Modifié le : 30/05/2022 - 21:38
FRANCE 24
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Emmanuel Macron a annoncé, lundi après-midi, la mort d'un journaliste français, qui travaillait pour la chaîne BFMTV et accompagnait des civils à bord d'un car humanitaire en Ukraine. Ce drame intervient alors que la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, était à Kiev, où elle s'est entretenue avec le président Volodymyr Zelensky. Voici le fil du 30 mai.
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1 h 15 : l'UE exclut la principale banque russe de Swift
L'UE s'est accordée pour exclure la principale banque russe, la Sberbank, du système financier international Swift, dans le cadre de son sixième paquet de sanctions contre Moscou, ont annoncé lundi soir les dirigeants européens réunis en sommet à Bruxelles.
"Ce train de sanctions comprend des mesures percutantes comme le retrait de Swift de la plus grande banque russe, la Sberbank", a déclaré Charles Michel, le président du Conseil. Jusqu'à présent, sept établissements russes ont été privés d'accès à Swift, plateforme de messagerie sécurisée permettant des opérations cruciales comme des ordres de transferts de fonds entre banques.
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0 h 22 : l'UE accorde 9 milliards d'euros à l'Ukraine pour ses besoins immédiats de liquidités
Les dirigeants des 27 pays membres de l'UE réunis en sommet à Bruxelles ont approuvé lundi l'octroi de 9 milliards d'euros au gouvernement ukrainien pour couvrir ses besoins immédiats en liquidités afin de faire fonctionner son économie, a annoncé le président du Conseil Charles Michel.
Kiev a chiffré ses besoins à 5 milliards de dollars par mois. Les financements européens prendront la forme de "prêts à longue maturité" avec des taux d'intérêts bonifiés, a-t-on précisé de source européenne.
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23 h 52 : l'UE s'accorde pour réduire de plus des "deux tiers" ses importations de pétrole russe
L'Union européenne est convenue d'interdire plus des deux tiers des importations de pétrole russe dans le cadre d'un nouveau train de sanctions contre la Russie à la suite de l'offensive en Ukraine, a annoncé lundi soir via Twitter le président du Conseil européen, Charles Michel.
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23 h 17 : l'Ossétie du Sud annonce renoncer à son projet de référendum sur son intégration à la Russie
Les nouvelles autorités de la région séparatiste géorgienne prorusse d'Ossétie du Sud ont annoncé lundi renoncer à l'organisation d'un référendum sur son intégration à la Russie. Dans un décret, le "président" Alan Gagloev a invoqué "l'incertitude liée aux conséquences légales" d'une telle consultation, qui avait été décidée par son prédécesseur, Anatoli Bibilov, et qui devait se tenir le 17 juillet.
Il a également mis en avant "l'inadmissibilité d'une décision unilatérale par référendum sur des questions relevant des droits et intérêts légitimes de la Fédération de Russie".
Alan Gagloev a néanmoins appelé à "tenir, sans délai, des consultations avec la partie russe sur l'ensemble des questions liées à une plus grande intégration de l'Ossétie du Sud et de la Fédération de Russie".
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21 h 30 : le parquet antiterroriste ouvre une enquête pour crimes de guerre
Le parquet national antiterroriste (Pnat) a annoncé l'ouverture d'une enquête pour crimes de guerre après la mort de Frédéric Leclerc-Imhoff. L'enquête de flagrance confiée à l'Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité, les génocides et les crimes de guerre (OCLCH) porte également sur "les blessures subies par son confrère Maxime Brandstaetter", présent avec lui lors du reportage, a précisé le Pnat. Au moins cinq autres enquêtes pour des faits commis au préjudice de ressortissants français en Ukraine ont été ouvertes par le Pnat depuis le début de la guerre.
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19 h 30 : "Les querelles internes doivent cesser", lance Volodymyr Zelensky aux pays de l'UE
"Les querelles internes doivent cesser", a lancé lundi le président ukrainien Volodymyr Zelensky aux pays de l'Union européenne, les appelant à une "plus grand unité" pour permettre "l'adoption" d'un sixième paquet de sanctions contre Moscou.
"L'Europe doit montrer sa force. Car la Russie ne perçoit que la force comme argument.(...). Il est temps que vous ne soyez pas divisés, pas des fragments, mais un tout uni", a-t-il déclaré dans un message vidéo diffusé lors d'un sommet extraordinaire de l'UE à Bruxelles.
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18 h 50 : l'Unesco condamne le "meurtre" d'un journaliste français
La directrice générale de l'Unesco, Audrey Azoulay, a condamné le "meurtre" de Frédéric Leclerc-Imhoff, le journaliste de la chaîne BFMTV tué dans l'est de l'Ukraine. "Je condamne le meurtre de Frédéric Leclerc-Imhoff et demande l'ouverture d'une enquête afin que les auteurs de ce crime puissent être identifiés et poursuivis par la justice", a indiqué dans un communiqué la directrice de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco).
"Les journalistes qui œuvrent chaque jour en Ukraine à nous informer de la réalité de la guerre doivent être protégés de toute attaque", a-t-elle poursuivi, appelant les parties à respecter une résolution du Conseil de sécurité sur la protection des professionnels des médias en zone de conflit.
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17 h 55 : Gazprom suspend les livraisons de gaz à l'un des principaux fournisseurs néerlandais
Le gazier russe Gazprom suspendra à partir de mardi ses livraisons au fournisseur GasTerra, en partie propriété de l'État néerlandais, car il a refusé de payer en roubles, a annoncé la firme néerlandaise lundi.
"Gazprom a annoncé qu'il interromprait l'approvisionnement à compter du 31 mai 2022", a déclaré GasTerra dans un communiqué, tout en soulignant avoir "anticipé cela en achetant ailleurs".
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18 h 10 : Catherine Colonna dénonce un "double crime" après la mort d'un journaliste français
La cheffe de la diplomatie française, Catherine Colonna, a affirmé dans un tweet que le reporter avait été "tué par un bombardement russe sur une opération humanitaire" et condamné un "double crime qui vise un convoi humanitaire et un journaliste". La ministre a "exigé" "une enquête transparente dans les meilleurs délais pour faire toute la lumière sur les circonstances de ce drame".
Elle a également indiqué à l'AFP avoir demandé au président ukrainien Volodymyr Zelensky "de faire tout son possible pour que les autorités ukrainiennes nous aident" et "permettent le retour" du corps du journaliste "à sa famille le plus rapidement possible".
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17 h 40 : Élisabeth Borne présente ses condoléances à la famille du journaliste français tué en Ukraine
"C’est avec une immense tristesse que j’apprends le décès de Frédéric Leclerc-Imhoff en Ukraine, tué en exerçant son métier. Informer ne devrait coûter aucune vie. Mes sincères condoléances à ses proches, à la rédaction de BFMTV et à tous les journalistes. Nous sommes à vos côtés", a écrit la Première ministre sur Twitter.
C’est avec une immense tristesse que j’apprends le décès de Frédéric Leclerc-Imhoff en Ukraine, tué en exerçant son métier. Informer ne devrait coûter aucune vie. Mes sincères condoléances à ses proches, à la rédaction de BFMTV et à tous les journalistes. Nous sommes à vos côtés.
May 30, 2022 -
16 h 45 : BFMTV rend hommage à son journaliste
BFMTV a l’immense douleur d’annoncer la disparition de Frédéric Leclerc-Imhoff, journaliste reporter d’images, en Ukraine pic.twitter.com/lnz23rAkUH
May 30, 2022 -
16 h 35 : Emmanuel Macron annonce la mort d'un journaliste français en Ukraine
Un journaliste français qui travaillait pour la chaîne BFMTV et accompagnait des civils à bord d'un car humanitaire a été tué en Ukraine, a annoncé lundi le président Emmanuel Macron sur Twitter.
"Journaliste, Frédéric Leclerc-Imhoff était en Ukraine pour montrer la réalité de la guerre. À bord d'un bus humanitaire, aux côtés de civils contraints de fuir pour échapper aux bombes russes, il a été mortellement touché", a écrit le chef de l'État. La cheffe de la diplomatie française, Catherine Colonna, a "exigé" lundi une "enquête transparente dans les meilleurs délais pour faire toute la lumière sur les circonstances de ce drame".
Journaliste, Frédéric Leclerc-Imhoff était en Ukraine pour montrer la réalité de la guerre. À bord d’un bus humanitaire, aux côtés de civils contraints de fuir pour échapper aux bombes russes, il a été mortellement touché.
May 30, 2022"BFMTV a l'immense douleur d'annoncer la disparition de Frédéric Leclerc-Imhoff", journaliste reporter d'images, âgé de 32 ans, a confirmé la chaîne sur son antenne. Ce dernier a été blessé par un "éclat d'obus alors qu'il suivait une opération humanitaire", a-t-elle précisé.
Il s'agissait de la deuxième mission en Ukraine du vidéaste, qui travaillait depuis six ans pour BFMTV.
Le journaliste Maxime Brandstaetter, qui accompagnait le JRI sur ce reportage, a été "légèrement blessé", a indiqué la chaîne.
Depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, au moins huit journalistes sont morts sur le terrain dans l'exercice de leur profession, selon un décompte de Reporters sans frontières.
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16 h 15 : Paris "renforcera" ses livraisons d'armes à l'Ukraine, annonce Catherine Colonna
Le président français Emmanuel Macron "a fait part de sa décision au président ukrainien, Volodymyr Zelensky, de poursuivre et même de renforcer (son) appui" militaire à l'Ukraine, a annoncé lundi la nouvelle cheffe de la diplomatie française, Catherine Colonna, en visite à Kiev, lors d'une conférence de presse avec son homologue, Dmytro Kouleba.
"Cet appui se poursuivra", a affirmé la ministre, évoquant plus précisément "la livraison d'armements".
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16 h 15 : Viktor Orban rejette la proposition de compromis pour un embargo européen sur le pétrole russe
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a affirmé lundi qu'il n'y avait "pas de compromis" acceptable "pour l'instant" concernant un embargo européen sur le pétrole russe, exigeant des "garanties" pour l'approvisionnement de son pays.
"Il n'y a pas de compromis du tout pour l'instant", a-t-il déclaré à la presse, en arrivant à un sommet de l'UE où les Vingt-Sept vont discuter d'un texte mis au point lundi matin qui vise à permettre l'adoption d'un sixième paquet de sanctions de l'Union européenne contre Moscou, bloqué par l'opposition de Budapest.
Ce compromis prévoit un embargo sur le pétrole russe d'ici la fin de l'année, "avec une exemption temporaire pour le brut acheminé par oléoduc". La Hongrie, pays enclavé sans accès à la mer, dépend pour 65 % de sa consommation du pétrole russe acheminé par l'oléoduc Droujba, qui passe notamment par l'Ukraine.
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16 h 05 : Joe Biden exclut de livrer à l'Ukraine des systèmes de lance-roquettes à longue portée pouvant atteindre la Russie
Le président américain Joe Biden a affirmé lundi exclure de livrer à l'Ukraine des systèmes de lance-roquettes (MLRS) à longue portée qui pourraient atteindre la Russie, malgré les demandes répétées de Kiev pour obtenir de telles armes. Cette livraison avait été évoquée ces dernières semaines, mais jamais confirmée.
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15 h 10 : l'Allemagne prête à faciliter l'accueil d'opposants et de journalistes russes
L'Allemagne va accorder des visas longue durée à des personnes jugées "vulnérables" face à la répression russe, comme les "défenseurs des droits humain", des scientifiques ou des journalistes, a annoncé lundi un porte-parole du gouvernement allemand.
Des "personnes travaillant pour des organisations étrangères considérées comme des agents de l'étranger" en Russie, des "représentants de l'opposition démocratique" ou des "représentants de la société civile" pourraient eux aussi bénéficier de ces visas, selon le porte-parole, qui n'a pas précisé combien de Russes pourraient in fine être éligibles. Les bénéficiaires éventuels devront cependant établir de façon "crédible" qu'ils sont directement menacés, a fait valoir le porte-parole.
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12 h 56 : l'ex-président ukrainien Petro Porochenko autorisé à sortir de l'Ukraine
L'ex-président ukrainien Petro Porochenko, rival de l'actuel chef d'État Volodymyr Zelensky, a annoncé avoir été autorisé à sortir du pays après avoir été "délibérément" bloqué à la frontière à deux reprises ce week-end, en pleine invasion russe du pays.
"Après la pression des députés du Parlement européen et des membres des gouvernements des pays de l'UE, Petro Porochenko a pu se rendre à l'étranger pour participer au sommet et au congrès du Parti populaire européen à Rotterdam", a indiqué son service de presse dans un message à l'AFP.
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12 h 50 : une voiture explose à Melitopol, les autorités pro-russes accusent Kiev
Une voiture a explosé à Melitopol, ont indiqué l'administration pro-russe de cette ville du sud de l'Ukraine occupée par les forces russes et le comité d'enquête russe, accusant Kiev d'être derrière cet "attentat".
"Vers 8 h du matin, une voiture piégée a explosé dans le centre de la ville", a écrit l'administration de la cité située près de la mer d'Azov, faisant état de deux blessés, des "bénévoles qui apportaient de l'aide humanitaire" âgés de 25 et 28 ans.
Le comité d'enquête russe, puissant organe chargé des investigations des crimes les plus graves, a ensuite indiqué que trois personnes ont été blessées dans cette "explosion organisée par des saboteurs ukrainiens" et deux d'entre elles hospitalisées.
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12 h 37 : cinq civils tués dans des bombardements à Donetsk, selon Moscou
Au moins cinq civils sont morts, dont une jeune fille de 14 ans, et 16 personnes ont été blessées dans des bombardements ukrainiens à Donetsk, dans l'est séparatiste de l'Ukraine, a annoncé le Comité d'enquête russe.
"Le 30 mai, les forces ukrainiennes ont bombardé le centre-ville de Donetsk", a indiqué le Comité d'enquête sur son compte Telegram. "Selon des données préliminaires, cinq civils sont morts, dont une personne adolescente née en 2009, et 16 personnes ont été blessées", ajoute cette source, précisant que trois établissements scolaires avaient été touchés.
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11 h 07 : les Russes désormais privés de Netflix
La plateforme américaine de vidéo à la demande Netflix est désormais inaccessible en Russie, a indiqué à l'AFP le géant californien du streaming, dernière société occidentale en date à finaliser son retrait du pays à cause de l'offensive russe en Ukraine.
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10 h 08 : les gagnants de l'Eurovision revendent leur trophée pour aider les forces armées ukrainiennes
Le groupe de musique ukrainien Kalush Orchestra, vainqueur de la dernière édition du concours de chanson Eurovision, a mis aux enchères son trophée et remporté 900 000 dollars, qu'il a versé à une fondation aidant les forces armées ukrainiennes.
Le trophée, un grand micro en cristal avec le logo de l'Eurovision, a été mis aux enchères sur Facebook qui s'est achevé samedi soir. Il a été remporté par la compagnie Whitebit, spécialisé dans le commerce de Bitcoins.
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8 h 41 : les russes avancent vers le centre de Severodonetsk, situation "très difficile"
Les forces russes ont progressé vers le centre de Severodonetsk, ville dans l'Est de l'Ukraine, pilonnée depuis des semaines et où se déroulent désormais des combats de rue, a annoncé le gouverneur de la région.
"Les combats se poursuivent, la situation est très difficile", a indiqué sur Telegram Serguiï Gaïdaï, à la tête de la région de Louhansk. Selon lui, deux personnes ont été blessées lundi lorsque leur voiture a été prise pour cible, et se trouvent désormais "en sécurité". Trois médecins sont portés disparus, selon la même source.
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7 h 41 : Catherine Colonna, en Ukraine, va être reçue par Volodymyr Zelensky
La nouvelle ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, est à Kiev où elle doit être reçue par le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.
"Par ce déplacement, la ministre souhaite témoigner de la solidarité de la France à l'égard du peuple ukrainien et de sa pleine détermination à renforcer son appui à l'Ukraine face à l'agression russe, aussi bien sur les plans humanitaire et financier qu'en matière de fourniture d'équipements de défense", déclare le Quai d'Orsay dans un communiqué.
La cheffe de la diplomatie française doit aussi rencontrer son homologue ukrainien, Dmitro Kouleba, et se rendre à Boutcha, ville proche de Kiev où l'armée russe est accusée d'avoir commis des massacres de civils.
Щойно прибула до України, щоб виявити підтримку Франції 🇫🇷 українському народові 🇺🇦. pic.twitter.com/5BFHYHDWmF
May 30, 2022
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7 h 28 : l'armée russe a atteint Sievierodonetsk
L'armée russe a atteint Sievierodonetsk, dans l'est de l'Ukraine, qu'elle attaque avec l'aide de son aviation, a déclaré le gouverneur de la région de Louhansk.
Les derniers bombardements sur la ville ont tué deux civils et en ont blessé cinq autres, a dit Serhiy Gaidai, faisant état de combats "très féroces" et d'une situation très difficile pour les Ukrainiens.
La ville voisine de Lyssytchansk est, pour sa part, toujours aux mains des forces ukrainiennes et des évacuations de civils sont en cours, a déclaré le gouverneur.
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5 h 30 : Volodymyr Zelensky doit s'adresser aux Européens
Le président ukrainien doit parler lundi au début du sommet européen, par visioconférence depuis Kiev. De nouvelles sanctions contre Moscou sont au menu de cette réunion des Vingt-Sept.
Outre l'embargo pétrolier, le paquet de sanctions vise l'exclusion de banques russes du système financier international Swift, une aide à l'Ukraine allant jusqu'à neuf milliards d'euros en 2022.
Cette adresse de Volodymyr Zelensky intervient au lendemain de sa visite très médiatisée dimanche à Kharkiv, la deuxième ville d'Ukraine, dans le nord-est du pays. Une sortie inédite depuis l'invasion russe de fin février.
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5 h 13 : l'Ukraine dit reprendre du terrain près de Kherson
"Kherson, tiens bon, nous sommes proches !", affirme l'état-major ukrainien sur sa page Facebook. Dans son point de situation publié dans la nuit de dimanche à lundi, l'armée ukrainienne affirme avancer dans la région de Kherson, du côté des villages de Andriyivka, Lozove et Bilohirka.
Aucun commentaire côté russe n'a été fait dans un premier temps concernant ces affirmations de Kiev faisant état de "la construction de lignes défensives" par les troupes russes autour de Kherson.
Cette offensive ukrainienne intervient alors que les nouvelles autorités de Kherson, désignées par le Kremlin, ont d'ores et déjà exprimé le souhait d'être rattachées à la Russie, laquelle a annoncé qu'elle allait permettre aux habitants de demander un passeport russe via "une procédure simplifiée".
Si Kherson retombait aux mains de Kiev, ce serait une avancée symbolique forte, cette région ayant été entièrement conquise par l'armée russe depuis son offensive lancée le 24 février. À cela s'ajoute le fait que la région est stratégiquement située dans le sud de l'Ukraine, près de l'embouchure du Dniepr sur la mer Noire.
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0 h 40 : l'Allemagne va faire une entorse à sa Constitution pour renforcer son armée
Le gouvernement et l’opposition conservatrice en Allemagne ont trouvé dimanche soir un accord pour faire une entorse aux règles budgétaires de la Constitution, afin de débloquer 100 milliards d’euros pour moderniser l’armée face à la menace russe.
Un compromis en ce sens a été acté après des négociations difficiles qui ont duré plusieurs semaines entre les partis de la coalition – sociaux-démocrates, écologistes et libéraux – et la famille politique conservatrice de l’ancienne chancelière, Angela Merkel.
L’accord va permettre de remplir la promesse qu’avait faite le chancelier Olaf Scholz, fin février, après le déclenchement de l’offensive russe une Ukraine : débloquer un fonds spécial de 100 milliards d’euros pour réarmer le pays au cours des prochaines années et moderniser la Bundeswehr, dont les équipements sont vétustes.
Berlin va dans le même temps pouvoir atteindre l’objectif fixé par l’Otan de consacrer 2 % du PIB national par an à la défense. Cet objectif sera atteint "en moyenne sur plusieurs années".
Avec AFP
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LE FIL DU 28 MAI
Macron et Scholz demandent à Poutine des "négociations directes sérieuses" avec Zelensky
LE FIL DU 29 MAI
Volodymyr Zelensky dans l'est de l'Ukraine, les Russes progressent dans le Donbass
LE FIL DU 27 MAI
Ukraine : Kiev dit se battre pour garder le contrôle de la ville de Lyman face à l'offensive russe
France24 - Monde
"La Joconde" indemne après avoir été la cible d'une tarte à la crème
Publié le : 30/05/2022 - 13:53
FRANCE 24
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La Joconde est indemne après qu'un visiteur a tenté, dimanche, de briser la vitre protégeant le célèbre tableau exposé au Louvre avant de la couvrir de crème, justifiant son geste pour défendre la planète. Ce dernier a été admis à l'infirmerie psychiatrique de la Préfecture de Paris et une enquête a été ouverte.
Elle n'a pas perdu son légendaire sourire, grâce à sa vitre de protection. "La Joconde", le plus célèbre tableau du monde, a été entartée dimanche 29 mai au musée du Louvre à Paris, sans conséquence puisqu'elle est placée derrière un verre blindé, selon des témoignages sur les réseaux sociaux.
Après cet incident, un homme de 36 ans a été admis dimanche à l'infirmerie psychiatrique de la Préfecture de police et une enquête ouverte pour "tentative de dégradation d'un bien culturel", a-t-on appris lundi auprès du parquet de Paris.
Sollicité dimanche soir par l'AFP, le musée du Louvre a répondu lundi qu'il ne souhaitait pas faire de commentaires.
Selon des photos et des témoignages publiés dimanche par des touristes sur Twitter ou Instagram, l'incident s'est produit en début d'après-midi. Plusieurs photos montrent la vitre de protection de "La Joconde" maculée de crème, que nettoie un homme qui semble être un vigile du musée.
Un utilisateur de Twitter, qui dit avoir été présent lors de l'incident, affirme que l'auteur de l'acte est un homme déguisé avec une perruque, qui s'est levé d'un fauteuil roulant pour frapper la vitre blindée, avant de jeter un gâteau sur elle.
Cet utilisateur de Twitter (@lukeXC2002) publie également une vidéo dans laquelle on voit l'homme en question debout à côté de son fauteuil roulant et escorté vers la sortie par la sécurité.
Maybe this is just nuts to me💀but an man dressed as an old lady jumps out of a wheel chair and attempted to smash the bullet proof glass of the Mona Lisa. Then proceeds to smear cake on the glass, and throws roses everywhere all before being tackled by security. 😂??? pic.twitter.com/OFXdx9eWcM
May 29, 2022"Tous les artistes, pensez à la Terre"
"Il y a des gens qui sont en train de détruire la Terre (...) Tous les artistes, pensez à la Terre. C'est pour ça que j'ai fait ça. Pensez à la planète", dit en français l'homme vêtu de blanc, perruque et casquette sur la tête.
Sur d'autres images, on voit le fauteuil roulant placé derrière le cordon de sécurité que les visiteurs ne doivent normalement pas dépasser. Aucune photo ou vidéo n'a capté l'incident lui-même.
Ce n'est pas la première fois que le célébrissime tableau de Léonard de Vinci est victime de vandalisme.
En août 2009, une visiteuse russe du Louvre avait été interpellée après avoir lancé une tasse à thé vide en direction de "La Joconde". Le musée avait alors expliqué que la tasse s'était brisée contre la vitrine blindée, qui avait été très légèrement éraflée.
En décembre 1956, un Bolivien avait lancé une pierre sur "La Joconde", lui endommageant le coude gauche. Après cela, elle avait été placée derrière une vitrine sécurisée.
Présentée depuis 2005 derrière une vitre blindée, protégée par un caisson spécial où l'humidité et la température sont contrôlées, "La Joconde" voit défiler chaque année des millions de personnes qui viennent l'admirer dans le plus grand musée du monde (dix millions de visiteurs par an avant le Covid-19).
Avec AFP
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Trafic d'antiquités : Jean-Luc Martinez, ancien président du musée du Louvre mis en examen
Le tableau le plus cher du monde a-t-il bien été peint par Léonard de Vinci ?
BICENTENAIRE DE LA MORT DE NAPOLÉON
Aux origines du Louvre : les spoliations napoléoniennes et l'aventure du "musée universel"
Le Figaro
Covid-19 : 86 morts en 24 heures, 15.488 malades hospitalisés
La baisse se poursuit à l'hôpital: moins de 1000 patients sont actuellement traités en services de soins critiques.
86 personnes sont mortes du Covid-19 ce lundi 30 mai à l'hôpital, selon le bilan quotidien de l'organisme Santé publique France, soit 42 de plus que vendredi, où l'on déplorait 44 victimes.
À lire aussi«Covid: la course contre la montre du PDG de Pfizer»
15.488 patients sont actuellement hospitalisés dans les hôpitaux français (contre 15.811 vendredi), dont 635 arrivés ce lundi. Parmi eux, 992 patients sont traités en services de soins critiques. Vendredi, ils étaient 1024. 4673 nouveaux cas ont été détectés.
Ce qu'il faut retenir de ce lundi
Un homme à Pékin est visé par une enquête pour non-respect des règles d'isolement, qui a entraîné la mise en quarantaine de milliers d'habitants, ont annoncé les autorités, au moment où la capitale chinoise lève des restrictions anti-Covid-19. La ville, un temps menacée de confinement, a fermé au début du mois écoles, commerces non essentiels et lieux publics après un regain épidémique. Les habitants de résidences où des cas positifs ont été enregistrés sont confinés.
L'Italie a annoncé lundi qu'elle supprimait à compter de mercredi toute obligation de présenter une preuve de vaccination contre le Covid-19, de guérison récente ou un test négatif pour pouvoir entrer dans le pays. L'obligation de présenter un passe sanitaire pour entrer en Italie «ne sera pas prolongée» au-delà du mardi 31 mai, a précisé le ministère de la Santé.
À VOIR AUSSI – Qu'y a-t-il de commun entre le Covid-19 et la variole du singe ?
Cancer : «Notre système immunitaire a des capacités qu'aucun médicament ne pourra jamais égaler»
ENTRETIEN - Le Pr Olivier Michielin, oncologue à Lausanne, fait le point sur les bénéfices extraordinaires de l'immunothérapie à l'occasion de la parution d'un ouvrage destiné au grand public.
Une entreprise allemande prétend avoir trouvé la clé de la lutte contre le cancer
VU D'AILLEURS - Une entreprise allemande de Cologne a trouvé une approche prometteuse. Ses chercheurs viennent de recevoir de nouveaux fonds injectés par un investisseur aussi renommé que controversé.
Sécheresse : 24 départements ont dépassé le seuil d'alerte en France métropolitaine
Dans les départements concernés, des mesures de restrictions ont été mises en place comme l'interdiction de remplir les piscines ou de laver les voitures.
Valeurs Actuelles
Stade de France : 48 gardés à vue dont seulement deux Britanniques et aucun Espagnol en Seine-Saint-Denis
Des incidents survenus aux abords du Stade de France, samedi 28 mai au cours de la soirée, ont retardé d’une trentaine de minutes le début de la finale de la Ligue des champions. Selon nos informations, aucun ressortissant Anglais ni Espagnol ne figure parmi les premières gardes à vue auxquelles les policiers ont procédé le jour même. En revanche, on retrouve 18 Algériens, deux Tunisiens et deux Marocains. Par ailleurs, une source policière a précisé à Valeurs Actuelles que neuf Français avaient également été placés en garde à vue. « Les motifs des interpellations sont les suivants : vol avec arme, vol avec violence, recel, violences sur personne dépositaire de l’autorité publique, violences en réunion, dégradations, tentative d’intrusion dans le stade [et] vol à la roulotte », a également précisé une source policière.
.@Valeurs a récupéré la nationalité des premières GAV à St-Denis samedi. Pas un anglais et pas un espagnol mais une majorité d’algériens (18), tunisiens (2), et marocains (2). “9 français dont 7 dont le nom est maghrébin ou africain” confie une source policière. #stadedefrance
— Jules Torres (@JulesTorres17) May 30, 2022
81 interpellations après les incidents
Selon nos informations , un bilan consolidé pour les faits autour du Stade de France en Seine-Saint-Denis, 81 interpellations ont eu lieu dans la soirée. Parmi elles, quatorze seulement concernaient des ressortissants britanniques, dont neuf pour des faits d’intrusion. Une seule concernait un supporter espagnol. D’autre part, 48 personnes ont été placées en garde à vue, dont deux Britanniques et aucun citoyen espagnol. Une source policière a également indiqué à Valeurs actuelles que la grande majorité sont des locaux, français ou clandestins. Parmi les 81 personnes interpellées, seules 15 sont encore placées en garde à vue ce lundi, dont aucun supporter étranger.
Les infractions visées sont : vols avec violences, vols en réunion, vol à la tire, participation à un groupement armé, dégradation, 12 intrusions, outrages, vol à la roulotte, recel, violences volontaires… #police #SeineSaintDenis #stadedefrance #LIVRMA 2/2
— Amaury Brelet (@AmauryBrelet) May 30, 2022
Dans un témoignage recueilli par la version espagnole du média 20 Minutes, un supporter du Real Madrid affirme avoir « découvert que beaucoup de filles avaient été déshabillées et volées ». À ce stade, aucune agression sexuelle confirmée, indique une source policière à Valeurs actuelles.
🔴 « J’ai découvert que beaucoup de filles avaient été déshabillées et volées », affirme un supporter du Real Madrid dans la presse espagnole (20minutos)
Pas d’agression sexuelle confirmée pour l’instant, indique à @Valeurs une source policière #stadedefrance #LIVRMA #police
— Amaury Brelet (@AmauryBrelet) May 30, 2022
France24 - Monde
Stade de France : fiasco, à qui la faute ? La polémique enfle, un crash test avant Paris 2024
Publié le : 30/05/2022 - 20:36
Nabia MAKHLOUFI
Nabia MAKHLOUFI
Un triste spectacle… C'est ce qui pourrait résumer la finale de la Ligue des Champions. L'affiche était pourtant belle, Liverpool face au Real Madrid. La suite l'était moins… Outre un retard de 36 minutes au coup d'envoi, les supporters anglais ont découvert les méthodes des forces de l'ordre françaises alors qu'ils étaient encore des milliers bloqués aux entrées du stade de France. Attaqué sur l'organisation, le ministre de l'Intérieur dénonce une fraude massive et organisée de faux billets.
Une émission préparée par Mélissa Kalaydjian, Émilie Lambert et Morgane Minair.
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Avril 1982, la révolte des OS pour la dignité
Il était une foisDans les usines Citroën et Talbot du groupe Peugeot, un ordre patronal implacable règne sur des ouvriers majoritairement immigrés et très peu qualifiés. Il va pourtant voler en éclats, quand en avril 1982, ces « OS à vie » se mobilisent pour les salaires, les libertés, et entament, avec le soutien de la CGT en particulier, un long et violent conflit syndical. Retour à Aulnay et Poissy... sur un printemps oublié.
Aujourd’hui, au nord d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, on peut voir une plate-forme logistique, le chantier d’un centre d’exploitation de la RATP et bientôt une station de métro, un data center, un campus numérique, un gymnase, des groupes scolaires… Seule trace d’un passé industriel, le conservatoire Citroën, censé entretenir la mémoire de PSA grâce à une présentation de voitures de collection.
Des hommes et des femmes qui ont travaillé ici pendant des décennies, des souffrances endurées sur les chaînes de production, de la répression antisyndicale mais aussi des grèves et des victoires ouvrières, il ne reste rien. La désindustrialisation est aussi une opération d’effacement d’une histoire qui dénote face aux discours de modernisation de ce territoire.
Comment alors se souvenir que, quarante ans auparavant, l’usine automobile la plus récente lancée en France (1973) pouvait être décrite dans un documentaire comme « une usine modèle, aveugle (…), un camp retranché. (…), un goulag industriel à visage capitaliste, avec ses gardiens par centaines pour un effectif de 6 500 travailleurs (…), qui faisaient régner l’ordre patronal, celui du silence et de l’échine courbée ». Placés en ouverture du film de Claude Blanchet « Haya » (1982), ces mots décrivent quelques aspects d’un ordre patronal qui semble alors éternel. Jusqu’à ce qu’il vacille, en 1982.
L’usine d’Aulnay-sous-Bois n’a jamais jusque-là connu de grève. Elle hérite d’une tradition patronale déjà forte dans les anciennes usines Citroën du 15e arrondissement parisien ou des Hauts-de-Seine, mais qui avait été bousculée en mai 1968, et surtout marquée dans une autre usine du groupe Peugeot, à Poissy.
Les usines d’Aulnay (Citroën) et de Poissy (Simca, Chrysler puis Talbot) partagent deux grandes caractéristiques qui, conjuguées, les distinguent de celles de Sochaux, Billancourt ou Flins. D’une part, elles ont un recours massif à une main-d’œuvre immigrée très peu qualifiée, et dont la majorité vient du Maroc. À Aulnay au début des années 1980, les ouvriers spécialisés (OS, sans qualification) composent presque 70 % des effectifs, et les ouvriers sont pour plus des trois quarts étrangers ; à Poissy, dont l’effectif est passé entre 1978 et 1982 de 25 000 à 16 000 salariés, les OS représentent 67 % de l’effectif total et les étrangers 55 % de l’effectif ouvrier. D’autre part, ces usines ont constitué les fiefs d’un syndicat patronal qui a contribué à faire régner entre les années 1950 et 1990 un ordre usinier, réprimant tout autre engagement syndical : la Confédération des syndicats libres (CSL), qui a remplacé en 1977 la Confédération française du travail (CFT).
Dès lors, peu de choses laissaient présager, début 1982, qu’une série de conflits allait secouer ces usines et quelques autres, dans un contexte de chute libre du nombre de journées de grève depuis la fin des années 1970. Cependant, quelques signes avant-coureurs pouvaient être décelés. Depuis octobre 1981 ont eu lieu dans d’autres usines automobiles plusieurs grèves, souvent victorieuses, et dans lesquelles les OS immigrés ont joué un rôle important. Ensuite, l’arrivée de la gauche au pouvoir a permis d’envisager que les atteintes aux libertés syndicales allaient être plus sévèrement punies, notamment pour faire respecter les règles des élections professionnelles. Cela facilite l’engagement de certains ouvriers immigrés, qui se portent candidats sur les listes de la CGT.
Pour autant, une étincelle était nécessaire. À Aulnay-sous-Bois, c’est d’abord un court arrêt de travail, le 8 avril 1982, à l’atelier de montage à la suite du refus d’un chef d’atelier de discuter avec des ouvriers, « parce qu’on ne discute pas avec des esclaves ». Puis un deuxième, le 16 avril, à l’atelier ferrage-carrosserie, pour une diminution des cadences et une augmentation des salaires. Aussi brefs soient-ils, ils paraissent exceptionnels aux yeux des militants de la CGT, et signalent une disponibilité pour l’action chez certains ouvriers immigrés.
C’est sur cette disponibilité que s’appuie un groupe d’ouvriers immigrés membres de la CGT, qui, le 22 avril au soir, parvient à faire débrayer plusieurs chaînes, soutenu dès le lendemain par les structures de la CGT qui permettent l’élargissement de la grève, laquelle conduit au blocage total de la production à partir du 26 avril.
Les débrayages initiaux expriment déjà ce qui va être au cœur de la grève : les conditions de travail avec le rythme des cadences, les salaires avec la demande d’une augmentation de 400 francs, les libertés syndicales, le respect, la dignité, et de manière sous-jacente le refus du racisme qui se manifeste régulièrement, notamment dans les propos vexatoires des petits chefs. Les grévistes occupent les parkings, soutenus matériellement par les communes communistes de Seine-Saint- Denis et par les unions locale et départementale de la CGT, tandis que la direction, les cadres et la maîtrise gardent l’intérieur des lieux, leur relève étant assurée par hélicoptère.
Les premiers jours de grève donnent lieu à plusieurs incidents, notamment lorsque l’hélicoptère qui vient déposer des non-grévistes envoie des projectiles sur les grévistes. Plusieurs manifestations unitaires de soutien se déroulent, à Aulnay et à Paris. Le 4 mai débute une grève à l’usine Citroën de Levallois, puis le 12 à celle d’Asnières, suivies de celle de Saint-Ouen-les Épinettes le 18 et de Saint-Ouen-gare le 24. Les premières négociations s’engagent les 15 et 16 mai, mais sont rapidement rompues par la direction de Citroën, qui prend prétexte du maintien des piquets de grève, puis annonce le licenciement de 17 militants de la CGT, dont des candidats aux élections. Les directions et les cadres des usines Citroën ainsi que la CSL organisent également des manifestations de rue pour dénoncer les agissements des grévistes et défendre la « liberté de travailler ». La plus importante, le 25 mai, regroupe à Paris 16 000 personnes, conduite par le PDG de Citroën, Jacques Lombard.
Néanmoins, devant le blocage des négociations, le gouvernement nomme un médiateur dont les conclusions, qui satisfont bon nombre de revendications syndicales, sont acceptées après un mois de grève. La reprise du travail dans les usines Citroën s’effectue le 1er juin. À Aulnay, l’entrée triomphale dans l’usine du cortège, ouvert par les 17 militants de la CGT menacés de licenciement et dont les sanctions ont été levées, est précédée par un grand meeting, où l’on entend des slogans tels que « Français, immigrés, même patron, même combat », et où des milliers de mains tendues tiennent une carte de la CGT, comme une promesse de liberté conquise.
Le groupe Peugeot croit pouvoir souffler, mais dès le lendemain une dynamique semblable démarre à l’usine de Poissy, avec un débrayage progressif des chaînes de l’atelier B3, qui s’étend le 3 juin. La journée est marquée par d’importants affrontements physiques. À la tête de salariés antigrève et soutenus par la CSL, le directeur du personnel veut expulser les grévistes manu militari, mais il rencontre une résistance inattendue ; au cours de la bagarre, il est atteint à l’œil et 40 à 100 antigrévistes sont blessés.
Le gouvernement, qui avait soutenu la grève à Aulnay, appelle au calme, sans prendre parti pour un camp ou pour l’autre, tout en insistant sur l’intérêt industriel du pays. Et alors qu’aucun piquet de grève n’avait été évacué devant les usines Citroën, le ministre de l’Intérieur, Gaston Defferre, demande l’évacuation de l’usine Talbot le 4 juin. Comme pour Citroën, mais dans une ambiance plus tendue et plus violente, et avec des conflits importants entre la CGT et la CFDT, les grévistes et les non-grévistes multiplient les actions à Poissy. Là encore, face à l’enlisement des négociations, le gouvernement nomme un médiateur. Ses conclusions, touchant notamment à l’amélioration des conditions de travail, aux libertés et à la mise en place d’un processus de négociations de longue durée, finissent par être acceptées et permettent la reprise du travail le 5 juillet.
Dans les deux cas, on a donc affaire, en quelques semaines, à un renversement important des rapports de forces entre les ouvriers, surtout immigrés, soutenus par la CGT et la CFDT, et les directions des entreprises soutenues par la CSL. Cela se traduit par une syndicalisation massive des OS immigrés, dont la plupart ont fait leur apprentissage dans le feu de l’action gréviste et doivent désormais agir au quotidien en syndicalistes, non sans susciter de nombreux débats, dans les équipes syndicales, dans les médias et au sein de l’appareil d’État. La peur d’un syndicalisme dirigé par des travailleurs immigrés ou les suspicions d’une supposée influence islamiste parmi ces derniers irriguent analyses et commentaires, tant dans les directions des entreprises que chez les Renseignements généraux ou au gouvernement.
Les mois qui suivent les grèves du printemps 1982 voient la poursuite de la contestation de l’ordre patronal. Elle incite d’autant plus le groupe Peugeot à accélérer les restructurations industrielles. Celles-ci vont laisser sur le carreau des milliers de travailleurs immigrés et les contraindre bien souvent à repartir dans leurs pays d’origine, malgré de nouvelles grèves qui ne parviennent pas à empêcher les licenciements collectifs.
Une autre période s’ouvre alors. La figure de l’ouvrier immigré, importante dans les conflits d’usines après 1968, s’efface peu à peu de la scène sociale. D’autres figures issues de l’immigration deviennent médiatiques, notamment à partir de la marche pour l’égalité et contre le racisme à l’automne 1983. Et, dans les usines automobiles, le constant mouvement de restructuration, les suppressions de postes et les fermetures de sites vont continuer à affaiblir les résistances ouvrières.
Il n’en reste pas moins que, en restituant ce « moment 1982 », il peut s’agir, comme l’a écrit l’historien Howard Zinn, d’« ouvrir de nouvelles possibilités en exhumant ces épisodes du passé laissés dans l’ombre et au cours desquels, même si ce fut trop brièvement, les individus ont su faire preuve de leur capacité à résister, à s’unir et parfois même à l’emporter » (1).
Vincent Gay, Maître de conférences en sociologie à l'université Paris-Diderot.
grèvescitroënAutomobile Le Figaro
Équipe de France : les retrouvailles en vidéo de Benzema avec les Bleus... et Mbappé
Les images des retrouvailles entre Karim Benzema et Kylian Mbappé étaient pour le moins attendues après le «non-transfert du siècle» du second au Real Madrid.
Arrivé en toute fin d'après-midi à Clairefontaine, le Madrilène, qui a remporté samedi sa 5e Ligue des Champions en carrière aux dépens de Liverpool (1-0), a rejoint ses coéquipiers directement au château, à l'issue de l'entraînement. L'occasion de quelques embrassades, dont une avec Mbappé...
Mais sur la vidéo diffusée par la Fédération française de football, ces fameuses retrouvailles ne resteront immortalisées que par deux petites secondes. Juste le temps d'un échange de sourires et d'une accolade visiblement très amicale, mais rien de plus. De toute évidence, ce qui se passe au château restera principalement au château, même si l'attaquant du PSG avait clairement annoncé son intention de s'expliquer avec son partenaire d'attaque au sujet de son choix de rester dans la capitale française.
Equipe de France : «Ce serait mentir de dire que je n'ai pas envie d'y être», Giroud rêve toujours du Mondial
Non retenu par Didier Deschamps pour le rassemblement de juin, l'attaquant du Milan assure ne pas avoir fait une croix sur le Mondial au Qatar.
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Le temps des choix. La sélectionneuse Corinne Diacre s'apprête à dévoiler l'identité des 23 Bleues retenues…
«Le PSG, c'est ma maison, je ne ferme aucune porte» : Nkunku se livre sur son avenir
L'attaquant du RB Leipzig, convoqué avec les Bleus pour le rassemblement de juin, a évoqué son avenir ce dimanche en conférence de presse.
L'Humanité
Riposte de gauche en pays ciottiste
ReportageLégislatives Dans les vallées transfrontalières, à l’est des Alpes-Maritimes, la Nupes se présente comme seul vrai barrage contre l’extrême droite.
Émilien UrbachBreil-sur-Roya (Alpes-Maritimes), envoyé spécial.
Ici, dans la 4e circonscription des Alpes-Maritimes, les 12 et 19 juin prochains, voteront les habitants de la vallée de la Roya, ceux de la Bévéra, du Paillon et du littoral de Beaulieu à Menton. Pour les militants de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), l’enjeu principal est de barrer la route à l’extrême droite. Celle-ci mène, dans ces vallées proches de la frontière italienne, une violente campagne anti-immigration. Si elle présente pas moins de trois candidats, celui qui se fait le plus entendre n’est autre que Damien Rieu. Transfuge lepéniste au sein de Reconquête !, l’ancien porte-parole de Génération identitaire compte surfer sur la dynamique de son camp au deuxième tour de la présidentielle. Appuyée par le positionnement pro-Zemmour du député (LR) Éric Ciotti, chef de la droite azuréenne, l’extrême droite est arrivée en tête pratiquement partout dans cette circonscription. « Ce vote est surtout un vote anti-Macron », affirme Catherine, militante communiste, sur le marché de Breil-sur-Roya, ce mardi 24 mai, au côté de la candidate PCF suppléante de la Nupes, Fabienne Revillet.
Ici, le président de la République est associé au sentiment de mépris vécu par la population lors de la tempête Alex. Marie, marchande de semis bio sur le marché peut en témoigner. « Elle vient de recevoir une convocation au commissariat pour avoir manifesté lors de la venue de Macron, après la tempête », raconte Lorène, avocate et militante de la Nupes. La jeune femme s’était approchée du président avec un message de colère inscrit sur la paume des mains. « Ils disent qu’il s’agit d’évoquer les faits, mais c’est surtout un moyen de mettre la pression, reprend Lorène. Le climat est détestable. » Et il joue manifestement en faveur des candidats d’extrême droite.
Cependant s’est aussi développé, ces dernières années, dans ce territoire, un large élan de solidarité avec les exilés bloqués à la frontière franco-italienne. Sur le marché, devant l’étal d’Emmaüs, fondé par Cédric Herrou, Sylvain Gogois, un militant PCF, évoque son expérience avec Salomé qui vient d’arriver dans la vallée. « J’ai hébergé jusqu’à 20 personnes, se rappelle-t-il. Mon épouse a été condamnée pour délit de solidarité. Mais il y a aussi d’autres combats. Celui contre la métropolisation imposée par Christian Estrosi. Ou contre la circulation des camions afin de favoriser les transports ferroviaires. »
Des batailles que Sophie Bournot-Poulet, candidate PCF titulaire, entend porter à l’Assemblée nationale. « Nous pouvons renverser la table, confie-t-elle, ce samedi 28 mai, à Touët-de-l’Escarène. Moi, je me retirerai en faveur du candidat en position de battre l’extrême droite. Mathématiquement, nous pouvons être celui-là. Il faut convaincre les électeurs un par un. »
La Nupes multiplie les rendez-vous pour y parvenir. Le vendredi 27 mai, le duo était à Saorge, pour l’arrivée de la course cycliste dédiée au souvenir de Virgile Barel, député PCF du Front populaire, en 1936. Le lendemain, les candidates et militants se donnaient rendez-vous sur la côte. « C’est plus compliqué à Menton ou à Beausoleil, explique Catherine, on y croise beaucoup de touristes et de gens plus fortunés que dans les vallées. Mais il y a aussi une grande partie de la population qui a besoin que les choses changent. » Le prochain temps fort devrait se dérouler samedi 4 juin avec la programmation, à Breil-sur-Roya, de l’humoriste Guillaume Meurice. À cette occasion, la Nupes organisera un débat sur l’égalité hommes-femmes. Un autre sujet primordial pour ce duo de candidates, ayant la particularité, dans cette circonscription, d’être 100 % féminin et 100 % communiste.
Législatives 2022alpes-maritimesNupes New York Times - World
Canada Plans to Ban Handgun Sales and Possession of Assault Weapons
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“We have a responsibility to act to prevent more tragedies,” Prime Minister Trudeau said as he proposed tightening the country’s already stringent control of firearms.
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By Ian Austen and Vjosa Isai
OTTAWA — Most owners of what Canada calls “military-style assault weapons” would be required to turn over their firearms to a government buyback program under legislation introduced on Monday, which would tighten the country’s already stringent control of firearms.
The Canadian government also announced new regulations that will ban the sale, purchase, importation or transfer of handguns. “We are capping the number of handguns in this country,” Prime Minister Justin Trudeau said on Monday.
The handgun sales ban and the proposed assault weapons law are the latest in a series of steps Mr. Trudeau has taken to restrict firearms since 22 people were killed in rural Nova Scotia by a gunman in 2020, in the deadliest rampage in the country’s history. The legislation, which could apply to tens of thousands of firearms, is expected to pass.
“As a government, as a society, we have a responsibility to act to prevent more tragedies,” Mr. Trudeau told reporters on Monday. He also said: “We need only look south of the border to know that if we do not take action, firmly and rapidly, it gets worse and worse and more difficult to counter.”
The buyback proposal comes as another mass shooting in the United States has reignited an often searing debate on gun violence. Last week a gunman used a military-style rifle to kill 19 children and two teachers in the town of Uvalde, Tex. Only 10 days earlier, a teenage gunman entranced by a white supremacist ideology opened fire at a supermarket in Buffalo, N.Y., killing 10 people and injuring three more, almost all of them Black.
After 20 children and six adults were massacred in 2012 at Sandy Hook Elementary School in Newtown, Conn., there were widespread calls in the United States for stronger controls on powerful firearms, but many Republicans aligned with the gun lobby refused to even allow a vote on any proposed legislation. American lawmakers have failed to restore restrictions on military-style semiautomatic weapons that expired in 2004.
Mr. Trudeau’s program echoes a semiautomatic weapons ban and buyback program launched by New Zealand in 2019, after a lone gunman stormed two mosques, killing 51 people and injuring dozens of others in Christchurch. After a mass shooting in 1996 in which a gunman killed 35 people in the town of Port Arthur, Australia, the government there collected more than 650,000 semiautomatic rifles and many shotguns after they were banned under new legislation.
Marco Mendicino, Canada’s public safety minister, said the buybacks should begin by the end of the year.
The Small Arms Survey, a nonprofit organization based in Switzerland, estimated in 2017 that there were 12.7 million legal and illegal guns in civilian hands in Canada, or 34.7 firearms per 100 people. In the United States, it estimates, there were more than 300 million guns in circulation, or 120.5 firearms per 100 people.
Soon after the deadly 2020 rampage in Nova Scotia, Mr. Trudeau used a cabinet order to announce it would ban more than 1,500 models of rifles, including the AR-15, a popular military-style semiautomatic rifle. But in the end, it allowed owners to keep their rifles, if they had a permit — but could no longer use them, trade them or sell them except, with permission, to buyers outside Canada.
The government followed that up in 2021 with a sweeping package of proposed changes to gun laws. That bill, which expired before making its way through Parliament, disappointed groups calling for tighter gun controls by making participation in the buyback program voluntary.
Automatic weapons have long been banned for civilians in Canada, and magazines for semiautomatic weapons are restricted: no gun may shoot more than five rounds without reloading.
The law introduced on Monday fulfills a pledge made by Mr. Trudeau last year to force owners of military-style rifles to turn them in for destruction. Mr. Trudeau’s proposal will allow some exemptions, but those weapons must be modified by the government to make them permanently inoperable.
There is, though, no legal definition of a “military-style assault weapon.” Mr. Trudeau said the government would seek to come up with one that could not be easily circumvented by gun makers.
Until then, the Royal Canadian Mounted Police will continue to evaluate weapons on a model-by-model basis to see if they belong on the ever expanding banned list introduced by Mr. Trudeau in 2020.
Most rifles and shotguns in Canada, apart from automatic weapons and handguns, have been relatively loosely regulated. The previous Conservative government closed a registry for such weapons that was set up after a man killed 14 young women and injured 13 others in 1989 at the École Polytechnique engineering school in Montreal.
The registry’s database was plagued with technical problems, and it was deeply unpopular in rural areas. Mr. Trudeau has not heeded calls from gun control groups to renew it.
Compared with hunting rifles, there are relatively few legal handguns in Canada and their use has long been heavily restricted. Aside from members of the police, border agencies, the military and some private security guards, handgun users may fire their weapons only at shooting ranges, and the guns must otherwise be stored in locked containers at their homes.
Mr. Trudeau’s earlier legislative attempt would have allowed provinces to ban all handguns within their borders, an idea that swiftly led to concerns from gun control groups about the development of a patchwork system nationally. On Monday he acknowledged those criticisms.
“We decided to take a new route, something that would tackle this issue at a national level,” he said.
While Mr. Trudeau’s Liberal Party does not hold a voting majority in the House of Commons, the left-leaning New Democratic Party has long pushed for tighter gun controls and is expected to support the new measure, allowing it to overcome any potential opposition from the Conservatives.
Handguns account for close to 60 percent of firearms-related crimes in Canada, according to a report released last week by Statistics Canada, the census agency. Rates of death linked to gun violence are far lower in Canada than in the United States.
The agency is pushing for more comprehensive collection of data on guns. While the police have long held that most illegal firearms, particularly handguns, are smuggled in from the United States, not much is known about the origins of guns used in crimes.
The shooter in Nova Scotia used two weapons that are now banned; both were smuggled in from the United States.
Other measures in the sweeping bill, which amends several pieces of legislation, include making it a crime to modify a rifle to increase its capacity; increasing the penalties for gun smuggling; and giving police power to seize guns from people whom a judge has determined to be at risk of hurting themselves or others.
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France24 - Monde
Festival de Cannes 2022 : le meilleur de la 75e édition
Publié le : 30/05/2022 - 15:11
Douze jours de cinéma, 21 films en compétition et une Palme d’or, remise cette année à Ruben Östlund pour son film "Sans Filtre". France 24, qui s'est installée sur la Croisette le temps du Festival, revient sur les temps forts de cette 75e édition.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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Le Conseil de Paris, un champ de mines pour Hidalgo, plus fragilisée que jamais
Anne Hidalgo est plus fragilisée que jamais. Majorité fissurée, cuisant échec à l’élection présidentielle, opposition extrêmement remontée… La maire de la capitale aborde le Conseil de Paris, qui s’ouvre mardi 31 mai pour une durée de quatre jours, en situation de faiblesse, souligne Le Parisien. Il s’agit du premier Conseil pour l’édile depuis sa déroute lors du premier tour de l’élection. Le 10 avril, en effet, Anne Hidalgo avait recueilli 1,75 % des voix dans l’ensemble du pays et 2,18 % des voix dans la capitale. L’événement s’annonce, pour elle, comme un champ de mines.
« Anne Hidalgo a perdu toute légitimité »
« Les dossiers brûlants ont été retirés de l’ordre du jour pour tenter de ménager la paix avant les législatives », concède, dans les colonnes du quotidien régional, une élue de la majorité. Par ailleurs, afin de s’épargner les salves de son opposition, « la maire ne sera pas présente mercredi [1er juin] pour les questions d’actualité », s’agace de son côté Delphine Bürkli, la maire (Horizons) du IXe arrondissement. En effet, elle sera à Madrid aux côtés du président du Comité olympique international, ont fait savoir ses proches à nos confrères.
« Pour Anne, la priorité est de nouveau Paris, assure auprès du Parisien Emmanuel Grégoire, son bras droit à l’Hôtel de Ville. La présidentielle n’impuissante ni n’invalide en rien les orientations qui ont été les siennes en 2020, lors de son élection à la mairie de Paris. » Mais l’élue va devoir faire face aux nombreuses polémiques qui n’ont eu de cesse de se multiplier. « Anne Hidalgo a perdu toute légitimité, ni pour agir ni pour imposer un quelconque projet », résume Rachida Dati dans les colonnes du journal.
Au sein de la majorité, Hidalgo ne fait plus l’unanimité
Un point de vue que la cheffe de file de LR à Paris – et plus largement l’opposition de droite – n’est pas la seule à partager, puisque l’édile est aussi confronté au mécontentement des associations de riverains, remontées contre le réaménagement des abords de la tour Eiffel. Elle doit aussi affronter Didier Lallement, le préfet de police de Paris, sur la question de la rénovation des Champs-Elysées et du projet de transformation du périphérique en « ceinture verte », sans oublier l’ouverture d’une information judiciaire pour des soupçons de favoritisme sur la tour Triangle, projet porté par Hidalgo, comme l’avait révélé Le Parisien.
Le mécontentement est aussi présent au sein de sa majorité, note le site d’informations. En effet, contrairement à elle, écologistes et communistes se sont dit en faveur de la Nupes, l’alliance de la gauche pour les législatives, sous la houlette de La France insoumise. Les communistes, qui réclament plus de « social », disent vouloir s’abstenir sur le stationnement payant pour les deux-roues motorisés. Dans le même temps, les Verts s’érigent contre un abattage des arbres jugé trop agressif. Pour l’heure, toutefois, aucune fronde ne s’annonce entre les deux partenaires, puisque, eux aussi, sont freinés par le faible score enregistré par leurs candidats lors de l’élection présidentielle.
New York Times - World
Agatha Moves Across Southern Mexico as a Tropical Storm
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The storm, which made landfall as Category 2 hurricane, was expected to move inland over the state of Oaxaca on Tuesday before dissipating.
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By Maria Cramer
Agatha, the year’s first named storm in the eastern Pacific region, was moving across southern Mexico early Tuesday as a tropical storm, hours after making landfall as a Category 2 hurricane.
Agatha came ashore on Monday afternoon just west of Puerto Angel, a fishing town in the Mexican state of Oaxaca, with heavy rains and winds of nearly 105 miles per hour — strong enough to uproot trees, cause major power losses and rip roofs off well-built homes.
As of 10 p.m. local time, the storm was moving northeast through Oaxaca at nearly eight miles per hour, the U.S. National Hurricane Center said in an advisory. Parts of the state could receive as much as 16 inches of rain, with isolated amounts of 20 inches, the center said, and a portion of southern Mexico was at risk for mudslides and life-threatening flash floods on Tuesday.
But Agatha’s maximum sustained winds had already decreased to about 70 miles per hour and the storm was expected to dissipate over Mexico by Tuesday afternoon, the Hurricane Center said.
Agatha’s arrival marked the first time that a Category 2 storm had made landfall in the eastern Pacific in the month of May, said Dan Pydynowski, a senior meteorologist at AccuWeather.
Before Agatha, only two Category 1 hurricanes had made landfall in the region: Hurricane Barbara on May 29, 2013, and, coincidentally, Hurricane Agatha on May 24, 1971, Mr. Pydynowski said.
Home to surfing hot spots, the coast of Oaxaca has long attracted tourists from around the world who are drawn to the golden sand beaches and laid back vibes of the Pacific region. The beach town Zipolite, near where Agatha made landfall, has become an increasingly popular tourism destination, particularly for the L.G.B.T.Q. community.
The industry has been an important driver for the state’s economy. In 2019, before the pandemic decimated tourism in the region, more than 200,000 foreign tourists traveled to Oaxaca State, largely visiting the colonial capital city of Oaxaca. But more than 80,000 foreigners also chose the beaches of Huatulco and Puerto Escondido.
The industry generated more than 159,000 jobs that year, according to government figures, and yielded more than $29 million in income across those three destinations, an important economic boost for one of the poorest states in Mexico.
Given the importance of tourism to Oaxaca, the arrival of a potentially devastating storm could be catastrophic for the more than half a million people who call the coastal region home.
Alejandro Murat Hinojosa, governor of Oaxaca, said the country’s national defense, the military, the Mexican National Guard and the Navy had been deployed to respond to the hurricane.
Classes had been canceled along the coast on Monday and Tuesday, he said.
Images shared on social media Monday morning showed residents of the Oaxacan coast preparing for the worst, including boarding up buildings. Videos showed winds beginning to pick up, tossing palm trees back and forth as waves crashed with increasing ferocity.
Before the storm, the head of the Huatulco Hotel and Motel Association, Pia Overholzer, said the city had an occupancy of around 60 percent with some 3,500 tourists.
Julián Herrera Velarde, representative of the Oaxaca tourism ministry in Puerto Escondido, said the town had some 2,700 visitors, of whom only 40 had been transferred to a temporary shelter.
Although not as prone to hurricanes as the Caribbean, the Pacific Coast of Mexico is no stranger to deadly storms. In 1997, Hurricane Pauline slammed into the coasts of Oaxaca and neighboring Guerrero, leaving more than 200 people dead and some 300,000 homeless.
More recently, in 2017, Tropical Storm Beatriz wreaked havoc across the state, provoking widespread flooding and mudslides. At least two people were killed and hundreds of families saw their homes damaged.
Agatha formed off the Mexican coast and was named on Saturday, not long after the official start of the eastern Pacific hurricane season, which runs from May 15 to Nov. 30.
The Atlantic hurricane season — the term used for storms that form in the Gulf of Mexico, the Caribbean Sea and the Atlantic Ocean — runs from June 1 to Nov. 30. Those regions account for the severest hurricanes that have struck the United States, Mr. Feltgen said.
This year is on track to be the first since 2014 that a hurricane has not formed in the Atlantic before the official start of the season. However, the season generally does not peak until mid-August to late October, and forecasters predict above-average Atlantic activity this year, with six to 10 hurricanes and three to six major hurricanes, the National Oceanic and Atmospheric Administration said last week.
If the prediction comes true, this year will be the seventh consecutive above-average hurricane season.
The causes for the predicted intensity of hurricanes cited by NOAA include the climate pattern known as La Niña, which affects the speed and direction of wind, and a particularly intense West African monsoon season, which produces waves that can lead to powerful and long-lasting hurricanes.
Alex Traub, Vimal Patel, Derrick Bryson Taylor, Omar Gasga, Oscar Lopez and Mike Ives contributed reporting.
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L'Humanité
Berlin en passe de densifier son réseau de souffleries de CO2
ActuAllemagne Pour compenser la baisse, voire l’arrêt des livraisons de gaz naturel russe, le ministre vert de l’Économie programme un recours accentué au charbon et au lignite avec le prolongement, jusqu’en 2024, de centrales thermiques pourtant vouées à la fermeture.
Bruno OdentL’Allemagne, qui avait tant misé sur l’utilisation du gaz naturel russe, est conduite à de très rudes révisions en matière d’approvisionnement énergétique. Une véritable réorganisation de ses équipements dévoués à la production d’électricité est ainsi programmée. Ce qui ne manquera pas d’avoir un effet amplificateur sur les émissions de gaz à effet de serre d’un pays qui était déjà l’un des plus gros pollueurs d’Europe.
Robert Habeck, le ministre vert de l’Économie et du Climat, vient d’annoncer qu’il allait prolonger la durée de vie et l’accessibilité au réseau de centrales qui fonctionnent au charbon, au lignite et au pétrole. Au total, quelque dix gigawatts issus de ces différentes sources devraient être rendus disponibles pour alimenter le réseau électrique « d’ici cet automne ».
risque accru de black-out
Berlin est confronté à un énorme dilemme. Un défaut total ou partiel du gaz naturel russe fait grimper, outre les prix du kilowattheure, le risque de coupures, voire de black-out sur le réseau électrique. L’arrivée, à tout moment, du courant dans les foyers et les entreprises n’est garantie qu’à condition de disposer de suffisamment de centrales électriques « pilotables », capables de s’adapter aux fluctuations de la demande.
Lancinant paradoxe : l’équipement du pays, déjà très dense, en éoliennes et en équipements photovoltaïques, n’est d’aucun secours pour assurer une fiabilité de l’approvisionnement électrique en continu. Car ces énergies sont, par définition, aussi intermittentes que le sont le Soleil et le vent.
Le bilan de cette brusque adaptation allemande pourrait être d’autant plus contre-productif en matière d’émissions de gaz à effet de serre que Robert Habeck a tranché contre un éventuel maintien en activité des trois dernières centrales atomiques allemandes, promises à la fermeture d’ici à la fin de cette année 2022. Cette soumission assumée au dogme antinucléaire va faire perdre un peu plus de quatre gigawatts supplémentaires au réseau début 2023, quelle que soit l’évolution des livraisons de gaz naturel russe et alors que l’énergie issue des centrales atomiques n’émet pas de CO2. Ce recours désormais programmé aux énergies fossiles les plus polluantes intervient en toute contradiction avec les engagements du gouvernement qui entendait réduire l’usage du charbon et du lignite pour s’en passer totalement « à l’horizon 2030 ».
La dépendance au charbon a pris une telle dimension que Berlin n’a pas rechigné à négocier des importations de houille avec le gouvernement du très droitier président colombien sortant, Ivan Duque. Le combustible vient d’une gigantesque exploitation à ciel ouvert où les droits des mineurs comme des populations indigènes des alentours sont foulés aux pieds.
Au même moment, Berlin prépare d’arrache-pied l’arrivée du gaz naturel liquéfié en provenance des États-Unis ou du Moyen-Orient. Faute d’infrastructures portuaires à cet effet, la finalisation de terminaux méthaniers offshore géants est en cours. Ce qui devrait contribuer à booster encore davantage la hausse du prix du kilowattheure sur un marché électrique européen libéralisé qui fonctionne selon le… modèle allemand.
AllemagneÉnergieélectricitéGuerre en Ukraine L'Humanité
Quelle audace de pleurnicher !
ChroniqueCharlotte RecoquillonLe défilé des responsables politiques versant des larmes de crocodile après le massacre de dix-neuf enfants et deux enseignants dans une école du Texas, mardi dernier, est insupportable. Que cette émotion soit sincère ou non, elle masque leur responsabilité directe dans la mise en place de politiques publiques qui génèrent ce type d’événement.
Chef des hypocrites, le gouverneur du Texas, Greg Abbott, a déclaré que le problème était la santé mentale du meurtrier, alors qu’il a diminué de 211 millions de dollars le budget alloué à ce service. Cela s’ajoute à la dégradation de l’encadrement des élèves dans tout le pays. Selon un rapport de l’Association américaine des droits civils (Aclu), six millions d’élèves vont dans des écoles publiques où il n’y a pas de psychologue mais des policiers. Or, un rapport de 2018 montre que les subventions fédérales ayant servi à financer la police dans les écoles du Texas ont débouché sur une augmentation des punitions, une baisse de la réussite scolaire et des inscriptions à l’université. Surprise ! La police n’est pas un facteur de réussite scolaire ! Autre politique publique pas particulièrement propice à la prévention en matière de violence par armes à feu et de santé mentale, l’accès aux armes à feu est de plus en plus facile. Greg Abbott, d’après qui on n’aurait vraiment pas pu deviner que ce jeune déséquilibré allait commettre une telle horreur, a promulgué en 2021 une loi levant la nécessité de permis pour porter une arme. Cette mesure a été adoptée peu de temps après une autre tuerie au cours de laquelle un jeune de 17 ans a tué dix élèves de son lycée à Santa Fe, en 2018. Aujourd’hui, comme à chaque fois, les Républicains (et d’autres) mettent en avant la responsabilité des détenteurs d’armes et non pas des armes elles-mêmes. Ce n’est pas complètement faux – les armes ne tirent pas seules –, mais les chiffres montrent que, plus il y a d’armes, plus il y a de morts. Réguler plus strictement l’accès aux armes est aussi un enjeu de santé publique quand on sait que deux tiers des morts par arme à feu sont dues à des suicides. Les enquêtes sur les violences domestiques montrent également que le nombre de femmes tuées par leur conjoint ou ex-conjoint a augmenté. L’association Everytown for Gun Safety avance un chiffre spectaculaire : 1 million de survivantes ont déclaré avoir été blessées par balle ou visées par leur partenaire !
Mais comment savoir quel rôle jouent les armes dans ces phénomènes sociaux ? Ce serait utile de se tourner vers des recherches publiques, par exemple. Malheureusement, depuis 1996, une loi interdit au ministère de la Santé de financer des recherches qui pourraient être utilisées pour promouvoir ou justifier le contrôle des armes à feu. Utilisation astucieuse de l’influence des lobbies sur les élus, n’est-ce pas ? En tout cas, quelles que soient les responsabilités, la catastrophe d’Uvalde confirme que la police n’est pas la réponse à la violence, aux problèmes sociaux, pas même aux appels désespérés d’écoliers.
États-Unisarmes à feuvente d'armesfusillade Le Figaro
Restauration: les nouvelles ambitions de l’application TheFork
Mathilde VisseyriasVictime du Covid, la filiale de l’américain Tripadvisor multiplie les services pour se relancer.
En quinze ans, TheFork (ex-La Fourchette) s’est imposée comme le leader en Europe et en Australie de la réservation de restaurants en ligne. Téléchargée 30 millions de fois, l’appli permet de connecter près de 60.000 restaurants dans treize pays, à leurs convives. Du bistrot de quartier au restaurant étoilé, elle revendique 20 millions de visites mensuelles, et plus de 20 millions d’avis disponibles. «En quinze ans, nous avons généré 10 milliards d’euros de dépenses au restaurant, se félicite son PDG Almir Ambeskovic. Notre objectif est de faire dix fois plus dans les quinze prochaines années. Notre communauté d’utilisateurs en Europe sort deux fois plus au restaurant que la moyenne et dépense 14% de plus.»
Lancée en 2007 sur le modèle de l’américain OpenTable (une filiale de Booking Holdings), La Fourchette s’est internationalisée sous la houlette de Tripadvisor, son propriétaire depuis 2014. Elle a changé de nom pour TheFork en 2020, avant d’être la victime collatérale de la fermeture des restaurants pendant le Covid. «Nous avons la chance d’appartenir à un grand groupe, déclare Almir Ambeskovic. Cela nous a permis de continuer à investir, en particulier dans la technologie. Nous cherchons à embaucher 400 personnes cette année, dont 200 ingénieurs et développpeurs.»
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TheFork se relance ainsi avec des ambitions nouvelles, pour les restaurateurs comme les utilisateurs de la plateforme. L’objectif est de dépasser les 100.000 restaurateurs partenaires d’ici 2025. «Nous allons lancer de nouveaux services, tout en gardant nos deux sources de revenus: des commissions sur l’addition et les versements effectués par les restaurateurs pour bénéficier de notre logiciel et nos services (données clients, plan de salle…)», prévient le dirigeant. Depuis début 2021, TheFork propose aux clients ayant réservé une table sur l’appli de payer l’addition directement sur la plateforme. Baptisée TheFork PAY, la fonctionnalité est pour l’instant disponible dans 25.000 restaurants, dont 7000 en France.
Paiement par QR Code
La société souhaite par ailleurs déployer «massivement» le paiement à table par QR Code. Cette technologie sera accessible à tous les clients, qu’ils aient réservé ou non leur table sur TheFork. L’objectif est de la proposer dans 200 restaurants d’ici fin juin et plus d’un millier d’ici la fin de l’année. Ce service de e-paiement permettant à l’appli de gagner de l’argent sur chaque transaction. Mais il est déjà bataillé. Lancée début 2021 par les cofondateurs de la chaîne de restaurants Big Mamma, la start-up Sunday a levé 124 millions de dollars, pour être implantée dans 15.000 restaurants d’ici fin de l’année. Enfin, pour doper les dépenses à table, TheFork innove avec une carte-cadeau à dépenser uniquement au restaurant. Lancée en même temps que TheFork PAY sur internet, elle sera bientôt commercialisée dans des magasins.
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L’entreprise refuse de donner des chiffres de ventes et de résultats. Le Covid l’a obligée à renoncer à l’Amérique latine et fait disparaître 20.000 restaurants de la plateforme. TheFork pourrait concrétiser ses nouvelles ambitions avec d’autres actionnaires. Sans donner d’horizon, Tripadvisor envisage en effet un spin-off de sa filiale.
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Valeurs Actuelles
[Tribune] Éric Zemmour : les deux matchs du Stade de France
Samedi, pendant que le match Real-Liverpool se déroulait sur la pelouse du Stade de France, un autre match faisait rage à l’extérieur de l’enceinte. Ce deuxième match voyait s’affronter les forces de l’ordre et les ennemis de la France. Ce deuxième match, la France l’a perdu sous les yeux du monde entier.
Que s’est-il passé ? La France organisait l’événement sportif le plus regardé de l’année, dans le monde entier. En termes de popularité, la finale de la Ligue des Champions n’est dominée que par une finale de Coupe du monde. Sur les cinq continents, elle est attendue avec passion. Le nombre de téléspectateurs dépasse le milliard et le pays organisateur sait qu’il doit déployer des trésors de professionnalisme pour que l’événement soit un grand moment de communion sportive et festive. A fortiori quand l’affiche oppose deux clubs absolument mythiques, le splendide Real Madrid et le légendaire Liverpool Football Club.
Mais la fête internationale a tourné à la guerre civile locale. Que s’est-il passé ? Retardés par les grèves des transports en commun, sciemment organisées ce jour-là par des syndicats de gauche toujours prompts à semer le désordre, nombre de supporters de Liverpool sont arrivés en retard au stade. On conçoit aisément leur déception : ce soir était un des plus importants de leurs vies, et voilà que le syndicalisme français leur fait rater le coup d’envoi. Bousculades, colère, les ennuis commencent. Mais si les événements s’en étaient tenus là, le match aurait simplement été un petit peu retardé – rien de bien grave.
Surgit alors une foule de racailles de Saint-Denis. Les médias les appellent “les jeunes”. Une foule ? Une horde. Ou plus exactement : une armée. Car, s’ils ont peut-être une vague envie d’assister au match sans payer, leur motivation première, profonde, est de semer le chaos, de piller et d’affronter les forces de l’ordre en rangs serrés.
Très rapidement, cette armée déborde les forces de l’ordre, et la folie s’installe autour du Stade de France, qui n’a plus de français que le nom. Héroïques, nos policiers parviennent à endiguer le tsunami de barbares, mais les images sont effroyables. C’est une razzia avec pillage et violence. Des supporters sont tabassés, violentés et dépouillés. La violence est totale. Le lendemain, les experts disent que nous avons frôlé une catastrophe bien pire encore, qui aurait pu déboucher sur de nombreux morts. Cette bataille n’a heureusement pas fait de morts, mais elle a bel et bien eu lieu et elle a un retentissement planétaire. Dans tous les pays, les médias sont formels et unanimes : jamais ils n’ont vu de telles scènes autour d’un match, de nombreux fans anglais ou espagnols disent qu’ils ne reviendront plus jamais chez nous, la France est décrite comme un pays du tiers-monde, gangréné et bien incapable d’organiser une finale de Ligue des Champions. La honte s’abat sur notre réputation.
Et il y a pire encore. Car l’État, Gérald Darmanin en tête, désigne les supporters de Liverpool comme les grands coupables de cette Bérézina sécuritaire. Gérald Darmanin trouve sans doute moins dangereux de risquer l’incident diplomatique avec les Anglais qu’avec la Seine-Saint-Denis. Cette fois, le déshonneur s’ajoute à la honte. Car, en refusant de montrer du doigt les vrais coupables – les racailles ouvertement anti-françaises –, la Macronie ne se contente pas d’insulter le peuple anglais tout entier et, à travers lui, les fans de football dans leur globalité : elle fait preuve d’une innommable lâcheté, et d’un déni de réalité qui confine à l’aveuglement volontaire.
Car, nous le savons parfaitement, l’armée de voyous qui a pris d’assaut le Stade de France est directement issue de l’immigration : les premières gardes à vue à Saint-Denis samedi ne comptent pas un Anglais et pas un Espagnol, mais une majorité d’Algériens (18), Tunisiens (2), et Marocains (2), ainsi que « 9 Français dont 7 dont le nom est maghrébin ou africain », comme le confie une source policière à Valeurs actuelles. Et leur haine de notre pays est soigneusement attisée par l’extrême gauche (61,13 % pour Mélenchon au premier tour à Saint-Denis). Ils veulent soumettre la France à leurs délires, ils le disent, ils le chantent, ils le hurlent, et seuls les sourds refusent de les entendre. La bataille du Stade de France est pour eux une heure de gloire universellement médiatisée, une victoire éclatante sur la civilisation française. En évitant de dénoncer leur dangerosité, en les faisant passer pour des innocents et en culpabilisant les fans de Liverpool, le pouvoir vient de les encourager à aller plus loin encore. Ils le feront, soyons-en certains. Le Real Madrid a battu Liverpool de justesse, mais c’est la délinquance généralisée qui a gagné contre la France ce soir-là.
La guerre civile qui est menée contre notre peuple par les barbares bat son plein. Elle n’a plus rien de larvé, ni de souterrain. Cette guerre, je veux rappeler que nous ne l’avons jamais voulue : nous avons tout fait pour l’éviter, mais on nous l’a imposée. Les racailles nous l’ont imposée avec l’aide des idéologues islamo-gauchistes, qui sont leurs premiers supporters. Désormais, c’est un fait : elle est là, et il faut l’arrêter. Sans quoi la France sera éliminée, non seulement de la scène internationale, mais également de sa propre Histoire.
Alors, refusons d’écouter plus longtemps ceux qui mentent effrontément sur notre situation et sur notre destin. Nous ne les laisserons accepter la défaite. L’élection législative est l’occasion de montrer que le peuple français est encore une grande nation, et qu’elle est capable de se défendre. À nous d’être les meilleurs gardiens de notre pays.
Le Figaro
Promising Young Woman avec Carey Mulligan: la revanche sanglante d’une blonde sur Canal +
Constance JametCRITIQUE - Dans cette acide comédie noire oscarisée post-MeToo,la comédienne britannique campe une trentenaire piégeant les prédateurs sexuels. Dérangeant.
Qu’est-il arrivé à Cassie? Jadis étudiante en médecine prometteuse, la trentenaire à la blondeur de lolita, qui arbore le visage enfantin de l’actrice britannique Carey Mulligan, est retournée vivre chez ses parents. Elle vivote derrière le comptoir d’un café bobo californien et écume, le soir, bars et boîtes. Minijupe et état d’ébriété de rigueur. Un tel uniforme ne manque jamais d’attirer les hommes entreprenants, galvanisés à l’idée d’une séduction facile. Mais gare à eux! Cassie ne fait que feindre l’ivresse… Ainsi lance-t-elle à un agresseur: «Tu m’as réveillée (…) c’est mignon. D’autres me violent quand je suis endormie.» Dès sa scène d’ouverture, Promising Young Woman revendique son esthétique choc. Cette quête destructrice, à redécouvrir sur Canal+, ne tardera pas à s’éclairer à la faveur des retrouvailles de Cassie avec ses anciens condisciples.
Sortie dans l’embouteillage de films dans les salles à leur réouverture post-confinement au printemps 2021, cette jubilante et acide comédie noire de vengeance post-MeToo sait faire monter la tension, étrille notre imaginaire érotique et romantique véhiculé par la fiction. Un univers pop et acidulé apparaît, basculant parfois dans la saturation des couleurs. Telle son héroïne, aussi à l’aise en tailleur qu’en robe de cuir moulant ou en tee-shirt licorne.
"Promising Young Woman", la bande-annonce - Regarder sur Figaro Live
Une fin cynique
Ce décalage, que sublime Carey Mulligan dans un mélange de détermination, de rage et de remords inégalé depuis Shame et Drive, est la marque de fabrique d’Emerald Fennell. Elle lui a valu l’an passé l’Oscar du meilleur scénario tandis que son actrice récoltait une nomination plus que méritée.
À 36 ans, la réalisatrice et auteur de Promising Young Woman a la plume aussi bien pendue, délétère et dérangeante que sa meilleure amie Phoebe Waller-Bridge (la créatrice de Fleabag et Killing Eve). Elle s’est imposée comme le couteau suisse du petit et grand écran outre-Manche. Romancière de livres fantastiques pour enfants, comédienne dans Call The Midwife et The Crown où elle campait Camilla Parker-Bowles, superviseuse de la seconde saison de Killing Eve, Emerald Fennell a puisé son conte cruel «au gré de discussions avec ses amies». «Nous parlions de ces hommes opportunistes et ordinaires qui servent un peu plus à boire aux femmes qu’à eux-mêmes puis les ramènent ivres chez eux. De cette culture virile de la perte de virginité dont Hollywood fait des comédies. Avec Promising Young Woman, j’ai voulu trouver les limites de cette impunité sociale», se rappelle Fennell, pour qui «#MeToo a rendu publique ces conversations qui restaient dans la sphère privée». Pour autant, l’intéressée est réticente à qualifier son long-métrage de féministe et ose une fin cynique «dans les confins du réalisme». Et de souligner: «Dans le parcours de Cassie, il y a de la comédie, du thriller, de l’horreur. Son histoire est un récit de chagrin, d’effroi, d’addiction, mais aussi de rédemption. D’une fille qui essaie de se pardonner de ne pas avoi donné un coup de pied dans la fourmilière plus tôt.» Un cocktail défoulant difficile à oublier.
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New York Times - World
Russia-Ukraine War
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A Russian Plane Crashed Into a House. Death Was Parceled Out Randomly.
Valerie Hopkins and Maria Varenikova
CHERNIHIV, Ukraine — It was Yulia Hrebnyeva’s fastidiousness that saved the lives of her family.
First, she sent her husband outside to fix the lock on the door of their house. Then she brought her children down to the basement, insisting that they help her tidy the space where they had been sleeping every night to avoid the Russian missile attacks.
And that’s when a Russian Su-34 warplane crashed through the roof of their two-story home.
A few blocks away, Vitaliy Serhienko was not so fortunate. The pilot of the downed Russian plane had ejected. Mr. Serhienko and his brother-in-law, Serhiy Tkachenko, heard footsteps on their roof, and went out to investigate. “We wanted to catch him,” Mr. Tkachenko said.
The two men were approaching the source of the noise from opposite directions when Mr. Tkachenko heard gunfire. The pilot had shot Mr. Serhienko in the chest; he died in his own chicken coop.
Tragedy and serendipity are dispensed randomly in war, and on March 5, when a Russian plane fell from the sky, they produced two very different results in Chernihiv, a city in Ukraine’s north. One family lived, almost miraculously, while Mr. Serhienko, in the wrong place at the wrong time, ended up dead.
There was an added element in the equation: The Russian pilot did not have the chance to drop his bombs.
“If these bombs had fallen on Chernihiv, there would be so many more victims,” Ms. Hrebnyeva said as she surveyed the wreckage still in her yard more than two months after the crash. “Our house stopped it.”
Mr. Serhienko’s sister, Svitlana Voyteshenko, buried him the next day. “He was such a good man, he worked hard,” she said. “Everyone liked him.’’
The crash claimed yet another life when the flames spread to a house across the yard from Ms. Hrebnyeva and an elderly, bedridden man was burned to death.
Chernihiv, located just 40 miles from Belarus and 55 miles from Russia, was quickly surrounded at the start of the war, besieged by Russian troops invading from both sides. The attacks were fierce. Russian forces intentionally bombed critical infrastructure like water and electricity stations, as well as food storage, Oleksandr A. Lomako, head of the Cherhiniv City Council, said in an interview, but never gained full control of the city center.
Mr. Lomako said that prosecutors had recorded 350 people killed as a result of missile strikes, and he estimated that another 700 had died of causes related to the siege: lack of electricity, water and food.
The outrage at the devastation and death that Russia had inflicted was simmering among residents when the pilot catapulted out of the plane. Members of Chernihiv’s Territorial Defense, a volunteer army unit, heard the explosion, said one soldier, Ivan Lut. He raced to where he thought the pilot might land, saw the orange and white parachute hanging over the house and began his own chase, he said.
The pursuit ended next door to Mr. Tkachenko’s home when the Russian pilot, named in an intelligence investigation as Maj. Aleksandr V. Krasnoyartsev, was apprehended.
His face and chest were covered in blood. Flat on his back on the ground, he raised his arms, begging, “Don’t shoot, I surrender!” according to video footage shot on a Ukrainian soldier’s mobile phone.
Soon, a crowd gathered, some looking for revenge. “We had to fight with our own guys to save his life,” Mr. Lut said, noting that soldiers had been given orders that the pilot be captured alive. The co-pilot was already dead when the soldiers found him.
The remnants of the plane, a supersonic midrange bomber aircraft, are scattered across Ms. Hrebnyeva’s yard. She pointed out the remains of a sauna and a small swimming pool nearby. Tulips peeked out from the metal wreckage of the plane.
Ms. Hrebnyeva was walking over to the burned stub of a tree when she saw something amid the rubble: a tiny pair of jeans belonging to her 6-year-old son, still folded tidily, even though the drawer that once contained them was unrecognizable. There was more: a pair of red shorts with the waistband intact but the back burned out; a tiny swimsuit; the sportswear of her 10-year-old, Denys.
“I almost want to take it home and wash and iron it,” she said. She had come home that Saturday morning from a shift organizing supplies for the soldiers defending the city. She bought a lock at the hardware store across the street. Her husband, Rostyslav, was in the kitchen boiling dumplings for their three children and another child who had been separated from her parents after Chernihiv was attacked on the first day of the war.
Ms. Hrebnyeva’s husband cursed playfully when she sent him outside to install the new lock, she said. She took the children down to the basement to clean.
And then they heard crumbling. “The bricks were just pouring down,” she said. “Everything started to shake.” She thought that she had heard shooting, she added, but it was the roof shingles coming undone.
Her husband, a retired military pilot, sustained burns on his hands and face, but was able to get help to pull her and the four children out of the basement.
“If my husband had not opened the door, we would have been burned alive,” Ms. Hrebnyeva said.
From a military standpoint, the destruction of the plane was a sign of Ukraine’s success in keeping Russia from gaining air superiority. Before the full-scale invasion began, it was widely believed that Russia could subdue the Ukrainian Air Force in a matter of days and establish control over the skies. But Ukraine has been able to shoot down at least 25 Russian warplanes, according to the military analysis site Oryx. More than a third of those were destroyed over several days in early March, many by shoulder-fired portable surface-to-air missiles.
Russia’s pilots were flying low to avoid Ukraine’s missile systems, said Justin Bronk of the Royal United Services Institute, a military research organization in London.
The aircraft that crashed on March 5 was among about eight or nine others shot down in a period of several days. That loss rate convinced Russian commanders that flying low during the daytime would be unsustainable, forcing pilots to fly at night, when darkness makes it much harder for Ukraine to use surface-to-air missiles effectively, Mr. Bronk said.
On this flight, Ukraine’s military was able to shoot down the warplane before it dropped all its weapons: Images of the same type of aircraft taking off the next day, published by the Russian Ministry of Defense, showed that it had been carrying at least eight unguided 500 kilogram bombs.
Mr. Lut said that the pilot told them that he had only received the targets for the missile strikes while he was in the air, and that he was unaware they were hitting civilian objectives.
Ms. Voyteshenko, whose brother was killed in the chicken coop, said that the pilot looked her in the eyes and told her that he had not realized civilians were living there.
Did she believe him? “Of course not,” she said.
As she stood next to the site where her brother was killed, Ms. Voyteshenko looked at an apple tree planted by her parents. She and her brother had picked its fruit together since they were children.
Her brother had started installing insulation and redoing the facade of their house last fall.
“Now I don’t know if we will be able to complete it,” she said.
Ms. Hrebnyeva marveled at the turn of events in her family’s lives. “On March 5, I was handing out clothes and food to people,” she added. “On March 6, we had nothing. People started bringing it to us.”
She said she was determined to rebuild her home. Her husband is currently with the children in Norway.
“I want to stay. I really want to stay here, and rebuild my house in this very spot, just to spite the Ruscists,” she said, using a neologism for ‘Russian fascists’ that has become widespread in Ukraine since the invasion.
“I want to show everybody that war is war, but life goes on,” she added. “We Ukrainians are strong and unbreakable — unbeatable.”
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New York Times - World
As Ukraine Fights, Does the E.U. Owe It Membership?
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Steven Erlanger
BRUSSELS — With Ukraine defending European values and security against a blatant Russian invasion, what obligation does the European Union and NATO have toward Ukraine?
The moral answer may be obvious, as European and American governments vow support for Kyiv and are pouring money and arms into Ukraine. But the practical answers are complicated, and are dividing Europe.
Defying expectations, the European Union has provided significant military aid to Ukraine and inflicted enormous sanctions on Russia, acting with speed and authority. But now it is confronting a more difficult question — how to bind vulnerable countries like Ukraine, Moldova and Georgia to Europe in a way that helps them and does not create a further security risk down the road.
It is a question that will hang over a summit meeting of E.U. leaders starting on Monday, and one made more urgent by Ukraine’s demand for fast-track accession talks to join the bloc, which may not be decided before another meeting in late June.
Despite pressure to fast-track Ukraine, full membership for it or the other countries on Europe’s periphery in either NATO or the European Union is unlikely for many years. But European leaders have already begun discussing ways to slowly integrate them and protect them.
President Emmanuel Macron of France and Prime Minister Mario Draghi of Italy have in recent weeks both talked of a new confederation with the European Union, as opposed to the old notion of a core group and a periphery, or a “two-speed Europe,” which newer members reject as creating a second-class status.
In his speech on “Europe Day,” May 9, to the European Parliament, Mr. Macron floated a more formed, if still vague, proposal for a new kind of arrangement.
“The war in Ukraine and the legitimate aspiration of its people, just like that of Moldova and Georgia, to join the European Union encourages us to rethink our geography and the organization of our continent,” he said.
Mr. Macron offered a sweeping vision of a new European Political Community — an outer circle of European states, including Ukraine, Georgia, Moldova and Britain — that would be linked to the European Union but not part of it.
Emmanuel Macron’s Second Term as President of France
With the reelection of Emmanuel Macron, French voters favored his promise of stability over the temptation of an extremist lurch.
Such a wider circle of European states would allow Brussels to bring vulnerable countries along Russia’s border into the European fold more rapidly than full E.U. membership, which “would in reality take several years, and most likely several decades,” Mr. Macron said.
Such a “political community” would, he said, “allow democratic European countries that believe in our core values a new space for political cooperation on security, energy, transport, infrastructure investment and free movement of people, especially our young people.”
The idea of concentric rings or “tiers” of European states, of a “multispeed Europe,” has been suggested several times before, including by a former French president, François Mitterrand, in 1989. Then, though, the idea included Russia; it went nowhere. Mr. Macron has himself brought it up before. But now, with Russia on the march, it is the time to make it real, he said.
In February, four days after the Russian invasion, Ukraine formally applied to join the bloc, and in March, E.U. leaders “acknowledged the European aspirations and the European choice of Ukraine.”
On April 8, in Kyiv, Ukraine’s capital, Ursula von der Leyen, the president of the European Commission, told President Volodymyr Zelensky of Ukraine, “Dear Volodymyr, my message today is clear: Ukraine belongs in the European family.” She said, “This is where your path toward the European Union begins.”
But even if European leaders decide to open negotiations with Ukraine, the process will be long, despite support for immediate membership from countries like Poland and the Baltic states.
On May 22, Clément Beaune, France’s Europe minister, told French radio: “I don’t want to offer Ukrainians any illusions or lies.” He added: “We have to be honest. If you say Ukraine is going to join the E.U. in six months, or a year or two, you’re lying. It’s probably in 15 or 20 years — it takes a long time.”
The Austrian foreign minister, Alexander Schallenberg, said that given the difficulties, Ukraine should be offered “another path” in its relationship with Brussels.
Mr. Zelensky has sharply rejected any other path than accelerated full membership for Ukraine in the European Union. But his demand is unlikely to be met.
Even opening accession talks with Ukraine is controversial because Georgia and Moldova also applied after the invasion, and other countries are long stuck in the process. Turkey applied in 1987, North Macedonia in 2004, Montenegro in 2008, and Albania and Serbia in 2009. All have started accession negotiations.
Even Bosnia-Herzegovina has applied, and Kosovo wants to.
And yet there has been no E.U. enlargement since 2013, in part because of the trouble already integrating poorer members like Romania and Bulgaria, and because the criteria for joining are so onerous.
The current 27 member states are having enough economic trouble themselves, let alone trying to keep Hungary and Poland in line with European values and the rule of law.
“Countries like Ukraine, Georgia and Moldova are fragile and won’t get E.U. or NATO membership soon,” said Claudia Major, a defense analyst with the German Institute for International and Security Affairs. “If we are honest, we have no security guarantees for them.”
There can be closer relations with Brussels in sectoral fields like education, power grids, trade and economics, in some sort of partnership below membership, she said. “But I’m not sure it would deter Russia,” she continued. “After all, why do Finland and Sweden want NATO? Because there they have the United States.”
The lesson, she said, is that “nuclear deterrence and U.S. capabilities keep us safe in Europe.”
“We can offer these countries all kinds of support, but not enough to save them,” Ms. Major said. “We can’t offer them the life insurance they want.”
A fast-track for Ukraine would likely further alienate the states in the Western Balkans, where the slow and cumbersome enlargement process “has disillusioned many while Russia and China have expanded their influence in the region as a result,” said Julia De Clerck-Sachsse of the German Marshall Fund in Brussels.
Proposals like Mr. Macron’s “can help kick-start a wider discussion” among European leaders about how to better help and protect those who are not yet members, she said.
“At the same time, they need to be careful that such ideas are not interpreted as a sort of ‘enlargement light’ that will undermine aspirations to full membership and further alienate” countries already disappointed by the process.
A harsher view is that Mr. Macron is trying to park new aspirants in some permanent holding pen to preserve French influence in Brussels.
“To this end, he floated the idea of a Brussels Limbo in which the candidate countries could stew until Judgment Day,” wrote Eric Gujer, editor of the Neue Zürcher Zeitung. “He calls this a ‘European political community’ as a complement to the European Union. That sounds sympathetic and sufficiently vague, but the ultimate goal is obvious.”
“The debate is only beginning,” said Rosa Balfour, the director of Carnegie Europe. “Don’t expect a plan.” There are discussions, she said, to “integrate these countries more gradually, or sector by sector,” including entrance into the single market.
But there is also concern that some “membership light” will undermine the powerful force for internal reform of candidate countries to meet the E.U.’s strict membership criteria, damaging the bloc’s soft power.
Pierre Vimont, a former French ambassador to Washington and a fellow with Carnegie Europe, thinks it would be best to simply open the European Union to all aspirants. But the “real issue,” he said, “is that an E.U. of 35 members can’t go on in the same way,” requiring serious institutional reform and treaty change to function.
For now, he said, “no one has the answer.” But he cautioned that “we cannot neglect Russia or forget it — we’ve done that for years, and it has not turned out very well.”
“We need to face that question openly,” he said, “and come up with new ideas.”
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L'Humanité
En Colombie, le souffle de la gauche
ActuPRÉSIDENTIELLE Gustavo Petro qualifie son camp pour le second tour. L’ancien guérillero affrontera le millionnaire Rodolfo Hernandez, qui surfe sur le « dégagisme ». Un duel moins aisé qu’il n’y paraît.
Lina SankariScène surréaliste, un jour de présidentielle. Ce dimanche 29 mai, dans le département de Sucre, en Colombie, les policiers chargés de la sécurité des bureaux de vote ont de l’eau jusqu’aux genoux. Surélevés sur des tables d’écoliers, trônent les assesseurs et l’urne. Dans ce département qui subit les affres du réchauffement climatique et l’abandon de l’État, le candidat de la coalition de gauche, Gustavo Petro, obtient 14,2 points de plus qu’au niveau national. Comme le laissaient augurer l’élan populaire et les sondages, le Pacte historique, soutenu par le Parti communiste colombien et le Parti des communs (ex-Forces armées révolutionnaires de Colombie, Farc), est arrivé largement en tête du premier tour, avec 40,32 % des voix à l’échelle du pays. Une première historique qui permet de mesurer la volonté de changement : la population aura surmonté la peur et la terreur exercées par les groupes illégaux, alors que l’ancien guérillero et sa colistière, Francia Marquez, sont visés par des menaces de mort des narcotrafiquants.
« changer la colombie et la conduire vers la paix, la prospérité et la démocratie ! »
La surprise de ce premier tour s’appelle également Rodolfo Hernandez, un millionnaire, candidat « indépendant » qui penche vers l’extrême droite (28,20 %), et empêche la droite traditionnelle, représentée par Federico Gutiérrez (23,87 %), de se qualifier. Ce dernier, qui avait basé sa campagne sur la sécurité, pâtit du bilan catastrophique du président sortant, Ivan Duque, de l’aggravation de la violence des groupes armés, de la récession et de l’accroissement de la pauvreté dans le deuxième pays le plus inégalitaire d’Amérique latine. « Il n’y a que deux options : laisser les choses telles qu’elles sont (…) ce qui signifie plus de corruption, de violence, de faim. Ou changer la Colombie et la conduire vers la paix, la prospérité et la démocratie ! » assène Gustavo Petro, économiste et ancien maire de Bogota. Son rival du second tour, Rodolfo Hernandez, joue également du « dégagisme ». Ingénieur et entrepreneur de 77 ans, il n’était pourtant crédité que de 5 % des intentions de vote en début de campagne. Sa plateforme politique, la Ligue des gouvernants anticorruption, explique que les difficultés populaires sont liées à une classe politique pervertie. Peu importe que le parquet ait lancé une enquête contre lui pour corruption. « Aujourd’hui, le pays a gagné parce qu’il ne veut pas continuer un jour de plus avec les mêmes personnes qui nous ont amenées à la situation douloureuse que nous connaissons », disait-il au soir du premier tour. L’ex-maire de la ville de Bucaramanga (Nord), autrement surnommé le « Trump colombien », ne propose pas de changer fondamentalement les structures économiques et sociales, mais profite de la dépolitisation et de la défiance envers les élites. Durant sa campagne, il a multiplié les invectives contre l’ensemble des responsables, les sorties fantasques et outrancières sur le réseau social TikTok, très apprécié des jeunes. Comme si de rien n’était, il indiquait en 2016 être admirateur « d’un grand penseur allemand comme Hitler », avant de faire machine arrière cette année et d’évoquer un « lapsus ».
Ce rival pose plus de problèmes à Gustavo Petro que la droite traditionnelle. D’une part, parce qu’il pourrait rallier à lui les indécis et l’électorat conservateur farouchement anti-Petro. Si le second tour s’annonce serré, l’enjeu réside dans la mobilisation des abstentionnistes alors que la participation ne s’est élevée qu’à 54,8 %. Candidat pour la troisième reprise, Gustavo Petro n’est pas un novice. Porté par le mouvement social de 2021, réprimé dans le sang, il a pour lui la construction d’une dynamique sociale et l’agrégation d’un pan de la jeunesse qui, pour l’heure, tournait le dos aux urnes. L’Afro-Colombienne féministe Francia Marquez, qui occuperait le poste de vice-présidente en cas d’élection, n’y est pas étrangère. Opposé à Rodolfo Hernandez, Gustavo Petro a tenté de rassurer : « Je m’adresse à ce monde des affaires craintif, avec qui j’ai parlé de nombreuses fois comme avec pratiquement tous ses syndicats, avec des gens pauvres et pas tant que ça, avec des petits et des moyens, à qui il a raconté une série de bêtises pour ne pas voter pour nous. » Lors de la campagne de premier tour, Federico Gutiérrez, désormais défait, a largement mis l’accent sur la peur du rouge pour mobiliser en dernier espoir. Selon son rival du Pacte historique, l’heure est venue de choisir pour le monde des affaires : « Je propose la justice sociale et la stabilité économique. Et la stabilité économique signifie la justice sociale. Une entreprise ne peut pas grandir si la société s’appauvrit. Les bénéfices ne peuvent pas réellement croître de manière durable si la majorité de la population voit la faim augmenter. »
Colombiegustavo petro Le Figaro
Le projet de loi sur le pouvoir d'achat présenté au Conseil des ministres le 29 juin
La nouvelle porte-parole du gouvernement Olivia Grégoire annonce que cette question «fera l'objet d'une communication en Conseil des ministres avant les législatives pour présenter les grandes mesures.»
Le projet de loi sur le pouvoir d'achat sera présenté en Conseil des ministre «le 29 juin» puis soumis au parlement «dans la foulée», a affirmé la porte-parole du gouvernement Olivia Grégoire dans une interview au Parisien diffusée lundi. Le pouvoir d'achat «fera l'objet d'une communication en Conseil des ministres avant les législatives (des 12 et 19 juin, NDLR) pour présenter les grandes mesures», a-t-elle affirmé. «Puis un projet de loi et un projet de loi de finances rectificative seront détaillés en Conseil des ministres le 29 juin pour une présentation à l'Assemblée dans la foulée», a-t-elle ajouté.
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Olivia Grégoire, au nom du gouvernement, avait avancé l'idée, le 25 mai, d'un «premier projet de loi (...) adopté en Conseil des ministres avant les élections législatives». Le gouvernement avait ensuite rétropédalé, une source gouvernementale expliquant que les deux textes seraient présentés «après les législatives». Et que, période de réserve oblige, il n'y aurait «pas de montant précis» dévoilé.
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Vendredi, Élisabeth Borne a expliqué que les premiers textes que les députés auront à examiner seraient destinés à «continuer à contenir cette flambée des prix de l'énergie» avec notamment la prolongation du «bouclier tarifaire» sur les prix du gaz et de l'électricité. Olivia Grégoire a par ailleurs vivement critiqué la Nupes, y voyant «un accord de circonscription, pas un accord de conviction».
«Jean-Luc Mélenchon ne souhaite pas une majorité pour faire avancer le pays, mais une minorité pour le bloquer», a-t-elle ajouté, expliquant que le leader de la France insoumise «accumule les mandats depuis désormais 35 ans». «Au final, qu'y a-t-il dans son bilan ? Rien. Il cherche à exister, pas à gouverner», a-t-elle affirmé. Enfin sur les retraites, Olivia Grégoire a assuré que «la cadence de la réforme est en train d'être discutée» et que cette cadence «n'est ni un totem ni un tabou».
Élisabeth Borne, première ministre : la consécration d'une «techno» de gauche
PORTRAIT - Travailleuse mais discrète, de gauche mais capable de faire adopter des réformes chères à la droite, cette polytechnicienne de 61 ans sans ancrage politique est nommée à Matignon.
Incidents au Stade de France : «Des jeunes des quartiers alentour ont tenté de s'engouffrer», affirme Amélie Oudéa-Castéra
La ministre des Sports affirme que 30 à 40.000 personnes étaient sans billets ou munies de billets falsifiés.
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Les marcheurs locaux fustigent un nouveau binôme, penchant, selon eux, trop à droite.
L'Humanité
En Ukraine, un journaliste français tué à Severodonetsk
ActuDonbass Engagée depuis lundi dans une large offensive pour faire tomber cette ville , l’armée russe aurait tué une dizaine de civils. Le journaliste français de BFMTV, Frédéric Leclerc-Imhoff, 32 ans, fait partie des victimes.
Vadim KamenkaDans le Donbass, avec Kramatorsk, Severodonetsk est une des villes stratégiques qui essuie une violente offensive de l’armée russe, ces dernières semaines. Depuis dimanche, la cité industrielle encerclée, qui comptait 100 000 habitants avant l’invasion russe du 24 février, connaîtrait des combats de rue. « Les Russes avancent vers le milieu de Severodonetsk. (…) La situation est très difficile », a confirmé sur Telegram Serguiï Gaïdaï, gouverneur ukrainien de la région de Lougansk.
En ce 96e jour de guerre, la ville, qui se situe à une soixantaine de kilomètres à l’est de Lougansk, serait sur le point de tomber, selon plusieurs témoins. « L’avancée de l’armée russe et des forces de la République autoproclamée de Lougansk (LNR) laisse peu de doute quant à l’issue finale », note une source diplomatique. Si la majorité des habitants ont pu fuir, ceux restés sont pris au piège. Aucune route d’évacuation n’existe désormais. Les seules encore accessibles par la ville jumelle de Lyssychansk puis Bakhmout, plus au sud, essuient trop de tirs d’artillerie pour assurer le retrait des milliers de civils encore sur place et le transport de l’aide humanitaire.
Des habitants auraient trouvé la mort dans des bombardements, lundi, lors d’une nouvelle offensive russe destinée à pénétrer dans Severodonetsk. Parmi les victimes, un journaliste français de BFMTV. « Aujourd’hui (lundi – NDLR), notre véhicule blindé d’évacuation allait récupérer 10 personnes dans la zone et a essuyé le feu ennemi. Des éclats d’obus ont percé le blindage et porté une blessure mortelle au cou à un journaliste français accrédité », a informé Serguiï Gaïdaï, le gouverneur ukrainien de Lougansk, dans un communiqué. Quelques instants plus tard, Emmanuel Macron annonçait à son tour le décès du journaliste français Frédéric Leclerc-Imhoff, 32 ans, qui travaillait comme journaliste reporter d’image pour la chaîne d’information en continu. Le président a adressé ses condoléances à la famille et « le soutien inconditionnel de la France » à « celles et ceux qui assurent sur les théâtres d’opérations la difficile mission d’informer ». Une dizaine de journalistes auraient déjà trouvé la mort depuis le début de la guerre.
Des défaites successives
Cette mort intervient alors que la nouvelle ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, est arrivée en Ukraine, lundi. Il s’agit d’une première visite officielle d’un responsable français. Elle a immédiatement réagi en exigeant « une enquête transparente » après s’être rendue à Boutcha, dans la banlieue de Kiev, où ont eu lieu des massacres de civils dont les troupes russes sont accusées par les autorités ukrainiennes.
L’Union européenne a tenu un sommet à Bruxelles pour débloquer l’adoption d’un 6e paquet de sanctions contre Moscou. Seule certitude, la proposition de la Commission pour apporter jusqu’à 9 milliards d’euros en 2022 sous forme de prêts ou de dons à l’Ukraine, qui chiffre ses besoins à 5 milliards de dollars par mois.
Devant les défaites successives dans le Donbass, le président Volodymyr Zelensky réclame davantage d’armes. Mais le président des États-Unis, qui lui a accordé plus de 40 milliards de dollars d’aide, a refusé l’envoi de lance-roquettes. « Nous n’allons pas envoyer à l’Ukraine des systèmes de roquettes pouvant atteindre la Russie », a déclaré Joe Biden, craignant qu’ils ne soient récupérés par Moscou, ou de franchir une ligne rouge aux yeux des autorités russes. Interrogé sur ce qui pourrait permettre le retour de la paix, Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, lors d’un entretien sur TF1, a posé comme préalable la « démilitarisation de l’Ukraine ».
Ukraineliberté de la pressejournalistesGuerre en Ukraine France24 - Monde
Émission spéciale : la préservation de l’environnement, le grand défi de l'Afrique
Publié le : 27/05/2022 - 19:12
Meriem AMELLAL
Célia CARACENA
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Le "Journal de l’Afrique" est à Accra, où se tiennent les Assemblées générales de la Banque africaine de développement. Le réchauffement climatique et l’environnement sont au menu de ce rendez-vous annuel. L’occasion pour l’équipe du journal et ses correspondants de partir à la rencontre d’activistes qui militent pour les énergies renouvelables ou luttent contre la pollution au Ghana, au Rwanda, en RD Congo ou au Sénégal.
Le Ghana vient de se doter d’une nouvelle autoroute qui relie la capitale au Nord du pays, indispensable au développement de l’économie, et qui prend en compte l’environnement de la zone.
Le Rwanda, de son côté, encourage l’utilisation de véhicules électriques, après avoir banni le plastique. En RD Congo, des scientifiques mesurent la pollution dans les cours d’eau de Kinshasa pour alerter les populations. Au Sénégal, des femmes se mobilisent pour sauver la mangrove : autant d’initiatives pour tenter faire reculer le réchauffement climatique et la pollution des sols.
Nos invités :
- Sheila Akyea, ingénieure en charge des infrastructures routière, Banque Africaine de développement.
- Chibeze Ezekiel , activiste pour l’environnement, lauréat 2020 du prix Goldman pour l’environnement.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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FONCIER
Quand la "ruée sur les terres" en Afrique nuit aux populations locales et à l’environnement
BILLET RETOUR
Une fragile muraille verte en Afrique
Focus
Pollution massive du Lac Victoria : le plus grand lac d'Afrique se meurt
New York Times - World
Canada’s Military, Where Sexual Misconduct Went to the Top, Looks for a New Path
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A report by a former Supreme Court justice released Monday offers recommendations to turn around pervasive sexual assault and harassment.
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By Ian Austen
OTTAWA — Several of Canada’s top military officers have been accused of sexual harassment, and the former top commander pleaded guilty this year to criminal charges related to accusations that he committed sexual misconduct when leading the nation’s armed forces.
About a quarter of the women serving in the Canadian military said they had been sexually assaulted during their military careers, according to a government census. And the government has set aside nearly $800 million to settle class action lawsuits by current and former military members involving sexual misconduct.
The cascade of sexual abuse scandals has shaken confidence in the military in Canada, where on Monday the government released an independent review by a former Supreme Court justice aimed at addressing what critics say is a pervasive and systemic problem that has persisted despite past promises of reform.
It will be the fourth report to focus on sexual abuse in Canada’s military, where victims say that abuse permeates all levels of the forces and that they are frequently punished for speaking out.
The extent of the problem was laid out in a scathing 2015 report, which found that Canada’s military had “an underlying sexualized culture” that was hostile to women and lesbian, gay, transgender, bisexual and queer members.
In the report to be released on Monday, Louise Arbour, a former Canadian Supreme Court justice who was also the United Nations’ high commissioner for human rights, and who conducted the review, found that attempts to reform the military following the earlier report had failed.
The military, she wrote, “was not ready to fully embrace the paradigm shift required to produce these changes.”
She added: “They now need to adapt to a new reality — the women warriors are here to stay. And they will stay on their terms, seeking the substantive equality to which they are entitled. Women should no longer feel like guests.”
Aside from its widespread nature, perhaps the most striking aspect of sexual abuse in Canada’s military is how it reaches into the highest levels.
Seven years ago, Jonathan Vance, shortly after taking over as the military’s top commander, unveiled a sweeping program to deal with chronic sexual assault and harassment and pledged to tackle an issue he called “a threat to this institution.”
But not long after retiring, he became ensnared in such a scandal himself. Kellie Brennan, a former army major, said in an interview with Global News, a Canadian broadcaster, that she had a sexual relationship with Mr. Vance over several years, including when she was under his command.
Ms. Brennan later testified before a parliamentary committee that Mr. Vance had fathered two of her children.
In April, Mr. Vance, who had led troops in Canada’s last major combat mission, in Afghanistan, pleaded guilty to obstruction of justice after being accused of trying to persuade Ms. Brennan to lie to investigators.
It didn’t end there.
Not long after he succeeded Mr. Vance as the military’s top leader, Adm. Art McDonald was suspended last year after the military police opened an investigation into unspecified accusations. The military did not reveal the results of the inquiry, but he was not reappointed to lead the military and he retired.
Several other senior officers also face accusations or are under investigation, including Vice Adm. Haydn Edmundson, who, as the head of human resources, was among those responsible for eliminating sexual misconduct in the military. He was charged last December with sexual assault and committing indecent acts. The case will be heard in a civilian criminal court, and Mr. Edmundson has denied wrongdoing.
Phillip Millar, a former infantry officer and lawyer who has represented both victims and officers accused of sexual harassment and assault, said he had long been frustrated by the military’s tendency to treat cases as isolated examples of wrongdoing.
Mr. Millar filed lawsuits on behalf of seven victims who accused a former petty officer of using his position as a medic to sexually assault women at recruiting centers. In three separate criminal trials, the man was convicted on 12 charges of sexual assault and 25 charges of breach of trust.
“What I want to know is what happened to the person who is in charge of him and who received the first or second complaint?” Mr. Millar said. “Why wasn’t that person fired?”
The lack of an institutional approach to the problem has bred mistrust among many Canadians, said Stéfanie von Hlatky, a professor of political studies at Queen’s University in Kingston, Ontario.
“This crisis has truly moved the needle on how Canadians perceive the military,” Professor von Hlatky said. “There’s a sense of urgency that they need to restore trust, not just because they’re recovering from a crisis but because they have huge objectives when it comes to recruitment and retention.”
Ms. Arbour’s review, which runs over 400 pages, lays out 48 recommendations, including the hiring of an external monitor to oversee their implementation and make regular public reports on the military’s progress.
The recommendations include turning over sexual assaults to the civilian criminal justice system for investigation and prosecution, something the government has already decided to do, and to consider providing undergraduate education to officer recruits through the regular university system rather than the elite military college in Kingston, Ontario and a junior military college St. Jean, Quebec.
“The military colleges appear as institutions from a different era, with an outdated and problematic leadership model,” Ms. Arbour wrote. “The advantages of Canada’s considerable investment in military colleges are unclear.”
Other proposals include systems to review and increase the number of women and nonwhite men who are promoted and turning recruitment over to civilians to “increase the competence level of the recruiters.” She also suggests a number of options for ensuring that misconduct is tracked and considered in personnel evaluations.
Anita Anand, who was named defense minister late last year by Prime Minister Justin Trudeau with a mandate to promote a top-to-bottom overhaul, told a news conference that she accepted all of Ms. Arbour’s recommendations.
“Apologies are most meaningful when they are coupled with action,” Ms. Anand, a former law professor, said. “Meaningful change will rest on the political determination of the civilians who oversee the Canadian Armed Forces.”
One key to successfully changing the military, said Maya Eichler, an associate professor of political and Canadian studies and women’s studies at Mount Saint Vincent University in Halifax, will be a transformation of the military’s concept of the ideal soldier.
“It’s always been a heterosexual man, a white man, everything in the military is based on that idea,” she said. “We’ve assumed that women can come into that system, that L.G.B.T.Q. folks can come in, along with racialized members, and they just have to all adapt to that norm of who a soldier is. That doesn’t work, because the responsibility has been put on all these individuals to change, but the institution hasn’t changed.”
Though past reports on the military and sexual abuse have done little to change the situation, Professor von Hlatky said she was optimistic that Monday’s review will lead to concrete changes.
Several recent changes may make it difficult to ignore the report, including new appointments to the military’s top command and the selection of Ms. Anand as defense minister
“I’m hopeful for change but, at the same time, is it possible to completely eradicate sexual misconduct in an organization?” Professor von Hlatky said. “The expectation of perfect conduct in an organization is probably not realistic.”
Vjosa Isai contributed research.
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France24 - Monde
Ces photos ne montrent pas des "figurants" utilisés pour mettre en scène les déplacements de Vladimir Poutine
Publié le : 30/05/2022 - 17:21Modifié le : 30/05/2022 - 17:24
Arthur Bamas
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Depuis le 26 mai, deux photographies de Vladimir Poutine circulent sur les réseaux sociaux. D’après les comptes qui les partagent, elles démontreraient que, lors de visites officielles, le président russe aurait eu recours à des "figurants", ou même des "agents", pour jouer les rôles de soldats blessés et de pêcheurs. Mais cette affirmation est fausse, car il s’agit soit de personnes différentes, soit de rencontres qui n’ont rien de fortuit.
La vérification en bref
- Depuis le 26 mai, des comptes Twitter opposés au Kremlin partagent deux photographies de Vladimir Poutine. Sur ces images cumulant plus de 50 000 likes, on voit le président russe aller à la rencontre de soldats blessés et de pêcheurs.
- Selon ces publications, ces images prouveraient que Vladimir Poutine aurait eu recours à des "figurants", ou même des "agents du Kremlin", pour jouer les rôles de citoyens russes lors de ses déplacements officiels.
- En réalité, ces deux comparaisons ne tiennent pas la route. Nous avons retrouvé les identités de ces personnes suspectées de participer à la mise en scène de ces rencontres officielles.
Le détail de la vérification
"Si vous doutez encore de la paranoïa de Poutine", "ses gardes du corps jouent souvent les rôles de citoyens lambda", "ce 'soldat blessé' travaille en fait pour le FSB !"... Depuis le 26 mai, plusieurs comptes Twitter opposés à Vladimir Poutine partagent deux photographies montrant le président russe allant à la rencontre de citoyens lors de ses déplacements officiels.
Ces comptes Twitter affirment avoir retrouvé exactement les mêmes personnes sur des photographies plus anciennes. Selon eux, ce serait donc la preuve que ces personnes seraient en réalité des "figurants" ou des "gardes du corps" participant à la mise en scène de ces événements officiels.
Un soldat blessé déjà rencontré en 2017 ?
La première photographie aurait été prise alors que Vladimir Poutine, en visite dans un hôpital de Moscou, rencontrait des soldats russes blessés lors de la guerre en Ukraine. Plusieurs comptes Twitter affirment que l’un des deux soldats présents sur cette photo est la même personne que l’on retrouve sur une autre photo prise en 2017 lors d’un déplacement officiel du président russe. D’après ces comptes, ce soldat blessé serait donc en réalité un figurant, un garde du corps ou même un agent du FSB utilisé pour garantir la sécurité de Vladimir Poutine.
Pour vérifier cette information, nous avons retrouvé les deux images d’origine grâce à des recherches d’images inversées (voir ici comment procéder). La première photo est bien issue de la visite du président russe dans un hôpital de Moscou le 25 mai 2022. Sur cette vidéo publiée le même jour par le média britannique The Sun, on retrouve d’ailleurs un autre angle de vue du visage du soldat blessé.
Sur cet angle, le visage de ce soldat blessé ne correspond pas à celui de la personne rencontrée par Vladimir Poutine en 2017. On note par exemple que leur implantation de cheveux et la forme de leurs sourcils ne sont pas les mêmes.
Grâce à notre recherche d’image inversée, nous avons retrouvé l’image d’origine de cette rencontre entre Vladimir Poutine et la personne suspectée de jouer le rôle du soldat blessé. Elle a été publiée le 9 novembre 2017 sur le site officiel du Kremlin. À cette date, le président russe avait visité une usine de compresseurs industriels dans la région de Tcheliabinsk (l’usine 4K3) et rencontré les ouvriers qui y travaillent.
Une vidéo de cette rencontre a d’ailleurs été publiée sur ce même site. Or dans cette vidéo, cet homme pose une question à Vladimir Poutine et dit s’appeler Ravil Dautov (ou "Равиль Даутов" en cyrillique).
Sur le site de l’usine 4K3, nous avons retrouvé une autre vidéo sur laquelle Ravil Dautov apparaît à nouveau. Sur ces images publiées le 17 mars 2020, soit trois ans après la visite de Vladimir Poutine, Ravil Dautov est présenté comme "responsable de la chaîne d’assemblage".
Il s’agit donc bien d’un ouvrier travaillant à l’usine de Tcheliabinsk et non d’un figurant ou garde du corps qui aurait ensuite joué le rôle du soldat blessé rencontré par Vladimir Poutine.
Des agents du gouvernement déguisés en pêcheurs ?
Plusieurs tweets similaires à ce premier exemple affirment que Vladimir Poutine aurait rencontré à plusieurs reprises des "faux pêcheurs", qui seraient en fait des agents gouvernementaux.
Pour vérifier cette seconde allégation, nous avons à nouveau effectué une recherche d’image inversée. Grâce à cette recherche, nous avons retrouvé l’origine de ces deux photographies.
La première, celle de gauche, a été publiée le 10 septembre 2016 sur le site du Kremlin. Elle a été prise à cette date pour illustrer la visite effectuée par Vladimir Poutine et Dmitri Medvedev auprès de pêcheurs de la région de Novgorod.
La deuxième image se retrouve aussi sur le site du Kremlin. Elle date du 7 janvier 2017. On y voit effectivement certaines personnes présentes sur la photo de septembre 2016. Mais contrairement à ce qu’affirment les comptes Twitter partageant ces images, il ne s’agit pas d’"agents du gouvernement". Le site du Kremlin précise que cette deuxième photo a été prise lors de la célébration d’une messe de Noël dans la cathédrale de Novgorod et que, lors de cet événement, "Vladimir Poutine a à nouveau échangé avec les pêcheurs de la région qu’il avait rencontrés en 2016". Leur présence sur ces deux photographies est donc justifiée.
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Mais notre recherche d’image inversée renvoie aussi vers un article publié le 10 janvier 2017 par l’ONG Global Voices. Cet article revient sur ces deux images. Il révèle que ces deux rencontres avaient été présentées par le Kremlin comme des "rencontres fortuites" entre Vladimir Poutine et ces pêcheurs de Novgorod.
Or d’après cet article, cette rencontre n’avait en réalité rien d’authentique puisqu’il s’agissait d’un événement prévu à l’avance durant lequel le président russe a rencontré des "sympathisants locaux", tels que Larisa Sergukhina, une entrepreneure de l’industrie halieutique à Novgorod, mais aussi une activiste soutien de Vladimir Poutine.
S’il ne s’agit pas d’une "agente du gouvernement" dont la présence aurait été justifiée par des raisons de sécurité, sa rencontre avec le président russe avait donc tout de même été organisée à des fins de communication politique.
Vous souhaitez nous soumettre une photo ou une vidéo pour vérification ? Contactez-nous par message sur le compte Twitter @InfoIntoxF24 !
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[Vidéo] Incidents au Stade de France : “La Seine-Saint-Denis est devenue une enclave étrangère”, regrette Zemmour
« La Seine-Saint-Denis n’est plus la France depuis longtemps. » Ces propos ont été tenus par Eric Zemmour, lundi 30 mai, au micro d’Europe 1, dans l’émission Europe Matin. Le candidat aux élections législatives et président de Reconquête ! était poussé à s’exprimer au sujet des incidents survenus aux abords du Stade de France, samedi soir, qui ont retardé d’une trentaine de minutes le début de la finale de la Ligue des champions. Après quoi, l’ex-essayiste et journaliste a jugé que ce département était devenu « une enclave étrangère ».
« Il n’y a aucune haine, plutôt de la peine »
Le lendemain des faits, déjà, Eric Zemmour avait tweeté ces quelques mots : « Pour notre sécurité comme pour notre image, nous aurions dû construire le Stade de France en France. » Un point de vue qu’il a donc une nouvelle fois défendu ce lundi, sur le plateau de la radio nationale. « Il y a des îlots encore français en Seine-Saint-Denis, mais pour le reste, ce sont des enclaves étrangères et elles ont largement voté pour Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle. Ce nouveau peuple va remplacer l’ancien peuple », a-t-il détaillé peu après, pour étayer son raisonnement. Et de conclure, non sans amertume : « Il n’y a aucune haine, plutôt de la peine, de la tristesse, de voir la ville des Rois devenir une enclave étrangère où on ne parle plus guère français, où les gens ne sont plus habillés à la française, où les mœurs ne sont plus guère françaises. »
« Emmanuel Macron n’ose pas dire ce qui est. Ce qui est, c’est que Saint-Denis n’est pas Paris et que la Seine-Saint-Denis n’est plus la France depuis longtemps » @ZemmourEric sur #Europe1 #ZemmourEurope1 pic.twitter.com/Itb8fFtpMi
— Europe 1 🎧🌍📻 (@Europe1) May 30, 2022
« Des banlieusards, pillards, voleurs »
En fin de semaine, après les faits, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, ainsi que la nouvelle ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques, Amélie Oudéa-Castera, avaient confié dans un communiqué déplorer lesdits incidents et regretter que « certains supporters munis de billets n’aient [pas] pu assister au match ». Après quoi, Gérald Darmanin avait fustigé l’attitude de milliers de supporters britanniques, munis de faux billets ou sans billets. Une prise de position vivement critiquée par Eric Zemmour, sur Europe 1 : « Je l’accuse de mettre la poussière sous le tapis. Il suffisait de voir trente secondes les images des soi-disant supporters anglais, pour voir qu’ils n’étaient ni Anglais ni supporters, et qu’en revanche, ils étaient banlieusards, pillards, voleurs et tutti quanti. »
Ce lundi, à 11 heures, une réunion ministérielle en présence de l’Union européenne des associations de football (UEFA) et de la préfecture de police de Paris se tiendra pour tenter de « cerner les dysfonctionnements » qui ont eu lieu, a précisé dans un communiqué le ministère des Sports.
France24 - Monde
Bangladesh : l'éternel exil des Rohingya
Publié le : 27/05/2022 - 11:52
Les Rohingya, une minorité musulmane, subissent de graves persécutions en Birmanie. Suite à des massacres de l'armée en 2017, 740 000 Rohingya ont ainsi fui massivement vers le Bangladesh voisin, qui les a accueillis dans des camps de réfugiés à Cox’s Bazar. Cinq ans après, il s'agit du camp de réfugiés le plus densément peuplé au monde. Le plus dangereux aussi, entre les inondations, les incendies et des guerre de gangs. Fin 2020, le Bangladesh a donc décidé de transférer une partie de ces réfugiés vers une île isolée dans le golfe du Bengale sur laquelle les reporters Alban Alvarez et Mathilde Cusin ont réussi à se rendre.
Le transfert de réfugiés dans le camp situé sur Bhasan Char a suscité de vives critiques et réserves de la part d'associations de défense des droits de l'Homme qui dénonçaient l'enfermement et les conditions de vie des réfugiés sur une île éloignée de tout.
En visite au Bangladesh, le Haut Commissaire des Nations unies pour les réfugiés Filippo Grandi a lancé, mercredi 25 mai, un appel en faveur d'une aide durable et prévisible pour les réfugiés rohingyas et leurs communautés d'accueil.
Selon le communiqué officiel de cet organisme, "quelque 28 000 réfugiés rohingyas ont été relocalisés à Bhasan Char par le gouvernement du Bangladesh, et le Haut Commissaire a constaté que les services humanitaires essentiels y ont été renforcés. Il a appelé à la poursuite d’un leadership fort du gouvernement sur l’île, ainsi qu’à l’amélioration des services d’éducation, du développement des compétences et des initiatives en matière de moyens de subsistance".
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Le Bangladesh poursuit le transfert controversé de Rohingya vers une île
La Birmanie sommée par la Cour internationale de justice de prévenir le génocide des Rohingya
Le Bangladesh rétablira "bientôt" l'accès internet aux réfugiés rohingya
France24 - Monde
L'orque malade prise au piège dans la Seine est morte
Publié le : 30/05/2022 - 14:06
FRANCE 24
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L'orque en difficulté dans la Seine entre Rouen et Le Havre a été retrouvée morte, lundi, avant que les scientifiques n'aient eu le temps de pratiquer l'euthanasie sur l'animal en grande souffrance.
L'orque est morte naturellement. Le cétacé très malade qui était à la dérive dans la Seine depuis plusieurs jours, a été retrouvé mort, a annoncé lundi 30 mai l’ONG Sea Shepherd. Après l'échec d'un plan pour la ramener en mer, les scientifiques avaient l’intention de l'euthanasier afin de mettre un terme à ses souffrances.
Les mesures de sauvetage mises en place samedi pour tenter de ramener l'animal vers la mer, via un dispositif expérimental de stimuli sonores et une surveillance par drones, ont mis en évidence une "absence de vivacité, des réactions incohérentes (...) et un comportement erratique et désorienté", écrit la préfecture dans un communiqué.
Nous avons malheureusement retrouvé le cadavre de l'orque ce matin à 11h48. Nous sommes actuellement avec elle pour empêcher que son corps ne soit percuté par un navire, ce qui compromettrait l'autopsie. Nous attendons l'équipe mobilisée par l’État pour la récupérer. pic.twitter.com/kHunMaxGyt
May 30, 2022"Des cris de détresse"
"Les enregistrements sonores ont également révélé des vocalisations assimilables à des cris de détresse", ajoute la préfecture, qui précise que les tentatives de sauvetage de l'orque ont été interrompues en début de soirée.
Le cétacé de quatre mètres, dont l'état de santé s'est dégradé en eau douce, s'est éloigné de l'océan au début du mois. Il a été repéré pour la première fois à l'embouchure de la Seine le 16 mai entre le port du Havre et la ville de Honfleur en Normandie, avant de remonter des dizaines de kilomètres en amont pour se trouver à hauteur de la ville de Rouen.
Avec Reuters
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Découvertes
SeaWorld va ouvrir son premier parc à Abu Dhabi en 2022 et il n'y aura pas de spectacle d'orques
FRANCE
La reproduction des orques et des dauphins en captivité interdite en France
Découvertes
Granny, la plus vieille orque du monde, est sûrement décédée
L'Humanité
Tennis. « Toute sa carrière, Roger Federer a joué contre sa nature »
EntretienIl est encore le grand absent de cette édition 2022 de Roland-Garros. Mais le champion suisse, bientôt 41 ans, même loin de la terre battue parisienne, reste dans toutes les têtes grâce à la sortie du livre Roger Federer, de Christopher Clarey, journaliste sportif au New York Times et auteur de cette biographie. On y découvre un Federer loin des stéréotypes que l’on a bien voulu lui coller sur le dos.
Pourquoi Roger Federer vous a-t-il intéressé ?
Je couvre le tennis depuis une trentaine d’années. J’ai débuté avec Pete Sampras et André Agassi, James Courier ou encore Michael Chang. Quand ils ont terminé leur carrière, je me suis dit que j’avais vécu la plus belle période du tennis et que ce ne serait plus jamais comme avant. J’avais tort ! Une nouvelle génération émergeait, avec notamment Roger. J’ai découvert quelqu’un de sympathique et toujours accessible en face-à-face alors qu’il devenait une icône. J’ai voulu comprendre le phénomène et ne pas avoir de regret à ne pas suivre jusqu’au bout cette épopée incroyable.
Qu’est-ce qui vous a le plus marqué chez ce joueur. En quoi est-il si différent des autres, les Nadal ou Djokovic ?
Il est simple et sophistiqué à la fois. Federer a une intelligence émotionnelle qui n’est pas souvent la première qualité des grands athlètes. Il s’adapte remarquablement à toutes les situations et il a su évoluer tout au long de sa carrière. Entre le jeune Federer et celui du sommet, il y a un fossé. C’est impressionnant ! En fait, je pense que Federer a fait toute sa carrière en jouant contre sa nature. Il est devenu zen sur le court alors qu’à ces débuts, et même dans la vie, il ne l’était pas. En fait, c’est un garçon fluide, tant dans sa façon de se déplacer sur le court que dans sa manière d’être.
Ce qui est étonnant avec Federer, c’est qu’il n’a pas explosé tout de suite au plus haut niveau. Son apprentissage a été long.
Il n’était en effet pas du tout sûr au début qu’il devienne numéro un mondial. Beaucoup de doutes subsistaient à son sujet. Nombre d’observateurs l’imaginaient devenir un joueur du top 20 ou du top 10. Pas numéro un. Il avait beaucoup de problèmes à gérer ses émotions. Un handicap pour aller plus haut. Entre son titre chez les juniors à Wimbledon et son titre sur la pelouse du centre court chez les grands, cinq années se sont déroulées.
Qu’est-ce qui a fait qu’il y est enfin arrivé ?
Il a énormément travaillé sur son mental, mais je crois qu’il y a une chose essentielle dans son évolution, c’est la mort, en 2002, de son coach des débuts, l’Australien Peter Carter, qui était comme son deuxième père. Ce décès, il l’a conjuré en maximisant enfin tous les talents que l’on voyait en lui. Sans la mort de Peter Carter, pas sûr que Roger serait devenu le grand champion qu’il est. Ce malheur a été le moteur émotionnel qui lui manquait.
Le fait d’avoir sur sa route un joueur comme Rafael Nadal explique-t-il aussi le palmarès et la longévité de Roger Federer ?
La rivalité avec Nadal lui a apporté un supplément d’âme. Il a été pendant cinq à six ans le roi incontesté du classement ATP, mais la présence de l’Espagnol, que ce soit sur la terre battue mais aussi sur les surfaces en dur, l’a obligé à ne pas lâcher prise et à continuer. Pourtant, au-delà de cela, il y a aussi cet amour du jeu qui ne l’a jamais quitté.
Justement, finissons par le jeu. Qu’est-ce que Roger Federer a apporté au tennis du XXIe siècle en dehors de ses multiples titres ?
Il a amené ce qu’on nomme chez nous le « plus one », c’est-à-dire le deuxième coup. Là où les joueurs avaient leur propre filière, c’est-à-dire effectuaient service volée ou jouaient fond de court, Roger, grâce à son coup droit, a réussi à maximiser des attaques en deuxième phase. C’est-à-dire : un service, un retour puis une attaque gagnante la plupart du temps.
Roger Federertennisroger federer Le Figaro
Grâce à l’ex-Bombardier Transport, Alstom accélère en Amérique
Véronique GuillermardLe groupe, qui bénéficie des centres d’ingénierie et de fabrication locaux du canadien, prévoit de doubler son activité outre-Atlantique, où son train à hydrogène doit rouler en 2023.
Après des décennies de sous-investissements, le ferroviaire est en pleine relance outre-Atlantique. Les États-Unis ont décidé d’investir 172 milliards de dollars pour le rail sur cinq ans, dont 10 milliards pour les trains à grande vitesse. Le Canada prévoit près de 12 milliards sur la période 2021-2028 au niveau fédéral. S’ajoutent 12,4 milliards mobilisés par les provinces (Québec, Ontario, Alberta, Colombie-Britannique). En Amérique latine, les investissements y sont estimés à 4,2 milliards de dollars par an entre 2022 et 2025. De quoi susciter l’appétit des géants européens du rail, premiers fournisseurs dans la région, qui n’a pas de constructeurs intégrés mais quelques acteurs spécialisés, tel qu’Electro-Motive Diesel, spécialiste des locomotives, filiale du groupe Caterpillar.
C’est dans ce contexte qu’Alstom veut accélérer. Depuis la reprise de la branche ferroviaire du canadien Bombardier, le français est devenu numéro un aux Amériques, avec une offre complète, des matériels roulants (trains, trams, métros, etc.) à la signalisation en passant par les services. «L’acquisition nous a fait doubler de taille en Amérique du Nord et du Sud, où le nouvel Alstom pèse désormais 3 milliards d’euros de chiffre d’affaires et emploie 13.000 salariés», explique au Figaro Michael Keroullé, président de la région Amériques. «Nos activités y sont complémentaires, aussi bien sur le plan géographique que sur le plan des produits», ajoute-t-il. Aux États-Unis, Alstom est très présent sur la côte Est ; l’ex-Bombardier Transport sur la côte Ouest. En Amérique du Sud, Alstom est dominant au Brésil ; l’ex-Bombardier Transport au Mexique.
Même complémentarité sur les marchés: grâce à l’acquisition, Alstom est désormais le plus important opérateur privé de trains de banlieue en Amérique du Nord, avec notamment la Riverline du New Jersey, le Go Transit de Toronto, le Sunrail de Floride ou encore le REM de Montréal. Le français est aussi le principal exploitant de métros automatiques qui relient les terminaux des grands aéroports dont Atlanta, Chicago, Dallas, Denver, Las Vegas, Seattle, Los Angeles et Houston.
Retombées locales
L’acquisition de l’ex-Bombardier a offert à Alstom un ancrage industriel précieux. «Alstom travaillait en Amérique du Nord avec beaucoup de produits conçus en Europe. Grâce à l’ex-Bombardier, nous avons acquis des compétences et des sites d’ingénierie, de conception et de fabrication locaux, ce qui augmente notre proximité avec nos clients américains et nous place en bonne position pour répondre aux demandes de contenu local, qui oscille entre 60 et 90 %, selon les pays», précise Michael Keroullé. Un atout que le groupe veut renforcer en recrutant 2000 ingénieurs locaux et en poursuivant la construction d’un écosystème de sous-traitants, notamment en incitant ses partenaires européens à s’installer sur place.
Aux États-Unis, Alstom a acheté en 2021, pour 611 millions d’euros à 1500 fournisseurs basés dans 45 États, dont plus de 100 PME. Ses activités ont généré plus de 1 300 emplois dans 90 villes américaines. Chaque dollar investi par Alstom représente 4 dollars de retombées locales.
Outre-Atlantique, les États veulent décongestionner les grandes villes et encourager leurs citoyens à délaisser la voiture et l’avion, au profit de transports collectifs modernes et plus verts. Ce qui implique un effort pour redorer l’image du train, qui n’a pas bonne presse. Il est perçu comme vétuste et inconfortable.
Les SNCF et RATP locales investissent tous azimuts, dans des rames et des systèmes de signalisation modernes et s’interrogent sur l’électrification des lignes. Seules 1 % le sont aux États-Unis et en Amérique du Sud, contre 60 % en Europe. «En Amérique du Nord, 28.000 locomotives fonctionnent encore au diesel et doivent être remplacées d’ici à 2050», indique le patron de la région. Autant d’opportunités pour Alstom, qui prévoit de «multiplier par 2 son activité dans les trois à quatre ans à venir».
À cet effet, Alstom compte aussi sur son avance mondiale dans l’hydrogène. La faible électrification du réseau incite les autorités du rail à réaliser un saut technologique vers l’hydrogène, pour des usages quotidiens ou pour le transport de fret, sans passer par la case électrification. «Nous avons beaucoup de discussions sur ce sujet. En 2023, nous prévoyons de faire venir d’Europe un train à hydrogène afin de démontrer ses capacités à nos clients américains», annonce Michael Keroullé.
Un nouveau TGV en 2023
Autre axe de développement, la grande vitesse. Le français a été sélectionné en 2016, par Amtrak pour fournir l’Avelia Liberty, qui succédera aux TGV des années 1990 de la ligne Boston-Washington. «Il est de la même génération technologique que le TGV 2020, développé pour la SNCF en France, mais il est fabriqué à quasi 100 % aux États-Unis, dans notre site de Hornell dans l’État de New York, avec notre écosystème de sous-traitants locaux», souligne Michael Keroullé. Ce contrat, qui prévoyait une première livraison en 2021, a pris du retard. En raison de la crise sanitaire qui a ralenti la production mais aussi de nouvelles exigences en matière de simulation et de modélisation des autorités de certification. L’entrée en service des dix premiers TGV, sur les 28 commandés, est désormais prévue à l’automne 2023.
D’autres projets de TGV ont été lancés, notamment en Californie pour une ligne entre San Francisco et Los Angeles. Au Texas, un projet de liaison rapide entre Dallas et Houston, est à l’étude. Il est basé sur la technologie du Shinkansen, le TGV japonais. Le Canada envisage deux lignes, entre Montréal et Toronto ainsi qu’entre Calgary et Edmonton. «Nous sommes intéressés par ces projets sur lesquels nous travaillons en amont, afin de répondre aux appels d’offres lorsqu’ils seront lancés», indique Michael Keroullé. En revanche, le TGV n’est pas une priorité en Amérique latine, où les budgets sont fléchés vers les trains du quotidien.
L’armée américaine remplace ses missiles
Le Pentagone a décidé de reconstituer ses stocks d’armements.
Easyjet : 200 vols annulés jeudi en raison de problèmes informatiques, de légères perturbations ce vendredi
Un «petit nombre» de vols sont encore affectés, selon la compagnie.
Valeurs Actuelles
Législatives : dans le Vaucluse, Éric Zemmour adoube son poulain, Stanislas Rigault
Le rassemblement des fidèles du parti Reconquête!, samedi 28 mai à Cheval-Blanc, un village de Vaucluse proche de Cavaillon, avait des allures inhabituelles pour le mouvement. L’événement, organisé dans le jardin d’une luxueuse demeure privée, ressemblait plus à une garden party qu’aux meetings enflammés dont le mouvement a fait sa marque de fabrique. Les quelques centaines de sympathisants et militants ont pu échanger directement dans une ambiance champêtre avec leurs champions : Stanislas Rigault, médiatique président de Génération Z, désormais candidat aux élections législatives dans le Vaucluse, et bien sûr Éric Zemmour, lui-même candidat dans le Var. Marion Maréchal était également attendue, mais a dû annuler sa venue pour raisons de santé, probablement en raison de sa grossesse très avancée.
Après une brève introduction de Stanislas Rigault, c’est Éric Zemmour qui prend le plus longuement la parole. Il brosse rapidement le portrait de son poulain, par un discours élogieux : fils de militaire, fondateur d’un journal étudiant (l’Étudiant libre), qui a su gagner la confiance de Sarah Knafo, lancer Génération Z, et renvoyer dans les cordes le député LFI Alexis Corbière dans un débat tendu en direct à la télévision. « Alexis Corbière, le Staline de l’islamo-gauchisme, avec sa voix hystérique, s’est jeté sur lui comme un prédateur sur sa proie, mais mauvaise pioche… Ce soir-là l’amateur que les idiots considéraient comme un poids plume a envoyé au tapis le poids lourd de la gauche ! ». Au rappel de la séquence, l’auditoire s’enflamme. « Nous le savons tous, Stanislas sera un député remarquable et remarqué, face à la gauche de Mélenchon et à celle de Macron, un député de droite qui fera blêmir de jalousie les LR et le RN, j’en suis certain. »
La foule est souvent très jeune, à l’image du parti, et de Stanislas Rigault lui-même, qui vient d’avoir 23 ans. « À travers toi Stan, j’aimerais m’adresser à tous les autres. Vous êtes des dizaines de milliers de jeunes, et je vous le dis, vous êtes ma plus belle surprise ! Il y a quelques mois, je ne m’attendais pas à être soutenu par tant de jeunes de votre âge. Il y a tant et tant de Stan, 155 de nos champions ont moins de 25 ans », déclare l’ex-candidat à la présidentielle à propos des candidats aux élections législatives.
Une circonscription disputée à droite
« C’est un honneur d’être soutenu par Éric Zemmour et Marion Maréchal. Marion a aussi eu la force de battre ses adversaires dans le Vaucluse très jeune », confie Stanislas Rigault à Valeurs actuelles. En effet, parmi les 550 candidats investis par le parti, c’est bien pour le jeune président de Génération Z que ces poids lourds ont choisi de se déplacer. Il se présente dans une circonscription prometteuse, la deuxième de Vaucluse, comprenant notamment Cavaillon et l’Isle-sur-la-Sorgue. Marine Le Pen y est arrivée en tête, comme dans 110 communes de Vaucluse sur 151, ce qui en fait l’un des départements les plus à droite de France. C’est sur ce territoire que Marion Maréchal avait remporté la députation à seulement 22 ans en 2012, à la faveur d’une triangulaire.
Face à la menace, le RN ne compte pas laisser Reconquête! s’implanter sur ses terres électorales. Le président du parti à la flamme Jordan Bardella est attendu pour une réunion publique à Cavaillon le samedi 4 juin, une semaine plus tard. Un déplacement qui lui permettra de stimuler la campagne de Bénédicte Auzanot, sa candidate, ancienne assistante juridique, conseillère régionale et municipale à Cavaillon. Bien ancrée localement, elle reste peu médiatisée. « Manifestement, Monsieur Bardella nous suit, je vais lui faire une liste des candidats Reconquête!, comme ça il pourra venir partout, ironise Éric Zemmour. Il est venu dans le Var où je me présente, maintenant il vient dans le Vaucluse, c’est lamentable de sa part. J’y vois une stratégie délibérée : non seulement il a refusé l’alliance, mais il cible les candidats les plus connus de Reconquête!, qui est bien son adversaire privilégié, alors qu’il pourrait se battre contre ceux de Mélenchon et de Macron. »
De son côté, le député sortant (LR) Jean-Claude Bouchet a choisi de ne pas se représenter après trois mandats successifs. C’est Élisabeth Amoros, première adjointe à la mairie de Cavaillon, vice-présidente du conseil départemental et ancienne médecin de 73 ans, qui a été investie par le parti pour briguer sa succession. Une candidate qui mise sur l’ancrage local et l’expérience. Lors d’un débat à venir entre plusieurs prétendants aux législatives dans le Vaucluse, Stanislas Rigault pourra croiser le fer avec Julien Aubert, député de la 5e circonscription, énarque et baron local des LR, qui tentera probablement de déstabiliser le nouveau venu. Dans un tweet, il avait qualifié Marion Maréchal d’« instructrice parachutiste » accompagnant Stanislas Rigault en Vaucluse pour son « premier baptême de l’air ». Une allusion au « parachutage » des deux personnalités, qui n’étaient pas originaires de ce département.
Pourtant, après une présidentielle marquée par des dissensions locales au sein de Reconquête!, l’arrivée du jeune ténor du parti a été particulièrement bien accueillie, ralliant à lui les cadres et les militants vauclusiens, grâce à sa notoriété, sa disponibilité et son caractère affable. « Il a plutôt été un facteur d’unité », confie un proche. Entouré d’une équipe aussi jeune que lui, il espère bien marcher sur les traces de Marion Maréchal, et devenir à son tour le benjamin de l’Assemblée nationale.
Le Figaro
Derrière l'étiquette des sachets de graines
Isabelle CouneComment lire l'étiquette d'un sachet de graines ? Comment savoir si les graines sont encore bonnes ? Combien y a-t-il de graines dans un sachet ? Qu'est-ce qu'une graine hybride ? Nos réponses.
Les sachets de graines regorgent d'informations très utiles aux jardiniers.
Comment lire l'étiquette d'un sachet de graines ?
Les sachets de graines indiquent le nom de la variété et un certain nombre de caractéristiques, par exemple : énorme et charnue pour la tomate “Buffalo Steak”.
À lire aussiProduire ses graines et semences : que dit la loi ?
Les sachets de graines présentent également des conseils pratiques, notamment sur la profondeur du semis ou encore sur son emplacement. La surface du semis est indiquée en m2, si les graines se sèment à la volée (aromatiques), en mètres linéaires, s'il s'agit d'un semis en ligne (haricots, carottes…).
« Les noms des variétés de plantes potagères et d'une partie des aromatiques sont répertoriés dans un catalogue officiel. En les précisant, le semencier garantit leur authenticité. »
Ces atouts ne sont pas forcément connus du jardinier amateur. Les variétés inscrites au catalogue portent au dos du sachet la mention « Règles et normes CE, semences standard ». Les semences paysannes ne figurent pas dans ce catalogue. Leur vente est autorisée aux jardiniers amateurs, pour un usage non commercial.
Comment savoir si les graines sont encore bonnes ?
La date limite d'utilisation est indiquée sur le sachet de graines. Son respect garantit une bonne germination. Au-delà, le résultat est aléatoire et dépend de la façon dont les graines ont été conservées.
À lire aussiLes semences se conservent-elles mieux au réfrigérateur ou au congélateur ?
« Il faut empêcher la germination dans le sachet, en stockant les graines à l'abri de l'humidité, de la chaleur et de la lumière, ou dans une boîte hermétique en bas du réfrigérateur. »
Le n° du lot permet de remonter au dernier test de germination. En cas de problème avéré, donnez-le au service consommateurs du semencier, il vous enverra un autre sachet.
Combien y a-t-il de graines dans un sachet ?
Les semenciers mentionnent un grammage ou une quantité de graines sur le sachet, ce qui rend la comparaison du prix difficile. Certains indiquent parfois le nombre de kilos récoltés ou de pieds, ce qui ne correspond pas au nombre de graines. « Nous prenons une marge de sécurité, car toutes les graines n'arrivent pas au bout de la culture », prévient Aurélie Andes.
Certaines espèces demandent plusieurs étapes (repiquage, éclaircissement…) et sont plus ou moins sensibles au froid ou aux maladies. Le taux de réussite dépend de la façon de travailler du jardinier et du respect des conseils au dos du sachet.
Le label bio : une marque d'exigence
Ce label atteste que les plants qui ont servi à multiplier les graines ont été cultivés dans le respect du cahier des charges de l'agriculture biologique.
Les semenciers sont audités chaque année par un organisme indépendant. Évidemment, c'est aussi la façon dont vous cultivez votre jardin (qualité des engrais, usage de pesticides…) qui fait ou non un légume bio.
À lire aussiQuels sont les désherbants puissants interdits en France ?
Qu'est-ce qu'une graine hybride ?
Un hybride F1 ou HF1 correspond à une graine de première génération issue du croisement de deux variétés parentes aux caractéristiques différentes, afin de ne conserver que les meilleures de chacune.
«Contrairement à une idée reçue, il ne s'agit pas d'organismes génétiquement modifiés (OGM). Les sélectionneurs travaillent parfois de façon artisanale. Dans le cas des pieds de tomates , ils recueillent le pollen au pinceau sur les fleurs et le déposent sur d'autres fleurs. La menthe poivrée provient du croisement naturel entre deux aromatiques.
La particularité des variétés hybrides est qu'elles ne sont pas reproductibles, car elles ne sont pas fixées. Elles ne sont pas stériles, mais si vous ressemez les graines issues d'une première génération d'hybrides, les fruits ne présenteront pas les mêmes caractéristiques que ceux de leurs parents», précise Aurélie Andes.
Repérés en rayon
Passereaux : quels oiseaux composent cette famille ?
Les passereaux ou passériformes constituent le plus grand ordre d'oiseaux au monde. Celui-ci regroupe en effet 6 400 espèces, soit plus de la moitié des oiseaux de la planète. On les voit grimper sur les troncs, voler en groupe ou jaser la nuit venue… Qui sont ces petits oiseaux ?
Peut-on faire un feu dans son jardin ?
Après avoir nettoyé son extérieur, il est tentant de brûler la tonte de pelouse, les feuilles mortes ou les branchages pour s'en débarrasser rapidement. Peut-on faire un feu dans son jardin ? Nos réponses.
Bouvier bernois : origine, taille et caractère
Le bouvier bernois est un chien de grande taille qui se montre sociable et obéissant.
New York Times - World
Colombia’s Presidential Election
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In Colombia, a Leftist and a Right-Wing Populist Head for June Runoff
The results in the first round of voting delivered a stunning blow to Colombia’s dominant conservative political class.
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By Julie Turkewitz
BOGOTÁ, Colombia — Two anti-establishment candidates, Gustavo Petro, a leftist, and Rodolfo Hernández, a right-wing populist, captured the top two spots in Colombia’s presidential election on Sunday, delivering a stunning blow to Colombia’s dominant conservative political class.
The two men will compete in a runoff election on June 19 that is shaping up to be one of the most consequential in the country’s history. At stake is the country’s economic model, its democratic integrity and the livelihoods of millions of people pushed into poverty during the pandemic.
With more than 99 percent of the ballots counted on Sunday evening, Mr. Petro received more than 40 percent of the vote, while Mr. Hernández received just over 28 percent. Mr. Hernández beat by more than four percentage points the conservative establishment candidate, Federico Gutiérrez, who had been polling in second place.
Mr. Hernández’s unexpected second-place victory shows a nation hungry to elect anyone who is not represented by the country’s mainstream conservative leaders.
The Petro-Hernández face-off, said Daniel García-Peña, a Colombian political scientist, pits “change against change.”
For months, polls have shown Mr. Petro, who is proposing an overhaul of the country’s capitalist economic model, leading against a conservative former mayor, Federico Gutiérrez.
It was only recently that Mr. Hernández, running on a populist, anti-corruption platform, had begun rising in the polls.
If Mr. Petro ultimately wins in the next round of voting, it would mark a watershed moment for one of the most politically conservative societies in Latin America, and it would set Colombia on an uncharted path.
In his postelection speech at a hotel near the center of Bogotá, Mr. Petro stood beside his vice-presidential pick and said Sunday’s results showed that the political project of the current president and his allies “has been defeated.”
He then quickly issued warnings about Mr. Hernández, painting a vote for him as a dangerous regression, and daring the electorate to take a chance on what he called a progressive project, “a true change.”
Mr. Petro’s rise reflects not just a leftist shift across Latin America, but also an anti-incumbent fervor that has gained strength as the pandemic has deepened poverty and inequality, intensifying feelings that the region’s economies are built mostly to serve the elite.
That same anti-incumbent sentiment appeared to give Mr. Hernández a late lift into the runoff, and pointed to the waning power of Uribismo, a hard-line conservatism that has dominated politics in Colombia for the last two decades, named for its founder, former president Álvaro Uribe.
At polling stations around the country on Sunday, supporters of Mr. Petro spoke to that frustration, and to a renewed sense of hope.
“This is a historic moment for Colombia, we don’t want more continuity,” said Chiro Castellanos, 37, a Petro supporter in Sincelejo, a city near the Caribbean coast. “This marks a change, it’s a countrywide project that is not just about Gustavo Petro.”
But in many places there was also fear of what that change might look like, and calls for a more moderate approach.
“This country is in trouble,” said Myriam Matallana, 55, a supporter of Mr. Gutiérrez, in Bogotá, the capital. But with Mr. Petro, “it would be worse.”
Mr. Petro has vowed to transform Colombia’s economic system, which he says fuels inequality, by expanding social programs, halting oil exploration and shifting the country’s focus to domestic agriculture and industry.
Colombia has long been the United States’ strongest ally in the region, and a win for Mr. Petro could set up a clash with Washington. The candidate has called for a reset of the bilateral relationship, including changes to the approach to the drug war and a re-examination of a trade agreement.
The election comes as surveys show growing distrust in most of the country’s institutions, including congress, political parties, the police, the military, the press and the national registrar, a key electoral body.
It also comes amid rising violence that included a stay-at-home order issued by a criminal group earlier this month that paralyzed a sizable part of the nation for at least four days.
Ahead of the election, there was widespread concern that these factors would stifle the democratic process.
“If we stay at home and say, ‘Everyone is corrupt,’ we’re not going to accomplish anything,” said María Gañan, 27, who voted for Mr. Hernández in Bogotá. “We want to change the history of the country.”
Mr. Hernández, who was relatively unknown before until just a few weeks ago, branded himself as an anti-corruption candidate, and has proposed rewarding citizens for reporting corruption, appointing Colombians already living abroad to diplomatic positions, which he says will yield savings on travel and other expenses, and banning unnecessary parties at embassies.
“Today the country of politicking and corruption lost,” Mr. Hernández wrote in a Facebook message to his supporters following Sunday’s results.
“Today, the gangs who thought that they could govern forever have lost,” he added.
But some of Mr. Hernández’s proposals have been criticized as undemocratic.
Specifically, he’s proposed declaring a state of emergency for 90 days and suspending all judicial and administrative functions in order to address corruption, leading to fears that he could shut down Congress or suspend mayors.
Many voters are fed up with rising prices, high unemployment, low wages, rising education costs and surging violence, and polls show that a clear majority of Colombians have an unfavorable view of current conservative administration.
Candidates pushing change have been killed on the campaign trail in Colombia before. Mr. Petro and his running mate, Francia Márquez, have both received death threats, prompting increased security, including bodyguards holding riot shields.
Yet the election was also marked by a broadening of the political tent.
In a matter of months, Ms. Márquez, an environmental activist who would be the country’s first Black vice president if she won, has morphed into a national phenomenon, infusing the election with a gender, race and class-conscious focus like few other candidates in the country’s history.
Her popularity has been viewed overwhelmingly as a reflection of a deep desire by many voters — Black, Indigenous, poor, rural — to see themselves in the highest halls of power.
On Sunday, she could have voted in the capital. Instead, she chose to travel to the southwestern department of Cauca, where she grew up.
“Today we are splitting the country’s history in two,” she said on Sunday, shortly after casting her ballot. “Today, one of the nobodies, the historically excluded, is standing up to occupy a place in politics.”
Reporting was contributed by Sofía Villamil, Megan Janetsky and Genevieve Glatsky in Bogotá, and by Federico Rios in Suarez, Cauca.
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L'Humanité
Le Stade Rochelais, l’Europe, l’Europe, l’Europe !
ActuRugby. Les Maritimes n’ont cette fois pas raté leur rendez-vous en finale de la Coupe d’Europe à Marseille. Ils se sont imposés face à la province du Leinster (24-21).
Après un double échec en finale de Coupe d’Europe (22-17) et Top 14 (18-8) face à Toulouse l’an passé, le Stade Rochelais, l’un des plus vieux clubs de l’Ovalie française, a gagné samedi son premier titre majeur en battant les Irlandais du Leinster (24-21) en finale de Coupe d’Europe. « C’est énorme, je n’ai même pas les mots », a lâché à l’issue de la rencontre le troisième ligne rochelais et international Grégory Alldritt.
Énorme, comme ces dix dernières minutes à couper le souffle. Les avants rochelais ont pilonné la ligne d’en-but irlandaise vague après vague, coup de casque après coup de casque pour faire plier le Leinster qui pensait pourtant avoir fait le plus dur. Finalement, le demi de mêlée Arthur Retière à la 79e minute, dans un trou de souris, trouvait l’ouverture pour aplatir. Mais rien n’était encore sûr. L’arbitre anglais Wayne Barnes prenait un malin plaisir à vouloir revoir les images « au cas où ». Insoutenable attente pour le XV rochelais, qui retenait sa respiration, imaginant encore une fois passer à presque rien de ce Graal qui lui échappe depuis trop longtemps. La malédiction allait-elle enfin tourner le dos aux Marines, eux qui avaient déjà trébuché si souvent sur la dernière marche – Challenge européen 2019, Top 14 et Champions Cup 2021 ?
Un match qui semblait plié d’avance
Oui, cette fois-ci était la bonne ! L’essai était accordé. Ihaia West, l’ouvreur et buteur néo-zélandais, impeccable – trois transformations (11e, 61e, 79e), 1 pénalité (41e) – délivrait son équipe et le public du stade Vélodrome totalement acquis à la cause des joueurs dirigés Ronan O’Gara. Et pourtant, on leur avait promis l’enfer face à l’armada de la province du Leinster. Les coéquipiers de Johnny Sexton, une horde d’internationaux irlandais, faisaient figure de grands favoris. Quatre étoiles sur le maillot – quatre sacres de champions d’Europe – et une domination indiscutable de cette Champions Cup 2022, au point de laminer le Stade Toulousain en demi-finale, le match semblait plié d’avance pour les bookmakers.
une solidarité sans faille
C’était pourtant compter sans l’appétit des Rochelais, qui s’est transformé samedi en une solidarité jamais mise en défaut durant 80 minutes. Pour contrer la machine si bien huilée des Irlandais, les Maritimes ont livré un match dantesque grâce à leurs avants qui ont su garder au chaud ce maudit ballon aux rebonds parfois capricieux. 61 % de possession, ce n’est pas rien ! « Ce match, on le gagne devant », a expliqué Arthur Retière. Ce match, ils l’ont aussi gagné en n’hésitant pas à jouer tous les coups. Avec trois essais à zéro – Raymond Rhule (10e), Pierre Bourgarit (61e) et Retière (79e) –, La Rochelle n’a finalement eu à subir que la patte de Sexton et ses six pénalités (4e, 8e, 22e, 40e, 47e, 52e) et celle de Byrne (64e). Romain Sazy, joueur emblématique des Maritimes, pouvait enfin se lâcher : « Maintenant, on est champions d’Europe. C’est énorme pour le club, pour sa progression. Il fallait passer par ce moment-là. On a conjuré le sort. » Enfin ! É. S.
France24 - Monde
Reportage : l'étau russe se resserre sur Lyssytchansk, dans le Donbass
Publié le : 30/05/2022 - 15:42
FRANCE 24
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À quelques kilomètres de Severodonetsk, nouvelle ville martyr dans le conflit ukrainien, les habitants de Lyssytchansk vivent au rythme des bombes. Sans eau potable, cette localité du Donbass presque coupé du monde ne tient plus qu'à un fil, alors que les troupes russes encerclent presque totalement la zone. Reportage exclusif des envoyés spéciaux de France 24 Jonathan Walsh et Amar Al Hameedawi.
Des panaches de fumée jalonnent la route qui mène à la ville ukrainienne de Lyssytchansk, dans le Donbass. Depuis plusieurs jours, l’artillerie russe frappe la zone sans relâche. Et les quelques rares habitants qui ont décidé de rester sont désormais coupés du monde.
"On vit sur la ligne de front, ça tire dans tous les sens au-dessus de nos têtes. On ne peut rien faire d’autre que s’en remettre à Dieu", raconte Mykhailo, un habitant de Lyssytchansk qui a décidé de rester au chevet de sa mère malade. "Je ne peux aller nulle part, comment pourrais-je partir alors qu’elle est dans cet état ? C’est horrible, ce qu’on vit."
"Ce soir, je vais dormir dans ma cave. J’ai peur", témoigne de son côté Yelyzabeta, une autre habitante de la ville. "Mon quartier n’a pas été trop bombardé mais ici, en centre-ville, c’est bien pire. On essaie de continuer à vivre malgré tout."
Conséquence des bombardements incessants, Lyssytchansk est depuis plusieurs jours privée d'eau potable et d'électricité. "Je suis venue chercher de l’eau pour pouvoir me laver. C’est de l’eau non potable. Mais Dieu merci, on a au moins ça", poursuit Yelyzabeta. "Pour l'eau potable, on se sert des puits."
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LE FIL DU 29 MAI
Volodymyr Zelensky dans l'est de l'Ukraine, les Russes progressent dans le Donbass
LE FIL DU 30 MAI
En Ukraine, Catherine Colonna dénonce un "double crime" après la mort d'un journaliste français
Vu de Russie
Comment la propagande russe forge le mythe de "Marioupol libérée"
Valeurs Actuelles
Pour faire oublier son échec à la présidentielle, Hidalgo se lance dans des projets qui ne font pas l’unanimité
Anne Hidalgo est sur tous les fronts pour tenter de faire oublier son échec cuisant au premier tour de l’élection présidentielle, où elle avait obtenu 1,75 % des voix, selon les chiffres officiels. « Je ne baisse jamais les bras », avait-elle promis dès le soir du 10 avril. Désormais, la maire socialiste de Paris, très vite remontée en scelle, se consacre à divers projets pour sa ville, détaille RTL, dimanche 29 mai. Mais ces derniers ne font pas l’unanimité.
« On vit dans la crasse, il y a des rats partout »
« On a beaucoup de projets qui ont de la gueule », assure un élu socialiste auprès de nos confrères. Des projets qui, pourtant, sont extrêmement clivants, à l’instar du réaménagement des Champs-Elysées ou de celui du Trocadéro, retoqué par le préfet de Paris. Dans le même temps, l’ex-candidate du Parti socialiste à l’élection présidentielle poursuit sa route avec le projet de transformation du périphérique. « Dans le cadre des Jeux olympiques de Paris, il y a la création d’une voie olympique. […] Cette voie est la préfiguration grandeur nature de quelque chose qui pourra se pérenniser », s’était enorgueilli l’édile, il y a quelque temps, dont les propos sont cités par la radio nationale.
Pourtant, ses alliés écologistes ont plutôt tendance à la pousser à se préoccuper davantage du quotidien des Parisiens. « On vit dans la crasse, il y a des rats partout », s’indignent sur les ondes de RTL des habitants sur le marché de Belleville, l’un des plus populaires de la capitale, situé dans le 20e arrondissement. Un quartier où l’opposition prépare ses arguments, à l’instar de Rachida Dati : « Quand vous avez fait 1,7 % sur votre nom, c’est qu’il y a une vraie insatisfaction. » Et la cheffe de file de LR à Paris de conclure : « Aujourd’hui, les Parisiens, comme les Français, lui expriment leur insatisfaction. Le sujet, c’est sa légitimité pour agir… Elle est sourde à la colère des Parisiens. »
New York Times - World
At Dublin Airport, Staff Shortages Lead to Travel Chaos
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More than 1,000 passengers missed flights there in a day, part of a spate of similar difficulties across Europe as demand for travel surges.
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By Megan Specia
Thousands of travelers waiting outside the terminal. Hourslong lines to pass through security. Calls from frustrated airlines for the army to step in.
Those were the chaotic scenes on Sunday as staff shortages caused more than 1,000 passengers to miss their flights at Dublin Airport, the latest European airport to experience logistical pains amid a surge in travel following the lifting of pandemic restrictions.
The government met with airport representatives on Monday to try to understand why the airport, the country’s largest and a hub for many airlines traveling between North America and Europe, was unable to cope with the volume of passengers.
Kevin Cullinane, the head of communications for DAA, the company that runs Dublin Airport, told the national broadcaster RTÉ Radio on Monday that “well over” 1,000 passengers had missed their flights, “for which we obviously unreservedly apologize.”
“We are operating on very fine margins at the moment — we are running to the max of our available staffing levels,” Mr. Cullinane said, adding that the airport had been “aggressively trying to recruit an additional 300 security officers.”
But from as early as 4:30 a.m. on Sunday, it was clear there would be an issue, he said, and “eventually the situation was just overwhelmed by the sheer presentation of passengers,” adding, “We let ourselves and the nation down yesterday.”
Many airlines are allowing passengers who missed their flights because of the security delays to rebook, and Mr. Cullinane said DAA would reimburse those passengers who had to pay out of their own pockets.
By Monday, things were again running smoothly at the airport, but government ministers met with airport officials to demand a plan for heading off future problems.
Some airlines called for the army to be brought in to help with security checks, but Eamon Ryan, Ireland’s minister for transport, said he did not believe that would solve the immediate problem.
Speaking at a news conference on Monday after the meeting with airport officials, Mr. Ryan called the delays “totally unacceptable.”
“You can’t have 1,000 people missing flights, you can’t have thousands of people out — queuing outside, even outside the terminal building,” he said, adding that the airport had “accepted it was a terrible failing.”
The airport is still advising people to come to the airport two and a half hours before a short-haul flight and up to three and a half hours before a long-haul flight. But for many of those who had planned to fly from the airport last weekend, that would not have been enough time.
Rebecca Maher, 34, had planned to travel to her partner’s family home in Italy on Sunday, but they ended up missing their flight despite arriving at the airport hours in advance. The two women had to line up outside for nearly an hour, and by the time they made it inside, the atmosphere among the travelers had grown tense.
“There were thousands of people in the building crammed in; no one knew what was going on,” she said. “And the staff, my heart was breaking for them, they didn’t know either what to do. People were very agitated and angry.”
She described seeing a number of people, including staff members, breaking down in tears.
“It was just awful,” she said.
Other anxious travelers said they were planning to get to the airport much earlier for upcoming flights.
Mark Walsh, a college student in Dublin, said he was planning to arrive at the airport seven hours early for a planned flight to Los Angeles on Sunday.
“It’s a necessary precaution,” he said. “Especially with the costs at the moment, I’m a student and I can’t afford to just rebook my flight.”
Other European airports have also struggled with excessive lines and delays during a busy travel period when nearly all pandemic-related restrictions have been lifted and people are eager to get away.
During the Easter holiday, a lack of staff led to long lines at London’s Heathrow Airport and at other major transportation hubs across the country. Last week, travelers at Gatwick Airport near London and Manchester Airport in the north of England also experienced long delays, and some airlines canceled flights to alleviate crowding.
Travelers at Amsterdam’s Schiphol Airport have had to wait for hours lately in lines that spilled outside the terminal, also because of a shortage of security and other staff.
Last week, the Dutch airline KLM said it would stop selling tickets for its flights departing from the Amsterdam airport for a few days to reduce crowding.
“Well, we made it,” one passenger wrote on Twitter, a couple of hours after posting a video of people waiting outside Schiphol in the rain. “A tip for people going to Schiphol: Make sure to be there four hours in advance. Then you’ll still be running to catch your flight after security.”
Claire Moses contributed reporting.
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L'Humanité
Selma Bacha, la patronne
ChroniqueMejdaline MhiriAnnoncées comme outsiders, elles ont démontré qui étaient les patronnes. Après leur élimination en quart de finale de la Ligue des champions la saison dernière face au PSG, les footballeuses de l’Olympique Lyonnais ont ramené la coupe dans le Rhône samedi 21 mai. À Turin, les coéquipières de la capitaine Wendie Renard ont dominé les Barcelonaises de la tête et des épaules (3-1). En marquant dès la 6e minute, les protégées de Sonia Bompastor ont refroidi d’entrée les tenantes du titre. Et quel but ! S’arrachant sur un duel, Amandine Henry décochait à 30 mètres une frappe surpuissante qui filait nettoyer la lucarne adverse. Un bijou.
Un premier coup dur pour les Espagnoles qui évoluaient pourtant devant un public acquis à leur cause. La tête d’Hegerberg (23e) et le but de Macario (33e) scellèrent l’issue de la rencontre, même si Putellas, ballon d’or 2021, tentait d’inverser le cours du jeu (41e).
Avec ce huitième sacre en dix finales disputées, les Fenottes sont remontées sur le toit de l’Europe. Au sein du collectif, la performance de Selma Bacha, latérale gauche de 21 ans, fut remarquable. Sur le deuxième but, sur un centre parfaitement déposé pour Hegerberg, elle délivrait sa neuvième passe décisive cette saison en Ligue des champions. La meilleure dans ce rôle-là, toutes équipes confondues.
Selma Bacha, nommée dans le onze majeur, a également été désignée meilleure jeune par l’UEFA en Ligue des champions. Omniprésente, surdouée, tranchante. Jean-Michel Aulas, président de l’OL, ne s’y est d’ailleurs pas trompé en lui faisant resigner un contrat l’engageant jusqu’en 2025. Pur produit maison depuis ses 8 ans, la Rhodanienne remportait à 17 ans sa première coupe aux grandes oreilles comme titulaire avec son club de cœur.
Volubile, joyeuse, elle détonnait dans le documentaire les Joueuses, pas là pour danser, réalisé par Stéphanie Gillard. On l’y voyait évoluer au contact de sportives à la longue carrière, les yeux plein d’envie, de respect, avec une pointe d’impertinence aussi, comme face à Amel Majri. « Quand je suis arrivée dans l’équipe, Selma n’arrêtait pas de la ramener. Elle avait fini par se faire casser par Sarah Bouhaddi. Tout le monde l’aime bien mais elle se fait aussi remettre à sa place et grandit dans ce groupe, glisse Stéphanie Gillard. Son sourire est incroyable sur les célébrations de but, et comme dit Wendie : “Ça donne l’ impression que c’ est à chaque fois la première fois.” »
Ses performances lui ont valu d’être appelée par Corinne Diacre sous le maillot bleu à cinq reprises depuis fin 2021. Parions qu’elle sera dans le groupe annoncé aujourd’hui à 13 heures sur TF1 pour disputer l’Euro en juillet en Angleterre.
La chronique sportive de Mejdaline Mhiri Valeurs Actuelles
L’extrême gauche réunie au plateau des Glières, haut-lieu de mémoire de la Résistance
Ces derniers jours, le plateau des Glières, haut-lieu de mémoire de la résistance, a été pris d’assaut par la gauche et l’extrême gauche. Le traditionnel Rassemblement des Glières, qui s’est déroulé les 27, 28 et 29 mai, a été organisé en deux temps par l’association Citoyens résistants d’hier et d’aujourd’hui (CRHA), comme l’avait indiqué Boulevard Voltaires, le 25 mai. Les deux premiers jours, un Forum des résistances s’est tenu sur le territoire de la commune de Thorens-Glières. Ensuite, le troisième jour, a eu lieu l’événement Paroles de résistances sur le plateau des Glières.
Un rendez-vous souvent émaillé de polémiques
Parmi les conviés à cet événement, dont les noms figurent sur le site de CRHA, on retrouve Philippe Poutou. Pour rappel, en 2017, le candidat du NPA à l’élection présidentielle s’était prononcé en faveur de la suppression du traditionnel défilé militaire du 14 juillet. Il souhaite par ailleurs remplacer le drapeau tricolore français. Autres personnalités politiques invitées : François Ruffin, député La France insoumise, ou encore Alain Coulombel, le porte-parole d’Europe Ecologie-Les Verts.
Ce rendez-vous des gauches, devenu traditionnel au fil du temps, s’accompagne souvent de polémiques. En 2013, Alexis Corbière, alors secrétaire national du Parti de la gauche (PG), avait expliqué « comment lutter contre l’extrême droite », indique Boulevard Voltaire. En 2019, le journaliste Gaspard Glanz, condamné pour avoir adressé un doigt d’honneur à deux membres des forces de l’ordre, avait été accueilli en tribune. Plus récemment, l’an dernier, l’annonce de la venue d’Assa Traoré – activiste racialiste – sur le plateau des Glières avait suscité l’indignation de plusieurs élus locaux.
Certains Français écartés
Enfin, il faut savoir que chaque Français n’a pas, de façon égale, accès au site. Ainsi, en 1997, une centaine de gendarmes missionnés par le préfet de la Haute-Savoie, Bernard Coquet, avait fait barrage à Jean-Marie Le Pen, précise le même site internet. Le président du Front national était accompagné du fondateur de l’armée secrète, le général Jean Vallette d’Osia. L’objectif de la démarche : les empêcher de déposer une gerbe en l’honneur des combattants des Glières au cimetière de Morette.
Le Figaro
François d’Orcival: «À Bayonne, un juge d’instruction très politisé»
CHRONIQUE - Le magistrat chargé de l’enquête sur l’assassinat d’un chauffeur de bus, qui avait ému la France entière, requalifie les faits à la baisse.
Le sujet avait disparu de la campagne. Mais pas du bureau des juges. Il peut aussi en ressortir. L’affaire remonte au 5 juillet 2020 et s’est déroulée à Bayonne. Alerté par l’agitation qui règne dans son autobus, son chauffeur, Philippe Monguillot, veut vérifier que plusieurs individus montés à bord ont bien leur titre de transport. Ceux-ci se précipitent sur lui, et le lynchent. Il se redresse, prend un ultime coup au visage et s’effondre. Il mourra cinq jours plus tard à l’hôpital.
Au terme de son enquête, le procureur du parquet de Bayonne estime qu’il s’agit d’un «homicide volontaire aggravé» d’un conducteur de transport collectif. Cela destine l’affaire à une cour d’assises. Mais le juge d’instruction vient d’en décider autrement: il la requalifieet précise, reprenant l’opinion de l’avocat de l’un des deux agresseurs, que la qualification de meurtre ne tient pas, que s’il y a eu mort d’homme, cela s’est fait «sans intention de la donner».
À lire aussiÀ Bayonne, la mort de Philippe Monguillot provoque un traumatisme inédit
L’affaire n’ira donc pas en cour d’assises, mais devant une cour criminelle uniquement composée de magistrats, la peine prononcée ne pouvant excéder vingt ans. Comment ça? demande le procureur, le 18 mai, en faisant appel à son tour. La suite du débat de droit devra se dérouler à huis clos dans plusieurs mois, reportant l’audience publique à plus d’un an…
Pourquoi cette affaire échappe-t-elle à la cour d’assises?
Pourquoi le juge d’instruction a-t-il préféré que cette affaire échappe à la cour d’assises? S’est-il uniquement fondé sur la conception qu’il se fait du droit, sur les arguments qu’il tire de ce cas? Une cour d’assises, composée de juges et de jurés, ne juge pas nécessairement en portant ses arrêts au maximum des peines prévues: elle fait ses choix en toute liberté. Alors?
À lire aussiMeurtre de Philippe Monguillot: «Jusqu’à quand allons-nous tolérer l’intolérable?»
Le magistrat instructeur sait qu’il va heurter la famille de la victime et l’association qu’elle a constituée - laquelle réagit aussitôt contre sa décision -, mais aussi l’ensemble de l’opinion publique, comme en témoignent les 6000 personnes qui ont défilé, le 8 juillet 2020, lors d’une «marche blanche», les visites sur place faites alors par trois membres du gouvernement, celles du ministre des Transports (alors Djebbari), de l’Intérieur (Darmanin), de la Citoyenneté (Schiappa), les réactions du premier ministre Jean Castex («crime abject»), de Marine Le Pen aussi bien que de Jean-Luc Mélenchon…
Le juge ne peut pas l’ignorer, mais il doit penser qu’en deux ans, le temps aura gommé ces réactions et que son propre jugement doit l’emporter. De son côté, le public est prêt à tout comprendre, mais il n’entend pas être privé de prendre toute sa part au débat.
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Luc Ferry: «La France est-elle “structurellement” raciste?»
CHRONIQUE - Le ministre de l’Éducation, Pap Ndiaye semble avoir des idées bien arrêtées sur le sujet. Il serait préférable que les priorités de la Rue de Grenelle soient plutôt la lutte contre l’illettrisme.
Ivan Rioufol: «Offensive d’État contre le modèle français»
CHRONIQUE - Cautionner le racialisme à l’École, c’est en finir avec la France millénaire.
France24 - Monde
Pénurie de soignants : "Les urgences crient à l'aide depuis des années"
Publié le : 30/05/2022 - 11:37
FRANCE 24
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Urgences fermées, pénurie de médecins, faibles rémunérations... L'hôpital public souffre, et les soignants tirent de nouveau la sonnette d'alarme. Alors qu'au moins 120 servces d'urgences ont été forcés de limiter leur activité ou s'y préparent, Jehane Fadlallah, médecin à l'hôpital Saint-Louis à Paris, rappelle que la condition première pour sauver l'hôpital public français est la revalorisation des salaires des soignants et la titularisation des contrats précaires.
L'hôpital public français s'enfonce dans la crise. Au moins 120 services d'urgence ont été forcés de limiter leur activité ou s'y préparent, selon une liste établie par l'association Samu-Urgences de France (SUdF) que l'AFP s'est procurée.
Il manque dans les hôpitaux de l'AP-HP 1 400 infirmières et infirmiers, a par ailleurs indiqué, lundi 30 mai, le directeur général du groupement hospitalier d'Ile-de-France, Martin Hirsch, alors que les soignants multiplient les appels à l'aide face au manque de personnel.
"Nous, à l'AP-HP par rapport aux autres hôpitaux, notre problème est sur les infirmières (...) On en a 1 000 de moins qu'il y a un an à la même époque, on avait prévu de créer 400 postes supplémentaires, on n'a pas pu les créer, donc il nous manque 1 400 infirmières par rapport à ce que l'on aimerait avoir", a expliqué Martin Hirsch sur la radio France Inter.
"Il y en a qui ont changé de métier, il y en a qui sont partis dans le privé, il y en a qui sont partis en province, il y a en qui ne sont pas venus travailler après la diplomation de l'été dernier (...) et il y en a beaucoup qui utilisent cette drogue douce de l'intérim, qui nous met dans une situation absolument terrible", a-t-il ajouté.
"Le serment d'Hippocrate est bafoué tous les jours"
Samedi, dans un article intitulé "SOS Hôpital public : nos révélations sur les salaires de la honte" et publié par Paris Match, des médecins, infirmiers, kinés et aides-soignants exerçant à l'hôpital Saint-Louis à Paris dévoilent leur feuilles de paie pour alerter sur un système à bout de souffle qui peine de plus en plus à attirer.
"On sort de notre droit de réserve parce que le serment d'Hippocrate est bafoué tous les jours", affirme sur France 24, Jehane Fadlallah, médecin à l'hôpital Saint-Louis.
À l'AP-HP, 15 % des lits restent fermés en moyenne, faute de soignants, a souligné Martin Hirsch sur France Inter, alors que les hôpitaux à travers la France alertent sur le manque de personnel pour cet été dans les services d'urgences.
Pour exemple, le service de pointe en immunologie dans lequel exerce Jehane Fadlallah est lui-même menacé de fermeture, faute de personnel et de moyens. "On a décidé de médiatiser ça parce que les urgences crient à l'aide depuis des années", poursuit-elle, expliquant que son service a été obligé de fermer 9 lits sur 23, soit un tiers de sa capacité.
"La pandémie de Covid-19 a accéléré ce mécanisme, mais il préexistait." - Jehane Fadlallah, à France 24.
Même cri de désespoir dans l'Oise où plusieurs dizaines d'élus, soignants et habitants de Senlis ont manifesté samedi pour réclamer la réouverture des urgences, fermées depuis décembre en raison d'une pénurie de médecins.
"Depuis le 13 décembre, le service des urgences et le Smur sont fermés à Senlis, une fermeture qui nous avait été annoncée comme provisoire" mais "qui se prolonge depuis cinq mois. Nous demandons à l'ARS (Agence régionale de Santé) de tenir ses promesses", a expliqué à l'AFP la présidente du comité de défense de l'hôpital de Senlis (CDDHS), Véronique Pruvost-Bitar.
Depuis la fusion de l'hôpital de Senlis et de l'hôpital de Creil, en 2012, Senlis a déjà perdu huit services de spécialités médicales et chirurgicales, déplore-t-elle.
Revaloriser les salaires et titulariser les précaires
Pour Jehane Fadlallah, la revalorisation salariale est indispensable la survie de l'hôpital public. Cette dernière a suivi 16 ans d'études, obtenu deux doctorats, s'est spécialisée dans les maladies cancéreuses rares du sang, et travaille plus de 50 heures par semaine. Son salaire ? Moins de 3 500 euros nets par mois (une infirmière de l'hôpital public touchera, elle, 1 700 euros nets par mois).
"C'est un élément minoritaire de notre vocation, on ne demande à personne de nous remercier d'avoir fait ce choix, déclare Jehane Fadlallah, mais c'est une réponse à Olivier Véran qui a dit que l'hôpital était une question d'organisation et non de moyens, or c'est faux".
"On a un des meilleurs systèmes de santé au monde. On est extrêmement bien formés et on essaie de maintenir la qualité de soins comme on peut... Mais on ne peut plus le faire au détriment de notre santé mentale et physique." - Jehane Fadlallah à France 24.
L'autre clé pour attirer les personnels, dit-elle, est la titularisation des soignants précaires. Des soignants précaires dont elle fait partie, elle qui est en CDD (contrat à durée déterminée). "Un CDD est normalement voué à durer 12 à 18 mois, mais force est de constater que cela dure, c'est une situation qui s'est pérennisée", dénonce-t-elle, précisant que ces contrats précaires représentent 41 % de la masse salariale de l'AP-HP.
"Avant, quand on était diplômé, on n'avait pas le droit de s'installer comme intérimaire. Intérimaire dans les métiers de santé où il n'y a pas de chômage (...), ça veut dire 'Je fais le choix de travailler quand je veux, quand je peux, payé trois fois plus que les autres'", a commenté Martin Hirsch, qui a qualifié les intérimaires de "mercenaires".
La santé fait partie des trois "urgences" auxquelles le gouvernement doit s'atteler, au côté du climat et du pouvoir d'achat, a indiqué vendredi la Première ministre Élisabeth Borne, à l'issue d'une région à Matignon avec son gouvernement.
Face à la pénurie de personnels dans les hôpitaux, Élisabeth Borne a assuré, à l'issue de cette réunion, avoir demandé aux "ministres concernés" de lui "faire des propositions très rapidement pour prendre des mesures efficaces pour l'été".
Avec AFP
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Décryptage
Pénurie de soignants : le modèle hospitalier français au bord de la rupture
Outre-Mer
Guadeloupe : les urgences du CHU au bord de l'implosion
REPORTAGE
À l’hôpital public, "j’ai des collègues qui pleurent quand ils viennent travailler"
New York Times - World
Man Throws Pastry at Mona Lisa, Smearing Cream on Glass Case
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The painting was not harmed and the man, who officials said was in a wheelchair and had faked a disability to get close to it, was taken into custody.
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By Daniel Victor and Maria Cramer
Luke Sundberg and three of his friends were in line inside the Louvre in Paris on Sunday, waiting to pose for a photo in front of the Mona Lisa, when they heard gasps.
A man dressed as a woman had sprung from a wheelchair and ducked under a rope barrier separating the painting from the crowd of about 100 people.
The visitors watched in disbelief as he began pounding on the glass that shields the painting. Then, Mr. Sundberg said, the man smeared what appeared to be cake all over the glass protecting what is one of the world’s most recognizable pieces of art.
“I was in awe,” said Mr. Sundberg, 20, a first-year student at Colby Community College in Kansas. “It’s something so historic that seems untouchable.”
The protester, whom officials have not named, faked a disability to get close to the Mona Lisa, according to the Louvre. The painting was not damaged, museum officials said.
Mr. Sundberg said he and his friends posed with the painting after the glass was cleaned and then they began to leave the museum. On their way out, he said, they saw the man, who looked straight at Mr. Sundberg as he recorded him with his phone.
“He threw a whole bunch of roses at me and then he started yelling,” he said.
Videos on social media showed that the man, speaking in French, yelled that there were “people who were destroying the planet” and “that’s why I did it.”
The Mona Lisa, painted by Leonardo da Vinci in the 16th century and perhaps the crown jewel of the Louvre’s collection, is typically swarmed by camera-wielding tourists. The painting is held behind a thick glass case, an effective shield against pastries.
After the man smeared the glass, he was tackled by security guards, Mr. Sundberg said.
The Louvre said in a statement that officials with the museum had followed its usual procedures for people with reduced mobility, “allowing them to admire this major work of the Louvre.”
Once he was near the painting, the man threw the pastry that he had hidden, the museum said.
Security guards seized the man and escorted him out before handing him over to the police, the museum said. The museum filed a complaint, officials said.
There have been several attempts to vandalize the painting, some more successful than others. In 1956, a man threw a stone at the painting, shattering a glass shield and scratching Mona Lisa’s left elbow, causing a chip of paint to fall off.
The man initially said he had no real reason to commit the act.
“I had a stone in my pocket and suddenly the idea to throw it came to my mind,” the police quoted him as saying. He later said he was jobless, had no money and simply wanted to be jailed during the cold weather.
Steve Keller, a museum security consultant who has worked with the National Gallery of Art, the Smithsonian Institution and other museums, said such episodes happen “more often than we hear about.”
Vandalism “is one of the top three concerns we have,” he said, adding, “We do take steps to prevent it, but it’s not really predictable.”
Mr. Keller, who has worked in museum security since 1979, said he used to see cases like this once a year at the Art Institute of Chicago. He has found lipstick on paintings and handprints on portraits, and he once stopped a man from painting a piece of art that he claimed was his and not finished.
Mr. Keller said that many museums did not want to place paintings in protective glass because it diminished the experience for museum visitors.
But the Mona Lisa is a predictable target, Mr. Keller said. In 1911, it was stolen by three Italian handymen and recovered 28 months later. In the 1950s, a visitor attacked it with acid. In 2009, a woman threw a teacup at its glass.
People who engage in such stunts usually just want to get on television, said Stevan Layne, the founding director of the International Foundation for Cultural Property Protection and a former director of security at the Denver Art Museum.
He said that such acts of vandalism carried out by demonstrators have nothing to do with the issues they are trying to call attention to. “They’re not really accomplishing anything,” Mr. Layne said.
Claire Fahy contributed reporting.
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France24 - Monde
Euro-2022 : une liste des 23 Bleues sans Amandine Henry ni Kheira Hamraoui
Publié le : 30/05/2022 - 14:51
FRANCE 24
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L'équipe de France féminine connaît ses 23 joueuses pour l'Euro-2022 qui aura lieu du 6 au 31 juillet prochain. Corinne Diacre a notamment écarté Amandine Henry et Kheira Hamraoui.
"Je fais des choix je les assume jusqu'au bout." L'équipe de France féminine s'avance vers l'Euro (6-31 juillet) avec un groupe fidèle aux principes de Corinne Diacre qui a annoncé, lundi 30 mai, une liste laissant de côté Amandine Henry et Kheira Hamraoui au profit notamment de l'attaquante Ouleymata Sarr.
>> À lire aussi : Cameroun : à "la Rails Football Academy", les jeunes footballeuses dribblent les préjugés
Comme attendu, la sélectionneuse a annoncé sa liste de 23 Bleues à la mi-journée sans réserver beaucoup de surprises aux téléspectateurs du journal télévisé de TF1, codiffuseur du tournoi sur les écrans français avec Canal+.
Henry bien absente
Les amateurs de séries à suspense avaient relancé l'hypothèse Henry depuis quelques jours, à la faveur d'une finale de Ligue des champions de haute-volée contre le Barça (3-1) où la Lyonnaise a étalé sa puissance et son talent.
Mais la milieu défensive n'apparaît pas au casting du Championnat d'Europe, prévu cet été en Angleterre, une décision logique au regard du passif la liant à Diacre. L'ex-capitaine française est tenue à l'écart depuis l'hiver 2020, après des critiques publiques envers la sélectionneuse.
Wendie Renard portera le brassard cet été en Angleterre, où les Françaises ambitionnent de décrocher leur premier titre international, avec une équipe renouvelée depuis plusieurs mois.
Diacre joue la carte jeune
La carte jeunesse, symbolisée par Selma Bacha, Sandy Baltimore et Melvine Malard par exemple, met sur la touche Eugénie Le Sommer, la meilleure buteuse de l'histoire des Bleues (86 buts), jamais appelée cette saison et souvent remplaçante à Lyon.
🇫🇷 La liste des 2️⃣3️⃣ joueuses retenues pour l'Euro 2022 en Angleterre ! #FiersdetreBleues pic.twitter.com/FJANl3slEU
May 30, 2022Une autre trentenaire, Kheira Hamraoui, reste à quai sept mois après la violente agression, toujours non-élucidée, dont elle a été victime.
Revenue en février après une longue absence, mais absente du stage d'avril, la milieu défensive du PSG paye sa situation en club, où elle ne joue plus depuis un mois et une altercation à l'entraînement, et pâtit de ses relations exécrables avec ses partenaires Kadidiatou Diani et Marie-Antoinette Katoto, deux vedettes de l'équipe de France.
Sans Henry ni Hamraoui, c'est la jeune Ella Palis, 23 ans, qui embarque pour l'Euro, malgré son faible vécu international (6 sélections) et un temps de jeu parfois réduit à Bordeaux. Elle sera la doublure de la n°6 Charlotte Bilbault, une autre Girondine.
Au poste de gardienne, derrière la titulaire Pauline Peyraud-Magnin et Mylène Chavas, Justine Lerond complète le trio en l'absence de Solène Durand, forfait sur blessure. La Messine joue en deuxième division mais elle garde la cage des moins de 23 ans tricolores et est déjà passée par la case Bleues.
En défense, Hawa Cissoko, figure appréciée du vestiaire, est choisie comme quatrième axiale, pour accompagner les incontournables Renard, Griedge Mbock et Aïssatou Tounkara. La latérale gauche Perle Morroni, en délicatesse à Lyon, est victime de la concurrence de Sakina Karchaoui et Bacha.
La liste de Diacre, proche des précédentes, réserve toutefois deux surprises.
Ouleymata Sarr est bien là
Ouleymata Sarr, attaquante du Paris FC (15 sélections), est convoquée malgré une carrière internationale hachée, relancée en février puis prolongée en avril après le forfait de Melvine Malard (également appelée lundi).
Sa montée in extremis dans le wagon bleu provoque indirectement le décrochage de Viviane Asseyi (55 sélections), une des joueuses les plus capées de l'ère Diacre débutée en 2017.
Depuis le Mondial-2019, qu'elle a disputé, la joueuse offensive de 28 ans n'a manqué que deux rassemblements, à l'hiver 2020-2021, en raison d'une blessure contractée avec la sélection, justement. Elle s'apprête à quitter le Bayern Munich, où elle ne s'est pas imposée.
La sélectionneuse doit transmettre officiellement sa liste avant le 26 juin à 23 h 59, dernier délai. Il sera ensuite possible de remplacer une joueuse jusqu'à 24 h avant le premier match, en cas de blessure ou de Covid-19.
>> À lire aussi : football féminin : "Les mentalités changent au Sénégal"
L'équipe de France, troisième du classement Fifa, fait partie des favorites à l'Euro, après une saison conclue par onze victoires en autant de matches. Son palmarès est toutefois vierge en grandes compétitions.
Son stage de préparation débutera le 14 juin à Clairefontaine, cinq jours après le début d'un stage de cohésion. À l'Euro, son premier match est prévu le 10 juillet contre l'Italie à Rotherham.
Avec AFP
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Football
Ligue des champions féminine : l'OL domine Barcelone et récupère sa couronne
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Football féminin : "Les mentalités changent au Sénégal"
Revue de presse
Égalité salariale pour les footballeuses américaines : "L'égalité, c'est la vraie libération"
Valeurs Actuelles
Centrale solaire près de Marseille: le photovoltaïque de la discorde
Les Pennes-Mirabeau, petite ville provençale de 21 000 habitants dans la périphérie de Marseille. Une commune partagée entre une garrigue préservée et la zone commerciale de Plan de Campagne, l’une des plus importantes de France. La vie politique y est dominée depuis vingt ans par le maire de centre gauche Michel Amiel, ex-PS et ex-LREM. Cette bourgade résidentielle paisible est depuis peu confrontée à une controverse qui enfle. Comme bien d’autres avant elle, la mairie s’est laissé bercer par les sirènes des énergies renouvelables, leur image “verte” et les généreuses subventions publiques qui vont avec.
Lors du conseil municipal de décembre 2021, le premier adjoint, Jean-Marc Leonetti, annonce à la surprise générale le lancement d’un « appel à manifestation d’intérêt pour un projet de production d’électricité photovoltaïque », sur le site de la Grande Colle, juste en face du lycée Louis- Aragon. Il devrait déboucher sur un contrat avec une entreprise privée, censée valoriser cette zone de collines, ravagée par le grand incendie de 2016, où ne pousse plus qu’une courte végétation. Le premier adjoint promet que l’installation, prévue sur 11,7 hectares, servira également de coupe-feu. Face aux protestations des élus d’ opposition, le maire rétorque qu’« à force d’être contre tout, on va finir par s’éclairer à la bougie », et salue la « rentabilité financière incontestable » du projet.
L’information reste néanmoins confidentielle et sort peu de l’enceinte du conseil municipal. L’existence d’un projet est à peine mentionnée, sans précision, dans le Pennois, le magazine de la ville. C’est alors qu’un riverain, Patrick Bragado, découvre le pot aux roses : « J’ai vu des gens se balader sur mon terrain en prenant des mesures avec une carte. J’étais persuadé qu’ils allaient faire du reboisement, donc je suis allé les voir, et c’est là qu’ils m’ont parlé du projet qui avait été voté à la mairie. » Il prévient alors d’autres habitants, dont l’un contacte la presse. « Moi, je l’ai appris par un journaliste qui prenait des photos ! », s’exclame un voisin.
À en croire Jean-Charles Lamathe, habitant du village et bénévole de l’association France Nature Environnement, « dans les documents qui ont été transmis aux entreprises candidates, un paragraphe dit expressément qu’elles n’ont pas le droit de communiquer sur le sujet. Seule la mairie en a le droit, car c’est un projet qu’elle veut garder assez discret ». « Ce sont quand même 11 hectares de zone naturelle qui vont être détruits, c’est un projet industriel en pleine colline », ajoute-t-il. Contactée, la municipalité n’a pas donné suite aux sollicitations de Valeurs actuelles.
Un voisinage divisé
« Moi, je considère que c’est une bonne chose, avance un autre riverain. Je pense que beaucoup de gens sont contre à cause de non-dits, de manque de connaissances ou d’information. Ici, on est en fin de ligne, nous subissons des baisses de tension. Le fait d’avoir une ferme photovoltaïque nous donnerait une assurance au niveau de la qualité du réseau. L’autre avantage des panneaux solaires, c’est que ce ne sont pas des constructions définitives, tout est démontable et recyclable, contrairement aux éoliennes. Les panneaux de nouvelle génération sont généralement conçus pour éviter les problèmes d’éblouissement. Et avec le soleil d’ici, ça serait parfait. »
« On est pratiquement tous défavorables, la seule personne favorable, c’est un monsieur qui est à la mairie et son fils, même si on s’entend très bien, s’amuse Patrick Bragado. Moi, je ne suis pas contre ce projet, mais pas aussi près des maisons, surtout qu’ici nous avons énormément de contraintes : la décharge juste à côté, les avions qui passent au-dessus vers l’aéroport de Marignane, la carrière de plâtre juste derrière, la déchetterie, les camions qui passent toute la journée et les lignes à haute tension. »
Il est vrai que les lignes à très haute tension qui traversent la ville tout près des habitations ont suscité une opposition historique et produisent un fort crépitement lorsqu’il y a de l’humidité ou du vent. Mais elles étaient déjà présentes quand les habitants sont venus s’installer, en connaissance de cause. Une situation bien différente, donc.
Agir avant qu’il ne soit trop tard
Le projet termine sa phase d’appel à manifestation d’intérêt, qui est une présélection des entreprises candidates. Elles répondront ensuite à un appel d’offres en bonne et due forme. « Si le projet en vient à se mettre en place ici, on ira au tribunal, c’est sûr, on ne se laissera pas faire. S’ils le déplacent plus loin, au niveau de la piscine du Jas-de-Rhôdes, qu’ils le fassent. Mais si c’est derrière chez moi, il est sûr qu’il y aura une procédure », avertit Patrick Bragado. Il s’étonne que la commune, qui possède des centaines d’hectares aux alentours, ait choisi ce point si proche des habitations.
En France, les phénomènes de contestation locale des installations de production d’énergies renouvelables se multiplient, à mesure que les sites les plus favorables et les moins dérangeants pour la population sont occupés. Les longues procédures devant les tribunaux administratifs font perdre des années aux porteurs de projets et à l’État. Pour atteindre ses objectifs en matière de transition énergétique, ce dernier met les préfets sous pression pour recouvrir le territoire d’éoliennes et de panneaux solaires.
Lorsqu’une action judiciaire est entreprise, il est souvent trop tard et les habitants doivent s’incliner après des années de combat. Comme à Artigues et à Ollières, dans le Var, où malgré la ténacité des associations, des éoliennes dévastent les abords de la montagne Sainte-Victoire si chère au peintre Paul Cézanne. Auprès de nos confrères de France Bleu Provence, le maire des Pennes-Mirabeau s’est cependant dit ouvert à des aménagements en fonction des remarques. Si les opposants veulent obtenir gain de cause, ils devront agir vite.
New York Times - World
All 22 Bodies Are Recovered in Nepal Plane Crash
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The plane went down in bad weather on Sunday while carrying passengers to Jomsom, a tourist destination popular with trekkers.
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By Bhadra Sharma and Karan Deep Singh
KATHMANDU, Nepal — Rescue workers recovered 22 bodies on Monday and Tuesday after a nearly 48-hour operation to reach and assess the site of a plane crash in the rocky heights of the Himalayas, according to officials in Nepal.
The Canadian-made De Havilland DHC-6 Twin Otter, operated by Tara Air and carrying 19 passengers and three crew members, took off on Sunday morning from the central Nepali city of Pokhara and was headed for Jomsom, a tourist destination popular with trekkers.
The flight normally takes about 30 minutes, but the plane went down in bad weather with 13 Nepalis, four Hindu pilgrims from India and two German trekkers on board.
On Tuesday morning, Narayan Silwal, a Nepali Army general and spokesman, said on Twitter that all 22 bodies had been recovered. Mr. Silwal added that the authorities were arranging transportation to Kathmandu, the capital, for 12 bodies that were still at the crash site. Ten bodies were airlifted to Kathmandu on Monday evening.
Early on Monday, rainfall and fog made it difficult for rescuers to reach the site. Helicopters deployed on Sunday by the Nepali Army and private companies were diverted to Kathmandu and Pokhara because of low visibility.
After conditions improved on Monday morning, a helicopter carrying a senior army official, a police inspector and a guide reached the location, at an elevation of 14,500 feet near the village of Thasang. A total of 15 rescuers had reached the spot by noon, the authorities said.
“No one is alive,” said Narendra Shahi, an international mountain guide, who was sent to the crash site as part of the rescue operation. “The plane has crashed into pieces. It’s so heartbreaking.”
One of the bodies recovered on Monday was that of Utsav Pokharel, a 25-year-old junior pilot on the flight. “He always wanted to be a pilot,” said his father, Maniram Pokharel, as he burst into tears. “He left us too early.”
Mr. Pokharel was the first person from his remote village in the Rukum District to become a pilot, family members said, after he learned to fly in the Philippines.
The family was so proud of him that they also enrolled Mr. Pokharel’s younger brother, Umesh, in a pilot training program in the Philippines.
“He has just three months left to complete his course,” said Mr. Pokharel, their father. “I am confused whether to ask him to be a pilot or ask him to leave.”
Nepali officials on Monday said the cause of the crash was not immediately clear. The most likely possibility, they said, was that the plane crashed into a mountain after it lost contact with air traffic controllers while navigating in particularly bad weather.
“Initially, the weather was good,” said Puskal Sharma, the chief of the Jomsom airport, but it quickly “worsened just when we were asking the Tara Air plane for the final position. Then, we lost the connection immediately.”
Mr. Sharma said two small planes had successfully landed at the Jomsom airport early Sunday morning.
Jomsom is a favorite of trekkers because of its breathtaking snow-capped mountains. Hindu pilgrims from India, Nepal and other countries also visit the area to pray at the Muktinath Temple. For many, a trip there is thought to offer a pathway to heaven. Among the most famous visitors was Prime Minister Narendra Modi of India, who toured the temple in 2018.
To reach remote mountainous places like Jomsom, residents and visitors rely on small twin-engine planes. The route from Pokhara to Jomsom is considered one of the riskiest in Nepal because planes have to fly through narrow valleys, where visibility is often a challenge. Crashes are more common than usual because of frequent bad weather, rocky terrain and aging plane fleets.
In 2016, 23 people were killed when a Tara Air plane went down on the same route as the one on Sunday. In 2018, a passenger plane from Bangladesh crashed in Kathmandu, killing 49 of the 71 people on board. In response to the poor safety record of Nepali airlines, the European Union has barred the planes from its airspace.
The Nepali crew members on the Tara Air flight that crashed Sunday were Captain Prabhakar Prasad Ghimire, Mr. Pokharel and Kishmi Thapa, a flight attendant, Tara Air said.
At least seven of the Nepali passengers were from the same family, making a pilgrimage to Muktinath Temple, according to Nepali media reports. The four pilgrims from India were a family from the western state of Maharashtra, according to Indian media reports.
Bhadra Sharma reported from Kathmandu, and Karan Deep Singh from New Delhi.
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L'Humanité
La Rochelle en ordre de marche pour enrayer la ballade irlandaise du Leinster
ActuRugby. La province irlandaise fait figure de favorite pour cette finale de coupe d’Europe qui a lieu samedi à Marseille sur la pelouse du Vélodrome. Les Marines ne désespèrent pourtant pas de dérégler cette impressionnante machine à gagner.
Éric SerresAvec le deuxième ligne Will Skelton, la possible présence du 3 e ligne Viktor Vito, et encore un peu de suspense autour de la présence Tawera Kerr-Barlow, véritable maître à jouer, la Rochelle, annoncé un temps affaibli, aura tout de même belle allure pour la finale de la Coupe d’Europe face à la province irlandaise du Leinster. Absent à Lens lors de la demi-finale face au Racing, le géant australien Skelton sera donc là pour donner du fil à retordre au pack irlandais. Impressionnant l’an dernier lors de la demi-finale, qui avait déjà opposé les deux équipes, il est l’un des fers de lance des Jaunes et Noirs.
Le Néo-Zélandais Victor Vito, - il mettra un terme à sa carrière en fin de saison -, qui souffre toujours de la cheville gauche, pourrait lui aussi d’être de la fête. Au poste de demi de mêlée, la main cassée du titulaire néo-zélandais Tawera Kerr Barlow aurait dû propulser le jeune Thomas Berjon titulaire. Mais voilà, le manager irlandais du club de l’Atlantique, Ronan O’Gara ne manque ni d’imagination ni de solutions. Il pense pouvoir faire jouer le champion du monde All Black avec une protection spéciale. Enfin à l’arrière Brice Dulin, arrêté depuis plusieurs semaines, a repris l’entraînement collectif avec de bonnes sensations. Reste à voir si O’Gara le relancera face à ses compatriotes, impressionnants contre Toulouse en demi-finale (40-17). Affaire à suivre…
Autre année, autre histoire
Quoi qu’il en soit cette finale ne ressemblera pas à la demi-finale de l’an dernier. Il y a un an, le Stade rochelais s’était imposé avec la manière face au Leinster (32-23), dans son stade fétiche de Marcel-Deflandre. Au terme d’une démonstration de puissance, les Maritimes s’étaient qualifiés pour la première finale de Coupe d’Europe de leur histoire.
Autre année, autre histoire ! Car le Leinster, impressionnant en demi-finale face à Toulouse, arrive cette fois-ci dans la capitale phocéenne avec son effectif au complet. La formation irlandaise a notamment retrouvé sa redoutable paire à l’ouverture Gibson-Park-Sexton qui était absente, l’an dernier : « C’est une équipe clinique, très précise. C’est scolaire ce qu’ils proposent : des choses répétées, répétées mais c’est tellement bien fait que c’est efficace. Le Leinster, c’est les trois quarts de l’équipe d’Irlande et une grosse identité, pratiquement le même jeu que l’Irlande », explique ainsi l’international français Gregory Aldritt qui malgré tout espère pouvoir enrayer la machine irlandaise. « Je sais que ça va être difficile, dur, mais il n’y a jamais de finale facile de toutes les façons, poursuit-il. On est une équipe qui aime bien être dans l’ombre et faire mentir les pronostics. »
Ce match des retrouvailles entre les deux clubs sera aussi celles de deux hommes. Les Irlandais Ronan O’Gara et Johnny Sexton, anciens rivaux en sélection, adversaires avec leur province puis ensemble au Racing 92, auront l’occasion de réanimer cette vieille rivalité. Le premier sera sur le banc pour la Rochelle afin de décrocher une première coupe, l’autre sur la pelouse afin d’emmener son équipe vers une cinquième couronne européenne.
rugby France24 - Monde
Graves incidents au stade de Saint-Étienne, relégué en Ligue 2
Publié le : 30/05/2022 - 07:56
FRANCE 24
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L'AS Saint-Étienne s'est inclinée dimanche face à l'AJ Auxerre, officialisant ainsi sa descente en Ligue 2. Une douloureuse défaite sportive avant des scènes de chaos dans le Chaudron, renvoyant une sombre image du football français.
De tristes images du football : un envahissement de terrain avec des tirs de fumigènes et des échauffourées en dehors de son stade Geoffroy-Guichard et une séance de tirs au but fatale. Saint-Étienne, battu 1 à 1 (5-4 t.a.b.) par Auxerre dimanche, a fait ses adieux à la Ligue 1 dans le plus grand chaos.
Sitôt le dernier tir au but réussi de l'Auxerrois Birama Touré, synonyme de victoire des Bourguignons qui retrouvent la Ligue 1 après dix ans d'absence, le terrain a été envahi par des milliers de supporters en colère.
Une réunion est prévue ce matin à partir de 11h00 au Ministère des Sports au sujet des débordements au Stade de France (réunissant l'UEFA, des responsables du football et la police française).
Course vers les vestiaires
Certains ont envoyé des engins pyrotechniques en direction de la tribune officielle protégée par les forces de l'ordre.
Les joueurs stéphanois, entourés par les stadiers, se sont aussitôt précipités, comme les autres acteurs du match, vers les vestiaires.
"Après le match, j'ai flippé car j'ai pris des bombes lacrymogènes, comme mes joueurs", a commenté l'entraîneur auxerrois, Jean-Marc Furlan. "Nous nous sommes comptés pour savoir s'il n'en manquait pas. Ces incidents sont très tristes."
Selon la préfecture de la Loire, deux joueurs auxerrois ont été légèrement blessés dans les échauffourées et le stade Geoffroy-Guichard risque à nouveau de graves sanctions alors même qu'il se trouve en sursis car multirécidiviste de ce genre d'incidents.
Catastrophique ce qu’il se passe à Saint-Etienne 😦Le club coule totalement.#ASSEAJA pic.twitter.com/FpdiQBfGCW
May 29, 2022Les forces de l’ordre sur le terrain
Dimanche, la tribune Snella était fermée à la suite de l'usage d'engins pyrotechniques à l'occasion de la réception de Monaco, le 23 avril dernier, une sanction qui n'a pas freiné les incidents de la fin du match.
Les forces de l'ordre ont pénétré aussi sur le terrain et lancé des lacrymogènes pour disperser la foule, pendant que des mouvements de panique agitaient les tribunes.
Et les affrontements se sont poursuivis à l'extérieur du stade, nécessitant l'usage de gaz lacrymogène et d'un engin lanceur d'eau, a précisé la préfecture ajoutant que les troubles avaient cessé à 23 h 15.
Le bilan s'établit à 14 blessés légers parmi les forces de l'ordre et 17 parmi les supporters, "dont trois ont été conduits à l'hôpital pour contrôle", selon la préfète de la Loire Catherine Séguin qui condamne "ces actes inacceptables, irresponsables et indignes". Selon elle, les 1 154 supporters auxerrois puis les joueurs ont pu quitter le stade à partir de minuit sous escorte policière
"Tristesse"
Le maire de Saint-Etienne Gaël Perdriau a exprimé sa "tristesse" provoquée par la "descente en Ligue 2 de l'ASSE" et condamné les "actes dangereux avec des tirs directs de fumigènes visant du public (...), ainsi que les dégradations et actes de vandalisme".
La relégation vient sanctionner une saison calamiteuse de Saint-Étienne, qui avait arraché in extremis le droit de disputer les barrages après un résultat nul à Nantes (1-1) lors de la 38e et dernière journée du championnat.
Sur la saison, l'ASSE n'a totalisé que 32 points, ce qui aurait pu, dans la majeure partie des cas, l'envoyer directement en Ligue 2.
Le miracle espéré avec l'arrivée de Pascal Dupraz, qui avait déjà contribué aux sauvetages de Toulouse (2016) ou Évian-Thonon-Gaillard (2014), n'a pas eu l'effet escompté. Sur les huit derniers matches, Saint-Étienne n'en n'a gagné aucun avec quatre défaites et quatre résultats nuls, dont le dernier s'est conclu par une funeste séance de tirs au but.
Pourtant, les Verts avaient obtenu à l'aller un résultat nul intéressant (1-1) jeudi dernier au stade de l'Abbé-Deschamps, avec un but inscrit à l'extérieur par Zaydou Youssouf qui plaçait l'ASSE en position favorable.
Mais dimanche, Hamza Sakhi a donné un avantage mérité à Auxerre en marquant de la tête à la réception d'un centre délivré de l'aile droite par Mathias Autret (51). Mahdi Camara a égalisé de la tête après une première reprise de la tête d'Enzo Crivelli sur corner (76), concrétisant une bonne période des Stéphanois parfaitement soutenus jusqu'à la fin de la séance de tirs au but par 32 000 supporters.
"Une nouvelle importante"
Côté auxerrois, le gardien Donovan Léon a été déterminant dans la victoire de son équipe, s'interposant avec succès devant Denis Bouanga d'entrée de match (2e, 7e). Par la suite, le portier icaunais est intervenu sur un tir d'Adil Aouchiche (31e) alors que Bouanga a, malgré une belle position, raté le cadre à la réception d'un centre de Romain Hamouma (46e).
Léon a aussi été déterminant sur des tirs d'Arnaud Nordin (84e, 105e, 120e) ou Bouanga de nouveau (87e) devant lequel Carlens Arcus est aussi bien intervenu (115e). Et il a détourné magnifiquement le premier tir au but de Ryad Boudebouz, le seul échec des tireurs durant la séance.
Jean-Marc Furlan obtient avec Auxerre sa cinquième accession en Ligue 1 après celles acquises avec Troyes (2005, 2012, 2015) et Brest (2019).
Côté Vert, sitôt la relégation consommée, un communiqué des actionnaires annonçait la prochaine vente du club. Roland Romeyer et Bernard Caïazzo promettent "une nouvelle importante concernant l'avenir du club et le nôtre", ajoutant qu'"une page essentielle de notre vie se tournera". Dans la plus grande confusion.
Avec AFP
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Ligue 1 : l'OM retrouve la Ligue des champions, Metz et Bordeaux relégués
FOOTBALL
Ligue 1 : podium, Ligue des champions, barragiste… une dernière journée pleine de suspense
SAGA MBAPPÉ
Football : Kylian Mbappé reste à Paris, "un grand jour pour le PSG"
New York Times - World
Lavish Projects and Meager Lives: The Two Faces of a Ruined Sri Lanka
A frenzy of building on borrowed money in the Rajapaksa family’s home district illustrates the hubris and mismanagement that led the country into economic collapse.
Roshan Sellahenadi covered a statue of D.A. Rajapaksa, the patriarch of Sri Lanka’s ruling family, that protesters had destroyed. Mr. Sellahenadi’s family had contributed money to build it.Credit...
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By Mujib Mashal and Skandha Gunasekara
Photographs by Atul Loke
HAMBANTOTA, Sri Lanka — The international airport, built a decade ago in the name of Sri Lanka’s ruling Rajapaksa family, is devoid of passenger flights, its staff lingering idly in the cafe. The cricket stadium, also constructed on the family’s orders, has had only a few international matches and is so remote that arriving teams face the risk of wildlife attacks.
And then there is the port, the biggest of all the monuments to the Rajapaksas, a white elephant visited almost as much by actual elephants as by cargo ships before it was handed over to China in the face of impossible debt.
As Sri Lanka grapples with its worst ever economic crisis, with people waiting hours for fuel and cutting back on food, nowhere is the reckless spending that helped wreck the country more visible than in Hambantota, the Rajapaksa family’s home district in the south.
This enormous waste — more than $1 billion spent on the port, $250 million on the airport, nearly $200 million on underused roads and bridges, and millions more (figures vary) on the cricket stadium — made Hambantota a throne to the vanity of a political dynasty that increasingly ran the country as a family business.
The frenzy of building on borrowed money, with little hope of immediate return on the investment, was in essence the payoff for the family’s triumphant declaration of victory in 2009 after a three-decade-long civil war against the Tamil Tigers, an insurgency that had taken up the cause of discrimination against the ethnic Tamil minority.
With Mahinda Rajapaksa, the president, then at the peak of his powers, he did what many nationalist strongmen do: erect tributes to himself. Cash wasn’t a problem at the time, as Sri Lanka was finding international good will after ending the war and China was emerging as a willing lender around the globe.
That’s now all gone. Sri Lanka is an international basket case whose foreign reserves — which once stood at over $6 billion under the Rajapaksas — have dwindled to almost nothing. The collapse is partly a result of the loss of tourism during the pandemic, a problem made worse as war has kept away many of the Russians and Ukrainians who used to visit in large numbers. But the family’s economic mismanagement and denial of festering problems have also contributed mightily.
With food prices rising, electricity often cut and lifesaving medicines scarce, protesters have pushed Mr. Rajapaksa, 76, out of his latest position — prime minister — and are demanding that his brother Gotabaya, 72, give up the presidency.
This month, after Mahinda Rajapaksa’s supporters attacked peaceful protesters in the capital, Colombo, angry residents in Hambantota went after the symbols of grandiosity and privilege that dot the district.
Local citizens who might once have supported the Rajapaksas for their ardent Buddhist Sinhalese nationalism now swarmed the family’s mansions, pelting them with stones and smashing windows. They destroyed monuments built in the Rajapaksas’ honor and set ablaze the homes of supportive lawmakers accused of amassing wealth and hoarding fuel as the nation suffered.
Just outside the private residence of Mr. Rajapaksa, the Carlton House, they tied ropes to a gold-colored statue of his father, D.A. Rajapaksa. When they couldn’t drag it down, they dug under its feet until it collapsed. And around the corner from the family’s sprawling ancestral estate, they torched the museum memorializing the resting place of the patriarch and his wife.
“I am very sad about it,” said Kapila Gamage, a 42-year-old mechanic and supporter of the Rajapaksas. “Whatever the politics, they shouldn’t have done this to their parents’ resting place.”
As he spoke down the road from the Rajapaksa estate, Mr. Gamage was waiting for the electricity to come back on so he could complete a welding job. Such struggles are the one thing that unites supporters and opponents of the Rajapaksas amid the economic crisis.
Padma Wijeyawickrama, 53, has been making and selling curd for over 20 years in Hambantota. While her husband is out grazing their 15 cows, the mother of two stacks the clay pots of curd at her feet on her scooter and drives to the town market to sell them.
Before the economy crashed, she would sell 30 to 40 pots a day. That number has since dropped to about 20, as people have saved for other necessities. Most days in recent weeks, she has come back with half of her stack of 15 unsold.
“This is the hardest time we have faced,” she said.
The loss in income has meant a change in diet: Their meat consumption has gone down from three or four times a week to once. During her grocery trips, she can buy only half of what she did in the past.
She was clear about who was to blame: the Rajapaksas.
The family has been a political presence in Sri Lanka for much of the seven decades since the country gained independence from Britain. While the father, D.A. Rajapaksa, was a prominent lawmaker in the 1950s, it was Mahinda Rajapaksa who cemented the family as a dynasty that would rule Sri Lanka for much of the past 20 years.
The youngest member of Sri Lanka’s Parliament in 1970, he was seen as a “political artist” who could cast himself as both a man of the people and an assertive leader.
But in recent years, age and illness seemed to be catching up with Mr. Rajapaksa. That exposed a fact that the post-civil war triumphalism and lavish spending had papered over: He and his family were inexpert stewards of the government, especially on economic issues.
“If you are investing in debt, you should really be looking at return — and quick return. You can’t do all your long-term, hard infrastructure projects on debt,” said Eran Wickramaratne, a former banker turned state minister of finance. “We completely overleveraged ourselves, and the returns are not there.”
When the Rajapaksas were out of the government from 2014 to 2019, Mr. Wickramaratne said, officials found that the reckless spending had worsened the longstanding structural problems of Sri Lanka’s economy: a budget deficit and a balance-of-trade shortfall.
After the Rajapaksas returned to power in 2019, they orchestrated a complete takeover: Gotabaya Rajapaksa became president, Mahinda Rajapaksa became prime minister and many other family members took cabinet seats or other senior positions.
With their power consolidated, they announced broad tax cuts — rapidly undoing the work of aligning Sri Lanka’s spending more with its means — and made a disastrous decision to ban chemical fertilizers in hopes of turning the country toward organic farming.
“The present crisis, I would say, is a crisis of governance,” Mr. Wickramaratne said. “The twin deficits we have always had — it’s just that the governments have managed it.”
The effects of the economic mismanagement are evident across Hambantota.
At the airport, which for a time was used to store grain, the only outsiders are the crews of occasional cargo flights, or groups of curious villagers on tours to see the complex. The cricket stadium, where the scoreboard clock is stuck in some afternoon past, was at one point rented out as a wedding venue to produce some revenue. It has a capacity of 35,000, more than the town of Hambantota’s entire population, 25,000.
K.G. Gamini Srianand, 68, the mayor of Hambantota and a member of the Rajapaksas’ party, said that Mahinda Rajapaksa had done more than any of his predecessors to develop the district.
“But these megaprojects were meaningless,” he said. “This region still has elephants crossing the roads, and people are still cultivating paddy as a livelihood. So these projects were unnecessary.”
Kanchana Niroshani, 47, a neighbor and friend of Ms. Wijeyawickrama, the curd seller, echoed the mayor’s view that the Rajapaksas’ legacy in Hambantota was not all bad.
“They did a lot — they won the war, they built roads,” Ms. Niroshani said.
But what about economic hardship, Ms. Wijeyawickrama asked.
Ms. Niroshani’s husband works at a leasing company whose customers have dwindled, and the family’s paddy yield fell by half this year because of the chemical fertilizer restrictions.
“The fertilizer ban really affected us badly,” she said, nodding in agreement with her friend. “In a few days it may be that we have nothing to eat.”
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France24 - Monde
Ukraine : des experts “mémorisent” les bâtiments historiques à l'aide de la 3D
Publié le : 30/05/2022 - 16:10
Mandi HESHMATI
Des centaines de monuments historiques ukrainiens ont été endommagés ou détruits depuis le début de la guerre. Pour sauvegarder le patrimoine du pays, des experts culturels reconstituent ces monuments grâce à des numérisations en 3D.
Valeurs Actuelles
Stade de France : le renseignement avait alerté des risques de “fraude massive” et d’incidents
Qui sont les responsables du fiasco ? C’est la question qui se pose depuis deux jours, après les nombreux incidents aux abords du Stade de France en marge de la finale de la Ligue des champions de football, samedi 28 mai. Si le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a justifié les débordements par la « fraude massive » et la circulation de très nombreux faux billets, les pouvoirs publics auraient été informés de nombreux risques planant sur la rencontre.
En effet, selon des informations d’Europe 1, lundi 30 mai, les policiers de la Division nationale de lutte contre le hooliganisme (DNLH) avaient prévenu les autorités des potentielles fraudes au ticket et de tentatives d’intrusion dans une note fouillée datant du mercredi 25 mai, soit quatre jours avant l’événement.
Ruses et tourniquets forcés
Dans cette note prévisionnelle longue de quatre pages, la venue de « 50.000 à 75.000 supporters anglais », dont seulement 50 à 100 « supporters à risque », était mentionnée.« Certains d’entre eux seront en possession de faux billets et tenteront de les utiliser pour accéder au stade », alertait le document.
Les analystes prévoyaient même les tentatives d’entrées forcées, sans billet ou via des faux documents, faisant état de potentielles personnes qui chercheront à « pénétrer par ruse dans l’enceinte sportive, en utilisant par exemple des uniformes de steward, de personnels UEFA, de personnel médical, d’agents de nettoyage … » Et de conclure, de manière quasi-prophétique : « La velléité annoncée de certains supporters britanniques de tenter d’entrer dans le stade sans être en possession de billets ne manquera pas de générer des incidents ».
France24 - Monde
Guerre en Ukraine : à Kharkiv, on "dérussifie" les noms de rues
Publié le : 25/05/2022 - 17:04
Laura MOUSSET
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Dans la deuxième ville d'Ukraine, l'ancienne avenue de Moscou a été rebaptisée "Héros de Kharkiv", en hommage aux soldats qui ont défendu la cité. La mairie de Kharkiv a déjà renommé trois rues faisant référence à la Russie et souhaite poursuivre l’initiative. Les habitants approuvent la démarche.
Valeurs Actuelles
Stade de France : Darmanin évoque une “fraude massive” de billets et vise à nouveau les “supporters britanniques”
« Une fraude massive ». Telle est la principale cause des nombreux débordements au Stade de France lors du match opposant Liverpool au Real Madrid samedi 28 mai, selon Gérald Darmanin. Lors d’une conférence de presse aux côtés de la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra, lundi 30 mai, le ministre de l’Intérieur a estimé que la circulation de nombreux faux billets aux abords de l’enceinte sportive était « le mal à la racine » des incidents.
Le mal à la racine à l’origine de la situation samedi soir : une fraude massive et industrielle. 30 000 à 40 000 supporters britanniques se sont présentés devant le stade, sans billet ou avec un faux billet. 70% des billets présentés au pre-filtrage étaient faux. pic.twitter.com/XUU92z3s0N
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) May 30, 2022
« 30 000 à 40 000 supporters anglais se sont retrouvés au Stade de France, soit sans billet, soit avec des billets falsifiés », a-t-il déclaré, visant une nouvelle fois les « supporters britanniques »après un tweet très commenté dans la journée de dimanche. Au moment du coup d’envoi du match, « 97 % des supporters espagnols étaient présents dans leurs tribunes » contre « 50 % seulement des supporteurs britanniques », a martelé le pensionnaire de la place Beauvau, récemment reconduit par Emmanuel Macron.
Gérald Darmanin a ensuite présenté ses excuses aux personnes détentrices des 2700 billets vendus qui « n’ont pas été activés » et qui n’ont donc pas pu assister à la rencontre. Avant d’exprimer « des regrets » pour les spectateurs visés par des gaz lacrymogènes utilisés par les forces de l’ordre. Un peu plus tard sur Twitter, il a ajouté que « contrairement aux allégations et fausses rumeurs, sur les 29 interpellations aux abords immédiats du stade de France, la moitié étaient des Britanniques dont 9 pour intrusion ».
🔴🗣️ "Il y a eu des moments de délinquance. 52 interpellations en dehors du stade pour des faits de pickpockets. La droite extrême ne doit pas utiliser ces événements pour faire sa campagne nauséabonde" @GDarmanin dans #LE20H de @GillesBouleau sur #TF1 pic.twitter.com/rzJskjyfjr
— TF1Info (@TF1Info) May 30, 2022
« Il y a eu des moments de délinquance. 52 interpellations en dehors du stade pour des faits notamment de pickpockets. La droite extrême ne doit pas utiliser ces événements pour faire sa campagne nauséabonde », a ensuite déclaré le ministre, au JT de 20 heures sur TF1, assurant que parmi les interpellés, 40 sont de nationalité française.
La justice ouvre une enquête
« Sans les décisions prises par la police et le préfet, il y aurait eu des morts », a également affirmé le ministre de l’Intérieur, prenant la défense de la gestion du préfet de Paris Didier Lallement. Dans le même temps, le porte-parole du Premier ministre britannique Boris Johnson s’est dit « extrêmement déçu », ce lundi, du traitement subi par les supporters de Liverpool à Saint-Denis.
Selon les informations du Parisien lundi 30 mai en début de soirée, à la suite du signalement du préfet Didier Lallement, le parquet de Paris a ouvert une enquête pour des soupçons de « fraude massive » sur des faux billets du match Liverpool – Real Madrid. Les investigations ont été confiées à la Brigade de répression de la délinquance astucieuse (BRDA) de la sous-direction des affaires économiques et financières de la préfecture de police.
France24 - Monde
Comment les États-Unis font-ils face à la pénurie de lait pour bébé ?
Publié le : 23/05/2022 - 18:03
Laura MOUSSET
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Plus de 30 tonnes de boîtes de lait en poudre pour bébé en provenance d’Allemagne ont atterri aux États-Unis, le 22 mai. Une livraison visant à alimenter le marché américain, qui fait face à une grave pénurie de lait infantile ces derniers mois. Pour y remédier, le gouvernement a récemment mis en place un pont aérien et a activé un texte hérité de la Guerre froide. Dans certaines villes, la solidarité s’organise pour aider les familles.
Valeurs Actuelles
Stade de France : “La police a fait comme elle pouvait”, estime Linda Kebbab, qui rejette la faute sur l’organisateur
Les incidents en marge de la finale de la Ligue des champions n’ont pas fini de faire réagir. Une myriade d’agressions, vols et débordements en tout genre ont eu lieu aux abords du Stade de France, à Saint-Denis, lors du match opposant Liverpool et le Real Madrid, samedi 28 mai. Si certains ont pointé du doigt les méthodes et la responsabilité des forces de l’ordre dans ces scènes de chaos, Linda Kebbab est d’un tout autre avis.
« Les responsabilités sont en réalité clairement partagées », a estimé la déléguée nationale du syndicat Unité SGP Police-Force ouvrière, au micro de BFM TV, lundi 30 mai. Avant de poursuivre : « Elles sont de prime abord celles de l’organisateur, qui n’a pas du tout dimensionné son service à la hauteur de l’événement. » D’après la syndicaliste policière de 41 ans, ces derniers ont en fait été « dépassés, voire même sidérés » par la foule qui s’est agglutinée aux entrées du Stade de France, et la police a, elle, « fait ce qu’elle pouvait ».
« Du rapt, du vol, même une razzia »
« S’il y a des responsables, il y a aussi des coupables », a toutefois lancé Linda Kebbab, au sujet des nombreuses personnes « qui n’étaient pas munies de billet » ou qui en avaient des faux. « Et il y a tout ceux qui ont profité de l’occasion pour exercer du rapt, du vol, même une razzia, il faut dire les choses, cela a créé des scènes de chaos », a-t-elle dénoncé sur la chaîne, estimant que les nombreux témoignages de supporters des deux clubs étrangers « mettent à mal l’image du pays ».
Pour rappel, un bilan consolidé pour les faits ayant eu lieu autour du Stade de France fait état de 81 interpellations. Parmi elles, quatorze seulement concernaient des ressortissants britanniques, dont neuf pour des faits d’intrusion, et une seule concernait un supporter espagnol. D’autre part, 48 personnes ont été placées en garde à vue, dont deux Britanniques et aucun citoyen espagnol. Une source policière a également indiqué à Valeurs actuelles que la grande majorité des personnes impliquées seraient des locaux, français ou clandestins.
New York Times - World
In Colombia, a Leftist and a Right-Wing Populist Move on to June Runoff
Two anti-establishment candidates, Gustavo Petro, a leftist, and Rodolfo Hernández, a right-wing businessman and former mayor, captured the top two spots in Sunday’s presidential election.
The New York Times cubrió la primera vuelta presidencial de Colombia en inglés y español. Aquí puedes leer nuestra cobertura en español.
Here’s what you need to know:
Petro, a leftist, and Hernández, a right-wing populist, head to a runoff in a blow to the establishment.
Establishment conservatives quickly align with Hernández after his unexpected second-place win.
Colombia’s runoff vote could reshape America’s regional policy.
Is Colombian democracy under threat?
Two anti-establishment candidates, Gustavo Petro, a leftist, and Rodolfo Hernández, a right-wing populist, captured the top two spots in Colombia’s presidential election on Sunday, delivering a stunning blow to the country’s dominant conservative political class.
The two men will compete in a runoff election on June 19 that is shaping up to be one of the most consequential in the country’s history. At stake is the country’s economic model, its democratic integrity and the livelihoods of millions of people pushed into poverty during the pandemic.
The Petro-Hernández face-off, said Daniel García-Peña, a Colombian political scientist, pits “change against change.”
Fifty-four percent of eligible voters participated in the election, the same rate as 2018, when Mr. Petro faced the current president, Iván Duque, and a slate of other candidates.
The day was largely peaceful as millions of Colombians voted, despite growing unrest in parts of the country that have seen a resurgence of armed groups.
If Mr. Petro wins the runoff election next month, he will become Colombia’s first leftist president, a watershed moment for a nation that has long been led by a conservative establishment.
In his postelection speech at a hotel near the center of Bogotá, Mr. Petro stood beside his vice-presidential pick and said Sunday’s results showed that the political project of the current president and his allies “has been defeated.”
He then quickly issued warnings about Mr. Hernández, painting a vote for him as a dangerous regression, and daring the electorate to take a chance on what he called a progressive project, “a true change.”
His rise reflects not just a leftist shift across Latin America but also an anti-incumbent fervor that has gained strength as the pandemic has deepened poverty and inequality, intensifying feelings that the region’s economies are built mostly to serve the elite.
Mr. Petro has vowed to transform Colombia’s economic system, which he says fuels inequality, by expanding social programs, halting oil exploration and shifting the country’s focus to domestic agriculture and industry.
Colombia has long been the United States’ strongest ally in the region, and Mr. Petro is calling for a reset of the relationship, including changes to the approach to the drug war and a re-examination of a bilateral trade agreement that could lead to a clash with Washington.
Mr. Hernández, who was relatively unknown before he began surging in the polls in the campaign’s closing days, pushes a populist anti-corruption platform, but has raised alarms with his plan to declare a state of emergency to accomplish his goals.
“Today the country of politicking and corruption lost,” Mr. Hernández wrote in a Facebook message to his supporters following Sunday’s results. “Today, the gangs who thought that they could govern forever have lost.”
Many voters are fed up with rising prices, high unemployment, low wages, rising education costs and surging violence, and polls show that a clear majority of Colombians have an unfavorable view of Mr. Iván Duque, who is largely regarded as part of the conservative establishment.
The election comes as polls show growing distrust in the country’s institutions, including the country’s national registrar, an election body. The registrar bungled the initial count in a March congressional vote, leading to concern that losing candidates in the presidential vote will declare fraud.
The country is also seeing a rise in violence, undermining the democratic process. The Mission for Electoral Observation called this pre-election period the most violent in 12 years.
Mr. Petro and his running mate, Francia Márquez, have both received death threats, leading to increased security, including bodyguards holding riot shields.
Despite these dangers, the election has invigorated many Colombians who had long believed their voices were not represented at the highest levels of power, infusing the election with a sense of hope. That feeling of optimism is partly inspired by Ms. Márquez, a former housekeeper and environmental activist who would be the country’s first Black vice president if her ticket won.
Her campaign has focused on fighting systemic injustice, and its most popular slogan, “vivir sabroso,” means, roughly, “live richly and with dignity.”
Reporting was contributed by Sofía Villamil, Megan Janetsky and Genevieve Glatsky in Bogotá.
— Julie Turkewitz Reporting from Bogotá.
Two anti-establishment candidates, Gustavo Petro, a leftist, and Rodolfo Hernández, a right-wing populist, captured the top two spots in Colombia’s presidential election, delivering a stunning blow to Colombia’s dominant conservative political class.
The two men will compete in a runoff election on June 19 that is shaping up to be one of the most consequential in the country’s history. At stake is the country’s economic model, its democratic integrity and the livelihoods of millions of people pushed into poverty during the pandemic.
With more than 99 percent of the ballots counted on Sunday evening, Mr. Petro received more than 40 percent of the vote, while Mr. Hernández received just over 28 percent. Mr. Hernández beat by more than four percentage points the conservative establishment candidate, Federico Gutiérrez, who had been polling in second place.
Mr. Hernández’s unexpected second-place victory shows a nation hungry to elect anyone who is not represented by the country’s mainstream conservative leaders.
“This is a vote against Duque, against the political class,” said Daniel García-Peña, a Colombian political scientist, referring to the current president, Iván Duque, who swept into office four years ago with the support of the country’s most powerful conservative kingmaker, Álvaro Uribe.
Mr. Petro, the leftist, is a senator and former rebel who is proposing an overhaul of the country’s capitalist economic system. He had been expected to face off next month against Mr. Gutiérrez.
Instead, voters decided that Mr. Petro will face Mr. Hernández, a businessman and former mayor with an anti-corruption platform and Trumpian irreverence who was largely unknown until just a few weeks ago.
The election was characterized by deep frustration with chronic poverty, inequality and growing insecurity. The country is saddled with 10 percent inflation, a 20 percent youth unemployment rate and a 40 percent poverty rate.
At the same time, polls from the firm Invamer show growing distrust in almost all institutions, including congress, political parties, the military, the police and the media.
Such widespread disillusionment has led many voters to reject two driving forces in Colombian politics, said Mr. Peña-Garcia: political dynasties dominated by a few families, and Uribismo, a hard-line conservatism named for its founder, Mr. Uribe, who was president from 2002 to 2010.
Both Mr. Petro and Mr. Hernández are proposing new — and radically different — paths forward for the country.
If elected in the runoff, Mr. Petro would be the first leftist president in the nation’s history. He proposes a broad expansion of social programs, while halting all new oil exploration, cutting off a key revenue source.
His base includes many Colombians who believe the right has failed them.
“This is the awakening of many young people who have realized, truly, that our grandparents and parents were lied to,” said Camila Riveros, 30, a Petro supporter. “They were sold a story of salvation that wasn’t true.”
Mr. Hernández, a former mayor of a midsize city, has based his campaign around one issue — jailing the corrupt — but his position on other issues is less clear.
He has suggested combining ministries to save money and declaring a state of emergency for 90 days to address corruption, leading to fears that he could shut down Congress or suspend mayors.
Some voters said they were attracted to what Mr. Hernández has promised. “I think his entrepreneurial view of things is comparable with Trump,” said Salvador Rizo, 26, a tech consultant who lives in Medellín.
“I think that the other candidates are watching a house that is on fire and they want to extinguish that fire and reveal the house,’’ he said. “What I think the view of Rodolfo is: that there’s a house that can be a massive hotel in the future.”
Reporting was contributed by Genevieve Glatsky from Bogotá.
— Julie Turkewitz
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“Today the country of politicking and corruption lost,” Rodolfo Hernández, a right-wing anti-establishment candidate, said in a Facebook message to his supporters, following Sunday’s results that put him in second place behind Gustavo Petro.
Mr. Hernández’s unexpected second-place victory underscored the anti-incumbent fervor that has swept through the country and left it hungry to elect anyone who is not represented by the country’s mainstream conservative leaders.
The candidate had run a campaign outside of many of the traditional trappings of Colombian politics, and on Sunday his team shared images of him spending Election Day in his swimsuit, at the pool with his granddaughter, while his rivals voted amid hordes of reporters and voters.
“Today, the gangs who thought that they could govern forever have lost,” his victory message said.
In the months before the election, most of the country’s most powerful conservative politicians, and much of the business community, had lined up behind Federico Gutiérrez, the candidate of the conservative establishment.
But just minutes after Mr. Hernández’s win over Mr. Gutiérrez was solidified, key members of the establishment political class began to throw their support behind him for the June 19 runoff election.
“Rodolfo’s triumph is the triumph against the establishment,” Maria Fernanda Cabal, an influential right-wing senator whose husband leads a powerful cattle industry association, said on Twitter. “The country needs changes, not the suicide that Petro offers, but authority, order and the prosperity.”
On Sunday night, Mr. Gutiérrez said he would support Mr. Hernández, a move that is likely to hand many of Mr. Gutiérrez’s five million votes to the former mayor of Colombia’s 11th largest city in the June runoff.
At a business complex in Bogotá, surrounded by supporters, Mr. Gutiérrez called his decision an effort to “safeguard democracy and safeguard freedom.”
“We don’t want to lose the country,” he said.
Mr. Gutiérrez was never expected to back Mr. Petro, an ideological opponent. But it wasn’t clear if he would support Mr. Hernández.
The announcement presents a major challenge to Mr. Petro, who some political analysts believe has hit his ceiling in terms of voters, and it could effectively hand the presidency to Mr. Hernández, a wild-card candidate with few firm policies and who was largely unknown in most of Colombia just a few weeks ago.
Megan Janetsky contributed reporting from Bogotá.
— Julie Turkewitz
Colombia’s presidential runoff election next month could test America’s relationship with its most reliable ally in Latin America, with potentially significant consequences for the region.
A victory by Gustavo Petro would usher in the first leftist government in Colombian history, potentially reshaping the special ties Colombia has built with the United States over decades of conservative rule.
The bond between the two nations has made Colombia the cornerstone of Washington’s security policy in Latin America and, in return, the largest recipient of American aid in the region.
During his campaign, Mr. Petro promised to reassess the relationship, including crucial collaborations on drugs, Venezuela and trade.
If elected, Mr. Petro said he would review Colombia’s free trade agreement with the United States, implying that the current deal is hindering his country’s ability to move beyond exporting commodities and developing more of its own industries.
He has also said that he would restore Colombia’s relations with the authoritarian government of president Nicolás Maduro of Venezuela, threatening the last bulwark of America’s faltering attempts to isolate its biggest South American adversary.
Colombia is the only South American country that is fully enforcing America’s policy of “maximum pressure” on Mr. Maduro, which has resulted in Venezuela’s isolation from the global economy, sanctions against top Venezuelan officials and Washington’s recognition of the opposition leader, Juan Guaidó, as the country’s interim president.
But the sanctions have failed to dislodge Mr. Maduro or force him to accept free elections, as the Venezuelan strongman has adapted to economic pressure and other leaders in the region who were aligned with the United States lost power.
Mr. Petro said Colombia needs to have diplomatic relations with Venezuela to address the endemic violence along large parts of the more than 1,000 miles of border the two nations share and to allow Colombian businesses to restart cross-border trade.
Perhaps most crucially, Mr. Petro said he would revise Colombia’s position in America’s war on drugs. The United States has poured billions of dollars in Colombia in the past two decades to help its governments halt the production and export of cocaine, to little effect.
“Without a doubt we have to change this policy that has failed,” Mr. Petro told journalists during a campaign event in March. “We can’t maintain a policy because of inertia or business interests that has not been efficient for Colombia or United States.”
To tackle Colombia’s drug trade, Mr. Petro said he would prioritize rural development instead of the current focus on eradicating coca plants and extraditing traffickers to face charges in the United States, though he ruled out legalizing cocaine.
Still, his vow to change how his country deals with drugs has raised major alarm bells in Washington, said Adam Isacson, an expert on Colombian security policy at the Washington Office on Latin America, a research group.
Should Mr. Petro win, he said, “I think this will be a flash point of conflict between the two countries.”
— Anatoly Kurmanaev and Julie Turkewitz
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Colombia is home to one of the longest-running democracies in Latin America, surviving even amid decades of violence that have threatened to tear the country apart.
Yet this presidential election cycle has raised serious questions about whether the country is headed toward a democratic crisis.
“I am very worried,” said Elisabeth Ungar, a longtime Colombian political analyst, adding that the country was in the midst of a democratic “regression” unlike anything she’d seen before.
There is widespread distrust in the voting system following a March congressional election in which the registrar, a top election body, failed to include more than a million votes in its initial count, many for Mr. Petro’s coalition.
A recent poll by the firm Invamer showed that 40 percent of the country had a negative view of the registrar.
Amid the electoral doubts, there is also growing tension between Mr. Petro and the armed forces, escalating concerns that the two are headed for a clash should he win.
That tension hit a high last month, when Mr. Petro accused several generals of taking money from a criminal group, without providing proof. The head of the army, Gen. Eduardo Zapateiro, shot back, calling Mr. Petro the corrupt one, despite a constitutional provision that bars members of the armed forces from political participation.
President Iván Duque, a political opponent of Mr. Petro’s, defended the general, further inflaming tensions.
If Mr. Petro wins, “I don’t think there will be a coup d’état,” said José Luis Esparza, a retired colonel. “But there are going to be many internal conflicts.”
All this is unfolding in a nation with a long history of political assassinations.
Laura Gamboa, a Colombian political scientist at the University of Utah, said there were major reasons to be concerned about the health of Colombia’s democracy.
First, in her view, the country’s watchdog institutions, including the offices of the prosecutor and the inspector general, had been weakened under Mr. Duque, a conservative president who she described as appointing partisan allies to top positions, and who has repeatedly stood by security forces following accusations of human rights violations during his presidency.
The situation is only worsened, Ms. Gamboa said, by a new cycle of violence that has led to displacement, massacres and the killing of hundreds of community leaders, stifling democratic participation.
The Mission for Electoral Observation, a local civil society organization, called this recent pre-election period the most violent in 12 years.
Second, said Ms. Gamboa, if elected, Mr. Petro would enter office amid accusations of an authoritarian streak.
Daniel Garcia-Peña, a political scientist who worked with Mr. Petro between 2002 and 2012, said that as mayor of Bogotá, the capital, Mr. Petro circumvented the City Council and often failed to listen to advisers.
In 2018, when Mr. Petro ran for president and lost, he declared the election a fraud, a claim he has repeated.
A victory for the candidate polling in second place, Federico Gutiérrez, could also pose a threat to the country’s stability, Ms. Gamboa said. Mr. Gutiérrez is widely viewed as Mr. Duque’s successor at a time when many voters are frustrated with growing poverty, economic inequality and insecurity — and calling for significant change.
“If Fico wins,” she went on, using the candidate’s nickname, “I think it’s true that what we’re going to see is constant mobilizations and uprising. People are fed up.”
— Julie Turkewitz
After an improbable rise from clandestine rebel to Bogotá mayor and bullish face of the Colombian opposition, Gustavo Petro could soon become the country’s first leftist president, a watershed moment for one of the most politically conservative societies in Latin America.
And his ascent has, in no small part, been propelled by the biggest, loudest and possibly angriest youth electorate in Colombia’s history, demanding the transformation of a country long cleaved by deep social and racial inequality.
There are now nearly nine million Colombian voters 28 or younger, the most in history, and a quarter of the electorate. They are restive, raised on promises of higher education and good jobs, disillusioned by current prospects, more digitally connected and arguably more empowered than any previous generation.
Today’s younger generation is grappling with 10 percent annual inflation, a 20 percent youth unemployment rate and a 40 percent poverty rate. Many say they feel betrayed by decades of leaders who have promised opportunity but delivered little.
Young people led anti-government protests that filled the streets of Colombia last year, dominating the national conversation for weeks. At least 46 people died — many of them young, unarmed protesters and many at the hands of the police — in what was known as the “national strike.”
In a May poll by the firm Invamer, more than 53 percent of voters ages 18-24 and about 45 percent of voters ages 25-34 said they were planning to vote for Mr. Petro. In both age categories, less than half that number said they would vote for Federico Gutiérrez, the candidate of the conservative establishment, or Rodolfo Hernández, a former mayor with a populist, anti-corruption platform.
The election comes at a difficult moment for the country. Polls show widespread dissatisfaction with the government of the current president, Iván Duque, who is backed by the same political coalition as Mr. Gutiérrez, and frustration over chronic poverty, a widening income gap and insecurity, all of which have worsened during the pandemic.
Some analysts expect young people to vote in record numbers, energized not just by Mr. Petro but by his running mate, Francia Márquez, 40, an environmental activist with a gender, race and class-conscious focus who would be the country’s first Black vice president.
“The TikTok generation that is very connected to Francia, that is very connected to Petro, is going to be decisive,” said Fernando Posada, 30, a political analyst.
But many young voters are skeptical of Mr. Petro’s ability to deliver on his promises.
In Fusagasugá, Nina Cruz, 27, a cafe worker, said Mr. Petro would fail Colombia’s struggling families, and she was particularly repulsed by his past as a member of a leftist rebel group.
The country has a long history of violent militias that claim to help the indigent — and end up terrorizing them.
“What he is saying is: ‘I’m going to help the poor,’” she said. “That’s a total lie.”
— Julie Turkewitz
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Colombian election coverage has largely focused on the leftist front-runner, Gustavo Petro, who polls show leads Federico Gutiérrez, a right-wing establishment candidate. But a relative political newcomer on the right, Rodolfo Hernández, has been surging in closing days of the campaign.
Mr. Hernández, 77, a businessman and former mayor of Bucaramanga, a city in northern Colombia, is currently in third place in the polls, behind Mr. Petro and Mr. Gutiérrez, according to a recent poll from the Colombian media company Semana.
And his projected share of the vote is only growing. Mr. Hernández went from 9.6 percent in April to 19 percent in May, according to the Semana poll, while Mr. Gutiérrez dropped from 25 percent in March to 21 percent in May.
Mr. Hernández has branded himself as an anti-corruption candidate, and has proposed rewarding citizens for reporting corruption, appointing Colombians already living abroad to diplomatic positions, which he says will yield savings on travel and other expenses, and banning unnecessary parties at embassies.
Daniel García-Peña, a political scientist at Colombia’s National University, called Mr. Hernández a wild-card candidate who had connected with frustrated voters by focusing on a single message: ending corruption.
“Rodolfo’s campaign is: Jail the corrupt. Period,” said Mr. García-Peña. “That connected. There’s a lot of anger against the political class.”
But some of Mr. Hernández’s proposals have been criticized as undemocratic.
Specifically, he’s proposed declaring a state of emergency for 90 days and suspending all judicial and administrative functions in order to address corruption, leading to fears that he could shut down Congress or suspend mayors.
In an interview with The New York Times, Mr. Hernández said that declaring a state of emergency would not violate democratic norms, since it would have to be approved first by the Constitutional Court.
“We will do everything by reason and law,” he said. “Nothing by force. Nothing that violates constitutional and legal rights.”
During his tenure as mayor, he was credited with eliminating a budget deficit and investing in infrastructure in poor neighborhoods.
But he resigned from office in 2019 after the attorney general’s office charged him with improper involvement in a failed waste management contract. Mr. Hernández called the charges an “aberrant hoax” and claimed political persecution. Despite the tumult, he left office with an approval rating of 84 percent.
In December 2021, the attorney general opened another investigation into Hernandez for irregularly modifying a government manual while he was mayor.
Over the years, Mr. Hernández has made headlines for his public gaffes and graphic language.
In 2016, he called himself an admirer of the “great German thinker” Adolf Hitler, then apologized last year, saying he had meant to say Albert Einstein. Earlier this year, he appeared not to immediately recognize that Vichada is a department in Colombia. He recently gave an interview to CNN dressed in silky pajamas.
James Bosworth, a Latin America analyst, said in his newsletter that if Mr. Hernández is able to finish second on Sunday, “he gets the jump on Petro who is totally unprepared for that race.”
— Genevieve Glatsky
For the first time in Colombia’s history, a Black woman is close to the top of the executive branch.
Francia Márquez, an environmental activist from the mountainous department of Cauca in southwestern Colombia, has become a national phenomenon, mobilizing decades of voter frustration, and compelling the country’s leading presidential candidate, Gustavo Petro, to name her as his running mate.
Her rise is significant not only because she is Black in a nation where Afro-Colombians are regularly subject to racism and must contend with structural barriers, but because she comes from poverty in a country where economic class so often defines a person’s place in society. Most recent former presidents were educated abroad and are connected to the country’s powerful families and kingmakers.
Despite economic gains in recent decades, Colombia remains starkly unequal, a trend that has worsened during the pandemic, with Black, Indigenous and rural communities falling the farthest behind. Forty percent of the country lives in poverty.
Ms. Márquez, 40, has chosen to run for office, she said, “because our governments have turned their backs on the people, and on justice and on peace.”
She grew up sleeping on a dirt floor in a region battered by violence related to the country’s long internal conflict. She became pregnant at 16, went to work in the local gold mines to support her child, and eventually sought work as a live-in maid.
To a segment of Colombians who are clamoring for change and for more diverse representation, Ms. Márquez is their champion. The question is whether the rest of the country is ready for her.
Some critics have called her divisive, saying she is part of a leftist coalition that seeks to tear apart, instead of build upon, past norms.
She has also never held political office, and Sergio Guzmán, director of Colombia Risk Analysis, a consulting firm, said that “there are a lot of questions as to whether Francia would be able to be commander in chief, if she would manage economic policy, or foreign policy, in a way that would provide continuity to the country.”
Her more extreme opponents have taken direct aim at her with racist tropes, and criticize her class and political legitimacy.
But on the campaign trail, Ms. Márquez’s persistent, frank and biting analysis of the social disparities in Colombia has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely heard in the country’s most public and powerful political circles.
Those themes, “many in our society deny them, or treat them as minor,” said Santiago Arboleda, a professor of Afro-Andean history at the Universidad Andina Simón Bolívar. “Today, they’re on the front page.”
— Julie Turkewitz
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Last spring, protests rocked Colombia for two months, with thousands of people pouring into the streets of its major cities, demonstrators blocking major roads and the police responding at times with lethal force. At least 46 people, many of them protesters, were killed.
The fuse for the protests was a tax overhaul proposed in late April by President Iván Duque, a conservative, which many Colombians felt would have made it even harder to get by in an economy squeezed by the pandemic.
But the outpouring quickly morphed into a widespread expression of anger over poverty and inequality — which have risen as the virus has spread — and over the violence with which the police confronted the movement.
Demonstrators’ first demanded a repeal of the tax proposal. But those demands grew over time to include calls for the government to guarantee a minimum income, to prevent police violence and to withdraw a health care overhaul that critics say does not do enough to fix systemic problems — all now key issues in this election.
In response to the protests, Mr. Duque rolled out several programs intended to help struggling families, but it did little to quell the anger. And as time passed, the protests further divided an already polarized society — with supporters saying the marches were the only way to get an entrenched political class to listen, and opponents saying that protesters’ messages were eclipsed by the violent acts of some demonstrators.
While the demonstrations subsided by July, many of the problems fueling Colombians’ anger remain and are driving voters to the polls.
The leading candidate going into Sunday’s election, Gustavo Petro, a leftist and a former mayor of Bogotá, has pledged to upend the country’s capitalist economic model and vastly expand social programs, promising to introduce guaranteed work with a basic income, shift the country to a publicly controlled health system and increase access to higher education, in part by raising taxes on the rich.
Federico Gutiérrez, a right-wing candidate, has promised to boost economic growth, fight corruption, tighten security and improve the lives of poor people. Rodolfo Hernández, a relative newcomer on the right, has branded himself an anti-corruption candidate.
Among young voters, there is excitement, but also trepidation.
“What we want are opportunities for everyone,” Lauren Jiménez, a university student, said recently at a recent campaign event in Cartagena.
But “if Petro can’t follow through, I know we will see the same thing that happened with the Duque government: a social explosion,” she warned. “Because we’re tired of staying quiet.”
— Julie Turkewitz
Francia Márquez, the environmental activist making a bid to become Colombia’s first Black vice president, could have registered to vote in the country’s capital.
Instead, on Sunday, she chose to travel to the southwestern department of Cauca, where she was raised, to vote alongside her neighbors and former teachers.
Ms. Márquez, 40, who grew up in poverty and went on to study law, has infused the Colombian election with a gender, race and class-conscious focus like few other candidates in the country’s history.
She is running on the same ticket as Gustavo Petro, a former rebel turned politician who is seeking to become the first leftist president in Colombia. The two candidates have raised concerns among more conservative voters leery of moving the country into what would be uncharted waters.
But Ms. Márquez’s popularity has been viewed overwhelmingly as a reflection of a deep desire by many voters — Black, Indigenous, poor, rural — to see themselves in the highest halls of power.
“Today we are splitting the country’s history in two,” she said shortly after casting her ballot. “Today, one of the nobodies, the historically excluded, is standing up to occupy a place in politics. Because the elite that has governed us has never allowed us to live in dignity, in peace, with social justice.”
She continued, “Change is from below, from the periphery, from the root, from the long forgotten regions.”
In the same polling station, Jorge Quinayas, 60, stood with his daughter, Danna, 11.
Mr. Quinayas, a snack vendor, pointed out that Ms. Márquez had worked in gold mines and as a maid to get where she is today.
He called it the “responsibility” of “all of us who have suffered, who have not had the opportunity to study,” to support her.
Because of Ms. Márquez, he said, girls like his daughter see that “they can be someone.”
“That is a tremendous quality,” he went on. “Because the children of today are going to be Francia.”
— Federico Rios and Julie Turkewitz
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Long before Gustavo Petro emerged as a leftist candidate who polls show is the front-runner for president, he was part of the M-19, an urban guerrilla group that sought to seize power through violence in the name of promoting social justice.
For some Colombian voters, his past is a source of concern after decades of armed conflict. For others, it offers a sign of hope for one of most inequitable countries in Latin America.
The M-19 was born in 1970 as a response to alleged fraud in that year’s presidential elections. It was far smaller than the country’s main guerrilla force, the Revolutionary Armed Forces of Colombia, or FARC, which was Marxist and sought haven in Colombia’s jungles and rural areas.
The M-19 was an urban military group formed by university students, activists and artists who wanted to topple a governing system they believed failed to bridge a chronic divide between the rich and the poor.
“The M-19 was born in arms to build a democracy,” Mr. Petro told The New York Times in an interview.
It originally tried to promote a Robin Hood image, robbing milk from supermarket trucks to distribute in poor neighborhoods and, in a symbolic act of rebellion, stole a sword from a museum that Simón Bolívar used in Colombia’s war for independence.
Mr. Petro, 62, joined the group when he was 17 and an economics student, dismayed by the poverty he witnessed in the town where has living, outside Bogotá, the capital.
While the M-19 was less brutal than other rebel groups, it did orchestrate what is considered one of the bloodiest acts in the country’s recent history: the 1985 siege of Colombia’s national judicial building that led to a battle with the police and the military, leaving 94 people dead.
The group also stole 5,000 weapons from the Colombian military and used kidnapping as a tactic to try to wrest concessions from the government.
Mr. Petro, who spent 10 years in the M-19, largely stockpiled stolen weapons, said Sandra Borda, a political science professor at Universidad de los Andes in Bogotá.
“What’s key is that he wasn’t part of the main circle who made the decisions in M-19. He was very young at that moment,” she said. “He didn’t participate in the most important operations of the M-19, the military operations.”
At the time of the justice building takeover, Mr. Petro was in prison for his involvement with the group and he has described being beaten and electrocuted by the authorities.
The group eventually demobilized in 1990, which was considered one of the most successful peace processes in the country’s long history of conflict. It turned into a political party that helped rewrite the country’s constitution to focus more on equality and human rights.
Mr. Petro ran for Senate as a member of the party, launching his political career.
But even though his time as a rebel is long behind him, it has become a centerpiece of attacks by rival candidates.
“While I studied and worked for a better country, you were part of an armed group,” Federico Gutiérrez, a right-wing presidential candidate, wrote in a Twitter post directed at Mr. Petro.
Sofía Villamil and Julie Turkewitz contributed reporting from Bogotá.
— Megan Janetsky
As polls opened in Bogotá, Colombia’s capital, one name could be heard over and over in a working-class neighborhood where precariously built brick houses wound up the hills: Gustavo Petro.
Mr. Petro is the rebel-turned-politician who is making a bid to become the first leftist president in Colombia’s history, a victory that would mark a watershed moment for one of the most politically conservative societies in Latin America.
At a polling station in the neighborhood of Egipto, Luis Franco, 61, a maintenance worker, said he had struggled to support his wife and two children with a job that paid minimum wage, and that his problems had only gotten worse during the pandemic.
He was among dozens of people lined up to vote at 8 a.m., as polls opened, despite gray skies and rain.
“We hope that this election benefits, more than anything, all of the poor people and people in rural areas,” he said. “There’s a lot of inequality, and we try to survive with what we have.”
He went on, “We hope that Petro can make the changes Colombia needs.”
To the north, in an upper-class neighborhood called La Cabrera, at a plaza-turned-polling station, many voters were far more skeptical of the changes Mr. Petro has proposed.
Several of his critics voiced the same claim: That Mr. Petro’s policies would lead to an economic crisis like the one in neighboring Venezuela.
Adriana Badillo, 52, standing with her husband, said she would be voting for Federico Gutiérrez, a conservative candidate backed by much of the business community who has proposed more modest changes to the status quo.
“I feel that he is a strong candidate and that he can lead us to a continuity of democracy, not like other candidates who could possibly lead us to something like Venezuela,” she said. “And I prefer my country free, my people free and a better economy for everyone.”
This election, she went on, “there is a fear, a fear that a candidate who can lead us to a communism becomes president.”
— Megan Janetsky, Sofía Villamil and Julie Turkewitz
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Colombia’s peace accord, signed in 2016 by the government and the Revolutionary Armed Forces of Colombia, or FARC, was supposed to usher in a new era of peace in a nation that had endured more than five decades of war. The deal was that the rebels would lay down their arms, while the government would flood conflict zones with job opportunities, alleviating the poverty and inequality that had started the war.
But in many places, the government never arrived. Instead, many parts of rural Colombia have seen a return to the killings, displacement and violence that, in some regions, is now as bad, or worse, than before the accord.
Massacres and the killings of human rights defenders have soared since 2016, according to the United Nations. And displacement remains startlingly high, with 147,000 people forced to flee their homes last year alone, according to government data.
It’s not because the FARC, as an organized fighting force, is back. Rather, the territorial vacuum left by the old insurgency, and the absence of many promised government reforms, has unleashed a criminal morass as new groups form, and old groups mutate, in a battle to control flourishing illicit economies.
Critics say this new cycle of violence is being fueled in part by the government’s lack of commitment to the programs in the peace deal. And quelling growing insecurity will be among the most important and difficult tasks for the country’s next president.
Colombia’s current president, Iván Duque, has pointed out that a third of the peace deal’s provisions are now fully implemented, putting the country on track to complete the accord within its 15-year mandate. But he will leave office this August following plummeting approval ratings that many say reflect both security concerns and a growing frustration with the ongoing lack of decent-paying jobs.
“This government has wasted the opportunity of the accord,” said Marco Romero, the director of Codhes, a human rights group, calling the current level of violence “scandalous.”
Some security experts warn if the next administration does not take on a greater role in curbing these militias and fulfilling the promises of the accord, the country could be headed toward a state that looks more like Mexico — ravaged by drug gangs vying for territory — than the Colombia of the 2000s.
“It’s a long way to go to get back to 2002,” said Adam Isacson, director for defense oversight at the Washington Office on Latin America, referring to the casualty counts during one of the worst years of the war. “But we’re on that path right now.”
— Julie Turkewitz
France24 - Monde
Fact or fake : le locataire de l'Élysée est-il à la tête de l'Union Européenne ?
Publié le : 29/04/2022 - 16:31
La France a pris la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne le 1er janvier 2022. Mais cette présidence ne signifie pas pour autant que le chef d'État français dirige l'Union Européenne. Notre équipe a fait le point sur le fonctionnement des institutions européennes pour clarifier les fonctions de chacun et démêler le vrai du faux.
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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Colombia a segunda vuelta: un candidato de izquierda y un populista de derecha se enfrentarán en junio
Dos candidatos antisistema, Gustavo Petro, de izquierda, y Rodolfo Hernández, de derecha, alcanzaron los dos primeros lugares en las elecciones presidenciales del domingo.
The New York Times covered the presidential election in Colombia in English and Spanish. You can read our live coverage in English here.
Here’s what you need to know:
Concluye votación en las elecciones colombianas ‘más importantes’ del país en décadas
Los conservadores del establecimiento apoyan a Hernández tras su inesperada llegada al segundo puesto
Los resultados de la segunda vuelta podrían modificar la política de EE. UU. en la región
¿Peligra la democracia colombiana?
¿Un presidente de izquierda para Colombia? Los jóvenes tendrían la palabra
¿Quién es Rodolfo Hernández, el candidato de derecha que ganó impulso al cierre de la campaña?
Dos candidatos antisistema, Gustavo Petro, de izquierda, y Rodolfo Hernández, un populista de derecha, se quedaron con los dos primeros lugares en las elecciones presidenciales de Colombia el domingo, en un golpe sorprendente a la clase política conservadora que domina el país.
Los dos hombres se enfrentarán en una elección de segunda vuelta el 19 de junio que se perfila para ser una de las más relevantes en la historia del país. Están en juego el modelo económico del país, su integridad democrática y los medios de vida de millones de personas empujadas a la pobreza durante la pandemia.
La contienda entre Petro y Hernández, dijo Daniel García-Peña, un politólogo colombiano, enfrenta “cambio contra el cambio”.
Cincuenta y cuatro por ciento de los votantes elegibles participaron en la elección, la misma tasa que en 2018, cuando Petro se enfrentó al actual presidente, Iván Duque, y a otros candidatos.
La jornada electoral, en la que votaron millones de colombianos, fue pacífica, a pesar de la creciente intranquilidad en partes del país que han visto un resurgimiento de grupos armados.
Si Petro gana en la segunda vuelta, el próximo mes, se convertirá en el primer presidente de izquierda de Colombia, un hito para un país que ha sido gobernado durante mucho tiempo por una clase dirigente conservadora.
En su discurso tras la votación en un hotel cercano al centro de Bogotá, Petro apareció junto a su compañera de fórmula y dijo que los resultados del domingo mostraban que el proyecto político del actual presidente y sus aliados “ha sido derrotado”.
Luego pasó rápidamente a hacer advertencias sobre Hernández, al decir que votar por él era un retroceso peligroso y desafiar al electorado a apostar por lo que calificó de un proyecto progresista, “un cambio de verdad”.
Su ascenso refleja no solo un viraje a la izquierda en toda América Latina, sino un impulso contra los gobiernos de turno que ha cobrado fuerza a medida que la pandemia ha agravado la pobreza y la desigualdad, intensificando la sensación de que las economías de la región están construidas principalmente para servir a la élite.
Petro ha prometido transformar el sistema económico de Colombia, que según él alimenta la desigualdad, mediante la ampliación de los programas sociales, el cese de la explotación petrolera y el cambio de orientación del país hacia la agricultura y la industria nacionales.
Colombia ha sido durante mucho tiempo el aliado más fuerte de Estados Unidos en la región, y Petro está pidiendo un reajuste de la relación, lo que incluye cambios en el enfoque de la guerra contra las drogas y una reevaluación de un acuerdo comercial bilateral que podría llevar a un choque con Washington.
Gutiérrez, quien cuenta con el apoyo de gran parte de la clase dirigente conservadora, aboga por ajustes modestos del statu quo, como destinar más dinero a los gobiernos locales.
Hernández, quien era relativamente desconocido antes de empezar a subir en las encuestas en los últimos días de la campaña, impulsa una plataforma populista contra la corrupción, pero ha hecho saltar las alarmas con su plan de declarar un estado de emergencia para lograr sus objetivos.
“Hoy perdió el país de la politiquería y la corrupción”, dijo Hernández en un mensaje de Facebook dirigido a sus seguidores tras los resultados del domingo. “Hoy perdieron las gavillas que creerían que serían gobierno eternamente”.
Muchos votantes están hartos de la subida de los precios, el alto desempleo, los bajos salarios, el aumento de los costos de la educación y el incremento de la violencia, y las encuestas muestran que una clara mayoría de los colombianos tiene una opinión desfavorable del actual presidente, Iván Duque, a quien en gran medida se considera parte de la élite conservadora.
La elección se produce en un momento en que las encuestas muestran una creciente desconfianza en las instituciones del país, incluida la Registraduría Nacional, un organismo electoral. La registraduría cometió fallas en el recuento inicial de los votos de las elecciones legislativas en marzo, lo que ha causado la preocupación de que los candidatos perdedores en la votación presidencial declaren que hubo fraude.
El país también está experimentando un aumento de la violencia, lo que socava el proceso democrático. La Misión de Observación Electoral calificó este periodo preelectoral como el más violento de los últimos 12 años.
Tanto Petro como su compañera de fórmula, Francia Márquez, han recibido amenazas de muerte, lo que condujo a un fortalecimiento de sus medidas de seguridad, incluyendo guardaespaldas con escudos antidisturbios.
A pesar de estos peligros, las elecciones le han dado un nuevo ímpetu a muchos colombianos que durante mucho tiempo creyeron que sus voces no estaban representadas en los niveles más altos del poder, brindando al proceso una sensación de esperanza. Ese sentimiento de optimismo está en parte inspirado por Márquez, exempleada doméstica y activista medioambiental y quien, en caso de que gane su candidatura, sería la primera vicepresidenta negra del país.
Su campaña se ha centrado en la lucha contra la injusticia sistémica, y su lema más popular, “vivir sabroso”, que podría interpretarse algo así como “vivir rico y con dignidad”.
Sofía Villamil, Megan Janetsky y Genevieve Glatsky colaboraron con reportería desde Bogotá.
— Julie Turkewitz
Dos candidatos antisistema, el izquierdista Gustavo Petro y el populista de derecha Rodolfo Hernández, tomaron los primeros lugares en las elecciones presidenciales de Colombia, asestando un duro golpe a la clase política dominante y conservadora de Colombia.
Ambos se enfrentarán en una segunda vuelta electoral el 19 de junio, que se perfila como una de las más importantes en la historia del país. Está en juego el modelo económico del país, su integridad democrática y los medios de vida de millones de personas empujadas a la pobreza durante la pandemia.
Con más del 99 por ciento de los votos contados el domingo por la noche, Petro recibió más del 40 por ciento, mientras que Hernández recibió poco más del 28 por ciento. Hernández venció por más de cuatro puntos porcentuales al candidato de la clase política dominante, el conservador Federico Gutiérrez, quien había estado en segundo lugar en las encuestas.
La inesperada victoria de Hernández en segundo lugar revela a una nación ansiosa por elegir a alguien que no esté representado por los principales líderes conservadores del país.
“Es un voto en contra de Duque, en contra de la clase política”, dijo Daniel García-Peña, politólogo colombiano, refiriéndose al actual presidente, Iván Duque, quien asumió el cargo hace cuatro años con el apoyo del conservador más poderoso del país, Álvaro Uribe.
El enfrentamiento entre Petro y Hernández, dijo, contrapone “cambio contra el cambio”.
Petro es un senador de izquierda y excombatiente rebelde que propone una modificación del sistema económico capitalista de Colombia. Se pensaba que la segunda vuelta del próximo mes sería frente Gutiérrez.
Sin embargo, los votantes decidieron que Petro se enfrentará a Hernández, un empresario y exalcalde con una plataforma anticorrupción y una irreverencia al estilo de Donald Trump, quien hasta hace unas semanas era en buena medida desconocido.
La elección se caracterizó por una profunda frustración con la pobreza crónica, la desigualdad y la creciente inseguridad. El país tiene una inflación del 10 por ciento, una tasa de desempleo juvenil del 20 por ciento y una tasa de pobreza del 40 por ciento.
Al mismo tiempo, las encuestas de la firma Invamer muestran una creciente desconfianza en casi todas las instituciones, incluido el Congreso, los partidos políticos, las Fuerzas Armadas, la policía y los medios de comunicación.
Tal desilusión generalizada ha llevado a muchos votantes a rechazar las dos fuerzas impulsoras de la política colombiana, dijo Peña-García: las dinastías políticas dominadas por unas pocas familias y el uribismo, un conservadurismo de línea dura llamado así por su fundador, Uribe, quien fue presidente de 2002 a 2010.
Tanto Petro como Hernández proponen caminos nuevos —y radicalmente distintos— para el país.
De ser elegido en la segunda vuelta, Petro sería el primer presidente de izquierda en la historia colombiana. Propone una expansión amplia de los programas sociales, al tiempo que sugiere detener todas las nuevas exploraciones petroleras, lo que cortaría una fuente de ingresos importante.
Su base incluye a muchos colombianos que creen que la derecha les ha fallado.
“Este es el despertar de muchas juventudes que, de verdad, se dieron cuenta de que a nuestros abuelos y a nuestros padres los engañaron”, dijo Camila Riveros, de 30 años, simpatizante de Petro. “Les metieron toda la historia de salvación que en realidad no era verdad”.
Hernández, exalcalde de una ciudad de tamaño mediano, ha formulado su campaña alrededor de un solo tema —encarcelar a los corruptos— pero no está tan claro cuál es su postura en otros temas.
Ha propuesto combinar varios ministerios para ahorrar dinero y declarar un estado de emergencia durante 90 días para atender la corrupción, lo que ha generado temores de que cierre el Congreso o suspenda a los alcaldes.
Sin embargo, algunos votantes dijeron sentirse atraídos por sus promesas. “Creo que su visión empresarial de las cosas es comparable a Trump”, dijo Salvador Rizo, de 26 años, consultor de tecnología que vive en Medellín.
“Creo que los otros candidatos están viendo una casa que se está incendiando y quieren apagar ese fuego y dejar la casa al descubierto”, dijo. “Creo que la opinión de Rodolfo es: aquí hay una casa que puede ser un hotel enorme en el futuro”.
Genevieve Glatsky colaboró con la reportería desde Bogotá.
— Julie Turkewitz
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“Hoy perdió el país de la politiquería y la corrupción”, dijo Rodolfo Hernández, el candidato derechista antisistema, en un mensaje de Facebook dirigido a sus seguidores luego de que los resultados del domingo lo pusieran en un cercano segundo lugar detrás de Gustavo Petro.
La victoria inesperada de Hernández en segundo lugar revela a una nación ansiosa por elegir a alguien que no esté representado por los principales líderes conservadores del país.
El candidato había llevado a cabo una campaña desprovista de gran parte de los adornos tradicionales de la política colombiana. El domingo su equipo compartió imágenes suyas del día de las elecciones que lo mostraban en traje de baño en la piscina con su nieta mientras que sus rivales acudían a emitir su voto rodeados de hordas de periodistas y votantes.
“Hoy perdieron las gavillas que creerían que serían gobierno eternamente”, decía su mensaje de victoria.
“Soy consciente de la necesidad de unir nuestro país en el camino de cambio”, continuaba. “Y soy consciente de las dificultades que vendrán cuando asuma la presidencia de la república”.
En los meses previos a las elecciones, la mayoría de los políticos conservadores más poderosos así como gran parte de la comunidad de negocios, se alinearon para respaldar a Federico Gutiérrez, candidato de la clase política gobernante.
Pero apenas minutos después de que Hernández asegurara el segundo puesto, miembros clave de la élite política empezaron a darle su apoyo.
“El triunfo de Rodolfo es el triunfo contra el establecimiento”, dijo en Twitter María Fernanda Cabal, una senadora influyente de derecha cuyo esposo lidera una poderosa asociación de la industria ganadera. “El país necesita cambios, no el suicidio que ofrece Petro, pero sí autoridad, orden y la prosperidad que ofrece un empresario como él”.
La noche del domingo, Gutiérrez dijo que apoyaría a Hernández, una decisión que probablemente le acarree muchos de los cinco millones de votos de Gutiérrez al exalcalde de la onceava ciudad más grande de Colombia en la segunda vuelta, a celebrarse en junio.
En un centro empresarial en Bogotá, rodeado de sus seguidores, Gutiérrez dijo que su decisión era un esfuerzo por “cuidar la democracia y cuidar la libertad”.
“No queremos perder el país”, dijo.
En ningún momento se anticipó que Gutiérrez respaldara a Petro, un oponente ideológico. Pero no había quedado claro si apoyaría a Hernández.
El anuncio presenta un desafío enorme para Petro, quien algunos analistas políticos consideran que ya alcanzó su techo en materia de votantes y podría en la práctica podría darle la presidencia a Hernández, un candidato comodín con pocas políticas firmes quien hasta hace unas semanas era básicamente desconocido en Colombia.
Megan Janetskycolaboró con la reportería desde Bogotá.
— Julie Turkewitz
Los resultados de la segunda vuelta en las elecciones presidenciales del mes próximo en Colombia podrían poner a prueba la relación de Estados Unidos con su aliado más confiable en América Latina, lo que tendría consecuencias de importancia para la región.
Una victoria de Gustavo Petro significaría el primer gobierno izquierdista de la historia colombiana, y podría alterar los lazos especiales que Colombia ha establecido con Estados Unidos a lo largo de décadas de gobiernos conservadores.
El lazo entre ambos países ha hecho de Colombia la piedra angular de la política de seguridad de Washington en América Latina y, a cambio, la ha convertido en el mayor receptor de ayuda estadounidense en la región.
Durante su campaña, Petro prometió reevaluar la relación, que incluye colaboraciones cruciales en materia de drogas, Venezuela y comercio.
De resultar electo, Petro dijo que revisará el tratado de libre comercio de Colombia con Estados Unidos, insinuando que el acuerdo actual está obstaculizando la capacidad de su país para pasar de exportar materias primas a desarrollar más sus propias industrias.
También ha indicado que va a restaurar las relaciones de Colombia con el gobierno autoritario del presidente de Venezuela, Nicolás Maduro, lo que amenazaría al último bastión de los vacilantes esfuerzos de Estados Unidos por aislar a su principal adversario sudamericano.
Colombia es el único país del sur del continente que está haciendo respetar por completo la política estadounidense de “presión máxima” contra Maduro, lo que ha resultado en el aislamiento de Venezuela de la economía global, sanciones contra los principales funcionarios venezolanos y el reconocimiento de Juan Guaidó, el líder de la oposición, como presidente interino del país.
Pero las sanciones no han logrado desbancar a Maduro ni lo han obligado a aceptar que se realicen elecciones libres, mientras el líder autoritario se ha adaptado a la presión económica y otros líderes en la región que estaban alineados con Estados Unidos perdieron poder.
Petro dijo que Colombia necesita tener relaciones diplomáticas con Venezuela para atender la violencia endémica que afecta a grandes zonas de los más de 1600 kilómetros que comparten ambos países y para permitir que los negocios colombianos reactiven el comercio transfronterizo.
Tal vez lo más crucial es que Petro dijo que actualizaría la posición de Colombia en la guerra contra las drogas. En las últimas dos décadas, Estados Unidos ha vertido miles de millones de dólares en Colombia para ayudar a sus gobiernos a detener la producción y exportación de cocaína, con pocos resultados.
“Hay que variar esa política que ha fracasado”, le dijo Petro a los periodistas durante un evento de campaña en marzo. “No se puede mantener por inercia o por negocios, lo que no es eficaz ni para Colombia ni para los Estados Unidos”.
Para atacar el narcotráfico de Colombia, Petro dijo que daría prioridad al desarrollo rural en lugar del enfoque actual, que consiste en erradicar las plantaciones de coca y extraditar a los traficantes para que enfrenten juicios en Estados Unidos. El candidato, no obstante, descartó la legalización de la cocaína.
Sin embargo, su promesa de cambiar el modo en que su país maneja las drogas ha causado alarma en Washington, dijo Adam Isacson, experto en política de seguridad colombiana en la Washington Office on Latin America, un grupo de investigación.
Si Petro ganara, dijo, “creo que este será el punto álgido de conflicto entre ambos países”.
— Anatoly Kurmanaev and Julie Turkewitz
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Colombia alberga una de las democracias más longevas de América Latina, y sobrevivió incluso durante décadas de violencia que amenazaron con desgarrar el país.
Sin embargo, este ciclo electoral ha planteado serias dudas sobre si el país se dirige hacia una crisis democrática.
“Estoy muy preocupada”, dijo Elisabeth Ungar, una analista política colombiana de larga trayectoria, y añadió que el país estaba en medio de “un retroceso” democrático como no había visto antes.
Existe una desconfianza generalizada en el sistema de votación tras las elecciones al Congreso realizadas en marzo, en las que la registraduría, uno de los principales organismos electorales, no incluyó más de un millón de votos en su recuento inicial, muchos de ellos para la coalición de Gustavo Petro.
Una encuesta reciente de la empresa Invamer mostró que el 40 por ciento del país tenía una opinión negativa de la registraduría.
En medio de las dudas electorales, también crece la tensión entre Petro y las fuerzas armadas, lo que aumenta la preocupación de que ambos se dirijan a un enfrentamiento en caso de que gane.
Esa tensión llegó a un punto álgido el mes pasado, cuando Petro acusó a varios generales de recibir dinero de un grupo criminal, sin aportar pruebas. El jefe del Ejército, el general Eduardo Zapateiro, replicó llamando a Petro corrupto, incluso a pesar de una disposición constitucional que prohíbe a los miembros de las fuerzas armadas la intervención en temas de política.
El presidente Iván Duque, adversario político de Petro, defendió al general, avivando aún más las tensiones.
Si Petro gana, “no creo que haya un golpe de Estado”, dijo José Luis Esparza, coronel retirado. “Pero va a haber muchos conflictos internos”.
Todo esto se desarrolla en un país con un largo historial de asesinatos políticos.
Laura Gamboa, politóloga en la Universidad de Utah, dijo que había importantes razones para preocuparse por la salud de la democracia colombiana.
En primer lugar, en su opinión, las instituciones de control del país, incluidas las oficinas del fiscal y del procurador general, se han debilitado bajo el mandato de Duque, un presidente conservador que, según dijo, nombra a aliados partidistas para los puestos más altos, y que ha apoyado repetidamente a las fuerzas de seguridad tras las acusaciones de violaciones a los derechos humanos durante su presidencia.
La situación no hace más que empeorar, según Gamboa, debido a un nuevo ciclo de violencia que ha provocado desplazamientos, masacres y el asesinato de cientos de líderes comunitarios, sofocando la participación democrática.
La Misión de Observación Electoral, una organización local de la sociedad civil, calificó este reciente periodo preelectoral como el más violento de los últimos 12 años.
En segundo lugar, Gamboa dijo que, de ser elegido, Petro asumirá funciones en medio de acusaciones de una tendencia autoritaria.
Daniel García-Peña, un politólogo que trabajó con Petro entre 2002 y 2012, dijo que como alcalde de Bogotá, la capital, Petro eludió al Concejo Municipal y a menudo no escuchaba a los asesores.
En 2018, cuando Petro se presentó como candidato a la presidencia y perdió, declaró que la elección fue un fraude, una afirmación que ha repetido.
Una victoria para el candidato que está en segundo lugar, Federico Gutiérrez, también podría representar una amenaza para la estabilidad del país, dijo Gamboa. Gutiérrez es considerado como el sucesor de Duque en un momento en que muchos votantes están frustrados por la creciente pobreza, la desigualdad económica y la inseguridad, y piden un cambio significativo.
“Si gana Fico”, continuó, utilizando el apodo del candidato, “creo que es verdad que lo que vamos a ver son movilizaciones y levantamientos constantes. La gente está harta”.
— Julie Turkewitz
Luego de un inesperado ascenso de rebelde clandestino a alcalde de Bogotá y rostro obstinado de la oposición colombiana, Gustavo Petro podría convertirse en el primer presidente de izquierda de Colombia, un hito para una de las sociedades más políticamente conservadoras de América Latina.
Y, en cierta medida, su auge ha sido impulsado por el electorado joven más numeroso, bullicioso y tal vez más indignado en la historia del país, un sector que exige la transformación de una nación caracterizada por una profunda desigualdad social y racial.
En la actualidad, casi nueve millones de votantes colombianos tienen 28 años o menos, la mayor cantidad en la historia; son una cuarta parte del electorado. Están inquietos: crecieron con la promesa de la educación universitaria y buenos empleos y se ven decepcionados ante el panorama actual, también están más conectados al mundo digital y posiblemente más empoderados que cualquier generación anterior.
La generación joven actual enfrenta una inflación anual del 10 por ciento, una tasa de desempleo juvenil del 20 por ciento y una tasa de pobreza del 40 por ciento. Muchos dicen sentirse traicionados por décadas de líderes que han prometido oportunidades pero han cumplido poco.
La gente joven ha encabezado las protestas contra el gobierno que llenaron las calles de Colombia el año pasado y han dominado la conversación nacional durante semanas. Al menos 46 personas murieron —muchos eran manifestantes jóvenes que no estaban armados y muchos perdieron la vida en encuentros con la policía— en lo que se conoce como “el paro nacional”.
En una encuesta de mayo realizada por la empresa Invamer, más del 53 por ciento de los votantes de entre 18 y 24 años y alrededor del 45 por ciento de los de 25 a 34 años indicaron que planeaban votar por Petro. En ambos grupos etarios, menos de la mitad de esa cifra dijo que votaría por Federico Gutiérrez, el candidato de las élites conservadoras, o por Rodolfo Hernández, un exalcalde con una plataforma populista y anticorrupción.
La elección sucede durante un momento difícil para el país. Los sondeos muestran una insatisfacción generalizada con el gobierno del actual presidente, Iván Duque, respaldado por la misma coalición política que apoya a Gutiérrez, así como una frustración ocasionada por la pobreza crónica, una brecha de ingresos cada vez mayor y la inseguridad, que se han intensificado durante la pandemia.
Algunos analistas esperan que los jóvenes acudan a votar en cifras récord, impulsados no solo por Petro sino también por su candidata de fórmula, Francia Márquez, una activista ambientalista de 40 años con un enfoque de género, raza y con conciencia de clase y quien se convertiría en la primera vicepresidenta negra del país.
“La generación de TikTok que está muy conectada con Francia, que está muy conectada con Petro, va a ser determinante”, dijo Fernando Posada, un analista político de 30 años.
Pero muchos jóvenes votantes tienen dudas de la capacidad de Petro para cumplir sus promesas.
En Fusagasugá, Nina Cruz, de 27 años y empleada de un café, dijo que Petro le fallaría a las familias con más dificultades de Colombia y dijo que no le gustaba en particular su pasado como miembro de un grupo rebelde de izquierda.
El país tiene una larga historia de milicias violentas que dicen ayudar a los pobres y acaban por aterrorizarlos.
“Lo que está diciendo es: ‘Yo voy a ayudar a los pobres. Yo hago esto por los pobres’”, dijo. “Y a ciencia cierta es pura mentira”.
— Julie Turkewitz
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La cobertura de la elección de Colombia se ha enfocado sobre todo en el favorito de izquierda, Gustavo Petro, a quien las encuestas muestran por delante de Federico Gutiérrez, candidato de derecha de la clase política tradicional. Pero en los días previos al cierre de campaña ha surgido un candidato de derecha que es de algún modo un recién llegado a la política, Rodolfo Hernández.
Hernández, de 77 años, empresario y exalcalde de Bucaramanga, una ciudad al norte de Colombia, se ubica en el tercer lugar en los sondeos, detrás de Petro y Gutiérrez, según una encuesta reciente de la empresa colombiana de medios Semana.
Y su porcentaje estimado del voto ha ido en aumento. Hernández pasó de 9,6 por ciento en abril al 19 por ciento en mayo, según la encuesta de Semana, mientras que Gutiérrez cayó del 25 por ciento en marzo al 21 por ciento en mayo.
Hernández se ha presentado como el candidato anticorrupción y ha propuesto recompensar a los ciudadanos que reporten casos de corrupción, designar a los colombianos que ya viven en el exterior para que ocupen cargos diplomáticos, lo que dice que representará ahorros en viajes y otros gastos y prohibir las fiestas innecesarias en las embajadas.
Daniel García-Peña, politólogo de la Universidad Nacional de Colombia, dijo que Hernández era un candidato comodín que había logrado empatizar con los votantes frustrados al concentrarse en un solo mensaje: acabar con la corrupción.
“La campaña de Rodolfo es: Cárcel a los corruptos. Punto”, dijo García-Peña. “Y eso conectó”, añadió, “hay mucha rabia contra la clase política”.
Pero algunas de las propuestas de Hernández han sido criticadas como antidemocráticas.
En particular, ha propuesto declarar un estado de emergencia durante 90 días y suspender todas las funciones judiciales y administrativas para atender la corrupción, lo que ha generado temores de que cierre el Congreso o suspenda a los alcaldes.
En una entrevista con The New York Times, Hernández dijo que declarar un estado de emergencia no sería una violación de las normas democráticas puesto que tendría que aprobarlo la Corte Constitucional.
“Haremos todo conforme a la razón y el derecho”, dijo. “Nada por la fuerza. Nada que viole los derechos constitucionales y legales”.
Durante su mandato como alcalde, se le reconoció por eliminar un déficit presupuestario y por invertir en infraestructura en barrios pobres.
Pero renunció al cargo en 2019 luego de que la Procuraduría General lo acusó de una participación indebida en un contrato fallido de manejo de basura. Hernández dijo que los cargos eran una “aberrante patraña” y alegó ser objeto de persecución política. A pesar de la controversia, salió de la alcaldía con una aprobación del 84 por ciento.
En diciembre de 2021, la Procuraduría le abrió otra investigación a Hernández por modificar de manera irregular un manual de gobierno durante su gestión.
A lo largo de los años, Hernández ha llegado a los titulares por sus meteduras de pata y su uso de lenguaje explícito.
En 2016 dijo ser un admirador del “gran pensador alemán”, Adolf Hitler, luego se disculpó el año pasado aduciendo que había querido decir Albert Einstein. A principios de este año, pareció no darse cuenta de inmediato que Vichada es un departamento de Colombia.
James Bosworth, un analista de Latinoamérica, escribió en su boletín que, si Hernández logra acabar en segundo lugar el domingo, “aventaja a Petro, quien no está nada preparado para esa contienda”.
— Genevieve Glatsky
Por primera vez en la historia de Colombia, una mujer negra está cerca de la cima del poder ejecutivo.
En cuestión de meses, Francia Márquez, una activista ambiental del Cauca, un departamento montañoso en el suroeste de Colombia, se transformó en un fenómeno nacional, movilizando décadas de frustraciones de los votantes y persuadiendo al candidato que lidera las encuestas, Gustavo Petro, a nombrarla como su compañera de fórmula.
Su ascenso es significativo no solo porque ella es negra en una nación donde los afrocolombianos suelen ser objeto racismo y deben enfrentar barreras estructurales, sino porque tiene orígenes humildes en un país donde la clase económica a menudo define el lugar de una persona en la sociedad. La mayoría de los expresidentes recientes se educaron en el extranjero y están relacionados con las familias poderosas y las personalidades influyentes del país.
A pesar de los avances económicos en las últimas décadas, Colombia sigue siendo muy desigual, una tendencia que ha empeorado en medio de la pandemia, siendo las comunidades negras, indígenas y rurales las más rezagadas. El 40 por ciento del país vive en la pobreza.
Márquez, de 40 años, dijo que decidió postularse para el cargo “porque hemos tenido gobiernos a espaldas de la gente y de la justicia y de la paz”.
“Si ellos hubieran hecho un buen gobierno, yo no estaría aquí”, dijo sobre la clase política.
Creció durmiendo en un piso de tierra en una región azotada por la violencia relacionada con el largo conflicto interno del país. Quedó embarazada a los 16 años y se fue a trabajar a las minas de oro locales para mantener a su hijo, luego buscó trabajo como empleada doméstica interna.
Alrededor de los 13 años se convirtió en activista, en medio de una propuesta para expandir un proyecto de represa que buscaba desviar un río importante de su región y que cambiaría la vida de su comunidad. Con el tiempo, asistió a la facultad de derecho y lanzó y ganó una campaña legal para impedir que las principales empresas mineras lograran mudarse a su zona.
Para un sector de los colombianos que claman por un cambio y por una representación más diversa, Márquez es su defensora. La pregunta es si el resto del país está preparado para ella.
Algunos críticos la han calificado de divisiva, y han dicho que forma parte de una coalición de izquierda que busca destruir, en lugar de construir sobre, las normas del pasado.
Tampoco ha ocupado un cargo político, y Sergio Guzmán, director de la consultora Colombia Risk Analysis, dijo que “hay muchos interrogantes sobre si Francia sería capaz de ser comandante y jefe, si manejaría la política económica, o la política exterior, de manera que diera continuidad al país”.
Sus opositores más extremos han apuntado directamente a ella con clichés racistas, y critican su clase y legitimidad política.
Pero en la campaña electoral, el análisis persistente, franco y mordaz de Márquez sobre las disparidades sociales en la sociedad colombiana ha impulsado una discusión sobre la raza y las clases sociales de una manera que rara vez se ve en los círculos políticos más poderosos del país.
Estos temas que “muchas de nuestras sociedades los niegan o los tratan como temas menores”, dijo Santiago Arboleda, profesor de historia afrocolombiana en la Universidad Andina Simón Bolívar, “hoy están en primer plano”.
— Julie Turkewitz
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La primavera pasada, las protestas sacudieron a Colombia durante dos meses; miles de personas salieron a las calles de sus principales ciudades, los manifestantes bloquearon las carreteras y, en ocasiones, la policía respondió con fuerza letal. Al menos 46 personas, muchas de ellas manifestantes, murieron.
El detonante de las protestas fue un ajuste fiscal propuesto por el presidente Iván Duque, conservador, que muchos colombianos sintieron habría dificultado aún más la supervivencia en una economía ya de por sí agobiada por la pandemia.
Sin embargo, el desahogo se transformó rápidamente en una expresión generalizada de indignación por la pobreza y la desigualdad —que han aumentado a la par de la propagación del virus— y por la violencia con la que la policía reaccionó al movimiento.
La primera exigencia de los manifestantes fue la eliminación del proyecto tributario. Sin embargo, las demandas se expandieron con el paso de los días para incluir llamados para que el gobierno conservador garantice un salario mínimo, detenga la violencia policial y retire un plan de reestructuración en materia de salud que, según los críticos, resulta insuficiente para solventar problemas sistémicos. Todos estos temas se convirtieron en puntos clave durante las campañas.
En respuesta a las protestas, Duque puso en marcha varios programas destinados a ayudar a las familias con dificultades, pero eso no sirvió para calmar la indignación. Y con el paso del tiempo, las protestas dividieron aún más a una sociedad ya polarizada: los partidarios dicen que las marchas son la única manera de conseguir que una clase política atrincherada los escuche, y los opositores dicen que los mensajes de los manifestantes han sido eclipsados por los actos violentos de algunos de ellos.
Aunque las manifestaciones se calmaron en julio, muchos de los problemas que alimentan la ira de los colombianos siguen existiendo y están llevando a los votantes a las urnas.
El principal candidato a las elecciones del domingo, Gustavo Petro, de izquierda y exalcalde de Bogotá, ha prometido poner fin al modelo económico capitalista del país y ampliar enormemente los programas sociales, prometiendo introducir el trabajo garantizado con una renta básica, cambiar el país a un sistema único de salud público y aumentar el acceso a la educación superior, en parte aumentando los impuestos a los ricos.
Federico Gutiérrez, candidato de la derecha, ha prometido impulsar el crecimiento económico, luchar contra la corrupción, reforzar la seguridad y mejorar la vida de los pobres. Rodolfo Hernández, un rostro relativamente nuevo en la derecha, se ha autoproclamado el candidato anticorrupción.
Entre los votantes jóvenes hay entusiasmo, pero también inquietud.
“Lo que queremos es que haya oportunidades para todos”, dijo hace poco Lauren Jiménez, una estudiante universitaria, en un evento de campaña en Cartagena.
Pero “si Petro no cumple va a pasar lo mismo que en el gobierno de Duque, un estallido social”, advirtió. “Porque nosotros nos cansamos de quedarnos quietos”.
— Julie Turkewitz
Francia Márquez, la activista medioambiental que aspira a convertirse en la primera vicepresidenta negra de Colombia, podría haberse inscrito para votar en la capital del país.
En lugar de ello, el domingo eligió viajar al departamento suroccidental del Cauca, donde se crio, para votar junto a sus vecinos y antiguos profesores.
Márquez, de 40 años, quien creció en la pobreza y estudió derecho, ha dado a las elecciones colombianas un enfoque de género, raza y clase social como pocos candidatos en la historia del país.
Se presenta en la misma candidatura que Gustavo Petro, un antiguo combatiente rebelde reconvertido en político que aspira a convertirse en el primer presidente de izquierda de Colombia. Los dos candidatos han suscitado inquietud entre los votantes más conservadores, que temen que el país se adentre en aguas desconocidas.
Pero la popularidad de Márquez se ha visto en buena medida como el reflejo de un profundo deseo de muchos votantes —negros, indígenas, pobres, rurales— de verse en las más altas esferas del poder.
“Hoy están partiendo la historia de este país en dos”, dijo poco después de depositar su voto. “Hoy una de los nadies y las nadies, de los históricamente excluidos, se pone de pie para ocupar la política. Porque la élite que nos gobernó nunca nos permitió vivir en dignidad, en paz y con justicia social”.
Y continuó: “El cambio es desde abajo, desde la periferia, desde la raíz, desde las regiones históricamente olvidadas”.
En el mismo lugar de votación, Jorge Quinayas, de 60 años, estaba con su hija, Danna, de 11 años.
Quinayas, vendedor de comida, señaló que Márquez había trabajado en las minas de oro y como empleada doméstica para llegar a donde está hoy.
Calificó “responsabilidad” de “todos nosotros, los que hemos sufrido ese tema, de que no hemos tenido la oportunidad de llegar a una base de estudio”, el apoyarla.
Gracias a Márquez, dijo, niñas como su hija ven que pueden “llegar a ser alguien en la vida”.
“Esa es una virtud tremenda”, continuó. “Porque los niños en estos momentos, van a ser Francia”.
— Federico Rios and Julie Turkewitz
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Mucho antes de que Gustavo Petro surgiera como un candidato de izquierda que, según las encuestas, es el favorito a la presidencia de Colombia, fue parte del M-19, un grupo guerrillero urbano que buscaba hacerse del poder en nombre de la justicia social.
Para algunos votantes colombianos, su pasado es fuente de preocupación luego de décadas de conflicto armado en el país. Para otros, es una señal de esperanza en uno de los países más desiguales de América Latina.
El M-19 nació en 1970 en respuesta a un supuesto fraude en las elecciones presidenciales de ese año. Era mucho más pequeño que la principal fuerza guerrillera del país, las Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia, FARC, que era marxista y se refugiaba en las selvas y en las zonas rurales colombianas.
El M-19 era un grupo militar urbano formado por estudiantes universitarios, activistas y artistas que buscaban derrocar a un sistema de gobierno que consideraban que había fracasado en disminuir una brecha crónica entre ricos y pobres.
“El M-19 nació en armas para construir una democracia”, le dijo Petro a The New York Times en una entrevista.
Inicialmente, el movimiento intentó promover una imagen al estilo Robin Hood: robaban leche de los camiones de los supermercados para distribuirlos en los barrios pobres y, en un acto de rebelión simbólica, sustrajeron de un museo una espada que Simón Bolívar usó en la guerra de independencia de Colombia.
Petro, de 62 años, se unió al grupo cuando era un estudiante de economía de 17 años consternado por la pobreza que veía en el pueblo donde vivía, a las afueras de Bogotá, la capital.
Si bien el M-19 era menos cruel que otros grupos rebeldes, sí llevó a cabo un acto que es considerado como de los más sangrientos de la historia reciente del país: el sitio del Palacio de Justicia de 1985, que llevó a un enfrentamiento con la policía y el ejército y dejó 94 personas muertas.
El grupo también robó 5000 armas del ejército colombiano y recurrió al secuestro como un modo de conseguir concesiones del gobierno.
Petro, que pasó 10 años en el M-19, sobre todo almacenaba armas robadas por el grupo, dijo Sandra Borda, profesora de ciencias políticas de la Universidad de los Andes en Bogotá.
“Lo que es clave es que no era parte del círculo principal de toma de decisiones del M-19. Estaba muy joven en ese momento”, dijo. “Y no participó tampoco en los operativos más importantes del M-19, los operativos militares”.
Al momento de la toma del Palacio de Justicia, Petro se encontraba en prisión por su participación en el grupo; ha contado que las autoridades lo golpearon y electrocutaron.
Al final, el grupo terminó por desmovilizarse en 1990 en uno de los procesos de paz que se considera entre los más exitosos en la prolongada historia de conflicto del país. Se convirtió en un partido político que ayudó a reescribir la constitución del país para hacerla más enfocada a la igualdad y los derechos humanos.
Petro se postuló al Senado como integrante del partido, con lo que inauguró su carrera política.
Pero incluso si su época de rebelde ha quedado atrás hace tiempo, esta se ha convertido en parte central de los ataques de los candidatos rivales.
“Mientras yo estudiaba y trabajaba por un mejor país, vos pertenecías a un grupo armado”, dijo Federico Gutiérrez, candidato presidencial de derecha, en una publicación de Twitter dirigida a Petro.
Sofía Villamil y Julie Turkewitz colaboraron con la reportería desde Bogotá.
— Megan Janetsky
Al abrir las urnas en Bogotá, la capital de Colombia, un nombre se escuchaba una y otra vez en un barrio de clase obrera donde los cerros están repletos de casas de ladrillo de precaria construcción: Gustavo Petro.
Petro es el rebelde convertido en político que intenta convertirse en el primer presidente de izquierda en la historia de Colombia, una victoria que representaría un hito para una de las sociedades más políticamente conservadoras de América Latina.
En un centro de votación en el barrio de Egipto, Luis Franco, un trabajador de mantenimiento de 61 años, dijo que había tenido dificultades para mantener a su esposa y dos hijos con un empleo que paga el salario mínimo, y que con la pandemia sus problemas solo habían empeorado.
Estaba entre las decenas de personas que se formaron para votar a las 8 a.m., a pesar de los cielos encapotados y la lluvia.
“Esperamos que esta elección beneficie, más que todo, a todos los pobres y la gente del campo”, dijo. “Hay mucha desigualdad e intentamos sobrevivir con lo que tenemos”.
Y añadió: “Esperamos que el señor Petro haga unos cambios que necesita Colombia”.
Al norte de ahí, en un barrio de clase media alta llamado La Cabrera, en una plaza convertida en centro de votación, muchos electores estaban mucho más escépticos de los cambios propuestos por Petro.
Varios de sus críticos repitieron la misma afirmación: que sus políticas conducirían a una crisis económica parecida a la de la vecina Venezuela.
Adriana Badillo, de 52 años, de pie con su esposo, dijo que votaría por Federico Gutiérrez, un candidato respaldado por gran parte de la comunidad empresarial que ha prometido cambios más modestos al statu quo.
“Siento que es un candidato fuerte y que puede llevarnos a una continuidad de democracia, no como otros candidatos que posiblemente nos puedan llevar a algo como Venezuela”, dijo. “Y prefiero a mi país libre, a la gente libre y una economía mejor para todo el mundo”.
En estas elecciones, dijo, hay “un miedo de que llegue a la presidencia un candidato que nos puede llevar a un comunismo”.
— Megan Janetsky, Sofía Villamil and Julie Turkewitz
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Al acudir a las mesas de votación este domingo, los colombianos enfrentan una decisión que podría cambiar significativamente al país.
Las encuestas previas a la elección mostraban que Gustavo Petro, senador y exintegrante de un grupo rebelde, llevaba la delantera frente a dos exalcaldes de derecha, Federico Gutiérrez y Rodolfo Hernández.
De ganar Petro, sería la primera vez que uno de los países más conservadores en materia política de la región elige a un presidente de izquierda.
Esto es lo que hay que saber sobre las plataformas de los tres principales candidatos:
Petro, un senador de 62 años y exintegrante de un grupo rebelde que fue alcalde de Bogotá, ha prometido replantear el modelo económico capitalista del país y expandir ampliamente los programas sociales. Entre sus propuestas, que planea financiar en parte con impuestos para los más ricos, están garantizar una renta básica para los trabajadores, modificar el sistema de salud hacia un sistema controlado por el Estado y aumentar el acceso a la educación superior.
Federico Gutiérrez, de 47 años, es el candidato de la clase política tradicional de derecha y ha propuesto cambios modestos al statu quo mientras se esforzaba por presentarse como un cambio respecto al presidente Iván Duque.
Gutiérrez, conocido como Fico, ganó popularidad como alcalde de Medellín, la segunda ciudad más grande de Colombia y un bastión conservador. Ha prometido aumentar la inversión extranjera, impulsar el crecimiento económico, luchar contra la corrupción, reforzar la seguridad y mejorar la vida de los pobres.
Por su parte, Rodolfo Hernández, de 77 años, empresario y exalcalde de Bucaramanga, una ciudad al norte de Colombia, se ha posicionado como el candidato anticorrupción.
Hernández, quien era relativamente desconocido antes de empezar a escalar en las encuestas en los días previos al cierre de las campañas, impulsa una plataforma populista que propone, entre otras medidas, recompensar a los ciudadanos que reporten casos de corrupción y ahorrar dinero público al designar a los colombianos que ya viven en el exterior para ocupar cargos diplomáticos.
Hernández ha causado preocupación con su plan de declarar un estado de emergencia para lograr sus objetivos.
— The New York Times
Se suponía que el acuerdo de paz de Colombia, firmado en 2016 por el gobierno y las Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia, o FARC, daría paso a una nueva era de tranquilidad en un país que soportó más de cinco décadas de conflicto. El acuerdo consistía en que los rebeldes dejarían las armas, mientras que el gobierno inundaría las zonas de conflicto con oportunidades de trabajo, aliviando así la pobreza y la desigualdad que dieron origen a la guerra.
Pero en muchos lugares, el gobierno nunca llegó. En lugar de ello, a numerosas zonas rurales de Colombia han vuelto los asesinatos, los desplazamientos y una violencia que, en algunas regiones, es ahora tan grave, o peor, que antes del acuerdo.
Las masacres y los asesinatos de defensores de derechos humanos se han disparado desde 2016, según Naciones Unidas. Y el desplazamiento sigue siendo sorprendentemente alto, con 147.000 personas obligadas a huir de sus hogares solo el año pasado, según datos del gobierno.
No es porque las FARC, como fuerza de combate organizada, hayan vuelto. Más bien, el vacío territorial que dejó la antigua insurgencia, y la ausencia de muchas de las reformas gubernamentales prometidas, han desencadenado un marasmo criminal a medida que se forman nuevos grupos, y los antiguos mutan, en una batalla por controlar las florecientes economías ilícitas.
Los críticos dicen que este nuevo ciclo de violencia es alimentado en parte por la falta de compromiso del gobierno con los programas en el acuerdo de paz. Y apaciguar la creciente inseguridad será una de las tareas más importantes y desafiantes de quien sea el próximo presidente del país.
El presidente de Colombia, Iván Duque, ha dicho que un tercio de las disposiciones del acuerdo ya se han aplicado en su totalidad, lo que sitúa al país en vías de completar el acuerdo dentro del plazo de 15 años. Sin embargo, dejará el cargo en agosto tras una caída de sus índices de aprobación que, según muchos, refleja tanto la preocupación por la seguridad como la creciente frustración por la falta de empleos bien pagados.
“En el gobierno actual hay un problema de desaprovechar la oportunidad de un acuerdo”, dijo Marco Romero, director de Codhes, un grupo de derechos humanos, calificando el actual nivel de violencia de “escandaloso”.
Algunos expertos en seguridad advierten que si el gobierno no asume un papel más crucial en el combate a estas milicias y en el cumplimiento de las promesas del acuerdo, el país podría dirigirse hacia un estado más parecido a México —asolado por las bandas de narcotraficantes que se disputan el territorio— que a la Colombia de principios de este siglo.
“Hay un largo camino por recorrer para volver a 2002”, dijo Adam Isacson, director de supervisión de defensa en la Oficina de Washington para América Latina, refiriéndose al recuento de víctimas durante uno de los peores años de la guerra. “Pero ahora mismo estamos en ese camino”.
— Julie Turkewitz
France24 - Monde
Macron 2 : une impulsion pour les Européens ?
Publié le : 29/04/2022 - 16:05
Caroline DE CAMARET
Les leaders des institutions et la majorité des eurodéputés ont poussé un ouf de soulagement à l'annonce des résultats des élections présidentielles françaises. Emmanuel Macron rempile donc pour un second mandat après avoir mené une campagne pro-européenne alors que la France est toujours présidente en exercice du Conseil de l'UE.
Du point de vue des européens, une victoire d'une candidate d'extrême droite, Marine le Pen, représentait un danger existentiel pour la construction européenne. La France, pays fondateur, deuxième économie de l'Union, et locomotive des 27, ne peut avancer sans son engagement. Cinq ans de plus, mais pour quoi faire au plan européen ? Quel regard nos voisins européens portent-ils sur ce second mandat et les ambitions affichées par Emmanuel Macron ?
Émission préparée par Isabelle Romero, Perrine Desplats, Sophie Samaille et Georgina Robertson.
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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Canada proposes legislation for total 'freeze' on handgun ownership
Issued on: 31/05/2022 - 05:37
NEWS WIRES
Prime Minister Justin Trudeau announced Monday a proposed freeze on handgun ownership in Canada that would effectively ban their importation and sale, following recent mass shootings in the United States.
The bill must still be passed by Parliament, with the ruling Liberals holding only a minority of seats.
"We're introducing legislation to implement a national freeze on handgun ownership," Trudeau told a news conference, joined by dozens of families and friends of victims of gun violence.
"What this means is that it will no longer be possible to buy, sell, transfer or import handguns anywhere in Canada," he said. "In other words, we're capping the market for handguns."
Days after Canada's worst mass shooting left 23 dead in rural Nova Scotia in April 2020, the government banned 1,500 types of military-grade or assault-style firearms.
But Trudeau acknowledged Monday that gun violence continues to rise.
The government statistical agency reported last week that firearms-related violent crimes account for less than three percent of all violent crimes in Canada.
But since 2009 the per capita rate of guns being pointed at someone has nearly tripled, while the rate at which a gun was fired with an intent to kill or wound is up five-fold.
Almost two-thirds of gun crimes in urban areas involved handguns.
Police often point to smuggling from the United States -- which is reeling from recent shootings at a school in Texas and at a supermarket in New York state -- as the main source of handguns.
Public Safety Minister Marco Mendicino estimated there are about one million handguns in this country -- up significantly from a decade ago.
Trudeau commented, "People should be free to go to the supermarket, their school or their place of worship without fear. People should be free to go to the park or to a birthday party without worrying about what might happen from a stray bullet.
"Gun violence is a complex problem," he said. "But at the end of the day, the math is really quite simple: the fewer the guns in our communities, the safer everyone will be."
The proposed law would also strip anyone involved in domestic violence or stalking of their firearms license, and take away guns from those deemed to be a risk to themselves or others, as well as strengthen border security and criminal penalties for gun trafficking.
It would also ban long-gun magazines capable of holding more than five bullets.
(AFP)
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Canadian police warn of guns at trucker protest against vaccine mandate paralysing capital
Canada bans assault weapons in wake of deadliest mass shooting
Canada’s Trudeau revokes emergency powers after police clear last of trucker-led protests
Valeurs Actuelles
« L’équivalent de 30 terrains de foot » : en Moselle, un projet de parc photovoltaïque sur une zone naturelle ne passe pas
« Ici, ce n’est pas un no man’s land », « Stop le désastre », « Terre agricole = culture et pâturage »… C’est autour de ce type de pancartes qu’une centaine de personnes se sont rassemblées pacifiquement, à Porcelette samedi 21 mai, pour protester contre la construction d’un parc photovoltaïque dans la commune mosellane de 2500 habitants.
Tout commence en mars dernier. Par l’intermédiaire d’un article dans la presse locale et d’une publication sur Facebook, la mairie – centriste – annonce la signature d’un bail avec la société Verso Énergie pour l’implantation future de panneaux photovoltaïques. Un projet pour lequel elle percevra un loyer annuel de 80 000 euros hors taxes, indexé sur le prix de l’énergie. Mais qui n’a pas tardé à déclencher la colère des riverains.
Surpris, ceux dont les logements se situent à quelques mètres seulement de l’emplacement prévu décident rapidement de se mobiliser en créant le collectif La Heide (nom du lieu-dit). « On s’est concertés entre nous, de façon assez naturelle. Car un parc aussi proche des habitations, c’est une première en France », regrette Frédéric Cours, l’un des porte-paroles de 48 ans. Après une pétition récoltant quelque 500 signatures, le collectif décide alors d’organiser une action pour faire entendre ses revendications.
Un site classé en zone naturelle
Si les habitants sont vent debout contre le projet, ce n’est pas seulement en raison de sa proximité avec les habitations. Prévu pour s’étendre sur plus de 16 hectares, soit « l’équivalent de 30 terrains de football », le parc sera construit sur un site classé zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) par Géoportail, une plateforme publique.
« On est pour l’énergie verte, mais pas au détriment du biotope », explique le porte-parole de La Heide. Avant d’énumérer : « Il y a de nombreux gibiers. Des animaux à poils, à plumes… Même des espèces protégées, reconnues par le GECNAL, qui nous soutient également. » En effet, le collectif peut compter sur l’appui du Groupement d’Études et de Conservation de la Nature en Alsace-Moselle, une association de droit local.
L’incompréhension ne s’arrête pas là. Le collectif n’est pas opposé au projet en soi, mais bien en raison de son emplacement. « Pourquoi le faire à cet endroit ? Il y a des friches industrielles inexploitées à moins d’un kilomètre à vol d’oiseaux. Et aussi un parc existant de 40 hectares dans la commune, qui pourrait-être agrandi », suggère Frédéric Cours, questionnant également la pertinence de panneaux photovoltaïques dans le Nord-Est, l’une des zones « les moins ensoleillées de France ».
Le collectif « ne veut pas politiser » le sujet
À l’approche des élections législatives, le sujet pourrait avoir son importance dans la circonscription. Hélène Zannier, députée de la majorité présidentielle et candidate à sa réélection, a notamment reçu un des membres du collectif à sa permanence. Ayant fait le déplacement lors de l’action du 21 mai, elle dit avoir constaté « la beauté du site » et « la diversité de la flore ». Et assure, sur les réseaux sociaux, qu’elle travaillera à « trouver des pistes de solutions acceptables par tous ».
Interpellée sur le projet du parc #photovoltaïque à Porcelette, j'ai rencontré ce matin les habitants inquiets par l'impact sur leur #environnement. Je vais contacter au plus vite le Maire, la DREAL et l'exploitant afin de trouver des pistes de solutions acceptables par tous. pic.twitter.com/ZEyN0WHn3L
— Hélène Zannier (@HeleneZannier) May 21, 2022
Clément Galante, président des Jeunes CNIP (Centre national des indépendants et paysans) et candidat de Reconquête, également présent au rassemblement, dénonce quant à lui « une aberration » et plaide pour « une écologie enracinée et de bon sens ». Mais pour Frédéric Cours, pas question d’être instrumentalisé à des fins électorales par quelque candidat que ce soit : « Ce que les politiques vont en faire, on ne maîtrise pas. Vont-ils tirer la couverture vers eux ? Je ne sais pas. Toutes les personnes qui veulent nous aider seront accueillies les bras ouverts, mais on ne veut surtout pas politiser le sujet ! »
Marie-France Guerriero, maire (Union de la droite et du centre) de la commune, a également échangé avec le collectif. « Nous sommes en phase d’études pour trois ans. Rien n’est fait ! Le développeur doit consulter les services de contrôles et administratifs pour obtenir leur accord », déclarait-elle dans Le Républicain Lorrain le 19 mai dernier, ajoutant que « des réunions de concertation » seront organisées. De leur côté, les membres du collectif La Heide se disent « motivés » pour tenir la mobilisation sur la durée.
France24 - World
EU agrees ban on 'more than two thirds' of Russian oil imports
Issued on: 31/05/2022 - 00:03
NEWS WIRES
EU leaders on Monday backed a ban on most Russian oil imports, after a compromise deal with Hungary to punish Moscow for the war in Ukraine.
The 27-nation bloc has spent weeks haggling over a proposed total embargo on Russian oil but came up against stubborn resistance from Hungarian premier Viktor Orban.
EU leaders meeting in Brussels hatched a compromise deal to exempt deliveries by pipeline from the ban, after Budapest warned halting supplies would wreck its economy.
"Agreement to ban export of Russian oil to the EU. This immediately covers more than two thirds of oil imports from Russia, cutting a huge source of financing for its war machine," European Council chief Charles Michel tweeted during the summit.
"Maximum pressure on Russia to end the war."
The head of the EU's executive, Ursula von der Leyen, said the move "will effectively cut around 90 percent of oil imports from Russia to the EU by the end of the year" as Germany and Poland had committed to renounce deliveries via a pipeline to their territory.
The wrangling over the sixth package of sanctions has rocked European unity in the face of the Kremlin's attack on Ukraine after five waves of unprecedented economic punishment on Russia.
Despite the gap in the embargo left by Hungary's opposition, the latest round of sanctions represents some of the most damaging measures taken by the EU so far.
Michel said the package also involved disconnecting Russia's biggest bank Sberbank from the global SWIFT system, banning three state broadcasters and blacklisting individuals blamed for war crimes.
(AFP)
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As it happened
Biden announces more artillery, radars for Ukraine's war against Russia
AS IT HAPPENED
UN again trying to evacuate Mariupol civilians, says Guterres
As it happened
Russia says it will open humanitarian corridors out of Mariupol plant
Valeurs Actuelles
Marseille : le maire socialiste va lancer une procédure contre le cirque Muller pour maltraitance animale
Il l’a annoncé, furieux, sur son compte Twitter. Alors que le cirque Muller a tout juste dressé son chapiteau dans le quartier Pont-de-Vivaux, dans le 10e arrondissement de Marseille, le maire de la ville des Bouches-du-Rhône, Benoît Payan (PS), compte lui mettre des bâtons dans les roues. Et pour cause, il reproche la présence d’animaux sauvages, comme des lions et un hippopotame parmi la troupe itinérante.
« Honteux ! »
Sur Twitter, l’élu socialiste a écrit, vendredi 27 mai : « Honteux ! Ces animaux n’ont rien à faire dans un cirque ! Les cirques qui exploitent des animaux ne seront jamais les bienvenus à Marseille, même sur un terrain privé. » Il a ensuite annoncé qu’il allait « saisir la justice pour maltraitance ». En 2020 déjà, Benoît Payan avait parlé d’interdire tous les cirques avec animaux dans la cité phocéenne. Son adjointe en charge de l’environnement, Christine Juste, avait jugé que ces pratiques appartenaient « au passé ».
😡 Honteux !
Ces animaux n’ont rien à faire dans un cirque ! Les cirques qui exploitent des animaux ne
seront jamais les bienvenus à
Marseille, même sur un terrain
privé.
Je vais saisir la justice pour
maltraitance. pic.twitter.com/Pue1oZhuva
— Benoît Payan (@BenoitPayan) May 27, 2022
Le cirque Muller se défend
Le cirque le plus grand d’Europe est également visé par une pétition lancée en ligne, qui rassemble, ce lundi 30 mai, environ 47 000 signataires. Pourtant, auprès de BFM Marseille, Franck Muller, co-responsable et également président du Syndicat des cirques, se défend de toute pratique illégale : « Mes animaux ne sont pas maltraités au cirque, ils sont heureux ils sont bien, ils n’ont pas de trouble du comportement. » Avant de poursuivre auprès de la chaîne d’information : « Ce n’est pas parce qu’on détient un lion ou un hippopotame dans un cirque qu’il est maltraité. » Franck Muller assure en effet être « diplômé par l’État », et avoir en poche « un certificat de capacité », lui permettant de « présenter et d’avoir cet hippopotame » par exemple. Il prévient qu’une opération « coup de poing » sera bientôt organisée, au début du mois de juin, en occupant un espace sans autorisation à Marseille. Le but du cirque Muller : « Protester » et « forcer au dialogue ».
Marseille : les dernières actualités
France24 - World
Georgia's breakaway region of South Ossetia ditches referendum on joining Russia
Issued on: 31/05/2022 - 00:58
NEWS WIRES
The leader of Georgia's breakaway region of South Ossetia on Monday scrapped plans to hold a referendum on joining Russia which his predecessor had scheduled for July 17.
South Ossetia was at the centre of the Russian-Georgian war in 2008 after which the Kremlin recognised the territory as an independent state and stationed military bases there.
In a decree issued Monday, the Moscow-controlled enclave's president Alan Gagloev invoked "uncertainty of the legal consequences of the issue submitted to a referendum".
The decree also stressed "the inadmissibility of a unilateral decision of a referendum on issues affecting the legitimate rights and interests of the Russian Federation".
Gagloev ordered "to hold, without delay, consultations with the Russian side on the entire range of issues related to the further integration of South Ossetia and the Russian Federation".
On May 13, Gagloev's predecessor, Anatoly Bibilov, signed a decree on holding the referendum, citing the region's "historic aspiration" to join Russia, his office said at the time.
Bibilov lost his bid for re-election earlier this month. Russia has expressed hope that Gagloev will preserve "continuity" in ties with Moscow.
Tbilisi has previously denounced as "unacceptable" plans by South Ossetia to hold a referendum on joining Russia.
Alleged war crimes
Monday's announcement came on the 96th day of Russia's invasion of Ukraine, where Moscow-backed separatists in Donetsk and Lugansk regions have also expressed interest in joining Russia.
The full-scale war on Ukraine has sparked an outpouring of solidarity in Georgia.
In August 2008, Russian forces launched an all-out invasion of Georgia, which was battling pro-Russian militia in South Ossetia, after they shelled Georgian villages.
The fighting ended five days later with a European Union-mediated ceasefire but claimed more than 700 lives and displaced tens of thousands of ethnic Georgians.
The war's aftermath saw the Kremlin recognise the independence of South Ossetia and another separatist region, Abkhazia, which have since remained under Russia's military control.
The conflict marked the culmination of tensions with the Kremlin over staunchly pro-Western Tbilisi's bid to join the European Union and NATO.
In March, the prosecutor of the Hague-based International Criminal Court, Karim Khan, applied for arrest warrants for three current and former South Ossetian officials in connection with war crimes committed against ethnic Georgians.
The alleged crimes included torture, inhuman treatment, illegal detention, violation of personal dignity, hostage-taking and illegal transfers of people.
Last year, the European Court of Human Rights ruled that Russia was responsible for human rights violations in the war's aftermath.
(AFP)
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Georgia's separatist South Ossetia region to hold referendum on joining Russia
ON THE GROUND
Thirty years after Soviet collapse, Russia maintains grip on breakaway Georgian province
Analysis
Moldova, then Georgia, now Ukraine: How Russia built ‘bridgeheads into post-Soviet space’
L'Humanité
Léonard Corti au chevet des internes
Un jour avecLe syndicaliste qui a été au front pendant le Covid dénonce la dérive de l’hôpital public et la maltraitance des futurs médecins.
Cécile RousseauLaisser une trace de cette époque catastrophique. Interne en médecine jeté en pâture dans le système hospitalier, Léonard Corti a voulu témoigner de son quotidien devenu infernal avec le Covid (1). Avant même la pandémie, le Marseillais avait déjà été confronté à des choix cornéliens. Débutant sans filet, à l’hiver 2019, il doit d’emblée prendre « l’immense responsabilité » de prescrire une sédation profonde à une personne en fin de vie. « Je n’étais pas du tout préparé », lâche-t-il rétrospectivement. Chair à canon parmi tant d’autres, l’homme de 31 ans tient à rappeler que les internes sont les seuls étudiants à avoir été contraints de rester sur le pont au moment où la pandémie a explosé : « Un jour, nous sommes considérés comme des élèves, un autre, comme des praticiens à part entière. » Une aberration totale pour celui qui décida de se tourner vers le serment d’Hippocrate après un master à Sciences-Po Paris. Face au coronavirus, l’ancien porte-parole de l’Isni (Intersyndicale nationale des internes) et actuel président du Sihp (Syndicat des internes des hôpitaux parisiens) a pris le taureau par les cornes. Alors que l’Agence régionale de santé d’Île-de-France était aux abonnés absents aux prémices de la première vague, il organisa avec d’autres futurs médecins le redéploiement de 1 200 d’entre eux (ils sont 6 000 en Île-de-France – NDLR) dans les services qui en avaient le plus besoin, via une application créée pour l’occasion.
Au royaume de l’omerta
Avec les deuxième et troisième vagues, en première ligne en réanimation, il enchaîne les gardes et se retrouve à annoncer des décès aux familles. Après une semaine de 90 heures, complètement sur les rotules, il est à deux doigts de tuer un patient. « Ce n’est pas de notre faute si on manque de moyens ! tranche-t-il avec le franc-parler qui le caractérise. J’insiste, il faut vraiment qu’on arrive à se déculpabiliser de devenir maltraitants. » Son journal de bord, parfois cru, n’élude pas la question de l’apprentissage par la souffrance. L’internat est toujours considéré par certains mandarins comme un rite initiatique nécessairement brutal. « Nos chefs représentent l’ancienne génération ! assène-t-il. Ils n’ont aucune formation d’encadrement. Le milieu reste très paternaliste, on doit apprendre en se débrouillant. C’est sûr qu’il faut pratiquer pour gagner en compétences, mais, en même temps, des professionnels doivent contrôler ce que nous faisons. »
Au printemps 2021, les futurs médecins s’étaient mobilisés pour protester contre les nombreux suicides dans leurs rangs. Si certains osent désormais dénoncer les maltraitances et le harcèlement subis dans les services, le chemin reste long. « Il y a une prise de conscience sur les risques psychosociaux (RPS) mais pas de politique volontariste, déplore celui qui a perdu un camarade ayant mis fin à ses jours en 2016. L a culture médicale est extrêmement conservatrice et pyramidale. Le linge sale d oit se laver entre nous. » Dans le royaume de l’omerta, gare à ceux qui mettent en lumière les dysfonctionnements. En décembre 2021, après avoir interpellé un chef de service qui avait mal évalué d’autres internes, le jeune homme s’est pris une volée de bois vert par mails de la part du doyen, avec une douzaine de personnes en copie. « Il me traitait de menteur, c’était dégradant, se souvient-il. C’est une stratégie mafieuse pour me faire taire. J’ai perdu le sommeil en imaginant quelles conséquences cela pourrait avoir sur mon avenir. » Alerté sur l’accueil dégradé des internes aux urgences du Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne), il monte au front auprès de l’Agence régionale de santé qui leur retire l’autorisation d’avoir des étudiants le temps que la situation s’améliore. Encore une action qui ne lui vaut pas que des amitiés.
« de la main-d’œuvre pas chère »
S’il sait taper du poing sur la table, le Marseillais va de l’avant, et vite.Pragmatique, il veut en finir avec les gardes de 24 heures, limiter le temps de travail à 48 heures, partager la gouvernance des hôpitaux avec les soignants et exiger des revenus plus élevés. « Une des solutions est de compter nos heures. Cela transformerait notre rémunération, qui tourne autour de 1 600 euros la première année, précise-t-il. On nous considère avant tout comme de la main-d’œuvre pas chère. Nous devons aussi lutter contre le glissement de tâches : nous n’avons pas de formation en secrétariat ou en brancardage, qui sont de vrais métiers. » À peine sorti d’un arrêt maladie pour épuisement professionnel, il aspire à plus de calme. En stage dans un hôpital privé à but non lucratif dans la cité phocéenne, le praticien en devenir prend enfin le temps d’apprendre, mais ne compte pas larguer les amarres de l’hôpital public pour autant. « J’y suis très attaché, mais je ne veux pas me sacrifier. Douze milliards d’euros ont été injectés dans l’hôpital pendant le Covid, à peine l’équivalent des économies réalisées ces dix dernières années. Résoudre les problèmes des internes ne se fera pas sans s’occuper de tout le système. »
Dans l’enfer de l’hôpital publichôpitalSoignants Valeurs Actuelles
Législatives 2022 : La réconciliation surprise entre La Ligue du Sud et le Rassemblement national
En 2017, la campagne législative dans la 4e circonscription du Vaucluse avait été fratricide au sein du camp national, sous forme de revanche personnelle. Résultat, Jacques Bompard ne devançait que de 441 voix le Front national au premier tour. Le patron de la Ligue du Sud l’emportait ensuite de justesse au second tour face à Carole Normani (LREM). « La plus belle des victoires », se souvient l’ancien maire d’Orange.
Cinq ans plus tard, le scénario aurait pu se répéter. La famille Bompard a été l’un des premiers soutiens d’Éric Zemmour. Aux dernières régionales, la liste Zou ! devait préparer le terrain pour le compte de l’essayiste, contre Thierry Mariani. Du côté du RN, la stratégie est de “faire la peau” à Reconquête ! et à tous ceux qui les ont approchés de près ou de loin. La Ligue du Sud semble pourtant passer entre les mailles du fi let.
Une entente que l’on doit à la députée sortante, Marie-France Lorho, qui avait suppléé à Jacques Bompard. L’élue réussit l’exploit de réconcilier, un temps, le RN et le parti localiste vauclusien pour la première fois depuis 1995. À l’Assemblée nationale, l’Orangeoise travaille « en bonne intelligence » avec ses voisins et se rapproche du maire RN de Camaret-sur-Aigues, Philippe de Beauregard. « On l’a vue de plus en plus souvent là-bas », se souvient un militant du RN. Elle s’y affi cha même aux côtés de Sébastien Chenu, en décembre, qui lui aurait proposé de rejoindre le RN. Ce qu’elle refusa.
Damien Broc est alors investi par le RN dans la 4e circonscription. La campagne débute par une réunion postsecond tour de présidentielle, où les militants marinistes apprennent le parachutage d’Alexandre Varaut, l’avocat de Marine Le Pen. « Hurlements des militants », se souvient l’un d’eux. La candidate défaite à la présidentielle pense trouver un entre-deux : Broc sera son suppléant. La suite du scénario se joue en trois jours de négociations, jusqu’à la commission d’investiture. Marie-France Lorho apprendra sa nomination par un coup de téléphone de Marine Le Pen. « C’est O.K. pour toi », lui lance-t-elle.
Une alliance pérenne ?
« Il s’agit d’un soutien, pas d’un ralliement », précise-t-on du côté de la Ligue du Sud. Marie-France Lorho pourrait toutefois rejoindre le groupe RN. « Je n’y vois pas d’inconvénient, si on garde nos spécifi cités », commentet- elle. Son mentor, Jacques Bompard, ne s’y oppose pas non plus « quand les idées sont les mêmes ». Mais en cas de confl it sur un vote, « elle s’est engagée à voter selon les idées de la Ligue », rappelle-t-il en prévenant que « si elle se rallie au RN, elle manquera de parole à ses engagements ». La députée sortante n’exclut pour autant pas de prendre un jour sa carte au RN. « On verra plus clair les 12 et 19 juin », glisse-t-elle.
Éric Zemmour a accepté de soutenir cette candidature, au demeurant le choix de l’ancien journaliste était pressenti. Contre toute attente, Marine Le Pen a aussi donné son aval. « Mets toutes les chances de ton côté », a-t-elle répondu à Marie-France Lorho. Si cette entente se voulait « nationale » à l’origine, elle ne sera « qu’une anecdote », regrette Jacques Bompard. La candidate veut alors faire de cette triple alliance « un bel exemple » pour l’avenir. Le passif n’est toutefois pas oublié. « Nous ne sommes pas dans le même camp », se résigne Jacques Bompard, qui se souvient des âpres batailles électorales avec le FN. Il appelle Marine Le Pen à se lancer plus ardemment dans la campagne législative. « On ne gagne pas la guerre sans aller à la bataille. »
France24 - Monde
Elles sont l'avenir de l'Europe
Publié le : 08/04/2022 - 12:46
Xavier CHEMISSEUR
Céline SCHMITT
Elles ont entre 16 et 22 ans et représentent l'avenir dans cette Conférence sur le futur de l'Europe, un projet inédit mené à Strasbourg et donnant la parole à 800 citoyens des 27 pays de l'Union dans l'attente d'avancées concrètes sur le climat, l'emploi, la santé ou encore la diplomatie. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Tout au long de cette conférence, France 24 a suivi au plus près quatre jeunes Européennes : une Italienne étudiante en anthropologie, une lycéenne française, une thésarde slovaque et une Suédoise préoccupée par l'environnement. Quels sont leurs souhaits en matière de migration, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ?
Un reportage de Xavier Chemisseur et Céline Schmitt.
Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.
>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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Présidence française de l'UE
Conférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens
présidence française de l'UE
Conférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens
La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois
Valeurs Actuelles
Chinon : les fermetures d’hôpitaux inquiètent les habitants
« Pour nous, les anciens, c’est dramatique. » Une retraitée, ayant travaillé en tant qu’infirmière à l’hôpital de Chinon depuis son ouverture en 1969, s’inquiète de la situation. Tout comme les nombreux habitants de la commune d’Indre-et-Loire. Les urgences et la maternité ont en effet fermé il y a presque deux semaines. Et ce, sans date de réouverture connue. La cause : un manque de personnel dans les services. Comme le rapporte France Inter, ce lundi 30 mai, les arrêts-maladies se sont accumulés. Le 15 mai dernier, 31 soignants des deux pôles étaient en arrêt de travail sur… 32.
Une perte d’attractivité pour la commune
Si les urgences et la maternité de Tours fonctionnent de leur côté normalement, le trajet est à 45 minutes de route pour les habitants de Chinon. De quoi compliquer la tache en cas de problème grave demandant de réagir vite. Nicolas, qui a déménagé à Chinon le mois dernier après avoir fait sa carrière en région parisienne, s’est dit « surpris » de la fermeture des deux services dans l’hôpital : « Nous sommes venus dans cette ville avec l’idée d’être dans une ville avec hôpital, médecin, maison de retraite. On découvre qu’il est difficile de trouver un médecin, de trouver un dentiste. C’est compliqué de se projeter », a-t-il pointé auprès de France Inter.
Une réouverture cette semaine ?
Le maire de Chinon, Jean-Luc Dupont, a encore déploré auprès de France Inter, qu’il s’agissait d’un mauvais signe pour l’attractivité de la commune. « Les deux principaux critères d’installation dans nos territoires aujourd’hui, ce sont la 4G et la santé », affirme celui qui siège également en tant que président du Conseil de surveillance de l’hôpital. L’établissement de santé est, rappelle-t-il « un pôle d’attractivité et de proximité très fort qu’il nous faut absolument préserver ». Jean-Luc Dupont espère que les urgences et la maternité rouvriront leurs portes cette semaine.
Chinon : les dernières actualités
L'Humanité
General Electric, un casse à un milliard d’euros
ActuFraude Le groupe américain est accusé d’avoir soustrait une fortune au fisc français, avec l’aval bienveillant du ministère de l’Économie. Une affaire symptomatique de la complaisance de l’administration pour les multinationales.
Cyprien BogandaC’est un scandale politico-industriel qui n’en finit plus de faire des vagues. Le rachat d’une partie d’Alstom par l’américain General Electric (GE), en 2014, avait déjà défrayé la chronique pour ses implications politiques et industrielles : beaucoup de syndicalistes et d’élus avaient vu d’un très mauvais œil le passage sous pavillon américain d’un actif stratégique, responsable notamment de l’équipement et de la maintenance d’une partie du parc nucléaire tricolore. Mais voilà que cette affaire tentaculaire s’enrichit d’un nouveau volet fiscal.
Le média en ligne Disclose a révélé les grandes lignes d’un Meccano échafaudé, selon lui, par GE. « La multinationale américaine a mis en place un montage financier opaque entre son antenne française, la General Electric Energy Products France (GEEPF), et des filiales domiciliées en Suisse et dans l’État américain du Delaware, écrit-il. Objectif : échapper au fisc français en dissimulant les bénéfices liés à la vente de turbines à gaz produites à Belfort. D’après nos estimations, plus de 800 millions d’euros ont disparu des caisses de GEEPF entre 2015 et 2020. Soit un manque à gagner pour les comptes publics de 150 à 300 millions d’euros. » Ce chiffre de 800 millions d’euros est peut-être amené à être revu à la hausse : certaines sources nous ont évoqué une ardoise encore plus salée, avoisinant le milliard d’euros (1).
Le montage reposerait sur le transfert, dès 2015, des responsabilités commerciales de GEEPF vers une société créée en Suisse pour l’occasion, General Electric Switzerland GmbH (GES). Il s’agissait de facturer à GES le plus de transactions possibles, pour délocaliser les bénéfices réalisés et payer ainsi moins d’impôts. En Suisse, les taux d’imposition sur les bénéfices tournent en effet entre 17 % et 22 %, contre 33 % en France. Cerise sur le gâteau, le montage aurait été validé par les services du ministère de l’Économie, à travers un dispositif baptisé « relation de confiance avec les entreprises » : en clair, les grosses boîtes valident avec l’administration leurs trouvailles fiscales, en amont, contre l’assurance qu’elles seront épargnées par les contrôles plus tard.
« Un chantage à l’emploi qui ne dit pas son nom »
Ce type de deal est monnaie courante, à en croire un expert de l’optimisation fiscale interrogé par l’Humanité : « En réalité, il s’agit d’un chantage à l’emploi qui ne dit pas son nom, où les multinationales conditionnent leur implantation en France à une baisse de la pression fiscale les concernant. Lorsqu’elles veulent réduire leurs coûts, les grosses entreprises ne peuvent jouer ni sur les prix des matières premières, fixés sur les marchés mondiaux, ni sur les salaires. Alors elles essaient de négocier à la baisse leur taux d’imposition. » Avec des conséquences désastreuses à la clé : perte de recettes fiscales, rupture d’égalité entre les entreprises selon leur taille, etc.
Quentin Parrinello, spécialiste de la fiscalité chez Oxfam, considère que ces petits accords entre amis s’inscrivent plus globalement dans un changement de paradigme au sein de Bercy : « La tendance aujourd’hui est de réduire les moyens accordés au contrôle et d’augmenter ceux qu’on alloue à l’accompagnement des entreprises. Les effectifs de la Direction générale des finances publiques (DGFIP) sont en baisse constante, alors que la justice “transactionnelle” monte en puissance : dans ce type de procédure, les entreprises prises la main dans le sac voient leur peine réduite, à la suite d’une transaction. » Pour Quentin Parrinello, les raisons de ce virage doctrinal sont plus idéologiques que pragmatiques : « Officiellement, ce changement répondrait à une logique utilitariste : la négociation en amont avec la multinationale offrirait à l’État la perspective de rentrées fiscales garanties et l’assurance que l’entreprise ne mettrait pas en place des montages encore plus agressifs ensuite. Mais cet argument me semble extrêmement fragile. En réalité, il s’agit surtout d’une approche libérale de soutien a ux grosses entreprises. »
Face à cette dérive, de nombreuses ONG et partis politiques (comme le PCF ou la FI) défendent le principe de taxation unitaire, définie par Attac de cette manière : le but est « de taxer le bénéfice global des entreprises multinationales, en considérant celles-ci comme une entité unique, puis, dans une seconde étape, à répartir ce bénéfice dans les pays où ces entreprises réalisent effectivement leur activité ».
fraude fiscalegeneral electric L'Humanité
Les parfumeuses ne peuvent plus sentir leurs bas salaires
ActuCommerce En grève nationale il y a une semaine, les salariées de Marionnaud, en très grande majorité payées au Smic, espèrent que les négociations annuelles obligatoires aboutiront à une revalorisation digne.
Marie Toulgoat« E n 2014, les salaires ont été augmentés de 40 euros par mois, nous n’irons pas en dessous », indique Marilyn Gentil, déléguée syndicale CGT Marionnaud. À la veille de la seconde session des négociations annuelles obligatoires, ce mercredi, l’intersyndicale Unsa, CFDT, CGT, CFE-CGC de l’enseigne de parfumerie s’apprête à reprendre les armes. Il y a une semaine, mardi 24 mai, les salariées de la marque – en écrasante majorité des femmes – menaient un mouvement de grève inédit, le premier en dix ans. Environ 40 % des 420 points de vente gardaient leurs portes closes, tandis que plus de 200 employées se rejoignaient devant le siège de l’entreprise pour clamer leur colère. Une semaine plus tard et après le succès de la mobilisation, l’objectif n’a guère changé pour les organisations syndicales : grappiller coûte que coûte une revalorisation des rémunérations, malgré la posture inflexible de la direction.
La question est devenue une nécessité : les employées de Marionnaud doivent aujourd’hui se contenter de salaires insignifiants et sont contraintes de vivre l’intégralité de leur carrière au Smic. Certaines directrices adjointes de magasin, malgré leurs fonctions d’encadrantes, ne gagnent que 1 700 euros brut par mois . « 75 % des salariées sont payées au Smic, même après vingt-cinq années d’ancienneté. Il n’y a aucune reconnaissance de l’expertise à long terme », indique l’Unsa dans un communiqué. Bien que les salaires soient gelés depuis 2014 au sein de l’enseigne, la direction de Marionnaud n’a proposé que 5 euros d’augmentation des rémunérations lors de la première session des négociations annuelles obligatoires, il y a quelques jours. Indigne pour les organisations syndicales et les salariées, réunies devant leurs magasins la semaine dernière. « Nos salaires ne sont pas du luxe », pouvait-on lire sur les pancartes brandies de certaines d’entre elles.
Charge de travail décuplée et harcèlement
D’autant plus que, en dépit de salaires invariablement bas, les conditions de travail n’ont de cesse de se dégrader. Contraintes par les sous-effectifs chroniques à accélérer les cadences, les conseillères en boutique doivent également assurer l’entretien des magasins, la sécurité, le nettoyage et la manutention. Une charge de travail décuplée, doublée d’une surveillance de tous les instants par la direction, voire de harcèlement. « Les managers guettent grâce aux codes caisses qui vend quoi et en quelle quantité. Ils surveillent que les vendeuses écoulent bien les produits qu’on leur demande de vendre », explique Marilyn Gentil. « La conséquence, c’est que de nombreuses salariées décident de démissionner. Il y a aussi beaucoup de ruptures conventionnelles. »
Ce mercredi, les organisations syndicales attendent donc une proposition de la part des dirigeants à la hauteur du travail effectué par les salariées. En cas de conflit persistant sur la question des rémunérations, la CGT n’exclut pas d’appeler à un nouveau mouvement de grève lors du très animé week-end de la Fête des pères.
marionnaudgrèvesbas salairesSalaires et pouvoir d'achat New York Times - World
Green Energy Complicates the Taliban’s New Battle Against Opium
The multibillion-dollar trade has survived previous bans. Now, the Taliban are going after solar-powered water pumps to try to dry up poppy crops in the middle of a national economic crisis.
Farmers harvesting opium from a field that was irrigated with a solar-powered water pump in April in Kandahar Province.Credit...
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By Bryan Denton, David Zucchino and Yaqoob Akbary
Photographs by Bryan Denton
KANDAHAR, Afghanistan — For years, opium has been the monster too big to slay. One Afghan government after another has pledged to stamp out opium production and trafficking, only to prove unable to resist billions of dollars in illicit profits.
The Taliban government of the 1990s ultimately managed to reduce opium cultivation. But after the U.S.-led invasion in 2001, opium taxes and smuggling helped fuel the Taliban’s own 20-year insurgency.
Now, with the Taliban back in power, the insurgents turned politicians are again struggling to eradicate opium cultivation and the rampant addiction problem that has come with it. The Taliban announced on April 3 that poppy cultivation had been outlawed, with violators to be punished under Shariah law.
But stamping out opium will be more difficult than ever because of a shift by poppy farmers to green energy.
Water pumps powered by cheap and highly efficient solar panels are able to drill deep down into rapidly dwindling desert aquifers. The solar panels have helped generate bumper opium harvests year after year since farmers in southern Afghanistan’s poppy-growing belt began installing them around 2014.
Now, solar power is a defining feature of southern Afghan life. Tiny solar panels power light bulbs in mud huts, and solar-driven pumps irrigate cash crops like wheat and pomegranates, as well as subsistence farmers’ vegetable plots.
The solar arrays have been central to ensuring Afghanistan’s status as the global leader in opium. Afghanistan produced 83 percent of the world’s opium from 2015 to 2020, according to the United Nations Office on Drugs and Crime. Even with a grinding war and persistent droughts, opium cultivation in Afghanistan rose to 224,000 hectares in 2020 from 123,000 hectares in 2009, the U.N. reported.
The previous American-backed government had spent $8.6 billion on poppy eradication, but top Afghan officials were deeply complicit in the opium trade, building garish “poppy palaces” in Kabul, the capital, and buying gaudy villas in Dubai, in the United Arab Emirates. A 2018 government inspector general’s report concluded that the campaign “had no lasting impact.”
Reporting From Afghanistan
The Taliban, for their part, have condemned opium as anti-Islamic, as Afghanistan’s poppy crop sustains addicts in Europe and the Middle East, as well as a huge number inside Afghanistan. But given their own deep ties to opium smuggling during the insurgency, Taliban leaders are walking a fine line between hypocrisy and holiness.
A widespread crackdown would exacerbate Afghanistan’s already devastating postwar economic collapse and antagonize the Taliban’s core constituency among Pashtun farmers, impoverishing families that rely on the crop to be able to afford food. Eradication would require not only seizing farmers’ solar panels, but also confronting Taliban commanders complicit in the trade — at a time when the movement is facing internal dissatisfaction as the money dries up.
The opium trade earned about $1.8 billion to $2.7 billion last year, the United Nations has estimated. Opium sales have provided 9 to 14 percent of Afghanistan’s gross domestic product, compared with 9 percent provided by legal exports of goods and services.
“The cultivation of opium and export of opiates is hugely important for the Afghan economy as a whole, and any implementation of the ban will have wide-ranging consequences,” the Afghanistan Analysts Network, an independent research group, wrote in a report last month.
Opium farmers now rely on at least 67,000 solar-power-fed water reservoirs across Afghanistan’s desert southwest, according to a European Union-funded research project by David Mansfield, a consultant who has studied illicit economies and rural livelihoods in Afghanistan for two decades.
The panels, which supplanted more expensive and less reliable diesel to run water pumps, have helped turn the desert green. The population of previously uninhabited desert areas in Kandahar, Helmand and Nimruz Provinces ballooned to at least 1.4 million people in recent years as solar-driven pumps helped expand arable land, according to Dr. Mansfield’s research.
“For many opium farmers, abundant water is now a given,” he said. “No one perceives it to have a cost.”
The Taliban have taken aim at some solar-powered pumps. On May 13, the governor of Helmand Province, adjacent to Kandahar Province in the opium belt, ordered the police to confiscate panels and pumps so that newly planted poppies would die in parched fields.
“Do not destroy the fields, but make the fields dry out,” Gov. Maulave Talib Akhund said in a statement. He added, “We are committed to fulfilling the opium decree.”
The opium ban comes amid catastrophic levels of hunger, poverty and drought. The United Nations estimates that 23 million Afghans are suffering acute food deprivation. An economy once propped up by Western aid has collapsed under sanctions and freezing of Afghan government funds abroad.
“It’s too bad for Afghans because poppy is the wealth of the Afghan people,” Shah Agha, 35, a poppy farmer from the Zari District of Kandahar, said of the ban.
After investing about $500 on seeds, fertilizer, labor and other expenses, Mr. Agha said, he hoped to gross about $5,000 after selling the 20 kilograms of opium he expected to harvest this spring.
The opium ban was met with a collective shrug this spring by southern farmers, many of whom were already harvesting their spring crops. Opium prices surged almost immediately, several farmers said, to roughly $180 per kilogram from $60 per kilogram.
“I think they banned it for their own benefit because most of the smugglers and Taliban commanders have tons of opium, and they might want to increase the prices,” Mr. Agha said.
Taliban forces this spring seemed unable or uninterested in initiating a swift eradication campaign. Taliban patrols drove leisurely past bountiful opium fields where the spring crop was being harvested. Workers flanked by bright solar panel arrays used curved knives to scrape sticky opium paste from poppy bulbs
The government has indicated that it will allow the spring harvest because it was already underway. But the Taliban have vowed to crack down on farmers who try to cultivate any new crops.
As the United States did during its long presence in Afghanistan, the Taliban have suggested shifting to alternative crops like wheat, pomegranates, cumin and almonds. But even if poppy growing were eliminated, alternative crops would still be at risk because desert aquifers are being rapidly depleted.
Dr. Mansfield said that determining how long the aquifers could continue to supply water was uncharted territory because no one had been able to conduct a rigorous scientific study of the desert groundwater.
Amir Jan Armani, 45, who said he hoped to gross about $4,000 from 45 kilograms of opium he harvested in Kandahar Province this spring, said he had watched water levels drop precipitously since solar panels arrived.
When farmers used diesel-powered pumps, groundwater levels dropped about three meters a year, Mr. Armani said. But since solar panels arrived, they have sometimes sunk up to nine meters annually. His well is 30 meters deep, he said, but his neighbor’s well across the river is 60 meters deep.
“We have to continue to dig our wells deeper and deeper,” Mr. Armani said.
He and other farmers have saved money this spring by not paying opium taxes imposed by the Taliban in previous years. No such taxes have been levied this year, said Noor Ahmad Saied, the Taliban’s director of information in Kandahar.
Many farmers in Arghandab, a district in Kandahar famous for its pomegranates, have chopped down pomegranate trees killed by drought or fighting. They planted poppies instead.
Even when prices are high, many poppy farmers say, they earn only about $2 a day for each family member. They are at the very bottom of a narcotic trafficking system in which profits increase exponentially from growers to middlemen to processing labs to major cross-border traffickers.
Ehsanullah Shakir, 31, an opium smuggler in Helmand Province, said Taliban enforcement of the ban this year had been uneven so far. Some farmers had planted almonds, cumin or basil after harvesting their spring poppies, he said, but others had ignored the ban and planted poppies for a second harvest. And opium markets continue to operate as usual in many areas, Mr. Shakir said.
Farmers whose poppy fields were plowed under by the previous government could send their sons to paying jobs as soldiers or police officers — or to the constellation of unskilled jobs provided by the United States and NATO. But those options are gone, and unemployment has soared under the Taliban.
In the Maiwand District of Kandahar, Nek Nazar, 41, worked to install a new water pump at the edge of his poppy field. He began growing poppies five years ago, he said, because they produced far more income than the wheat he had grown.
Mr. Nazar spoke as though the crop shift had been preordained and was not a matter of choice. For him, it was either plant poppies or starve.
“Growing poppies is the only option to survive right now,” he said.
Taimoor Shah contributed reporting from Kandahar.
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France24 - Monde
Présidentielle en Colombie : l'opposant de gauche Gustavo Petro en tête du premier tour
Publié le : 30/05/2022 - 00:39
FRANCE 24
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Pascale MARIANI
L'opposant de gauche Gustavo Petro a récolté plus de 40 % des voix lors du premier tour de la la présidentielle colombienne, dimanche. Il affrontera au second tour l'indépendant Rodolfo Hernandez, surnommé le "Trump colombien", après l'élimination surprise du candidat de la droite traditionnelle.
L'opposant Gustavo Petro est arrivé largement en tête du premier tour, dimanche 29 mai, de l'élection présidentielle en Colombie et a désormais de fortes chances de devenir le premier président de gauche de l'histoire récente du pays, après une déroute historique de la droite.
Il affrontera au second tour le 19 juin un candidat indépendant, le millionnaire Rodolfo Hernandez. Le candidat conservateur Frederico Gutierrez, alias "Fico", est arrivé troisième, un résultat surprise qui marque une défaite inédite de la droite traditionnelle colombienne.
Favori des sondages durant toute la campagne, le sénateur Petro, un ex-guérillero converti à la social-démocratie, économiste et ancien maire de Bogota, a obtenu 40,32 % des voix, selon les résultats officiels portant sur 99 % des bulletins dépouillés.
De l'avis de tous les observateurs, Gustaco Petro, 62 ans, a su exploiter la soif de changement manifestée par les Colombiens face aux inégalités et à la corruption, un besoin dont il a fait son emblème avec son slogan "pour la vie".
Les quatre années de mandat du président conservateur sortant Ivan Duque, qui ne pouvait se représenter, n'ont vu aucune réforme de fond. Elles ont été marquées par la pandémie, une forte récession, des manifestations antigouvernementales massives dans les villes et une aggravation de la violence des groupes armés dans les campagnes.
"Changer la Colombie"
"Il n'y a que deux alternatives : laisser les choses telles qu'elles sont, (...) ce qui signifie plus de corruption, de violence, de faim. Ou changer la Colombie et la conduire vers la paix, la prospérité et la démocratie", a déclaré Gustavo Petro dimanche après avoir voté à Bogota.
Son accession à la magistrature suprême serait un séisme politique dans un pays où les conservateurs monopolisent le pouvoir depuis des décennies.
C'est la troisième fois que Gustavo Petro participe à une présidentielle. Cette fois-ci, il a comme colistière pour la vice-présidence une Afro-Colombienne, Francia Marquez. L'ascension au sommet de l'État de cette charismatique activiste au discours féministe et antiraciste marquerait également un tournant dans la politique colombienne, traditionnellement dominée par les mêmes élites.
>> À lire : Colombie : Francia Marquez, une Afro-Colombienne militante écologiste, bientôt vice-présidente ?
"Trump colombien"
Comme le laissaient percevoir certains sondages en fin de campagne, le millionnaire Rodolfo Hernandez, 77 ans, arrive en deuxième position, avec 28,20 % des voix. Rodolfo Hernandez, ex-maire de la ville de Bucaramanga (nord) et homme d'affaires aux déclarations souvent outrancières ou excentriques, est surnommé par la presse locale le "Trump colombien". Il devance de près de quatre points le candidat conservateur Federico Gutierrez (23,87 %).
Alors que Federico Gutierrez a été considéré tout le long de la campagne comme le challenger de Petro, ces résultats surprise marquent la déroute historique de la vieille droite colombienne, à l'image de son mentor, l'ex-président Alvaro Uribe, englué dans les démêlés judiciaires.
"Aujourd'hui, le pays a gagné parce qu'il ne veut pas continuer un jour de plus avec les mêmes personnes qui nous ont amenées à la situation douloureuse que nous connaissons", a commenté en soirée Rodolfo Hernandez depuis son fief de Bucaramanga.
"Nous savons désormais qu'il existe une volonté ferme des citoyens de mettre fin à la corruption en tant que système de gouvernement", s'est-il félicité, jugeant que "les prochains jours seront décisifs pour déterminer l'avenir du pays". "Je compte sur vous pour gagner au second tour et ainsi pouvoir concrétiser cette grande voie que vous avez ouverte aujourd'hui", a-t-il conclu.
"Fico" appelle à voter Hernandez
Reconnaissant sa défaite, le candidat de droite a immédiatement appelé à voter pour Hernandez le 19 juin. "Nous ne voulons pas perdre le pays et nous ne mettrons pas en danger l'avenir de la Colombie, de nos familles et de nos enfants", a-t-il déclaré. "Gustavo Petro (....) n'est pas bon pour la Colombie. Il serait un danger pour la démocratie, pour les libertés et les droits", a affirmé "Fico".
"Il y a quinze jours, personne n'aurait pu imaginer qu'un tiktokero (fan de Tiktok) serait la force de ce premier tour" et qu'il pourrait devenir "le pire cauchemar de Petro", commentait en soirée le média en ligne Cambio, résumant la surprise de la presse locale.
"Cet ingénieur presque octogénaire et grossier est sorti de nulle part, a commencé à monter dans les sondages et a réussi, sans sortir de chez lui et à la faveur d'une campagne éclair sur les médias sociaux, à rencontrer les aspirations d'une partie de la population et à devenir le seul candidat capable de battre Petro en tête-à-tête", s'est étonné Cambio.
"Absolue tranquillité"
La participation s'est élevée à 54,8 % et le scrutin s'est déroulé normalement, selon les autorités. Une pléthore d'observateurs internationaux, notamment de l'Union européenne et de l'Organisation des États américains, ont assisté au scrutin, et près de 300 000 policiers et militaires avaient été déployés sur tout le territoire, en proie à des violences croissantes des groupes armés ces derniers mois.
Le ministre de l'Intérieur Daniel Palacios a parlé d'une "absolue tranquillité, sans altération majeure sur l'ordre public", malgré près de 600 irrégularités signalées.
Avec AFP
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PORTRAIT
Colombie : Francia Marquez, une Afro-Colombienne militante écologiste, bientôt vice-présidente ?
Présidentielle en Colombie : pour la première fois, la gauche pressentie au pouvoir
CAP AMÉRIQUES
Émission spéciale : les espoirs et attentes de la jeunesse colombienne
L'Humanité
Yves Veyrier
Homme du jourStéphane GuérardC’est un congrès apaisé de Force ouvrière qu’a ouvert, ce lundi, Yves Veyrier. Fin 2018, l’ancien ingénieur à Météo-France, alors chargé à FO de la prospective et de l’histoire, avait pris les rênes de la troisième centrale française en pleine crise, après l’éviction express de Pascal Pavageau, éphémère successeur d’un Jean-Claude Mailly parti sous les quolibets. En un court mandat, il a mis à profit sa connaissance des arcanes de la centrale (secrétaire confédéral depuis 2004) pour faire taire les dissensions et tenter de placer FO au centre des dossiers sociaux, jouant du compromis avec le patronat sur la santé au travail, le télétravail ou la rénovation du dialogue social, de l’opposition au gouvernement sur la retraite ou l’assurance-chômage. L’adepte du pas de deux cède sa place vendredi avec le sentiment du devoir accompli. S. G.
yves veyrierfo force ouvrièresyndicalisme New York Times - World
‘Sin mango, no hay vida’: el cambio climático afecta a los agricultores de la India
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Las altas temperaturas primaverales han devastado los cultivos de la fruta más querida del país. “Nunca había visto este fenómeno en mi vida”, dijo un agricultor.
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Por Suhasini Raj
MALIHABAD, India — Ninguna fruta en la India es tan universalmente amada y tan esperada como el mango, que, durante un periodo breve cada año, refresca y endulza los largos días de verano.
Los mangos se añaden a los kebabs, se utilizan en platillos agrios y se hacen puré con menta para preparar bebidas refrescantes. Los conocedores discuten con vehemencia sobre cuál de las decenas de variedades de la India (cada una con un sabor, color y textura distintos) es la mejor y discrepan cortésmente sobre la manera correcta de comer la fruta: cortándola en rebanadas o chupando el jugo directamente de la parte superior.
Pero, este año, este ritual centenario está en peligro. El calor abrasador que ha azotado al norte de la India semanas antes de lo habitual arrasó con las cosechas de mango, lo que amenaza un modo de vida para los miles de pequeños agricultores que cultivan la fruta y los millones de personas que la consumen.
La ola de calor es un claro ejemplo del reto al que se enfrenta la India para garantizar su seguridad alimentaria a medida que se agravan los efectos del cambio climático, lo que empeora sus dificultades para elevar la productividad agrícola hasta los niveles internacionales con el fin de alimentar a una población creciente de casi 1400 millones de personas.
Los peligros de un futuro más caluroso son dolorosamente visibles en una pequeña granja de Malihabad, uno de los principales distritos de cultivo de mangos del norte, donde Mohammed Aslam cuida unos 500 árboles.
Hace unos meses, sus árboles de mango eran la viva imagen de la salud, con sus hojas de color verde intenso que brillaban sobre la tierra bien hidratada y sus ramas con racimos perfectos de flores blancas. Luego, la India vivió el mes de marzo más caluroso en los 122 años de los que se tiene registro, con temperaturas promedio de casi 33 grados Celsius que llegaron a alcanzar los 40 grados. Las flores de mango se marchitaron y murieron antes de dar fruto.
Prácticamente ninguno de los árboles de Aslam, repartidos en 1,6 hectáreas, produjo mangos. En un año normal, habrían dado más de 11 toneladas de la fruta.
“Nunca había visto este fenómeno en mi vida”, dijo una tarde reciente mientras miraba su granja en el estado de Uttar Pradesh, lamentándose por los miles de dólares que iba a perder por la mala cosecha.
Aslam es uno de los cientos de agricultores que han visto con impotencia cómo el calor intenso de marzo se prolongaba hasta el abril más caluroso de los últimos 50 años y se alargaba hasta mayo. En un informe publicado el lunes, los climatólogos aseveraron que las posibilidades de que se produzca una ola de calor de este tipo en la India han aumentado al menos 30 veces desde el siglo XIX.
El calor ha superado con creces la temperatura óptima para la fertilización de los árboles de mango, que ronda los 25 grados Celsius, señaló Dheeraj Kumar Tiwari, científico de una universidad agrícola de Uttar Pradesh.
La India es el mayor productor de mangos del mundo, con casi el 50 por ciento de la cosecha mundial. Gran parte se consume en el país, pero también exporta decenas de millones de dólares en mangos cada año a los Emiratos Árabes Unidos, el Reino Unido, Alemania y Estados Unidos. En la última década, la India ha intentado entrar a los mercados de otros países de la Unión Europea.
En el pasado, el crecimiento de las exportaciones se ha visto limitado por el aumento del costo de los mangos indios en comparación con los de países como Brasil, Perú, Israel y Pakistán. La India se ha esforzado por aumentar la productividad, lo que reduciría los costos.
Incluso antes del calor extremo, las exportaciones de mango de la India se habían visto muy perjudicadas por las interrupciones en la cadena de suministro durante la pandemia, y el año pasado los envíos al extranjero se redujeron casi un 50 por ciento. La principal organización exportadora de la India esperaba que este año hubiera un gran cambio, ya que los gobiernos de la India y de Estados Unidos habían simplificado las condiciones del intercambio comercial.
No obstante, el mal tiempo ha afectado a las cosechas no solo en el norte de la India, sino también en el sur, que se ha visto afectado por lluvias fuertes y prematuras.
En Uttar Pradesh, el centro neurálgico del cultivo del mango en el norte, un funcionario de agricultura del gobierno calculó que la producción de mango en el estado caería cerca de un 20 por ciento este año. La Asociación de Productores de Mango señaló que la producción en el cinturón de cultivo de mango del norte se reduciría cerca de un 70 por ciento.
En el estado de Andhra Pradesh, en el sur, las fuertes lluvias retrasaron un mes la floración de las plantas de mango. Cuando los frutos brotaron, hacía demasiado calor y muchos se cayeron de las ramas antes de tiempo.
B. Sreenivasulu, subdirector del departamento de horticultura del distrito de Chittoor, en Andhra Pradesh, afirmó que durante las fuertes lluvias que azotaron la zona en noviembre y diciembre, cuando se produce la floración, las granjas se inundaron y muchos árboles de las riberas fueron arrancados.
El cultivo de mangos en el distrito, el más productivo del estado, se ha reducido al menos un 30 por ciento esta temporada. “Esta vez, el efecto del cambio climático fue muy visible”, dijo Sreenivasulu. “Como nunca”.
El empeoramiento de las condiciones amenaza los cultivos de mango, cuyas raíces se remontan a cientos de años atrás.
El distrito de Malihabad, en Uttar Pradesh, es conocido por sus deliciosas variedades, como el Dasheri, que lleva el nombre de un poblado de la zona. En el distrito viven muchas familias que cultivan esta fruta desde hace al menos tres generaciones. La mayoría de los agricultores de Malihabad tienen parcelas pequeñas y dependen exclusivamente del mango para su subsistencia.
Jyotsna Kaur Habibullah, quien dirige un mercado de agricultores, inició un festival del mango en 2013 en Malihabad para revivir la tradición de comer mangos directamente del huerto y que los consumidores pudieran estar en contacto directo con los agricultores.
“La comida está intrínsecamente ligada a la cultura de las personas, y los mangos juegan un papel importante no solo en la comida de la región, sino también en el arte y los textiles, también en forma de motivos y poesía”, dijo Habibullah. “La conexión emocional y psicológica de los mangos no es solo con su sabor, sino también con su vínculo con la cultura del lugar y se trata de un legado que no podemos dejar morir”.
Una tarde reciente, teniendo como fondo la serena belleza de los huertos de mangos que se alinean a ambos lados de una carretera tranquila de Malihabad, los agricultores que se habían reunido en un puesto de la carretera expresaron su preocupación por el futuro. Hablaron de diversificar su producción con otras frutas y verduras o de vender sus tierras.
Nadeem Ahmad, agricultor de mangos de tercera generación, dio un largo suspiro mientras entraba en su pequeña granja junto a la autopista. Señaló los árboles que por lo general están cargados de fruta en esta época del año.
“Con todo el dolor de mi corazón, tendré que empezar a talar estos árboles si continúa este patrón”, dijo. “El alma de un agricultor se estremece al ver estos árboles sin fruto”.
Al otro lado de la granja de Ahmad, Aslam aseveró que vivía en una “tensión constante” por un rendimiento de la cosecha de mangos que era apenas un 5 por ciento del de años anteriores. Su hijo de 14 años dijo que no quería seguir con el negocio familiar cuando fuera mayor.
“No habrá suficiente fruta ni siquiera para mis hijos”, dijo Aslam, con su frente cuadrada y arrugada bajo el fuerte sol de la tarde. Señaló que las dificultades lo habían obligado a posponer la boda de su hija.
“Sin mango, no hay vida”, concluyó, con palabras que se fueron apagando con su voz.
Karan Deep Singh colaboró con este reportaje desde Nueva Delhi.
Suhasini Raj ha trabajado durante más de una década como periodista de investigación en medios de comunicación indios e internacionales. Se unió al Times en 2014 y tiene su base en el buró de Nueva Delhi.
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France24 - Monde
Soirée chaotique au Stade de France : un raté qui interroge à deux ans des JO de Paris
Publié le : 29/05/2022 - 18:11
Henrique VALADARES
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La finale de la Ligue des champions, grand-messe du football européen, a été ternie par les scènes de chaos dues à des problèmes de sécurité samedi lors de la rencontre entre le Real Madrid et Liverpool à Paris. Éclipsant presque la victoire des Madrilènes, les images des heurts ont fait le tour de la planète, suscitant de fortes critiques, à deux ans des Jeux olympiques de Paris, en 2024.
Supporteurs pourchassés ou perchés sur les grilles, recours au gaz lacrymogène… Spectateurs et commentateurs ont été choqués par les heurts entre supporteurs et forces de l'ordre en marge de la finale de la Ligue des Champions, remportée par le Real Madrid face à Liverpool, samedi 28 mai, au stade de France, près de Paris.
Au moins 105 personnes ont été interpellées et une vingtaine placée en garde à vue, selon les autorités, notamment pour des violences et des vols après la rencontre. "Pas de dégradation", a ajouté la préfecture.
Fait rarissime dans le monde du football, le match prévu à 21 heures a commencé avec trente-six minutes de retard en raison des incidents aux abords du stade. De nombreux supporteurs avaient tenté d'escalader les grilles de l'enceinte pour tenter de forcer l'entrée. De brèves échauffourées ont alors opposé les forces de l'ordre qui repoussaient ces intrus, parfois en faisant usage de gaz lacrymogènes.
Le préfet de police de Paris, Didier Lallement, a décidé de saisir la justice pour une "fraude massive aux faux billets" samedi, pour l'accès à la finale de la Ligue des Champions, estimant que cela aurait "pu avoir des conséquences très graves pour la sécurité des spectateurs". Le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin a lui, dans un tweet, pointé du doigt l'attitude "des milliers de 'supporteurs' britanniques sans billet ou avec des faux billets qui ont forcé les entrées et, parfois, violenté les stadiers".
Avec @AOC1978, au PC sécurité du Stade de France. Des milliers de «supporters » britanniques, sans billet ou avec des faux billets ont forcé les entrées et, parfois, violenté les stadiers. Merci aux très nombreuses forces de l’ordre mobilisées ce soir dans ce contexte difficile. pic.twitter.com/gEXCqPhWmZ
May 28, 2022Les autorités prennent cependant les choses au sérieux : le ministère des Sports et des Jeux olympiques a annoncé dimanche la tenue d'une réunion lundi matin avec l'organisateur de la finale, la police et les autorités locales afin de "cerner les dysfonctionnements" et les problèmes d'accès de supporteurs au stade.
Des images de Reuters TV, ainsi que des vidéos circulant sur les réseaux sociaux, ont montré des policiers anti-émeutes pourchassant des supporteurs à l'extérieur du stade tandis que d'autres étaient escortés par les forces de l'ordre.
Sur d'autres images, des supporteurs avec des billets se plaignent d'avoir attendu pendant plus de quatre heures sans succès, d'avoir été attaqués ou arnaqués par des vendeurs à la sauvette.
"Aucun incident" dans les "fan zones"
Parmi les fans de football désabusés, la championne olympique 2016 de boxe Estelle Mossely, qui s'est vu refuser l'accès malgré un billet authentique : "C'est un scandale ce qu'il se passe au Stade de France, [je suis] bloquée depuis plus d'une heure, gazée, bousculée", s'est-elle agacée sur Twitter. Elle a finalement pu entrer, quelques minutes avant la fin de la première mi-temps.
Loin du Stade de France, la soirée dans les deux "fan zones" distinctes – l'une pour les supporteurs du Real Madrid à Saint-Denis et l'autre pour ceux de Liverpool dans l'est de Paris – s'est déroulée sans "aucun incident à signaler", selon la préfecture. Ces périmètres, avec écrans géants, boissons et animations, avaient été organisés justement pour les fans non munis de billet, dont plus de 30 000 supporteurs anglais des "Reds" et 6 000 fans espagnols.
Au total, 238 personnes ont été prises en charge par les différents services de secours à un moment de la journée, pour des "urgences relatives", allant de l'état d'ébriété ou de petits accidents, y compris des intoxications au gaz lacrymogène, a indiqué à l'AFP un porte-parole des pompiers de Paris.
Des incidents "propres au football"
Le journaliste sport d'Associated Press Steve Douglas a accusé la sécurité du Stade de France de l'avoir forcé à supprimer des images des incidents entre policiers et spectateurs. Selon son collègue Rob Harris, le personnel de l'UEFA a dû intervenir pour empêcher ces exigences.
Ce genre d'incidents "est propre au football", opine Sylvère-Henry Cissé, journaliste et consultant en sport international, sur l'antenne de France 24. "Car la finale du championnat d'Europe de rugby avait lieu en même temps à Marseille, et elle s'est très bien passée, avec de milliers d'Irlandais présents. Il y a un problème avec le football et avec le football anglais", rappelant la finale de l'Euro 2016, également émaillée de heurts.
Mais selon l'expert, le grand problème vient aussi de "l'organisation de l'UEFA, puisque c'est l'organisateur et qu'il n'a pas pris la mesure pour assurer la sécurité. Il y a eu notamment des problèmes dans le pré-filtrage, qui doivent parfois être au nombre de cinq. Là, il n'y en avait pas, d'où les incidents. Mais il y a également la responsabilité de l'État qui aurait dû se coordonner avec l'UEFA".
Plus de 6 800 policiers, gendarmes, pompiers et de très nombreux agents de sécurité ont été mobilisés pour le match de samedi à Paris. Ce dispositif sécuritaire devait servir de test pour la Coupe du monde de rugby, en 2023, ainsi que pour les Jeux olympiques de Paris, en 2024. Il a été d'autant plus mis à mal qu'une grève des transports a modifié les trajets d'arrivée du public sur le site.
"La question de la capacité de la France à organiser des événements de cette taille-là"
Des incidents de mauvais augure, selon Ronan Evain. Pour le directeur exécutif du réseau Football supporteurs Europe, ce raté "pose la question de la capacité de la France à organiser des événements de cette taille-là" : "On continue de reproduire les mêmes schémas d'organisation qui ont déjà échoué dans le passé. Il y a un besoin très fort de moderniser l'approche de la sécurisation de ces rencontres", a t-il indiqué à l'AFP.
Au lendemain de ces couacs, les critiques sont allées bon train, jusque dans l'arène politique. En pleine campagne pour les législatives de la mi-juin, l'opposition, notamment Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, n'a pas manqué de déplorer le manque d'organisation. La majorité présidentielle tient à "rappeler le contexte", selon Aurore Bergé. "Cette finale aurait dû se tenir en Russie [et la France l'a organisée] en à peine trois mois", a plaidé sur RMC la député LREM-Renaissance.
En effet, la rencontre devait initialement avoir lieu à Saint-Petersbourg, avant que son organisation ne soit retirée à la ville russe après l'invasion de l'Ukraine. Paris avait fait acte de candidature, arguant avoir l'infrastructure nécessaire. La capitale a dû gérer l'afflux notamment de 60 000 supporteurs de Liverpool, alors qu'un contingent de 20 000 billets a été dévolu aux supporteurs des "Reds", comme à ceux du Real.
"Stade de Farce", "horde de barbares", "soirée du chaos"
Les médias européens ont eu des mots très durs. Comme le tabloïd britannique The Sun, qui titrait en français "Stade de Farce", et relayait le témoignage de Marvin Matip, frère du défenseur des Reds Joel Matip, qui a raconté avoir dû se réfugier dans un restaurant avec sa femme enceinte pour échapper aux gaz lacrymogènes dispersés dans leur direction.
Le Telegraph, autre tabloïd britannique, a publié de son côté le récit accablant de Jason Burt, chef de la rubrique football du journal. "J'étais devant la porte Y quand j'ai été pris dans les gaz lacrymogènes utilisés sans discernement par la police anti-émeute française au Stade de France. Je parlais à des supporteurs qui attendaient tranquillement, certains depuis trois heures, quand ils ont atteint mon visage, me piquant les yeux, mes lèvres et ma langue. J'ai vu qu'on en dispersait. Je n'arrivais pas à y croire […] c'était absolument honteux", raconte-t-il dans un billet.
Si la presse espagnole s'est surtout concentrée sur la victoire du Real Madrid, les incidents ont également leur place. Alfredo Relano, président d'honneur du quotidien sportif As et voix respectée du football espagnol, a dénoncé dans un éditorial le club de Liverpool et "ses hordes de barbares sans tickets d'entrée [qui] ont créé un scandale sans nom aux portes du stade, [et] qui aurait bien pu provoquer une catastrophe, même si tout est heureusement rentré dans l'ordre avec le retard du coup d'envoi." "Ces faits ne peuvent pas rester impunis", ajoute-t-il.
Les médias allemands se sont également interrogés sur des défauts d'organisation de l'UEFA. "La soirée du chaos", écrit le tabloïd Bild.
"Une mauvaise soirée en conclusion d'une triste saison pour la France, où se sont multipliés dans les stades les problèmes de sécurité et d'ordre public", a asséné en Italie, le Corriere dello Sport, rappelant que la Ligue 1, elle aussi, avait connu son lot de débordements cette année.
Avec AFP et Reuters
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COMPTE-RENDU
Le Real Madrid remporte sa 14e Ligue des champions aux dépens de Liverpool
Ligue des champions : Liverpool-Real Madrid retardé après des tensions autour du Stade de France
JO de Paris-2024 : la moitié des billets seront vendus à 50 euros ou moins
New York Times - World
La pandemia de coronavirus
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NUEVO NUEVO MUNDO
La ‘última generación’: la desilusión de los jóvenes chinos
Muchos creen que son la generación más desafortunada desde la década de 1980 porque el afán del gobierno de Pekín para imponer la política de “cero covid” causa estragos en la población.
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Por Li Yuan
Hace cuatro años, a muchos jóvenes chinos les gustaba usar la etiqueta #AmazingChina (China asombrosa).
Hace dos años, afirmaban que China era el estudiante más brillante en la materia de control pandémico y exhortaban al resto del mundo, en especial a Estados Unidos, a “copiarle la tarea a China”.
Ahora, muchos de esos jóvenes opinan que son la generación más desafortunada desde la década de los ochenta, conforme la persistente búsqueda de Pekín de la política de “cero covid” genera caos. Los empleos son difíciles de conseguir. Las pruebas frecuentes para detectar la COVID-19 dictan su vida. El gobierno está imponiendo cada vez más restricciones a su libertad individual, al mismo tiempo que los presiona para casarse y tener más hijos.
“No puedo soportar la idea de que tendré que morir en este lugar”, dijo Cheng Xinyu, de 19 años, una escritora en la ciudad de Chengdu, al suroeste de China, quien contempla la posibilidad de migrar al extranjero antes de que el puño de hierro del gobierno caiga sobre ella.
Tampoco se puede imaginar teniendo hijos en China.
“Me gustan los niños, pero no me atrevo a tenerlos aquí porque no podré protegerlos”, comentó y justificó su decisión por preocupaciones como que los trabajadores de control pandémico irrumpen en los apartamentos para rociar desinfectante, matar a las mascotas y exigir a los residentes que dejen las llaves en las cerraduras de las puertas de sus apartamentos.
Cheng forma parte de una nueva tendencia conocida como la “filosofía de huir”, que fomenta el hecho de salir de China para buscar un futuro mejor y más seguro. Ella y millones de personas compartieron un video en el cual un joven discute con policías que le advierten que su familia será castigada por tres generaciones si él se rehúsa a ir a un campamento de cuarentena. “Esta será nuestra última generación”, les respondió a los policías.
Su respuesta se convirtió en un meme en línea que las autoridades censuraron. Muchas personas jóvenes se identificaron con el sentimiento, expresaron que estaban reacias a tener hijos ante un gobierno cada vez más autoritario.
“No traer niños a este país, a esta tierra, será la acción más caritativa que puedo hacer”, escribió un usuario de Weibo con la etiqueta #LaÚlltimaGeneración antes de ser censurado. “Como personas comunes que no tienen derecho a la dignidad individual, nuestros órganos reproductores serán nuestro último recurso”, publicó otro usuario de Weibo.
La “filosofía de huir” y la “última generación” son los gritos de guerra para muchos chinos de veintitantos y treinta y tantos años que están angustiados por su país y su futuro. Están ingresando a la fuerza laboral, se están casando y decidiendo si tener o no hijos en uno de los momentos más sombríos del país en décadas. Censurados y reprimidos políticamente, algunos están considerando mostrar su rechazo, mientras que otros han decidido no tener hijos como forma de protesta.
Esta es una manera de pensar muy diferente para los miembros de una generación previamente conocida por su inclinación nacionalista.
Crecieron a la par de China, conforme el país se convertía en la segunda economía más grande del mundo. Atacaron a los críticos del historial de derechos humanos de Pekín y boicotearon muchas marcas occidentales al percibir algún desprecio hacia su patria.
En ocasiones, se quejaban sobre sus jornadas laborales agotadoras y la falta de movilidad social ascendente. Sin embargo, aunque estaban menos seguros de su futuro personal, tenían confianza en que China sería grandiosa de nuevo (como prometió su líder máximo).
Esta primavera, se ha vuelto cada vez más claro que el gobierno no puede cumplir sus promesas y que el Estado tiene expectativas diferentes para la vida de sus gobernados.
Una nueva encuesta a más de 20.000 personas, la mayoría mujeres cuya edad oscilaba entre los 18 y los 31 años, descubrió que dos terceras partes de ellas no querían tener hijos. El gobierno tiene una agenda diferente: impulsar a la gente a que tengan tres hijos para rejuvenecer una de las poblaciones que experimentan el envejecimiento más rápido del mundo.
Doris Wang, una joven profesional en Shanghái, aseguró que nunca había planeado tener hijos en China. Experimentar el confinamiento estricto durante los dos últimos meses ha reafirmado su decisión. Los niños deberían jugar en la naturaleza y con otros niños, comentó Wang, pero están confinados en apartamentos, atraviesan ronda tras ronda de pruebas para detectar la COVID-19, mientras los trabajadores de control pandémico les gritan y escuchan las advertencias severas a través de los altavoces en la calle.
“Incluso los adultos se sienten muy deprimidos, desesperados y poco saludables; eso sin mencionar a los niños”, relató Wang. “En definitiva, tendrán problemas psicológicos que resolver cuando crezcan”. Contó que planea migrar a un país occidental para recuperar su dignidad y tener una vida normal.
Agravando las frustraciones, los titulares están plagados de malas noticias sobre los empleos. Habrá más de 10 millones de graduados universitarios en China este año, una cifra récord. Sin embargo, muchas empresas están despidiendo a trabajadores o congelando la cantidad de personal mientras intentan sobrevivir los confinamientos y la mano dura regulatoria.
Zhaopin.com, un sitio de reclutamiento, descubrió que su índice de perspectivas laborales en el primer trimestre de este año era aproximadamente la mitad del año anterior e incluso más bajo que cuando el coronavirus surgió en 2020. Los graduados que hayan sido contratados recibirán un pago mensual 12 por ciento menor en comparación con el año pasado, informó la compañía.
Un número creciente de graduados universitarios está tratando de ingresar a escuelas de posgrado o aprobar los exámenes de servidor público, cada vez más competitivos, para conseguir un trabajo seguro en el gobierno.
Dos tercios de los 131 nuevos funcionarios públicos contratados en abril en el distrito Chaoyang de Pekín tenían un título de maestría o doctorado, según un documento del gobierno, lo que refleja una tendencia creciente. Se graduaron en las mejores universidades de China y de todo el mundo, incluidas la Universidad de Pekín, la Universidad de Hong Kong, la Universidad de Sídney y el Imperial College de Londres. Muchos realizarán los trabajos gubernamentales más básicos, los que solían ocupar los graduados de la escuela secundaria.
Una persona con doctorado en física de partículas de la Universidad de Pekín se convertirá en un oficial de gestión urbana (también conocidos como chengguan), según el informe. Los chengguan son los funcionarios más vilipendiados, conocidos por maltratar a los mendigos, perseguir a los vendedores ambulantes y ayudar a derribar las casas de las personas. El contraste es demasiado grande.
Una excepción en el mercado laboral son las pruebas de covid. Mientras Pekín se apega a la política de “cero covid”, los gobiernos locales necesitan mucha gente para dotar de personal a sus numerosos centros de pruebas. Las autoridades de la provincia de Henan, en el centro de China, dijeron en enero que este año capacitarán a 50.000 personas en gestión de pruebas, desinfección y saneamiento público de covid. Pero incluso un sitio de noticias administrado por el gobierno preguntó qué tipo de perspectivas de carrera ofrecían estos trabajos después de la pandemia.
Para los jóvenes chinos, los controles sociales cada vez más estrictos son igualmente deprimentes.
Algunos estudiantes de Changchun, en la provincia nororiental de Jilin, se quejaron en las redes sociales de que no pudieron ducharse durante más de 40 días cuando la ciudad estaba cerrada y no tenían acceso a los baños públicos.
La Universidad de Tongji en Shanghái, conocida por sus programas de ingeniería y arquitectura, emitió instrucciones detalladas sobre cómo usar un sistema de filas basado en teléfonos celulares para los inodoros y baños, según un documento revisado por The New York Times.
En una aplicación, los estudiantes tendrían que presionar el botón “comenzar” cuando salieran del dormitorio para ir al baño y luego presionar la tecla “detener” cuando volvieran para evitar que dos personas estén en el pasillo al mismo tiempo, según decían las instrucciones. Cada turno en el inodoro tiene una duración máxima de 10 minutos. Después de ocho minutos, las demás personas en la fila pueden llamar la atención digitalmente al estudiante del baño. Después de 10 minutos, el alumno debe explicarle al grupo que hace la fila por qué estuvo tanto tiempo en el baño.
Algunos mecanismos de control social nunca se dejaron de aplicar.
En 2020, la prestigiosa Universidad de Fudan en Shanghái desarrolló un sistema de seguimiento que requiere que sus estudiantes registren sus condiciones de salud y ubicaciones en tiempo real todos los días. Es similar a los sistemas que algunos países, incluida Corea del Sur, desarrollaron para monitorear a los viajeros durante las cuarentenas cortas en los hogares y hoteles. Los estudiantes de Fudan han tenido que registrarse en el sistema a diario, incluso durante el año y medio en que hubo muy pocos contagios en China. Si no lo hacen, no se les permite ingresar al campus, según un proceso de registro revisado por el Times.
Las universidades tienen muy poca tolerancia para cualquier acto de desobediencia.
Sun Jian, un estudiante de posgrado de la Universidad de Ludong, en la provincia oriental de Shandong, fue expulsado a fines de marzo después de caminar por el campus con un cartel que decía: “Desbloquear Ludong”. También fue amonestado por la policía por alterar el orden público.
Una estudiante universitaria en Shanghái me dijo que su asesor había podido localizarla por un comentario crítico que hizo en Weibo sobre los cierres, a pesar de que había usado un seudónimo. Le pidieron que borrara la publicación.
Es imposible medir cuántos jóvenes chinos se han desilusionado por el puño de hierro del gobierno en los últimos confinamientos, los cuales han afectado a cientos de millones de personas. Pekín tiene control total sobre los medios de propaganda, internet, los libros de texto, las escuelas y casi todos los aspectos que podrían influir en la mentalidad del público chino.
No obstante, el creciente desencanto en línea es inconfundible. Además, las personas siempre encontrarán maneras de escapar a la represión. En 1984, Winston escribió un diario. En La insoportable levedad del ser, Tomáš y Tereza se mudaron al campo.
“Cuando descubres que como individuo tienes cero capacidad de combatir al sistema del Estado, tu única salida es huir”, concluyó Wang, la joven profesional de Shanghái.
Li Yuan escribe la columna Nuevo Nuevo Mundo, enfocada en la intersección entre la tecnología, los negocios y la política en China y en toda Asia. @liyuan6
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France24 - Monde
Au Brésil, des pluies torrentielles font des dizaines de morts et de disparus
Publié le : 30/05/2022 - 01:42
FRANCE 24
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Ethan HAJJI
Depuis mardi, des pluies torrentielles ont provoqué inondations et coulées de boue dans la région de Recife, dans le nord-est du Brésil. Selon un dernier bilan publié dimanche, au moins 79 personnes ont été tuées et 56 sont toujours portées disparues.
Des pluies diluviennes arrivées cette semaine dans le nord-est du Brésil ont déjà fait des dizaines de morts, selon un dernier bilan publié dimanche 29 mai. "À 18 h dimanche, le nombre de personnes mortes en conséquence de la pluie a atteint 79", a indiqué la Défense civile de l'État de Pernambouc dans un communiqué, faisant également état de 56 disparus.
Lors d'une accalmie, quelque 1 200 hommes disposant d'hélicoptères et de bateaux ont repris dimanche la recherche des disparus et des personnes isolées.
La tempête a provoqué des glissements de terrain sur les flancs des collines, le débordement des rivières et de grands torrents de boue qui ont tout emporté sur leur passage.
Des images diffusées dimanche par les autorités locales montrent des sauveteurs et des volontaires en train de déblayer les débris à Jardim Monteverde, à la frontière entre Recife et la municipalité de Jaboatao dos Guararapes. C'est dans cette région où se trouvent des bidonvilles que s'est produit le plus grand drame, samedi matin, lorsqu'un glissement de terrain a tué 19 personnes.
"Onze personnes de ma famille sont mortes"
Onze des personnes tuées dans ce glissement de terrain étaient des proches de Luiz Estevao Aguiar, interrogé en larmes par TV Globo. "Ma sœur est morte, mon beau-frère est mort, onze personnes de ma famille sont mortes, c'était difficile. C'était très difficile. Je ne m'attendais pas à cela", a déclaré l'homme âgé, qui vit dans une autre commune. Derrière lui, une chaîne humaine de personnes les pieds enfoncés dans la boue se passaient des seaux de débris qui descendaient la colline.
Les autorités avaient averti samedi que de fortes pluies étaient prévues pour dimanche, mais la tempête s'est finalement calmée dans la matinée. Entre vendredi soir et samedi matin, le volume des précipitations a atteint 70 % de ce qui est normalement prévu pour l'ensemble du mois de mai dans certaines parties du Pernambouc.
"Bien qu'il ait cessé de pleuvoir, nous nous attendons à de fortes pluies dans les prochains jours. La première chose à faire est donc de maintenir des mesures d'autoprotection", a déclaré le ministre du Développement régional, Daniel Ferreira, qui a survolé la zone sinistrée en compagnie d'autres responsables brésiliens.
Le président brésilien Jair Bolsonaro a déclaré qu'il se rendrait à Recife lundi.
Le météorologue Estael Sias, de l'agence MetSul, a expliqué à l'AFP que les fortes pluies qui touchent le Pernambouc et, dans une moindre mesure, quatre autres États du nord-est du pays, résultent d'un phénomène typique de cette période de l'année, les "vagues orientales". Il s'agit, a-t-elle dit, de zones de "perturbation atmosphérique" qui se déplacent du continent africain vers la région côtière brésilienne. "Dans d'autres régions de l'Atlantique, cette instabilité forme des ouragans, mais dans le nord-est du Brésil, elle a le potentiel de produire beaucoup de pluie y compris des orages", a-t-il expliqué.
Selon les experts, ce type de tragédie s'explique aussi par la topographie des lieux et la présence de grands bidonvilles, avec des habitations majoritairement construites illégalement dans des zones escarpées à risque.
Avec AFP
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Brésil : le bilan des intempéries à Petropolis s’alourdit et dépasse les 180 morts
Valeurs Actuelles
Accusant des policiers de violence, quatre jeunes hommes condamnés pour dénonciation calomnieuse
Alors qu’ils avaient porté plainte contre des agents de police parisiens fin 2015, quatre hommes, tous âgés de 24 ans, ont été reconnus coupables de dénonciation calomnieuse, rapporte Le Figaro, lundi 30 mai. En guise de sanction-réparation, ils ont été condamnés à verser entre 3000 et 9000 euros de dommages et intérêts au titre de préjudice moral aux policiers. Assorties d’une exécution provisoire, ces peines s’appliqueront, quand bien même les quatre jeunes décideraient de faire appel.
« Je suis très satisfait de cette décision qui établit enfin la vérité dans cette affaire. Les policiers que je représente n’ont commis aucune faute mais ont été victimes de cette instrumentalisation de la part des plaignants », a réagi l’avocat des agents de police, Me Jérôme Andrei, après l’annonce du verdict.
Une affaire « montée de toutes pièces »
À l’origine, dans ce dossier remontant à 2015, dix-huit mineurs et jeunes adultes avaient déposé plainte contre onze policiers de la Brigade de soutien des quartiers (BSQ) du XIIe arrondissement de Paris, les accusant de violences, agressions sexuelles ou encore discriminations. Si la plupart des faits avaient été classés sans suite, trois policiers avaient toutefois écopé de cinq mois de prison avec sursis, avant d’être relaxés, en appel, le 23 octobre 2020, rappelle le quotidien.
Sept autres policiers avaient parallèlement engagé des poursuites pour dénonciation calomnieuse contre une partie des plaignants. Lors de l’audience le 4 avril dernier, leur avocat avait fustigé une plainte « montée de toute pièces ».
France24 - World
IOC in Sapporo to assess 2030 Winter Games venues
Issued on: 31/05/2022 - 08:04
Tokyo (AFP) – International Olympic Committee officials on Tuesday began inspecting competition venues in the northern Japanese city of Sapporo, seen as a frontrunner to host the 2030 Winter Games.
On their three-day visit the IOC delegation will also look at road access in and around Sapporo, which was the first Asian city to host a Winter Olympics in 1972.
A city official told AFP that the visit is "part of our continued dialogue" with the IOC and that "we also hope to receive technical advice" from the organisation.
The three-member team plans to visit 16 venues in the Hokkaido region, of which Sapporo is the capital.
Sapporo hosted the marathon and race walk events at Tokyo's Summer Games last year so that athletes could compete in a cooler climate.
Tokyo 2020 went ahead after a year's pandemic delay and faced public opposition in the months before the event, which was held mostly without spectators over Covid-19 fears.
Sapporo is viewed as a leading contender for 2030 but is likely to face rival bids from other previous Olympic hosts such as Salt Lake City and Vancouver.
The IOC is expected to announce the host city at its general meeting in a year's time.
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
« Flic, violeur, assassin » : des tags anti-police découverts à Dijon
« Flic, violeur, assassin » ; « Feu à Suquet » (du nom de la place où se trouve le commissariat central de Dijon, ndlr) ; « 1 OPJ (Officier de police judiciaire, ndlr), 2 coups de fusil, 1 proc 3 coups de Glock »… Quelque 65 tags de la même teneur ont été découverts dans les rues de Dijon (Côte-d’Or), jeudi 26 mai, en marge d’un « carnaval sauvage » organisé par le collectif des Lentillères, relate CNews. Ce dernier est un groupement d’extrême gauche qui squatte un terrain agricole depuis 2010, et y a monté une forme de jardin partagé qu’il décrit, sur son site internet, comme « une dynamique ouverte et collective de jardinage basée sur l’échange de savoirs ».
Sur le même site, un billet de blog revendique l’organisation du « premier carnaval du quartier libre des Lentillères ». « Certains murs de la ville se sont ornés de tags et de collages au passage du cortège », reconnaît le collectif non sans fierté, partageant les photos d’un défilé pour le moins bigarré. À plusieurs reprises, le billet de blog revient d’ailleurs avec colère sur une présence policière qu’il a jugé excessive. La manifestation, comme de juste, n’avait pas été déclarée en préfecture.
Vers des poursuites pénales
De ce défilé, que le collectif des Lentillères voit comme une « contestation, aussi festive que joyeuse », les Dijonnais retiendront sans doute ces tags par dizaines, appelant très explicitement à tuer des policiers et des magistrats. Dans un communiqué, relate CNews, la préfecture de Côte-d’Or fustige des « slogans inqualifiables », promettant des « poursuites pénales » à leurs auteurs. Fabien Sudry, le préfet, a également condamné « avec la plus grande fermeté ces propos ». Le représentant « renouvelle son total soutien à l’ensemble des forces de l’ordre et de fonctionnaires chargés d’assurer, sur l’ensemble du territoire et 365 jours par an, la sécurité de la population et de lutter contre la criminalité ».
Dijon : les dernières actualités
France24 - World
Borgen returns with dark power struggle over Arctic oil
Issued on: 31/05/2022 - 07:48
Copenhagen (AFP) – After a 10-year hiatus, smash hit political drama Borgen returns to screens this week for a new season that sees Denmark wage a high-stakes power struggle over the Arctic after Greenland strikes oil.
The fourth season, "Borgen -- The Kingdom, the Power and the Glory", premieres internationally on Netflix on Thursday.
Viewers last saw former Danish prime minister Birgitte Nyborg the day after her brand-new political party scored a sensational win in elections. Ten years on, she is foreign minister in a government headed by a woman 10 years her junior.
As the season opens, Greenland, an autonomous Danish territory, has just struck oil.
Local political leaders see the black gold as Greenland's long-awaited ticket to independence, undeterred by the environmental risks posed by drilling in the Arctic's untouched wilderness.
Yet Denmark's government -- specifically Nyborg, as foreign minister for Denmark and Greenland combined -- must wrangle with China, the US and Russia, who all have stakes in the lucrative discovery on the geostrategic island.
The eight episodes treat viewers to breathtaking views of Greenland's pristine icy landscapes -- and a dive into Birgitte Nyborg's darker side.
'New dawn'
Series creator Adam Price told AFP the central plot idea came to him five years ago when he discovered there was a law that dictated that Denmark and Greenland must negotiate the division of revenue from any discovery of natural resources.
He saw an opportunity to combine the characters' political battles with the strained relationship between Copenhagen and its former colony.
"When something is emotional and political at the same time, it's just the perfect stuff for Borgen", he said with a smile.
He didn't want to pick up where season three had ended. After almost a decade, the world had changed, and his characters too.
Nyborg, now single with adult children, finds herself on unfamiliar ground and faces several setbacks in her career, despite her years of experience.
Once altruistic, she is now hardened and cynical and ends up turning her back on her ideals in order to cling to power.
"She is almost struck by the modern times", Price said. "All of a sudden she has to wake up to this new dawn".
"I really wanted to take Borgen into modern times ... I wanted to basically throw (the characters) into the fire," he said.
Sidse Babett Knudsen, who plays Nyborg, said the season's more cynical turn "terrified me a bit".
"The world of Borgen has always been a little bit more idealistic, kinder", she told AFP.
"Times have changed, so were going to completely change the world of Borgen to follow the real world, and I was curious to see how that would work", she added.
'Never say never'
The actress had previously vowed that the third season would be her last.
"I was completely sure that I would never do it again. I thought it was good (to end after three seasons) and a lot better than many shows that just keep going on until they're worn thin."
"I felt like we had told our story and we were done."
But in the end she was "seduced" by the script for the fourth season and was easily persuaded -- to the delight of fans around the world.
"When I worked abroad, people always asked me if there would be a new season", she said with her trademark smile that crinkles her nose.
It remains to be seen if the fourth season will be a hit internationally, but Danish fans have already been won over.
It aired on Danish television three months ago.
According to data from ratings institute Nielsen, Borgen had on average 776,000 viewers across the eight episodes -- in a country of 5.5 million -- and an average share of 44.5 percent.
The show has also aired on Netflix in the other Nordic countries, where it placed in the top 10 for several consecutive weeks.
So could there be a fifth season in store?
"I've learned that you should never say never, but I think this is the end", said Knudsen.
© 2022 AFP
L'Humanité
L’esprit de Weimar en clair-obscur
Nos recommandations culturellesExposition Le Centre Pompidou passe à l’heure allemande. Au cœur d’une exploration pluridisciplinaire du Berlin d’hier et d’aujourd’hui, l’établissement consacre un événement à la Nouvelle Objectivité, expression artistique de l’Allemagne des années 1920.
Clément GarciaNouvelle Objectivité , en allemand Neue Sachlichkeit . Ce nom formel, axiomatique, froidement explicite, donné en 1925 par le critique d’art Gustav F. Hartlaub à l’avant-garde allemande, rencontre un immédiat succès. Le penchant germanique pour le concept, ironiseront certains. Cette adoption large et enthousiaste – l’expression est utilisée dans des chansons et pièces de théâtre – empêche toutefois de circonscrire la Nouvelle Objectivité à un mouvement, encore moins à une école. Elle raconte plutôt l’air d’un temps que restitue avec intelligence le Centre Pompidou en présentant une exposition ambitieuse, « Allemagne/Années 1920/Nouvelle Objectivité/August Sander ». Ce temps, c’est celui de la République de Weimar, expérience démocratique éphémère née sur les cendres de la guerre et de l’écrasement de la révolution spartakiste, sur fond de développement urbain – avec son prolétariat miséreux et ses nuits folles –, de massification et standardisation de la production. Les rêveries expressionnistes et les illusions idéalistes enfouies sous le charnier de la Grande Guerre ont laissé place à l’autopsie du corps social et de ses contradictions. Il ne s’agit plus « d’ergoter sur le sens des événements mais d’y intervenir habilement », soutenait le philosophe et psychiatre Karl Jaspers. « Je ne fais que parler/Comme la réalité elle-même/ (La sobre réalité, insensible à tes qualités/Lasse de tes défauts) », ajoutait Bertolt Brecht.
Le risque de trop embrasser ces années foisonnantes guettait les deux commissaires, Angela Lampe et Florian Ebner. Grâce à une construction habilement thématisée, ils ont su en rendre l’esprit et les multiples enjeux. Divisée en huit parties conçues comme autant d’angles d’analyse, l’exposition met en scène la pluridisciplinarité de cette Nouvelle Objectivité : collage, peinture, théâtre, design, gravure, musique, cinéma. Avec, en coupe transversale, une « exposition dans l’exposition » consacrée au travail d’August Sander (1876-1964), pionnier de la photographie documentaire, témoin de son temps avec une impressionnante galerie de portraits destinés à nourrir son œuvre majeure, les Hommes du XXe siècle. L’emboîtement des clichés de Sander avec les thématiques met autant en évidence l’ampleur et la profondeur de son travail que l’obsession, parfois déroutante, de la typologie sociale qui habite l’Allemagne weimarienne. Quand Sander, proche des courants progressistes, portraitise des corps de profession et divers profils sociaux placés sur un pied d’égalité grâce la participation active des sujets, les peintres formulent une critique acerbe des conditions sociales en pleine évolution. Leur travail semble emprunter aux primitifs flamands la neutralité des regards, souvent hagards, un réalisme, voire un naturalisme, qui immerge le spectateur dans l’époque. L’essentiel se joue dans les arrière-plans, sur un détail, la présence d’objets précis, parfois la pose, qui indiquent une position sociale masquée derrière des traits passifs. Le Profiteur, d’Heinrich Maria Davringhausen, le Portrait de la journaliste Sylvia von Harden, d’Otto Dix, Don Pepe, de Carlo Mense, témoignent d’un regard acide et objectivé. Margot, de Rudolf Schlichter, portrait en plan taille, saisit par la pose fatiguée du modèle dont la main supporte une cigarette, son décor urbain défraîchi tout en lignes saillantes. Un certain malaise se fait jour devant une désincarnation qui confine à la nature morte. Des natures mortes, des vraies, d’ailleurs nombreuses, soulignent les intérieurs standardisés, les lignes géométriques d’ampoules, de livres ou de fers à repasser. L’ambiguïté de cet « ordre froid », selon les mots d’Angela Lampe, rationalisation déshumanisée et objectivation tous azimuts d’une époque, dont on connaît le terrible épilogue, est manifeste.
portrait émouvant d’un peuple de travailleurs de l’ombre et de mendiants infirmes
On comprend toutefois pourquoi la Nouvelle Objectivité a pu séduire les intellectuels communistes, le réel étant ici expurgé de toute projection idéelle. Aux intentions interprétatives, pourrions-nous dire en paraphrasant Marx (ou Jaspers cité plus haut), succède, pour les artistes les plus engagés, une volonté transformatrice par le renversement dialectique de cet « ordre froid ». Et à la question de l’organisation sociale et a fortiori politique des masses, répond celle de leur dignité comme de leur représentation esthétique. La révolution russe, bien sûr, est passée par là. On l’observe dans la peinture de Franz Wilhelm Seiwert comme dans les gravures de Gerd Arntz et les isotypes, pictogrammes à vocation universelle créés par Otto Neurath, dirigeant de l’éphémère République des conseils de Bavière. Mais aussi dans les travaux architecturaux du Bauhaus ou le mobilier conçu en série par Marcel Breuer. C’est encore le cas quand Sander fait voyager son objectif dans les marges de la « Grande Ville » et tire le portrait émouvant d’un peuple de chômeurs, colporteurs, travailleurs de l’ombre et mendiants infirmes. L’Allemagne en ces années-là, ses villes et singulièrement Berlin, connaît, en parallèle, une vie nocturne intense. Les soirées interlopes réservées à la bourgeoisie bohème poussent à l’indifférenciation des genres. « Transgression », l’une des thématiques de l’exposition, donne à voir le travail pour aquarelle de Jeanne Mammen sur les modes androgynes et les amours lesbiens, mis en regard avec les scènes sexuelles, sordides et torturées de George Grosz où plane l’ombre de Mackie le surineur.
Cette exposition érudite s’insère dans un vaste et riche cycle pluridisciplinaire qui entend faire dialoguer pendant deux mois, à travers la danse (Sasha Waltz, Eszter Salamon), le théâtre (Thomas Ostermeier), le cinéma (édition spéciale de la Berlinale), l’architecture (Raumlabor) ou la musique (Yetundey, Brandt Brauer Frick), le Berlin contemporain et celui des années 1920. Les points communs ne manquent pas : apparition de nouveaux médias aux usages contradictoires, appétence pour la pluridisciplinarité, troubles dans le genre, montée des périls… Les réflexions, non plus, sur ce que dit l’art de la société et sur ce que Berlin « la rouge », Phénix toujours renaissant, dit de notre époque.
berlincentre pompidouRépublique de WeimarAllemagne BBC
Russian oil: EU agrees compromise deal on banning imports
European Union leaders have agreed on a plan to block more than two-thirds of Russian oil imports.
The ban will only affect oil that arrives by sea but not pipeline oil, following opposition from Hungary.
European Council chief Charles Michel said the deal cut off "a huge source of financing" for the Russian war machine.
It is part of a sixth package of sanctions approved at a summit in Brussels, which all 27 member states have had to agree on.
Russia currently supplies 27% of the EU's imported oil and 40% of its gas. The EU pays Russia around €400bn ($430bn, £341bn) a year in return.
So far, no sanctions on Russian gas exports to the EU have been put in place, although plans to open a new gas pipeline from Russia to Germany have been frozen.
What is in the EU's sixth set of sanctions?
EU members spent hours struggling to resolve their differences over the ban on Russian oil imports, with Hungary its main opponent.
The compromise followed weeks of wrangling until it was agreed there would be "a temporary exemption for oil that comes through pipelines to the EU", Mr Michel told reporters.
Because of this, the immediate sanctions will affect only Russian oil being transported into the EU over sea - two-thirds of the total imported from Russia.
But in practice, European Commission President Ursula von der Leyen said the scope of the ban would be wider, because Germany and Poland have volunteered to wind down their own pipeline imports by the end of this year.
"Left over is around 10-11% that is covered by the southern Druzhba," Ms Von der Leyen said, referring to the Russian pipeline supplying oil to Hungary, Slovakia and the Czech Republic.
The European Council will revisit this exemption "as soon as possible", she added.
The ban on Russian oil imports was initially proposed by the European Commission - which develops laws for member states - a month ago.
But resistance, notably from Hungary, which imports 65% of its oil from Russia through pipelines, held up the EU's troubled latest round of sanctions.
Other landlocked countries, such as Slovakia and the Czech Republic, also asked for more time due to their dependence on Russian oil. Bulgaria, already cut off from Russian gas by Gazprom, had likewise sought opt-outs.
The cost of living crisis being felt across Europe has not helped either. Sky-rocketing energy prices - among other things - have curtailed some EU countries' appetite for sanctions which could also hurt their own economies.
Hungarian Prime Minister Viktor Orban maintained a tough stance during the talks, blaming the European Commission for failing to properly negotiate the ban with member countries.
He said that energy was a "serious issue" and that "we need solutions and then the sanctions".
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Ukraine's President Volodymyr Zelensky, who dialled into the summit, urged EU countries to stop their internal "quarrels," stating that they only helped Moscow.
"All quarrels in Europe must end, internal disputes that only encourage Russia to put more and more pressure on you," Mr Zelensky said via video-link.
"It is time for you to be not separate, not fragments, but one whole," he said.
Latvia's Prime Minister Krisjanis Karins said member countries should not get "bogged down" in their own personal interests.
"It's going to cost us more. But it's only money. The Ukrainians are paying with their lives," he said.
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L'Humanité
Grandeur des œuvres de petite taille
Nos recommandations culturellesExposition Le domaine de Chaumont-sur-Loire accueille une quinzaine d’artistes aux œuvres fragiles et délicates, dont Jaume Plensa, Miquel Barcelo ou Christiane Löhr.
Maurice UlrichLa grande beauté peut être de petite taille : cette année, pour sa Saison d’art 2022, ce n’est pas dans les différentes installations de son beau parc en bordure de Loire que le domaine de Chaumont-sur-Loire le prouve, mais dans les humbles et minimales architectures végétales de l’artiste allemande Christiane Löhr (née à Wiesbaden en 1965). Avec de simples tiges de plantes, des graines, assemblées en ogives ou en buissons délicats, elle offre au visiteur un monde tout en délicatesse et en douceur qu’un souffle peut faire trembler et pourrait tout aussi bien défaire. On est à l’opposé d’un univers prétentieux, voire totalitaire, que ce soit dans l’art ou dans la politique. L’artiste nous invite à éprouver la fragilité des choses, à l’image de la nôtre.
Comme chaque année, et même s’il faut attendre encore pour une installation annoncée de Miquel Barcelo (né à Majorque en 1957), une quinzaine d’artistes sont les invités de cette saison. Dans la grande cour de la ferme, trois hautes figures de bronze de Jaume Plensa (né à Barcelone en 1955) nous accueillent. L’artiste catalan, de renommée internationale, présent également au musée de Céret, dans les Pyrénées-Orientales, à l’occasion de sa réouverture, fait surgir de ce qui semble des troncs d’arbres des figures humaines et féminines tout en douceur aux yeux clos, comme dans un rêve intérieur et serein. Là aussi, il est question de l’éphémère, de fragilité. « Il est vital pour moi, dit-il, de laisser le silence respirer, de laisser la chose intouchable, comme l’amour ou le désir, s’exprimer. C’est une sorte de lien entre notre mémoire collective et l’immensité… »
méditation permanente
La Saison d’art 2022 de Chaumont c’est aussi, pour la directrice du domaine, Chantal Colleu-Dumond, l’occasion de donner à voir, ou revoir, dans la suite des grandes salles du château, l’œuvre d’artistes importants. C’était, l’an passé, le cas du grand Paul Rebeyrolle (1926-2005). Il s’agit cette année de Jean Le Gac (né à Alès-Tamaris, en 1936). Dessinateur exceptionnel, d’abord professeur d’arts plastiques, exposé au Centre Pompidou dès 1977, il conçoit très vite ses œuvres comme autant de récits faisant appel au dessin, donc, mais aussi à la photographie, aux textes et aux mots. Il ne s’agit pas d’illustrations, mais d’une sorte de méditation permanente mêlant la grande histoire à la sienne, la figure du peintre à celles du temps, présent ou passé, à des figures symboliques, voire mythiques. On vit autant le récit que sa remarquable maîtrise de l’image, dans son auto mise en scène. Il parle de « la folle entreprise que tente l’artiste par la fiction du peintre » : désigner dans l’œuvre à la fois « le visible et l’invisible qui la borde ».
On se doit de signaler les sculptures de François Vergier (né à Grignan, en 1952), franchement baroques, voire déjantées, comme la Déesse de la lune verte, la belle sculpture en bois brûlé d’Alison Stigora (née à Philadelphie, en 1982) dans le parc, les matières modifiées par la lumière d’Evi Keller (né en Allemagne, en 1968). Le festival Chaumont-Photo-sur-Loire prendra le relais de la Saison d’art à l’automne, alors que le Festival international des jardins fête sa 30e édition. Un hôtel, Le Bois des chambres, est désormais ouvert sur le domaine pour mieux accueillir des rencontres mensuelles, les Conversations sous l’arbre.
Expositionschaumont-sur-loire Valeurs Actuelles
Piqûres en boîtes de nuit : près de 300 plaintes déposées depuis fin mars
Vomissements, pertes de connaissance, étourdissements… Tels sont les symptômes ressentis par les victimes de piqûres sauvages en soirée. Le phénomène, qui a commencé il y a quelques mois dans l’Hexagone, ne faiblit pas. Pis, il s’accentue. En effet, depuis la fin du mois de mars, près de 300 plaintes ont été déposées par des clients de discothèques pour des faits présumés survenus dans des établissements aux quatre coins du pays, rapporte France inter, lundi 30 mai. Par ailleurs, parmi ce total, 150 plaintes ont été déposées au cours du seul mois de mai.
Aucun suspect à ce stade
Dans seulement deux des cas de piqûres signalés, l’un à Roanne et l’autre dans les Pyrénées-Orientales, du GHB, également appelé la « drogue du violeur », a été détecté. Mais la plupart du temps, les motivations de ces agressions demeurent inconnues. À ce stade, pour aucune des plaintes déposées, un auteur présumé n’a été interpellé. Pourtant, les témoignages de victimes se multiplient dans la presse et sur les réseaux sociaux, avec toujours un point commun : les faits ont eu lieu dans un cadre festif, rempli de monde.
Pas plus tard que ce samedi 28 mai, BFM TV rapportait par ailleurs le cas d’une nouvelle jeune femme, transportée à l’hôpital pour des analyses après avoir été victime d’une piqûre dans une discothèque de la région de Lens (Pas-de-Calais). De quoi alimenter, à nouveau, l’angoisse des jeunes fêtards un peu partout dans le pays.
France24 - World
All 22 bodies retrieved from Nepal plane crash
Issued on: 31/05/2022 - 07:38
Pokhara (Nepal) (AFP) – Nepali rescuers have retrieved the bodies of all 22 people from a plane that crashed in the Himalayas, authorities said Tuesday as they began identifying the victims.
"All bodies have now been found," Civil Aviation Authority spokesman Deo Chandra Lal Karn told AFP.
Air traffic control lost contact with the Twin Otter plane shortly after it took off from Pokhara in western Nepal on Sunday morning and headed for Jomsom, a popular trekking destination.
The wreckage was found a day later strewn across a mountainside at around 14,500 feet (4,420 metres).
Ten of the bodies were brought by helicopter to the capital Kathmandu on Monday with the remaining 12 still at the hard-to-reach crash site, with poor weather hampering the operation, officials said.
About 60 people were involved in the search mission, including the army, police, mountain guides and locals, most of whom trekked uphill for miles to get there. Many spent the night camped at the high-altitude site.
On holiday
The cause of the crash has yet to be confirmed, but Pokhara Airport spokesman Dev Raj Subedi said on Monday that the aircraft operated by Nepali carrier Tara Air did not catch fire in the air.
Four Indians and two Germans in their fifties were onboard the twin-prop aircraft, along with 16 Nepalis, including a computer engineer, his wife and their two daughters who had just returned from the United States.
The four Indians were a divorced couple and their daughter and son, aged 15 and 22, on a family holiday.
"There was a court order for (the father) to spend time with the family for 10 days every year, so they were taking a trip," Indian police official Uttam Sonawane told AFP.
Poor safety record
According to the Aviation Safety Network website, the aircraft was made by Canada's de Havilland and took its first flight more than 40 years ago.
Tara Air is a subsidiary of Yeti Airlines, a privately owned domestic carrier that services many remote destinations across Nepal.
It suffered its last fatal accident in 2016 on the same route when a plane with 23 onboard crashed into a mountainside.
Nepal's air industry has boomed in recent years, carrying goods and people between hard-to-reach areas as well as foreign trekkers and climbers.
But it has been plagued by poor safety due to insufficient training and maintenance.
The European Union has banned all Nepali airlines from its airspace over safety concerns.
The Himalayan country also has some of the world's most remote and tricky runways, flanked by snow-capped peaks with approaches that pose a challenge even for accomplished pilots.
The weather can also change quickly in the mountains, creating treacherous flying conditions.
In March 2018, a US-Bangla Airlines plane crash-landed near Kathmandu's notoriously difficult international airport, killing 51 people and seriously injuring 20.
That accident was Nepal's deadliest since 1992, when all 167 people aboard a Pakistan International Airlines plane died when it crashed on approach to Kathmandu airport.
Just two months earlier a Thai Airways aircraft had crashed near the same airport, killing 113 people.
© 2022 AFP
BBC
'I watched from afar Russia’s latest merciless assault on Severodonetsk'
By Quentin SommervilleBBC News, Lysychansk, Ukraine
Russian forces have entered the city of Severodonetsk, as they continue their attempts to capture the eastern Donbas region of Ukraine. One of the region's governors says that the bombardment of the industrial centre is so intense that they have given up counting the casualties.
Just days ago, I watched from a rooftop in Lysychansk as, on the horizon, its twin city of Severodonetsk was being bombed indiscriminately. Shells were landing every minute on its length and breath. Severodonetsk was burning.
Lysychansk itself has been drained of life. A few people still go out on the streets, but they are mostly deserted. Artillery fire is a regular threat. The air carried on the summer breeze is gritty with dust from smoke and pulverised buildings.
Having failed to conquer all of Ukraine, Russian forces are now targeting Donbas - made up of the Donetsk and Luhansk regions. If Severodonetsk and Lysychansk fall, the whole of Luhansk would be occupied.
Here, Russia isn't fighting a campaign of attrition, it's waging a war of oblivion. And, for the moment on this front, it is winning.
Serhiy Haidai, the governor of Luhansk, now says that all critical infrastructure in Severodonetsk has been destroyed. Previously, he suggested that Ukrainian forces may have to withdraw from the city and Lysychansk.
The scene of devastation in a third city, Rubizhne - in peacetime just a short drive to the north - shows what Russia's unrelenting artillery fire is capable of. Looking from Lysychansk into the distance, there is now a blot on the emerald green landscape. The small city is gone - scoured from the earth.
The way it fell some two weeks ago, marks an important shift in how Vladimir Putin's forces are now fighting the war. Gone are long armoured columns and tank and infantry attacks seen in the first months, in favour of large-scale artillery barrages - as many as 1500 shells a day in Rubizhne - to wipe out resistance before any ground advance.
Overwhelming Russian firepower - particularly artillery - underlines the urgent need, say Ukrainian field commanders, for more advanced weapons from the West to halt the enemy advance.
The great sweep of Donbas runs along Ukraine's eastern flank from Severodonetsk in the north, ending at the southern coast around the city of Mariupol - the hard-fought over city recently captured by Russia in one of its biggest gains in the war.
President Volodymyr Zelensky said last week that Ukraine was losing 50-100 troops a day in the region. In Lysychansk, I meet private first class, Vladimir, serving with a reconnaissance unit in the country's National Guard. Russian forces are adapting, he says, first they came in "bold and got hit hard", now the enemy flattens what it can't capture with infantry.
He tells me of his month in Rubizhne. "It wasn't Mariupol, but it was pretty close. It was very hard. There were a lot of losses - a lot of fighting across streets. There was also artillery, just removing those houses very fast. People were trying to hide in the basement so they had no view, no assessment of the current situation. So there were a lot of losses during that time."
The men and women fighting in Donbas for Ukraine are not inexperienced. Many have fought against Russian-backed separatists who, since 2014, have been trying to secede from Ukraine. But, in this new battle for the region, they face a national army - one that has large resources of men and equipment. Even for experienced fighters, the volume and nature of Russian weaponry being used is Donbas is overwhelming.
I speak to another guardsman who doesn't want to give his name. "It's not my first war," he says, "I mean that one was a trench warfare, so it's a bit different [this time]. When I went to Rubizhne I saw the whole picture. It was tough. Shots with high-explosive fragmentation grenades, 82 mm calibre weapons," he says, stopping to draw on a cigarette.
Vladimir - the Ukrainian soldier - says the local population are "30% pro-Ukrainian, 30% pro-Russian and 40% don't care". Of course, many pro-Ukrainian residents have now fled.
More from Quentin Sommerville on the front line:
Since the start of the war, military analysts have made much of Russia's rising casualty numbers and the weakness of morale among its soldiers. Casualty numbers are still rising, but Russia isn't running out of men in Donbas. Nor is the Kremlin running short of artillery shells. The explosives which are hammering Lysychansk and Severodonetsk seem in plentiful supply. The surrounding countryside too is marked like a pox with black artillery craters spreading for miles along fields and roadways.
"There's a lot of artillery," says Vladimir. "Bombardments are like a nightmare, we shoot one round, they shoot 10. When our sniper is shooting, they send in a full packet of Grads on his position. So it's basically a sniper with one bullet and they send like $1,000 of artillery rounds. They really don't care how much ammunition they use."
Like Vladimir, many of the men I met in Lysychansk were previously the defenders of Rubizhne. Having been through hell once, they say they prepared to endure it a second time.
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Footage given to the BBC by a unit of the National Guard shows a landscape there which could be a recreation of World War Two devastation - lines of shelled-out houses, empty streets with only corpses and dead animals along the pathways. And there's another reminder too from that war - shellshock. Men left the town with shaking hands and limbs - and constant headaches. "Cigarettes and coffee are all that keep them away," said one young lieutenant called Pasha.
On the outskirts of Lysychansk, bigger guns have arrived on the Ukrainian front line. Another unit of the National Guard are working on an M777 howitzer, newly received from the Australian government. It has two kangaroos painted on the barrel.
The gun is welcome but, as almost everyone I meet tells me, they need more. They specifically asked for longer range weapons. The US has agreed to send them far more powerful multiple launch rocket systems. They could be a game-changer in Donbas, if they arrive in time.
Some Western commentators believe Ukraine should submit to end the destruction and cede its territory. But, for the weary Ukrainian defenders facing the Russian onslaught, that is unthinkable. In fact, the losses they have suffered have only galvanised their belief that the enemy must be stopped and pushed back.
Vladimir Putin gambled big - and lost - on taking all of Ukraine, so perhaps that explains the enormous resources he is throwing at achieving a tactical win in Donbas. But a Kremlin victory here won't mean defeat for Ukraine.
I ask the unnamed guardsman, tired after months of battle, but still here at front, what it will take to win?
"There is a sky, and the sky is ours. Drones are helping a lot. Weapons have arrived and multiple rocket launchers. America, lend-lease…" he tells me. "The only question is time. It's time and that's it. And then everything will be Ukraine."
Follow Quentin on Twitter @sommervilletv
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Live: Zelensky says situation in Donbas remains 'extremely difficult'
Issued on: 31/05/2022 - 06:02
FRANCE 24
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Gulliver CRAGG
Ukrainian and Russian forces are still fighting in Ukraine's eastern Donbas region. Ukrainian President Volodymyr Zelensky described the situation there as "extremely difficult" on Monday. Russia has been seeking to seize the entire Donbas, consisting of Luhansk and Donetsk, which Moscow claims on behalf of separatist proxies. Follow FRANCE 24’s liveblog for all the latest developments. All times are Paris time (GMT+2).
7:30am: Paris demands probe after French journalist killed in Ukraine
France has called for an investigation after a French journalist was killed in Ukraine on Monday. The vehicle that 32-year-old BFMTV cameraman Frédéric Leclerc-Imhoff was travelling in, which was being used to evacuate civilians near the city of Severodonetsk, was hit by shelling.
"France demands that a probe be carried out as soon as possible and in transparency on the circumstances of this tragedy," Foreign Minister Catherine Colonna, who was in Ukraine on Monday, said in a statement.
In his nightly video address, Ukrainian President Volodymyr Zelensky offered his “sincere condolences” to Leclerc-Imhoff’s family and colleagues.
1:30am: EU to exclude Russia's biggest bank from SWIFT
EU leaders agreed Monday that their sixth sanctions package targeting Moscow over its invasion of Ukraine will include a measure to exclude Russia's Sberbank from the SWIFT financial messaging system.
Sberbank is Russia's biggest lender, and adding it to the sanctions list will further isolate the country's financial system as sanctions begin to bite, more than three months after its forces invaded Ukraine.
12:40am: Relatives of Ukraine's evacuated Azovstal fighters seek news
Relatives of Ukrainian fighters who remained for weeks under the besieged Azovstal steel works said on Monday they had received no news of the whereabouts of their loved ones since they were evacuated to Russian-controlled areas of Ukraine.
Uncertainty surrounds the fate of hundreds of fighters, most from the Azov battalion, taken into Russian custody in mid-May after essentially being ordered to give themselves up as Russian forces pounded the plant and the city of Mariupol in southern Ukraine.
The relatives, all women, said they had formed a Council of Wives and Mothers, to ensure the fighters were treated in accordance with the Geneva Convention on prisoners of war.
"We were asked to stay silent in order not to make things worse," Tetyana Horko, sister of marine commander Serhiy Horko, told a news conference.
"But one mustn't think that the story of Azovstal heroes is over. They need support, they need to be brought back home."
Sandra Krotevich, sister of the Azov regiment's first deputy commander, Bohdan Krotevich, said relatives had no idea what was happening to the detained fighters.
"Where they are, what's happening to them, in what condition they are, we do not know," Krotevich said.
12:05am: EU leaders agree to ban 'more than two thirds' of Russian oil imports
EU leaders agreed on Monday to ban 'more than two thirds' of Russian oil imports into the 27-nation bloc, EU Council President Charles Michel said.
"This immediately covers more than two thirds of oil imports from Russia, cutting a huge source of financing for its war machine," Michel wrote on Twitter.
The leaders also agreed to cut off the largest Russian bank Sberbank from the SWIFT system and to ban three more Russian state-owned broadcasters, he added.
9:08pm: Gazprom to halt gas sales to Dutch supplier
Russian state gas giant Gazprom confirmed it will halt gas supplies to a Dutch gas trader starting Tuesday due to its refusal to pay for deliveries in roubles, a requirement President Vladimir Putin put forward earlier this year.
GasTerra, based in the northern Dutch city of Groningen, announced the shutoff Monday. It said the move means Gazprom will not deliver some 2 billion cubic metres of gas through October 1, the date the supply contract ends.
In its statement cited by the Russian state news agency TASS, Gazprom said that GasTerra has not paid for the gas supplied in April.
The Dutch trader said it has bought gas from other providers in anticipation of a possible Gazprom shutoff and Dutch Climate and Energy Minister Rob Jetten said in a statement that the government understands the cutoff will “have no effect on the physical delivery of gas to Dutch households”.
GasTerra is a private company that is owned by the Dutch arms of energy giants Shell and Esso and the Dutch government.
(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)
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Focus
Russian and Ukrainian artists united against war through art in Paris
ON THE GROUND
War in Ukraine: Aboard the train taking Ukrainians away from the Donetsk, Luhansk regions
Business Daily
War in Ukraine risks triggering global recession, World Bank warns
Valeurs Actuelles
Paris : soupçonnés d’avoir mortellement fauché une femme en fuyant la police, deux hommes placés en garde à vue
Un accident tragique. Après avoir forcé un barrage de police, un chauffard a percuté une jeune femme, dans la nuit du samedi 28 mai, entre le pont Neuf et la place du Châtelet à Paris, rapporte Le Figaro.La victime de 24 ans, qui traversait sur un passage piéton, n’a pas survécu au choc. Malgré l’accident, l’automobiliste a continué sa course-poursuite, pris en chasse, avec son passager, par des agents à moto qui patrouillaient dans la zone. Heurtant un autre véhicule et tentant alors de semer les agents à pied, les deux individus ont finalement été rattrapés.
Les deux individus toujours en garde à vue
Pour l’heure, une enquête confiée au Service du traitement judiciaire des accidents (STJA) a été ouverte pour « homicide involontaire par conducteur de véhicule terrestre à moteur aggravé, refus d’obtempérer aggravé et tentative d’homicide volontaire sur personne dépositaire de l’autorité publique ». Les deux suspects, originaires du Val-de-Marne et de l’Essonne, sont toujours en garde à vue, a indiqué le parquet de Paris, lundi 30 mai.
« Je regrette que les forces de l’ordre n’aient pas réussi à interpeller les auteurs lors du premier barrage, avant le meurtre, mais je leur suis très reconnaissant de les avoir finalement attrapés », a réagi le maire PS de Paris-Centre, Ariel Weil, promettant de « suivre de près »l’avancée des investigations.
BBC
SANS TITRE
More now from the governor of the Luhansk region who has been speaking to Ukrainian TV.
"In Severodonetsk,
a part of the city is already under control of the Russian army," he told the 1+1 channel.
“A few days ago
they said they had seized the entire city – but this is not the case," he added. “We have our boys
there – they’re fighting back. So, they [Russians] are unable to advance
freely.”
“I don’t think that
there is an encirclement risk [of Severodonetsk]; a [troop] withdrawal remains
possible to Lysychansk," Serhiy Haidai said.
“All the remaining
territory under Ukrainian control is being shelled," he added.
Let's take a look at the key eastern city of Severodonetsk now, where Russian forces are mounting a major offensive.
"The situation in Severodonetsk is as complicated as possible," Luhansk regional Governor Serhiy Haidai wrote on Telegram. He added that the entire region was under continuous bombardment - "air bombs, and artillery, and tanks. Everything".
"The main efforts of the Russians are now focused on establishing control over the city," he wrote.
He also spoke to Ukrainian state TV earlier, saying “the situation in the city remains very difficult" and Russian troops were advancing slowly towards the centre.
“The fighting goes
on," he said.
Having failed to conquer all of Ukraine, Russian forces are now targeting Donbas - a region made up of the Donetsk and Luhansk regions. If Severodonetsk and the nearby city of Lysychansk fall, the whole of Luhansk would be occupied.
Hello and welcome back to our live coverage of the conflict in Ukraine. Here is the latest on what has been happening overnight:
We're pausing our coverage of the invasion of Ukraine for now. Here are some of today's main developments:
Read more about the day's events here.
Today's updates were brought to you by Chris Giles, Jack Burgess, Phelan Chatterjee, Tiffany Wertheimer, Alexandra Fouché, Gareth Evans, Adam Durbin, Sam Hancock and Claire Heald.
Join us again tomorrow.
Valentin Yumashev, the son-in-law
of former Russian leader Boris Yeltsin, who helped President Vladimir Putin
come to power, has quit his role as a Kremlin adviser, Reuters has reported.
Yumashev was an unpaid adviser with limited influence on
Putin's decision-making, but his departure removes one of the
last links to Yeltsin's rule inside Putin's administration, Reuters reports.
Yeltsin's rule, 1991-9 oversaw a
period of liberal reforms, during which Russia opened up to the
West.
Boris Yeltsin came to international attention as the Russian leader who took control of the country after the collapse of the Soviet Union.
As we've been covering today, European Union countries are struggling to agree on a future ban on Russian oil imports, with Hungary the main opponent.
Hungary is a major importer of Russian oil, and as it is facing a cost-of-living crisis. It said the sanction would amount to an "atomic bomb" being dropped on Hungary's economy.
PM Viktor Orban is also a long-term ally of Russian President Vladimir Putin.
The proposed measure is part of a sixth package of sanctions being discussed by EU leaders at a two-day summit in Brussels, and requires the agreement of all 27 member states.
Addressing the meeting, Ukrainian's President Volodymyr Zelensky urged the assembled leaders to end internal rows.
"It is time for you to be not separate, not fragments, but one whole," he said.
Read more on this story here.
Quentin Somerville
Reporting from Lysychansk
We've reported extensively about Russia's assault on Severodonetsk, eastern Ukraine, and now our correspondent Quentin Sommerville shares what he's seen from a neighbouring city:
Just days ago, I watched from a rooftop in Lysychansk as, on the horizon, its twin city of Severodonetsk was being bombed indiscriminately. Shells were landing every minute on its length and breath. Severodonetsk was burning.
Lysychansk itself has been drained of life. Artillery fire is a regular threat. The air carried on the summer breeze is gritty with dust from smoke and pulverised buildings.
Having failed to conquer all of Ukraine, Russian forces are now targeting Donbas - made up of the Donetsk and Luhansk regions. If Severodonetsk and Lysychansk fall, the whole of Luhansk would be occupied.
Here, Russia isn't fighting a campaign of attrition, it's waging a war of oblivion. And, for the moment on this front, it is winning.
Read the rest of Quentin's report here.
Turkish President Recep Tayyip Erdogan has told his Ukrainian counterpart Volodymyr Zelensky that he sees "value" in helping to create "a secure sea route for exporting Ukrainian agricultural products", Reuters has reported his office as saying.
Erdogan's office has also said it welcomes in principle the idea of making Istanbul a headquarters for "observation" between Moscow, Kyiv and the UN.
Russian President Vladimir Putin has said Russia is ready to facilitate the unhindered export of grain from Ukrainian ports in co-ordination with Turkey, Reuters reported.
Ukraine has been unable to export millions of tonnes of grain because of a Russian blockade of Ukrainian Black Sea ports.
Joe Inwood
Reporting from Kyiv
The governor of Ukraine's Luhansk region has
warned Russian troops have entered the strategically important city of
Severodonetsk, as intense fighting continues in the east of the country.
Serhiy Haidai says Moscow's forces are nearing the centre of the city - the largest and easternmost of those still under Ukrainian control - after
almost surrounding it.
The region’s governor says the battle
for Severodonetsk is incredibly intense - with the bombardment so fierce officials have given up counting the casualties.
Among those killed today was a French
journalist working for BFM TV. Frédéric Leclerc-Imhoff was with an official
evacuation convoy when his vehicle was hit with shrapnel, piercing his neck.
Photos from the scene show him seemingly lifeless by the side of the road.
It comes as Ukraine continues its calls
for more heavy weaponry from abroad. In particular, powerful multiple launch rocket systems that are able to strike much further than the traditional
artillery the Ukrainians are currently using.
According to Yuri Sak - an advisor to
Ukraine's Minister of Defence – they could turn the tide of the war.
He says: “For us to be able to liberate our
territories and expel the enemy, in particular the most pressing need at
the moment are the so-called multi launch rocket systems – because they have a
longer fire range than what we have at the moment. And they will allow us
to redress the imbalance of firepower in the east. And this will indeed
be a game-changer.”
But it seems like there may be some
limitations… President Biden said today that the US wouldn't provide systems
that could be used to attack Russia itself - for fear of escalating the
conflict.
(Read more on that here.)
It is a war that – according to
Professor Michael Clarke of the Department of War
Studies at King’s College London – shows no
sign of coming to an immediate end.
He says: “The Ukrainians have
shown they can fight the Russians to a standstill in various places. Russians can’t actually make any big breakthroughs. On the other hand,
Ukrainians at the moment certainly can’t throw the Russians out. So, what
we’re looking at is the prospect of a static war in which both sides make small
gains, but nothing decisive.”
As the battle for the Donbas
continues, it is worth looking not just at the gains the Russians are making –
but at the price they are paying in blood and equipment.
Russia may be
advancing – but at what price?
Ukraine’s president Volodymyr Zelensky has addressed EU leaders in
Brussels via video-link, saying that Europe must show “greater unity”.
"It is time for you to be not separate, not
fragments, but [be] one whole," he said, calling for a new set of sanctions
against Russia, including a ban on Russian oil.
Zelensky used his own country as an example, saying that by working
together, Ukrainians have held back Russian troops more than most world leaders
– including Putin – expected.
"If someone torpedoes a ship, it's impossible
for one or more cabins to have hope to stay afloat when others drown,"
Zelensky said.
Zelensky also said Europe must stop internal "quarrels" on the sanctions, saying they only spur Russia on.
The EU leaders are
meeting for an extraordinary summit to try to reach an agreement on a sixth
set of sanctions against Russia, which would involve a ban on Russian oil. But
Hungary, which is heavily reliant on Russian gas – says it will not back the
plan.
Paul Adams
BBC Diplomatic correspondent
Washington does seem poised to supply potentially
game-changing weapons to Ukraine.
President Biden says the US will not send rocket systems
that can reach into Russia, but that still leaves plenty of scope for the
supply of the Multiple Launch Rocket System (MLRS) with shorter range
munitions.
Officials say no decision has yet been taken, but the
introduction of the MLRS could give Ukrainian forces the sort of firepower
they’ve been demanding.
Even with its most basic rocket, it has double the range of
the M777 artillery pieces already supplied by Washington and can be fired over
40 miles.
The MLRS is also much more technologically advanced than the
Grad and Smerch systems being used by Russian forces.
It’s much more accurate and quicker to reload. Where Russian
forces use their rocket systems as a weapon of indiscriminate fear over a wide
area, the American MLRS can be used with much greater precision, even in
support of advancing troops.
It’s been called “the 70km (43mile) sniper rifle”.
Earlier we heard US President Joe Biden say the US will not send to Ukraine rocket systems that can reach into Russia.
Now, a Russian former president has called that view "sensible".
Dmitry Medvedev, who led Russia between 2008 and 2012, warned if the country's cities were "attacked", Moscow would have to follow through on its "threat to strike the centres taking these criminal decisions".
"Some of them are not in Kyiv at all," he added, signalling the message was intended for nations further afield than Ukraine. "There is no need to explain what would happen next," he says.
The back-and-forth follows reports that the Biden administration is considering sending advanced long-range rocket systems to Kyiv.
As Hungary holds out against an EU Russian oil ban, Poland has proposed introducing a price equalisation system in the European Union so the fellow EU member can no longer benefit from continuing to import Russian oil.
Polish news agency PAP reports a "special tool for levelling the price" could be introduced so any EU country resisting Russian oil sanctions would not be able to use imports "as an advantage in competition with other countries", Poland's Prime Minister Mateusz Morawiecki has said.
But Morawiecki remains optimistic EU leaders will be able to agree on an oil embargo against Russia at the summit currently under way.
Hungary has been resisting a proposed EU plan to ban Russian oil imports, with its Prime Minister Viktor Orban saying solutions need to be found to guarantee his country's energy supply.
Katya Adler
Europe Editor
It’s more than awkward for the EU that a month
after the European Commission announced a plan to ban Russian oil imports,
member states have failed to muster the required unanimous support for the
embargo.
A watered-down compromise is being worked on, along with an
alternative proposal to impose tariffs on Russian energy instead.
Hungary’s
freshly re-elected, Putin-friendly prime minister Victor Orban is the main
spoke in the wheel of the oil sanctions, which he’s likened to dropping a
nuclear bomb on the economy.
The cost of living crisis, largely linked to
spiralling fuel prices, is already a growing challenge across the EU. It's
becoming increasingly difficult for Brussels to introduce new sanctions against
Russia without incurring big costs for EU countries too.
But an impatient
Ukraine insists tough economic measures and military aid must continue
regardless. Ukraine’s president Volodymyr Zelensky is scheduled to address EU
leaders by video-link this evening.
Leaders are also discussing whether
confiscated Russian assets can or should be used to help Ukraine’s eventual
reconstruction and an up to 9 billion euro EU pledge to help Ukraine stay
afloat economically this year.
Though whether Brussels plans to finance that
through loans or grants - is still unclear.
Away from the specific talks within the EU on a Russian oil ban, on the outside, Ukraine is fed up with "special solutions" and separate models for its integration into the European Union, the country's foreign minister Dmytro Kuleba has said and Reuters reports.
His country needs "a clear legal affirmation" that it's part of the European integration project, such as the granting of candidate status, he says.
Ukraine began the process of applying to join the EU in February this year, four days after Russia's invasion.
French President Emmanuel Macron has said it could take decades for Ukraine to join the EU but has suggested it could join a "parallel European community" while awaiting a decision.
Macron has suggested this sort of scheme would allow non-EU members to join Europe's security architecture.
As the EU struggles to agree on an oil ban, Latvia’s Prime Minister says member countries must not get “bogged down” in their own personal interests.
Krisjanis Karins, who arrived earlier at the European Council, said it was important to remember the “big picture”.
Ukrainians were fighting for their independence and European values, he said.
The West, he suggested, must “starve Russia” of the funds to continue its war.
Latvia has been heavily dependent on Russian energy but it’s moving away from that, Mr Karins added.
“It’s going to cost us more. But it’s only money. The Ukrainians are paying with their lives.
“I also think we should sanction gas,” he told reporters.
Jessica Parker
Reporting from Brussels
Watching the EU’s efforts to get a watered-down oil ban over the line in the last 24 hours has been dizzying. Hopes have edged up and down. Today,
in particular, there have been some very mixed messages.
The European Council
President, Charles Michel, is among those projecting relative confidence that a
deal’s on the verge of being sealed. Mr Michel might, of course, be anxious to
salvage a summit that he is responsible for calling.
But the European
Commission President, Ursula von der Leyen, said her expectations were "low" that an agreement would be reached within the next 48 hours.
Then there’s
Hungary’s Viktor Orban – whose resistance to the oil embargo has antagonised
some other member states. Talking to reporters, the Prime Minister dismissed
accusations that he was “Putin’s puppet” as “fake news”. And while he appeared
to think a compromise plan – to exempt pipelines from the ban – wasn’t “bad”,
he wanted more guarantees.
His overall line was that there was no agreement yet
and that this was the commission’s fault, not his.
The European Commission are to blame for a lack of progress on Russia oil sanctions, Hungarian PM Viktor Orban has told reporters at a European Council summit in Brussels.
Orban also said he would only agree to the European Union's latest proposals for sanctions against Russia if solutions are found to guarantee his country's energy supply first.
Orban said he needed guarantees that his country could purchase oil by sea if Russian shipments stopped.
Jessica Parker
Reporting from Brussels
The EU's foreign affairs chief Josep Borrell says he’s
“fully confident” the bloc will reach an agreement on its sixth sanctions package.
He suggested this could come at the summit
in Brussels, taking place today and tomorrow.
European Council President Charles Michel also said
the time was now to decide on a Russian oil embargo.
“It’s not easy,” he conceded, saying “I hope we’ll be able to take
a decision on that important question”.
They were speaking (separately) as they arrived for the
summit of EU leaders.
A compromise proposal would see seaborne imports targeted
first and pipelines later.
But earlier the European Commission President, Ursula von
der Leyen, said her expectations were low that the outstanding issues could be
solved in the next 48 hours.
And Hungary’s PM Viktor Orban said he had seen the
latest text on sanctions and there was “no agreement”.
L'Humanité
Festival de Cannes 2022. Tout le palmarès
ActuClap de fin de la 75e édition, qui s’est achevée le 28 mai. Voici la liste des récompenses qui ont été décernées lors de la cérémonie de clôture.
Palme d’Or«Sans filtre», de Ruben Östlund
Grand Prix«Close», de Lukas Dhont et «Stars at noon», de Claire Denis
Prix du Jury«Les Huit Montagnes», de Charlotte Vandermeersch et Felix Van Groeningen et «Eo», de Jerzy Skolimowski
Prix de la mise en scènePark Chan-Wook, pour «Decision to leave».
Prix du scénarioTarik Saleh, pour «Boy from heaven»
Prix d’interprétation féminineZar Amir-Ebrahimi, pour «Holy Spider» (Les Nuits de Mashhad)
Prix d’interprétation masculineSong Kang Ho, pour «Les bonnes étoiles»
Palme du court-métrage«The water murmurs», de Jianing Ghen
Mention spéciale du court-métrage«Lori», de Abinash Bikram Shah
Caméra d’Or«War Pony», de Riley Keough et Gina Gammell
Mention spéciale de la caméra d’Or«Plan 75», de Chie Hayakawa
Prix spécial du 75e festival«Tori et Lokita», de Jean-Pierre et Luc Dardenne
Palme d’or d’honneurForest whitaker, Tom Cruise
Prix C.S.T. de l’artiste-technicienAndreas Franck, Bent Holm, Jacob Ilgner, Jonas Rudels pour «Sans filtre» de Ruben Östlund
Prix de la jeune technicienne de cinéma, décerné par la C.S.T.Marion Burger, pour «Un petit frère» de Léonor Serraille
Festival de Cannes 2022cinéma France24 - Monde
Au Népal, l'épave d'un avion avec 22 personnes à bord a été retrouvée
Publié le : 30/05/2022 - 05:45Modifié le : 30/05/2022 - 13:14
FRANCE 24
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L’armée népalaise a indiqué, lundi, que l’épave de l’avion disparu dimanche après son décollage de la ville de Pokhara avait été retrouvée. Vingt-deux personnes, dont deux Allemands, se trouvaient à bord. L'Autorité népalaise de l'aviation civile a indiqué avoir retrouvé tous les corps, sauf un.
Les secours ont retrouvé, lundi 30 mai, l'épave de l'avion de passagers disparu dimanche au Népal, a annoncé un responsable militaire, sans donner de détails sur les 22 personnes, dont deux Allemands, qui se trouvaient à bord.
"Une équipe de secouristes a localisé l'épave de l'avion et a partagé une photo. D'autres équipes s'y rendent d'obtenir plus de détails", a déclaré le porte-parole de l'armée népalaise, Narayan Silwal. Une photo partagée par ce dernier sur Twitter montre des débris d'avion éparpillés sur le flanc d'une montagne. Le numéro d'immatriculation 9N-AET est clairement visible sur ce qui semblait être un morceau d'aile.
Crash site: Sanosware, Thasang-2, Mustang pic.twitter.com/OcN93N1Qyb
May 30, 2022Les opérations de recherche ont repris lundi matin après avoir été interrompues dimanche à la tombée de la nuit. Tous les corps, sauf un, ont été retrouvés dans l'épave, a indiqué lundi l'Autorité népalaise de l'aviation civile.
"Vingt-et-un corps ont été récupérés et des équipes sont à la recherche du dernier", a déclaré à l'AFP Narayan Silwal, porte-parole de l'armée népalaise au lendemain de l'accident du bimoteur Twin Otter de la compagnie aérienne Tara Air.
"En analysant les images que nous avons reçues, il semble que le vol n'a pas pris feu. Tout est éparpillé sur le site. Le vol paraît être entré en collision avec un gros rocher sur la colline", a déclaré Dev Raj Subedi, porte-parole de l'aéroport de Pokhara
Une soixantaine de personnes sont à pied d'œuvre sur le site, dont des militaires, des policiers, des guides de montagne et des habitants, dont la plupart ont parcouru des kilomètres à pied pour l'atteindre.
"Pas d'amélioration significative de la météo"
L'appareil comptait 19 passagers – dont deux Allemands, quatre Indiens et dix Népalais – ainsi que trois membres d'équipage.
Narayan Silwal a précisé que le site du crash se trouvait dans une zone appelée Sanosware, à Thasang, dans la région de Mustang.
Avant la découverte de l'épave, Dev Raj Subedi, porte-parole de l'aéroport de Pokhara, avait indiqué à l'AFP que les hélicoptères et les militaires au sol avaient concentré lundi matin leurs recherches sur un site potentiel.
"Les opérations de recherche ont repris (...) Il n'y a pas eu d'amélioration significative de la météo. Deux hélicoptères ont volé au-dessus de cette zone mais ils n'ont pas encore pu atterrir", a-t-il déclaré. Il a ajouté que les recherches avaient suivi les signaux GPS, mobiles et satellites jusqu'à l'endroit où s'est écrasé l'appareil.
Le bimoteur Twin Otter avait décollé de la ville de Pokhara (centre-ouest du Népal) à 9 h 55 (4 h 10 GMT) avant de perdre le contact radio.
Région difficile d'accès
Jomsom, connue comme un point de départ pour les randonneurs dans l'Himalaya, est à 20 minutes de vol de Pokhara, deuxième ville du pays, à 200 km à l'ouest de la capitale Katmandou.
Les secouristes ont exploré, sans succès, tout au long de la journée de dimanche cette région montagneuse très difficile d'accès dans l'ouest du Népal, à pied et en hélicoptère.
Une photo partagée par Narayan Silwal, porte-parole de l'armée népalaise, sur Twitter a montré des débris d'avion éparpillés sur le flanc d'une montagne. Le numéro d'immatriculation 9N-AET était clairement visible sur ce qui semblait être un morceau d'aile.
Selon le site Internet de l'Aviation Safety Network, l'avion a été fabriqué par la société canadienne De Havilland et a effectué son premier vol il y a plus de 40 ans, en 1979.
Tara Air est une filiale de Yeti Airlines, une compagnie intérieure privée qui dessert de nombreuses régions reculées du Népal.
L'aviation népalaise a connu un véritable essor ces dernières années, transportant des touristes, des marcheurs et des alpinistes, ainsi que des marchandises, dans des endroits éloignés et difficiles d'accès par voie routière.
Le Népal, pays pauvre de l'Himalaya, affiche un piètre bilan en matière de sécurité aérienne, en raison d'une formation des pilotes et d'une maintenance insuffisantes. L'Union européenne a interdit à toutes les compagnies aériennes népalaises l'accès à son espace aérien pour des raisons de sécurité. Le pays possède également certaines des pistes les plus dangereuses au monde, situées au milieu de pics enneigés.
Avec AFP
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Un avion avec 22 personnes à bord porté disparu au Népal, les recherches suspendues
New York Times - World
Tras lidiar con tiroteos masivos, varios países han incrementado las restricciones de armas con resultados exitosos
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El Reino Unido, Australia, Canadá, Nueva Zelanda y Noruega son algunos países que, a pesar de tener una cultura de posesión de armas, decidieron endurecer las restricciones. Ahora sus estadísticas de violencia son muy distintas a las de Estados Unidos.
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Por Max Fisher
En todo el mundo, casi siempre se responde a los tiroteos masivos de una manera común: las autoridades imponen nuevas restricciones a la tenencia de armas y las masacres se vuelven menos frecuentes; también los homicidios y los suicidios tienden a disminuir.
Después de que un hombre británico mató a dieciséis personas en 1987, en el Reino Unido se prohibieron los modelos de armas semiautomáticas como las que había usado ese atacante. Lo mismo se hizo en 1996 con la mayoría de las pistolas tras un tiroteo dentro de una escuela. Ahora ese país tiene una de las tasas más bajas de muertes vinculadas a las armas en el mundo.
En Australia, una masacre ejecutada en 1996 ocasionó un desarme obligatorio en el que, según algunos cálculos, hasta un millón de armas de fuego fueron fundidas. Desde entonces, el índice de tiroteos masivos descendió de uno cada 18 meses a solo uno en 26 años, hasta ahora.
Canadá también endureció las leyes relacionadas con el control de armas después de una masacre en 1989. Lo mismo sucedió en Alemania en 2002, en Nueva Zelanda en 2019 y en Noruega, el año pasado.
Solo Estados Unidos, cuya tasa de tiroteos masivos y su gravedad no tienen paralelo fuera de las zonas de conflicto, se ha rehusado de manera tan sistemática a responder a esos eventos con leyes más estrictas para el control de armas.
A pesar de que esas restricciones siempre desencadenan cierta controversia, en otros países la mayoría de esas medidas fueron bien recibidas por los electores.
Incluso en Australia, donde la política de tendencia conservadora y las tradiciones rurales habían respaldado la tenencia de armas durante mucho tiempo, los ciudadanos aceptaron el desarme de manera generalizada. Algunos, como una muestra de apoyo a las leyes más estrictas para el control de armas en su país, incluso entregaron armas que podían conservar según la ley.
En cierto sentido, cada tiroteo masivo es un evento aislado, motivado por factores únicos, como la ideología o las circunstancias personales del atacante. Es imposible erradicar el riesgo por completo.
No obstante, la relación es clara y ha sido confirmada por muchos estudios en los que se han analizado los resultados de políticas como las del Reino Unido y Australia: cuando los países endurecen las leyes relacionadas con el control de armas, hay menos armas en manos de civiles, lo cual reduce la violencia con armas de fuego… y los tiroteos masivos.
El Reino Unido: prohibiciones radicales
Hoy en día, el Reino Unido tiene uno de los regímenes más estrictos del mundo desarrollado en cuanto al control de armas en el que incluso muchos policías van desarmados. Pero no siempre fue así.
Debido a su historia relacionada con la caza deportiva, en ese país estaba arraigada una larga tradición cultural de posesión de armas, sobre todo en las zonas rurales.
Esto comenzó a cambiar en 1987 con la masacre de Hungerford, llamada así por el pequeño pueblo de Inglaterra donde ocurrió. Un hombre de 27 años de la localidad usó dos rifles semiautomáticos y una pistola, que poseía legalmente, para matar a 16 personas. Sus motivos siguen siendo desconocidos.
De inmediato, el gobierno conservador del Reino Unido prohibió el tipo de rifles usado por el atacante y ordenó que los propietarios de escopetas las registraran con la policía.
El tiroteo de 1996 en una escuela de un pequeño pueblo escocés, donde un hombre de la localidad mató a quince estudiantes y a un docente, ocasionó cambios más radicales. Una investigación del gobierno recomendó restringir el acceso a las pistolas.
El gobierno conservador fue incluso más lejos y prohibió todas las pistolas excepto las de más bajo calibre, las cuales un gobierno laborista subsiguiente prohibió al siguiente año.
Con estas reformas, también se exige que los propietarios de las armas de fuego autorizadas pasen por un estricto proceso de certificación que consiste en entrevistas y visitas domiciliarias por parte de la policía local, la cual puede negar la aprobación si considera que el futuro propietario sería un posible peligro para la seguridad pública.
Los tiroteos masivos no desaparecieron por completo en el Reino Unido: un atacante mató a 12 personas en 2010, y otro mató a cinco en 2021. Pero han disminuido de manera considerable todas las formas de violencia relacionada con armas
En la actualidad, en el Reino Unido, hay alrededor de cinco pistolas por cada cien personas (excepto en Irlanda del Norte, donde esta cifra es más elevada), que es una de las tasas más bajas en el mundo desarrollado. La tasa de homicidios con pistola es de alrededor de 0,7 por millón, también una de las más bajas.
Australia: desarme a nivel nacional
En Estados Unidos, los activistas para el control de armas casi siempre citan los desarmes radicales de Australia. Aunque ningún país tiene una tasa de tenencia de armas similar a la de Estados Unidos, que es más del doble que la de Yemen, que está en segundo lugar, Australia ha tenido similitudes políticas y culturales en cuanto a la posesión de armas.
A pesar de esto, tras una masacre en 1996, en la cual un hombre armado mató a 35 personas en el pueblo de Port Arthur, las autoridades impusieron nuevas restricciones radicales.
A fin de cuentas, el desarme a nivel nacional sacó de circulación entre una de cada cinco y una de cada tres armas de civiles. Esta medida tuvo como objetivo principal armas como los rifles semiautomáticos y muchas escopetas que, según las nuevas leyes, ya no estaban permitidas.
Este país también replanteó la tenencia de armas: de ser un derecho inherente, como solo sucede en unos cuantos países como Estados Unidos, pasó a convertirse en un privilegio que tienen que ganarse expresamente los ciudadanos.
En Australia, los posibles propietarios de armas ahora necesitan un registro nacional, un periodo de espera de 28 días y un trámite de certificación en el que tienen que demostrar una razón válida para portar un arma.
Desde entonces, las masacres han desaparecido de manera eficaz en Australia. Lo que solía ser un evento casi anual, solo ha sucedido una vez desde que se impusieron las reformas: en 2018, un atacante ocasionó el fallecimiento de siete personas.
Sin embargo, tal vez esto haya tenido un mayor impacto en otras formas de violencia. Una investigación de 2011 sobre los datos relacionados con crímenes y suicidios concluyó que el programa “al parecer ha sido muy exitoso en términos de vidas salvadas”.
Según el estudio, la tasa de homicidios relacionados con armas se redujo a la mitad posteriormente, así como la tasa de suicidios con armas de fuego. No aumentaron ni los homicidios ni los suicidios que no involucraran armas de fuego. Investigaciones posteriores confirmaron estos hallazgos.
Al principio, las reformas generaron una gran controversia, incluso dentro de las filas del gobierno conservador que las aprobó, así como en algunas comunidades rurales. Pero los temores de una reacción violenta electoral o incluso de una resistencia violenta (el primer ministro de Australia, John Howard, usó un chaleco antibalas durante un discurso) nunca se materializaron.
“Pocos australianos negarían que su país es más seguro hoy en día como consecuencia del control de armas”, escribió Howard en The New York Times en 2013.
No obstante, en los últimos años, las tasas de tenencia de armas en Australia han aumentado, así como las tasas de asesinatos vinculados a su uso.
Canadá y Noruega: un cambio gradual
No todas las reformas han sido tan drásticas como las del Reino Unido y Australia.
Canadá endureció las restricciones sobre la tenencia de armas en respuesta a un tiroteo masivo ocurrido en 1989 en el que murieron 14 mujeres universitarias. Se exigió que tuvieran licencia quienes usaban rifles y escopetas, y esas armas tenían que ser registradas ante las autoridades. Para las pistolas ya se aplicaban reglas parecidas.
Pero las nuevas normas, que fueron muy controvertidas en las comunidades rurales, no se aplicaron sino hasta 1995, seis años después del tiroteo, y fueron abolidas casi en su mayoría en 2012.
Aunque en Canadá, las reglas relacionadas con las pistolas siguen siendo mucho más estrictas que en Estados Unidos, son más laxas que en la mayoría de los demás países. Sus tasas de tenencia de armas, homicidios con armas y frecuencia de tiroteos masivos siguen una tendencia parecida: un pequeño porcentaje de las de Estados Unidos, pero más elevadas que en la mayor parte de los demás países desarrollados.
También Noruega ha avanzado con relativa lentitud tras un ataque terrorista de la extrema derecha en 2011 en el que murieron 77 personas.
Pese a que este país tiene una de las tasas más altas de Europa en tenencia de armas, cuenta con tasas relativamente más bajas de violencia vinculada con ellas. Durante años, el país ha aplicado reglas muy estrictas, que incluyen clases obligatorias en el uso seguro de las armas y un proceso de certificación. Pero tuvieron que pasar siete años después de la masacre de 2011 para que se decretara una prohibición a las armas semiautomáticas, misma que fue suscitada por ese ataque y entró en vigor hasta el final del año pasado.
Nueva Zelanda, la cual al igual que Noruega, tradicionalmente ha tenido una elevada tasa de tenencia de armas, pero restricciones estrictas, junto con una baja tasa de violencia con armas, avanzó más rápido.
En 2019, cuando una persona vinculada a la extrema derecha mató a 50 peregrinos a una mezquita, las autoridades tardaron menos de una semana en anunciar la prohibición de los rifles semiautomáticos de tipo militar y de los cargadores de alta capacidad como los que había usado el atacante.
Pero Noruega, Nueva Zelanda, Canadá y Australia son casos atípicos de una manera importante: todos comenzaron con una elevada tasa de tenencia de armas, relativamente pocas restricciones, o ambas cosas.
En la mayoría de los países, hay menos armas o derechos de armas preexistentes para restringir después de un tiroteo masivo y, tal vez como resultado, también hay muchos menos tiroteos masivos en esos países.
Sin embargo, esos gobiernos también han tenido que actuar. En Alemania, después de que un hombre armado matara a 16 personas, el gobierno elevó la edad mínima para portar las pocas armas permitidas de 18 a 21 años.
Cuando otro ataque sucedió en Alemania siete años después —ambos incidentes fueron extremadamente raros en un país con poca violencia armada— los legisladores establecieron nuevas reglas que permitían controles policiales aleatorios a los propietarios de armas.
Como la propiedad de armas ya estaba estrictamente controlada, quedaban pocas medidas adicionales para imponer.
Max Fisher es reportero y columnista de temas internacionales con sede en Nueva York. Ha reportado sobre conflictos, diplomacia y cambio social desde cinco continentes. Es autor de The Interpreter, una columna que explora las ideas y el contexto detrás de los principales eventos mundiales de actualidad.@Max_Fisher • Facebook
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Elecciones en Colombia
¿Colombia elegirá a su primer presidente de izquierda?
Un mitin del candidato presidencial Gustavo Petro en Cartagena, Colombia, el 14 de mayoCredit...
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Un electorado joven, numeroso y expresivo que anhela transformar una de las sociedades más desiguales de América Latina podría impulsar a Gustavo Petro a la presidencia.
Por Julie Turkewitz
Photographs by Federico Rios
FUSAGASUGÁ, Colombia — El hombre en el escenario, rodeado de una multitud sudorosa, apasionada y bulliciosa parecía una elección peculiar para un ídolo de juventudes. Gustavo Petro tiene el pelo cano, 62 años y, en sus discursos, parece más un predicador clamoroso que una estrella conversadora de TikTok.
Pero luego de un inesperado ascenso de rebelde clandestino a alcalde de Bogotá y rostro obstinado de la oposición colombiana, Petro podría convertirse en el primer presidente de izquierda de Colombia, un momento crucial para una de las sociedades más políticamente conservadoras de América Latina.
Y, en cierta medida, su auge ha sido impulsado por el electorado joven más numeroso, bullicioso y tal vez más indignado en la historia del país, un sector que exige la transformación de una nación caracterizada por una profunda desigualdad social y racial.
En la actualidad casi nueve millones de votantes colombianos tienen 28 años o menos, la mayor cantidad en la historia; son una cuarta parte del electorado. Están inquietos: crecieron con la promesa de la educación universitaria y buenos empleos y se ven decepcionados ante el panorama actual, también están más conectados al mundo digital y posiblemente más empoderados que cualquier generación previa.
“Petro es el cambio”, dijo Camila Riveros, de 30 años, envuelta en una bandera de Colombia en un evento de campaña este mes en las afueras de Bogotá, la capital. “La gente está aburrida”.
Mientras los colombianos se preparan para votar el domingo, Petro ha prometido repensar el modelo económico capitalista del país y expandir ampliamente los programas sociales, al proponer trabajo garantizado con una renta básica, cambiar el sistema de salud hacia un sistema controlado públicamente y aumentar el acceso a la educación superior, en parte a través de un aumento de impuestos a los ricos.
Petro lleva meses liderando las encuestas —aunque los sondeos sugieren que tal vez no se libre de una segunda vuelta en junio— y su popularidad refleja tanto el avance de la izquierda en América Latina como el fervor contra los políticos de turno que se ha intensificado debido a los embates de la pandemia en la región.
“Este 29 de mayo, entonces, tenemos una decisión que tomar”, dijo Petro en otro evento de campaña celebrado este mes en la ciudad caribeña de Cartagena. “O mantenemos las cosas como están o gritamos: ¡Libertad! Yo los invito a gritar: ¡Libertad!”.
Pero sus críticos aseguran que Petro no está preparado para gobernar y argumentan que sus políticas, que incluyen un plan para detener todas las nuevas exploraciones petroleras en un país donde el combustible es una exportación clave, arruinarían la economía.
También ha interpelado directamente a las instituciones más importantes del país —en particular a las fuerzas armadas— aumentando las tensiones con los líderes militares y causando preocupación sobre la estabilidad de la duradera pero vulnerable democracia de Colombia.
El principal oponente de Petro es Federico Gutiérrez, de 47 años, exalcalde de Medellín, la segunda ciudad del país, y candidato de la clase gobernante conservadora. Gutiérrez propone un camino menos ambicioso.
“Y claro que hay que cambiar muchas cosas”, dijo en una entrevista en la que mencionó un plan que intensificaría la explotación petrolera con el método de fractura hidráulica, llevaría más fondos a los gobiernos locales y crearía una unidad especial para combatir el crimen urbano. “Pero los cambios jamás pueden suponer un salto al vacío sin paracaídas, como le ocurrió a Venezuela o Nicaragua, o como le está pasando a Perú, a Chile”.
Un tercer candidato, Rodolfo Hernández, de 77 años, es un exalcalde con una plataforma populista anticorrupción que está avanzando en las encuestas.
La elección sucede durante un momento difícil para el país. Los sondeos muestran una insatisfacción generalizada con el gobierno del actual presidente, Iván Duque, respaldado por la misma coalición política que apoya a Gutiérrez, así como una frustración por la pobreza crónica, una brecha de ingresos cada vez mayor y la inseguridad, que se han intensificado durante la pandemia.
Uno de los sectores que ha sido más afectado por estos problemas es la juventud colombiana, y esos votantes podrían ser quienes decidan si el país da un gran giro a la izquierda.
La gente joven ha encabezado las protestas contra el gobierno que llenaron las calles de Colombia el año pasado y han dominado la conversación nacional durante semanas. Al menos 46 personas murieron —muchos eran manifestantes jóvenes que no estaban armados y muchos de esos incidentes sucedieron en encuentros con la policía— en lo que se conoce como “el paro nacional”.
Algunos analistas esperan que los jóvenes acudan a votar en cifras récord, impulsados no solo por Petro sino también por su candidata de fórmula, Francia Márquez, una activista ambientalista de 40 años con un enfoque de género, raza y con conciencia de clase y quien se convertiría en la primera vicepresidenta negra del país.
“La generación de TikTok que está muy conectada con Francia, que está muy conectada con Petro, va a ser determinante”, dijo Fernando Posada, un analista político de 30 años.
La generación joven actual es la más educada de la historia colombiana, pero también enfrenta una inflación anual del 10 por ciento, una tasa de desempleo juvenil del 20 por ciento y una tasa de pobreza del 40 por ciento. Muchos —tanto seguidores como los críticos de Petro— dicen sentirse traicionados por décadas de líderes que han prometido oportunidades pero han cumplido poco.
En una encuesta de mayo de la empresa Invamer, más del 53 por ciento de los votantes de entre 18 y 24 años y alrededor del 45 por ciento de los de 25 a 34 años indicaron que planeaban votar por Petro. En ambos grupos etarios, menos de la mitad de esa cifra dijo que votaría por Gutiérrez o Hernández.
Natalia Arévalo, de 30 años y madre soltera con tres hijos, marchó varios días en las protestas del año pasado con su hija Lizeth, de 10 años, quien llevaba un cartel colgado del cuello que decía: “¿Qué nos espera a los niños?”.
“Uno tiene que elegir entre pagar las deudas o darle de comer a los hijos”, dijo Arévalo, quien apoya a Petro.
“No se puede comer huevo, no se puede comer carne, o sea, no se puede comer nada”, añadió. “Hay que darle una vuelta de 180 grados a todo esto que llevamos desde hace más de 20 años”.
Por supuesto, muchos votantes jóvenes se muestran escépticos de la capacidad de Petro para cumplir sus promesas.
En Fusagasugá, Nina Cruz, de 27 años y empleada de un café, dijo que Petro le fallaría a las familias con más dificultades de Colombia y dijo que no le gustaba en particular su pasado como miembro de un grupo rebelde de izquierda.
El país tiene una larga historia de milicias violentas que dicen ayudar a los pobres y acaban por aterrorizarlos.
“Lo que está diciendo es: ‘Yo voy a ayudar a los pobres. Yo hago esto por los pobres’”, dijo. “Y a ciencia cierta es pura mentira”.
Petro es un economista que creció en las afueras de Bogotá. De adolescente se unió al M-19, una milicia de izquierda que buscaba tomar el poder y que decía impulsar la justicia social.
El grupo nunca fue tan numeroso ni tan violento como la principal fuerza guerrillera del país, las Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia o FARC. Pero en 1985, el M-19 ocupó el Palacio de Justicia, lo que inició un enfrentamiento con la policía y el ejército y dejó a 94 personas fallecidas.
Petro, quien no participó en la toma, acabó en la cárcel por su relación con el grupo.
Con el tiempo se desmovilizó y se postuló al Senado para convertirse en un rostro combativo de la izquierda, impulsando debates francos sobre la corrupción y los delitos.
Algunos críticos han advertido que las propuestas energéticas de Petro podrían quebrar el país. El petróleo representa el 40 por ciento de las exportaciones de Colombia y Juan Carlos Echeverry, un exministro de Economía, ha dicho que cortar la exploración petrolera “sería el suicidio económico”.
Petro también tiene la reputación de ser autoritario. Como alcalde de Bogotá sorteó al Concejo de la ciudad y a menudo no escuchó a sus asesores, dijo Daniel García-Peña, quien trabajó con Petro durante una década antes de renunciar en 2012. En su carta de renuncia, García-Peña llamó a Petro “un déspota”.
La elección se lleva a cabo en un momento en el que las encuestas muestran una creciente desconfianza en las instituciones democráticas del país, incluida la Registraduría Nacional, un organismo electoral que cometió fallas en el conteo inicial de votos en una elección legislativa en marzo.
El error, que la Registraduría definió como de procedimiento, generó preocupaciones de que los candidatos que pierdan declaren un fraude, lo que desencadenaría una crisis de legitimidad.
El país también se ha visto afectado por el aumento de la violencia, que amenaza con socavar el proceso democrático. La Misión de Observación Electoral, un grupo local, calificó este periodo preelectoral como el más violento en 12 años.
En el pasado, candidatos que impulsan el cambio han sido asesinados en la campaña electoral.
Tanto Petro como Márquez han recibido amenazas de muerte y en su evento de campaña en Cartagena el candidato subió al escenario flanqueado por hombres con escudos antibalas.
Algunas personas llevaban carteles que decían: “La vida de lxs ninxs negrxs importan”. Y también: “Si no es con Petro, nos jodemos”.
Había entusiasmo pero también inquietud.
“Lo que queremos es que haya oportunidades para todos”, dijo Lauren Jiménez, una estudiante universitaria de 21 años.
Pero “si Petro no cumple va a pasar lo mismo que en el gobierno de Duque, un estallido social”, advirtió. “Porque nosotros nos cansamos de quedarnos quietos”.
Sofía Villamil colaboró con la reportería desde Bogotá y Federico Rios Escobar desde Cartagena.
Julie Turkewitz es jefa del buró de los Andes, que cubre Colombia, Venezuela, Bolivia, Ecuador, Perú, Surinam y Guyana. Antes de mudarse a América del Sur, fue corresponsal de temas nacionales y cubrió el oeste de Estados Unidos. @julieturkewitz
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France24 - Monde
Heurts au stade de France : "Face à la farce française, les fans voient rouge"
Publié le : 30/05/2022 - 07:53
Hélène FRADE
À la une de la presse, ce lundi 30 mai, la polémique sur la finale de la Ligue des champions entre Liverpool et le Real Madrid, après les incidents de samedi, aux abords du Stade de France, à Saint-Denis ; les heurts qui ont suivi, dimanche, la rencontre entre l’AJ Auxerre et Saint-Étienne, relégué en Ligue 2 ; le début de la campagne officielle pour les législatives en France ; et un Japonais au déguisement insolite.
Le + : Recevez tous les matins la Revue de presse de France 24 sur votre iPhone ou sur tout autre mobile. Et également toujours sur votre PC en devenant fan sur Facebook…
À la une de la presse, la polémique sur la finale de la Ligue des champions entre Liverpool et le Real Madrid, après les incidents de samedi, aux abords du Stade de France, à Saint-Denis.
"Face à la farce française, les supporters voient rouge" – rouge, la couleur de Liverpool. Deux jours après, la presse britannique ne décolère pas. Le gratuit Metro accuse "l'UEFA, la municipalité de Saint-Denis, la police française et l'État (d'avoir) manqué à leur devoir de protéger" et juge "incroyable" la réponse de l'UEFA, de la police et de la ministre des Sports française, qui invoquent une "fraude massive aux faux billets", pour expliquer ces incidents. "Il est franchement ridicule que quiconque travaillant pour ces institutions puisse penser avoir fait son travail correctement". "Une rage rouge" : l'édition Sport du Daily Mirror, qui demande aux autorités françaises de ne pas "blâmer les fans" britanniques pour "le chaos de Paris", cite la réaction d'Andrew Robertson. D'après l'arrière-gauche de Liverpool, les policiers français auraient "paniqué", et l'attitude de UEFA serait "une honte".
Les quotidiens espagnols préfèrent consacrer leurs unes à la joie des Madrilènes rassemblés dimanche place Cibeles, pour célébrer la victoire du Real et de ses joueurs. "Madrid couronne une nouvelle fois sa déesse Cybèle", "la jolie fille", s'enthousiasme le quotidien sportif Marca. Les images de liesse n'effacent pas pour autant les heurts de samedi soir. "Les incidents qui ont précédé la Finale de la Ligue des champions font honte à la France", cingle La Vanguardia. Le journal catalan fait état de la réaction "sans surprise" de la presse populaire britannique, "très agressive envers les organisateurs français" et évoque la "gueule de bois" des Français, après "les images malheureuses de leurs policiers débordés, réprimant les supporters de Liverpool à coups de gaz lacrymogène, de matraques et de coups de pied". D'après le quotidien, les excuses du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, de la préfecture de police et de l'UEFA, sur les "faux billets", "n'ont pas été convaincantes". El Pais dénonce le fait que "personne n'assume la responsabilité des incidents qui ont retardé la finale". "Samedi soir, il y a eu un perdant honorable, Liverpool et un autre vaincu, pas si honorable, à l'extérieur du stade : les instances, politiques et sportives" responsables du match.
En France, la polémique prend une tournure judiciaire et politique. Le préfet de Paris a décidé de saisir la justice pour une "fraude massive aux faux billets" et Didier Lallement assistera également à la réunion ministérielle prévue lundi matin pour "cerner les dysfonctionnements" qui "ont émaillé la soirée". La presse française est, elle aussi, extrêmement critique. Le Parisien/Aujourd'hui en France parle d'un d'"un chaos" inquiétant, d'"un raté majeur", alors que se profilent le Mondial de rugby de 2023 et les JO de Paris de 2024. "La France, parfois un peu vite présentée comme championne d'Europe de l'organisation d'événements sportifs, est la risée du continent", se désole le journal. "Fiasco policier" : Libération évoque "la gestion chaotique et violente du flux de spectateurs aux abords du stade", et Mediapart lui emboîte le pas, en dénonçant "une faillite des pouvoirs publics français", qui ponctue, selon lui, "de longues années d'un maintien de l'ordre répressif et inadapté, souvent violent". "Habituellement, le discours officiel se méfie des amalgames, mais, depuis samedi soir, on pourrait croire qu'en chaque Anglais, il y a un hooligan qui sommeille" : Le Figaro ironise et se demande s'il est "possible, dans notre pays, d'envisager une grande fête populaire sans qu'elle ne dégénère en affrontements". Pour le journal, "les causes (de ce qui s'est passé samedi soir) (seraient) reconnues, rebattues, ressassées" : "l'immigration anarchique", source, selon lui, d'une "dérive délinquante habillée de fierté identitaire".
Vingt-quatre heures, à peine, après les incidents à Saint-Denis, d'autres heurts ont éclaté, dimanche soir, à Saint-Étienne, après la victoire de l'AJ Auxerre sur les Verts. Après un tir au but reléguant Saint-Étienne en Ligue 2, des centaines de supporters mécontents sont entrés sur le terrain et ont lancé des fumigènes en direction de la tribune présidentielle et des joueurs. "La descente par chaos" : L'Équipe rappelle que le club stéphanois a été sanctionné plusieurs fois cette saison par la Commission de discipline de la Ligue de football professionnel pour le comportement de ses supporters.
Un mot, enfin, des législatives du mois prochain en France, dont la campagne officielle débute ce lundi. À moins de deux semaines du premier tour, L'Opinion s'interroge sur "l'absence de dynamique" du camp présidentiel. Le journal voit Emmanuel Macron "sous la menace d'une majorité ric-rac" et juge les premiers pas du gouvernement d'Élisabeth Borne "complètement éclipsés par les accusations de viol contre l'un de ses membres", Damien Abad et depuis ce week-end, par la polémique sur les incidents en marge de la finale de la Ligue des champions.
On ne se quitte pas là-dessus. Histoire de vous changer un peu les idées, je vous invite à jeter un cil à The Independent, qui rapporte qu'un Japonais a dépensé la bagatelle de 2 millions de yens, soit près de 15 000 euros, pour s'offrir un costume de… chien. Cet achat pour le moins insolite lui a permis de réaliser son rêve le plus cher, se transformer en boule de poils. Le déguisement, hyper réaliste, a été fabriqué par un spécialiste des costumes de cinéma et a nécessité 40 jours de travail. Personnellement j'aurais plutôt opté pour un costume de licorne…
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Trudeau announces Canada handgun 'freeze'
Issued on: 31/05/2022 - 05:46
Ottawa (AFP) – Prime Minister Justin Trudeau announced Monday a proposed freeze on handgun ownership in Canada that would effectively ban their importation and sale, following recent mass shootings in the United States.
The bill must still be passed by Parliament, with the ruling Liberals holding only a minority of seats.
"We're introducing legislation to implement a national freeze on handgun ownership," Trudeau told a news conference, joined by dozens of families and friends of victims of gun violence.
"What this means is that it will no longer be possible to buy, sell, transfer or import handguns anywhere in Canada," he said. "In other words, we're capping the market for handguns."
Days after Canada's worst mass shooting left 23 dead in rural Nova Scotia in April 2020, the government banned 1,500 types of military-grade or assault-style firearms.
But Trudeau acknowledged Monday that gun violence continues to rise.
The government statistical agency reported last week that firearms-related violent crimes account for less than three percent of all violent crimes in Canada.
But since 2009 the per capita rate of guns being pointed at someone has nearly tripled, while the rate at which a gun was fired with an intent to kill or wound is up five-fold.
Almost two-thirds of gun crimes in urban areas involved handguns.
Police often point to smuggling from the United States -- which is reeling from recent shootings at a school in Texas and at a supermarket in New York state -- as the main source of handguns.
Public Safety Minister Marco Mendicino estimated there are about one million handguns in this country -- up significantly from a decade ago.
'Complex problem'
"People should be free to go to the supermarket, their school or their place of worship without fear," Trudeau said.
"People should be free to go to the park or to a birthday party without worrying about what might happen from a stray bullet.
"Gun violence is a complex problem," he said. "But at the end of the day, the math is really quite simple: the fewer the guns in our communities, the safer everyone will be."
New Democratic public safety critic, MP Alistair MacGregor, indicated his party would be willing to work with the Liberals to get the proposed law passed.
"We want to believe that today's announcement on gun violence is an urgent priority and not just another political stunt from this government, but there is a pattern of behavior from the Liberals to only use gun violence as a means to score political points," he said in a statement.
But many in the Conservative Party criticized the proposal as unhelpful.
"The real problem in this country is not the law-abiding firearms owners, who are heavily regulated, heavily licensed," John Brassard, minority leader in the House of Commons, told the CBC.
"The real problem in this country has to do with gangs and criminals who are importing firearms, mostly from the United States, using illegal guns on our streets," he said.
And Conservative MP Raquel Dancho, her party's parliamentary critic for public safety, echoed the same sentiment.
"Today's announcement fails to focus on the root cause of gun violence in our cities: illegal guns smuggled into Canada by criminal gangs," she tweeted.
The proposed law would also strip anyone involved in domestic violence or stalking of their firearms license, and take away guns from those deemed to be a risk to themselves or others, as well as strengthen border security and criminal penalties for gun trafficking.
It would also ban long-gun magazines capable of holding more than five bullets.
Canada's Coalition for Gun Control, founded after 14 women were killed at a university in Montreal in 1989, praised Trudeau's proposal.
"The proposed phasing out of private handgun ownership, is a major step forward and shows that the Government has been listening to the voices of victims," organization president Wendy Cukier said in a statement.
© 2022 AFP
New York Times - World
‘Quiero reiniciar mi cerebro’: veteranas de guerra recurren a la psicoterapia psicodélica
Traumatizadas por la guerra y las agresiones sexuales, algunas veteranas estadounidenses o parejas de militares buscan ayuda en una clínica mexicana que trata la depresión y la adicción con potentes alucinógenos como el veneno de sapo.
Mujeres reunidas para una ceremonia de té de hongos alucinógenos en marzo, en un retiro de terapia para veteranas en México.Credit...
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Por Ernesto Londoño
Photographs by Meridith Kohut
TIJUANA, México — El humo de muchos inciensos se arremolinaba en la sala con luz tenue, mientras siete mujeres se turnaban para explicar las razones que las habían llevado a inscribirse en un fin de semana de psicoterapia psicodélica en una villa en el norte de México con vistas panorámicas al mar.
Una exmarine estadounidense afirmó que esperaba poder conectar con el espíritu de su madre, quien se había suicidado hace 11 años. Una veterana del ejército contó que un pariente la había agredido sexualmente cuando era niña. Un puñado de veteranas aseguraron haber sido agredidas sexualmente por compañeros del servicio militar.
A la esposa de un experto en desactivación de bombas de la Marina se le quebró la voz mientras lamentaba el hecho de que años de implacables misiones de combate hubieran convertido a su esposo en un padre ausente y disfuncional.
Kristine Bostwick, de 38 años, exintegrante del cuerpo médico de la Marina, confesó que esperaba que hacer que su mente experimentara ceremonias con sustancias psicotrópicas la ayudaría a hacer las paces con el final de un matrimonio turbulento y quizás aliviar las migrañas que se habían convertido en un tormento diario.
“Quiero reiniciar mi cerebro de abajo hacia arriba”, sentenció, mientras se secaba las lágrimas durante la sesión introductoria de un retiro de tres días hace poco. “Mis hijos se lo merecen. Yo me lo merezco”.
Un creciente conjunto de investigaciones sobre los beneficios terapéuticos de la psicoterapia psicodélica ha generado entusiasmo entre algunos psiquiatras e inversores de capital de riesgo.
En los últimos años se han aprobado medidas para despenalizar las drogas psicodélicas, financiar la investigación sobre su potencial curativo y establecer marcos para su uso medicinal, con apoyo bipartidista en los ayuntamientos y legislaturas estatales por todo Estados Unidos.
Gran parte del creciente atractivo por este tipo de tratamiento ha sido impulsado por veteranos de las guerras estadounidenses en Afganistán e Irak. Tras haber recurrido a terapias experimentales para tratar el trastorno por estrés postraumático, las lesiones cerebrales traumáticas, la adicción y la depresión, muchos exmilitares se han convertido en defensores efusivos de una aceptación más amplia de las drogas psicodélicas.
Los participantes del retiro psicodélico suelen pagar miles de dólares por la experiencia. Pero estas veteranas y esposas de veteranos que habían viajado a México para recibir tratamiento en The Mission Within estaban allí de forma gratuita, cortesía de Heroic Hearts Project y de Hope Project. Las organizaciones, fundadas por un ranger del ejército y la esposa de un SEAL de la Marina, recaudan dinero con el objeto de que la psicoterapia psicodélica sea asequible para las personas con antecedentes militares.
The Mission Within, en las afueras de Tijuana, es dirigida por Martín Polanco, quien desde 2017 se ha enfocado casi exclusivamente en tratar a veteranos.
“Desde muy temprano me di cuenta de que si centrábamos nuestro trabajo en los veteranos tendríamos un mayor impacto”, afirmó Polanco, quien aseguró haber tratado a más de 600 veteranos estadounidenses en México. “Entienden lo que se necesita para lograr el máximo rendimiento”.
Al principio, afirmó, solía tratar casi de forma exclusiva a veteranos hombres. Pero recientemente comenzó a recibir muchas solicitudes de mujeres veteranas y esposas de militares y comenzó a organizar retiros solo para mujeres.
Con la excepción de los ensayos clínicos, la psicoterapia psicodélica se realiza actualmente de forma clandestina o bajo una legalidad difusa. A medida que se ha incrementado la demanda, un puñado de países de América Latina, incluidos Costa Rica, Jamaica y México, se han convertido en centros de protocolos experimentales y estudios clínicos.
Polanco, quien no tiene licencia en Estados Unidos, lleva años ejerciendo al margen de la medicina convencional, pero su trabajo está despertando ahora el interés de especialistas más consolidados en salud mental. A finales de este año, investigadores de la Universidad de Texas en Austin y de la Facultad de Medicina de Baylor pretenden examinar sus protocolos en dos estudios clínicos.
Según Randal Noller, portavoz del Departamento de Asuntos de los Veteranos, el uso de tratamientos psicodélicos no forma parte actualmente de la atención estándar para el tratamiento de las enfermedades mentales en los hospitales de veteranos. Pero con una aprobación especial, es posible que se administren como parte de un protocolo de investigación, y la Oficina de Salud Mental y Prevención del Suicidio del departamento está “siguiendo de cerca el desarrollo de la literatura científica en esta área”, dijo Noller.
En México, dos de las sustancias que administra Polanco —la ibogaína, un psicoactivo de origen vegetal comúnmente utilizado para tratar la adicción, y la 5-MeO-DMT, un poderoso alucinógeno derivado del veneno del sapo del desierto sonorense— no son ilegales, pero tampoco están aprobadas para uso médico. La tercera, los hongos psilocibios, pueden consumirse de manera legal en ceremonias que sigan tradiciones indígenas.
En el transcurso de un retiro de fin de semana, los pacientes de Polanco comienzan con una ceremonia en la que se utiliza ibogaína o psilocibina. El viaje inicial pretende desencadenar un pensamiento perturbador y una profunda introspección.
“Te conviertes en tu propio terapeuta”, dijo Polanco.
El domingo, quienes participan fuman 5-MeO-DMT, a menudo descrita como algo entre una experiencia mística y una experiencia cercana a la muerte.
Charles Nemeroff, presidente del departamento de psiquiatría y ciencias del comportamiento de la Universidad de Texas en Austin, quien recientemente creó un centro de investigación psicodélica, dijo que el revuelo sobre el potencial curativo de los psicodélicos ha superado las pruebas sólidas. Los riesgos —que incluyen episodios de psicosis— son considerables, dijo.
“Actualmente, no tenemos forma de predecir quién responderá o no terapéuticamente o quién podría tener una mala experiencia”, dijo. “Hay muchas cosas que todavía no sabemos”.
Las mujeres del retiro de México comprendían los riesgos. Pero varias dijeron que habían perdido la fe en los tratamientos convencionales, como los antidepresivos, y que habían escuchado suficientes historias inspiradoras de amigos como para dar un salto de fe.
Antes de que las siete mujeres se reunieran en un círculo para la ceremonia de los hongos hace algunos sábados, cada una de ellas había firmado una cláusula de exención de responsabilidad. Habían llenado cuestionarios para medir el estrés postraumático y otras dolencias psicológicas y se habían sometido a un chequeo médico.
Quien dirigió la ceremonia fue Andrea Lucie, una chilenaestadounidense experta en medicina “mente y cuerpo”, quien pasó la mayor parte de su carrera trabajando con veteranos estadounidenses heridos. Tras soplar salvia ardiente en tazas de té de hongos servidas en una bandeja decorada con flores y velas, Lucie leyó un poema de María Sabina, una curandera indígena mexicana que solía dirigir ceremonias con hongos.
“Cúrate mijita, con amor bonito, y recuerda siempre… tú eres la medicina”, recitó Lucie, quien proviene de una familia mapuche en Chile.
Tras beber, las mujeres se acostaron sobre unos colchones dispuestos en el suelo y se pusieron gafas protectoras mientras sonaba música relajante en un parlante.
Las primeras reacciones se produjeron unos 40 minutos después. Un par de mujeres se quitaron las gafas y comenzaron a llorar. Una soltó una risita y luego estalló en carcajadas.
Luego comenzaron los lamentos. Jenna Lombardo-Grosso, la exmarine cuya madre se suicidó, salió de la habitación y se acurrucó junto a Lucie en el piso de abajo.
Lombardo-Grosso, de 37 años, sollozaba y gritaba: “¡¿Por qué?!, ¡¿Por qué?!”. Más tarde explicó que los hongos habían hecho emerger episodios traumáticos de abuso sexual infantil.
Dentro de la sala de ceremonias, Samantha Juan, la veterana del ejército que sufrió abuso sexual cuando era niña, comenzó a llorar y sacó su diario. Esta era su tercera vez en un retiro administrado por Polanco, donde afirmó haber enfrentado toda una vida de recuerdos traumáticos que la condujeron a beber en exceso y a depender de las drogas para escapar de su dolor, tras salir del ejército en 2014.
“He aprendido a ser empática conmigo misma y a mostrarme gracia”, aseguró Juan, de 37 años.
Su objetivo en este retiro, dijo, era hacer las paces con una agresión sexual que aseguró haber sufrido en el ejército.
“En el viaje de hoy, el foco es el perdón”, sentenció Juan poco antes de tomar los hongos. “Ya no quiero que nada así me ate”.
A medida que los efectos de los hongos fueron desapareciendo, prevaleció una sensación de calma. Las mujeres intercambiaron historias sobre sus viajes, contaron chistes y se perdieron en largos abrazos.
Los nervios regresaron a la mañana siguiente, cuando las mujeres esperaban su turno para fumar 5-MeO-DMT, un viaje que Polanco denomina “la catapulta”, por la velocidad e intensidad de la experiencia.
Segundos después de que sus pulmones absorbieran las secreciones del sapo, Juan soltó gritos guturales y se removió en su colchoneta. Bostwick parecía asustada e inestable cuando pasó de estar tumbada de espaldas a ponerse a cuatro patas. Lombardo-Grosso vomitó, jadeó y se sacudió violentamente mientras una enfermera y Lucie la mantenían firme.
Cuando recuperó la conciencia, Lombardo-Grosso se sentó y empezó a llorar.
“Fue como un exorcismo”, dijo. “Sentí como si subiera el azufre, negro, y ahora no hay más que luz”.
Esa noche, Alison Logan, la esposa de un experto en desactivación de artefactos explosivos de la Marina que estaba a punto de divorciarse, lucía desalentada. Los viajes, afirmó, habían sacado a relucir su tristeza, pero no le habían proporcionado conocimientos ni un sentido de resolución.
“Sentí mucho dolor y no obtuve respuestas”, dijo.
Sin embargo, las otras participantes aseguraron que sus dolencias físicas habían desaparecido y que su estado de ánimo había mejorado.
Bostwick dijo que estaba “desconcertada”, pero eufórica, porque sus migrañas habían desaparecido y que por primera vez en mucho tiempo tenía una sensación de posibilidad ilimitada.
“Siento que mi cuerpo ha liberado gran parte de la ira y la frustración y todas las cosas insignificantes a las que nos aferramos”, dijo. “Estaba rebosante de negatividad”.
Durante los días posteriores al retiro, Juan dijo que se sentía “llena de energía y lista para afrontar cada día”.
Lombardo-Grosso afirmó que el retiro la había ayudado a hacer las paces con la pérdida de su madre y había cambiado su perspectiva hacia el futuro, de una sensación de angustia a una de optimismo.
“Me siento plena”, aseguró unos días después desde su casa en Tulsa, Oklahoma. “Ya no siento que me falte algo”.
Ernesto Londoño es un corresponsal que trabaja en un libro sobre salud mental y psicodélicos medicinales en colaboración con el departamento de desarrollo de libros del New York Times. @londonoe
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France24 - World
Mapped: Expats kick off French legislative elections with online voting
Issued on: 27/05/2022 - 16:29
Tracy MCNICOLL
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Most voters will head to the polls for France's legislative elections on June 12 and 19. But for French residents abroad – who have had representatives of their own in the lower-house National Assembly since 2012 – the vote kicks off online on Friday. French expatriates, who are the only members of the electorate allowed vote via the internet to choose their legislators, will cast ballots in 11 voting districts, from the tiny to the vast.
Ahead of France's presidential election in April, some 1.4 million of the 48.7 million citizens registered to vote had signed up from abroad.
Now set to vote in the country's legislative elections, French expatriates have been sending their own lawmakers to the National Assembly since 2012 to advocate on their behalf on taxation and pension issues; educational and language resources overseas; and consular issues, often those relating to multinational families.
The overseas voting districts range from minuscule District 6 (Liechtenstein and Switzerland) to mammoth District 11, which spans Eastern Europe, Asia and Oceania and represents French nationals based in 49 different countries stretching from Belarus to Tonga.
But the constituency with the most registered voters – more than 230,000 – is District 1, which represents French expats across Canada and the United States.
French voters abroad have four ways to cast their ballots: in person, by proxy, via internet and by mail. The online option returns this year after being suspended for the last legislative elections in 2017 over cyberattack fears in the wake of Donald Trump's election in the United States.
Internet voting for the French legislative first round begins on Friday and runs through June 1. Registered voters who prefer to cast their ballots the old-fashioned way can do so in person at embassies and consulates on June 4 (for voters in the Americas) and June 5 (for voters in other districts abroad).
>> Explainer: How do France's legislative elections work?
Candidates from President Emmanuel Macron's La République en Marche (Republic on the move) party and its ally Le Mouvement démocrate (MoDem) party won 10 of the 11 seats representing French residents abroad in 2017. The only exception was District 8 (Italy, Malta, San Marino, the Holy See, Cyprus, Greece, Turkey, Israel) won by a lawmaker from the centre-right Union of Democrats and Independents (UDI), allied with the conservative Les Républicains party.
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FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022
Historic coalition marks changing of the guard for French left ahead of legislative elections
Macron's new cabinet races to tackle cost of living crisis ahead of legislative elections
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022
Explainer: How do France's legislative elections work?
France24 - World
In pictures: the faces of France’s new government
Issued on: 21/05/2022 - 17:47
Henrique VALADARES
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Freshly re-elected President Emmanuel Macron has unveiled his new government, which will serve under newly appointed Prime Minister Élisabeth Borne. The list includes some new faces in key posts but Macron notably opted for continuity at the finance, interior and justice ministries. Macron’s revamp of his administration is, in part, aimed at building momentum ahead of parliamentary elections in June.
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Profile
Historian Pap Ndiaye, an expert on minority issues, is Macron’s surprise education pick
FAMILY HERITAGE
New French Prime Minister Élisabeth Borne, daughter of a stateless Auschwitz survivor
FRENCH POLITICS
France’s new PM Elisabeth Borne dedicates nomination ‘to all little girls’
Valeurs Actuelles
Alpes-Maritimes : un homme arrêté après avoir menacé des passagers d’un TER avec un couteau
L’agresseur présumé était encore en garde à vue ce lundi matin. Dimanche 29 mai, des passagers d’un train express régional (TER), en direction de l’Ouest, ont dû avoir une belle frayeur. D’après Nice-Matin, un individu a été arrêté par la police en gare de Biot (Alpes-Maritimes). Il a ensuite été placé en garde à vue, après avoir menacé des usagers du train avec un couteau. Une femme avait eu le réflexe de donner l’alerte.
Une lame « d’au moins 15 cm »
C’est donc dans la soirée de dimanche qu’un homme, visiblement très agité, s’en est pris à un couple. Selon une témoin nommée Pacema, à Nice-Matin, l’individu était armé d’un couteau « dont la lame faisait au moins 15 cm ». La jeune femme a rapidement pris la mesure du risque qu’il représentait pour les autres : « Cet homme était vraiment dangereux. »
Réaction rapide des forces de l’ordre
Elle a décrit la scène auprès de Nice-Matin : « Il s’exprimait à moitié en français et en anglais. À mon avis il était ivre et présentait un problème psychiatrique. » Le couple n’aurait apparemment pas réagi aux menaces de l’agresseur présumé, qui se serait ensuite déplacé dans le wagon. Pacema, jeune éducatrice de 34 ans, en a alors profité pour appeler la police. Les agents auraient été « très efficaces », d’après elle : « Cinq minutes après (son signalement), ils l’ont arrêté. » L’homme présentait des traces de « sang sur son pantalon », a encore indiqué la jeune femme au quotidien régional. Pacema s’est enfin dite « étonnée » que d’autres passagers du train « n’aient pas appelé la police », au vu de la menace potentielle que l’homme représentait.
Alpes-Maritimes : les dernières actualités
France24 - World
Historian Pap Ndiaye, an expert on minority issues, is Macron’s surprise education pick
Issued on: 20/05/2022 - 18:35
NEWS WIRES
Pap Ndiaye, a historian specialising in minorities who currently heads the museum of the history of immigration in Paris, is President Emmanuel Macron's surprise choice to head the French education ministry.
Whereas most of the top ministerial posts in Macron's new cabinet that aims to take the government into parliamentary elections next month went according to script, Ndiaye's nomination was a surprise to most observers.
His appointment carries on a tradition for Macron of taking prominent French personalities from outside politics to lead ministries, after he named star defence lawyer Eric Dupond-Moretti justice minister in 2020.
Ndiaye is a historian with an international profile, specialising in the social history of the United States and minorities, who was named to lead the Museum of the History of Immigration last year.
He will now need to use all his experience and knowledge for taking on the new challenge of the education ministry, which has seen major tensions in the last years between his predecessor, Jean-Michel Blanquer, and teachers.
Born outside Paris to a Senegalese father and French mother, Ndiaye was for many years a professor at the elite Sciences Po university in Paris.
"In the field of history, he is someone who has been innovative and able to show a new way of understanding the past," said historian Pascal Blanchard.
"He's a teacher who knows what it's like to be in front of a class of students," he told AFP, adding, "In a diverse society, it is important to have someone who is attentive to diversity."
'Field of possibilities'
Ndiaye first gained national prominence with his 2008 work "The Black Condition, an essay on a French minority."
"My objective was to provide arguments and knowledge as robust as possible to young people who lack solid references," he told AFP in March 2021, when he took over at the immigration museum.
"It seemed to me that it was part of my role as a teacher to offer these foundations," he said.
He said at the time that his appointment at the museum should open "the field of possibilities" to young "non-whites", while emphasising that his appointment was due to a long career as an academic.
"I am not blind to, and don't turn my back on, questions of symbol. I also apply the same to the colour of my skin."
In 2019, he was a consultant for an exhibition at the Musee d'Orsay in Paris on black models, and in 2020 he co-authored a report on diversity at the Paris Opera.
His sister is the prominent French novelist and playwright Marie Ndiaye.
Some on the French left reacted with astonishment that the celebrated historian of social change was now in the government.
"I am amazed. I did not see him in there at all," said Alexis Corbiere of the far-left France Unbowed party. He said the "media stunt" would not defuse anger within the French education system.
SNES-FSU, the main secondary school teachers' union, welcomed the appointment of Ndiaye "as a break with Jean-Michel Blanquer in more ways than one".
But it also warned that education "is not governed solely by symbols" and that rapid responses were needed "particularly in terms of wages".
(AFP)
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FAMILY HERITAGE
New French Prime Minister Élisabeth Borne, daughter of a stateless Auschwitz survivor
Macron revamps cabinet under new Prime Minister Élisabeth Borne
The Debate
Can Macron renew himself? New term begins with change of French prime minister
El País (ESP)
Los humanos gigantes del artista albaceteño Santi Flores se adueñan del corazón de Manhattan
NUEVA YORKLa exposición de 14 esculturas lleva por título ‘Here’ y se extiende a lo largo de 200 metros de la calle Broadway hasta el próximo mes de octubre
Un ejército de 14 gigantes esbeltos de cuatro metros y medio saluda con el brazo levantado a neoyorquinos y visitantes a escasos metros de Times Square, en Manhattan. Son las esculturas del artista español Santi Flores (Albacete, 1970) que le han robado el protagonismo en uno de los epicentros turísticos del mundo a las leyendas locales como el Cowboy Desnudo, los Spiderman en baja forma o las Estatuas de la Libertad sobre zancos. La reacción más común de la gente es pararse a tomarse una fotografía junto a ellas e imitar el gesto de la mano alzada a modo de saludo. “Eso sí que no me lo esperaba”, cuenta Flores, mientras pasea entre las coloridas obras situadas entre las calles 38 y 41 de la calle Broadway.
Las estatuas de acero de Flores recuerdan a las figuras tintineantes con las que Keith Haring pintó de manera furtiva el metro de Nueva York en los años ochenta del siglo pasado antes de convertirse en el legendario artista pop fallecido con 31 años. Con una diferencia: el toque alargado que las convierte en una especie de Qujiotes coloridos procedentes de La Mancha.
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Desde que se instalaron, a mediados del pasado mes de abril, el artista ha pasado las mañanas merodeando por su exhibición al aire libre para captar la reacción de los transeúntes. Se presenta, habla con ellos, le felicitan, posan con él y se marchan entusiasmados de haber conocido al autor en el lugar donde, como manda la leyenda y él mismo reconoce, ha cumplido su sueño. “Es increíble la atención que reciben. Me siento muy afortunado”, comenta Flores sobre el éxito de su primera exposición en Nueva York, después de pasear sus obras por Londres, Roma o Berlín. Músico y actor de teatro antes que artista plástico, su obra siempre ha estado inspirada en las personas, los sentimientos y las relaciones humanas.
Así que después de dos años de poco contacto por la pandemia estas esculturas saludadoras han sido las elegidas por la asociación cultural y empresarial del barrio, Garment District Alliance, para celebrar el retorno de los turistas a la ciudad. “La instalación plantea un poderoso mensaje sobre la importancia de la diversidad y la unidad, elementos que hacen de Nueva York una de las mejores ciudades del mundo”, comenta Barbara A. Blair, presidenta de Garment District Alliance.
La exposición urbana lleva por título Here (aquí, en español) y se extiende a lo largo de 200 metros de la calle Broadway, donde se espera este año la visita de 56,4 millones de turistas, un 70% más que en 2021, según previsiones de la oficina de turismo local. “A pesar de lo que ha sucedido, mi mensaje es que seguimos aquí y hay que seguir adelante”, explica el artista.
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Flores planificó la instalación de las figuras casi al milímetro consultando Google Maps desde su estudio en España. Al llegar a Manhattan, tuvo que dirigir el montaje a altas horas de la madrugada como marca la legalidad de la ciudad. Con todo preparado, a la inauguración del pasado 14 de abril se presentaron cerca de 40 amigos y familiares que viajaron desde Albacete para no perderse el estreno. “Dos amigos comentaron de pasada que iban a venir y, al final, se apuntaron 40”, bromea. Ataviados todos con la misma camiseta con el dibujo de una de las esculturas, fue el viaje del retorno a la normalidad del que todavía no han dejado de hablar.
No hace falta pertenecer a su círculo cercano para reconocer el interés y la curiosidad que despiertan sus obras. Tal es así que la organización le ha pedido extender la exposición hasta el próximo octubre, dos meses más de lo previsto. Las esculturas de Flores ocuparán así un hueco en la historia del arte de la ciudad. Toda una hazaña para este artista que encuentra su inspiración en los magos del arte pop como Andy Warhol y, su preferido, Jean-Michel Basquiat. “He hecho el recorrido por los lugares que pisó Basquiat en el Soho”, confiesa. Dos días antes de volver a su estudio de Albacete, un admirador espontáneo que pasaba por allí le compró una de las obras. Uno de estos gigantes de La Mancha acabará en un jardín privado en Austin (Texas).
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Valeurs Actuelles
Jets de pavés, de bouteilles, tags : 150 individus alcoolisés dégradent la piscine olympique de Montpellier
La nuit du samedi 28 au dimanche 29 mai n’a pas été de tout repos pour les forces de l’ordre. Vers 2 h 30 du matin, dimanche, 150 individus ont pénétré dans l’enceinte de la piscine olympique de Montpellier, dans le quartier Antigone, relaie Midi Libre. Et ce, alors que le Festival international des sports extrêmes (Fise) bat son plein dans la ville de l’Hérault. Samedi 28 mai, après la finale du BMX sur la place de la mairie, la soirée a dégénéré. Des personnes se sont donc introduites dans la piscine olympique pour commettre des dégradations. Du matériel a été volé ou jeté dans le bassin et des tags ont été inscrits sur les murs.
Des « individus masculins et alcoolisés »
Les forces de l’ordre sont rapidement intervenues sur place, mais elles ont fait face à près de 500 individus prêts à en découdre. Cette quarantaine de policiers mobilisée a été visée par des jets de pavés, de bouteilles en verre et d’autres projectiles divers, relate Midi Libre. Les agents ont ainsi été forcés de faire usage de grenades lacrymogènes jusqu’à ce que la situation se calme plus de deux heures après, vers 5 heures du matin. Le commissaire Dewas, en charge de l’affaire, a décrit les perturbateurs comme « des grappes d’individus masculins et alcoolisés », auprès de France 3.
La Métropole veut porter plainte
Si des dégâts matériels sont à déplorer, personne n’aurait été blessé selon Midi Libre. La police n’a pu interpeller aucun des individus. Le maire de Montpellier, Michaël Delafosse, a vivement condamné ces violences sur Twitter. Il a annoncé que la « Métropole va porter plainte pour que les auteurs de ces faits soient poursuivis et condamnés ». L’édile a également écrit : « Je tiens à saluer l’action des agents mobilisés depuis ce matin pour remettre en état la piscine permettant sa réouverture possible à 15 h 00. » La police va rester en alerte ce lundi soir afin d’éviter de nouveaux débordements. Les célébrations liées à la Fise se termineront également plus tôt.
Je condamne fermement ces dégradations. La Métropole va porter plainte pour que les auteurs de ces faits soient poursuivis et condamnés. Je tiens à saluer l’action des agents mobilisés depuis ce matin pour remettre en état la piscine permettant sa réouverture possible à 15h00 https://t.co/TJcPLDMkXo
— Michaël Delafosse (@MDelafosse) May 29, 2022
Montpellier : les dernières actualités
France24 - World
Explainer: How do France's legislative elections work?
Issued on: 11/05/2022 - 10:14
Aude MAZOUE
Close on the heels of April's presidential vote, French voters go back to the ballot box on June 12 and 19 to elect lawmakers to the National Assembly. France's legislative elections tend to pale next to the limelight-stealing race for the Élysée Palace, but with 577 distinct races to fill lower-house seats, their results are no less critical to daily life. FRANCE 24 explains the ins and outs.
French voters will elect 577 lawmakers from as many districts to sit in the lower-house National Assembly in June. The lawmakers are known as deputies and sit for five-year terms, voting for (or against) legislation in a semi-circular chamber – known colloquially as the hémicycle – inside the Bourbon Palace in central Paris. During the most recent legislature – which began in 2017 and was suspended shortly before the 2022 presidential campaign began in March – National Assembly deputies passed some 354 bills into law.
Beyond lawmaking, deputies are also tasked with monitoring government activity. They can hold cabinet ministers to account, in writing or orally, during designated question periods on Tuesdays and Wednesdays, be it with questions on local matters in the districts they represent or on national policy. They can also demand that parliamentary inquiry committees be convened to enlighten legislators on a particular issue. Recent examples include a committee convened over a scandal in private care homes and another after Corsican nationalist Yvan Colonna was fatally assaulted in prison in March.
The number of National Assembly deputies has changed over time to track with population shifts nationwide. For the purposes of the upcoming legislative elections, seats are divided by tranches of the population, known as circonscriptions or constituencies. Each is meant to represent 125,000 residents. France is currently divided into 566 legislative districts, plus the 11 more added in 2012 to provide representation for some 2.5 million French citizens resident abroad.
Still, today's legislative divisions have not necessarily kept pace with population shifts: The numbers of deputies in administrative departments that have shed residents in recent years have never been scaled back. During his first presidential campaign in 2017, Emmanuel Macron pledged to reduce the number of deputies (and senators) by one-third as a cost-cutting measure. But Macron's institutional reforms were hobbled by a series of national and international crises – the Benalla scandal, the Yellow Vest protests and Covid-19 – falling by the wayside during his first term. The campaign platform that saw Macron re-elected in April didn't put the issue back on the table.
Deputies are elected by direct universal suffrage, which means every French adult registered to vote can cast a ballot. In each district, the vote takes place in two rounds, one week apart. But if one candidate scores an absolute majority, more than 50 percent of the vote as well as 25 percent of registered voters, the individual is elected without the need for a second round. That feat is rare, however: only four deputies of the 577 elected in 2017 won office directly in the first round.
Every candidate who wins the support of at least 12.5 percent of registered voters can advance to the second round. If only one candidate hits that mark, the next-highest-scoring candidate nevertheless gets promoted to the second-round duel. If no candidate manages it, the top two vote-getters advance regardless.
To stand in France's legislative elections, a candidate must be a French national aged 18 or older. But there are caveats: Courts can issue penalties to offenders that render them ineligible to run for elected office. Certain high-level public servants (prefects, magistrates, school superintendents) aren't allowed to run in the districts where they held those positions for a specific period of time. Individuals under guardianship aren't allowed to run. Since 2017, deputies aren't allowed to combine that job with other elected offices such as mayor or the presidency or vice-presidency of a region, department, or grouping of towns or cities; they can stand as candidates, but must decide which mandate to keep and which to quit once elected.
Having any connection to a particular district isn't required before running to represent it, and a candidate doesn't have to establish residency. "Deputies are invested with a national mandate. Although elected in one constituency, each deputy represents the nation as a whole," the National Assembly website states. How such "parachuted in" candidates play with the voters they'll need to persuade to get elected is another matter.
Although political parties begin their behind-the-scenes negotiations well before – with horse-trading rife as they seek out potential alliances – the window for filing candidacies only opens on May 16. The final deadline is May 20 at 6pm sharp. For the second round, the window for finalists to officially throw their hats in the ring is June 13-14.
The legislative campaign officially begins on May 30. Campaign posters appear, pasted in specially designated locations in every city, town and village across the country. The campaign also kicks off on radio and television for the parties taking part.
Three days after the second round, the freshly elected Assembly takes office. For the next slate of lawmakers – to be known as the 16th Legislature of the Fifth French Republic – it begins on June 22. On June 28, the lawmakers elect the chamber's president by secret ballot. The political group slated to sit in the house will be officially announced that same day. Finally, the rosters of the National Assembly's eight permanent committees (Foreign Affairs, Economic Affairs, National Defence, etc.) are composed the following day.
Any deputy elected can decide to join the political group of his or her choice. To form an official parliamentary group, the threshold is 15 deputies (down from 20 before 2009). In general, groups are formed according to lawmakers' political allegiances. But it does happen that deputies from multiple parties band together to form a parliamentary group to meet that golden threshold.
The stakes are indeed high, politically and financially. Having a group is a prerequisite to bringing any real influence to bear on the chamber's debates or the workings of the Assembly. In practical terms, a parliamentary group is allocated more speaking time to query government ministers during question periods. It can also request that a session be suspended. Financially speaking, only parliamentary groups receive Assembly funding to cover their expenses, allowing them to take on parliamentary staff. And those groups alone enjoy access to facilities like parliamentary offices and conference rooms.
>> How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding
Higher thresholds open doors to yet more coveted privileges, which are generally only accessible to France's major political parties. Some 58 deputies are required to issue a no-confidence motion, which launches a debate and entails a vote. Sixty deputies from one party are needed to refer a law to the Constitutional Council to rule on whether it complies with France's fundamental principles. Meanwhile, a full 185 deputies are required to request the holding of a shared-initiative referendum. But before any such referendum can be held, the proposal must first garner the signatures of 4 million French voters.
Simply put, "cohabitation" is a power-sharing scenario wherein France's president and prime minister hail from different sides of the political fence. It occurs when, after legislative elections, the National Assembly is dominated by a party other than the president's own party.
Cohabitation has happened three times in France's modern political era since 1958, including twice under Socialist president François Mitterrand, with conservative prime ministers Jacques Chirac and Édouard Balladur serving from 1986 to 1988 and 1993 to 1995, respectively. The most recent period of cohabitation dates back 20 years. In 1997, Chirac, by then president, unwisely dissolved parliament thinking he could bolster his majority with fresh legislative elections; he was wrong. The left won a majority and Socialist Lionel Jospin served as prime minister for five years, until 2002.
>> Explainer: What does a French president do?
During periods of cohabitation, the president is obliged to name a prime minister from the new lower-house majority. The head of state and head of government must "coexist" to run the country. The situation is disadvantageous to a president, who loses decision-making power over domestic matters as the prime minister's majority in parliament hews to its own legislative agenda. The president has to share prerogatives with the prime minister and cannot compel the latter to resign. A president does, however, maintain the power to dissolve parliament and trigger new legislative elections (for better or worse – see Chirac, above).
Since 2002, after reforms that rejigged the electoral calendar and shortened presidential terms to parallel legislators' own five years in office, France's legislative elections have been scheduled to follow shortly after presidential elections. The move has naturally made cohabitation less likely since a population who just weeks prior voted to choose a new president has generally given the freshly elected leader the legislative wherewithal to make good on those winning campaign pledges.
But while less likely, cohabitation isn't impossible. And so the suspense remains ahead of voting on June 12 and 19. Stay tuned.
This article has been translated and adapted from the original in French.
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FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022
Historic coalition marks changing of the guard for French left ahead of legislative elections
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022
How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022
Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority
Valeurs Actuelles
Paris : un homme tué de plusieurs coups de couteau en pleine rue
Une scène macabre. C’est ce qu’ont découvert deux passants en tombant sur un corps ensanglanté, dans le quartier du Marais à Paris (3e arrondissement), rapporte Le Figaro, dimanche 29 mai. Retrouvé aux alentours de 4 heures du matin dans la nuit de samedi, l’homme, âgé de 33 ans, aurait reçu de multiples coups de couteau au niveau du thorax, selon les premières constatations réalisées sur les lieux du crime. Une fois arrivée sur place, l’équipe de pompiers n’a pu que constater son décès.
De nombreuses agressions au couteau
À ce stade, aucune information sur les motifs de ce crime n’a été communiquée. La brigade criminelle de Paris est chargée de l’enquête. Une autopsie, à l’institut médico-légal, est prévue pour lundi matin.
Les attaques à l’arme blanche se multiplient ces derniers temps dans la capitale et sa grande couronne. En avril dernier, dans le Val-d’Oise, un Algérien de 18 ans avait par exemple tendu une embuscade à un jeune dealer, avant de lui porter neuf coups de couteau et de le laisser pour mort… tout cela pour une modique dette de dix euros.
El País (ESP)
Un túnel de bambúes gigantes o una araucaria de 48 metros: siete jardines españoles cerca del mar
ESPAÑANo hay mejor forma de vivir la primavera que pasear entre rosas y arte en el museo mallorquín Sa Bassa Blanca o por una floresta de aires tropicales con 170 años de historia en Málaga
Viajar también es decidir que hay que darse un respiro y descansar. En primavera, embriagados por una diversidad de plantas y un fragor de colores y aromas, es buen momento para animarse a descubrir siete jardines históricos, románticos, exóticos o rebosantes de arte. Siete vergeles cuya belleza acompaña cerca del mar.
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Yannick en su rosaleda
Museo Sa Bassa BlancaEsta mansión de estilo arábigo, diseñada por el arquitecto Hassan Fathy, ocupa un paraje de arrebatador atractivo que sirve de inspiración al matrimonio de escultores Yannick Vu y Ben Jakober, titulares de la fundación que da vida al enclave. Aquí, en el norte mallorquín, se produce una fusión perfecta entre sensibilidad y creatividad, naturaleza litoral y arte. “El antiguo huerto de los payeses lo convertí, en memoria de mi hija fallecida, en un hortus conclusus medieval: un jardín cerrado en el que la rosa, la flor más bella del universo, la flor de María, es la protagonista, algo que me encanta compartir”, apunta Yannick. La rosaleda incorpora un centenar de variedades antiguas, tan perfumadas, y se combina con plantas aromáticas, inundando el aire de balsámicas esencias. Este año el periodo de floración viene retrasado.
Las exposiciones de la mansión (entrada: 25 euros) se enseñan en visita guiada y cita previa; su patio se abre como un abanico azul de jacarandas y agapantos invitando a reunirse. También existe un parque de esculturas zoológicas. Pero si algo impresiona es la Galería Nins: medio centenar de retratos infantiles con los cuales se entroncaba la realeza y la alta nobleza en los siglos XVI y XIX. El espacio Sokrates guarda arte contemporáneo de artistas de la talla de James Turrell y Miquel Barceló. Entrada general, 10 euros. Solo rosaleda y parque de esculturas, 5 euros.
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Un río azul de hortensias
Bosque-Jardín de la Fonte Baxa,Fue apodado durante dos décadas El Jardín de Panrico, en alusión a su propietario, el empresario José Javier Rivera, si bien su paisajista desde los inicios, en 1994, fue el valdesano Rafael Ovalle, que actualmente dirige la restauración de este oasis que ha ganado sensiblemente con la nueva gestión municipal. “Fue gracias a su ajardinamiento que esta depresión de 10 hectáreas junto al acantilado generó un clima subtropical en el que las especies se defienden unas a otras. Crecen en abundante pluralidad camelias —entre las variedades más antiguas de Europa—, azaleas, rododendros, así como especies de los cinco continentes, como los helechos arbóreos de Tasmania”, resume Ovalle. Además de los cuatro estanques hay miradores que atrapan: el de la Pirámide, que facilita 360 grados de visión, y el de los Sueños, próximo al mar acabando en las columnas romanas, que brinda quizá la mejor panorámica de Luarca en calidad de pueblo blanco.
Ovalle guarda una sorpresa: ha plantado infinidad de hortensias junto al arroyo, de manera que se convertirá este verano, cuando florezcan, es una suerte de río azul que descenderá por la vaguada hasta el Cantábrico. Las visitas guiadas se contratan aparte; una excelente opción la proporciona Nike García (677 69 82 39; 5 euros, incluida la entrada general de 3 euros).
Homenaje a la sostenibilidad
Jardín de l'Albarda,La Fundación Enrique Montoliu tiene por misión la conservación de la flora y fauna mediterránea. Y a fe que lo ha conseguido si nos atenemos a este vergel valenciano de herencia árabe (entrada, 6 euros; fines de semana, 8) situado al abrigo del macizo del Montgó. Consta de cinco hectáreas —incluida la villa palladiana— con solo cuatro décadas de vida vegetal, y se inspira en el renacentismo italiano de Villa Medici. “Fomentar la jardinería de bajo consumo y ecológica, así como la lucha contra el cambio climático, se traduce en 750 especies de plantas mediterráneas, entre endemismos como la Silene ifacensis, del peñón de Ifach, o especies como el Carduncellus dianius (cardo santo), emblema del parque natural del Montgó”, explica Montoliu. Ni una casa a la vista. El tiempo se dilata internándonos en la zona de líneas formales y, rodeándola, en la de estilo inglés, en cuidado desorden, donde no falta la montaña dotada con cueva, cascada y lago. Por el arbolado pulula la fauna propia de un entorno sostenible: sapos, ranas, ardillas, lagartijas... También son dignos de mención los recitales y conciertos (15 euros). Este domingo 29 de mayo cantará la soprano Mireia Lallart, acompañada al piano por Elena Font.
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El sabor de la historia
Jardín Botánico-Histórico de La ConcepciónTropicalista y lujuriante, de solera vegetal y veteranía histórica. Así se manifiesta esta floresta de hace 170 años, fruto de los anhelos botánicos de los marqueses de Casa Loring. Resulta milagroso que se haya conservado intacto este jardín paisajístico romántico al modo inglés del siglo XIX. Y es de agradecer su fácil acceso junto a la autovía A-45. De tan agradable como es uno apenas es consciente del subibaja que exige esta ladera salpicada de especies tropicales y subtropicales. Del jardín histórico se conservan glicinas que, no contentas con tapizar el cenador de hierro (de 1860), trepan por el arbolado hasta alcanzar 25 metros de altura. Muy cerca está el Museo Loringiano, imponente templete dórico que sirvió de museo arqueológico a sus dueños y que hoy alberga copias de la Lex Flavia Malacitana y del mosaico de Hércules. El jardín histórico se ve abrazado por el botánico, en el que priman las hipérboles: el túnel de bambúes gigantes, palmeras de corpulenta talla, la mayor planta acuática del mundo —la Victoria cruziana amazónica—, cuando no el árbol más talludito de la provincia de Málaga: una araucaria de 48 metros de altura.
El recorrido guiado, también lo hay nocturno (entrada 5,20 euros; el precio de la visita guiada se adecua al número de visitantes), equivale a un tratamiento antiestrés, también durante las horas centrales del día, vista la umbrosidad y humedad imperante. En junio está prevista una intervención artística en el jardín a cargo del colectivo Gabinete Hyde.
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Robles, pétalos y una ferrería
Jardín Botánico de Iturraran,A solo seis kilómetros del mar y de la autopista AP-8, Iturraran se esconde en el corazón del parque natural de Pagoeta, lo que es decir 25 hectáreas de media montaña de un verde denso al beneficiarse de 1.500 milímetros de precipitaciones anuales. “Iturraran cuenta con 5.500 tipos de plantas, desde climas fríos a subtropicales”, explica José Almandoz, jardinero mayor, “y una tierra arcillosa responsable de la mejor colección española de robles (350 especies), arces (150 especies) y magnolias”. Todo el caserío (de entrada gratuita), que conserva el vigamen del siglo XVIII y cobija el centro de interpretación del parque natural, se ve rodeado por un espacioso y exuberante jardín botánico, bien etiquetado, dividido en ocho grandes zonas cuya aspiración visual invita a recorrer despacio sus senderos. Pertenece a la Diputación Foral de Gipuzkoa. No hay día del año en que no florezcan especies; en primavera, un manto blanco cubre los cornejos de Kousa. El Jardín de la Biodiversidad, decorado con rocalla y estanques, constituye un catálogo de especies vascas en peligro de extinción: lo que hay que preservar.
No hay nadie que, junto al aparcamiento, rechace un selfi con la Gunnera insignis, procedente de Costa Rica, de tallos rojizos y hojas descomunales. Los fines de semana se puede combinar la visita con la asistencia a la puesta en funcionamiento del martillo pilón del conjunto ferro molinero de Agorregi (1754), con el que el ferrón obtiene delante del público un lingote de hierro.
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La Ciudad de las Flores
Jardines de la Marquesa y parque municipal, Arucas (Gran Canaria)El clima privilegiado del que disfrutan las islas Canarias a pie de mar, ese que permite moverse todo el año en camiseta, alienta el crecimiento de zonas verdes a cuál más exótica. Tal ocurre en el jardín de la Marquesa, ocho hectáreas propiedad de los descendientes del marquesado de Arucas. Cualquiera que pasee al pie de la montaña del mismo nombre tendrá la retina atestada con 500 especies de palmeras; botánica del sudeste asiático, con el rarísimo árbol del pan; bambúes negros; araucarias que duplican la altura del palacete de 1880, erigido en la característica piedra azul aruquense. La impresión serpenteante, de sabor romántico, se desprende pasando por el túnel de las buganvillas y fotografiando pavos reales. Mediante códigos QR se documentan las especies. Entrada, 6 euros; fin de semana, 8; visitas guiadas, 10 y 12 euros, respectivamente.
Sería un grave error estar en Arucas y, tras pasear por la calle León y Castillo, no internarse en su parque municipal, entre cantoneras de roca que reparten el agua por las acequias y esterlizias (flor representativa de Canarias), sin contar los agapantos, que en estas fechas se tiñen de un blanco y violeta intensos.
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Perdidos en el laberinto
Parque SamàEl parque Samà, a cinco kilómetros del Mediterráneo, es magnífico como alternativa a una jornada playera; o tras las emociones vividas en PortAventura, situado a solo 12 kilómetros. Este jardín-botánico de 14 hectáreas (entrada: 11 euros) traslada a 1881, cuando la nostalgia por Cuba movió al indiano Salvador Samà, marqués de Marianao, a encargar el diseño de un bosque poético a Josep Fontserè. Delante del fino palacio de estilo colonial crecen exotismos botánicos, como yucas brasileñas, castaños de Indias, palmeras daltileras o arbolado filipino. Dejándose llevar por la intuición el paseante desemboca en el armónico entorno del lago, con isla central, Gruta del Pirata, puentes colgantes y el altivo gran ciprés de los pantanos. Algo apartada queda la torre angular, que tan sugerente resulta vista desde la carretera.
Es incuestionable la vocación familiar del recinto, vista la presencia de gamos, guacamayos, tortugas, erizos. Pero, aparte del invernadero, merece la pena acercarse al laberinto vegetal, compuesto de plantas de maíz que empiezan a crecer —y a ocultar los senderos (aquí está la gracia)— a mediados de junio, momento en que se abre al público. Unos carteles dan pistas, con preguntas sobre el desarrollo sostenible, para llegar a su eje, señalado con la escultura del dios Heracles.
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L'Humanité
Le «Parc» : 50 ans d'histoire de l’arène des Princes
Il était une foisLe 25 mai 1972, le Parc des Princes accueillait son premier match. Le coup d’envoi d’émotions grandioses, servies par le PSG, le XV de France et les Bleus, tel le sacre de 1984. Devenue « monument national », l’enceinte parisienne – bijou de conception – s’ouvrira aux stars du rock, au pape... Récit d’un vaisseau des Trente glorieuses où s’est façonnée une partie de l’histoire du pays.
Lionel VenturiniIl a rendu le béton aérien. Le nouveau stade des compétitions internationales des équipes de France de football et de rugby ouvre le 25 mai 1972 avec une rencontre modeste, un match amateur retour des éliminatoires des JO 1972 de Munich. L’équipe de France olympique reçoit sa consœur soviétique, en tâchant de faire oublier le 5-1 infligé à l’aller.
Malgré la nouvelle enceinte remplie aux deux tiers (35 000 spectateurs, dont… 30 000 écoliers invités pour faire nombre), l’URSS d’Oleg Blokhine, futur ballon d’or trois ans plus tard, l’emporte 1-3. Les tribunes seront en revanche pleines le 4 juin 1972, pour la finale de la Coupe de France de football opposant, devant Georges Pompidou, l’OM à Bastia (2-1 pour les Marseillais). Vingt-six années durant, le « Parc », comme joueurs et supporters l’appelleront la plupart du temps, sera l’écrin des plus sublimes moments de football et de rugby.
Une ancienne zone de chasse de la noblesse
Dans la France de Georges Pompidou, il était temps que le pays se dote d’un stade moderne, audacieux dans sa forme, pour accueillir un football de plus en plus professionnel. Jusqu’à ce premier match de mai 1972, c’est le vieux stade Yves-du-Manoir, à Colombes, qui abrite les matchs internationaux de football et de rugby, ainsi que les finales de la Coupe de France.
L’enceinte des Hauts-de-Seine peut certes recevoir plus de 60 000 spectateurs, mais le manque d’investissements se fait ressentir, l’inconfort est là, au point que les trois quarts des tribunes seront bientôt interdites au public, avant d’être rasées.
La France des Trente Glorieuses ne sait pas alors que ces dernières vont bientôt s’achever quand, au milieu des années 1960, est prise la décision de doter la capitale d’un stade moderne et d’un troisième Parc des Princes. Sur l’emplacement de ce qui était à la fin XVIIIe siècle une zone de chasse de la noblesse, s’élève à partir de 1897 un premier stade vélodrome du Parc des princes : 3 200 places assises seulement, mais le directeur du stade, un certain Henri Desgrange, a le sens du spectacle – et de ses affaires.
Celui qui est aussi le directeur de « l’Auto-vélo » et le créateur du Tour de France cycliste en 1903, pour augmenter les ventes de son journal, prend ainsi soin d’y faire arriver l’ultime étape du Tour, jusqu’en 1967. Le Parc est alors plutôt un vélodrome prisé, même si des matchs de « football-association » ou de « rugby football », comme l’on disait alors, s’y déroulent.
Boxe anglaise et patinage artistique
En 1932, ce premier Parc évolue, les tribunes s’agrandissent, offrant 40 000 places, et leurs noms demeurent, encore aujourd’hui, tribune présidentielle, Paris, Auteuil et Boulogne. Ce deuxième Parc des princes est toujours à prédominance cycliste, le long des 454 mètres de ciment rose qui ceinturent l’arène centrale.
À côté des rencontres de Football et de rugby, de matchs des Bleus, du Stade français ou du Racing, la boxe anglaise s’y invite parfois et même le patinage artistique, en 1933. C’est là que Nicolas de Staël a, en 1952, un choc esthétique et peint cinq toiles sur les footballeurs du Parc, où la pelouse peut être pour lui rouge ou bleu sombre.
En 1967, Raymond Poulidor franchit en vainqueur de l’étape la porte du Parc et referme sur lui l’histoire entre le Parc et le vélo. C’est que pointe à Paris une autre enceinte, le boulevard périphérique. Construit tronçon par tronçon, celui-ci s’approche des beaux quartiers de l’ouest de la capitale. Son tracé passe juste… en dessous des tribunes du stade. Le second Parc est détruit pour laisser place à l’enceinte qui se dresse aujourd’hui encore.
50 portiques courbes
Son architecte, Roger Taillibert, y multiplie les audaces. Le Parc, c’est d’abord un coup de crayon, une ondulation de sa cime rythmée par 50 portiques courbes de béton précontraint, chacun de hauteur différente. « J’ai utilisé le béton, dira-t-il, pour démontrer qu’il pouvait être aussi intéressant que l’acier. Il peut prendre la même forme que ce dernier et la même résistance. Il propose aussi un espace beaucoup plus vivant. » « Le vocabulaire plastique du béton armé est si riche que l’on ne se lasse jamais de l’explorer », affirmait en écho Oscar Niemeyer, le grand architecte brésilien.
Ancré dans l’aire urbaine de la capitale, le Parc des princes, et ses encorbellements qui ajoutent des jeux d’ombre à sa façade, surgit au détour de la rue parisienne ou du périphérique, près de la porte de Saint-Cloud. Enchâssé dans les beaux quartiers parisiens, le stade se découvre mieux de l’intérieur : 77 000 m3 de béton et 7 000 tonnes d’acier l’enserrent.
Taillibert signera par la suite un stade plus audacieux encore, celui de Montréal pour les JO de 1976. Là encore, ce sera en béton, avec un toit rétractable – jamais il ne fonctionnera –, attaché par des câbles à une tour inclinée de 165 mètres de haut. Le Canada imputera à l’architecte et au maire de Montréal une lourde part de responsabilité dans le naufrage financier de ces jeux Olympiques.
Taillibert pourtant, à 80 ans, concevra encore des stades en Afrique du Sud, en prévision de la Coupe du monde de 2010, avant de mourir en 2019. En comparaison, le Parc des Princes, avec une facture finale de 150 millions de francs (168 millions d’euros en 2022 actualisés avec l’inflation), quoique doublée par rapport au devis initial, paraît raisonnable.
Un chaudron de béton
Le Parc, où aucun pilier n’est là pour gêner la vue des spectateurs, est aussi le premier en Europe à se doter d’un éclairage intégré sur le pourtour du toit, là encore pour libérer le regard. L’absence de piste d’athlétisme et le fort degré d’inclinaison des tribunes, comme dans les stades anglais, permet à la majorité des 45 000 spectateurs d’être à proximité des lignes de touche.
L’ellipse dessinée par Taillibert a toutefois un inconvénient majeur les tribunes situées dans les virages sont, elles, éloignées des buts, à l’instar des stades de la Beaujoire à Nantes ou de Gerland à Lyon. L’absence de parking est critiquée, tout comme la capacité, modeste. Mais quand Taillibert livre le stade, au terme d’un chantier principal de vingt-quatre mois, l’architecte sait ce qu’il a fait : un chaudron de béton.
« Quand les gens chantent, explique-t-il dans le documentaire “Le Parc, prince des stades”, de Nicolas Bergès (voir « En savoir plus »), le bruit tourne comme dans les arènes de Rome. » « Effectivement, une arène », songe lui aussi le rugbyman Jean-Baptiste Lafond, qui a plus à l’esprit l’image de gladiateurs secoués. La clameur du Parc, elle, peut tout autant porter qu’intimider. « On entend bien quand on se fait siffler », admet le footballeur Daniel Bravo, resté sept saisons sous le maillot parisien.
Jean-Pierre Rives, maillot en sang
Jusqu’à ce qu’il soit détrôné par le Stade de France, en 1998, pour les compétitions internationales, le Parc des Princes fut l’emblème de la nation. Club résident depuis son accession en première division en 1974, le PSG y gagne, en 1982, la Coupe de France face à Saint-Étienne au terme d’une rencontre épique, avec les supporters envahissant le terrain pour les tirs au but, devant un François Mitterrand impassible. C’est là encore que Jean-Pierre Rives en sort le maillot en sang, lors d’un France-Galles en 1983 – en fait, le sang de Serge Blanco qu’il a involontairement percuté. Là encore que les Tricolores emmenés par Platini remportent la finale du championnat d’Europe en 1984, face à l’Espagne (2-0).
À quelques reprises, le Parc sort de sa destination initiale, il accueille le pape Jean-Paul II en 1980, un concert des Stones en 1990 ou des Pixies en 2004, en dépit d’une acoustique inadaptée, voire un meeting de Jacques Chirac lors de la campagne présidentielle de 1981.
La face sombre du supportérisme
Le Parc est bien sûr indissociable du Paris Saint- Germain Football club (1), qui ne l’a plus quitté depuis 1974 et son accession à la première division, avec Just Fontaine comme entraîneur et Daniel Hechter comme président – le couturier dessinera le maillot historique du club. Quand Canal Plus rachète le PSG à Francis Borelli en 1991, c’est avec l’ambition de transformer le club parisien. L’aboutissement est ce titre de vainqueur de la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupes, en 1996, avec Luis Fernandez.
Le Parc, c’est aussi la face sombre du supportérisme ultra. Deux fois il fut endeuillé par la mort de supporters aux abords du stade. En 2006, un supporter du Paris SG est abattu par un policier lors d’échauffourées à la sortie d’un match contre l’Hapoël Tel-Aviv. En 2010, un supporter ultra meurt de ses blessures au cours d’un affrontement entre hooligans de la tribune Auteuil et de la tribune Boulogne. Sommé de réagir, le PSG se débarrasse du problème en supprimant les abonnements annuels à prix réduit.
Après l’intermède du rachat par le fonds d’investissement Colony Capital en 2006, le PSG est racheté en 2011, avec la bénédiction du président Nicolas Sarkozy, par une entité du fonds souverain qatari Qatar Sports Investments (QSI), émanation du soft power de l’émirat. QSI injecte des moyens conséquents dans le club, lui permettant d’écraser le mercato mondial et d’attirer des joueurs parmi les plus chers au monde, comme Neymar, Mbappé ou Messi.
L'aire des Qataris
Le représentant du fonds qatari, désormais propriétaire à 100 % du club, Nasser Al Khelaïfi, PDG depuis novembre 2011, engage vite des travaux de transformation du Parc. À commencer par des entrées modifiées pour rendre moins visible la présence de policiers… Ses invités se nomment Leonardo Di Caprio, Jay-Z ou Beyoncé ; 2 000 places supplémentaires sont créées pour une jauge qui approche les 48 000 au total. Plus de spectateurs choisis aussi : les places VIP en loges passent de 1 600 à 4 500 quand il n’y en avait que 350 dans les années 1980, des chiffres qui signent les transformations du football professionnel. « On s’est inspiré de l’avenue Montaigne », reconnaît l’architecte Tom Sheehan, qui a œuvré à la rénovation des espaces VIP du Parc. Les touristes se pressent pour visiter le vestiaire des joueurs, le couloir qui répertorie les maillots historiques du club, se calent dans les sièges rembourrés des loges qui contrastent avec les strapontins des virages.
Les Qataris ont fait entrer le Parc dans la cour des grands du foot business. Une loge à l’année peut monter à 300 000 euros, et Nasser Al Khelaïfi a obtenu de la Mairie de Paris (propriétaire du stade) un accord pour porter la capacité du Parc à 60 000 places après les JO 2024. En 1997, pour le dernier match au Parc du XV tricolore, Richard Bohringer prononce sur la pelouse, micro en main, une fois le match terminé, l’oraison funèbre d’un Parc qui en termine avec les matchs internationaux : « Une âme restera, un stade va s’éteindre, mais son écho nous suivra. »
(1) Voir « l’HD » n° 723 du 10 septembre 2020, « Paris Saint-Germain. Cinquante ans, encore trop jeune pour le sommet ? » par Patrick Mignon.
EN SAVOIR PLUS
« Roger Taillibert, architecte », d’Alain Orlandini, éditions Somogy, 2006.
« Le Parc, prince des stades », documentaire de Nicolas Bergès, 52 min, Productions-France Télévisions, 2012. Disponible en DVD et VOD sur capuseen.com
« Parc », de William S. Touitou et Jérôme Bénadiner, documentaire de 70 min, When We Were Kids Production, 2010 ; whenwewerekids.fr
Pour visiter le Parc : psg.fr/stadium-tour
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French foreign minister demands probe into journalist’s death in Ukraine
Issued on: 30/05/2022 - 06:21
FRANCE 24
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Gulliver CRAGG
French Foreign Minister Catherine Colonna on Monday called for an investigation into the death of a French journalist while he was covering an evacuation mission in eastern Ukraine. Colonna was on a visit to Ukraine, where she met with President Volodymyr Zelensky. Read our liveblog to see how all the day's events unfolded.
This live page is no longer being updated. For more of our coverage of the war in Ukraine, click here.
1:30am: EU to exclude Russia's biggest bank from SWIFT
EU leaders agreed Monday that their sixth sanctions package targeting Moscow over its invasion of Ukraine will include a measure to exclude Russia's Sberbank from the SWIFT financial messaging system.
Sberbank is Russia's biggest lender, and adding it to the sanctions list will further isolate the country's financial system as sanctions begin to bite, more than three months after its forces invaded Ukraine.
12:40am: Relatives of Ukraine's evacuated Azovstal fighters seek news
Relatives of Ukrainian fighters who remained for weeks under the besieged Azovstal steel works said on Monday they had received no news of the whereabouts of their loved ones since they were evacuated to Russian-controlled areas of Ukraine.
Uncertainty surrounds the fate of hundreds of fighters, most from the Azov battalion, taken into Russian custody in mid-May after essentially being ordered to give themselves up as Russian forces pounded the plant and the city of Mariupol in southern Ukraine.
The relatives, all women, said they had formed a Council of Wives and Mothers, to ensure the fighters were treated in accordance with the Geneva Convention on prisoners of war.
"We were asked to stay silent in order not to make things worse," Tetyana Horko, sister of marine commander Serhiy Horko, told a news conference.
"But one mustn't think that the story of Azovstal heroes is over. They need support, they need to be brought back home."
Sandra Krotevich, sister of the Azov regiment's first deputy commander, Bohdan Krotevich, said relatives had no idea what was happening to the detained fighters.
"Where they are, what's happening to them, in what condition they are, we do not know," Krotevich said.
12:05am: EU leaders agree to ban 'more than two thirds' of Russian oil imports
EU leaders agreed on Monday to ban 'more than two thirds' of Russian oil imports into the 27-nation bloc, EU Council President Charles Michel said.
"This immediately covers more than two thirds of oil imports from Russia, cutting a huge source of financing for its war machine," Michel wrote on Twitter.
The leaders also agreed to cut off the largest Russian bank Sberbank from the SWIFT system and to ban three more Russian state-owned broadcasters, he added.
9:08pm: Gazprom to halt gas sales to Dutch supplier
Russian state gas giant Gazprom confirmed it will halt gas supplies to a Dutch gas trader starting Tuesday due to its refusal to pay for deliveries in roubles, a requirement President Vladimir Putin put forward earlier this year.
GasTerra, based in the northern Dutch city of Groningen, announced the shutoff Monday. It said the move means Gazprom will not deliver some 2 billion cubic metres of gas through October 1, the date the supply contract ends.
In its statement cited by the Russian state news agency TASS, Gazprom said that GasTerra has not paid for the gas supplied in April.
The Dutch trader said it has bought gas from other providers in anticipation of a possible Gazprom shutoff and Dutch Climate and Energy Minister Rob Jetten said in a statement that the government understands the cutoff will “have no effect on the physical delivery of gas to Dutch households”.
GasTerra is a private company that is owned by the Dutch arms of energy giants Shell and Esso and the Dutch government.
8:01pm: Zelensky urges EU to end 'quarrels', adopt sanctions
President Volodymyr Zelensky has urged the EU to end internal "quarrels" that he said serves Moscow's interests as he urged the bloc to adopt more sanctions against Russia.
"All quarrels in Europe must end, internal disputes that only encourage Russia to put more and more pressure on you," Zelensky told an EU summit in Brussels via video-link. "It is time for you to be not separate, not fragments, but one whole."
EU divisions have slowed the adoption of another sanctions package against Russia, with Hungary saying it will not back an oil embargo against Moscow.
Zelensky also said he hoped that those EU countries that oppose fast tracking Kyiv's EU candidacy status will "change their minds".
"We have met all the necessary criteria for this status," the Ukrainian leader said.
5:08pm: French journalist killed near Severodonetsk: foreign ministry
More details are coming in from the French foreign ministry on the death of journalist Frédéric Leclerc-Imhoff.
The French journalist was working for BFM TV and was covering an evacuation operation near the eastern Ukrainian city of Severodonetsk, according to a French foreign ministry statement posted on Twitter.
The French foreign ministry has called for a "transparent inquiry" into the circumstances of his death. Later on Monday, French anti-terrorism prosecutors said they would open an investigation into possible war crimes in relation to the incident.
#Ukraine | Décès du journaliste Frédéric Leclerc-ImhoffLire la déclaration de @MinColonna → https://t.co/prRmoK41wS pic.twitter.com/iHFJNemp69
May 30, 2022Leclerc-Imhoff was 32 years old and on his second Ukraine reporting trip since the war began on February 24, according to BFM TV.
Leclerc-Imhoff’s death has come as French Foreign Minister Catherine Colonna is on a visit to Ukraine.
The Committee to Protect Journalists, an international media advocacy group, says over a dozen journalists have been killed while reporting on the Ukraine conflict.
4:38pm: France calls for investigation into death of journalist
French Foreign Minister Catherine Colonna has called for an investigation into the death of journalist Frédéric Leclerc-Imhoff.
"France demands that a probe is carried out as soon as possible and in transparency on the circumstances of this tragedy," Colonna said in a statement.
4:28pm: French journalist killed in Ukraine while covering ‘reality of the war’: Macron
French journalist Frédéric Leclerc-Imhoff was killed in Ukraine while covering the war, said President Emmanuel Macron.
“As a journalist, Frédéric Leclerc-Imhoff was in Ukraine to show the reality of the war,” said Macron in a statement posted on Twitter. "On board a humanitarian bus with civilians forced to flee to escape Russian bombings, he was mortally wounded," he added.
Macron extended his condolences to Leclerc-Imhoff’s “family, friends and colleagues”.
Journaliste, Frédéric Leclerc-Imhoff était en Ukraine pour montrer la réalité de la guerre. À bord d’un bus humanitaire, aux côtés de civils contraints de fuir pour échapper aux bombes russes, il a été mortellement touché.
May 30, 20223:56pm: Biden rules out sending Ukraine rocket systems 'that can strike Russia'
The US will not send Ukraine rocket systems "that can strike into Russia", said President Joe Biden. The comments followed media reports that Washington was preparing to send Kyiv advanced Multiple Launch Rocket System, or MLRS.
"We're not going to send to Ukraine rocket systems,” Biden told reporters at the White House.
The Ukrainian government is urging the West to provide it with more longer-range weapons – including the MLRS that can fire a barrage of rockets hundreds of miles away – in order to turn the tide in the war.
2:41pm: Two main Ukrainian objectives during French foreign minister’s visit
Reporting from outside the Ukrainian foreign ministry in Kyiv, where visiting French Foreign Minister Catherine Colonna was meeting with her Ukrainian counterpart, Dmytro Kuleba, FRANCE 24’s Gulliver Cragg explained that Kyiv has two main goals. They include convincing France to send more heavy weapons and to push their bid for EU membership.
1:52pm: French foreign minister condemns killings of civilians in visit to Bucha
France's Foreign Minister Catherine Colonna condemned killings of civilians outside Kyiv during a visit to Ukraine on Monday in a show of support as Russian forces advance in the east.
"This should never have happened. It must never happen again," Colonna told reporters after visiting an Orthodox church in the town of Bucha outside the capital Kyiv, where Russian forces have been accused of killing civilians.
She said France stood with victims of alleged Russian atrocities and that France would "do everything in its power to restore peace".
Hundreds of Ukrainians were killed during Russia's occupation of the town in the early stages of Moscow's invasion, prompting allegations of war crimes by Kyiv and European capitals.
Colonna said during the visit to Bucha that France had been "the first one to respond", referring to the dispatch of French gendarmes to Bucha to investigate potential war crimes alongside Ukrainian investigators.
The foreign minister added she hoped "legal proceedings are completed as quickly as possible, so that families can see their loved ones laid to rest in proper graves".
The French foreign ministry said Colonna will meet with Ukrainian President Volodymyr Zelensky and her counterpart Dmytro Kuleba to discuss Russia's blockage of Ukrainian ports and the impact on global food security.
11:59am: On the ground in Lysychansk with the residents staying put amid Russian bombardment
Fighting for control of the Donbas region continues to devastate eastern Ukraine, with Russian forces pressing into Severodonetsk, the largest city still held by Ukrainian forces. The nearby city of Lysychansk is under constant bombardment. FRANCE 24's Jonathan Walsh and Amar Al-Hameedawi filed this report from Lysychansk, where they spoke with some of the few residents who have chosen not to leave.
8:13am: EU's foreign policy chief hopeful of deal on Russian oil ban as leaders set to meet
European Union leaders will meet on Monday and Tuesday to discuss a new sanctions package against Russia including an oil embargo.
EU governments have been unable to agree on a sixth package of sanctions against Moscow because the proposed embargo on Russian oil is not acceptable to Hungary and a big problem for Slovakia and the Czech Republic.
German Economy Minister Robert Habeck expressed fears ahead of the summit that EU unity was "starting to crumble" and draft conclusions of the meeting, seen by Reuters, indicated there will be little in terms of new decisions.
But EU foreign policy chief Josep Borrell said there would be an agreement, with a deal on the next sanctions package by Monday afternoon.
"We need to decide unanimously. There were tough talks yesterday afternoon, as well as this morning," Borrell told broadcaster France Info on Monday morning, adding: "I think that this afternoon, we will be able to offer to the heads of the member states an agreement."
Asked if plans to include a ban to import Russian oil could fail over the resistance from Hungary and other eastern European states, Borrell said: "No, I don't think so ... there will be an agreement in the end."
7:41am: French foreign minister to meet Zelensky Monday
French Foreign Minister Catherine Colonna will meet Ukrainian President Volodymyr Zelensky in Kyiv later on Monday to express France's solidarity with Ukraine and offer more support for the country, the French foreign ministry said.
Colonna's trip to Ukraine comes amid criticism from some diplomats and political analysts that France is not doing enough to support Ukraine in its fight with Russia.
European Union leaders will also meet on Monday to reiterate support for Ukraine as Russian forces intensified attacks to capture Severodonetsk, a key city in the eastern Donbas region that Moscow has prioritised taking full control over.
6:05am: Russian forces storm city of Severodonetsk
Russian and Ukrainian troops traded blows in fierce close-quarter combat Sunday in an eastern Ukrainian city as Moscow’s soldiers, supported by intense shelling, attempted to gain a strategic foothold to conquer the region.
Russian forces stormed Severodonetsk after trying unsuccessfully to encircle the strategic city, Ukrainian officials said. Ukrainian President Volodymyr Zelensky described the situation there as “indescribably difficult”, with a relentless Russian artillery barrage destroying critical infrastructure and damaging 90 percent of the buildings.
“Capturing Severodonetsk is a principal task for the occupation force,” Zelensky said, adding that the Russians don’t care about casualties.
The city's mayor said the fighting had knocked out power and cellphone service and forced a humanitarian relief center to shut down because of the dangers.
The deteriorating conditions raised fears that Severodonetsk could become the next Mariupol, the port city on the Sea of Azov that spent nearly three months under Russian siege before the last Ukrainian fighters surrendered.
Severodonetsk, located 143 kilometres south of the Russian border, has emerged in recent days as the epicentre of Moscow's quest to capture all of Ukraine's eastern industrial Donbas region.
5:48am: Ukraine pushes back Russian troops in Kherson, military says
Ukrainian forces have counterattacked in the country's south, claiming to have pushed back Russian troops near three villages in the Kherson region.
Ukrainian forces over the weekend forced Russian troops into "unfavourable positions" around the villages of Andriyivka, Lozovo and Bilohorka in Kherson, the country's military leadership said in a statement.
"Kherson, hold on. We're close!" Ukraine's general staff tweeted Sunday as their forces counterattacked in the only region of the country fully controlled by Russian troops.
Kherson, which borders Crimea, was taken by Russian forces in March and Moscow-backed officials in the region have recently pushed for annexation.
While limited in nature, the counterattack could have the effect of stretching Russian forces, with the general staff claiming the move had forced Moscow to send reserves to the area.
4:00am: Germany agrees €100 billion fund to modernise military in face of Russia threat
Germany's government and conservative opposition have agreed a deal that will release €100 billion to modernise the army amid Russia's invasion of Ukraine.
An agreement was reached late Sunday to create a special fund for military procurement that will also allow Berlin to achieve NATO's target of spending 2 percent of GDP on defence.
The deal, which involves amending budgetary rules in the national constitution, was struck after weeks of difficult negotiations between the parties in the governing coalition and the conservatives of former chancellor Angela Merkel, representatives of these groups told AFP.
Three days after Russian invaded Ukraine on February 24, Chancellor Olaf Scholz pledged a special budget of €100 billion to rearm the German military and modernise its outdated equipment over the next few years.
But critics have since accused Scholz of timidity in his support for Kyiv and failing to take enough concrete action in terms of arms deliveries.
10:56pm: 'Very bad' situation in Donbas, French general says
"It's very important for the head of state, which is commanding the armies, to be present in Kharkiv," said General Dominique Trinquand, a former head of the French military mission to the United Nations. "The situation is very bad [in the] Donbas, where the Russian forces are advancing and the Ukrainian forces are in difficulty."
9:22pm: Donbas 'unconditional priority' for Russia, Lavrov says
The "liberation" of Ukraine's Donbas is an "unconditional priority" for Moscow, while other Ukrainian territories should decide their future on their own, RIA news agency cited Russia's Foreign Minister Sergei Lavrov as saying on Sunday.
"The liberation of the Donetsk and Luhansk regions, recognised by the Russian Federation as independent states, is an unconditional priority," Lavrov said in an interview with French TV channel TF1, according to RIA.
For the rest of the territories in Ukraine, "the people should decide their future in these areas", he said.
(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)
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Russian and Ukrainian artists united against war through art in Paris
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War in Ukraine: Aboard the train taking Ukrainians away from the Donetsk, Luhansk regions
Business Daily
War in Ukraine risks triggering global recession, World Bank warns
BBC
Best exercise time differs for men and women, says US study
By Philippa RoxbyHealth reporter
Exercise is good for you whenever you do it, but the time of day to achieve the best result may be different for women and men, according to a US study.
It found women burned more body fat during morning exercise, whereas evenings counted more for men.
Much of what is known on this topic is based on studies on men, the researchers say.
Differences in hormones, in biological clocks and sleep-wake cycles between the sexes, could all play a role.
The study of 30 men and 26 women - all active and healthy, and between 25 and 55 years old - lasted 12 weeks and monitored the effects of a varied fitness programme, which included stretching, sprint, resistance and endurance training.
One group exercised for an hour before 08:30 while the other group followed the same activities in the evening, between 18:00 and 20:00. All participants followed a specially-designed meal plan.
The researchers tested everyone's blood pressure and body fat over the course of the study, as well as their flexibility, strength and aerobic power at the start and end.
All those who took part in the study improved their overall health and performance over the 12-week trial, no matter when they exercised.
"The best time for exercise is the best time you can do it and fit it into your schedule," says Dr Paul Arcerio, lead study author and professor of health and human physiological sciences at Skidmore College, New York state.
But he suggests there is "something else going on" which may mean the ideal time of day to exercise is different for women and men.
Early or late?
Based on the results, women interested in reducing fat around their middle and reducing their blood pressure should aim to exercise in the morning, Dr Arcerio says.
This is important because belly - or abdominal - fat wraps around the body's internal organs, including the liver, and can be dangerous.
However, he says women trying to improve muscle strength in their upper body as well as their overall mood and food intake, should take evening exercise,
The men in the trial were less sensitive to the time of day they exercised, improving their strength in the mornings and evenings.
But evening exercise was found to be "ideal for men interested in improving heart and metabolic health, as well as emotional wellbeing," says Dr Arcerio.
Improving metabolic health means reducing the risk of conditions such as obesity, type 2 diabetes, heart disease and stroke.
It's not clear exactly why men and women's responses to the timing of exercise were so different, and the researchers say more research is needed to find out more.
They say women may burn more body fat in the morning because they are more likely to have excess belly fat. The body's internal rhythms may also be a factor.
The study, published in Frontiers in Physiology, tracked people with a healthy weight, but the researchers say the programme could also work on people who are overweight or obese.
"They have more opportunity to benefit," says Dr Arcerio.
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Bouches-du-Rhône : un dealer de 15 ans frappe une femme enceinte et sort un couteau
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Le petit manège, cependant, n’amuse pas la jeune femme. Elle s’approche alors du dealer et réclame qu’il procède à son trafic sur une autre voiture – et de préférence, le plus loin possible. La réaction du jeune homme ne s’est pas fait attendre. Hors de lui, il s’est mis à frapper la future maman, lui adressant notamment un coup de pied dans le ventre. Le frère de la victime a alors tenté de s’interposer, avant d’être également frappé par le dealer. Face à son nouvel adversaire, ce dernier a même exhibé un couteau, et a entrepris de lancer des pierres en direction de la femme enceinte et de son frère.
Un mineur bien connu des policiers
Fort heureusement, la police est arrivée à temps pour mettre fin à l’agression, et est parvenue à interpeller le dealer ultra-violent. Déjà « très connu » des services de police, selon La Provence, le jeune homme n’a que de 15 ans. Un jeune âge qui ne l’a pas empêché de déployer une surprenante violence, qui plus est à l’encontre d’une femme enceinte. Il a d’ailleurs assuré qu’il « ne savait pas que la jeune femme était enceinte ». Une version des faits peu probables, la future maman étant à deux mois du terme de sa grossesse.
Placé en garde à vue, le dealer a été présenté à un juge pour enfant vendredi 27 mai à Aix. Sa victime, après avoir passé deux jours en observation à l’hôpital, en est ressortie sans séquelles. Son enfant n’est pas non plus en danger.
Aix-en-Provence : les dernières actualités
France24 - Monde
Tuerie au Texas : Joe Biden à Uvalde à la rencontre des familles des victimes
Publié le : 29/05/2022 - 18:33Modifié le : 29/05/2022 - 22:07
FRANCE 24
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Sonia DRIDI
Joe Biden s'est rendu à Uvalde, au Texas, dimanche, ville endeuillée après la fusillade qui a tué 19 enfants et deux adultes dans une école, mardi. Il a rencontré les familles des victimes et des responsables locaux.
Joe Biden était en visite, dimanche 29 mai, dans la ville texane d'Uvalde, cinq jours après la tuerie dans une école primaire qui a choqué l'Amérique et relancé le débat sur les armes à feu.
À la sortie de l'église où le président démocrate, catholique pratiquant, et sa femme Jill Biden venaient d'assister à une messe, plusieurs voix ont scandé : "Faites quelque chose !" "Nous le ferons", a répondu rapidement le président.
Le couple avait entamé sa visite à l'école primaire Robb, lieu de l'un des pires massacres en milieu scolaire aux États-Unis. Dix-neuf enfants et deux enseignantes sont tombés mardi sous les balles de Salvador Ramos, 18 ans.
Joe et Jill Biden ont déposé un bouquet devant des croix portant les noms des victimes, presque submergées de fleurs, avec çà et là une peluche. Puis le couple, visages douloureux derrière leurs lunettes noires, a passé en revue une rangée de grandes photos montrant les visages des enfants fauchés, âgés de 9 à 11 ans.
Les Biden ont plus tard passé près de trois heures avec des familles de victimes, à l'abri des caméras et des regards.
Perdre un enfant
Joe Biden s'est donc retrouvé plongé dans le deuil, avec une dimension intime. "Perdre un enfant, c'est comme si l'on vous arrachait une partie de votre âme", avait-il dit mardi, lui qui a perdu une fille encore bébé dans un accident de voiture, et un fils d'un cancer à l'âge adulte.
Joe Biden a peut-être, lors de sa longue entrevue avec elles, réussi à réconforter un peu les familles. Mais le démocrate de 79 ans ne peut pas faire grand-chose de plus, dans un pays où il y a plus d'armes en circulation que d'habitants.
Ricardo Garcia, 47 ans, employé à l'hôpital d'Uvalde, y travaillait le jour du drame. "J'ai vu des choses terribles. De petits enfants morts. Je n'arrive pas à ôter de ma tête le hurlement des mamans à qui l'on annonçait la mauvaise nouvelle", raconte-t-il. "Je suis content que (le président) soit là. Nous sommes honorés. Mais il faut arrêter de vendre des armes, point final. Au Texas aujourd'hui vous ne pouvez pas acheter de tabac à 18 ans mais vous pouvez avoir des armes. Ce n'est pas normal", ajoute-t-il.
>> À lire : armes à feu : l'Australie, un modèle pour les États-Unis après la tuerie au Texas ?
Joe Biden voudrait briser cette sinistre routine de l'Amérique, bouleversée à intervalles réguliers par des fusillades sans que des réformes significatives ne suivent.
"Je sens un état d'esprit différent", a voulu croire Dick Durbin, sénateur démocrate, interrogé dimanche par CNN. Les démocrates doivent convaincre quelques républicains pour obtenir la majorité qualifiée nécessaire au Sénat, et légiférer au moins sur l'accès aux armes semi-automatiques.
La tâche sera ardue. Vendredi, des ténors du camp conservateur, dont l'ancien président Donald Trump, ont défilé à la convention du puissant lobby pro-armes NRA, se ralliant au mantra du chef de file de l'organisation. "La seule chose qui arrête un méchant avec une arme c'est un gentil avec une arme", avait déclaré Wayne LaPierre.
Avec AFP
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Décryptage
Armes à feu : l'Australie, un modèle pour les États-Unis après la tuerie au Texas ?
Après la tuerie au Texas, Trump appelle à "armer les citoyens" pour combattre le "mal"
Tuerie d'Uvalde au Texas : la police sous le feu des critiques
BBC
Handguns: Canada proposes complete freeze on ownership
By Leo SandsBBC News
Canada should introduce a total ban on the buying and selling of all handguns, Prime Minister Justin Trudeau has said.
His government is proposing a new law that would freeze private ownership of all short-barrelled firearms.
The legislation would not ban the ownership of handguns outright - but would make it illegal to buy them.
Mr Trudeau's proposal comes days after a deadly shooting at a Texas primary school, in the neighbouring US, killed 21 people.
The bill, which was presented to Canada's parliament on Monday, makes it impossible to buy, sell, transfer or import handguns anywhere in the country.
"Other than using firearms for sport shooting and hunting, there is no reason anyone in Canada should need guns in their everyday lives," Mr Trudeau told reporters.
"As we see gun violence continue to rise, it is our duty to keep taking action," he said.
It marks the most ambitious attempt yet by his government to restrict access to firearms.
The bill would also require rifle magazines to be reconfigured so they can hold no more than five rounds at a time.
And it would take away firearms licences from gun owners involved in domestic violence or criminal harassment.
Unlike in the US, gun ownership is not enshrined in Canada's constitution, but firearms are still popular, especially in rural parts of the country.
Canada already has stricter rules on gun ownership than its southern neighbour and records fewer firearm incidents every year.
For example, all guns must be kept locked and unloaded and anyone wishing to buy a firearm must undergo extensive background checks.
But there have been calls in recent years to tighten gun legislation there even further, especially following a number of deadly shootings.
In April 2020, a gunman posing as a police officer killed 22 people during a shooting spree in Nova Scotia - the deadliest in Canada's history.
Within days, Mr Trudeau announced an immediate ban on 1,500 different kinds of military-grade and assault-style weapons.
The new bill would effectively limit the number of legally-owned handguns in Canada to present levels.
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Guerre en Ukraine : l’UE s’accorde pour réduire ses importations de pétrole russe
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Dans le même temps, les Vingt-Sept ont approuvé l’octroi de 9 milliards d’euros au gouvernement ukrainien pour couvrir ses besoins immédiats en liquidités afin de faire fonctionner son économie, comme le relaye de son côté France 24. A savoir que Kiev a chiffré ses besoins à hauteur de 5 milliards de dollars par mois. Les financements européens prendront la forme de « prêts à longue maturité » avec des taux d’intérêts bonifiés, a indiqué une source européenne.
Journaliste français tué : Zelensky promet de l’aide
La ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna, qui se trouvait lundi à Kiev, a « exigé une enquête transparente dans les meilleurs délais pour faire toute la lumière sur les circonstances » du décès du journaliste français Frédéric Leclerc-Imhoff, âgé de 32 ans, qui travaillait pour BFM TV. Le parquet national antiterroriste français (PNAT) a par ailleurs annoncé l’ouverture d’une enquête pour crimes de guerre. L’enquête de flagrance, confiée à l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité, les génocides et les crimes de guerre (OCLCH), porte également sur « les blessures subies par son confrère Maxime Brandstaetter », qui était présent au moment des faits et a été blessé à la jambe, a indiqué le PNAT.
La ministre des Affaires étrangères a évoqué avec Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, la mort du journaliste. « Je lui ai demandé de faire tout son possible pour que les autorités ukrainiennes nous aident et permettent le retour [du corps] à sa famille le plus vite possible, une fois que les formalités légales seront accomplies, a fait savoir celle dont les propos sont cités par Le Monde. Il m’a promis qu’il aiderait. »
Sur le Donbass, l’étau continue de se resserrer
« La situation dans le Donbass reste extrêmement difficile. L’armée russe essaye d’y concentrer ses forces pour mettre de plus en plus de pression sur nos défenseurs », a fait savoir le président ukrainien Zelensky lundi soir, comme le relate 20Minutes. Les forces russes ont pour objectif de contrôler ce bassin minier, dont des forces séparatistes prorusses appuyées par Moscou ont pris, en 2014, le contrôle partiel. L’armée russe s’évertue notamment à encercler Severodonetsk et à en prendre le contrôle depuis plusieurs semaines. L’offensive s’est intensifiée au cours des derniers jours.
New York Times - World
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
In 1791, enslaved Haitians did the seemingly impossible. They ousted their French masters and founded a nation.
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But France made generations of Haitians pay for their freedom — in cash.
But France made generations of Haitians pay for their freedom — in cash.
How much has remained a mystery, until now. The Times scoured centuries-old documents to find the answer.
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The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
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By Catherine Porter, Constant Méheut, Matt Apuzzo and Selam Gebrekidan
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DONDON, Haiti — Adrienne Present steps into the thin forest beside her house and plucks the season’s first coffee cherries, shining like red marbles in her hands.
The harvest has begun.
Each morning, she lights a coal fire on the floor of her home in the dark. Electricity has never come to her patch of northern Haiti.
She sets out a pot of water, fetched from the nearest source — a mountain spring sputtering into a farmer’s field. Then she adds the coffee she has dried, winnowed, roasted and pounded into powder with a large mortar called a pilon, the way she was taught as a child.
Coffee has been the fulcrum of life here for almost three centuries, since enslaved people cut the first French coffee plantations into the mountainsides. Back then, this was not Haiti, but Saint-Domingue — the biggest supplier of coffee and sugar consumed in Parisian kitchens and Hamburg coffee houses. The colony made many French families fabulously rich. It was also, many historians say, the world’s most brutal.
Ms. Present’s ancestors put an end to that, taking part in the modern world’s first successful slave revolution in 1791 and establishing an independent nation in 1804 — decades before Britain outlawed slavery or the Civil War broke out in America.
But for generations after independence, Haitians were forced to pay the descendants of their former slave masters, including the Empress of Brazil; the son-in-law of the Russian Emperor Nicholas I; Germany’s last imperial chancellor; and Gaston de Galliffet, the French general known as the “butcher of the Commune” for crushing an insurrection in Paris in 1871.
The burdens continued well into the 20th century. The wealth Ms. Present’s ancestors coaxed from the ground brought wild profits for a French bank that helped finance the Eiffel Tower, Crédit Industriel et Commercial, and its investors. They controlled Haiti’s treasury from Paris for decades, and the bank eventually became part of one of Europe’s largest financial conglomerates.
Haiti’s riches lured Wall Street, too, delivering big margins for the institution that ultimately became Citigroup. It elbowed out the French and helped spur the American invasion of Haiti — one of the longest military occupations in United States history.
Yet most coffee farmers in Ms. Present’s patch of Haiti have never had running water or septic tanks. They have crude outhouses and cook their diri ak pwa — rice and beans — over campfires. They deliver their coffee harvests on the backs of thin horses with palm-leaf saddles and rope reins, or hoist the loads on their heads to carry them, by foot, for miles on dirt roads.
Many, like Ms. Present’s husband, Jean Pierrelus Valcin, can’t read, having never “sat on a school bench,” as the Haitian Creole saying goes. All six of the couple’s children started school, but none finished, given the steep fees charged in Haiti, where the vast majority of education is private because the country never built more than a tiny public school system.
“There is nothing here,” said Mr. Valcin, who is losing his eyesight but can’t afford to visit a specialist. “Our children have to leave the country to find jobs.”
He used a term you hear often in Haiti — mizè. More than poverty, it means misery.
Violence. Tragedy. Hunger. Underdevelopment. These bywords have clung to Haiti for more than a century. Kidnappings. Outbreaks. Earthquakes. The president assassinated — this time in his bedroom.
How is it possible, many ask, that Haiti shares an island with the Dominican Republic, with its underground subway system, health care coverage, public schools, teeming resorts and impressive stretches of economic growth?
Corruption is the usual explanation, and not without reason: Haiti’s leaders have historically ransacked the country for their own gain, legislators have spoken openly on the radio about accepting bribes and oligarchs sit atop lucrative monopolies, paying few taxes. Transparency International ranks it among the most corrupt nations in the world.
But another story is rarely taught or acknowledged: The first people in the modern world to free themselves from slavery and create their own nation were forced to pay for their freedom yet again — in cash.
Twenty-one years after Haiti’s revolutionary heroes declared their country’s independence, swearing to die before being put back in chains or living under French domination again, a squadron of French warships — equipped with some 500 cannons — loomed off Haiti’s coastline.
Twenty-one years after Haiti’s revolutionary heroes declared their country’s independence, swearing to die before being put back in chains or living under French domination again, a squadron of French warships — equipped with some 500 cannons — loomed off Haiti’s coastline.
The king’s envoy, the Baron of Mackau, issued a daunting ultimatum:
The king’s envoy, the Baron of Mackau, issued a daunting ultimatum:
Hand over a staggering sum in reparations to Haiti’s former slave masters, or face another war.
Hand over a staggering sum in reparations to Haiti’s former slave masters, or face another war.
The Haitians had ample reason for alarm. Two decades earlier, Napoleon had tried to destroy them, sending one of the largest expeditions of warships ever dispatched by France, with his brother-in-law at the helm. The Haitians won and declared independence. Napoleon lost more troops than he did at Waterloo and withdrew.
But rich French colonists continued to press to reconquer the territory, and they found another sympathetic ear when the Bourbon monarchy returned to power. One minister of the navy, a former colonist and prominent defender of slavery, even drafted a new plan to put Haitians back in bondage or “crush them” with a still larger army.
No country could be expected to come to Haiti’s defense. The world powers had frozen it out, refusing to officially acknowledge its independence. American lawmakers in particular did not want enslaved people in their own country to be inspired by Haiti’s self-liberation and rise up.
So, Haiti’s president, eager for the trade and security of international recognition, bowed to France’s demands. With that, Haiti set another precedent: It became the world’s first and only country where the descendants of enslaved people paid reparations to the descendants of their masters — for generations.
It is often called the “independence debt.” But that is a misnomer. It was a ransom.
The amount was far beyond Haiti’s meager means. Even the first installment was about six times the government’s income that year, based on official receipts documented by the 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.
But that was the point, and part of the plan. The French king had given the baron a second mission: to ensure the former colony took out a loan from young French banks to make the payments.
This became known as Haiti’s “double debt” — the ransom and the loan to pay it — a stunning load that boosted the fledgling Parisian international banking system and helped cement Haiti’s path into poverty and underdevelopment. According to Ardouin’s records, the bankers’ commissions alone exceeded the Haitian government’s total revenues that year.
And that was only the beginning. The double debt helped push Haiti into a cycle of debts that hobbled the country for more than 100 years, draining away much of its revenue and chopping away at its ability to build the essential institutions and infrastructure of an independent nation. Generations after enslaved people rebelled and created the first free Black nation in the Americas, their children were forced to work, sometimes for little or even no pay, for the benefit of others — first the French, then the Americans, then their own dictators.
Two centuries after French warships blew their terrifying cannons from Port-au-Prince’s harbor to celebrate the debt, the echoes from that moment still wash across the country in its slums, bare hospitals, crumbling roads and empty stomachs, even in the countryside, once considered the most lucrative and productive in the world.
“This was a poor country that was always impoverished after 300 years of exploitation,” Cedieu Joseph said over the buzz of cicadas in his coffee garden in Dondon, the town in northern Haiti where Ms. Present lives. He manages a coffee cooperative named after a Haitian revolutionary hero from the area, and calls the so-called independence debt a modern whip, wielded by France to punish its former colony for wanting, and winning, its freedom.
“The slaves fought for our independence,” he said. “To make them pay for that independence again, it was setting up another form of slavery.”
Since then, the double debt has largely faded into history. France has repeatedly downplayed, distorted or buried it. Only a few scholars have examined it deeply. No detailed accounting of how much the Haitians actually paid has ever been done, historians say. Even in Haiti, debates over its effect on the country’s economy, development and political destiny continue today.
The New York Times spent months sifting through thousands of pages of original government documents, some of them centuries old and rarely, if ever, reviewed by historians. We scoured libraries and archives in Haiti, France and the United States to study the double debt and its effect on Haiti, financially and politically.
In what leading historians say is a first, we tabulated how much money Haitians paid to the families of their former masters and to the French banks and investors who held that first loan to Haiti, not just in official government payments on the double debt but also in interest and late fees, year after year, for decades.
We found that Haitians paid about $560 million in today’s dollars. But that doesn’t nearly capture the true loss. If that money had simply stayed in the Haitian economy and grown at the nation’s actual pace over the last two centuries — rather than being shipped off to France, without any goods or services being provided in return — it would have added a staggering $21 billion to Haiti over time, even accounting for its notorious corruption and waste.
For perspective, that’s much bigger than Haiti’s entire economy in 2020.
We shared our findings and analysis with 15 leading economists and financial historians who study developing economies and how public debt affects their growth. All but one either agreed with our $21 billion estimate, said it was squarely within the range of possibilities, or considered it conservative. A few suggested additional ways of modeling, which mostly showed far bigger long-term losses for Haiti.
The reason is simple: Had the money not been handed over to Haiti’s former slaveholders, it would have been spent in the Haitian economy — by the coffee farmers, laundresses, masons and others who earned it. It would have gone to shops, school fees or medical bills. It would have helped businesses grow, or seeded new ones. Some of the money would have gone to the government, possibly even to build bridges, sewers and water pipes.
That spending pays off over time, boosting a country’s economic growth. It’s impossible to know with any certainty what Haiti’s economy would have looked like, and given the history of self-dealing by officials, some historians say the needs of poor farmers in places like Dondon would never have been priorities anyway.
But several others said that without the burden of the double debt, Haiti might have grown at the same rate as its neighbors across Latin America. “There is no reason why a Haiti free of the French burden could not have,” said the financial historian Victor Bulmer-Thomas, who studies the region’s economies. André A. Hofman, an expert on Latin America’s economic development, also called this scenario “very reasonable.”
In that case, the loss to Haiti is astounding: about $115 billion over time, or eight times the size of its economy in 2020.
Put another way, if Haiti had not been forced to pay its former slave masters, one team of international scholars recently estimated, the country’s per capita income in 2018 could have been almost six times as large — about the same as in its next-door neighbor, the Dominican Republic.
They called the burden imposed on Haiti “perhaps the single most odious sovereign debt in history.”
The Times calculated the impact of the double debt alone — the reparations to colonists and the initial loan to pay them.
But Haiti’s troubles didn’t end there.
The double debt helped set off a cascade of privation, budgetary shortfalls and onerous foreign loans that shaped the country into the 20th century and beyond.
Emmanuel Macron’s Second Term as President of France
With the reelection of Emmanuel Macron, French voters favored his promise of stability over the temptation of an extremist lurch.
Though Haiti’s government made the last payments connected to its former slaveholders in 1888, the debt was far from settled: To finish paying it off, Haiti borrowed from other foreign lenders who, in league with a few self-serving Haitian officials indifferent to their people’s suffering, laid claim to a significant share of the nation’s income for decades to come.
Depleted after decades of paying France, Haiti took out even more loans after that. By 1911, $2.53 out of every $3 Haiti took in from coffee taxes, its most important source of revenue, went to paying debts held by French investors, according to Gusti-Klara Gaillard and Alain Turnier, Haitian historians whose accounts are consistent with ledgers found in the diplomatic archives in suburban Paris.
That left precious little to run a country, much less build one.
In some years of the United States occupation, which began in 1915, more of Haiti’s budget went to paying the salaries and expenses of the American officials who controlled its finances than to providing health care to the entire nation of around two million people.
Even after the Americans relinquished fiscal control in the late 1940s, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.
Debt still shrouded the country. In the 1940s, Haitian children lucky enough to attend school were asked to bring coins to class to finish paying the avalanche of loans that had weighed on their nation since its infancy.
Little of this history is recognized by France. The reparations Haitians were forced to pay their former masters for generations are not covered in French schools, researchers say. And when a Haitian president began loudly raising the subject, the French government scoffed and tried to squelch it.
In 2003, Jean-Bertrand Aristide, a former priest who became the first democratically elected president after decades of dictatorship, launched a campaign demanding that France repay the money it had extracted, with television ads, street banners and a legal team putting together the elements of an international lawsuit. The French government responded by assembling a public commission to study relations between the two countries, but quietly instructed it “not to say a word in favor of restitution,” Thierry Burkard, the French ambassador to Haiti at the time, recently told The New York Times in an interview.
The commission dismissed Mr. Aristide’s claims as the ploys of a demagogue and portrayed the independence debt as a “treaty” between Haiti and France — making only passing mention of the French warships looming off the Haitian coast to enforce the demand in an annex to a 2004 report.
A month later, the French government helped remove Mr. Aristide from power, saying it was trying to prevent Haiti, which was heaving with turmoil, from spinning into civil war. But while French officials have long said the restitution claim was not the reason for Mr. Aristide’s ouster, Mr. Burkard acknowledged it was “probably a bit about that, too.”
“It would have set a precedent” for many other countries, he said.
Despite Mr. Aristide’s removal, the issue has not gone away. In May 2015, François Hollande, France’s president, stunned an audience gathered for the opening of a memorial center on the slave trade in Guadeloupe when he referred to Haiti’s payments to its former slave masters as “the ransom of independence.”
“When I come to Haiti,” he continued, “I will, for my part, pay off the debt we have.”
The crowd, which included Haiti’s president at the time, instantly stood up in loud applause.
“People cried, African heads of state cried,” said Michaëlle Jean, the Haitian-born former secretary-general of the International Organization of la Francophonie, who was present at the speech. “It was immense.”
The excitement was short-lived.
A few hours later, Mr. Hollande’s aides clarified to news organizations that he was speaking only of the “moral debt” France owed to Haiti, not of any financial compensation. The French government maintains the same position today.
“France must face up to its history,” the French Foreign Ministry told The Times, expressing “solidarity” with Haiti. Even so, it has not calculated how much money France received from Haiti over generations.
“That’s the job of historians,” the ministry said.
Haiti’s payments to former colonists were supposed to go solely to individual property owners, not to the French government itself. Yet the state ended up with a cut anyway. The Times unearthed several government documents from the early 1900s revealing that 2 million francs from the descendants of Haiti’s enslaved people, or $8.5 million in today’s currency, landed in French state coffers. (France’s treasury declined to comment, saying its archives dated from only 1919.)
Some of the families that received payments over decades remain European royalty and French aristocracy. Their descendants include Maximilian Margrave of Baden, a first cousin of Prince Charles; the French businessman Ernest-Antoine Seillière de Laborde, who once ran the country’s powerful association of big businesses; and Michel de Ligne, the Belgian prince whose ancestors were close to Catherine the Great and built a castle known as the “Belgian Versailles,” where hundreds of Jewish children were hidden during the Holocaust.
The Times tracked down and spoke to more than 30 descendants of families that received payments under Haiti’s independence debt. Most said they had never heard of it.
“This is part of my family history I never knew,” Nicolaus Herzog von Leuchtenberg, the Duke of Leuchtenberg and a sixth-generation descendant of Joséphine de Beauharnais, Napoleon’s first wife, said in a phone interview from Germany.
The debt was not shouldered by all Haitians equally. The country’s small elite, who today live in gated mansions and travel regularly for vacations in Paris and Miami, remained largely untouched. It was the poor who paid — and continue to pay, many argue, because the country has never had enough schools, clean water, electricity and other basics.
“As of today, we suffer the consequences of the debt,” said Dr. Francis Saint-Hubert, a doctor who worked on Mr. Aristide’s restitution campaign and teaches at the Aristide Foundation for Democracy’s medical school in Haiti. On a recent visit to a public hospital, he found the cupboards bare of the most elemental supplies, like blood pressure cuffs, or even thermometers.
“We are still paying,” he said, “and sometimes with our lives.”
The documents reviewed by The Times show how that debt came to be, and how its impact stretched across history. The earliest records, in fact, date to a time before the nation of Haiti even existed.
The most profitable colony in the world
During slavery, Haiti brimmed with such wealth that its largest and most important city, Cap-Français, was known as the “Paris of the Antilles,” bursting with bookstores, cafes, gardens, elegant public squares and bubbling fountains. The Comédie du Cap sat 1,500 people and put on 200 performances a year — many direct from Paris — as well as regular dances and balls. The town’s slate-roofed houses, with their whitewashed walls and courtyards, rented for four times the price of a ground-floor apartment in central Paris, according to the historian John Garrigus. The harbor, choked with garbage today, was perennially full of ocean-worthy sailing ships.
All this happened quickly. The mountainous colony, tucked into the western part of the island of Hispaniola, was colonized by France later than most of the Caribbean, yet in less than a century its plantations were the leading suppliers of sugar to Europe. Only in the late 1730s were the colony’s first coffee plantations cut into the mountainsides in Dondon, where Ms. Present still farms today.
Within decades, the colony’s reliance on slave labor swelled. Between 1785 and 1790, Saint-Domingue absorbed 37 percent of the entire trans-Atlantic slave trade. Many kidnapped Africans died within a few years of being pulled from the putrid, crowded bowels of slave ships and branded with their new masters’ names or initials.
The survivors made up an astounding 90 percent of the colony’s total population, kept in line by hunger, exhaustion and public acts of extreme violence. Crowds of colonists gathered in one of the island’s fancy squares to watch them be burned alive or broken, bone by bone, on a wheel.
Sadistic punishments were so common they were given names like the “four post” or the “ladder,” historians note. There was even a technique of stuffing enslaved people with gunpowder to blow them up like cannonballs, described as burning “a little powder in the arse,” according to French historian Pierre de Vaissière, who cited a 1736 letter from a colonist.
“O land of mine, is there any other on this planet whose soil has been more soaked in human blood?” asked the Baron de Vastey, a government officer in the northern part of Haiti in his 1814 work “The Colonial System Unveiled.”
“To France’s shame, not a single one of the monsters,” he wrote, singling out plantation owners and their managers by name, has experienced “even the slightest punishment for his crimes.”
France strengthened its laws forbidding the mutilation or killing of enslaved people in the 1780s, a sign of how openly cruel some plantation owners had become. A few years later, 14 enslaved people from a remote coffee plantation made the long trip to the Cap-Français courthouse to test the new laws. Their master, a rich planter named Nicolas Lejeune, had tortured two women whom investigators found in chains, their legs charred from burns. They died soon after, yet Lejeune was acquitted.
The only thing that will prevent “the slave from stabbing the master” is “the absolute power he has over him,” Lejeune wrote to the prosecutor, according to historian Malick Ghachem. “Remove this brake and the slave will dare anything.”
The enslaved people of Saint-Domingue rose up late one August evening in 1791, starting what some historians call the largest slave uprising in history.
Little documentation about the early days of the revolution exists. One enslaved person confessed, most likely under torture, that a clandestine meeting took place in the woods, attended by 200 others from across the north. The rebels later held a ceremony, vowing to destroy their oppressors and the tools of their subjugation.
They did it with whatever weapons they could grab or fashion and — most effectively — with fire, burning sugar cane fields and plantation buildings. The cloud of black smoke that engulfed Cap-Français made the sky glow after sunset like the northern aurora, one French surgeon recounted.
Within two weeks, every plantation within 50 miles of Cap-Français was reduced to ash and the rebels, many dressed in rags, organized into three armies, with hundreds on horseback. One leader became infamous for wielding the same cruel punishments slaveholders had used, whipping colonists hundreds of times and hacking off their hands.
After two years, the French commissioners of the colony announced that all enslaved people would be free and become French citizens. It was practical — they needed recruits to defend the colony against attacks, including from Britain or Spain, which controlled the eastern side of Hispaniola. But it was also ideological, some historians say, reflecting the revolutionary ideals that had erupted back home.
Soon after Louis XVI and Marie Antoinette were guillotined in France, the revolutionary government abolished slavery in 1794, not just in Saint-Domingue but in all French colonies. The historian Laurent Dubois calls that the most dramatic change brought about by the French Revolution, yet for enslaved people of Saint-Domingue, he says, “it was only the end of the beginning of a long struggle for freedom.”
Napoleon, who seized power in 1799, had very different views on slavery. In December 1801, he dispatched some 50 ships to Saint-Domingue to reimpose the French colonial empire and “rid us of these gilded Africans,” as he put it to the commander, his brother-in-law. Napoleon reinstated the slave trade in France’s other colonies and thought it would take three months to vanquish the Haitians.
Instead, as many as 50,000 French soldiers, sailors and colonists died, according to the historian Philippe Girard. Almost two years later, the ragged remains of Napoleon’s forces pulled out of the charred harbor of Cap-Français — later renamed Cap-Haïtien.
The declaration of independence for Haiti — the Indigenous name that revolutionaries reclaimed for their country — offered enslaved people hope from Brazil to South Carolina, noted the historian Julius S. Scott.
But for their masters, it set a chilling precedent.
“The peace of 11 states in this union will not permit the fruits of a successful Negro insurrection,” Senator Thomas Benton of Missouri told his fellow lawmakers in Congress, explaining why the United States should not recognize Haiti’s independence. “It will not permit Black consuls and ambassadors to establish themselves in our cities, and to parade through our country.”
Or, as Senator John Berrien of Georgia said, official relations with Haiti would “introduce a moral contagion” that would make even the most horrifying pestilence seem “light and insignificant.”
The ultimatum
Haiti knew the French would return, a premonition that still towers in stone over the country from a green peak above Dondon’s coffee farms. It is called the Citadelle, the largest military fortress in the Caribbean and arguably Haiti’s most important building. Its gray walls, now patched with orange lichen, are as thick as 16 feet and as high as 147 feet. From one angle, they sweep like the prow of a monstrous ocean tanker bearing down on any flimsy vessels below. More than 160 cannons point threateningly from its openings and ledges.
Some 20,000 peasants — conscripted by the new Haitian government — built it in just 14 years, beginning shortly after independence. It was just one of 30 forts ordered up by Jean-Jacques Dessalines, Haiti’s first ruler, in preparation for what he called “an eventual offensive return of the French.”
That day finally came, 21 years after independence.
On July 3, 1825, a French warship, accompanied by two other ships, sailed into the port of Port-au-Prince, Haiti’s capital.
They were sent by Charles X, the newly installed king of France, to enforce an ordinance: In exchange for 150 million francs, and an enormous reduction in custom taxes on French goods, France would recognize its former colony’s independence.
If the Haitian government did not accept the ordinance, exactly as written, the Baron of Mackau, Ange René Armand, had orders to declare Haiti an “enemy of France” and blockade its ports. In his own handwritten account, the baron said he had been instructed to launch military operations that “can no longer be stopped.”
“I am not a negotiator,” he told Haiti’s president, Jean-Pierre Boyer, according to the baron’s account, which was published in France this year. “I am only a soldier.”
Just up the coast, 11 more French warships waited. One of the Haitian president’s top generals rushed a letter to him in the middle of the talks, saying his men in the coastal mountains northwest of Port-au-Prince had spotted the French fleet.
The idea of payment had been raised before, first by the Haitian president in 1814 as a way of fending off what many saw as an imminent French invasion. Frozen out of trade with France and at times the United States, Boyer himself had discussed the idea, in exchange for international recognition of Haiti’s independence.
But those were diplomatic negotiations. Now, a crippling amount was being demanded under threat of war. The French demand was “excessive” and beyond “all our calculations,” Boyer said, according to the baron’s account.
But after three days of meetings, he relented.
Some historians dispute the notion that Boyer accepted the demands merely to protect his people from war. Alex Dupuy, a Haitian American scholar, argues that the president wanted to enshrine the property rights of the Haitian elite who had taken over land, and knew the costs would be offloaded onto the poor masses. “One has to understand the pressure France put on Haiti, but also the interests of the Haitian ruling class,” he said.
The ordinance broke new ground. Typically, historians say, war reparations are imposed on the losers. Victorious European nations forced France to pay them after the Napoleonic Wars in 1815, a decade before the Baron of Mackau set foot in Haiti. After World War I, Allied nations imposed huge penalties on Germany in the Treaty of Versailles, fueling bitter resentment that carried into World War II.
But in this case, the victors — who had first thrown off their shackles, and then defended themselves by beating back Napoleon’s forces — were the ones to pay. Instead of remedying, or even acknowledging, the abuses of slavery, the ordinance focused on the financial losses of the former masters.
In the coming decades, some nations, like Britain, abolished slavery and paid slaveholders for their losses, while also requiring newly freed people to continue working for their former masters for a number of years without pay. As the Swiss historian Frédérique Beauvois points out, the United States was an outlier: It freed people after the Civil War, and granted no compensation to their enslavers.
But Haiti’s case was unique. The Haitians had already freed themselves.
In the other cases, governments paid slaveholders to ease their opposition to abolition laws and to ensure that the economy would not crash, she said. But with Haiti, France demanded payment from those who had been in chains.
“It was to punish them,” Ms. Beauvois said. “It was vengeance.”
The price tag was huge. In 1803, France sold Louisiana to the United States for 80 million francs — just over half what it demanded from Haiti. And back then, Louisiana encompassed a large sweep of the continent, stretching across all or parts of 15 modern states. Haiti was 1/77 the size.
The Haitian government didn’t have enough money to pay even the first of five installments.
So the baron brought three Haitian diplomats with him back to France. There, they sealed a 30 million franc loan. But after the group of bankers, which included the Rothschilds, took its commissions, Haiti got only 24 million francs.
Instead of 150 million, Haiti suddenly owed 156 million, plus interest.
It was one of the first of many loans by French bankers to foreign governments that transformed Paris into a hub of international finance. And it became a prototype for controlling colonies after their independence, fulfilling the vision of the baron, who later became France’s minister of the navy and colonies.
“Under such a regime,” he wrote, “Haiti would undoubtedly become a highly profitable and costless province of France.”
‘Reduced by Death’
In Paris, the king named a commission to sort through more than 27,000 demands for compensation that flooded in decades after the Haitian revolution.
The biggest single payout went to the family of one of the biggest slaveholders in Haiti’s history, Jean-Joseph de Laborde, a banker for Louis XV, according to Oliver Gliech, a German historian who has created a database of former colonists.
In the late 18th century, Laborde shipped nearly 10,000 Africans to Haiti in his slave boats and had more than 2,000 enslaved people on his plantations there, many of whom died. French revolutionaries beheaded him in 1794, but two of his children, Alexandre and Nathalie, received about 350,000 francs, or about $1.7 million today, for his claimed losses in Haiti.
Officially, former colonists got just one-tenth of what they lost. But Laborde’s son, Alexandre, a fervent abolitionist, said in an 1833 parliamentary debate that the compensation payments were so large they actually exceeded the plantation owners’ losses.
“With half of the compensation I would receive, I could buy the three houses I owned,” he told lawmakers.
By law, the commission could compensate Frenchmen only for lost real estate. But it was clear that “slaves were almost the only value of Saint-Domingue” and should be part of the calculus, Jean-Marie Pardessus, an official who helped set the rules on compensation, told his fellow lawmakers.
What little is known about the commission’s decisions comes from a 990-page volume of its original handwritten notes discovered in the French archives in Roubaix in 2006.
Some former colonists submitted letters from slave ship captains and slave merchants as proof of the kidnapped Africans they had purchased on the eve of the revolution. Conversely, commissioners subtracted the value of enslaved people colonists took with them when fleeing.
In 1828, the commission heard from Philippine Louise Geneviève de Cocherel. Her father, the recently deceased Marquis of Cocherel, had owned six properties, including a sugar plantation and a coffee plantation.
Cocherel had been singled out by the Baron de Vastey in his treatise on the horrors of slavery, but in flowing handwriting, the commissioner’s note taker recorded the marquis’s losses with bureaucratic dispassion:
His sugar and cotton plantations had been “reduced by death” to 220 enslaved people, valued at 3,425 francs per head.
The coffee plantation’s slaves had been “reduced to 40 by death,” their worth put at 3,250 francs each. On the ranch, the seven enslaved people had been “reduced to” six, worth 2,500 per head.
In 1789, before the slave rebellion, the marquis bought 21 recently kidnapped Africans before leaving for France. But he didn’t indicate where they were put to work, so the commission valued them at an average rate, down to the cent: 3,366.66 francs.
In the end, it awarded Cocherel’s daughter, a newly married marquise, average annual payments of 1,450 francs, or about $280 in the 1860s, for dozens of years, according to government publications of the commission’s decisions.
By contrast, coffee farmers in Haiti were earning about $76 a year in 1863, Edmond Paul, a Haitian economist and politician, wrote at the time — barely enough to cover one meal a day of “the least substantive foods.”
It was reminiscent, he said, of slavery.
‘Ready to Fight’
The Haitian government ran out of money right away. To finish its first payment, it emptied its state coffers, sending it all to France on a French ship, sealed in bags inside nailed crates reinforced with iron bands. That left no money for public services.
The French government threatened war to collect the rest.
“An army of 500,000 men is ready to fight,” wrote the French foreign minister in 1831 to his consul in Haiti, “and behind this imposing force, a reserve of two million.”
In response, President Boyer passed a law commanding every Haitian to be ready to defend the country. He built the leafy suburb of Pétionville, now the bastion of the Haitian elite, up the hill from the harbor — out of range of cannon fire.
Even French diplomats recognized their threats had prompted the Haitian government to pour money into its military, rather than send it to France.
“The fear of France, which naturally wants to be paid, does not allow it to reduce its military state,” reads a 1832 letter by one French diplomat.
In late 1837, two French envoys arrived in Port-au-Prince with orders to negotiate a new treaty and get the payments flowing again. The so-called independence debt was reduced to 90 million francs, and in 1838, another warship returned to France with Haiti’s second payment, which swallowed much of Haiti’s revenues once again.
The military sucked up another large chunk, according to the French abolitionist writer and politician Victor Schœlcher. After that, there was very little left for hospitals, public works and other aspects of public welfare. Education had been assigned a mere 15,816 gourdes — less than 1 percent of the budget.
‘And Then Sells Himself’
From the very beginning, French officials knew how disastrous the payments would be for Haiti. But they kept insisting on getting paid, and for decades — with some exceptions, notably during periods of political upheaval — Haiti came up with the money.
The Times tracked each payment Haiti made over the course of 64 years, drawing from thousands of pages of archival records in France and Haiti, along with dozens of articles and books from the 19th and early 20th centuries, including by the Haitian finance minister Frédéric Marcelin.
In some years, Haiti’s payments to France soaked up more than 40 percent of the government’s total revenues.
“They don’t know which way to turn,” a French captain wrote to the Baron of Mackau in 1826 after collecting a shipment of gold from Haiti.
“After trying domestic loans, patriotic subscriptions, forced donations, sales of public property, they have finally settled on the worst of all options,” the captain wrote: 10 years of exorbitant taxes that were “so out of all proportion to the achievable resources of the country, that when each one sells all that he possesses, and then sells himself, not even half of the sums demanded will be collected.”
Yet by 1874, Haiti had paid down all but 12 million francs of its double debt to France, in large part through coffee taxes. To finish off the rest — and finally invest in the country’s development by building bridges, railroads, lighthouses — the government took out two more hefty loans from French bankers.
The borrowing ended up being a “shameless waste,” the president of Haiti’s national assembly said after a parliamentary investigation.
In an 1875 loan, the French bankers and investors took a 40 percent cut off the top. Most of the rest went to paying other debts, while the remainder lined the pockets of corrupt Haitian officials who, historians say, enriched themselves at the expense of their country’s future.
Instead of escaping mizè, Haitians slid deeper into it.
While the world’s great powers, and even some smaller countries like Costa Rica, were investing in huge public health projects to fight disease and improve their citizens’ quality of life, Haiti had scraps for things like hospitals and water pipes. In 1877, when the public works department was officially created, it had two architects and six engineers for the entire country.
One British diplomat, Spencer St. John, described Port-au-Prince at this time as perhaps “the most foul smelling, dirty and consequently fever-striken city in the world,” with human waste collecting in fetid pools on the streets that “in other countries is carried off by the sewers.”
The bank that benefited most from the 1875 loan was Crédit Industriel et Commercial, the French institution that helped finance the Eiffel Tower. And soon after its first lucrative foray into Haiti, Crédit Industriel shaped the country yet again, helping to establish the National Bank of Haiti.
Nearly the only thing Haitian about it was the name.
Headquartered in Paris, controlled by French businessmen and aristocrats, the bank took over Haiti’s treasury operations, charged a commission any time the Haitian government so much as deposited money or paid a bill, and delivered the profits to its shareholders in France. In 1894, a banner year, its French investors earned more than the Haitian government’s proposed agriculture budget for the entire country.
After 1915, when the Americans replaced the French as the dominant force in Haiti, they did more than just control the country’s national bank: They installed a puppet government, dissolved parliament at gunpoint, entrenched segregation, forced Haitians to build roads for no pay, killed protesters and rewrote the nation’s Constitution, enabling foreigners to own property for the first time since independence.
The military occupation lasted 19 years, and was justified as vital to securing American interests in the region and taming Haiti’s chaos. The United States, where lawmakers once feared the contagion effect of Haitian independence, now depicted the invasion as a civilizing mission, necessary because, as Secretary of State Robert Lansing wrote in 1918, “the African race are devoid of any capacity for political organization.”
There was another hand behind the occupation, as well: Wall Street, in particular the National City Bank of New York, the predecessor of Citigroup. By 1922, its affiliate had bought all the shares in Haiti’s national bank and, with a guarantee from the American government that it would be repaid, won the chance to lend still more money to Haiti. The bank ended up controlling nearly all of Haiti’s foreign debt — and then followed a well-established pattern.
It did little to develop Haiti, while sucking up a quarter of the country’s revenues over the next decade, according to annual fiscal reports reviewed by The Times.
When investigators with the newly formed United Nations visited Haiti after the Americans gave up financial control in 1947, they found a country in the same desperate straits as always.
From 1825 to 1957, the analysis by The Times found, international debt drained an average of 19 percent of the country’s annual revenue, and in some years ate up more than 40 percent.
“It’s a really massive number by modern standards,” said Ugo Panizza, an Italian economist who has examined the double debt.
Moreover, loans are often taken on by countries to invest in their welfare and development. That was rarely the case in Haiti. The double debt was imposed by an outside power that provided no goods or services in return, sapping the new nation’s wealth from the beginning.
“The first economic impact of this drain was the absence of funds to invest in education, health and infrastructure,” said Thomas Piketty, a French economist who has also studied the double debt. “But even more decisively, in the long term, this drain has totally disrupted the process of state building.”
Not everyone agrees. In some periods, the biggest line item in the Haitian state’s budget — even bigger than its debt payments — was the military.
Some experts described the expense as understandable, given the Haitian fear of a French invasion and the American occupation decades later. But others see Haiti’s heavy military spending as a reflection of a predatory government more interested in reaping financial rewards and staying in power than helping its people.
“There was always the alternative: Spend less on the military, spend more on development,” said Mats Lundahl, a Swedish economist who has published several books on Haiti. “This was a deliberate choice.” From 1843 to 1915, Haiti had 22 governments, he pointed out. Seventeen were deposed in revolutions or coups.
The double debt imposed by France clearly had an impact, Mr. Lundahl said, but “I don’t think it’s the main reason for Haitian underdevelopment.” Haiti’s leaders, he said, “did a pretty good job themselves.”
‘President for Life’
A bookish, middle-aged doctor was elected president in 1957.
François Duvalier, who had run a clinic training doctors to treat a disfiguring disease called yaws, promised to free the government from the grip of the country’s elite and represent the other Haiti: the poor with no paved roads, no running water and no education. He called them “the great unacknowledged” and promised to bring them out of their mizè.
The country’s prospects looked good. For the first time in more than 130 years, Haiti was unburdened by crippling international debt. And after frost had damaged Brazil’s coffee crop, the price of the commodity soared, offering Haiti’s government a windfall that it began to spend on irrigation canals and the country’s first big hydroelectric dam.
“The present moment offers Haiti an exceptional opportunity,” the World Bank said in 1954, adding that “this opportunity has to be seized now.”
Instead, Duvalier drove his country into despair.
The 28-year dictatorship he shared with his son Jean-Claude terrorized the nation. The Tontons Macoutes, a militia Duvalier created, attacked every perceived threat, including students and journalists. Hundreds were thrown into a network of prisons Human Rights Watch called the “triangle of death” and never heard from again. Others were shot on the street, their bodies left in heaps. In 1964, Duvalier declared himself “president for life.”
Professionals fled the country, taking their expertise. By 1970, more Haitian doctors were practicing in Montreal than in Haiti, one journalist, James Ferguson, estimated.
Duvalier perfected the corruption of past leaders, dipping into the state tobacco monopoly and skimming the pay of Haitian workers sent to Dominican sugar mills. His government outright extorted citizens, particularly through its “National Renovation Movement,” demanding that they donate to the construction of what jurists called a “purely fictitious” city named “Duvalierville.”
Initially, the Duvalier government found an ally in the Cold War struggle unfolding across the hemisphere: the United States.
After a Haitian diplomat voted in favor of ejecting Cuba from the Organization of American States, the American government agreed to fund a large airport — named the François Duvalier International Airport — in Port-au-Prince. The arrangement was widely cast by journalists as a tit-for-tat agreement, but the United States Agency for International Development soon closed its freshly built headquarters in Port-au-Prince because of corruption in the Duvalier government.
After a second heart attack, Duvalier, nicknamed “Papa Doc,” had the country’s Constitution changed so that his young son, just 19, could replace him. Known as “Baby Doc,” Jean-Claude Duvalier continued his father’s reign of terror and graft. By the time protests forced the dictator and his family to be spirited away on an American plane to France, he and his relatives had stolen hundreds of millions of dollars, having treated the state like a “royal fiefdom,” a Haitian government investigation found.
Over that time, the country’s misery deepened. Fewer than one in four adults could read, according to a 1985 World Bank report. From a quarter to half of Haitian children suffered severe malnutrition. Many were in the countryside, where coffee farmers earned even less than they had before the Duvalier regime.
After Jean-Claude Duvalier fled the country, the coffee tax was removed for the first time in more than a century. But it was too little, too late.
Farmers had been growing coffee more or less the same way since the days after the revolution, in very small garden plots where the trees seeded themselves naturally, mixed with banana and orange trees, as well as vegetables. There had never been a serious push by the government to develop the industry with new technology, fertilizers or new varieties of coffee.
The bountiful harvests that continued for generations and paid the nation’s debts were “like magic,” said Jobert Angrand, the former head of the National Coffee Institute of Haiti and a recent minister of agriculture.
By the 1980s, the magic had worn off. Poor farmers began to cut down their coffee trees and plant quicker-growing cash crops instead, leading to erosion. In Dondon, farmers who once couldn’t see the Citadelle from their fields because of the thick foliage above them suddenly had a clear view. Coffee exports began to plummet.
“This is the problem in Haiti,” said Mr. Angrand. “There is no investment in the countryside.”
‘All the Better’
The Americans arrived at the gates of President Jean-Bertrand Aristide’s house before dawn on Feb. 29, 2004. Flanked by security officers, a U.S. diplomat climbed the mansion’s steps to see the president — and ask for his resignation letter before whisking him into exile.
Mr. Aristide, a former Catholic priest who had railed against the dictatorship from his pulpit in the slums, and the first lady, Mildred Aristide, stepped into a diplomatic car to the airport and boarded an American plane from the tarmac.
Their destination was unknown even then. They were simply being removed from the country.
As the plane circled in the air, its blinds down, French officials frantically called the leaders of African countries, searching for someone willing to host Haiti’s soon-to-be former president, according to Mr. Burkard, the French ambassador to Haiti at the time. Finally, after three rejections, President François Bozizé of the Central African Republic agreed.
After Mr. Aristide landed in Bangui — a capital thousands of miles from his own, on a different continent — he made reference to Toussaint Louverture, the Haitian revolutionary leader. He had been abducted by French soldiers in 1802 after signing a peace agreement, carted off to France and thrown in prison without a trial in the frozen Jura Mountains, where he died a year later.
Louverture’s famous line is a standard of Haitian history books: “In overthrowing me, you have done no more than cut down the trunk of the tree of Black liberty in Saint-Domingue. It will spring back from the roots, for they are numerous and deep.”
Mr. Aristide changed it slightly. “In overthrowing me they have uprooted the trunk of the tree of peace,” he said, “but it will grow back because the roots are Louverturian.”
Later, he was more pointed: He told American news outlets by phone that he’d been kidnapped.
Haiti’s two former colonizers described their joint action as both a rapprochement after their friction over the Iraq War and a humanitarian mission to avoid a looming civil war in Haiti. Haitian rebel soldiers were in the north, threatening to soon take the capital and Mr. Aristide. Pro-Aristide and anti-Aristide protesters had clashed violently in the streets. Secretary of State Colin L. Powell called Mr. Aristide’s claim of being kidnapped “absurd.”
But Mr. Burkard, the French ambassador, told The Times in a recent interview that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide by forcing him into exile.
And while Mr. Aristide’s demand for financial restitution from France was not the principal reason for his removal, Mr. Burkard said, his ouster had an added benefit: It ended Mr. Aristide’s noisy campaign, which had landed with the force of a grenade, threatening to blow up relations with all former colonies.
That made his removal “all the better,” said Mr. Burkard.
Mr. Aristide had been ousted before, in a military coup in 1991, less than a year after winning the first democratic election since the dictatorship. But he was re-elected nine years later and launched his restitution campaign in 2003, on the 200th anniversary of Toussaint Louverture’s death.
With the money Haiti shipped to France for the so-called independence debt back in hand, he said, his country could invest in all the things it had never been able to afford, including schools, hospitals, roads, tractors and water for peasants.
Tallying Haiti’s losses, he presented a bill: $21,685,135,571.48.
The figure, both for its size and its precision, was mocked by French diplomats and denounced by some Haitian intellectuals as an attempt by Mr. Aristide to distract from the country’s woes and maintain his grip on power. But, as the estimates vetted by economists and historians consulted by The Times show, his calculations may have been close to the mark — and possibly even modest.
The Aristide government had hired international lawyers to assemble arguments and a researcher to dig through French archives. On the nation’s 200th Independence Day, Mr. Aristide celebrated before huge crowds on the lawn of the national palace, promising to replace a 21-gun salute with 21 things he would do once the restitution was paid — a retort to the cannons fired by the Baron of Mackau’s fleet centuries ago.
“Why after 200 years, is Haiti this impoverished?” Mr. Aristide asked during a rare interview with The Times at his home office in the suburbs of Port-au-Prince, a large gold-painted bust of Toussaint Louverture on a table behind him.
“We were condemned to live in poverty — not just poverty, but misery,” he said. “An abject misery tied to 1825.”
Since his departure, none of his successors have pressed the issue. In 2003, the French government dismissed his claim of restitution. Twelve years later, Mr. Hollande acknowledged that France did indeed owe Haiti a debt — before his staff quickly said it was not a monetary one.
Still, Mr. Aristide argued that he and others had “seeded the field,” noting that while the Haitian revolution started in 1791, it took years before enslaved people became free, and years more until they claimed independence.
“It’s not finished,” he said.
‘Resign yourself to mizè’
The tinny scrapes of metal shovels on concrete echo outside the Vincent Ogé coffee cooperative. Using methods that haven’t changed for generations, workers scoop up the coffee beans drying in the sun and toss them in wheelbarrows.
As dusk nears, the farmers begin to arrive, carrying the season’s first crop directly from their gardens in buckets and in thick plastic sacks.
“All the benefits of coffee were never returned to the peasants,” says Françisque Dubois, the local coffee cooperative’s founder.
“Even if the money came back, it wouldn’t reach us,” he says. “It would go into the pockets of the gwo moun — the big shots,” he adds, “like Duvalier, who put it all in Swiss banks.”
Mr. Dubois greets the arriving farmers from a straw chair in the dim processing room. Beside him, a barefoot worker dips each farmer’s load into a bucket of water to remove any cherries that have been hollowed out by pests. Then, the cherries’ flesh is removed, and the remaining seeds — known widely as beans — go to a cistern to ferment. The process hasn’t changed all that much since the coffee boom of Saint-Domingue.
Very few of the coffee farmers in Dondon had heard of the so-called independence debt, despite the pivotal roles their ancestors played in paying it. The handful who had a notion said they were too full of other worries to ponder what it meant for the nation’s evolution. They were busy battling mizè.
Hunger. Sickness. Unpaid school fees. The crippling cost of a father’s funeral. One man steps out of the cooperative, runs his hands over his face, and says forlornly that he can’t keep anything in his head since his grandchild died of fever.
“You have to resign yourself to mizè,” said Rose Melanie Lindor, a 70-year-old coffee farmer on the other side of town. Five of her 10 children died.
By the time Etienne Roberson stepped into the cooperative, the sun had painted the trees with honey. He almost made it through high school before his family stopped being able to pay the fee, and knew more than most about the so-called independence debt.
“It was bad for the country,” he said. “When we were paying it, that’s when the country became poor.”
Across the dirt road, Ms. Present stopped picking cherries from her coffee trees earlier that day, taking a rare moment to contemplate her nation’s past and her ancestors’ parts in shaping it.
“If we have our liberty now because of coffee,” she said finally, “I’m proud of that.”
Then, she got back to work.
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
Haiti’s Lost Billions
How a French Bank Captured Haiti
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Research was contributed by Charles Archin, Harold Isaac and Ricardo Lambert from Port-au-Prince; Daphné Anglès, Claire Khelfaoui and Oliver Riskin-Kutz from Paris; David Foulk from Mont-de-Marsan, France; Sarah Hurtes and Milan Schreuerfrom Brussels; Allison Hannaford from North Bay, Ontario; and Kristen Bayrakdarian from New York. Photo and video editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran. Map by Scott Reinhard.
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L'Humanité
Faire la lumière sur les crimes médicaux commis en Alsace sous l’occupation nazie
ActuEn complément du rapport de la commission historique mise en place par l’Université de Strasbourg en 2016, une exposition dans le lieu de mémoire du Struthof fait la lumière complète sur les expérimentations médicales criminelles commises entre 1941 et 1944 dans le camp de concentration de Natzweiler-Struthof, sur ordre de la Faculté de médecine alors dirigée par des médecins nazis.
Jean-Jacques RégibierPourquoi a-t-il fallu attendre 80 ans pour que soient enfin établis et documentés de façon complète, rigoureuse et vérifiée, tous les crimes pour expérimentations médicales ordonnés par la ReichsuniversitätStrassburg, le nom donné par les nazis à l’Université de Strasbourg suite à l’annexion de l’Alsace par le 3e Reich ? « Les crimes qui ont été commis l’ont été dans une université nazie alors que l’Université française avait déménagé à Clermont-Ferrand à la même époque », rappelle Frédérique Nau-Dufour qui a dirigé de 2011 à 2019 le Centre européen du résistant déporté (CERD) situé sur l’ancien camp de concentration du Struthof, et qui a elle-même participé aux travaux sur les « crimes médicaux de guerre » commis en Alsace pendant l’annexion allemande. Elle ajoute qu’à la Libération, « les Français ont dit qu’ils n’avaient rien à voir avec cela puisque c’était un crime nazi. Sauf que ce qu’a permis de montrer en l’occurrence la commission de l’Université, c’est qu’une bonne part du personnel de cette université nazie, pas les grands professeurs, mais les assistants, les personnes qui travaillaient dans les facultés, étaient des Français, des Alsaciens, à 40 % ». Sans oublier qu’il y a eu aussi pendant la même période un certain nombre d’étudiants alsaciens qui, parce qu’ils n’avaient pas pu aller ailleurs, ont fait leurs études et obtenu leurs diplômes dans cette université nazie.
Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux
Pour bien comprendre les enjeux de cette mémoire compliquée que se sont renvoyée, après la Seconde guerre mondiale, les Français, les Alsaciens et les universitaires, « cette mémoire qui semblait n’appartenir à personne », dit Frédérique Nau-Dufour, il a fallu aussi attendre que la France ouvre elle-même les yeux sur son passé vichyste, et une fois que ce travail a été fait en France, le cas spécifique de l’Alsace a pu à son tour sortir de l’ombre, explique l’historienne.
Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux nommés par l’Université de Strasbourg, qui ont collecté et croisé 150 000 pages d’archives réparties dans plusieurs pays. Une exposition sur le site de l’ancien camp de concentration du Struthof où eurent lieu les exécutions, présente la synthèse de ces recherches.
Gazés pour une collection anatomique
Le camp de concentration du Struthof, seul camp de concentration de la Seconde guerre mondiale construit sur le territoire français, ainsi que le « camp de rééducation par le travail » de Schirmeck, à une cinquantaine de km à l’ouest de Strasbourg, ont servi de « sources d’approvisionnement en êtres humains » à au moins trois professeurs de la Reichsuniversität de Strasbourg, explique la commission d’experts.
La transmission de la mémoire des camps de concentration jugée prioritaire par les FrançaisDès son arrivée en 1941 à Strasbourg, le professeur SS August Hirt propose à Himmler d’élargir les collections anatomiques existantes en ajoutant des squelettes de sujets juifs, en expliquant que l’Université doit pouvoir les conserver à des fins d’études puisque les Juifs vont disparaître. Himmler donne son accord.
Une commission d’anthropologue SS se rend à Auschwitz pour « sélectionner » 86 personnes juives, essentiellement des hommes et des femmes jeunes, qui sont acheminées au camp de concentration du Struthof où elles sont immédiatement gazées, et leurs cadavres transportés à l’Institut anatomique de Strasbourg pour y être conservés dans de l’alcool.
Bien que Himmler ait ordonné d’effacer toute trace de ces crimes devant l’avancée des troupes alliées en novembre 1944, les restes des 86 corps échapperont à la destruction et seront inhumés à Strasbourg le 23 octobre 1945. Le médecin SS Hirt se livre également dès novembre 1942 à des expérimentations humaines utilisant l’ypérite, le gaz de combat mis au point par les Allemands sur le front des Flandres en 1914, dont il cherche un antidote.
Si l’on ignore le nombre exact des prisonniers ayant gravement souffert des expérimentations au gaz moutarde, on a réussi à identifier une dizaine de personnes ayant servi de cobayes, dont trois sont mortes au cours des expériences. D’autres expériences menées dans la chambre à gaz du Struthof en 1943 et 1944 par le médecin SS Otto Bickenbach sur un autre gaz de combat, le phosgène, ont fait une quarantaine de victimes, certaines issues de la communauté Rom, ciblée pour des motifs raciaux. La dernière expérience réalisée impliquait « l’utilisation d’une dose de gaz si élevée que la mort d’un certain nombre de détenus était prévue par le protocole expérimental », précise les experts.
Les rapports des recherches de Bickenbach seront encore utilisés en 1988 par des chercheurs américains. Un autre enseignant à la Reichsuniverstät de Strasbourg à partir de 1941, Eugen Haagen, brillant chercheur dont le nom avait été cité pour le Prix Nobel de médecine en 1936, teste son vaccin sur le typhus à Schirmeck, puis au Struthof, faisant des centaines de victimes dont 196 ont pu être identifiées à la suite des travaux de la Commission.
Photographie. Michael Kenna, une mémoire des camps nazisArrêté par les Américains en 1945, puis relâché en 1946, il sera condamné en France en 1952 et amnistié dès 1955. Il continuera à effectuer des recherches sur les maladies virales des animaux dans un institut fédéral allemand de Tübingen, dans le Bade-Wurtemberg, jusqu’en 1965. « On s’aperçoit que ces travaux n’étaient pas de la pseudoscience ne présentant aucun intérêt, mais qu’il s’agissait de travaux de qualité qui ont, pour certains, servi bien après la guerre. Cela montre que le camp du Struthof n’était pas isolé et sans rapport avec l’extérieur. Si l’on compare avec d’autres camps comme Auschwitz où le médecin SS Josef Mengele a été responsable du gazage immédiat des déportés et de diverses expérimentations médicales meurtrières sur de nombreux détenus, on a, à Strasbourg, des professeurs de médecine extérieurs au camp, qui prennent conscience qu’il y a un dispositif humain à leur disposition, et qui finalement commandent un certain nombre de cobayes, et pratiquent leurs expériences sur ces cobayes », analyse Guillaume d’Andlau, le directeur du Centre européen du résistant déporté du Struthof.
Plus de restes humains criminels datant de l’université nazie
Les travaux effectués par la commission d’experts permettent également d’affirmer qu’il n’y a plus de restes humains criminels datant de l’université nazie, aujourd’hui, dans les locaux de l’université de Strasbourg. « C’est vraiment une forme de soulagement parce que l’on redoutait qu’il y ait encore des cadavres dans le placard depuis la découverte faite en 2015 par Raphaël Tolédano, de trois flacons contenant des restes des personnes juives qui avaient été assassinées dans la chambre à gaz du Struthof », confie Frédérique Nau-Dufour. Au-delà de la présence de ces restes humains d’origine criminelle, c’est le silence pesant entretenu par les responsables successifs de l’Université sur l’épisode nazi qui était à nouveau mis en cause.
La présence de collections anatomiques « suspectes » dans les locaux de l’Université avait pourtant été signalée dès 1992 par deux lanceurs d’alerte du CNRS. Une association, le Cercle Menachem Taffel, du nom de la seule personne d’origine polonaise identifiée jusqu’en 2003 parmi les 86 victimes d’origine juive gazées pour les « collections anatomiques » du médecin nazi SS Hirt, se crée pour demander que toute la vérité soit faite sur cette période.
Président du cercle, le psychiatre strasbourgeois Georges Federmann parle de « l’hostilité de la Faculté de médecine jusqu’en 2003 », date-clé où un journaliste allemand, Hans-Joachim Lang, à la suite d’une longue et minutieuse enquête, révèle les noms des 85 autres victimes. « Pendant 11 ans, de 92 à 2003, c’est une volée de bois vert de la part de la Faculté de médecine de l’Université, de tous les doyens respectifs, de tous les présidents d’université qui s’opposent à nos travaux, qui laissent entendre que ça va altérer la réputation de l’Université, et que les étudiant vont confondre la ReichUniveristät et l’Université actuelle. La révélation de Lang en 2003 met les gens devant le fait accompli », explique Georges Federmann, connu par ailleurs à Strasbourg pour son aide aux sans-papiers.
Il a pourtant fallu encore attendre jusqu’en 2015 et la découverte du médecin chercheur strasbourgeois indépendant, Raphaël Tolédano, pour que l’Université se décide à lancer une enquête internationale indépendante. « La principale leçon, c’est qu’il est toujours préférable d’affronter son passé même quand il est lourd et nauséabond, plutôt que d’entretenir l’illusion que ce passé n’a pas existé. La seconde leçon, à l’échelle de l’humanité, c’est qu’il ne faut pas grand-chose pour que certains individus basculent du côté obscur, même quand ils sont apparemment prémunis par leur culture scientifique ou leur serment d’Hippocrate. Tout ce qui permet de faire carrière, de faire de l’argent ou de gagner en notoriété devient une source de mobiles ravageurs. Il faut que la société reste très vigilante surtout quand on a une idéologie mortifère qui favorise toutes les dérégulations », prévient l’ancienne directrice du lieu de mémoire du Struthof, où une grande exposition présente jusqu’au 19 mars 2023 l’histoire complète de cette sinistre période.
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Israël : une journée sous tension à Jérusalem autour de la "marche des drapeaux"
Publié le : 29/05/2022 - 15:56Modifié le : 29/05/2022 - 21:16
FRANCE 24
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Valériane GAUTHIER
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Des Palestiniens et des juifs israéliens se sont affrontés, dimanche, à Jérusalem, en marge de la "marche des drapeaux", défilé des nationalistes israéliens célébrant la conquête de la partie orientale de la Ville sainte en 1967.
Des dizaines de milliers d'Israéliens ont défilé dimanche 29 mai dans la Vieille Ville de Jérusalem pour la "marche des drapeaux", événement qui marque la conquête de la partie orientale de la Ville sainte par Israël, sur fond de crainte de nouveaux affrontements avec des Palestiniens qui considèrent ces célébrations comme une provocation.
La tension était forte avant même le début vers 16 h (13 h GMT) de cette marche annuelle, partie du centre de Jérusalem pour se terminer au Mur des Lamentations, site de prière le plus sacré du judaïsme en contrebas de l'esplanade des Mosquées.
Le cortège, qui a réuni 70 000 personnes, selon la police, a traversé la Vieille Ville, située à Jérusalem-Est, secteur occupé par Israël depuis 1967 et annexé.
Des Israéliens, dont une grande part de jeunes et de nationalistes, sont entrés dans la Vieille Ville en passant par la "porte de Damas", qui donne sur le quartier musulman. "Ce jour commémore la libération de notre ville antique, de notre ancienne capitale, Jérusalem", a lancé Jonathan Bnidik dans la foule. "Ici, c'est notre pays, un point c'est tout ! Les Palestiniens ne sont que des invités", a déclaré à l'AFP Ofer Amar, un autre marcheur israélien de 18 ans.
De brefs heurts ont opposé des Palestiniens et des policiers israéliens devant la "porte de Damas", selon un photographe de l'AFP sur place. Au même endroit, des membres du groupe de hooligans anti-arabes "La Familia" ont scandé "Mort aux Arabes", selon des témoins.
Dans le quartier musulman des projectiles ont été lancés sur des marcheurs, a constaté un journaliste de l'AFP, ainsi que des bouteilles d'eau sur des brancardiers transportant un Palestinien blessé.
Une quarantaine de blessés
À travers Jérusalem, au moins 79 personnes ont été blessées dimanche dans différents incidents, selon le Croissant-Rouge palestinien. La police a fait état d'une soixantaine d'arrestations, sans plus de précisions.
La majorité des commerçants ont, de leur côté, fermé boutique dans le quartier musulman et les habitants sont restés chez eux. Dans la rue, avant la marche, des dizaines de jeunes juifs nationalistes ont chanté et dansé en agitant des drapeaux israéliens devant des Palestiniens.
"Vous avez vu ça ? Il n'y a pas de respect. Si les commerces sont fermés ce n'est pas que nous avons peur mais parce que nous savons qu'il n'y aura pas de clients aujourd'hui", a lancé Sami, un commerçant.
Le ténor de l'extrême droite israélienne Itamar Ben Gvir s'est rendu sur l'esplanade des Mosquées, lieu saint au cœur des tensions israélo-palestiniennes dans la Vieille Ville à Jérusalem-Est.
L'esplanade est le troisième lieu saint de l'islam et aussi le site le plus sacré du judaïsme sous son nom de "Mont du Temple". "Je suis venu aujourd'hui affirmer que nous, l'État d'Israël, sommes souverains ici", a lancé Itamar Ben Gvir.
En vertu d'un statu quo historique, les non-musulmans peuvent se rendre sur l'esplanade des Mosquées à des heures précises mais ne peuvent y prier. Or, ces dernières années un nombre croissant de juifs, souvent nationalistes, y prient subrepticement, un geste dénoncé comme une "provocation" par les Palestiniens.
Dimanche, environ 2 600 non-musulmans, des touristes et des Israéliens, ont visité avant la marche l'esplanade, un nombre beaucoup plus élevé qu'à l'accoutumée pour une seule journée, a indiqué la police.
La crainte d'une nouvelle escalade des tensions
La police a indiqué avoir mobilisé plus de 2 000 officiers pour la marche de "Yom Yerushalaïm" ou le "jour de Jérusalem", qui marque pour Israël la "réunification" de la Ville sainte depuis la conquête de sa partie orientale lors de la guerre des Six Jours en 1967. Les Palestiniens ambitionnent eux de faire de Jérusalem-Est la capitale d'un futur État.
L'an dernier, lors du jour prévu pour la "marche des drapeaux" selon le calendrier hébraïque et après des jours de violences israélo-palestiniennes à Jérusalem-Est, le mouvement palestinien Hamas, au pouvoir à Gaza, avait lancé des salves de roquettes sur Israël, prélude à une guerre de 11 jours entre les deux camps.
Cette année, les groupes palestiniens ont de nouveau menacé de "répondre" en cas de violences importantes lors de la marche, voire si des participants se rendaient sur l'esplanade des Mosquées qui ne figurait toutefois pas sur le trajet annoncé.
Malgré les menaces, le Premier ministre israélien Naftali Bennett avait donné son feu vert à la marche. "C'est naturel de brandir le drapeau d'Israël dans la capitale d'Israël (...) mais je demande aux participants de la marche de respecter les consignes de la police", a-t-il déclaré dimanche, avant d'appeler la police à faire preuve de "tolérance zéro pour les extrémistes, incluant la Familia".
Pour contrer symboliquement cette marche, des Palestiniens ont tenu des rassemblements en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël, pour brandir leur drapeau, donnant lieu aussi à des heurts avec les forces israéliennes qui ont fait au total une centaine de blessés, principalement légers, selon les secouristes.
Avec AFP
France 24 condamne avec la plus grande fermeté l'agression de notre correspondante à Jérusalem pour la chaîne arabophone. Elle a été la cible de projectiles et d'insultes de la part de manifestants, dimanche, lors de cette marche.
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Israël : la justice reporte sine die la décision sur l'expulsion de Palestiniens à Jérusalem-Est
Jérusalem : une quarantaine de blessés après des accrochages sur l'esplanade des Mosquées
Esplanade des Mosquées : des heurts éclatent entre Palestiniens et policiers israéliens
BBC
Brendon McCullum: Can new coach change English cricket again?
Last updated on 1 hour ago1 hour ago.From the section Cricket
Brendon McCullum has changed English cricket once. Now he's being paid to do it again.
Previously, it was inadvertent. His batting, captaincy and the New Zealand team he led to the final of the 2015 World Cup formed the inspiration for England's turnaround from one-day no-hopers to world champions in the space of four years.
This time, McCullum's influence will come from inside the dressing room - his task to revive a Test side that have been battered and bruised to the tune of one win in 17 matches.
At a stroke, his appointment made England trendy again. Not only through the excitement of what a McCullum-led outfit might actually play like against his native New Zealand on Thursday, but also because he is the first coach to turn up at Lord's with rolled-up jeans revealing bare ankles and no socks.
By his own admission, the 40-year-old has given up a "good life" in order to answer England's call, following coaching gigs in the Indian and Caribbean Premier Leagues, TV punditry and a breakfast radio show back home in New Zealand.
But it was the England white-ball revolution under his great mate Eoin Morgan - and the possibility of doing something similar with the Test team - that enticed McCullum's "grunty" aspirations.
"I reckon that was half the reason I took the job," he said. "It could be done with the white-ball side so why can't it be done with the Test side?"
To think of McCullum the player is to remember the maniac sprinting down the pitch to the world's fastest bowlers, carving the ball over extra cover for six.
Yes, he was a cavalier presence at the top of the order in limited-overs cricket, but he is also one of the most innovative captains of the modern era and the owner of a Test triple century.
He united a New Zealand team, despite the controversy of the way he assumed the captaincy from Ross Taylorexternal-link, setting the Black Caps on the way to becoming world Test champions last year.
Current vice-captain Tom Latham said they are still benefitting from McCullum's influence despite him not having played for them since 2016.
McCullum's New Zealand won matches playing in a style that allowed their cricket to do the talking. There was no sledging, no arrogance and no egos. It was an approach that still managed to wind up the Australians.
"They were that nice to us, it was uncomfortable," former Australia wicketkeeper Brad Haddin once said.
The importance of the spirit of the game is something McCullum looks set to impress on England.
"I don't see the need to play in any other way," he said last week. "There is a mutual respect that should be across all teams. You still play hard on the field, but there are certain lines you don't need to cross."
On top of the nice guy attitude, it will be the task of McCullum and new captain Ben Stokes to find an identity for an England team that has suffered cricketing anonymity for too long.
Under the previous regime, coach Chris Silverwood and captain Joe Root talked of scoring "big first-innings runs" as if they had just invented fire.
For all his qualities as a batter and an even better human being, Root too often took leave of his tactical senses, something Stokes should be able to avoid with McCullum's 31 Tests as a captain in his corner.
"It's not rocket science," added McCullum. "You're trying to take wickets with the ball and shift pressure with the bat. It's not an overly extravagant gameplan - it's got some nice simplicity to it."
Those who know McCullum speak of a modest and humble character - he has frequently talked about removing "pressure" from the players.
"It's just allowing the guys to be able to make good decisions because they're in a clear frame of mind and a positive environment," he said.
It's a philosophy he has used away from the dressing room too.
Once, when McCullum was commentating for New Zealand TV on the Boxing Day Test against Pakistan, he was given some information from an inexperienced statistician that the Black Caps would go to the top of the world rankings with victory.
At the winning moment, with McCullum proclaiming the ascent on the microphone, the stats guy realised his mistake.
When he confessed, rather than McCullum erupting, as plenty of other commentators might do, he simply said: "Don't worry about it mate, I was the one behind the mic" - and cracked open a beer.
Much has been made of the fact McCullum has never coached a first-class team. That should be mitigated by his 101 Tests as a player, but it is also worth remembering Andy Flower, the coach who took England to number one in the world, had never previously been a head coach in first-class cricket either.
In appointing a New Zealander, England have once again looked overseas for their Test coach. The only Englishmen to do the job since 1999 are Peter Moores (twice) and Silverwood. For whatever reason, they are also the only England coaches to have unquestionably failed in that time too.
Zimbabweans Flower and Duncan Fletcher each delivered the Ashes, while Australian Trevor Bayliss won the urn and the 2019 World Cup.
"Maybe that's the thing with being from overseas, you can bring that simplified method in, rather than maybe if you are English, you're probably a little bit more involved in the whole thing throughout," added McCullum, who has consulted both Flower and Bayliss on the best way to go about the England job.
"Maybe it's a coincidence, but we'll find out. I might be terrible."
One certainty is that, for the first time, England have a coach who has a profile at least as high, if not higher than the majority of the players.
Fletcher and Bayliss may have been just as undemonstrative - and Flower had a comparably successful playing career - but none had McCullum's star quality. It is the exact opposite of Silverwood, who gave nothing away in the media and would not have been recognised buying a pair of pyjamas in Marks & Spencer.
That does little to aid McCullum's chances of succeeding, but at least he will be working with players who are likely to respect him as a formidable former opponent or grew up being wowed by watching him perform.
Similarly, if there are some supporters who do not believe McCullum is the right fit to reinvigorate the Test side, most will agree his arrival adds a much-needed dollop of intrigue to watching England - an exercise that has become predictably painful over the past year and a bit.
"My skills are around taking a team from a bit of trouble into a team that has long-term sustainable success," he said.
"You are not always going to achieve it. If you are going to change your entire life for something, it has got to be a pretty big challenge."
Can McCullum change English cricket all over again?
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : un journaliste français tué par un éclat d’obus, Macron redit “le soutien inconditionnel de la France”
La guerre en Ukraine se poursuit, lundi 30 mai, au 96e jour de l’offensive menée par Moscou. Les forces russes, qui se sont repliées de la région de Kharkiv avant d’être redéployées vers le Sud, ont progressé en direction des villes clefs de Severodonetsk, pilonnée sans relâche, et de Lyssytchansk, dans le Donbass. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré que « toutes les infrastructures essentielles [étaient] déjà détruites » à Severodonetsk, ville industrielle et capitale administrative de facto de l’oblast de Louhansk, rapporte BFM TV ce lundi. « 90 % des habitations sont endommagées. Plus des deux tiers des habitations de la ville sont complètement détruites », a également assuré, dans son allocution quotidienne, le dirigeant qui a par ailleurs fait mention de « bombardements constants ».
Mort d’un journaliste français : le parquet national antiterroriste ouvre une enquête
Le pôle crimes contre l’Humanité et crimes de guerre du parquet national antiterroriste a ouvert une enquête, ce lundi 30 mai, après la mort du journaliste français Frédéric Leclerc-Imhoff, rapporte Le Figaro.
Accrédité par BFM TV, le journaliste reporter d’images de 32 ans a été tué par un éclat d’obus sur le théâtre des conflits en Ukraine, alors qu’il accompagnait des civils à bord d’un bus humanitaire près de Severodonetsk.
Un journaliste de BFM TV tué en Ukraine
Frédéric Leclerc-Imhoff, journaliste reporter d’images envoyé spécial en Ukraine, a été mortellement touché par un éclat d’obus, lundi 30 mai, a annoncé la chaîne d’information dans un communiqué. Après l’annonce, de nombreux messages de soutien ont été adressés par les responsables politiques français. Le président Emmanuel Macron a fait de part de « sa peine » et a rappelé le « soutien inconditionnel de la France » à l’égard de l’ensemble des journalistes qui exercent leur métier sur le théâtre des affrontements.
Âgé de 32 ans, le journaliste a été victime d’un éclat d’obus, alors qu’il suivait une opération humanitaire dans un véhicule blindé, ce lundi. Il était notamment accompagné de son collègue Maxime Brandstaetter, qui a lui été légèrement blessé lors de cette frappe.
Journaliste, Frédéric Leclerc-Imhoff était en Ukraine pour montrer la réalité de la guerre. À bord d’un bus humanitaire, aux côtés de civils contraints de fuir pour échapper aux bombes russes, il a été mortellement touché.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) May 30, 2022
La chef de la diplomatie française Catherine Colonna, en visite ce lundi en Ukraine, a également réagi juste après l’annonce officielle du décès du journaliste. « La France exige qu’une enquête transparente s’engage dans les meilleurs délais pour faire toute la lumière sur les circonstances de ce drame », a-t-elle déclaré dans un communiqué diffusé sur Twitter. Et d’ajouter : « La France réaffirme son engagement constant et déterminé, partout dans le monde, en faveur de la liberté de la presse et de la protection des journalistes et de tous ceux dont l’expression contribue à une information libre et au débat public. »
Joe Biden exclut une livraison à l’Ukraine de systèmes de lance-roquettes
Le président américain Joe Biden a déclaré exclure de livrer à l’Ukraine des systèmes de lance-roquettes (MLRS) à longue portée, rapporte BFM TV, ce lundi. Ces armes, demandées à maintes reprises par le président ukrainien Volodymyr Zelensky, pourraient atteindre la Russie.
Embargo de l’UE sur le pétrole russe : Orban bloque toujours
Le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, a affirmé ce lundi qu’aucun « compromis » acceptable n’a « pour l’instant » été trouvé par les vingt-sept membres de l’UE au sujet d’un embargo européen sur le pétrole russe, rapporte Le Monde.
Catherine Colonna : « Cela ne devrait pas arriver »
La ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna est arrivée ce lundi à Kiev. Une première pour un membre du gouvernement français, depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, précise BFM TV. Depuis son arrivée, la ministre s’est notamment rendue devant un mémorial destiné aux victimes de la guerre pour y déposer une gerbe de fleurs.
Lors de son déplacement à Boutcha, elle a fait savoir que la France allait « faire tout son possible pour que la paix revienne », relaye de son côté 20Minutes. « Cela ne devrait pas arriver, il ne faut pas que ça recommence », a martelé la chef de la diplomatie française après s’être rendue dans une église orthodoxe où étaient exposés un certain nombre de clichés des exactions perpétrées. « La France est à leurs côtés [aux côtés des Ukrainiens] avec ses amis, ses alliés, elle va faire tout son possible pour que la paix revienne », a-t-elle affirmé ensuite, avant de réclamer « des sépultures dignes » pour les victimes.
Le difficile travail d’un médecin légiste pendant la guerre
Âgé de 44 ans, Yuri Fenenko est médecin légiste dans la ville de Tchernihiv, située au nord de Kiev. La guerre menée par Moscou a considérablement changé son métier, comme il en a récemment témoigné dans les colonnes du Guardian. « Avant la guerre, j’avais vu des corps complètement déchiquetés par des explosions accidentelles, mais jamais en si grand nombre », a-t-il confié avant de se souvenir du jour où une frappe a touché des personnes qui patientaient devant une épicerie. « Trente personnes ont été tuées et elles ont toutes été amenées dans ma morgue », a-t-il précisé. Le plus traumatisant a été lorsqu’on lui a amené le corps d’une de ses amies. Il était défiguré. « La voiture qu’elle conduisait a heurté une mine alors qu’elle tentait de fuir un village où elle vivait », a-t-il observé, avant d’ajouter ne pas avoir été en mesure de l’autopsier lui-même.
Netflix désormais inaccessible en Russie
La plateforme américaine Netflix est maintenant inaccessible en Russie, a indiqué ce lundi le géant californien du streaming, dernière société occidentale en date à finaliser son retrait du pays à cause de l’offensive menée en Ukraine, comme l’observe BFM TV. Depuis vendredi dernier, le site et l’application ne sont plus disponibles en Russie. « C’est la matérialisation du retrait du marché russe » annoncé en mars, a réagi Netflix, avant de préciser que la plateforme avait attendu la fin d’un cycle de facturation pour prendre une telle mesure.
Melitopol : explosion d’une voiture piégée
Une voiture piégée a explosé ce lundi matin à Melitopol, faisant deux blessés. L’annonce, relayée par 20Minutes, a été faite par l’administration prorusse de cette ville du sud de l’Ukraine occupée par les forces russes, qui accuse Kiev d’être derrière ce qu’elle a qualifié d’« attentat ». « Vers 8 heures du matin, une voiture piégée a explosé dans le centre de la ville », a indiqué l’administration de cette cité située à proximité de la mer d’Azov. Après quoi, elle a fait état de deux blessés : des « bénévoles qui apportaient de l’aide humanitaire » âgés de 25 et de 28 ans.
Une enquête a été ouverte, d’après cette même source. « C’est un acte terroriste cynique du régime de Kiev, un acte destiné à effrayer les habitants de notre ville, un acte dirigé contre les civils », a vivement fustigé Galina Danilchenko, la nouvelle « maire » de la cité installée par les forces russes et dont les propos sont cités par l’agence de presse russe Ria Novosti. Pour rappel, Melitopol a été conquise par les forces russes au cours des premiers jours de l’offensive menée par Moscou. Le 11 mars, son maire, Ivan Fedorov, avait été enlevé par les Russes, avant d’être finalement remis en liberté quelques jours plus tard. Ensuite, une administration prorusse a été mise en place dans la cité.
Chez les officiers russes, des « pertes dévastatrices »
Les officiers intermédiaires russes ont subi un certain nombre de « pertes dévastatrices », a jugé ce lundi le ministère de la Défense britannique, dans son analyse quotidienne de la guerre en Ukraine, relaye 20Minutes. « La perte d’une grande partie de la jeune génération d’officiers professionnels exacerbera probablement les problèmes persistants [de l’armée russe] en matière de commandement et de contrôle », précise ensuite Londres, selon qui ces pertes pourraient conduire à une « nouvelle baisse du moral », ainsi qu’à une « mauvaise discipline ».
Pour renforcer son armée, Berlin contourne les termes de sa Constitution
Après de nombreuses semaines de discussions, le gouvernement et l’opposition conservatrice en Allemagne ont trouvé, au cours de la soirée de dimanche à lundi, un accord en vue de moderniser l’armée nationale face à la menace russe, nous apprend Le Monde. Ce compromis a pour objectif de pouvoir remplir la promesse qu’avait faite le chancelier Olaf Scholz, à la fin du mois de février : débloquer 100 milliards d’euros pour réarmer le pays au cours des prochaines années, mais également moderniser la Bundeswehr, dont les équipements sont désormais vétustes.
Josep Borrell : Vladimir Poutine « se sert du blé comme d’une arme de guerre »
Tandis que la question du blé ukrainien est au cœur de nombreuses inquiétudes et de discussions en Europe, Josep Borrell, haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères, a accusé ce lundi Vladimir Poutine de « se [servir] du blé comme d’une arme de guerre », au micro de France Info. « Il y a 20 millions de tonnes de blé stockées en Ukraine. Il faudrait l’exporter, l’amener là où les gens le consomment et faire de la place pour les prochaines récoltes », a-t-il exhorté ensuite, avant de faire allusion à des discussions pour mettre en place des corridors pour exporter le blé produit. Les ports ukrainiens sont aujourd’hui bloqués par les Russes. De ce fait, les exportations sont rendues impossibles. A noter que 12 % des exportations mondiales de céréales viennent d’Ukraine.
Kiev dit reprendre du terrain près de Kherson
« Kherson, tiens bon, nous sommes proches ! » exhorte sur sa page Facebook l’état-major ukrainien, dont les propos ont été repérés par France 24. Dans son point de situation publié au cours de la nuit de dimanche à lundi, l’armée ukrainienne a assuré avancer dans la région de Kherson, du côté des villages de Andriivka, de Lozove et de Bilohirka. Côté russe, aucun commentaire n’a été fait dans un premier temps, concernant ces affirmations de l’Ukraine faisant état de « la construction de lignes défensives » par les troupes russes autour de Kherson, notent nos confrères.
Cette offensive ukrainienne intervient alors que les nouvelles autorités de Kherson, désignées par le Kremlin, ont exprimé le souhait d’être rattachées à la Russie. Cette dernière a également fait savoir qu’elle allait permettre aux habitants de demander un passeport russe par le biais d’« une procédure simplifiée ». Si Kherson retombait aux mains de Kiev, ce serait une avancée symbolique très forte. Et pour cause, cette région a entièrement été conquise par l’armée russe depuis son offensive lancée le 24 février. Par ailleurs, la région est stratégiquement située dans le sud de l’Ukraine, non loin de l’embouchure du Dniepr situé sur la mer Noire.
La ministre Catherine Colonna en visite à Kiev
Ce lundi, Catherine Colonna est arrivée à Kiev, depuis la Pologne, en train de nuit. La chef de la diplomatie française est attendue à Boutcha en fin de matinée, puis elle retournera à Kiev au cours de l’après-midi, indique France Info. Au cours de sa visite, la ministre des Affaires étrangères va rencontrer le président ukrainien Volodymyr Zelensky, ainsi que son homologue ukrainien Dmytro Kouleba.
Zelensky va s’adresser aux Européens
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky doit s’adresser ce lundi, par le biais d’une visioconférence depuis Kiev, aux dirigeants européens réunis à Bruxelles pour un sommet extraordinaire consacré à son pays, relate 20Minutes. De nouvelles sanctions contre la Russie sont au menu de cette réunion des Vingt-Sept. En plus de l’embargo pétrolier, le paquet de sanctions vise l’exclusion de banques russes du système financier international Swift ainsi qu’une aide à l’Ukraine allant jusqu’à neuf milliards d’euros, pour l’année 2022.
L’Eglise orthodoxe d’Ukraine annonce son indépendance
La branche moscovite de l’Eglise orthodoxe ukrainienne a annoncé le 27 mai sa décision de rompre avec la Russie. Elle a déclaré « sa pleine indépendance » des autorités spirituelles russes, ce qui est une initiative historique : « Nous ne sommes pas d’accord avec le patriarche moscovite Kirill […] en ce qui concerne la guerre en Ukraine », a détaillé dans un communiqué évoqué par Aleteia l’Eglise ukrainienne, à la fin d’un concile dédié à « l’agression » russe contre son pays. Dans le même contexte, elle a prononcé ensuite « la pleine indépendance et l’autonomie de l’Eglise orthodoxe ukrainienne ». « Le concile condamne la guerre, qui est une violation du commandement de Dieu ‘Tu ne tueras point’, et exprime ses condoléances à tous ceux qui souffrent », peut-on également lire dans ledit communiqué. D’après l’Eglise d’Ukraine, ses relations avec sa direction moscovite étaient « compliquées ou inexistantes » depuis que la loi martiale a été déclarée en Ukraine.
France24 - Monde
Tensions grandissantes entre Kigali et Kinshasa, l'UA appelle au calme
Publié le : 30/05/2022 - 23:26
Meriem AMELLAL
Célia CARACENA
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Le ton continue de monter entre le Rwanda et la RD Congo. Kinshasa dénonce le "soutien" du Rwanda au groupe armé M23, groupe rebelle vaincu en 2013 réapparu en mars dernier dans l'Est du Congo. De son côté, Kigali accuse l'armée congolaise de collaboration avec les FDLR, un groupe armé créé à l'origine par des Hutu rwandais réfugiés dans l'est de la RDC après le génocide des Tutsi au Rwanda de 1994. Les précisions de Simon Wohlfahrt à Kigali.
Kinshasa a suspendu les vols de la compagnie Rwand'Air sur son territoire et convoqué l'ambassadeur du Rwanda au Congo. D'après l'UNHCR, plus de 72.000 congolais auraient été déplacés du fait des combats entre le M23 et les FARDC. Le président de l'Union africaine s'est dit "gravement préoccupé" et a exhorté les deux pays au calme et au dialogue.
C'est la fin de la longue attente de Charles Blé Goudé. Plus d'un an après son acquittement de crimes contre l'humanité durant la cirse post electorale de 2020-2011 par la CPI, cette figure controversée de la politique ivoirienne a obtenu son passeport ce matin à La Haye. Charles Blé Goudé qui a réitéré son intention de regagner la Côte d'Ivoire selon un communiqué publié par son avocat. Et à Abidjan, les membres de son parti le COJEP, l'attendent de pied ferme. Les précisions de notre correspondante, Hannane Ferdjani.
Les relations entre l'Afrique et#Israël seront au menu d'une conférence mardi à Paris. Stratégie diplomatique, contrats, enjeux.. Simon Seroussi, le porte-parole de l'ambassade d'Israël à Paris est notre invité.
Cheffe d'édition : Célia Caracena
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French Open 2022: Daniil Medvedev and Stefanos Tsitsipas suffer shock exits at Roland Garros
Last updated on 30 May 202230 May 2022.From the section Tennis
Daniil Medvedev and Stefanos Tsitsipas suffered surprise fourth-round exits on a day of shocks in the men's draw at the French Open.
World number two Medvedev was thrashed 6-2 6-3 6-2 by Croatian Marin Cilic in a one-sided evening session.
Fourth seed Tsitsipas lost in four sets as teenager Holger Rune reached a maiden Grand Slam quarter-final.
The Dane, 19, punished a lacklustre display from the 2021 Roland Garros runner-up to triumph 7-5 3-6 6-3 6-4.
Rune meets Casper Ruud in the last eight after the Norwegian also won in four sets, beating Poland's Hubert Hurkacz.
Cilic, 33, next faces seventh seed Andrey Rublev, who progressed to the quarter-finals after Jannik Sinner retired while trailing 1-6 6-4 2-0.
Former US Open champion Cilic, who triumphed at Flushing Meadows in 2014, rolled back the years, taking just an hour and 47 minutes to stun second seed Medvedev under the lights on Court Philippe-Chatrier.
He won 90% of points on his dominant first serve and did not face a single break point, while the Russian's serve, in contrast, was breached five times.
"It was one of the best matches of my career from start to finish," Cilic said in his on-court interview. "An absolutely fantastic match from the first point to the last.
"When I'm playing my best tennis, everything is working, serve, return, movement and these last 15 days have been great for me, with some very consistent tennis.
"Against guys like Daniil you have to be able to sustain levels like that throughout the match so I was definitely focused to keep going and I am extremely pleased.
"I try to always give my best even if it's not going my way. If you are persistent with your training, good things come your way and it is such a pleasure to be playing like this."
Medvedev's departure leaves 20th seed Cilic as the only Grand Slam winner remaining in the bottom half of the draw - with Rublev, Ruud and Rune having never previously reached a semi-final at a major.
Rune had never won a Grand Slam match before this event but has dropped just one set in reaching the quarter-finals.
World number four Tsitsipas seemed strangely subdued for large parts of their fourth-round match, although he levelled after losing the first set and threatened a fightback towards the end of the fourth.
But Rune saved three break points to serve out the match and become the first Danish man to reach a quarter-final on the Paris clay - and the first since 1967 to make the last eight in any Grand Slam.
"I was very nervous, but at the same time I knew that if I went away from my tactics I would lose for sure," world number 40 Rune said in his on-court interview.
"It was part of the tactic to be as aggressive as possible - Tsitsipas attacks every ball so I had to be aggressive, play fast and I really like playing the drop shots. It worked out and I'm really happy."
With fellow 19-year-old Carlos Alcaraz also through, it ensured two teenagers are in the last eight of a Grand Slam for the first time since the 1994 French Open.
Rune, who won the boys' title at Roland Garros in 2019, appeared much fresher throughout, with Tsitsipas perhaps feeling the effects of his two draining opening matches.
The Greek, 23, came from two sets down to beat Lorenzo Musetti in the first round and then took four hours to see off Czech qualifier Zdenek Kolar in round two.
Tsitsipas, however, suggested an equipment change played a part in his below-par display, although he refused to elaborate when pressed on the subject by reporters.
"I wouldn't put all of the blame on the equipment because it's something that I chose for my personal progress and getting better," he said.
"But it kind of stays back in your head that maybe I shouldn't have done that."
Eighth seed Ruud also made history by becoming the first Norwegian man to reach a Grand Slam quarter-final with his 6-2 6-3 3-6 6-3 victory over Hurkacz.
The 23-year-old's previous best run at a major came in reaching the 2021 Australian Open fourth round but he assumed control from the off against the Polish 12th seed.
Hurkacz had not dropped serve all tournament but Ruud put paid to that statistic in his very first return game and went on to break on five further occasions.
"It's been a goal of mine to reach the quarter-finals of a Grand Slam - I feel more experienced now playing a best of five sets," said Ruud.
Seventh seed Rublev, meanwhile, was the beneficiary of Sinner's misfortune as the Italian retired in their encounter after the second game of the third set.
Sinner had played his previous matches with heavy strapping on his left knee, but showed few ill-effects as he whizzed through the opening set 6-1 in just half an hour.
However, the 20-year-old required treatment on his knee in the second set as a battling Rublev took it 6-4 to level the match.
Sinner, the 11th seed, was unable to continue after seeing his serve broken early in the third set.
Valeurs Actuelles
“Il pleut de l’argent sur les imbéciles” : Elon Musk en faveur d’une récession économique
« Il pleut de l’argent sur les imbéciles depuis trop longtemps. » Ces propos, repérés par The Guardian, ont été publiés sur Twitter par Elon Musk vendredi 27 mai. Le milliardaire, jamais avare de piques, s’est fait remarquer avec cette nouvelle sortie polémique, alors que les Etats-Unis sont en proie à la menace d’une récession économique. Ce qui, selon l’homme le plus riche du monde, « est en fait une bonne chose ». Et d’ajouter ensuite : « Certaines faillites doivent se faire. […] De plus, tous les trucs de Covid à la maison ont poussé les gens à penser qu’ils n’avaient pas vraiment besoin de travailler dur. Le réveil sera rude ! »
Yes, but this is actually a good thing. It has been raining money on fools for too long. Some bankruptcies need to happen.
Also, all the Covid stay-at-home stuff has tricked people into thinking that you don’t actually need to work hard. Rude awakening inbound!
— Elon Musk (@elonmusk) May 27, 2022
Elon Musk très attaché à la liberté d’expression
Des propos qui se sont retrouvés au cœur d’une polémique. D’autant plus que le patron de Tesla et SpaceX a largement profité de l’abondance des liquidités au cours des dernières années, selon le quotidien britannique. Un argent – parfois qualifié de « magique » par ses détracteurs – qui a fait grimper le titre de Tesla en Bourse à des niveaux impressionnants. Aussi, c’est la valorisation du constructeur automobile, plus puissant que Toyota en dépit des livraisons très faibles en comparaison, qui a permis à Elon Musk d’engranger la fortune qui est aujourd’hui la sienne, assurent nos confrères. En 2019, déjà, il avait profité d’un prêt à hauteur de 465 millions de dollars grâce à un plan de relance fédéral après la crise financière mondiale.
L’entrepreneur, particulièrement attaché à la liberté d’expression, exprime régulièrement son point de vue sur les réseaux sociaux. Le 18 mai, il avait par exemple publié un tweet dans lequel il disait être vent debout contre le parti démocrate qu’il accusait d’être devenu « le parti de la division et de la haine ». Il avait ensuite fait savoir qu’il comptait « voter républicain » lors des élections américaines de mi-mandat, qui se tiendront en novembre prochain.
France24 - Monde
Juifs et musulmans au Maghreb : une relation complexe et fluctuante de 1830 à nos jours
Publié le : 30/05/2022 - 11:10
Valériane GAUTHIER
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Sophian AUBIN
L’exposition "Juifs et musulmans de la France coloniale à nos jours", présentée au Musée de l'histoire de l'immigration, apporte un regard neuf et documenté. Avec pour sous-titre "Plus d'histoire, moins de clichés", elle explore une histoire de vies communes et de ruptures, entre ces deux communautés souvent présentées comme des "frères ennemis". Une histoire qui prend sa source dans l'espace colonial du Maghreb – Algérie, Maroc et Tunisie – et se poursuit depuis les années 1960 en France.
Pour en parler, Sophian Aubin, journaliste de la rédaction de France 24, est notre invité. Il nous apporte aussi son éclairage sur la question des juifs d'Afrique du Nord et l'apprentissage de la langue arabe qui leur permet de renouer avec leurs origines.
>> À lire aussi : France : des musulmans maghrébins se retrouvent dans l'hébreu, des juifs séfarades dans l'arabe
Également au sommaire :
Un an après l'éruption du volcan Nyiragongo en RD Congo, une partie des sinistrés toujours en attente des aides promises
Lorsque le volcan Nyiragongo est entré en éruption le 22 mai 2021, la coulée de lave s'est arrêtée aux portes de Goma. Mais 32 personnes ont perdu la vie et plus de 3 000 habitations ont été détruites. La catastrophe a mis en évidence le manque de préparation des autorités et notamment les maigres moyens alloués à l'Observatoire volcanologique de Goma. Un an après, quelle est la situation des sinistrés et les améliorations promises ont-elles été réalisées ? Réponse avec le reportage de nos correspondants, Clément Bonnerot, Justin Kabumba et Juliette Dubois.
La dent de Patrice Lumumba bientôt restituée
Une cérémonie officielle se déroulera le 20 juin à Bruxelles. Le principe de cette restitution, réclamée au roi des Belges Philippe par la famille Lumumba, est acquis depuis 2020. Mais la cérémonie a déjà été plusieurs fois reportée, notamment en raison de la pandémie de Covid-19. La relique de celui qui fut un des pères de l'indépendance et Premier Ministre congolais, sera remise à sa famille, en petit comité. Une fois arrivée en RD Congo, cette relique permettra d'ériger un mémorial en l'honneur de Patrice Lumumba à Kinshasa.
La danse au secours des enfants des rues au Tchad
Aleva Ndavogo Jude a dû apprendre à survivre dans les rues de N'Djamena, avant de devenir chorégraphe et danseur professionnel. Sa passion pour la danse ne plaisait pas à son père et il avait dû quitter le domicile familial à l'âge de 14 ans. Aujourd'hui, avec son association Dakouna Espoir, il a accueilli 600 enfants, qui se sont eux aussi retrouvés livrés à eux-mêmes. Il leur apprend le coupé-décalé, le hip-hop ou encore le ndombolo pour leur donner de l'espoir et un avenir.
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Bruno Fuligni, le goût de l’anecdote
Un jour avecD’une curiosité insatiable, l’essayiste passe avec délice d’un sujet à l’autre, explorant les moments les plus absurdes et les plus parlants de notre histoire, en bon pataphysicien.
Aurélien SoucheyreBruno Fuligni est le plus sérieux des drôles d’érudits. Voilà quelques années qu’il a été nommé régent du Collège de pataphysique. « La pataphysique est essentiellement compliquée. Elle est la science des solutions imaginaires, des épiphénomènes et des exceptions », expose-t-il d’un ton docte et courtois. « C’est le collège qui repère vos travaux et vous appelle. C’est ainsi que je suis devenu régent de Pompagogie, Pomponiérisme et Zozologie, avec des majuscules », précise-t-il. Bruno Fuligni en parle avec application et gravité. Pas un rire. Même pas un sourire dans l’œil ou dans la voix. Et c’est tout ce qui fait le charme de la démonstration. « La pataphysique est l’ennemie de la certitude. Il s’agit d’étudier très sérieusement ce que les esprits légers considèrent comme futile, et inversement. Cela me convient tout à fait. Dans la plus petite anecdote, on trouve des significations qui ne demandent qu’à être relevées et explorées. »
L’art de l’injure
Parfois, Bruno Fuligni porte la Grande Gidouille qui distingue les pataphysiciens. « Il n’y a aucune vanité à en tirer », ajoute-t-il aussitôt. Qu’a-t-il fait pour mériter pareille médaille ? Des livres, à la pelle, où sa passion pour cette petite histoire qui fait la grande s’exprime allègrement. C’est lui qui a dirigé un dictionnaire des injures politiques. Sa préférée ? « J’aime celles qui ont la beauté d’un compliment. À la mort de Faure, Clemenceau a déclaré : “En entrant dans le néant, il a dû se sentir chez lui”. C’est un pur chef-d’œuvre. » C’est aussi lui qui a écrit une histoire amusée des promesses électorales, dont certaines totalement absurdes. « On y trouve un candidat qui avait proposé d’accorder une particule à tous les Français. » Bruno Fuligni s’est également penché sur les guerres les plus stupides de l’histoire. « Celle des émeus est spectaculaire. C’est la première fois qu’une nation, l’Australie, va déclarer la guerre à une espèce animale, en plus de la perdre ! »
« Jaurès, l’honnête homme »
Le lecteur, dans son ouvrage consacré aux gastronomes de l’extrême, apprendra aussi qu’au XIX e siècle, des scientifiques et des élus avaient déjà essayé de convertir la population française à la dégustation d’insectes, au motif que c’est une formidable réserve de protéines. Sans succès. « Au Sénat, Achille Testelin a donné la recette de la soupe aux hannetons en pleine séance, c’est donc consigné au Journal officiel », s’enthousiasme Bruno Fuligni, passionné par l’histoire parlementaire. Entré comme rédacteur de comptes rendus de séances à l’Assemblée nationale, il y est désormais chargé de mission. C’est lui qui a coordonné, à l’intérieur même du Palais Bourbon, l’exposition sur d’authentiques affiches placardées sur les murs de Paris pendant la Révolution française. « Un fonds colossal de 2 500 affiches. Un patrimoine historique qu’il fallait absolument mettre en valeur », mesure-t-il.
Sa connaissance de l’Assemblée l’a amené à écrire un livre sur les « quinze mille », soit le nombre de députés depuis la Révolution. « On serait plutôt à 16 000 aujourd’hui. Certains parcours me fascinent : Philibert Besson, poilu, sort d’hôpital psychiatrique lorsqu’il est élu député en 1932. Il prédit la Seconde Guerre mondiale et propose une solution pour l’éviter : lier les économies européennes avec une monnaie unique, qu’il appelle l’Europa. » Un autre député l’impressionne. « Dans la galerie des parlementaires, il y a des personnages d’exception tels Jean Jaurès. Il anéantit les cloisons entre philosophie, politique, poésie, histoire et journalisme. C’est l’idéal de l’honnête homme. Ses discours sont d’une très grande richesse, j’ai lu ses écrits par goût. » C’est Bruno Fuligni qui a écrit le docu-fiction la Séparation, sur la loi de 1905, en plus de deux pièces de théâtre consacrées à Jaurès, incarné par l’acteur Jean-Claude Drouot.
Vieux papiers et jargon taafien
Fils d’un militaire, petit-fils d’un marchand forain, l’auteur se dit émerveillé par Paris, cette « gigantesque bibliothèque » où il fréquente avec assiduité librairies, bouquinistes, marchés aux puces et salles de vente : « Je vais partout où il y a du vieux papier », à la recherche de documents rares. Il a ainsi exploré les archives de la police pour plusieurs livres. « Parce qu’elle écrit beaucoup, la police laisse des témoignages de ceux qui n’en ont pas laissé, de la vie sociale intime du peuple des bas-fonds. C’est ce qui m’intéresse. » Ses derniers ouvrages ? Un sur les « lois folles » de la République, dont celle autorisant de « glander » en forêt. Et, enfin, le premier lexique complet du taafien, le jargon utilisé sur les Terres australes et antarctiques françaises (Taaf). Là-bas, on gondonne, on slingue, on s’ensouille… Anecdotique ? « En réalité, il n’y a pas d’anecdote, car l’anecdote ne vaut que lorsqu’elle éclaire », répond Bruno Fuligni.
Histoireassemblée nationale France24 - World
Man disguised as old woman throws cake at the Mona Lisa
Issued on: 30/05/2022 - 14:09
NEWS WIRES
Vedika BAHL
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A man seemingly disguised as an old woman in a wheelchair threw a piece of cake at the glass protecting the Mona Lisa at the Louvre Museum and shouted at people to think of planet Earth.
Videos posted on social media appear to show a young man in a wig and lipstick who had arrived in a wheelchair. The man, whose identity was unknown, was also seen throwing roses in the museum gallery on Sunday.
The cake attack left a conspicuous white creamy smear on the glass but the famous work by Leonardo da Vinci wasn't damaged.
Security guards were filmed escorting the wig-wearing activist away as he called out to the surprised visitors in the gallery: “Think of the Earth. There are people who are destroying the Earth. Think about it. Artists tell you: think of the Earth. That’s why I did this.”
Someone smashed a cake on Mona Lisa... pic.twitter.com/4NpztMCJEG
May 29, 2022Guards were then filmed cleaning the smeared cream from the glass. Officials at the Louvre weren't immediately available for comment.
The 16th-century Renaissance masterpiece has been targeted before.
The painting was stolen in 1911 by a museum employee, an event which increased the painting's international fame.
It was also damaged in an acid attack perpetrated by a vandal in the 1950s, and has since been kept behind glass.
In 2009, a Russian woman who was angry at not being able to get French citizenship threw a ceramic cup at it, smashing the cup but not harming the glass or the painting.
(AP)
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Former president of Louvre museum charged in art trafficking case
Louvre museum will be headed by woman for first time in its 228-year history
Louvre museum makes its entire collection available online
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : 242 enfants tués depuis le début de l’invasion russe, affirme Kiev
La Russie reproche à la France son « rôle actif » en Ukraine
Interrogé sur TF1 dimanche soir, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a pointé la France du doigt pour son « rôle actif » en Ukraine. « La France alimente le nationalisme et le néonazisme ukrainiens, elle arme directement l’Ukraine, y compris avec des armes offensives », a-t-il déclaré. Depuis le début du conflit, Paris assure avoir fourni pour 100 millions d’euros de matériels militaires aux forces ukrainiennes.
La ville de Kiev célèbre ses 1. 540 ans
Ce week-end, la capitale ukrainienne fête son 1. 540e anniversaire, alors que le pays entame son quatrième mois de guerre. La ville a tenu à célébrer cet événement, rapporte un correspondant de la radio et télévision britannique BBC, présent sur place.
Kyiv in full song for its birthday….https://t.co/x9DxTiNpi4 pic.twitter.com/wtb32lmkpe
— James Waterhouse (@JamWaterhouse) May 29, 2022
De nouvelles sanctions de l’UE vers la Russie ?
Les représentants des vingt-sept pays membres de l’UE vont examiner dimanche une solution pour débloquer de nouvelles sanctions contre la Russie, dont la mesure phare est un embargo pétrolier d’ici la fin de l’année, rapporte BFM TV. Pour le moment, la mise en place de ces nouvelles sanctions est notamment bloquée par la Hongrie, pays sans accès à la mer, dépendant de Moscou.
L’Allemagne ne livre presque plus d’armes à Kiev
Berlin a réduit au minimum ses livraisons d’armes à l’Ukraine depuis plusieurs semaines, rapporte ce dimanche le quotidien allemand Die Welt. En effet, entre le 30 mars et le 20 mai, deux livraisons seulement ont été effectuées vers Kiev, contenant des mines antichars et des pièces de rechange pour des mitraillettes.
La Russie affirme avoir tué 300 soldats ukrainiens en 24 h
Dans un communiqué ce dimanche, le ministère russe de la Défense revendique la destruction d’un « vaste dépôt d’armes et de munitions » dans la ville natale du président ukrainien, rapporte Le Monde. L’armée russe affirme également avoir abattu, ces dernières vingt-quatre heures, plusieurs cibles militaires dans le Donbass et dans la région de Kharkiv. « À la suite des frappes aériennes russes, plus de 300 [soldats ukrainiens] tués et jusqu’à 50 unités d’équipements militaires et spéciaux des forces armées ukrainiennes ont été détruits », détaille le communiqué.
30 150 soldats russes tués, assure Kiev
Depuis le début du conflit le 24 février dernier, 30 150 soldats auraient été tués, a affirmé l’état-major ukrainien, ce dimanche. En ce qui concerne les pertes matérielles, selon Le Monde, la Russie aurait perdu 1 338 tanks, 3 270 véhicules blindés, 631 pièces d’artillerie, 203 lance-roquettes multiples, 2 240 véhicules et réservoirs de carburant ou encore 504 drones.
Updated losses of the #Russian army according to the General Staff of the Armed Forces of #Ukraine. pic.twitter.com/lAgBDXErGq
— NEXTA (@nexta_tv) May 29, 2022
Zelensky dans l’est de l’Ukraine pour la première fois
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est rendu ce dimanche pour la première fois, depuis le début de l’invasion russe, dans l’est du pays à Kharkiv, rapporte BFMTV. « 2.229 maisons détruites à Kharkiv et dans la région. Nous restaurerons, reconstruirons et ferons revenir la vie. À Kharkiv et dans tous les autres villages et villes où le mal est venu », a déclaré le chef d’État ukrainien sur Telegram.
La Serbie prolonge son accord avec la Russie sur le gaz
La Serbie s’est mise d’accord avec Moscou pour une extension de trois ans de son accord d’approvisionnement en gaz russe à bas prix, a annoncé ce dimanche le chef d’État serbe Aleksandar Vučić, rapporte BFMTV. Selon lui, c’est « de loin le meilleur deal en Europe ».
Si la Serbie, candidate pour une adhésion à l’UE, a condamné l’agression russe à l’ONU, elle a toutefois refusé de s’aligner sur les sanctions européennes à l’égard de Moscou.
242 enfants tués en Ukraine
Au moins 242 enfants ont été tués depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, a affirmé le bureau du procureur général ukrainien dans un message publié sur Telegram, samedi 28 mai. Des chiffres qui « ne sont pas définitifs », car les potentielles victimes dans les zones où les combats sont toujours en cours, de même que dans les territoires « temporairement occupés », n’ont pas encore été identifiées.
#RussianWarCrimes pic.twitter.com/yQhBPawM0j
— Офіс Генерального прокурора (@GP_Ukraine) May 28, 2022
Un étau angoissant
Un rapport de l’état-major de l’armée ukrainienne paru ce dimanche 29 mai alerte. Selon lui, l’armée russe serait en train de progresser rapidement autour de la grande ville de Sievierodonetsk, la capitale administrative de l’oblast de Louhansk, dans le Donbass. Comme le précise Le Monde, le rapport souligne que « l’ennemi a mené des opérations d’assaut » dans la zone. Serhi Haïdaï, le gouverneur de l’oblast de Louhansk, a prévenu que « la semaine prochaine sera[it] très dure » pour lutter contre l’armée de Vladimir Poutine, qui a engagé « tous ses moyens pour s’emparer de Sievierodonetsk ». Oleksandr Striouk, le maire de cette ville de 100.000 habitants, a quant à lui voulu transmettre un message rassurant : « Nous pensons que la ville résistera », a-t-il établi. L’élu ukrainien a néanmoins alerté sur la situation sanitaire de la ville, qui manque d’approvisionnement en eau potable, et qui est privée d’électricité depuis deux semaines.
BBC
Uvalde: Andy Murray says Texas mass shooting made him 'incredibly upset'
Last updated on 1 hour ago1 hour ago.From the section Tennis
British tennis player Andy Murray said the deaths of 19 children and two teachers in a shooting at a school in Texas last week made him "angry" and "incredibly upset".
Murray was a pupil at Dunblane Primary School in Scotland in March 1996, when 16 children and a teacher were murdered by gunman Thomas Hamilton.
"I think there's been over 200 mass shootings in America this year and nothing changes," he told BBC Sport.
"I can't understand that."
The shooting in Uvalde on 24 May has provoked new calls for gun control measures in the United States, although several senior Republicans have already expressed their opposition to tighter rules on gun ownership, such as background checks.
On Friday, former US president Donald Trump told the National Rifle Association's annual conference that decent Americans should be allowed firearms to defend themselves against "evil".
And Texas senator Ted Cruz has accused Democrats and the media of seeking to "politicise" the shooting to "restrict the constitutional rights of law-abiding citizens".
The US Department of Justice says it will investigate the police response to the mass shooting.
But Murray believes that changes need to happen.
"My feeling is that surely at some stage you do something different," he added.
"You can't keep approaching the problem by buying more guns and having more guns in the country. I don't see how that that that solves it.
"But I could be wrong. Let's maybe try something different and see if you get a different outcome.
"I heard something on the radio the other day and it was a child from that school, you know, and I experienced a similar thing when I was at Dunblane and a teacher like, coming out and waving all of the children, like under tables and telling them to go and hide.
"And it was a kid telling exactly the same story about how she survived it.
"They were saying that they go through these drills, as young children, as seven-, eight-year-old children. How? How is that normal that children should be having to go through drills, like in case someone comes into a school with a gun?
"I don't get it - just, yeah, it's really, really upsetting and I hope they make some changes."
L'Humanité
Une plaque à la mémoire de Salek Bot et Hersch Zimmermann
ActuÀ Paris, il y a 80 ans, deux résistants FTP-MOI périssent en préparant un attentat contre l’occupant nazi. Les habitants se mobilisent pour que leur combat et leur histoire soient reconnus.
Patrick KamenkaLe 25 avril 1942, deux jeunes résistants juifs polonais communistes, appartenant au 2 e détachement des Francs-Tireurs et Partisans juifs de la Main-d’œuvre immigrée, trouvent la mort en préparant un attentat à l’explosif contre l’armée allemande.
Salek (Saül) Bot, violoniste, militant antifasciste, qui a quitté en la Pologne en 1937 pour la France où il poursuit des études musicales, est recruté en novembre 1941, par Anna Kowalska, ancienne rédactrice de Naïe Presse, le quotidien en langue yiddish de la section juive de la MOI, pour participer à des actions de résistance. Il entre alors dans la clandestinité sous le pseudonyme d’Yves Moulin. Il fait la connaissance de Hersch Zimmermann, ingénieur chimiste, un ancien des Brigades internationales, alias Henri Lefevre dans la Résistance.
Leur mission : créer un laboratoire clandestin pour y fabriquer des explosifs et frapper l’occupant à l’aide de bombes artisanales.
Ce 25 avril, réunis au 7 e étage du 49 rue Geoffroy Saint-Hilaire, les deux jeunes communistes s’activent pour fabriquer les bombes qui doivent être utilisées par la résistance contre une caserne allemande à l’occasion du 1 er mai. Mais une tragique erreur de manipulation provoque vers 20 h 30 une violente explosion – dont ne connaîtra jamais la cause réelle — entraînant la mort des deux résistants : l’un périra déchiqueté, l’autre grièvement blessé trouvera la mort à l’hôpital.
Avant ce tragique accident, Salek, qui utilisait pour donner le change son étui de violon afin de transporter armes et munitions, avait déjà opéré un attentat à la grenade contre une unité allemande et placé un engin explosif dans l’immeuble du journal allemand Parizer Zeitung…
Aussitôt, la direction des Renseignements généraux de la préfecture de police enquête sur les lieux de l’explosion et identifie Masza Lew, l’amie de Salek, elle-même résistante et militante du Travail allemand (TA) qui consistait à approcher les soldats allemands pour obtenir des renseignements et les pousser à déserter les rangs de la Wehrmacht.
Au lendemain de l’explosion, elle est appréhendée à son domicile 1 bis rue Lacépède, tout proche du laboratoire. Les Brigades spéciales, qui traquent les résistants, découvrent chez elle des documents prouvant sa participation à la lutte antinazie et au Travail allemand. Livrée aux nazis, Masza Lew sera internée à Drancy avant d’être déportée par le convoi N° 33 à Auschwitz où elle périra assassinée le 7 décembre 1942. Le nom de Masza Lew a été inscrit sur le mur des noms au Mémorial de la Shoah.
Après l’arrestation de Masza, les policiers tendent une souricière à son domicile entre le 26 et 30 avril et procèdent dans la foulée à l’arrestation le 4 mai de 10 militant(e) s juifs communistes, décapitant ainsi le réseau.
Parmi eux figurent deux femmes : Souka Guttmann, Raissa Kagan-Rappoport. Et sept hommes : Zygmunt Brajlowski, Bronislav Lecki, Tibor Kallai (chimiste), Joseph Bursztyn médecin et responsable du travail parmi les intellectuels juifs et non juifs, rédacteur de Notre Voix et Notre Parole édition en français de la Naïe Presse clandestine, Stanislas Toporowski, Samuel Nadler (1), et Natan Dyskin, ingénieur chimiste, engagé dans la Résistance dès l’arrivée des Allemands à Paris.
Accusés d’ « être des terroristes communistes à la solde de l’Angleterre », ils seront tous fusillés dans un groupe de 88 otages, le 11 août 1942 au mont Valérien. En hommage à ces femmes et ces hommes qui ont combattu les nazis, plusieurs personnalités, association et habitants ont formulé le souhait que la Ville de Paris, comme elle a l’habitude, apposera une plaque 49 rue Geoffroy Saint Hilaire. Cela permettrait de faire connaître une page méconnue de l’histoire de la Résistance, au cœur de la capitale.
Un musée virtuel dédié à la section juive de la MOI sera inauguré officiellement, au cours d’une soirée de présentation et artistique le 24 mai à 18 heures à l’espace Jean Dame 17 rue Léopold Bellan 75002 (2). C’est l’Association Mémoire des Résistants juifs de la Main-d’Oeuvre Immigrée (MRJ-MOI) qui a lancé ce projet (3). Elle a entrepris un travail d’Histoire et de Mémoire pour mettre en lumière le rôle de la section juive de la MOI et, après un film documentaire, a réalisé un musée virtuel dédié aux femmes et aux hommes de la section juive de la MOI qui se sont engagés dans la lutte civile et armée contre l’occupant nazi (dont Salek Blot et Hersch Zimmermann).
mrjmoi@mrj-moi.comFTP MOI2ème guerre mondialerésistance Valeurs Actuelles
Syrie : Erdogan n’attendra pas la “permission” des États-Unis pour une nouvelle offensive
Washington s’était dit "profondément préoccupé" de la nouvelle opération militaire au nord de la Syrie annoncée par le président turc.
Il n’y a pas qu’en rapport à l’Ukraine que la situation internationale est tendue. Alors que les États-Unis se sont dits « profondément préoccupés » par l’annonce d’une nouvelle opération militaire turque au nord de la Syrie, Recep Erdogan n’a pas tardé à répondre. « On ne peut pas lutter contre le terrorisme en attendant la permission de qui que ce soit », a déclaré le chef d’État turc, rapporte Le Figaro, dimanche 29 mai. Avant de lancer : « Que ferons-nous si les États-Unis ne font pas leur part dans la lutte contre le terrorisme ? Nous nous débrouillerons seuls. »
« Nous condamnons toute escalade. Nous soutenons le maintien des lignes de cessez-le-feu actuelles », avait insisté Ned Price, porte-parole du département d’État américain, après l’annonce d’Ankara de mener une nouvelle opération dans le pays d’Asie de l’Ouest pour assurer une « zone de sécurité » large de 30 kilomètres à la frontière turque.
Plusieurs offensives turques depuis 2016
Au sujet du processus d’adhésion à l’Otan de la Suède et de la Finlande, à laquelle la Turquie est opposée, Recep Erdogan a estimé que les dernières discussions avec les délégations suédoise et finlandaise n’ont pas été à la mesure de ses attentes. Avant de mettre en cause la Suède, qu’il juge ni « sincère » ni « honnête ».
Pour rappel, depuis 2016, la Turquie a effectué trois opérations militaires dans le nord de la Syrie contre les Unités de protection du peuple (YPG), une milice kurde qu’elle considère comme terroriste alors qu’elle a été soutenue par les États-Unis, notamment pour combattre les djihadistes de l’État islamique.
France24 - World
Sick killer whale stranded in France’s Seine river dies after failed rescue
Issued on: 30/05/2022 - 14:21
NEWS WIRES
A gravely sick orca which became separated from its pod and swam dozens of miles up the river Seine in France has died of natural causes, the campaign group Sea Shepherd said on Monday, after attempts to guide it back to sea failed.
"We found him late this morning," Lamya Essemlali, head of Sea Shepherd France, told Reuters.
Scientists concluded over the weekend that the 4-metre (13-foot) killer whale was terminally ill and likely suffering from mucormycosis, a rare fungal infection.
During an attempt on Saturday to lure the whale back out to sea with a drone emitting orca sounds, the animal behaved incoherently and emitted distress calls, local officials said.
Sea Shepherd France announces that they have located the body of the orca that drew international attention after it was spotted swimming up the Seine River from Le Havre. An autopsy will reveal the cause of death, but it was deemed too sick to rescue after one failed attempt. 😔 https://t.co/cM8ul0zp3K
May 30, 2022By Monday, it resembled nothing more than "a ghost of an orca", Essemlali said, and it died before any attempt at euthanization could be made.
The whale's body will be moved to the shore of the river and an autopsy will be conducted, local officials said in a statement.
The orca was first spotted at the mouth of the Seine on May 16 between the port of Le Havre and the town of Honfleur in Normandy, before it swam miles upstream west of the city of Rouen.
(REUTERS)
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Killer whale that swam up France's River Seine in 'life-threatening condition'
'Abnormal spike in deaths' as fin whales wash up on French shores
Whale beachings puzzle scientists as hundreds die in Australia mass stranding
BBC
SANS TITRE
It was a week after the spring equinox, on a cloudless and hot afternoon. Perhaps a wrong time to venture out for sightseeing in Rajasthan's desert capital of Jaipur, but a perfect one to measure time with shadows cast by the sun. I strode through the frenzy of the Johri bazaar, the city's main market – its coral walls, delicate lattices and Mughal arches – sweeping by as I headed towards the Jantar Mantar, India's mysterious gateway to the stars.
At first glance, this open-air complex filled with strange triangular walls and stairways to nowhere seems out of place: it's neither ornate like the City Palace that surrounds it nor intricate like the revered Govind Dev Ji Temple and Hawa Mahal nearby.
The site – a 300-year-old collection of 20 scientific sculptures called yantra that can measure the positions of stars and planets, and precisely tell the time – had bemused me since my childhood here in Jaipur, when the structures seemed like giant versions of the delicate tools I kept in my school geometry kit. But years later, as a professional architect, I could better comprehend their use. They are ingenious architectural solutions to understanding the mechanics of astronomy, as well as key tools for traditional Hindu astrologers to craft birth charts and forecast auspicious dates.
In 1727, when the region's king, Sawai Jai Singh, conceived Jaipur as his capital and as the country's first planned city, he wanted to design it based on the principles of Vastu Shastra, which draw on nature, astronomy and astrology to inform architecture and placement. He realised that to perfectly align Jaipur with the stars, aid in astrological practices and predict key weather events for crops, he would need instruments that were accurate and accessible.
The Samrat Yantra is an enormous sundial: a 27m-high triangular wall with two semi-circular ramps that radiate like wings from its sides (Credit: MarcelloGoggio/Getty Images)
However, after sending research teams across Central Asia and Europe to collect data based on the knowledge of Islamic and European scientists, Sawai Jai Singh found discrepancies among the readings of the brass instruments that were widely used at the time. To increase accuracy, he scaled up the size of the tools, stabilised them by reducing moving parts and made them resistant to wear and weather by fashioning them out of marble and local stone. Then he used these innovations to build five outdoor observatories in the Indian cities of Jaipur, Delhi, Ujjain, Varanasi and Mathura.
Four Jantar Mantar survive (Mathura’s was demolished), but the one in Jaipur, completed in 1734, is the biggest and most comprehensive. Today, it is a Unesco World Heritage site, not only because it's the best-preserved observatory of its kind in India, but as the Unesco inscription explains, it represents innovations in architecture, astronomy, and cosmology, as well as learnings and traditions from Western, Middle Eastern, Asian, and African cultures.
In Sanskrit, jantar means instruments, and mantar denotes calculator, so each of the yantra in the complex has a mathematical purpose: some are sundials to tell the local time and pinpoint the sun's position on the hemisphere; while others measure constellation and planetary movements to detect zodiac signs and guide forecasts.
The most prominent of all is an enormous equinoctial sundial called the Samrat Yantra, a 27m-high triangular wall with two thin, semi-circular ramps that radiate like wings from its sides. Standing beneath it, my guide pointed out the shadow on one of the ramps as it moved precisely 1mm every second and indicated the local time within an accuracy of two seconds.
The Jai Prakash Yantra measures the sun's trajectory through the Indian Vedic zodiac signs to determine horoscopes (Credit: NurPhoto/Getty Images)
Another yantra, the Jai Prakash, measures the sun's trajectory through the Indian Vedic zodiac signs to determine horoscopes. Its bowl-shaped structure, which is set into the ground, is like an inverted map of the sky, and a tiny metal plate suspended on a crosswire casts a shadow to show the position of a chosen star or planet.
"I used these instruments in my two years of the master's programme quite often," said Neha Sharma, who now holds a doctorate in Jyotish Shastra (Vedic astrology) from Rajasthan University. "Learning to read and calculate from these instruments is still a compulsory part of the curriculum for anyone who wants to pursue astrology as a career option."
However, most of the modern scientific world viewed the Jantar Mantar observatories as a novelty until renowned Indian astrophysicist Dr Nandivada Rathnasree argued that the structures were still pertinent. In her role as the director of Delhi's Nehru Planetarium (from 1999 until her death in 2021), she encouraged students to gain hands-on experience of positional astronomy at the various Jantar Mantar, and pushed for their academic and international recognition.
The Nadivalaya Yantra can calculate the local time and position of the sun in either of the hemispheres (Credit: Shalbha Sarda)
"It was Nandivada Rathnasree who got Jantar Mantar into the limelight in the scientific fraternity," said Rima Hooja, an archaeologist and consultant director of the Maharaja Sawai Man Singh II Museum in the City Palace. "She also played a pivotal role in getting Jantar Mantar Jaipur recognised as a Unesco World Heritage site."
The Jantar Manatar continues to garner fame, not only for its architectural ingenuity but for its classical style. "Superficially, Jantar Mantar may not look like an indigenous architecture," said Kavita Jain, a conservation architect based in Jaipur. "But when you look at it closely, the high-rise sundial is made stable by creating voids in the form of arches. The Hindu canopies crowning the instruments, the marble and the stone used in the construction are all reminiscent of local architectural values."
Today, students, scientists and tourists from many disciplines and cultures across the world understand that Jaipur's Jantar Mantar is much more than a historical monument. Situated at the core of a thriving ancient city of forts and palaces, its monolithic structures continue to mirror the cosmos and create a lasting legacy.
Ancient Engineering Marvels is a BBC Travel series that takes inspiration from unique architectural ideas or ingenious constructions built by past civilisations and cultures across the planet.
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Valeurs Actuelles
Tuerie au Texas : Trump appelle à “armer les citoyens” pour combattre le “mal”
Le 24 mai dernier, dix-neuf enfants et deux enseignantes sont morts dans la terrible fusillade à Uvalde, au Texas. Après le drame, le débat sur les armes aux Etats-Unis a été une nouvelle fois remis sur le tapis. Comme l’a rapporté Le Figaro, Donald Trump s’est exprimé sur le sujet durant la convention annuelle de la National Rifle Association (NRA), traitant justement du port d’armes. L’ancien président a clairement pris position et assuré qu’il fallait « armer les citoyens » pour combattre « le mal dans [la]société » américaine.
S’attacher à la santé mentale
Le prédécesseur de Joe Biden a ainsi balayé d’un revers de main les propositions des militants et politiques qui souhaitent désarmer la population. Selon Donald Trump, le gouvernement démocrate profiterait de cette fusillade meurtrière pour exploiter « les larmes des familles » endeuillées plutôt que d’agir de manière efficace. L’ex-président a rappelé que Salvador Ramos, le tireur de 18 ans, était un « lunatique hors de contrôle » qui aurait pu être mis hors d’état de nuire si le fléau des problèmes de santé mentale était pris plus au sérieux aux Etats-Unis. L’ancien locataire de la Maison-Blanche a aussi appelé à renforcer la sécurité dans les écoles en installant « des clôtures » et des détecteurs de métaux. Mais, en conclusion, le conservateur a réitéré son soutien au port d’armes, une position qu’il a d’ailleurs affichée tout au long de son mandat.
L'Humanité
La police française se prend un carton rouge
Premier planStade de France L’UEFA, le gouvernement et la préfecture accusent les supporters anglais d’être à l’origine du chaos de samedi, lors de la finale de la Ligue des champions. La presse internationale tacle l’incapacité des autorités françaises à assurer la sécurité d’un tel événement.
Camille BauerLoan NguyenCe samedi soir, il est déjà quasiment 21 h 30 quand la chanteuse cubano-américaine Camila Cabello ouvre le spectacle de la finale de la Ligue des champions Liverpool-Real Madrid sur la pelouse du Stade de France, entourée de plusieurs dizaines de danseurs dans une débauche de froufrous colorés. Une grosse demi-heure de retard et une réalité beaucoup moins festive pour les milliers de supporters, essentiellement anglais, qui – hors-champ des caméras de l’UEFA – essaient tant bien que mal d’accéder aux tribunes au milieu des gaz lacrymogènes, tandis que d’autres profitent du chaos pour escalader les grilles. Bloqués pendant plusieurs heures dans un goulot d’étranglement causé par un préfiltrage policier et un nombre très réduit de files d’accès et de stadiers scannant les billets, les supporters dénoncent un fiasco organisationnel et pointent la responsabilité des autorités françaises et de l’UEFA. Mais les acteurs principaux de la sécurité publique bottent en touche, et rejettent la faute sur les spectateurs britanniques.
1. L’alibi facile des faux billets
« Avant le match, les tourniquets donnant accès à la tribune des supporters de Liverpool ont été bloqués par des milliers de fans ayant acheté de faux billets, lesquels ne pouvaient pas activer les tourniquets », affirme l’UEFA, qui a annoncé l’ouverture d’une enquête. Du côté de la préfecture de police comme du gouvernement, on pointe aussi la responsabilité de ces fameux supporters sans billets valables, mais aussi de l’UEFA pour sa décision d’autoriser des billets en papier, plus facilement falsifiables que des tickets électroniques, et du club de Liverpool, accusé d’avoir laissé ses supporters « dans la nature », a affirmé la ministre des sports Amélie Oudéa-Castéra. « On avait bien identifié cette problématique en disant aux supporters sans billets de rester dans la fan -zone pour pouvoir profiter du match dans de bonnes conditions. Certains ont tenté de rejoindre le Stade de France et ce sont notamment ces supporters qui ont créé des débordements, des mouvements de foule, en faisant pression à l’entrée sur le premier barrage et en exerçant une pression sur des supporters qui, eux, avaient des billets », a soutenu la porte-parole de la préfecture de police de Paris, Loubna Atta, sur BFMTV, faisant état de 105 interpellations.
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin n’a pas hésité, hier, à pointer une « fraude massive, industrielle et organisée », son homologue des Sports avançant de son côté un chiffre de 30 000 à 40 000 billets contrefaits. Soit quasiment la moitié de la capacité totale du Stade de France. Un chiffre qui semble assez invraisemblable pour certains observateurs. « On aurait dû voir repartir dans l’autre sens l’équivalent de la moitié du stade, ce que personne n’a constaté sur place », a taclé sur BFMTV Pierre Barthélemy, avocat de plusieurs groupes de supporters français, présent au match ce samedi-là. « Ces chiffres qui ne sont pas sourcés sont devenus un prétexte de communication politique », ajoute-t-il.
2. Le dispositif policier en question
Une manière opportune pour les autorités de se dédouaner de leurs responsabilités, alors que plusieurs témoignages pointent le rôle de la préfecture. « Je pense que, de la part de la préfecture de police, il y avait un dispositif qui était prévu pour faire face à des hooligans anglais, or il n’y a pas eu de hooliganisme », a de son côté analysé Stéphane Peu, député de Seine-Saint-Denis, qui souligne que, lors de l’Euro 2016, « il y avait deux-trois filtrages avant d’arriver au stade », rendant impossible un accès au stade sans billets valables.
Plusieurs observateurs présents sur place samedi soir ont fait part de leur incompréhension face au choix fait par la police de ne pas avoir redirigé les milliers de spectateurs anglais arrivés par le RER D – faute de RER B, en grève – vers une autre entrée du stade, afin de fluidifier les arrivées. Face à la pression, les forces de police ont fini par faire sauter ce premier filtrage pour éviter des phénomènes d’écrasement. Incapable de faire face aux quelques dizaines de personnes qui ont tenté de s’infiltrer irrégulièrement en escaladant les grilles, la police en est venue à arroser très largement la foule de gaz lacrymogène. Une pratique malheureusement constatée de nombreuses fois par le passé, notamment dans le cadre de manifestations.
3. Un maintien de l’ordre déjà condamné
La question des violences policières secoue le pays depuis quelques années. Elle a d’ailleurs valu à la France plusieurs remontrances au niveau international. En dehors de quelques condamnations par la Cour européenne des droits de l’homme (Cedh) concernant des cas spécifiques, la remise en cause la plus spectaculaire est venue des Nations unies. En 2019, en pleine répression contre les gilets jaunes, l’organisation internationale, citant le groupe d’experts sur les droits de l’homme, avait critiqué « le nombre élevé d’interpellations et de gardes à vue, des fouilles et confiscations de matériel de manifestants, ainsi que des blessures graves causées par un usage disproportionné d’armes dites “non létales” ». L’ONU avait alors estimé que « les autorités devraient repenser leur politique en matière de maintien de l’ordre pour garantir l’exercice des libertés ». La même année, le Parlement européen, pourtant majoritairement à droite, avait lui aussi dénoncé (438 voix pour, 78 contre et 87 abstentions) « le recours à des interventions violentes et disproportionnées de la part des autorités publiques lors de protestations et de manifestations pacifiques ».
4. L’incompétence de la France épinglée
Hors de nos frontières, la gestion chaotique de ce match a écorné l’image du pays. Depuis samedi, les images de supporters munis de billets mais gazés en pleine figure après des heures d’attente, de familles coincées derrière des grilles au milieu des gaz lacrymogènes font le tour des réseaux sociaux. Des prises de vues étayées par les récits des correspondants étrangers, dont certains ont raconté avoir été contraints de supprimer des images par la police française. « Soirée malheureusement gâchée par des problèmes de sécurité hors du stade dont on parlera pendant longtemps », a estimé celui de CNN. En Grande-Bretagne, surtout, la colère ne retombe pas. Les témoignages continuent d’affluer dans la presse relatant la présence d’enfants, de personnes porteuses de handicap, voire d’invités officiels comme le frère d’un des défenseurs de Liverpool, parmi la foule gazée par la police française. « L’organisation était inexistante, c’était choquant », a ainsi confié au Daily Telegraph, Ted Morris, le président de l’association des supporters handicapés de la ville. Âgé de 67 ans, Alan Kennedy, star du club britannique, a lui dû être exfiltré par-dessus une barrière par des fans. Le manque de professionnalisme est même attesté par un représentant de la police locale en mission sur place. Il a dit avoir assisté « au pire match européen sur lequel (il a) jamais travaillé » alors que « le comportement des fans au tourniquet était exemplaire, malgré des circonstances choquantes ».
La façon dont les autorités françaises et l’UEFA imputent désormais la responsabilité de la violence aux seuls supporters de Liverpool ne fait qu’aviver ce dégoût outre-Manche. « Un récit fait de mensonges s’est mis en marche », a dénoncé sur Sky Sports News, Ian Byrne, le député travailliste de la ville. Dès samedi, il avait twitté : « Je viens juste de vivre une des pires expériences de ma vie. Organisation de la sécurité honteuse et mettant des vies en danger. » « Honteux de faire porter la faute aux fans », a de son côté lancé la maire travailliste, Joanne Anderson. Tous réclament désormais une enquête. En attendant, l’épisode aura aussi fait planer de sérieux doutes quant à la capacité de la France à organiser des grandes compétitions sportives internationales. « Un chaos inexplicable à un an et demi des jeux Olympiques de Paris 2024 », a pointé le quotidien espagnol El Mundo. En Suisse, le journal de référence le Temps s’est, lui, aussi interrogé sur un « dispositif sécuritaire » qui « devait servir de test » pour la Coupe du monde de rugby et les JO. Un test pas vraiment concluant…
sportstade de franceligue des champions France24 - Monde
L'illectronisme, cette inégalité face au numérique que l'on aurait tort d'ignorer
Publié le : 27/05/2022 - 17:59
Guillaume GRALLET
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Ce mot-valise, né de la contraction entre illettrisme et électronique, risque d'handicaper de plus en plus la population, alors que notre démocratie se digitalise. Tour du monde des solutions.
Entré, en 2020, dans le dictionnaire qui le définit comme "l'état d'une personne qui ne maîtrise pas les compétences nécessaires à l'utilisation et à la création des ressources numériques", l'illectronisme va s'observer de plus en plus au quotidien. D’ailleurs, l'Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep) a relevé, en 2019, que 23 % des Français de plus de 12 ans ne possédaient pas un smartphone et 24 % un ordinateur. Cette inégalité est de plus en plus sociale.
Les personnes touchées par l’illectronisme sont souvent peu ou pas diplômées – 34 %, contre seulement 2 % des diplômés du supérieur. Une part importante des non-diplômés est âgée, mais même les moins de 60 ans sont plus souvent dans cette situation – 15 %, contre 1 % des diplômés du supérieur.
L'illectronisme touche tous les actifs a degré variable : les cadres et les professions intermédiaires (2 %), les employés (5 %), les artisans (7 %), les ouvriers (11 %) et les agriculteurs (23 %). Deux cadres actifs sur trois ont une maîtrise élevée du numérique, en lien avec leurs usages professionnels.
Pourtant, comme on le voit dans Tech 24, le matériel ne fait pas tout. Comme l'explique un rapport du Sénat, l'illectronisme ne se résoudra pas par un coup de tablette magique. Il est important de donner confiance en soi, de valoriser tout un chacun et de couper court à l'accélération technologique. De Colori aux Descodeuses, des initiatives existent pour contrer cette difficulté numérique. Tour d'horizon des meilleurs initiatives.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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We try to bring order to chaos – Richard Janssen
Rain lashed the windows. A violent sea pounded the steel hull of the ship and the wind roared with primeval power. It was the middle of the night in the summer of 2010. The Kota Kado, a 230m-long container ship, had run aground outside the port of Hong Kong. Her crew had evacuated but standing on the bridge in his life jacket, prepared for the worst, was salvage master Captain Nick Sloane. He beheld the force of the typhoon that now, in the darkness, raged over the stricken vessel.
Sloane was holed up with just five other members of the salvage team. Days earlier, they had arrived to the South China Sea with the aim of saving the Kota Kado. When typhoons were forecast to batter the grounded ship, Sloane made the decision to stay on board overnight with a skeleton crew. He wanted to feel how the vessel flexed in the storm, to understand where it hit her hardest, knowing that this would inform whatever measures they took next. But it was a very close call.
"We nearly lost her that night," he says.
The world's cargo ships, which transport around 90% of global trade, do not always make it to their destination without incident. According to the Safety and Shipping Review by insurance company Allianz, 27 cargo vessels were lost in major incidents during 2021, and 357 during the past decade. They catch fire. They hit rocks, reefs and sand bars. They malfunction. But they don't always sink. Whenever there's a chance to rescue a large ship, their owners almost always take it because these vessels can be worth hundreds of millions of dollars.
The people that shipping firms call on in such situations are called salvors. And they have seen some extraordinary things at sea. Salvors came to the aid of the huge Ever Given container ship after she ran aground, blocked the Suez Canal, and triggered global supply chain issues last year, for example. But when a ship weighing tens or hundreds of thousands of tonnes gets stuck somewhere, how do you free it?
Removing containers from stricken vessels like the Ever Forward – which ran aground in Chesapeake Bay near Baltimore – is a delicate process (Credit: Jim Watson/AFP/Getty Images)
Sloane, now a director at Resolve Marine Group, was on his way home from a World Cup match in South Africa when his phone rang and he first heard that the Kota Kado had got into trouble. He flew to Hong Kong the next day.
The ship had struck a reef on its way to port, which sliced a hole in her side. Two cargo holds began filling with water and she subsided until she eventually ran into a sediment bank about 25 nautical miles (46km) southwest of her destination. Her bow ploughed into the seabed, trapping her. And as more water flooded on board, the heavily laden ship began to sink.
Many were sceptical that she could be rescued at all, remembers Sloane: "A lot of the surveyors said, 'OK, the ship's completely lost, get ready for a wreck removal contract'." But he thought she still had a chance.
"She kept on sinking and the bow, literally every day, sank another half-a-metre to a metre (1.6-3.2ft)," he says. "It was touch-and-go."
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Sloane and his colleagues came up with a plan to reduce the mass of the vessel and pump as much water out of her as possible. This required lighters – barges, which, in Hong Kong, come equipped with large cranes. Luckily, this is often how cargo is unloaded in Hong Kong anyway, so lots of these barges were available and their operators were already well-accustomed to heaving containers off vessels for transport to shore.
Sloane wanted as much cargo removed as possible. In the end, the lighters extricated more than 1,200 individual containers. This sort of operation is time-consuming and difficult, especially given that the Kota Kado was sitting with her bow under water. Plus, the lightest containers tend to be stacked at the top since this helps to lower a ship's centre of gravity and keep her stable – but that means it takes even longer to reach the heavy containers whose removal really makes a difference.
Huge amounts of clay, mud and sand had to be removed to refloat the Ever Given when it became stuck for six days the Suez Canal (Credit: ALP Maritime Services)
Then there were the giant snorkels. To get water out of the vessel, Sloane and his team deposited large pumps under water at the bottom of one of the cargo holds. They also removed hatches on the deck above and welded huge rectangular tubes, or snorkels, onto them before putting them back in place. The snorkels now dangled down into the belly of the ship. Finally, a team of divers connected the pumps below to two sets of hoses that extended vertically up through the snorkels.
The pumps ran flat out, remembers Sloane, to stop water filling the engine room, which contains the most expensive and sensitive machinery.
Eventually, having removed huge volumes of water from the hold, the salvage team was able to fill some of the ship's ballast tanks with air in order to refloat her. Had they tried to do this earlier, the tanks could have ruptured, explains Sloane: "When you get below 10m (33ft), you've got to be very careful about how much pressure you introduce."
Through all of this complicated work, and in spite of not one but two typhoons, the second of which was particularly bad, the Kota Kado was saved and eventually towed to a shipyard for repairs. She is still sailing today, though under a different name.
When ships end up in places they were not really designed for, such as stuck fast in mud or pinned against rocks, the forces of nature can tear them apart. That's why heavy storms presented such a great threat to the Kota Kado.
"Like a paperclip, the more times you bend it, eventually it snaps," says Rosalind Blazejczyk, managing partner and naval architect at Solis Marine Consultants. She explains how problematic it is when a grounded ship is lifted or twisted by successive waves. They can crash into it for hours in a swell or high tide, pushing one end of the vessel up and throwing it down again. Suddenly, steel doesn't seem so strong in those situations. Sloane mentions how his team sometimes weld huge girders to the deck of a ship simply to hold it together.
Blazejczyk says that salvage experts such as herself generally use three dimensional computer models of the ship they are trying to save, in order to better judge the effects of forces acting upon it. "Some ship companies have emergency response services where a model of the ship has been created and is ready to go," she adds.
Salvage teams will place sensors all over the hull to track how it moves and flexes during the operation. Data from those sensors feed into the model automatically, which in turn highlights when a particular part of the ship might be at risk of cracking. Salvors might also use lasers, trained on a stricken ship, to monitor its movement in fine detail.
Tugs that attempt to pull ships free also exert significant forces – but, generally, this alone is nowhere near sufficient to liberate a grounded vessel, says Blazejczyk. This is because the tugs are faced with fighting against what's called the ground reaction force. Blazejczyk recalls one grounding were she calculated that the salvors would have needed 200 tugs to pull the vessel free – an impossible prospect. Instead, teams must often lighten ships somehow or clear away the sediment that has trapped them before they'll budge.
Sometimes there is huge pressure to do this work as quickly as possible. When the Ever Given, one of the largest container ships in the world, got stuck in the Suez Canal on 23 March last year, the ship lay diagonally across the waterway, blocking all traffic. It took six days for her to be freed, during which time more than 200 other vessels were prevented from passing through, leading to a queue of ships more than 60 miles (100km) long as they waited to get through.
A grounding that becomes a blockage tends to be much more high profile. Leendert Muller, managing director of Multraship, recalls the grounding of the container ship the CSCL Jupiter outside the port of Antwerp in 2017. Antwerp is the second-largest port in Europe, after Rotterdam.
Putting out a fire on the open ocean is a difficult task, so the Maersk Honam was towed to port before the fire could be finally extinguished (Credit: Boskalis)
"When the trade comes to a stop there, it stops the trade at other ports in Europe because it's a whole chain of trade," explains Muller.
The salvors that came to the aid of the Ever Given, from Boskalis and its subsidiary SMIT Salvage, were well aware of the high stakes. "We try to bring order to chaos," says Richard Janssen, managing director of SMIT. In this case, the Suez Canal Authority used a dredger and excavators to remove a huge volume of mud and sand from below the ship – 30,000 cubic metres (1.06 million cubic feet) in total.
Such was the intensity of public interest in the incident that people starting sharing jokes and memes about the Ever Given on social media. Many poked fun at the seemingly diminutive digger that was pictured heaving sand away from around the massive ship's bow. The vehicle belonged to the Suez Canal authority, not Boskalis or SMIT.
"The digger looks funny because it's relatively small given the size of the vessel but it did actually do a relatively good job," says Janssen, explaining that removing some of the clay from this area helped ensure the Ever Given had enough space to swing free during the refloating operation.
Dredging is a tricky business, too. It's easier to displace sand says Janssen, whereas mud can be more stubborn.
Images of excavators working to clear the silt and mud around the bow of the Ever Given emphasised the enormous scale of the stuck vessel (Credit: UPI/Alamy)
In March, another ship owned by the company Evergreen grounded in mud in Chesapeake Bay, an estuary off the northeast coast of the US. SMIT was again called upon to rescue the Ever Forward, along with local firm Donjon Marine. Initial efforts to tow the vessel free proved unsuccessful so the salvors turned to removing containers one by one. A total of 510 12m (40ft) containers were taken off – though, notably, that's just a fraction of the cargo on a ship that can carry several thousand such containers.
A combination of this cargo removal, dredging and lowering of ballast water levels inside the ship, among other techniques, eventually succeeded in freeing the Ever Forward one month after she ran aground.
Groundings are nightmare scenarios for floating vessels but fires are among the greatest dangers at sea. Despite all of the water that is typically nearby, it can be very hard to put out a blaze in the middle of the ocean. On ships packed with fuel and sometimes highly flammable or explosive cargo, the risks are immense. In recent years, ships carrying cars have been particularly vulnerable to fires as malfunctions or short circuits have sparked onboard blazes. Lithium-ion batteries – especially those in electric vehicles – are now considered a growing risk for cargo ships, according to insurers.
In recent years, ships carrying cars have been particularly vulnerable to fires as malfunctions or short circuits have sparked onboard blazes
In 2018, the Maersk Honam, an ultra large container ship 353m (1,158ft) long, caught fire in the Arabian Sea on its way to the Suez Canal. Tragically, five seafarers lost their lives in the incident. But 22 crew members survived – and the ship did too, thanks to the efforts of SMIT Salvage.
"It was a very intense fire in the forward section of the vessel and of course you're assessing, 'How is this fire going to develop over time?'," explains Janssen. Keeping the blaze contained to the front of the ship avoided damage to the engine room and accommodation to the rear. It was the biggest fire SMIT has ever tackled at sea, says Janssen. It burned on board for a month but salvors brought it under control and eventually extinguished it after towing the ship to a port in Dubai.
After the fire was extinguished on board the Maersk Honam, the debris was removed by diggers and eventually the entire bow section was cut off and replaced (Credit: Boskalis)
Later, at a repair yard, the entire bow section of the Honam was cut off and a new one installed so that she could return to service under a new name, Maersk Halifax, a little over a year after the fire.
Blazejczyk notes that one of the difficulties of putting out a fire on a ship is that, while water is essential to tackle the blaze, you don't want to fill the ship's holds up completely, otherwise the vessel will become unstable or simply sink. Plus, fires can damage fuel containers on board, cause explosions, and send huge volumes of contaminants into the sea.
Fuel oil and polluted water left in the sea after ship fires must be recovered and treated, says Captain John Simpson, Blazejczyk's colleague at Solis. "The sums can rise into the millions," he adds.
Navigational technology has improved in recent years, says Muller, which means ship collisions and groundings ought to become less common, on average, with time. But the flipside is that container ships have gotten significantly bigger and more unwieldy in the last decade or two. The container-carrying capacity of the world's largest ships are today 15 times what they were in the late 1960s. The world's largest container ship – the Ever ACE – has a capacity of 23,992 TEUs (20ft equivalent units) and is 399m (1,309ft) long compared to 1,578 TEUs capable of being carried by the 227m (745ft) long Encounter Bay when it entered service in 1969.
With increasing size, the impact of groundings is also getting bigger, says Muller. Sloane adds that it is getting harder to save the largest ships when fires break out or when they do hit sand bars and mud banks.
Learn more about the challenges of sailing some of the world's biggest container ships in the video below:
The worry is that salvors will increasingly face obstacles that are just too great to overcome. And who knows how that could ricochet through global supply chains, if ships keeping getting into trouble along busy canals or outside major ports.
"Off Hong Kong, you could get these barges around it, Chesapeake Bay, they could get barges around it," Sloane adds, referring to the Kota Kado and the Ever Forward. But, he warns, there is a risk that eventually, one of the larger container ships could run aground in a location where it's much harder to access in such a way during any recovery operation.
"That's going to be challenging," he says. "I think it is going to happen."
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France24 - Monde
En plein krach high-tech, les voitures volantes peinent à décoller
Publié le : 20/05/2022 - 19:12
Guillaume GRALLET
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De Jules Vernes à "Retour vers le futur", en passant par "Le Château Ambulant", le film d'animation du cinéaste japonais Hayao Miyazaki, les engins volants font partie de notre imaginaire. De plus en plus de modèles sont capables de s'envoler. Il reste cependant plusieurs problèmes à résoudre pour que le grand public puisse s'en emparer au quotidien.
"On nous avait promis des voitures volantes, nous avons eu des messages de 140 caractères", s'amusait en 2013 l'entrepreneur Peter Thiel pour se moquer de perspectives longtemps évoquées, mais qui tardaient à se réaliser, de voir se multiplier des véhicules au dessus de nos têtes. Aujourd'hui, les modèles se multiplient dans le monde, de la Slovaquie aux États-Unis en passant par la Chine. Un aéroport, permettant à ses véhicules de se recharger comme de décoller, s'apprête à ouvrir dans la ville britannique de Coventry.
Mais voilà, décoller n'est pas tout. Il va falloir, si ces véhicules deviennent grand public, inventer un "code de la route" dans les airs, tout comme mettre au point des modèles de gestion du trafic particulièrement sûrs. Si les derniers modèles de voitures volantes sont beaucoup moins bruyants que les hélicoptères, ils doivent toutefois gagner en stabilité, mais aussi consommer moins d'énergie. En ce sens, le prototype d'avion à hydrogène Blériot, sur lequel travaille la start-up française Beyond Aero, mérite l'attention. S'il a encore tout à prouver, son nom, un hommage à l'ingénieur qui a réussi le premier à survoler la Manche, rappelle les heures risquées, mais enthousiasmantes des débuts de l'aviation.
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Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron et Olaf Scholz appellent Moscou à des “négociations directes sérieuses” avec Kiev
Macron et Scholz demandent à Poutine des « négociations directes sérieuses »
Le président de la République et le chancelier allemand Olaf Scholz ont demandé lors d’un entretien téléphonique avec Vladimir Poutine ce samedi 28 mai, des « négociations directes sérieuses » avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, rapporte BFMTV.
Au cours d’un entretien de 80 minutes, les deux dirigeants « ont insisté sur un cessez-le-feu immédiat un retrait des troupes » auprès du président russe, a assuré la chancellerie allemande dans un communiqué.
Les canons français Caesar ont détruit cinq cibles russes, selon Kiev
Envoyés par Paris à l’armée ukrainienne en soutien dans le conflit avec la Russie, les canons français Caesar ont permis de détruire cinq cibles russes, ont annoncé les forces armées de Kiev, samedi 28 mai. « Deux tanks, deux véhicules blindés et un camion transportant des munitions des criminels de guerre russes » ont été détruits, a indiqué l’état-major des forces armées ukrainiennes, dans une publication sur Facebook.
La Russie confirme la conquête de Lyman, dans le Donbass
L’armée russe a confirmé avoir conquis la localité clé de Lyman dans l’est de l’Ukraine, un carrefour qui ouvre la voie vers les grandes villes de Sloviansk et Kramatorsk, rapporte Le Monde, samedi 28 mai. « À l’issue des actions communes des unités de la milice de la République populaire de Donetsk et des forces armées russes, la ville de Lyman a été entièrement libérée des nationalistes ukrainiens », a indiqué le ministère de la Défense russe dans un communiqué.
Le leader tchétchène Kadyrov menace la Pologne
Depuis le début de l’offensive russe, la Pologne a apporté un soutien sans faille à son voisin ukrainien. Une prise de position visiblement pas au goût du chef de la République tchétchène Ramza Kadyrov. Dans une vidéo relayée par BFMTV, le dictateur a menacé la Pologne : « Vous feriez mieux de reprendre vos armes et vos mercenaires et de vous excuser officiellement auprès de notre ambassadeur », a-t-il lancé avant d’ajouter : « Après l’Ukraine, si l’ordre est donné, nous vous montrerons en six secondes de quoi nous sommes capables. ». Depuis le début de la guerre, les soldats tchétchènes combattent au côté de la Russie. L’aide de 1,6 milliard d’euros d’armes de la Pologne et l’accueil de 3,5 millions de réfugiés ukrainiens sur son territoire ne passent donc pas auprès du grand allié de Vladimir Poutine.
Ramzan Kadyrov, président de la Tchétchénie menace la Pologne:"Vous feriez mieux de reprendre vos armes et vos mercenaires" pic.twitter.com/uznTdIHcct
— BFMTV (@BFMTV) May 27, 2022
Poutine se dédouane
Vendredi 27 mai, Vladimir Poutine s’est entretenu par téléphone avec le chancelier autrichien Karl Nehammer. Comme le fait savoir Le Monde, le Kremlin a rejeté toute responsabilité russe dans la crise alimentaire mondiale. Pourtant, depuis le début de la guerre le 24 février dernier, de nombreuses matières premières subissent des blocages importants. C’est le cas de l’exportation de céréales qui sont à l’arrêt en Ukraine. Le président russe a même assuré vouloir aider à surmonter la crise alimentaire mais a établi une condition, vue comme une tentative de chantage : que les sanctions occidentales contre Moscou soient levées. Dans le même temps, la Russie continue à s’enrichir grâce à ses exportations d’hydrocarbures qui lui ont rapporté 1 000 milliards de roubles supplémentaires, soit 13,7 milliards d’euros.
L'Humanité
« Une disproportion entre les incidents et la réponse policière »
EntretienPour Patrick Mignon, chercheur à l’Insep, l’argument de la « fraude massive » aux faux billets ne tient pas pour expliquer les dysfonctionnements constatés aux abords du Stade de France, samedi.
Alexandre FacheQui est responsable des défaillances de samedi soir au Stade de France ?
Au départ, il y a trois parties concernées : l’UEFA pour le monde du football ; l’État français et en particulier le ministère de l’Intérieur pour la sécurité à l’extérieur du stade ; et les supporters eux-mêmes. Beaucoup des critiques des autorités semblent pointer du doigt ces derniers, et surtout ceux de Liverpool, mais cela paraît un peu facile et n’explique pas toutes les défaillances. L’UEFA, de son côté, devait savoir qu’avec un club anglais en finale, beaucoup de supporters feraient le déplacement. À ce titre, la mise en place de fan-zones, dans Paris, a plutôt été une bonne chose. Au final, ce qui choque le plus dans ce qui s’est passé, c’est le déséquilibre, la disproportion entre les incidents identifiés et la réponse policière qui a été donnée. Usage de gaz lacrymogène, matraquages, vidéos de journalistes confisquées… C’est allé trop loin. Tout cela a généré des tensions supplémentaires. Le fiasco, il est là.
Gérald Darmanin avance comme première cause la « fraude massive, industrielle de faux billets ». L’argument est-il audible ?
Je ne dis pas que la fraude n’existe pas. Tous les grands événements sportifs, mais aussi de l’industrie musicale, donnent lieu à ce type de pratique. C’est visiblement un des problèmes qui ont été constatés sur le terrain samedi soir. Mais de là à expliquer tous les dysfonctionnements de la soirée… Est-ce qu’on n’a pas d’autres moyens que les gaz lacrymogènes et la matraque, pour gérer une foule, certes énervée et impatiente, mais pas aussi hostile qu’on a pu le voir dans le passé ? Pour citer un seul exemple, nous n’étions pas, samedi soir, au niveau de violence et de haine qui avait conduit à l’agression par des hooligans allemands du gendarme Nivel, lors de la Coupe du monde 1998.
Ce fiasco doit-il inquiéter, alors que la France va organiser la Coupe du monde de rugby, en 2023, et les jeux Olympiques, en 2024 ?
Je ne crois pas. Les problématiques liées au football sont très spécifiques. Ce sport et les foules qui le suivent ont très mauvaise réputation, ce qui conduit à des pratiques plus répressives vis-à-vis des supporters. Cela en soi génère de la tension. Le foot, c’est le sport de la « populace ». Or, l’idée que les « classes populaires » sont les « classes dangereuses » reste bien ancrée dans les esprits. À cela s’ajoute selon moi un problème plus hexagonal : la Fédération française de football (FFF) n’a pas vraiment de leadership politique sur ce sport, contrairement aux fédérations anglaise ou allemande.
Si le foot est un sport populaire, un événement comme la finale de la Ligue des champions est de plus en plus inaccessible aux classes populaires, vu les tarifs pratiqués. Cela ne pose-t-il pas un problème ?
Sans doute. C’est d’ailleurs aussi une réalité pour les supporters du Real, dont les « socios » sont sélectionnés, comme ceux de Liverpool, qui subissent les évolutions du foot anglais, avec des sommes en jeu de plus en plus colossales. Malgré tout, il reste un public populaire chez les fans de Liverpool, dont certains ont cassé leur tirelire pour suivre ce match à Paris. Avec le résultat que l’on sait.
stade de francefootballsupporters BBC
SANS TITRE
(Credit: BBC / Universal International Studios Ltd)
1. Everything I Know About Love
Published in 2018, podcaster, author and journalist Dolly Alderton's best-selling memoir, Everything I Know About Love, was a literary sensation. The frank and fantastically funny debut documented the ups and downs of her teenage and early-20s life, navigating friendships, flings and fitting in. Now, the BBC have adapted it into a seven-part series starring Emma Appleton (Traitors) and Bel Powley (The Morning Show) as leads Maggie and Birdy. Set in 2012 London but with flashbacks to earlier years, the central story will revolve around this pair's friendship as they grow up together. Speaking to The Guardian, Powley said: "I think Dolly has nailed the young female experience of finding your place in the world – working out who you are in terms of your career, your love life, your sexuality, your friends." Watch the trailer here.
Everything I Know About Love is released on BBC One and BBC iPlayer on 7 June in the UK
(Credit: Mike Kollöffel / Netflix)
2. Borgen: Power and Glory
Danish political drama Borgen has legions of fans all over the world, and was last year named the 40th greatest TV show of the 21st Century in a BBC Culture poll. And those fans will be rejoicing as it returns for a fourth series, after nine years away. Rechristened Borgen: Power and Glory, the series picks up with newly-appointed foreign minister Birgitte Nyborg (Sidse Babett Knudsen) dealing with a struggle for power after oil is discovered in the Arctic. Touching on climate change, the modern political world and how power corrupts, "Borgen continues to be the best political drama ever," wrote BBC Culture's Caryn James. "The new season remarkably manages to keep its old DNA while adding timely themes, including social media, and emphasising global politics." Watch the trailer here.
Borgen: Power and Glory is already available on Netflix in the Nordics, and will premiere for the rest of the world on 2 June
(Credit: Sky/ David Appleby)
3. The Midwich Cuckoos
Midwich is as seemingly normal as any other English suburb, marked by quiet roads, nuclear families and little in the way of drama. Until one sleepy summer's day, that is, when the power and communication lines drop, people pass out in the street and then all women of childbearing age suddenly become pregnant. John Wyndham’s classic sci-fi novel has been reimagined once again – it was also the base text for both Village of the Damned films – this time for the 21st Century, in this new adaptation by David Farr (The Night Manager, Hanna). Starring Keeley Hawes (Bodyguard) as the psychologist helping the families through this odd event, and Max Beesley (The Outsider) as the police officer trying to maintain order – all while a very sinister truth comes to light. “This is a fresh and propulsive spin on a familiar story. The suburbs have never seemed scarier,” wrote Katie Rosseinsky in The Evening Standard. Watch the trailer here.
The Midwich Cuckoos premieres on Sky Max on 2 June, and is released on Now on 3 June, in the UK
(Credit: Peacock)
4. Queer as Folk
When, in 1999, Queer as Folk first appeared on TV, it was nothing short of revolutionary. Following the lives of three gay men living in Manchester, Russell T Davies' comedy drama portrayed their lives "in a frank, funny and explicit way that had never been seen on screens before," as BBC News' Joseph Lee wrote. Having been remade in the US once before, the show has spawned a second transatlantic spin-off. Set in New Orleans, it follows a group of friends in the aftermath of a tragedy. The regular cast includes Devin Way (Grey's Anatomy), Fin Argus (Clouds), Jesse James Keitel (Big Sky), Johnny Sibilly (Hacks), Ryan O'Connell (Special) and newcomer CG – while Kim Cattrall, Juliette Lewis and Ed Begley Jr are among the high-profile guest stars. Davies, who is serving as a producer on this reboot, said in a statement: "The 2022 show is more diverse, more wild, more free, more angry – everything a queer show should be." Watch the trailer here.
Queer as Folk premieres on Peacock on 9 June in the US
(Credit: Marvel Studios)
5. Ms Marvel
"It's not usually the brown girls from Jersey City who save the world," the MCU's latest addition says in the Ms Marvel trailer. She isn't a billionaire with a metal suit or a super soldier who has been injected with a potent serum to create the ultimate fighter – she's Kamala Khan, a Muslim-American teenager living in New Jersey and just trying to get through high school, a task which isn’t helped by the sudden addition of superpowers to her life. Played by newcomer Iman Vellani, Khan loves video games, fan-fiction and superheroes – particularly Captain Marvel. Speaking to Cosmopolitan Middle East, Vellani said that Brie Larson – who plays Captain Marvel – reached out to her when she got the part: "she's been my greatest resource and mentor throughout this whole process". The show isn't just your usual superhero fare either – with Vellani saying it leans into a "coming-of-age, corny vibe", taking inspiration from the likes of Eighth Grade, Ladybird and Scott Pilgrim.
Ms Marvel is released on 9 June on Disney+
(Credit: Carole Bethuel/HBO)
6. Irma Vep
In 1996, Olivier Assayas released Irma Vep – a film whose plot is centred on an auteur remaking the classic silent film Les Vampires. Now, Assayas is remaking his film into a TV series – so it's a TV series remake of a film about a remake, but this time, they're making a TV series. Lost yet? Alicia Vikander (The Danish Girl) is Mira, a disillusioned American movie star who goes to France to play Irma Vep – but the boundaries between herself and her character begin to blur. The first three episodes of this eight-episode series premiered at Cannes, where Screen Daily's Jonathan Romney called it "a cannily crafted, enjoyable and sometimes cheekily scabrous show". Assayas' original film was a comment on the French film industry, and this remake seems to want to update that take. He told Variety "Everything in the history of cinema seems to have just exploded, and you're trying to understand what the new picture is… it's an exciting moment to make a movie about cinema, and especially about going back to the basics." Watch the teaser trailer here.
Irma Vep premieres on 6 June on HBO and HBO Max in the US
(Credit: Peter Taylor/ Prime Video)
7. The Summer I Turned Pretty
Fans of hit Netflix rom-com To All the Boys I've Loved Before, a feature film based on Jenny Han's novel of the same name, should rejoice – now another adaptation of a Han novel is coming to your screens, this time as a seven episode-long series. The story centres on Belly (newcomer Lola Tung), who is stuck in a love triangle with two brothers, Conrad (Christopher Briney) and Jeremiah (Gavin Casalegno), as they navigate a long, hot summer where just about anything could happen. "We'll see the night swims and big crushes and all those sort of big, epic love moments this season," Han, who also is co-showrunner and wrote the pilot, told Entertainment Weekly. And if you're a fan of the book, keep your eyes peeled, as Han has promised Easter eggs dropping throughout the series. Watch the teaser trailer here.
The Summer I Turned Pretty is released on 17 June on Prime Video
(Credit: Alamy)
8. The Old Man
Thomas Perry's 2017 book, The Old Man, was called an "engrossing if not flawless thriller" by Publishers Weekly, so it waits to be seen how flawed or not this on-screen adaptation will be. It certainly has a great cast going for it, led by screen legend Jeff Bridges as Dan Chase, an off-grid former CIA agent with a complicated past, who is targeted by an assassin, forcing him on the run. The Crown's John Lithgow is Harold Harper, a senior member of the FBI, who is also hunting Chase. And so, a hunt for the man, as well as a hunt for the truth is, on. Amy Brenneman (Shining Girls), Alia Shawkat (Arrested Development) and Gbenga Akinnagbe (The Wire) co-star. The production of the show was halted when its star, Bridges, contracted Covid-19 while also being treated for cancer. He told People Magazine that he was "pretty close to dying" during his nearly-five-month hospital stay, going on to say that when The Old Man got back to production and started getting into shape, he realised "we are coming up with something really cool here". Watch the trailer here.
The Old Man premieres on 16 June on FX and Hulu in the US
(Credit: Alamy)
9. Becoming Elizabeth
As embodied by countless actresses on screen, Elizabeth I is a well-documented historical figure, but most studies of her focus on her time as monarch. But when she ascended the throne at the age of 25, she had already lost both parents, her brother and sister, and been embroiled in complex questions of religion, power and sovereignty – and this new drama aims to unpick that early life, looking at her loves, family and how she became the woman she was. Alicia von Rittberg (Fury) stars as the young queen-to-be, Romola Garai (The Miniaturist) is her sister Mary and Jessica Raine (Call the Midwife) is Henry VIII's final wife Catherine Parr. The series was created and executive produced by playwright Anya Reiss, who told Deadline: "I never knew what went on during her brother's reign. I never knew about this relationship she had with Thomas Seymour. And there's being able to touch on relevant things now such as consent, gender imbalance, and power imbalance in relationships." Watch the trailer here.
Becoming Elizabeth premieres on 12 June on Starz in the US
(Credit: Vince Valitutti/Netflix)
10. God's Favourite Idiot
In this wacky new sitcom, Clark Thompson falls in love with his co-worker, Amily Luck, at the same time as he suddenly becomes a messenger for God. Created by and starring comic Ben Falcone, this workplace-comedy-come-biblical-satire also features his superstar wife Melissa McCarthy as Amily, as well as the Four Horsemen of the Apocalypse and a whole heap of chaos. One of those series whose wacky premise suggests you should expect the unexpected. Falcone and McCarthy are frequent screen collaborators though let's hope it's better than their last effort together, Netflix movie Thunder Force. Watch the trailer here.
God's Favourite Idiot is released on 15 June on Netflix
(Credit: Craig Blankenhorn/Hulu)
11. Only Murders in the Building
The word-of-mouth whodunnit hit from last year is back for a second series, with its central trio of amateur detectives-cum-true-crime podcasters reunited to solve another murder in their apartment block, the Arconia. This time, Charles (Steve Martin) Oliver (Martin Short) and Mabel (Selena Gomez) are looking into the death of building manager Bunny Folger, but they're also prime suspects in the killing, all the while producing their now-high-profile podcast. Supermodel Cara Delevingne joins the cast, and Shirley MacLaine and Amy Schumer make guest appearances. Speaking to Vanity Fair, showrunner and cocreator John Hoffman said the narrative of the new series centres around "being framed, and then reframing everything for the world at large to understand what happened to this woman in this building". Watch the teaser trailer here.
Only Murders in the Building series two premieres on 28 June on Hulu in the US and on Disney+ in the UK
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New York Times - World
Haiti’s Lost Billions
By Lazaro Gamio, Constant Méheut, Catherine Porter, Selam Gebrekidan, Allison McCann and Matt ApuzzoMay 20, 2022
Two decades after Haiti won its independence from France, a squadron of warships returned with an ultimatum from King Charles X.
Two decades after Haiti won its independence from France, a squadron of warships returned with an ultimatum from King Charles X.
The choice: money or war.
The choice: money or war.
France demanded that Haitians pay their former masters 150 million francs, a staggering amount, far beyond their means.
France demanded that Haitians pay their former masters 150 million francs, a staggering amount, far beyond their means.
With the warships looming off the coast, Haiti agreed.
With the warships looming off the coast, Haiti agreed.
With that, Haitians, who had paid for their freedom in blood, were forced to pay for it yet again — this time in cash.
With that, Haitians, who had paid for their freedom in blood, were forced to pay for it yet again — this time in cash.
French National Library
French National Library
In exchange, France recognized Haiti’s independence. At home, Charles X was portrayed as the true liberator of the Haitian people.
Lepelletier de Saint Remy
But a different history is written in ledgers and banking statements. They reveal a debt so large, and so lasting, that it would help cement Haiti’s path to poverty and underdevelopment.
Haiti became the first and only country where the descendants of enslaved people paid the families of their former masters for generations.
The New York Times pored through archives and government documents to make what many historians call the first complete tabulation of how much Haiti paid for its independence.
The New York Times pored through archives and government documents to make what many historians call the first complete tabulation of how much Haiti paid for its independence.
What France demanded
150 million francs
1st payment
2nd
3rd
4th
5th
In 1825, France demanded five annual payments of 30 million francs.
In 1825, France demanded five annual payments of 30 million francs.
The amount was far beyond Haiti’s meager means. The first payment alone was about six times Haiti’s entire revenue that year, according to the prominent 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.
The amount was far beyond Haiti’s meager means. The first payment alone was about six times Haiti’s entire revenue that year, according to the prominent 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.
That was part of France’s plan.
That was part of France’s plan.
France pushed Haiti into taking out a loan, so it could make its first payment. But that only added to the burden, after interest and commissions for French bankers.
France pushed Haiti into taking out a loan, so it could make its first payment. But that only added to the burden, after interest and commissions for French bankers.
Together this became known as Haiti’s “double debt” — the French demand and the loan to start paying it.
Together this became known as Haiti’s “double debt” — the French demand and the loan to start paying it.
In late 1837, a second French fleet sailed into Port-au-Prince, intent on forcing the Haitians to pay.
In late 1837, a second French fleet sailed into Port-au-Prince, intent on forcing the Haitians to pay.
France ultimately agreed to reduce its original demand to 90 million francs. But we found that Haiti made payments totalling 112 million francs over the course of seven decades, or about $560 million in today's dollars.
France ultimately agreed to reduce its original demand to 90 million francs. But we found that Haiti made payments totalling 112 million francs over the course of seven decades, or about $560 million in today's dollars.
If that money had remained in Haiti, rather than being shipped off to France, it would have added $21 billion to Haiti’s economy over the last two centuries.
If that money had remained in Haiti, rather than being shipped off to France, it would have added $21 billion to Haiti’s economy over the last two centuries.
While the exact amount is unknowable, numerous economists and financial historians who reviewed our analysis said that estimate was, if anything, conservative.
While the exact amount is unknowable, numerous economists and financial historians who reviewed our analysis said that estimate was, if anything, conservative.
Others said that if Haiti had not been forced to pay the double debt, the country could have mirrored the growth rates of its neighbors across Latin America.
Others said that if Haiti had not been forced to pay the double debt, the country could have mirrored the growth rates of its neighbors across Latin America.
That would put our estimate at a $115 billion loss for Haiti.
That would put our estimate at a $115 billion loss for Haiti.
Departmental Archives of Landes
Federico Rios for The New York Times
In 1826, Haiti emptied its treasury, looking for money to complete the first payment. Documents from a French ship captain detail how the money was collected and transported back to Paris inside locked cases.
In 1826, Haiti emptied its treasury, looking for money to complete the first payment. Documents from a French ship captain detail how the money was collected and transported back to Paris inside locked cases.
Afterward, Haiti began defaulting on payments almost immediately.
Afterward, Haiti began defaulting on payments almost immediately.
The burden wasn’t shouldered by the country's elite. It was the coffee farmers who ultimately paid it, through taxes on their exports.
The burden wasn’t shouldered by the country's elite. It was the coffee farmers who ultimately paid it, through taxes on their exports.
Haiti, also battered by natural disasters, soon faced another revolution.
Haiti, also battered by natural disasters, soon faced another revolution.
French National Library
In 1843, Jean-Pierre Boyer — the Haitian president who agreed to the double debt — was driven out of the country by people demanding more rights and fewer taxes.
Many were bitter that he had resumed payments on the reviled debt.
National Archives, France, CC//379
Despite Haiti’s troubles, France made sure its former colony kept paying. It sent warships again, threatening to bomb the country’s ports.
The payments were France's "principal interest in Haiti, the question that dominated everything else for us," explained one French minister at the time.
Mauricio Lima for The New York Times
For decades, Haiti continued to pay down the double debt. Then, a French bank arrived on the scene — Crédit Industriel et Commercial. In 1880, it set up Haiti’s first national bank.
For decades, Haiti continued to pay down the double debt. Then, a French bank arrived on the scene — Crédit Industriel et Commercial. In 1880, it set up Haiti’s first national bank.
It was a disaster — national in name only.
It was a disaster — national in name only.
Haiti’s treasury was now controlled by a French bank. The Haitian government could not deposit or spend money without paying a commission.
Haiti’s treasury was now controlled by a French bank. The Haitian government could not deposit or spend money without paying a commission.
In some years, French profits exceeded Haiti’s entire public works budget.
In some years, French profits exceeded Haiti’s entire public works budget.
Haiti’s debt burden
In 1825 french francs
Double debt
1874 and 1875 loans
Haiti officially made its last payments on the double debt in 1888. But, to do that, it took out two additional hefty loans in 1874 and 1875.
Haiti officially made its last payments on the double debt in 1888. But, to do that, it took out two additional hefty loans in 1874 and 1875.
Again, the French bankers took handsome commissions. Corrupt Haitian officials also lined their pockets, siphoning off much of the money.
Again, the French bankers took handsome commissions. Corrupt Haitian officials also lined their pockets, siphoning off much of the money.
More disastrous loans followed. Officially, they were not directly tied to the double debt. But by this point Haiti’s coffers were so depleted that its leaders could barely govern, let alone build the country.
More disastrous loans followed. Officially, they were not directly tied to the double debt. But by this point Haiti’s coffers were so depleted that its leaders could barely govern, let alone build the country.
In 1910, Haiti’s national bank was re-established under new owners. A Parisian bank still owned the biggest share, but American and German banks took over the rest.
In 1910, Haiti’s national bank was re-established under new owners. A Parisian bank still owned the biggest share, but American and German banks took over the rest.
It may have been the national bank of Haiti, but Haiti didn’t own it.
It may have been the national bank of Haiti, but Haiti didn’t own it.
Soon after, the national bank issued a new loan to Haiti on terrible terms, and often withheld money from the government, worsening the nation’s political instability.
Soon after, the national bank issued a new loan to Haiti on terrible terms, and often withheld money from the government, worsening the nation’s political instability.
Library of Congress
By 1911, $2.53 out of every $3 that Haiti earned from coffee taxes, its most important source of revenue, went to paying debts held by French investors.
French National Library
In France, meanwhile, it was a time of prosperity. The cafes of Paris overflowed, many of its patrons drinking coffee cultivated by debt-hobbled Haitians half a world away.
U.S. Navy
Museum of the City of New York, via Getty Images
Library of Congress
Bettmann Archive/Getty Images
Bettmann Archive/Getty Images
In December 1914, this gunboat pulled into harbor in Port-au-Prince. The U.S. Marines on board were on a mission.
In December 1914, this gunboat pulled into harbor in Port-au-Prince. The U.S. Marines on board were on a mission.
For years, U.S. business interests led by the National City Bank of New York — Citigroup’s predecessor — had pushed for American control over Haiti.
For years, U.S. business interests led by the National City Bank of New York — Citigroup’s predecessor — had pushed for American control over Haiti.
They persuaded the U.S. State Department to remove gold from the vaults of Haiti’s National Bank.
They persuaded the U.S. State Department to remove gold from the vaults of Haiti’s National Bank.
Marines strolled into Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold.
Marines strolled into Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold.
Their loot was in New York within days.
Their loot was in New York within days.
The Marine operation was a precursor to a full-scale invasion of Haiti the following summer. Americans took control of Haiti’s government and rewrote the country’s Constitution.
The Marine operation was a precursor to a full-scale invasion of Haiti the following summer. Americans took control of Haiti’s government and rewrote the country’s Constitution.
Lasting 19 years, the military occupation was one of the longest in U.S. history.
Lasting 19 years, the military occupation was one of the longest in U.S. history.
The Americans forced Haitians to build roads for no pay, and soldiers shot those who tried to escape. Many Haitians saw this as a return to slavery.
The Americans forced Haitians to build roads for no pay, and soldiers shot those who tried to escape. Many Haitians saw this as a return to slavery.
Haiti’s Debt Burden
In 1825 french francs
Americans invade
Franc loses value
The U.S. now controlled Haiti’s finances.
The U.S. now controlled Haiti’s finances.
In 1922, Haiti was forced to borrow from Wall Street, despite fierce objections from Haitians that it would drive them deeper into debt.
In 1922, Haiti was forced to borrow from Wall Street, despite fierce objections from Haitians that it would drive them deeper into debt.
American financial control continued until 1947. By that time, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.
American financial control continued until 1947. By that time, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.
Bettmann Archive/Getty Images
Damon Winter/The New York Times
Federico Rios for The New York Times
Federico Rios for The New York Times
Federico Rios for The New York Times
Adriana Zehbrauskas for The New York Times
Federico Rios for The New York Times
Federico Rios for The New York Times
It’s easy to see the history of Haiti as just a story of corruption. Some leaders, most notoriously the Duvalier father-and-son dictators who ruled for nearly 30 years, enriched themselves and plunged their country further into poverty.
It’s easy to see the history of Haiti as just a story of corruption. Some leaders, most notoriously the Duvalier father-and-son dictators who ruled for nearly 30 years, enriched themselves and plunged their country further into poverty.
It’s easy to see the history of Haiti as just a series of hurricanes, epidemics and natural disasters, like the 2010 earthquake that devastated the country.
It’s easy to see the history of Haiti as just a series of hurricanes, epidemics and natural disasters, like the 2010 earthquake that devastated the country.
Haiti has been called a disaster. A failed state. An aid trap.
Haiti has been called a disaster. A failed state. An aid trap.
But for generations after independence, Haiti was forced to send a large portion of its wealth overseas.
But for generations after independence, Haiti was forced to send a large portion of its wealth overseas.
A bronze statue in Haiti’s capital, known as Nèg Mawon, depicts a rebel who has escaped slavery and blows a conch shell to summon the revolution.
A bronze statue in Haiti’s capital, known as Nèg Mawon, depicts a rebel who has escaped slavery and blows a conch shell to summon the revolution.
The price of that freedom was long lasting, depleting Haiti of the resources it needed to build a nation.
The price of that freedom was long lasting, depleting Haiti of the resources it needed to build a nation.
The legacy of the debt and the history of extraction is embedded in Haiti’s education system, where even today only one in four children make it to high school, according to Haiti’s education ministry.
The legacy of the debt and the history of extraction is embedded in Haiti’s education system, where even today only one in four children make it to high school, according to Haiti’s education ministry.
The debt is also felt in Haiti’s public hospitals, many of which lack basic equipment and supplies.
The debt is also felt in Haiti’s public hospitals, many of which lack basic equipment and supplies.
And it is present in Haiti’s inadequate water and sanitation infrastructure.
And it is present in Haiti’s inadequate water and sanitation infrastructure.
After U.N. peacekeepers introduced cholera to the country in 2011, it spread rampantly, killing thousands.
After U.N. peacekeepers introduced cholera to the country in 2011, it spread rampantly, killing thousands.
The debts may be paid, but Haitians are still paying the price.
The debts may be paid, but Haitians are still paying the price.
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
How a French Bank Captured Haiti
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Additional production by Gray Beltran, Jonathan Huang and Rumsey Taylor.
France24 - World
Population decline in Russia: ‘Putin has no choice but to win’ in Ukraine
Issued on: 24/05/2022 - 20:02
Cyrielle CABOT
With a slumping birth rate, a death rate on the rise and immigration slowly falling, Russia is experiencing population decline. Despite having launched some of the most encouraging childbirth policies, Putin is now facing a major problem for someone who believes population is synonymous with power, says French demographer Laurent Chalard.
Russia’s population has been declining at a dizzying rate for the past 30 years. The demographic trend has been steadfast since 1991, when the Soviet Union fell and Russia counted 148.2 million inhabitants within its far-reaching borders. By 2021, that number had fallen to 146.1 million, according to Russian statistics agency Rosstat. What’s even more striking is that, according to demographic projections, the country’s population will continue to fall and reach between 130 and 140 million inhabitants by 2050.
“Russia is paying the cost of the 90s,” explains Alain Blum, a demographer at the National Institute for Demographic Studies (INED) in France. “When the Soviet Union fell, the country plunged into a serious demographic crisis. For the first time, Russia’s mortality rate significantly exceeded its birth rate, leading to a decline in its population.” By the early 2000s, Russia had a population of only 143 million.
“Today, people of childbearing age are those who were born during that period, and there simply aren’t enough of them to drive population growth,” the researcher explains. Especially given that Russia is also facing an increased mortality rate at the moment as a result of the Covid-19 pandemic.
Childbirth policies and migration
But that’s not to say that President Vladimir Putin, who came to power in 2000, hasn’t made efforts to curb the trend. In addition to modernising hospitals and improving healthcare options, he also launched a major set of childbirth policies. “Russia has become one of the most encouraging countries in this regard,” Chalard, who specialises in population movements, points out.
“In recent years, the government has set up financial aid programmes for parents, family allowance systems, bonuses for large families…” Chalard recounts. “Not to mention very active propaganda around the issue. Putin himself regularly advocates for family values and calls on the population to have kids in his public speeches.”
At the same time, Putin has pursued a vast migration policy by opening Russian borders to immigrant workers who often come from Central Asia, facilitating naturalisation procedures for Russian speakers and giving out Russian passports to inhabitants of neighbouring countries. But these migratory movements were stopped dead in their tracks due to Covid-19.
‘Putin is obsessed’
“Putin is obsessed with this demographic issue,” says Chalard. “In his mind, the power of a country is linked to the size of its population. The larger the population, the more powerful the state.”
Following this mindset, Putin presented the demographic crisis as a “historic challenge” in January 2020, and assured his country that “Russia’s destiny and its historic prospects depend on how numerous we will be”.
In the face of this, population decline is clearly a key motivator for Russia in its war against Ukraine, Chalard and Blum agree. Ukraine has a population of 44 million people who are mostly of Slavic descent from the former Soviet bloc. For Putin, the invasion is not only about capturing territory he believes belongs to Russia, but about gaining control over a population he wants to "integrate" into the country.
In its latest population census, Moscow has included the 2.4 million inhabitants of the Donbas, parts of which were administered by pro-Russia separatists before the current invasion. For several weeks now, the Kremlin has also decided to refocus its efforts in the east of Ukraine with one objective in mind: organising local referendums on potential integration into Russia.
Consequences of the war in Ukraine
But could Putin's ambition to boost population growth backfire and, conversely, worsen the demographic crisis?
“If I take Ukrainian sources into account, Russia has sent 165,000 soldiers into Ukraine. That’s nothing compared to the total population, meaning deaths from the war will have a very small impact on Russian demography,” says Chalard. “Unless the situation turns into a global conflict and forces Russia to increase its troop deployment considerably.”
“On the other hand, this demographic anxiety could explain why Moscow is somewhat reluctant to send more soldiers to the front line. The government is well aware that limiting troop losses is important, especially young ones,” the demographer adds.
But the war could also catalyse another phenomenon: Russia’s brain drain. According to the Financial Times, some 150,000 people working in new technologies have fled the country. Many of them have settled in Israel or Turkey, countries stepping up their efforts to attract this wave of workers. “Once again, the impact on countrywide demographics will be limited since the phenomenon is quite marginal. On the other hand, from an economic point of view, this [trend] could have a significant impact in a context already troubled by sanctions,” Chalard explains.
No trust, no babies
Alexey Raksha, a Russian demographer living in Moscow, is already predicting a sharp drop in childbirth over the coming months as a reaction to the war in Ukraine, but above all to the economic crisis linked to the sanctions. “During economic crises, people are less inclined to have children, which is logical,” he explains. “Trust in the future plays a key role in a country’s birth rate.”
“The war will affect births from December,” Raksha predicts. “We’ll see the effects as early as 2023. It’s going to be a bad year for childbirth in Russia. And the following year won’t be much better,” he concludes. His predictions are supported by the latest statistics from Rosstat, which reported a 5 percent drop in births in the first quarter of 2022 compared to last year.
“I think that everything will depend on who wins the war,” adds Chalard. “If Russia wins, the resulting joy could lead to a boom in births. But losing and getting bogged down in an economic crisis will have the opposite effect,” he says. “What is certain is that Putin has his back against the wall. From a demographic point of view, he has no other choice but to win.”
This article has been translated from the original in French.
© France Médias Monde graphic studio
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In the papers
The lessons learned after three months of war in Ukraine
Number of displaced people passes 100 million for first time, says UN
Perspective
Russian invasion of Ukraine is a 'war of civilisation', historian says
BBC
[Self-deception] means that we can continue to see ourselves as good people - Uri Gneezy
The media today is full of people who have lived a lie.
There’s Elizabeth Holmes, the biotech entrepreneur, who in 2015 was declared the youngest and richest self-made female billionaire. She now faces 20 years in prison for fraud. Then there’s Anna Sorokin – aka Anna Delvey, who pretended to be a German heiress, and subsequently fleeced New York’s high society of hundreds of thousands of dollars. And Shimon Hayut, aka Simon Leviev – the so-called Tinder Swindler.
What marks all of these people is not just the lies they told others – but the lies they must have told themselves. They each believed their actions were somehow justifiable, and – against all odds – believed they would never be found out. Time and again, they personally seemed to deny reality – and dragged others into their scams.
You might hope that this kind of behaviour is a relatively rare phenomenon, restricted to a few extreme situations. But self-deception is incredibly common, and may have evolved to bring some personal benefits. We lie to ourselves to protect our self-images, which allows us to act immorally while maintaining a clear conscience. According to the very latest research, self-deception may have even evolved to help us to persuade others; if we start believing our own lies, it’s much easier to get other people to believe them, too.
This research might explain questionable behaviour in many areas of life – far beyond the headline-grabbing scams in recent years. By understanding the different factors contributing to self-deception, we can try to spot when it might be swaying our own decisions, and prevent these delusions from leading us astray.
Safeguarding the ego
Any psychologist will tell you that studying self-deception scientifically is a headache. You can’t simply ask someone if they are fooling themselves, since it happens below conscious awareness. As a result, the experiments are often highly intricate.
Let’s begin with the research of Zoë Chance, an associate professor of marketing at Yale University. In an ingenious experiment from 2011, she showed that many people unconsciously employ self-deception to boost their egos.
One group of participants were asked to take an IQ test, with a list of the answers printed at the bottom of the page. As you might expect, these people performed considerably better than a control group who did not have the answer key. They did not seem to recognise how much they had relied on the ‘cheat sheet’, however – since they predicted that they would do equally well on a second test featuring another hundred questions, without the answer key. Somehow, they had fooled themselves into thinking that they had known the solutions to the problems without needing the helping hand.
To be sure of this conclusion, Chance repeated the whole experiment with a new set of participants. This time, however, the participants were given a financial reward for accurately predicting their results in the second test; overconfidence would come with a penalty. If the participants were conscious of their behaviour, you might expect this incentive to reduce their overconfidence.
In reality, it did little to puncture the participants’ inflated self-belief; they still fooled themselves into thinking they were smarter than they were, even when they knew that they would lose money. This suggests that the beliefs were genuine and deeply held – and surprisingly robust.
It’s not hard to see how this might apply in real life. A scientist may feel that their results were real, despite the use of fraudulent data; a student may believe they earned their place at a prestigious university, despite cheating on a test.
Despite knowing they'd had help, experiment participants convinced themselves they were smarter than they were (Credit: Getty)
Moral sincerity
The use of self-deception to enhance self-image has now been observed in many other contexts.
For instance, Uri Gneezy, a professor of economics at the University of California, San Diego, has recently shown it can help us to justify potential conflicts of interest in our work.
In a 2020 study, Gneezy asked participants to take on the roles of investment advisors or clients. The advisors were given two different opportunities to consider – each of which came with different risks and different payoffs. They were also told that they would receive a commission if the client opted for one of the two investments.
In one set of trials, the advisors were told about this potential reward at the very start of the experiment, before they started considering the different options. While they were ostensibly picking the best choice for the client, they were much more likely to go with the choice that was favourable to themselves.
In the rest of the trials, however, the advisors were only told of this potential reward after they had been given some time to weigh up the pros and cons of each. This time few chose to let the reward influence their decision; they remained honest to their goal of giving the best advice to the client.
To Gneezy, the fact that the knowledge of the personal benefits only influenced the participants’ decision in the first scenario suggests that their self-deception was unconscious; it changed the way they were calculating the benefits and risks without them being aware of the bias, so that they could feel that they were still acting in the clients’ interest. In the second scenario, it would have required a complete change of mind, which would have been harder to justify to themselves. “They just couldn’t convince themselves that they would be acting ethically,” he says.
In this way, self-deception is a way of protecting our sense of morality, says Gneezy. “It means that we can continue to see ourselves as good people,” he says – even when our actions would suggest otherwise.
This form of self-deception might be most obviously relevant to financial advisors, but Gneezy thinks it could also be important for private healthcare. Despite having good intentions, a doctor could unconsciously deceive themselves into thinking the more expensive treatment was best for the patient – without even recognising their self-deception, he says.
Persuading ourselves, persuading others
Perhaps the most surprising consequence of self-deception concerns our conversations with others.
According to this theory, self-deception allows us to be more confident in what we are saying, which makes us more persuasive. If you are trying to sell a dodgy product, for instance, you will make a better case if you genuinely believe it is a high-quality bargain – even if there is evidence to suggest otherwise.
This hypothesis was first proposed decades ago, and a recent paper by Peter Schwardmann, an assistant professor of behavioural economics at Carnegie Mellon University, US, provides some strong evidence for this idea.
Like Chance’s study, Schwardmann’s first experiments began with an IQ test. The participants weren’t given the results, but after the test was finished, they had to privately rate how well they thought they’d done. They then took a test of persuasion: they had to stand before a jury of mock employers and convince the panel of their intellectual prowess – with a potential 15 euro ($16, £12.80) reward if the judges believed that they were among the smartest in the group.
Some people were told about the persuasion task before they rated their confidence in their performance, while others were told afterwards. In line with the hypothesis, Schwardmann found that this changed their ratings of their abilities: the prior knowledge that they would have to convince others resulted in greater overconfidence in their abilities, compared to those who had not yet been told. The need to persuade others had primed them to think that they were smarter than they really were.
He describes this as a kind of “reflex”. Importantly, Schwardmann’s experiments showed that the self-deception paid off; unfounded overconfidence did indeed increase people’s ability to persuade the mock employers.
The need to argue a point makes us think we're smarter than we are, research shows (Credit: Getty)
Picking sides
Schwardmann has now observed a similar process in debating tournaments. At these events, the participants are given a topic and then randomly assigned a point of view to argue – before being given 15 minutes to prepare their arguments. During the debate, they are then judged on how well they present their case.
Schwardmann tested the participants’ personal beliefs about the topics before they had been assigned their position, after they had started formulating their arguments, and after the debate itself. In line with the idea that self-deception evolved to help us persuade others, he found that people’s personal opinions substantially changed after they had been told which side of the debate they would need to argue. “Their private beliefs moved towards the side that they’d been given just 15 minutes beforehand – to align with their persuasion goals,” says Schwardmann.
After the debate, the participants were also given the chance to allocate small sums of money to charity – selected from a long list of potential organisations. Schwardmann found they were much more willing to choose organisations that aligned with the position of their argument – even though it had initially been chosen at random.
Many of our opinions may have been formed in this way. In politics, it could be that a campaigner who is asked to canvas on a particular point really comes to persuade him- or herself that it is the only way of viewing the point – not because they have carefully appraised the facts, but simply because they were asked to make the argument. Indeed, Schwardmann suspects this process may lie behind much of the political polarisation we see today.
Delusions of grandeur
In all these ways, our brains can fool us into believing things that are not true. Self-deception allows us to inflate our opinion of our own abilities, so that we believe we are smarter than everyone around us. It means that we overlook the repercussions of our actions for other people, so that we believe that we are generally acting in a moral way. And by deceiving ourselves about the veracity of our beliefs, we show greater conviction in our opinions – which can, in turn, help us to persuade others.
We can’t ever know what was truly going through the minds of Holmes, Sorokin or Hayut and other fraudsters – but it is easy to speculate how some of these mechanisms may have been at play. At the very least, these con artists seem to have had abnormally high opinions of their own abilities and their right to get what they want – and they happily shrugged off the potential ethical implications of what they were doing.
Holmes, in particular, seems to have believed in her product, and attempted to justify her use of misleading data. Despite all evidence to the contrary, she still declared at her trial that "the big medical device companies like Siemens could easily reproduce what we had done”. Hayut, meanwhile, still claims he is “the biggest gentleman”, who had done nothing wrong.
Schwardmann agrees it may be possible for some fraudsters to inhabit incredibly elaborate lies. He points out that some even show a kind of righteous anger when they are being questioned, which might be hard to fake. “Maybe that’s a sign that they really buy into their own lie,” he says.
Tellingly, a desire for social status seems to increase people’s tendency for self-deception. When people feel threatened by others, for example, they are more likely to inflate their perceptions of their own abilities. It may be that the bigger the stakes, the greater the lies we are able to tell ourselves.
Most of the time, our self-deception may be benign – allowing us to feel just a bit more confident in ourselves than is justified. But it’s always worth being aware of these tendencies – especially if we’re making potentially life-changing decisions. You don’t want to deceive yourself about the risks of cutting corners in your current job, or the likelihood of success from an adventurous career move, for example.
One good way of puncturing all kinds of bias is to “consider the opposite” of your conclusions. The technique is as straightforward as it sounds: you try to find all the reasons that your belief may be wrong, as if you were interrogating yourself. Multiple studies have shown that this leads us to think more analytically about a situation. In laboratory tests, this systematic reasoning proves to be much more effective than simply telling people to “think rationally”.
This is only possible if you can accept your flaws, of course. The first step is acknowledging the problem. Perhaps you think that you don’t need this advice; self-deception only afflicts others, while you are perfectly honest with yourself. If so, that may be your greatest delusion of all.
David Robson is a science writer and author of The Expectation Effect: How Your Mindset Can Transform Your Life, published by Canongate (UK) and Henry Holt (USA) in early 2022. He is @d_a_robson on Twitter.
L'Humanité
Plus d’armes, plus de morts
ChroniqueChristophe PrudhommeUne approche en termes de santé publique du nouveau massacre dans une école aux États-Unis peut permettre de replacer le débat autour de la notion d’intérêt collectif. En tant que médecin travaillant depuis plus de trente-cinq ans au Samu 93, je prends en charge un certain nombre de patients blessés par arme à feu. Le contexte est soit celui d’un suicide, soit celui d’une agression. La plupart du temps, les armes sont des armes de poing, avec un seul impact. En l’absence d’organe vital touché, la plupart des patients transportés à l’hôpital ont un bon pronostic. Lors de l’utilisation d’armes de guerre, avec des projectiles à haute vélocité, la mortalité initiale est beaucoup plus importante. Ces armes sont peu fréquentes en France, à la différence de ce qui existe outre-Atlantique. Un élément central des études épidémiologiques est qu’il existe une corrélation directe entre le nombre d’armes à feu dans un pays et le nombre de morts : 120 armes pour 100 000 habitants aux États-Unis et 33 000 décès contre 20 armes pour 100 000 habitants en France (dont une grande partie d’armes de chasse) et 1 800 décès (dont 80 % de suicides).
Un autre chiffre inquiétant est que, en 2020, les décès par arme à feu sont devenus la première cause de mortalité chez les enfants et les adolescents aux États-Unis (4 400 morts). Certains pro-armes, dont Donald Trump, évoquent le fait que la plupart des massacres seraient provoqués par des personnes souffrant de troubles mentaux. Il s’agit là d’une affirmation démentie par les études scientifiques, même si des drames largement médiatisés peuvent le laisser penser. Enfin, dernier chiffre affolant : la police américaine a tué plus de 1 000 personnes par balles en 2021.
L’ensemble de ces données doivent donc nous amener à réfléchir aux solutions pour diminuer la mortalité liée aux plaies par armes à feu, en mettant en avant des priorités de santé publique. Cela passe d’abord par la prévention. En premier, il est nécessaire de diminuer le nombre d’armes en circulation. Deuxièmement, il faut contrôler leur achat, puis assurer leur traçabilité. Troisièmement, sans vouloir restreindre les libertés individuelles, il semble important de conditionner l’octroi d’une autorisation de port d’armes à un examen de santé physique et psychologique. Quatrièmement, le surarmement des forces de sécurité, notamment des polices municipales, comme cela est préconisé dans certains programmes politiques, ne peut qu’augmenter mathématiquement le nombre de blessés et de morts, y compris du côté de ceux qui auront été armés soi-disant pour améliorer leur sécurité. Quand on met le doigt dans cet engrenage, il n’y a plus de limites, comme cette proposition faite par certains aux États-Unis d’armer les enseignants ! « Ce que tu gagneras par la violence, une violence plus grande te le fera perdre », avait prévenu Gandhi.
Santéarmes à feutueriesÉtats-Unis New York Times - World
How a French Bank Captured Haiti
How a French Bank Captured Haiti
It helped finance the Eiffel Tower as it drained millions from Haiti. The bank, C.I.C., won’t talk about it, but The Times tracked how much its investors made — and what Haiti lost.
It helped finance the Eiffel Tower as it drained millions from Haiti. The bank, C.I.C., won’t talk about it, but The Times tracked how much its investors made — and what Haiti lost.
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By Matt Apuzzo, Constant Méheut, Selam Gebrekidan and Catherine Porter
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Every sentence of the invitation ended with an inky flourish, a triple loop of calligraphy befitting a night of dinner, dancing and fireworks at Haiti’s national palace.
Debt had smothered the country for more than half a century. Despite ousting its colonial rulers in a war of independence, Haiti had been forced to pay the equivalent of hundreds of millions of dollars to its former French slave masters, a ransom for the freedom it had already won in battle.
But on the night of Sept. 25, 1880, paying off the last of that money finally seemed within reach. No longer would Haiti lurch from one financial crisis to the next, always with a weather eye on the horizon for the return of French warships. The new president, Lysius Salomon, had managed a feat that had eluded the nation since birth.
“The country will soon have a bank,” he told his guests, proposing a toast. Outside, soldiers paraded down streets festooned with enormous flags.
Salomon had reason for optimism. European national banks had financed railroads and factories, softened the blows of recessions and added certainty to the business of governing. They helped bring life to a majestic version of Paris, one with clean water, sewers and grand avenues — investments that would pay off long into the future.
Now, it was Haiti’s turn. Salomon called it “a great event, which will go down in history.”
It was all a mirage.
The National Bank of Haiti, on which so many hopes were pinned that night, was national in name only. Far from an instrument of Haiti’s salvation, the central bank was, from its very inception, an instrument of French financiers and a way to keep a suffocating grip on a former colony into the next century.
Haiti’s central bank was set up by a Parisian bank, Crédit Industriel et Commercial. At a time when the company was helping finance one of the world’s best-known landmarks, the Eiffel Tower, as a monument to French liberty, it was choking Haiti’s economy, taking much of the young nation’s income back to Paris and impairing its ability to start schools, hospitals and the other building blocks of an independent country.
Crédit Industriel, known in France as C.I.C., is now a $355 billion subsidiary of one of Europe’s largest financial conglomerates. But its exploits in Haiti left a crippling legacy of financial extraction and dashed hopes — even by the standards of a nation with a long history of both.
Haiti was the first modern nation to win its independence after a slave uprising, only to be financially shackled for generations by the reparations demanded by the French government for most of the 19th century.
And just when that money was nearly paid, Crédit Industriel and its national bank — the very instruments that seemed to hold the promise of financial independence — locked Haiti into a new vortex of debt for decades more to come.
French elites, including a descendant of one of the wealthiest slaveholders in Haiti’s history, controlled Haiti’s national bank from the French capital. Their ledgers show no investments in Haitian businesses, much less the kinds of ambitious projects that modernized Europe.
Instead, original records uncovered by The New York Times show that Crédit Industriel siphoned tens of millions of dollars out of Haiti and into the pockets of French investors.
The national bank that Crédit Industriel created charged fees on nearly every transaction the Haitian government made. French shareholders earned so much money that in some years, their profits exceeded the Haitian government’s entire public works budget for a country of 1.5 million people.
That history has been all but erased. Scholars say most of Crédit Industriel’s archives have been destroyed, and Haiti does not appear on the timeline used to publicize the company’s history as one of France’s oldest lenders. When it commissioned an official history to commemorate its 150th birthday in 2009, Haiti barely warranted a mention. The scholar who wrote that history, Nicolas Stoskopf, called the company “a bank without a memory.”
A spokesman said the bank had no information about this period and declined repeated requests to discuss it. “The bank that we manage today is very different,” the spokesman, Paul Gibert, said. (After this article was published, the chairman of the bank’s parent company said it would hire researchers to delve into the bank’s history in Haiti and any role it may have played in “financial colonization.”)
Today, the brazen assassination of Haiti’s president in his own bedroom, the rampant kidnappings and the gangland lawlessness in the capital have given fresh urgency to a question that has long bedeviled the Western world: Why does Haiti seem perpetually stuck in crisis, with staggering illiteracy, $2-a-day wages, hunger and disease? A country without public transportation, reliable electricity, garbage collection or sewage systems?
The Ransom
How much did Haiti’s independence from France truly cost? A team of Times reporters tried to put a number on it.
Persistent corruption by Haiti’s leaders is surely part of any answer. But another part can be found in long-forgotten documents sprinkled in archives and libraries across Haiti and France.
The Times sifted through 19th-century texts, diplomatic records and bank documents that have seldom, if ever, been studied by historians. Together, the documents make clear that Crédit Industriel, working with corrupt members of the Haitian elite, left the country with barely anything to operate, let alone build a nation.
By the early 20th century, half of the taxes on Haiti’s coffee crop, by far its most important source of revenue, went to French investors at C.I.C. and the national bank. After Haiti’s other debts were deducted, its government was left with pennies — 6 cents of every $3 collected — to run the country.
The documents help explain why Haiti remained on the sidelines during a period so rich with modernization and optimism that Americans dubbed it the Gilded Age and the French called it the Belle Époque. This extraordinary growth benefited both faraway powers and developing neighbors, yet Haiti had vanishingly little to invest in basics like running water, electricity or education.
The damage was lasting. Over three decades, French shareholders made profits of at least $136 million in today’s dollars from Haiti’s national bank — about an entire year’s worth of the country’s tax revenues at the time, the documents show.
The Times vetted its methodology and sources for these calculations with economic historians and accountants. The financial historian Éric Monnet of the Paris School of Economics summed up the national bank’s role as “pure extraction.”
But the cumulative losses to Haiti were far greater: Had the wealth siphoned off by Haiti’s national bank stayed in the country, it would have added at least $1.7 billion to Haiti’s economy over the years — more than all of the government’s revenues in 2021.
And that’s if the money had simply remained in the Haitian economy, circulating among its farmers, laborers and merchants, without being invested in bridges, schools or factories, the sort of projects that help nations prosper.
More important, the toll Haiti’s national bank took came after generations of payments to former slaveholders that inflicted as much as $115 billion in losses to the Haitian economy over the last two centuries.
It did not take long after the fireworks and feasting at the palace for Haitians to realize that something was not right. The national bank extracted so much and returned so little that Haitians quickly called it “the financial Bastille,” equating it with the notorious prison that became a symbol of a despotic French monarchy.
“Isn’t it funny,” the Haitian politician and economist Edmond Paul wrote of the national bank in 1880, “that a bank that claims to come to the rescue of a depleted public treasury begins not by depositing money but by withdrawing everything of value?”
Hopes and Aspirations
Haiti’s president was not the only one with heady aspirations. In Paris, the president of Crédit Industriel, Henri Durrieu, had ambitions of his own.
Durrieu was not born into the world of high finance. He started his career as a tax collector, like his father, before striking off in his 40s to join a new bank, C.I.C. But the early years were tough. The bank had introduced the checking account to France, yet the novelty had not taken off and, by the 1870s, the company remained stuck in the second tier of French finance.
Crédit Industriel enjoyed an advantage, though. It was the preferred bank for much of the nation’s Catholic bourgeoisie, clients who had money to invest and expected returns.
Durrieu, with a taste for risk taking, drew inspiration from state-led banks in French colonies like Senegal and Martinique. He and his colleagues were enthralled by the idea of “creating a bank in these rich but distant countries,” as they described it in handwritten notes found in the French National Archives.
These banks “generally give brilliant results,” the founding fathers of the National Bank of Haiti said.
Haiti — “a country new to credit markets, a country of renowned wealth,” the national bank’s executives concluded — seemed a good bet.
“Wealth” might seem a peculiar word for a Parisien banker to use to describe Haiti at the time. Its capital, Port-au-Prince, was overrun by trash and human waste that washed into the harbor. Streets and infrastructure were so neglected that Haitians had a saying: “Go ’round a bridge, but never cross it.”
But while Haitians themselves were poor, Haiti could make you rich. As a British diplomat, Spenser St. John, wrote in 1884: “No country possesses greater capabilities, or a better geographical position, or more variety of soil, of climate, or of production.”
Slaveholders had taken that wealth for themselves, first with the whip, then with a flotilla of French warships, demanding compensation for plantations, land and what France considered its other lost property: the Haitian people. It was the first and only instance in which generations of free people had to pay the descendants of their former slave masters.
A half-century later, Durrieu and C.I.C. approached Haiti with a different tactic: the outstretched hand of a business partner.
‘We Owe More Than Before’
Durrieu knew how to sell a dream.
Five years earlier, C.I.C. and a now-defunct partner had issued Haiti a loan of 36 million francs, or about $174 million today. The money was supposed to build bridges, marketplaces, railroads and lighthouses.
It was a time of worldwide investment. England built new schools and passed laws on mandatory education. Paris opened a 97-mile aqueduct carrying clean drinking water to the capital. In New York, the iconic arches of the Brooklyn Bridge rose above the East River, an engineering marvel that would forever transform the city’s economy.
Beyond bricks and steel, Haiti earmarked about 20 percent of the French loan to pay off the last of the debt linked to France’s original ransom, according to the loan contract. “The country will finally come out of its malaise,” the Haitian government’s annual report predicted that year. “Our finances will prosper.”
None of that happened. Right off the top, French bankers took 40 percent of the loan in commissions and fees. The rest paid off old debts, or disappeared into the pockets of corrupt Haitian politicians.
“None of the goals has been achieved,” one Haitian senator declared in 1877. “We owe more than before.”
The 1875 loan from Crédit Industriel and its partner left two major legacies. First is what the economist Thomas Piketty called the transition from “brutal colonialism” to “neocolonialism through debt.”
Haiti took on millions in new interest, hoping to finally shed the burden of paying its former slave masters. In that way, the loan helped prolong the misery of Haiti’s financial indentureship to France. Long after the former slaveholding families considered the debt settled, Haiti would still be paying — only now to Crédit Industriel.
Haitian leaders, of course, share the responsibility, and some scholars have argued that this loan shows that politicians cared more about lining their pockets than developing a nation.
The second legacy was felt more immediately. The loan initially obligated the Haitian government to pay C.I.C. and its partner nearly half of all the taxes the government collected on exports, like coffee, until the debt was settled, effectively choking off the nation’s primary source of income.
That was the first step, giving Durrieu and his French bank a claim to much of Haiti’s financial future. He soon set his sights on even more.
The National Bank
Haiti had tried to start a national bank for years. Salomon’s predecessor had even bought bank vaults. But in 1880, Haiti’s longing for financial independence aligned neatly with Durrieu’s plans.
The contract establishing Haiti’s national bank reads like a series of giveaways. Durrieu and his colleagues took over the country’s treasury operations — things like printing money, receiving taxes and paying government salaries. Every time the Haitian government so much as deposited money or paid a bill, the national bank took a commission.
Lest there be any doubt where that money was headed, the contract said the National Bank of Haiti would be chartered in France and exempted from Haitian taxes and laws. All power was put in the hands of the board of directors in Paris. Haiti had no say in the operation of its own national bank.
The national bank’s headquarters — which also happened to be Crédit Industriel’s headquarters — sat in the Ninth Arrondissement of Paris, in the shadow of the lavish Palais Garnier opera house.
Durrieu was the first chairman of a board that included French bankers and businessmen, including Édouard Delessert, a great-grandson of one of the biggest slaveholders in Haiti’s colonial history, Jean-Joseph de Laborde.
Handwritten notes from the national bank show, from the beginning, who was in charge. As the Paris Financial Association wrote in 1896: “The National Bank of Haiti is a French financial institution whose headquarters, which is open to bondholders, is in Paris. Its offices in Haiti are only branches, placed under the authority and control of the head office.”
Durrieu’s gamble paid off. At a time when typical French investment returns hovered around 5 percent, board members and shareholders in the National Bank of Haiti earned an average of about 15 percent a year, according to a New York Times analysis of the bank’s financial statements. Some years, those returns approached 24 percent.
Durrieu made out handsomely. His contract with Haiti granted him thousands of special shares in the national bank, worth millions in today’s dollars.The same year he christened Haiti’s national bank, he was named a commander of the Légion d’Honneur, an order of merit awarded for service to France.
‘Betrayed by Their Own Brothers’
The fact that Haiti would agree to such debilitating terms — particularly with the same bank behind an earlier loan so publicly condemned — shows its desperation. But it also highlights a recurring figure in Haitian history: the self-serving member of Haitian society who prospers as his country suffers.
In the case of the national bank, Haiti’s chief negotiator was Charles Laforestrie, a Haitian official who had spent most of his life in Paris. The French newspaper La Petite Presse described him at the time as a man whom “fortune had always taken by the hand and led to the best seats in government.”
When Parisian bankers held a party to celebrate the 1875 loan from Crédit Industriel, Laforestrie made a grand entrance. At a time when Haitian coffee farmers raised families on roughly 70 cents a day, Laforestrie arrived elegantly dressed, passing out expensive cigars, according to Paul, the Haitian economist, who described the gala a few years later.
Laforestrie pushed so hard to get the national bank approved that the president of Haiti called him out by name during the palace celebration, according to a diplomat’s handwritten notes of the party. But Laforestrie did not stick around for the fallout. Dogged by corruption allegations, he resigned and retired to France.
Laforestrie’s critics ruefully noted that he retired with a generous pension from the Haitian government. He later padded that retirement with another job: as a board member of the National Bank of Haiti.
“That’s not the first case of a Haitian official selling the interest of his country for personal gains,” said Georges Michel, a Haitian historian. “I would say it’s almost a rule.”
That’s why, historians say, Haitians cannot blame French or American meddling alone for their misfortunes.
“They were betrayed by their own brothers,” Mr. Michel said, “and then by foreign powers.”
Dashed Hopes
Soon after the fireworks display at the national palace, Haitians began realizing they had received a raw deal.
The national bank offered no savings accounts to Haitian people or businesses. And though the contract allowed it to loan money to businesses — and Haitians clearly hoped it would — bank ledgers from an archive in Roubaix, France, showed that seldom, if ever, happened.
“It is not from the Bank of Haiti, as it functions, that Haitians can expect their recovery,” Haiti’s finance secretary, Frédéric Marcelin, wrote at the time.
Marcelin, the mustachioed son of a successful Haitian merchant, emerged as the bank’s most passionate opponent. A businessman, journalist and politician, he spent years trying to wrest control of the national bank from Paris.
The relationship was so lopsided that, Marcelin wrote, “at the National Bank of Haiti, the only positions reserved for Haitiens are the cashier boys.”
Yet Another Loan
The second half of the 19th century should have offered Haiti an enormous opportunity. Global demand for coffee was high, and Haiti’s economy was built around it.
Across the Caribbean Sea, Costa Ricans were putting their coffee wealth to work building schools, sewage systems and the first municipal electrified lighting system in Latin America. Haiti, by contrast, obligated much of its coffee taxes to paying France — first to its former slaveholders, then to Crédit Industriel.
Despite all that, Haiti was a middle-of-the-road Caribbean economy, thanks to high coffee prices. But when the market tanked in the 1890s, Haiti’s coffee taxes exceeded the price of the coffee itself. The entire economic model was on the brink of collapse.
It was time for yet another loan: 50 million francs (about $310 million today) from the National Bank of Haiti in 1896. It was, once again, guaranteed by coffee taxes, the country’s most reliable source of money.
Haitians had been poor for generations. But this moment — when the country was tethered to coffee, C.I.C. and the national bank — is when Haiti began its steep decline relative to the rest of the region, according to data compiled by Victor Bulmer-Thomas, a British economist who studies Caribbean history.
“Haiti made plenty of its own mistakes,” he said, like taking on new debt and failing to diversify its economy. “But there’s no doubt, a lot of its problems from the late 19th Century onward can be attributed to these imperial powers.”
The Fall of the National Bank
Durrieu died in 1890, before the unraveling of the national bank he created.
The Haitian authorities began accusing the bank in 1903 of fraudulent overbilling, double-charging loan interest and working against the best interest of the country. But the bank reminded them of an important detail: It was chartered in France, and considered such disputes beyond the reach of Haitian courts.
Undeterred, Marcelin persuaded Parliament to retake control of the government treasury. Haiti would print its own money and pay its own bills.
But records in the French Diplomatic Archives show that the national bank still had a powerful ally in its corner: the French government.
In January 1908, France’s envoy to Haiti, Pierre Carteron, met with Marcelin and urged him to restore normal relations with the bank. Marcelin refused. The National Bank of Haiti, should it survive at all, would actually need to work toward the economic development of Haiti, he said.
That might be possible, Carteron replied. Of course, he added, Haiti would first have to return its treasury to French control. And besides: “You need money,” Carteron said, according to his own notes. “Where are you going to find it?”
As his handwritten messages show, Carteron suspected Marcelin would never agree to that. So he encouraged his colleagues in Paris to come up with a new plan.
“It is of the highest importance that we study how to set up a new French credit establishment in Port-au-Prince,” Carteron wrote, adding: “Without any close link to the Haitian government.”
That new institution opened in 1910 with a slight tweak to the name: the National Bank of the Republic of Haiti. France still had a stake, but, after 30 years, Crédit Industriel et Commercial was out.
By then, there was a new center of gravity in the financial world: Wall Street, and a swaggering group of bankers from the National City Bank of New York, which ultimately became Citigroup.
The American financiers continued operating from Durrieu’s playbook and became the dominant power, leading to a consequence even more lasting than the debt he helped orchestrate.
After all, Wall Street wielded a weapon more powerful than a French diplomat making oblique threats. American bankers called on their friends in Washington and, 35 years after Durrieu’s bank came into existence, the United States military invaded Haiti.
It was one of the longest military occupations in American history, enabling the United States to seize control over Haiti’s finances and shape its future for decades to come.
Once again, the country had been undermined by the institution President Salomon had so proudly feted that night at the palace: Haiti’s national bank.
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
Haiti’s Lost Billions
How a French Bank Captured Haiti
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Reporting was contributed by Daphné Anglès and Claire Khelfaoui in Paris; Sarah Hurtes and Milan Schreuer in Brussels; Kristen Bayrakdarian in New York; Ricardo Lambert, Harold Isaac and Charles Archin in Port-au-Prince. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.
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France24 - World
Adrian Zenz, the academic behind the ‘Xinjiang Police Files’, on China's abuse of Uighurs
Issued on: 25/05/2022 - 18:24Modified: 25/05/2022 - 18:53
Sébastian SEIBT
Hacked files revealing the repression of Uighur Muslims in China were published on Tuesday by a consortium of media. Labeled the “Xinjiang Police Files”, these documents owe a lot to one man in particular: Adrian Zenz. In recent years, this German anthropologist has become a central target of Chinese propaganda for his work on the ethnic group’s living conditions.
It’s almost 3am in Minnesota where Adrian Zenz has been living since 2019, but it takes him no more than 30 seconds to respond on Twitter. Yes, he’s willing to answer a few questions, but not for too long. He’s getting tired.
And it’s not only due to being awake this late at night. The German anthropologist, a specialist in China’s treatment of the minority Uighur Muslim ethnic group, has had a busy day.
'Paranoia of the Chinese authorities'
Zenz is the man behind the Xinjiang Police Files, new revelations published on Tuesday 24 May by several media, including French newspaper Le Monde. The documents expose the repressive machinery put in place by Beijing in the Xinjiang region, where the Uighurs live.
“It’s the first time we have police evidence that is unfiltered. It comes from hacking, so censorship is virtually impossible,” Zenz insists. He obtained several thousand computer files containing the records of 20,000 Uighurs who were arrested, along with countless instructions, briefings and police reports dating from between 2000 and 2018 in Xinjiang. The data trove was extracted from hacked servers of the public security bureau (PSB) in two districts of the region.
The documents also include speeches by Chen Quanguo, the Chinese Communist Party’s (CCP) secretary for Xinjiang, as well as notes by simple security officers on individuals detained or under surveillance. “These files show just how paranoid Chinese authorities are about alleged terrorist dangers from Uighurs – from the bottom to the top of the hierarchical ladder,” Zenz says.
The revelations add to the case lodged against Beijing these past years. China has been accused of perpetrating “crimes against humanity” directed at the Uighurs, to use the term adopted by the French National Assembly in a March 2022 resolution.
Further evidence of repression came from visual illustrations of practices carried out by Chinese authorities. The files contain 5,000 photos of Uighurs aged between 3 and 94 years old. “It’s striking to see pictures of 14-to 15-year-old girls who are going to be sent to re-education camps,” Zanz confesses.
In a way, this massive set of documents is the culmination of all the hard work the 48-year-old anthropologist has carried out for years. For many, Zenz is one of the main characters driving the international effort to expose the Chinese government’s repressive policies in Xinjiang.
An accidental encounter with the Uighurs
Zenz has even become the man who “thrust China and the West into one of their biggest clashes over human rights in decades”, according to a 2019 Wall Street Journal piece about the German anthropologist.
A year earlier, Zenz had single-handedly pushed Beijing to back down. As the first reports on China’s treatment of Uighur Muslims came out, China kept saying there was nothing to see in Xinjiang. But Zenz eventually discovered various official Chinese administrative documents online, from purchase orders for equipment to budget reports, that proved internment camps were being constructed.
When that evidence was published, China decided to change its tune. Instead of denying the allegations, authorities began describing the camps as mere training centres.
“Adrian Zenz’s tenacity has hugely contributed to exposing the crimes of the Chinese regime,” says Magnus Fiskesjö, an anthropologist and Uighur specialist at Cornell University, who was interviewed by the Wall Street Journal.
And Zenz didn’t stop there. He was the first to give an estimate of the number, 1 million, of “interned” Uighur people. That figure was later confirmed and taken up by the UN. He was also the first to come across documents establishing the forced labour of Uighurs in 2021, and contributed to a better understanding of the cyber and police apparatuses set up in Xinjiang.
It’s an amazing feat that is all the more impressive because Zenz “didn’t ask for any of this. It happened kind of accidentally, all I was doing was searching for documents available online” he says. He got his anthropology degree from Cambridge University and has very little knowledge from the ground in Xinjiang. He’s only been there “once, 14 years ago, as a tourist,” according to German daily newspaper Suddeutsche Zeitung.
Zenz is a specialist on Tibet, to which he’s devoted most of his work. At the time he was studying in the region, Beijing’s strongman in Tibet was Chen Quanguo, who was carrying out his “pacification” programme in the region. When this CCP dignitary was appointed head of Xinjiang in 2016, Zenz decided to focus on this province instead.
Priority target for Chinese propaganda
In the absence of knowledge from the field, Zenz makes the most of his mastery of Mandarin and the mysteries of the web. After all, for years he had been financing part of his research “thanks to a second job as a programmer for a streaming start-up,” the Wall Street Journal notes.
“It’s impossible to do fieldwork in Xinjiang anyway, and analysing online data is the best opportunity I have to understand what’s going on there,” Zenz explains. He has been blacklisted in China since last year and compares his work to that of a detective. Still, his method has served as an example to others. Whether it’s Shawn Zhang, a Chinese student in Canada who used Google Maps to draw out camp construction sites in Xinjiang, or the Australian Strategic Policy Institute, which runs the Xinjiang Data Project to collect public data on the province.
Between his revelations and the door he has opened for others to follow suit, Zenz has become one of the main targets of Chinese propaganda. Searching his name online, you can find articles criticising him by pro-Beijing publications all over social media and within the first Google search results.
This born-again Christian who works for the US Victims of Communism Memorial Foundation has been portrayed on numerous occasions as a far-right pseudo researcher. He’s even one of the few researchers critical of the Chinese government to have had a double-page spread in the Global Times, one of the country’s leading media outlets.
“I think it’s understandable China is attacking me, they’re actively trying to cover their tracks in Xinjiang,” Zenz admits. “But I was very surprised by the criticism I received by people who feel they have to defend Beijing.” He has found it difficult to come to terms with the deluge of hate he faces, especially since “attacking me calls into question the suffering Uighurs are facing,” he concludes. A suffering that 5,000 photos published on file in the Xinjiang Police Files is difficult to deny.
This article has been translated from the original in French.
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UN rights chief visits China as leaked files show abuse of Uyghur Muslims
China ratifies international labour treaties as scrutiny of treatment of ethnic minorities mounts
UN rights chief's access to China's Xinjiang under scrutiny during visit
BBC
Cost of living crisis: Relying on food handouts and moving country
Millions of people around the world are facing tough decisions as food and energy prices surge.
An increase in temperatures linked to climate change has resulted in poor harvests, and the Covid pandemic has led to shortages of goods and workers.
In addition, the World Bank has warned that Russia's invasion of Ukraine could cause a global recession as gas supplies are cut and fertiliser costs soar.
Here, people from five countries share their stories about the impact of the cost of living crisis with BBC correspondents.
Brazil: Fields are full, but fridges are empty
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For Rosiane Inácio Bulhões de Oliveira, even buying the basics is hard. The mother-of-four who lives in Araraquara, São Paulo, now relies on handouts and discounted groceries. She opens her fridge - it's bare, apart from a pot of leftover food.
"My boss was about to throw out these beans and bacon, but I rescued the pot just in time," she says.
In the past year, Brazil has seen double-digit inflation on basic goods and services. One in four people are not getting enough food, despite Brazil being an agricultural powerhouse. Food prices are rising in the country, but salaries haven't kept pace.
Supply chain disruption as a result of the pandemic, along with climate change and the rising cost of fertiliser, is pushing up production costs for farmers - which is having a knock-on impact on consumers.
Inside Rosiane's home there's a foul smell - a result of the fact it's expensive to keep the place clean. With the price of cooking oil soaring, Rosiane and her father Irandi have come up with a useful skill: turning used oil into soap.
New Zealand: Struggle sparks move to Australia
By Shaimaa Khalil, Australia correspondent
New Zealand's capital, Wellington, has been ranked one of the least affordable cities in the world for buying a property. The picture is also grim for renters, with a 12% rise in prices in the past year. That, along with increases in petrol and food prices, has led many to consider moving to nearby Australia - where they have the right to live and work.
Chris, a builder, his partner Harmony and their four daughters recently left Wellington to start a new life in the Australian city of Brisbane. Despite owning their home and earning reasonable salaries, they were still struggling.
"We have four kids, so it was expensive. We'd notice Australians saying you know the cost of living is going up - but that was the cost five years ago in New Zealand," says Chris.
Leaving New Zealand and the rest of her family was a difficult decision for Harmony. But she says the move was necessary for the children.
"You can't make a living in New Zealand. There is no living. You just go backwards. You don't get a choice if you want to live, you have to move, or New Zealand has to change. I want a future for my children and there is none in New Zealand," she says.
The New Zealand government has tried to increase some short-term measures like fuel subsidies and halving the cost of public transport - but for many, it's not enough.
Italy: Belts tightened as energy costs double
By Jessica Parker, Europe correspondent
In Brescia, Italy, steel runs through the veins of the community. In the past 15 years the industry has endured the financial crash and the Covid-19 pandemic. Now, with the war in Ukraine and Covid lockdowns in China, trade is being disrupted further.
Mirella and Lucas met at a cast iron foundry in Brescia. Their two steady wages are up against rising food, petrol and energy costs.
"With regard to electricity, we have recently suffered like everyone else. Our bill has doubled - even though we are never at home", says Mirella. "We are tightening our belts. Instead of saving a lot, you'll save less," says Lucas.
Orders at this cast iron foundry continue. But a crucial source of raw materials from the south-eastern Ukrainian city of Mariupol are in now short supply, after Russian troops occupied the region.
Ghana: Drinking water eats into weekly budget
By Nomsa Maseko, West Africa correspondent
Mark Impraim owns a catering business in Ghana - one of the most expensive countries to live in, in Africa. He shops for ingredients for one of his most popular dishes - jollof rice - at a local market. But prices have doubled in recent months.
Mark looks at a bucket of tomatoes, dismayed at the price tag. "[This box of tomatoes] used to be 20 cedis [$3; £2]. Now it's going for 40," he says. "I should double the price of the food I serve, but that would scare away customers. I try to find a way around it by decreasing the quantity."
Among other rising costs eating into Mark's weekly budget is a supply of drinking water. Sachets of water have increased in price twice in four months, due to the devaluation of the cedi. Water suppliers say passing the costs on to customers is unavoidable.
Thailand: Fertiliser prices threaten rice exports
By Jonathan Head, South East Asia correspondent
In fields now sparkling from the monsoon rains, rice farmer Bunchuay Somsuk and her neighbours scatter the fertiliser that should ensure a good yield. Thai rice is renowned for its quality, and much of the crop in Suphanburi, north of Bangkok, is exported, mainly to the Middle East and Africa.
Bunchuay has a notebook where she records her debts. She still owes the equivalent of £400 from last year. With global rice prices low and fertiliser costs rising, she is less likely to cover her costs after this year's harvest.
Last April, fertiliser was sold at 550 baht (about $16; £12), but this year it is being sold at three times the price. Thailand imports more than 90% of the ingredients for its fertiliser.
The government has been using a price cap to keep costs below global levels, but manufacturers say this is unsustainable as they're losing money.
Thailand's rice farmers need large quantities of fertiliser to produce a surplus of crops that can be exported around the world. In order to keep growing it, either fertiliser prices must fall, or the price of rice must increase. A worrying prospect for the many countries that depend on this staple.
You can learn more about the stories featured in this article in the Counting the Cost documentary on BBC iPlayer.
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El País (ESP)
SANS TITRE
Tecleando la palabra “paté” en el buscador me he topado con una sorpresa. Esperando la definición clásica de: “Pasta untable elaborada habitualmente a partir de carne picada o hígado y grasa”, me he encontrado con que la descripción continuaba con la siguiente especificación: “También existen versiones vegetarianas”. Así que sí, el paté vegetal es una realidad (y a quién le moleste, que se aguante y actualice su despensa).
En los últimos años el hummus se ha convertido en un elemento más de nuestro día a día. En cada supermercado, mesa de picoteo o picnic encontramos un bote de este cremoso de garbanzos. Aunque es un claro aventajado, hay mucho más por descubrir en la sección de los patés vegetales: desde otro clásico como el baba ganoush o la muhammara, a versiones con verduras asadas, aguacate, otras legumbres o frutos secos.
Son el aliado perfecto no solo para personas que siguen dietas basadas en vegetales, sino también para cualquiera al que le gusta cuidarse y comer bien rico.
Las cualidades de estos untables son infinitas: generalmente no conllevan mucha complicación ni zafarrancho en la cocina, son facilitos y no requieren demasiados ingredientes. En un recipiente cerrado se conservan hasta cinco días en la nevera, por lo que puede ir consumiéndose a lo largo de la semana. Son muy versátiles, te apañan igual una cena o un aperitivo para dipear que una tostada de desayuno y además puedes incluirlos en otras recetas, por ejemplo como lecho sobre el que servir pescado, verduras asadas o alguna carne.
Ahora ya sabemos que hay opciones casi infinitas para probar, combinar y no aburrirse, pero, ¿por dónde se empieza? Para que nos quede un paté vegetal perfecto hay que tener en cuenta las siguientes variables: cremosidad y textura, sabor y complementos, y ahora vamos a desentrañar todos estos factores.
Cremosidad y textura
La base de un paté vegetal es un ingrediente que le aporta consistencia y cuerpo. Las legumbres, llenas de almidón, son una opción fantástica, aunque los garbanzos son la más popular no debemos olvidarnos de todo tipo de alubias, lentejas, habas o guisantes frescos o secos. Muchos de ellos no aportan demasiado sabor -lo que en este caso no es malo, ya que nos proporcionan un lienzo en blanco- y combinan muy bien con otras verduras que añadamos posteriormente.
Los frutos secos cumplen la misma función, y además otra cosa muy importante: grasa. Si son crudos es recomendable remojarlos un par de horas con anterioridad para que al triturar queden más finos. Si no lo son, aportarán más sabor pero tendremos que trabajarlos más para que queden completamente triturados y liberen sus aceites. Otras opciones menos comunes son tofu -que aporta untuosidad pero no grasa, un combo interesante-, yogur o quesos cremosos.
Las grasa es, sin duda, un elemento clave para aportar cremosidad. Se puede añadir al final mientras se tritura aceite de oliva virgen extra para que emulsione bien, o tahini como en el clásico hummus. Las cremas de frutos secos aportan, además de algo de sabor, y el aguacate queda también muy cremoso: cuidado con algunas texturas muy densas como la mantequilla de cacahuete o el mismo tahini, es probable que necesitemos añadir un poco de agua fría para conseguir un untable cremoso y no hormigón armado.
Sabor
Unas especias que alegren la base de legumbre, por ejemplo en el hummus, a veces son más que suficiente: un poco de ajo en polvo, pimentón, cayena y orégano, queda genial con pipas de girasol trituradas, un poco de bebida de avena o agua para aligerar y sal. Se pueden usar también verduras asadas: pimientos, berenjenas, calabacín o zanahorias dan color y mucho sabor al paté. Si encender el horno no está entre tus planes también tienes opciones: unos buenos pimientos de piquillo, corazones de alcachofa en conserva o remolachas cocidas -en este caso es muy recomendable añadir menta o hierbabuena- te ayudarán en esta misión. Uno de mis patés favoritos es de zanahorias asadas -puedes hacerlas en la plancha o sartén, o aprovechar las brasas finales de una barbacoa-, avellanas y tomillo.
El ajo merece un capítulo aparte: el primero suele usarse crudo en muchas recetas, pero si te sienta mal y a pesar de eso no quieres renunciar a su sabor tienes varias opciones: puedes asarlo en horno o sartén, o directamente tirar de su versión encurtida. Si confitas dos o tres cabezas con tus hierbas favoritas y las conservas en la nevera en un tarro hermético no solo podrás hacer untables, sino también pasta o rematar platos de carne, pescado o marisco.
Complementos
Aunque parezca poco importante, lo que le pones encima al untable a veces marca la diferencia. En algunos con unas semillas tostadas o unos frutos secos por encima -la dukkah, el za’atar o cualquiera de estos aderezos son perfectos para estos casos- y un buen aceite de oliva virgen extra es suficiente. También se puede innovar un poco más: para los patés con verduras se puede reservar una parte de la verdura asada y ponerla por encima troceada, con un poco de queso feta y pimienta negra. Aquí va mi favorito: un buen sofrito con especias.
Esta fórmula exprés convertirá un hummus regulero en un escándalo: Se sofríen unos dientes de ajo laminados, cuando estén tostados se retira del fuego y se añade una cucharadita de pimentón, otra de comino, un poco de cayena y sal. Poner encima antes de servirlo y listo. Si tostamos una pequeña cantidad de las mismas legumbres que hayamos usado y las ponemos encima también tendremos un interesante contraste de textura, la ralladura de limón o lima, la sal en escamas e incluso unos picatostes de pan tostado puestas encima en el último momento pueden dar un buen juego.
¿Qué usos tienen?
Además del más evidente, colocarlos en un cuenco y servirlos con unas crudités -podemos mirar más allá del combo pepino, zanahoria, pimiento y jugar con flores de coliflor o espárragos al vapor, apio, manzana ácida o champiñones laminados gruesos- y un poco de pan (palitos, regañás, tostadas, pita y lo que se te ocurra: no te los terminas), hay múltiples formas de usarlos. Son una opción muy saludable y variada como salsa para acompañar verduras asadas, patatas, carnes o pescados. Añadiéndoles algo de líquido, como nata, leche o bebida vegetal, pueden convertirse en una salsa para pasta. Si les añades aceite, algo de agua fría y un elemento ácido como vinagre o zumo limón se convierten en una vinagreta con mucho sabor. Y como todo paté, puede untarse en tostadas, bocadillos y montaditos variados.
TRES RECETAS PARA PONERLO EN PRÁCTICA
PATÉ DE SETAS Y TOFU
Ingredientes
- 250 g de tofu blando
- 50 g de champiñones
- 50 g de seta ostra
- 30 g de boletus deshidratado (o 150 g de cualquier otra seta)
- Sal
- 3 ajetes tiernos
- 30 ml de aceite de oliva virgen extra y un poco más para sofreír
Preparación
- Poner a remojo los boletus. Picar pequeñas las setas y sofreír a fuego alto con un poco de aceite y sal hasta que estén tostadas.
- Añadir el boletus hidratado y cocinar 10 minutos más. Triturar con el tofu, sal, aceite de oliva virgen extra y tres o cuatro cucharadas del líquido de hidratar los boletus -si lo tenemos, si no, agua fría- hasta obtener una textura cremosa. Sofreír los ajetes cortados en rodajas finas y servir por encima.
PATÉ DE GARBANZOS Y PIMENTON
Ingredientes
- 250 g de garbanzos cocidos
- 75 ml de agua de cocción de los garbanzos o agua normal
- 100 g de pimientos del piquillo asados
- 1 cucharada de pimentón de la Vera dulce
- ½ cucharada de pimentón ahumado
- ½ cucharada de comino
- ¼ cucharada de cayena molida
- ½ cucharada de sal
- 30 ml de aceite de oliva virgen extra
Preparación
- Triturar todos los ingredientes y corregir si es necesario de sal y agua para obtener la textura deseada.
PATÉ DE CALABAZA ASADA Y GORGONZOLA
Ingredientes
- 300 g de calabaza asada
- 75 g de queso gorgonzola
- 100 g de nueces peladas
- 100 ml de leche entera o bebida vegetal
- ½ cucharada de sal
- Pimienta al gusto
Preparación
- Triturar todos los ingredientes y corregir si es necesario de sal y leche para obtener la textura adecuada.
Valeurs Actuelles
Dordogne : les vignerons face à une pénurie de verre, ils s’inquiètent pour leurs mises en bouteilles
Ils sont inquiets et ne s’en cachent pas. Une pénurie de bouteilles en verre frappe les vignerons de plein fouet. Et les prix augmentent pour toutes les matières sèches nécessaires au conditionnement du vin (capsules, papier, carton et bouteilles en verre). En Dordogne, Michel Monbouché du château Ladesvinges à Pomport, va ainsi devoir « rogner sur (ses) marges » pour continuer à vendre son vin au même prix. « Quand je m’engage, je m’engage (…) Mais que se passe-t-il si je n’ai pas de bouteilles ? Comment honorer les marchés sur lesquels je suis engagé ? », s’est-il interrogé auprès de Sud Ouest dimanche 29 mai.
Une crise chez les vignerons… et dans la grande distribution
Pour lui, la situation devient « compliquée » puisque le coût des bouteilles en verre a augmenté d’environ « 25 % ». Le prix du carton et des étiquettes est également à la hausse. Son exploitation sort 150 000 bouteilles chaque année. Pour l’instant, il lui reste 5 000 ou 6 000 flacons, mais le viticulteur en aurait besoin d’encore 30 000.
La situation est la même pour Unidor, mais à une échelle plus importante. Le premier site d’embouteillage de la Dordogne, implanté à Saint-Laurent-des-Vignes, sort 15 millions de bouteilles par an. D’après le directeur général d’Unidor, Jean-Marc Fontaine, « la hausse la plus perturbante est arrivée en avril » avec une explosion de « 40 % du coût de fabrication d’une bouteille de vin ». Et le verrier espagnol Vidrala, dont il dépend, a par conséquent augmenté son prix. Pire, les transporteurs sont en grève et la marchandise dédiée à Unidor est « bloquée à la frontière », déplore-t-il auprès de Sud Ouest. Autant les vignerons que la grande distribution devront se serrer la ceinture : « Les commerciaux vont rogner sur leurs marges : 70 % pour eux, 30 % pour nous », a enfin prévenu Jean-Marc Fontaine.
Dordogne : les dernières actualités
France24 - World
‘Rejuvenating French pride’: The Battle of Bir Hakeim, 80 years on
Issued on: 27/05/2022 - 07:22
Tom WHEELDON
As World War II inched towards crucial turning points in 1942, British, Commonwealth and Free French forces mounted a heroic defence of their positions at Bir Hakeim, an oasis in the Libyan desert, from May 27 to June 11. While technically a defeat, the two-week battle nevertheless won tremendous respect for General Charles de Gaulle’s Free French – and helped set the stage for the famous British victory at El Alamein, which months later turned the tide of war in the West. FRANCE 24 looks back at the Battle of Bir Hakeim, 80 years later.
While Charles de Gaulle and his exiled Free French forces have a cherished place in France’s collective memory of World War II, the Battle of Bir Hakeim has receded into the background. Ask the average Parisian what Bir Hakeim is and they will tell you that it is a metro station – right next to an iconic bridge over the Seine with the same name.
Yet the Battle of Bir Hakeim played an invaluable role in boosting the pride of the Free French forces – the morale of “the France that fights, the only France, the true France, the eternal France”, as de Gaulle called it in his renowned speech at the Hôtel de Ville upon the Liberation of Paris in August 1944.
The Allies had gone through a dark period before. The Free French exiled in London – and the Resistance waging their heroic struggle within France – had to grapple with the ignominy of France’s capitulation and subsequent collaboration upon the precipitous collapse of the French military in May 1940.
In contrast, the British had seen their finest hour as they repelled the Nazi attempts to invade – with the Royal Air Force defeating the Luftwaffe in the Battle of Britain from July to October 1940. Following this victory, British strategy focused on fighting fascist Italy in North Africa. A series of British victories culminated in the destruction of the Italian 10th Army in the Battle of Beda Fomm in Libya in February 1941.
>> A game changer for the French Resistance: The Barbès metro attack, 80 years on
But the German high command acted decisively to rescue their Italian ally’s collapsing North African campaign, deploying the Afrika Korps in the immediate aftermath of Beda Fomm. Led by Erwin Rommel – arguably Hitler’s most militarily astute general, nicknamed the “Desert Fox” – the Afrika Korps soon turned the tide against the British.
A year after Rommel stepped in, Bir Hakeim was another Allied defeat – on paper. But the Free French proved their worth, resisting with the “utmost gallantry”, as Winston Churchill told the House of Commons at the time.
Even more importantly, by inflicting serious losses on the Afrika Korps, the British, Commonwealth and Free French forces made a mess of Rommel’s strategic plans, allowing the British high command to regroup Allied forces.
In this way, the doomed, heroic defence of Bir Hakeim facilitated a pivotal moment for the Allies – when the legendary Field Marshal Bernard Montgomery took charge and Rommel finally met his match at El Alamein in October-November 1942. This proved decisive in the Western Allies' fight against Germany, as Stalingrad (July 1942 to February 1943) did for the Soviet Union and the Battle of Midway (June 1942) had for the US forces fighting Japan in the Pacific.
To take a closer look at the Battle of Bir Hakeim, FRANCE 24 spoke to Dr Edward G. Lengel, chief historian at the National Medal of Honor Museum in Arlington, Texas.
How did events in the North African theatre and decisions by military high commands lead to the battle taking place at Bir Hakeim?
Tactically, Axis forces had defeated British Imperial forces again and again since Rommel's intervention in North Africa with the Afrika Korps in the spring of 1941. German (not Italian) equipment was far superior, especially in terms of tanks, anti-tank guns and artillery. In Operation Crusader in November-December 1941, Axis forces inflicted losses five times heavier than their own. Strategically, however, the Axis remained in a difficult position in the spring of 1942, thanks to their extended supply lines, British retention of Malta, and especially the ability of intrepid Australian infantry to hold on to the critical port of Tobruk. After the lines surged back and forth in the early months of 1942, they finally settled just west of Tobruk at the so-called Gazala line, anchored in the south at the old fort of Bir Hakeim. Here the British, under Lieutenant General Neil Ritchie, settled down in defensive positions while building reinforcements while Rommel, though reinforced and still outnumbered, prepared a stroke to break up the British line, capture Tobruk and push into Egypt.
And the more short-term context?
Rommel recognised the frailty of the British defensive positions, which were arranged in so-called boxes that did not adequately support each other. Very simply stated, he intended to hold the British along the Libyan coast with attacks by Italian infantry while using his German and Italian armour to break through the British centre and left. Oddly, though, Rommel did not adequately recognise the importance of Bir Hakeim, and so he allowed his German tanks to bypass the fort and left it to his Italian armour to capture it. Big mistake.
Why were the Free French forces involved at Bir Hakeim and how significant was their role in the Allied victory compared to that of British and Commonwealth forces?
Just as Rommel underestimated the Free French at Bir Hakeim under Brigadier General Marie-Pierre Koenig, so did the British. Ritchie posted the Free French brigade, which consisted of a hodgepodge of Foreign Legionnaires (including many Eastern European refugees who had fled the Nazis) and African colonial troops, there almost as an afterthought. But then, he also didn't recognise the fort's tactical importance. As it turned out, though, Koenig's men played an absolutely critical role in holding up the Axis advance. That's not to understate the brave conduct of other British and Commonwealth forces, but the men at Bir Hakeim were positioned to make a difference.
The number of Allied soldiers killed or wounded was in the hundreds, while the same figure was in the thousands for Axis soldiers. What tactics and strategy explain the Allied success at Bir Hakeim?
To be fair, in the early part of the battle the defenders faced mainly Italian forces, whose ineptitude in the attack was well known. Once Rommel recognised that the post was holding up his overall attack, however, he deployed the Luftwaffe, artillery, and significant German tank and infantry forces to take the position. Still, the defenders held on. While their tactics in working from well-concealed “hedgehog” positions were effective, however, it was arguably mainly the raw determination of the Free French that allowed them to hold on for as long as they did.
How consequential was the Allied victory at Bir Hakeim – notably, in building up to the victory at El Alamein and in boosting the morale of the Free French forces?
The defence of Bir Hakeim seriously disrupted Rommel's timeline. Although he would eventually all but destroy the British at Gazala, capture Tobruk, and drive his opponents into Egypt and El Alamein, the contest at Bir Hakeim imposed losses that he could ill afford and exhausted the troops involved. It did play a role in the British ability to reassemble and hold in Egypt. More broadly, while it had no direct role in the cancellation of the invasion of Malta, Bir Hakeim deeply complicated Rommel's strategic problems. Most important, it was vital in rejuvenating French pride after the defeats of 1940, helped to elevate De Gaulle who treated the event as a great French victory, and increased Allied confidence – hitherto non-existent – in the Free French. Bir Hakeim should be recognised in France as a critical moment in the country's recovery from 1940 and resurgence as a great European nation.
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Valeurs Actuelles
Vignerons: ceux qui osent la grande distribution
Producteurs. Certains vignerons acceptent de vendre dans les supermarchés. Ils viennent de Bordeaux, du sud de la France ou de la Bourgogne, bien décidés à défendre leurs crus locaux.
Célèbre décorateur et architecte d’intérieur, Jean Guyon a débuté petitement (2 hectares) avec un cru bourgeois du Médoc, le Château Rollan de By, dont il a agrandi le domaine et qu’il a porté à des sommets de qualité, ce qui lui a permis de battre bien des crus classés célèbres lors des dégustations à l’aveugle du Grand Jury européen. Il a ensuite développé d’autres châteaux, toujours avec le souci d’améliorer la qualité, comme La Clare, puis Greysac, sans compter une microcuvée de haut niveau, Haut-Condissas. Il explique : « Depuis deux ans, notre partenariat avec Lidl s’inscrit dans une dynamique qualitative avec une sélection minutieuse de grands vins au rapport qualité/prix reconnu. » Un exemple ? Le Château La Clare 2011 (14,99 euros chez Lidl).
Instituteur dans une école spécialisée à Sainte-Geneviève-des-Bois, en 1976, à 25 ans, Marc Parcé est revenu pour s’occuper des 7 hectares de vignes du domaine familial de La Rectorie, à Banyuls. Son frère l’a suivi quelques années plus tard dans ces vignobles pentus aux confins de la frontière espagnole. « 1976 est un millésime qui me tient particulièrement à coeur, car il marque mon retour à la terre, sur la propriété familiale. Je suis d’autant plus fier et ému de présenter un rivesaltes pour cette foire aux vins Carrefour », confie-t-il à propos de ce vin doux naturel (14,90 euros chez Carrefour).
Après sa formation à Beaune, Julie Belland a bourlingué en Nouvelle-Zélande puis en Argentine avant de revenir sur le domaine familial, à Santenay : « Même si j’ai les coudées franches, je prends toutes mes grandes décisions collégialement avec mon père, Roger », explique-t-elle. Si leurs opinions divergent, le dialogue se poursuit. « Je fonctionne à l’intuition, contrairement à lui », reconnaît Julie Belland, tout en louant la rigueur de son père. Avec 23 hectares sur sept villages, ils ont de quoi faire ! Une fierté ? « Le bonheur de proposer un santenay-beauregard dans la foire aux vins Auchan, qui fait du très beau travail. » (santenay-beauregard premier cru 2012, 22,60 euros chez Auchan).
El País (ESP)
ENSALADA DE CALABACÍN, RÚCULA, AVELLANAS Y ALIÑO DE YOGUR
Si quieres enterarte antes que nadie de todo lo que se cuece puedes suscribirte a nuestra newsletter y recibirás el menú semanal de El Comidista en tu correo cada viernes. Aquí tienes toda la información.
Ya llegó junio, y con él el calor pegajoso y los mosquitos; pero bueno, no todo es malo, porque también entra la época de las cremas y sopas frías, entre otras cosas. Y de la sandía, el pepino o el calabacín. Por supuesto, en nuestro menú semanal le sacamos partido a todos estos ingredientes de temporada para transformarlos en platos que hagan más llevaderos los meses en los que el sol aprieta.
Lunes 30 de mayo
Esta ensalada combina el calabacín crudo con el cocido, el sabor potente de la rúcula, el crujiente de las avellanas. Y además llena de color tu mesa estos meses calurosos.
La gastronomía italiana abarca una enorme y variada cantidad de platos más allá de la pasta y la pizza. Esta receta con carne de ternera originaria de Milán es un buen ejemplo de esa riqueza culinaria.
Un polo casero muy sencillo de elaborar –y aún más de comer–, con la fruta estrella de la temporada como protagonista y un punto ácido y salado que hace que te replantees la forma en la que siempre has comido sandía.
Martes 31 de mayo
Un clásico del tapeo gaditano que también puedes preparar en casa: solo necesias una buena patata, algo de cebolla, perejil y un sencillísimo aliño. Las playas aún no podemos acercártelas, pero estamos en ello.
Adaptamos la carbonara de toda la vida sustituyendo la panceta por cecina, y añadiendo un poquito de verde de temporada en forma de guisantes.
Es pariente del melocotón y de la ciruela, tiene muy pocas calorías, y una buena cantidad de fibra que lo convierte en una fruta bastante saciante.
Miércoles 1 de junio
Una receta pensada para hacer justicia a todas las judías verdes sobrecocidas por generaciones de madres y abuelas (y a los que se las comieron sabiendo que algo ahí no iba del todo bien).
Unos pimientos pequeños, agua para escaldarlos y un relleno sencillo pero sabroso: es todo lo que necesitas para este aperitivo, que adapta un plato clásico a las temperaturas elevadas.
A partir de cinco ingredientes, pero ampliable hasta el infinito y más allá, puedes preparar este cremoso helado: te llevará apenas 15 minutos si tienes un buen juego de muñeca.
Jueves 2 de junio
Unos lomos de sardina curados rápidamente en sal y azúcar, más un picadillo de encurtidos, harán de entrante perfecto.
Ahora que sufrimos las altas temperaturas empiezan a ganar presencia de nuevo las sopas frías. La que protagoniza la receta de hoy aprovecha que los tomates están en plena temporada y los une con un poco de pesto.
Debe tener una mancha amarillenta en la zona que ha estado en contacto con la tierra, y al darle golpecitos con los dedos se debe "sentir hueca".
Viernes 3 de junio
Algunos puristas del gazpacho pensarán que echarle sandía es una aberración, pero aquí os traemos una receta para elaborar un entrante bien fresquito y sabroso.
Una preparación que admite casi cualquier tipo de pescado o marisco con patatas guisadas, regadas por un caldo espeso y sabroso y rematadas con una picada de ajo y frutos secos: un lujo marinero sin dejarse el sueldo.
Las claves de esta adaptación mediterránea de un clásico británico son la corta cocción de las cerezas y el contraste con el yogur y los piñones crujientes.
Sábado 4 de junio
Pasta parece, calabacín es: unos 'calabaguetis' fríos con un pesto ligero que te reconciliarán con la mandolina y te harán descubrir una nueva manera de zampar verdura.
Las cerezas están de temporada y en El Comidista lo celebramos poniéndonos tibios a ellas. Pero si pinchas en el enlace verás varias recetas por si te aburres de comerlas solas.
Domingo 5 de junio
Unas albóndigas cítricas, dulces e increíblemente esponjosas que además son aptas para celíacos, ya que en lugar de pan usan arroz tostado en la sartén para dar consistencia a la masa.
Convertimos el viejunísimo banana split en un postre saludable, casero y sin azúcares añadidos. Te damos el secreto del helado hecho con un solo ingrediente: la sombrillita de papel y las bengalas las pones tú.
La bebida del finde
Lo que en la lata es una especie de jarabe dulzón que tira para atrás, en la versión artesanal es un sutil gustazo que refresca como pocas bebidas.
Pincha en el enlace y descárgate la plantilla de menú semanal de El Comidista. Podrás organizarte los desayunos, almuerzos, meriendas y cenas de toda la semana.
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France24 - World
The ‘untouchable’ parliamentary speaker at the heart of Lebanon’s next political storm
Issued on: 19/05/2022 - 13:36
Leela JACINTO
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At 84, Nabih Berry is a seasoned Lebanese political player who has been the country’s parliamentary speaker for 30 years. Following Sunday’s legislative elections, the octogenarian stalwart is running for another term. But a record number of newcomers and political opponents are against his reelection – and in Lebanon, that could be dangerous.
On October 14, 2021, residents of Beirut were shaken by deadly armed clashes right by the birthplace of Lebanon’s 1975-1990 civil war.
Six people were killed as rival gunmen fired at each other while residents cowered, schoolchildren dashed for safety, and the city froze with a heightened awareness that Lebanon remains just a hair’s breadth away from all-out sectarian conflict.
The October clashes erupted when a protest by two Lebanese Shiite parties – Hezbollah and Amal – arrived at the Tayouneh roundabout, which links the Christian neighbourhood of Ain El Remmaneh with the Shiite stronghold of Chiyah.
Today, the two rival camps are critical actors in Lebanon’s next political steps following Sunday’s parliamentary elections. At stake is the future of a country in the grips of a devastating economic crisis, which requires an IMF bailout, which in turn needs a functioning government.
The results of Sunday’s vote were encapsulated in headlines this week proclaiming, “Hezbollah and its allies lose parliamentary majority”. News stories hailed the record 13 seats won by reform-minded political newcomers entering a system of entrenched parties and interests.
But the after-party celebrations have been subdued with the glum reckoning that Sunday’s vote has set the stage for a round of backroom dealings and deadlocks at best – or violence at worst.
In the absence of an outright majority in Lebanon’s 128-seat parliament, the largest blocs in the new parliament are the two camps that faced off and traded accusations at the Tayouneh roundabout last year.
The 2022 vote may have heralded a historic rise of reformist newcomers in parliament. But the next step in Lebanon’s democratic process involves the oldest member of parliament.
Enter Nabih Berri, an octogenarian central figure in Lebanon’s postwar politics and an icon – according to critics – of everything that is wrong with the country’s political system.
For many Lebanese who voted for change, Berri is the embodiment of a system that has spawned political paralysis, economic collapse, and the sort of rampant mismanagement that enabled the deadly 2020 Beirut port explosion. “He represents everything that is wrong with the Lebanese system, which is today not only a kleptocracy, but also a gerontocracy,” said Karim Emile Bitar, director of the Institute of Political Science at the Saint Joseph University of Beirut.
‘Quintessential crooked Lebanese political dinosaur’
Exactly a week after the May 15 vote, Lebanon’s newly elected parliamentarians are expected to begin a new legislature following the expiration of the current assembly’s mandate.
Their first mission will be electing a new speaker, a position 84-year-old Berri has held since 1992. After three decades in the powerful post, Berri – the leader of the Shiite Amal party – is in the running for a seventh consecutive term and has no intention of retiring.
“Nabih Berri is the quintessential crooked Lebanese political dinosaur,” explained Bitar. “He has been speaker for the past 30 years, which is unprecedented even by Lebanese standards, and he could very well be elected once again.”
The problem this time though, is that not everyone is inclined, or resigned, to a Berri speakership – and that can be dangerous in Lebanon.
After his party made major gains in Sunday’s vote, the Christian Lebanese Forces (FL) chief and arch Hezbollah foe, Samir Geagea, laid down the gauntlet by vowing never to support Berri's re-election. “Electing the head of parliament will not take place as it used to,” Geagea told a local TV station. “We want a parliamentary speaker that stands for Lebanon.”
First test for the new parliament
But critics say Lebanon’s democratic system serves not so much the nation as the country’s political elites.
Under an antiquated confessional system, the Lebanese presidency is reserved for a Maronite Christian, the prime minister’s post is held by a Sunni Muslim, and the parliamentary speaker’s position goes to a Shiite Muslim.
While Hezbollah and its allies lost its parliamentary majority in the latest election, the two Shiite parties – Hezbollah and Amal – won more seats this year than in 2018. “They will use the argument of so-called consociational democracy,” said Bitar, referring to power-sharing to avoid violence, “saying that even though we do not have an absolute majority in parliament, considering we control all Shiite seats, one of us has to be the speaker and our candidate is Nabih Berry.”
Lebanon’s confessional political arrangement has not changed despite frequent calls for an overhaul, including by a youth-led protest movement that erupted in October 2019 in the wake of the devastating economic crisis.
The protest movement saw several civil society and activist leaders enter the political fray and, for the first time in Lebanese history, win an exceptional 13 seats.
But now that a record number of newcomers have entered parliament, their first test will be their resolve to challenge the Shiite power axis.
Since the end of the Lebanese civil war in 1990, Berri has earned a reputation for being “virtually untouchable”, an indispensable figure wielding charm and force to get his way on the political stage. It was a long journey for the son of a trader, born in West Africa, to the position of Lebanon’s top political zaim – or overlord.
Two Shiite movements rise and become allies
Born in 1938 into a trading family that had moved to Sierra Leone, Berri returned to his native Lebanon, where he earned a law degree and worked in the Lebanese courts in the 1960s.
It was a time when Musa al-Sadr, a charismatic Shiite cleric, arrived in southern Lebanon to set up social services for the historically marginalised Shia community.
At a time when leftists – including communists – in the Arab world were engaged in social justice issues, attracting urban youths, Sadr formed the Harakat al-Mahrumin, or Movement of the Dispossessed. The movement, that later became Amal (Hope), effectively co-opted the Shiite Left, placing religion at the heart of class struggle.
When the Lebanese civil war broke out, the movement initially stayed out of the conflict. But when Berri took over the movement’s leadership in 1980, he didn’t hesitate to get involved in the war. During the bloody, internecine sectarian strife, Berri’s militia fought against almost every side, including at one point, an upstart Shiite rival called Hezbollah.
The 1990s end of the civil war saw Berri, like most Lebanese warlords, turn into state players. Amal settled its differences with the overly religious Hezbollah movement, and the two parties established a mutually beneficial working relationship.
“Nabih Berri is helpful to Hezbollah because he can maintain bridges between Hezbollah and various Western countries which have put Hezbollah on terrorist organisation lists. So, he is Hezbollah’s ally, but he’s also able to talk to the Saudis, the Americans, to the French,” said Bitar. “He is the face that Hezbollah uses when it wants to negotiate with countries that are not ready to talk directly with Hezbollah.”
‘Street smart’ mediator
Berri’s ability to engage with all players and to joke and defuse tensions inside and outside the chamber have made him an indispensable figure in Lebanon’s complex political landscape.
“He does have a sense of humour which is recognised by his supporters and opponents alike. He can always find magical solutions to complex constitutional deadlocks even as these magical solutions, as you can imagine, are very often unconstitutional,” said Bitar.
In his role as a canny mediator, Berri has worked to prevent the country from sliding into another civil war. But critics say the process has unfairly enriched him and his allies while robbing the country of a transparent, accountable political system that can tackle the country’s myriad crises.
“The secret of his success is also that he is indeed very bright, very shrewd. He’s a lawyer, but he’s not a heavyweight intellectual, he’s street smart,” explained Bitar.
Days after the 2022 vote, Hezbollah’s powerful chief Hassan Nasrallah on Wednesday called on all parliamentary factions to cooperate.
Nobody "can claim that the majority belongs to this or that group," said Nasrallah, acknowledging for the first time that his organisation and its allies lost their overall parliamentary majority in Sunday's poll.
The problem though is that Hezbollah, aided by the very able Berri, has historically only “cooperated” on its own terms. Lebanon’s consociationalism, epitomised by its longstanding speaker, has so far prevented conflict by promoting consultation among political elites. It’s at the heart of the system that the Lebanese voted to change. But Berri’s reelection bid highlights the challenges the tiny Middle East country will face in its next democratic steps.
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LEBANON VOTES
Overseas Lebanese vote in key poll with high stakes for crises-hit country
On the ground
Lebanese youths seek a brighter future abroad amid economic, political crises
Lebanon's Hezbollah, allies lose parliament majority in elections
Valeurs Actuelles
Le programme économique de Jean-Luc Mélenchon vivement décrié dans un rapport du think tank Terra Nova
« Un plan de dépôt de bilan »
Mais selon le professeur associé à Normale Sup, le principal problème du programme économique de Jean-Luc Mélenchon réside dans le fait que pour être mis en œuvre, le pays devrait encore plus s’endetter et emprunter davantage. « Il faudra financer un énorme déficit, et il n’y a que deux manières de le faire : l’endettement et la création monétaire. Et comme on entre dans une période d’inflation, aucun économiste ne recommandera de financer durablement les déficits par la planche à billets », estime-t-il. Avant de conclure, sans mâcher ses mots sur les experts économiques de La France insoumise : « Ils méconnaissent les lois de l’économie, le fonctionnement de la finance, et surtout, les leçons de l’Histoire. »
BBC
The new airlines betting flying is about to take off
By Adrienne MurrayBusiness reporter, Oslo
The pandemic brought about the most turbulent period in commercial aviation history.
Yet, over the past year dozens of new carriers have started up around the world, hoping that air travel is about to take off again.
"It's actually a very good time to launch an airline," says Bjorn Tore Larsen, chief executive of Norse Atlantic Airways. "There is a huge pent up demand. People haven't been able to travel for two years or more, particularly between continents."
Norse Atlantic Airways is among the newcomers and will begin flying its "longboats" between Europe and North America from 14 June, having snapped up planes for low prices, and being able to secure valuable airport slots including London Gatwick and New York JFK.
The Norwegian firm received more than 3,000 applications for its first 50 pilot jobs.
"These are actually brand new aircraft," says Mr Larsen, pointing to the fleet of Boeing Dreamliners on the tarmac at Oslo Airport. "We were able to get these aircraft much lower [priced] than anyone else has been able to achieve earlier."
Norse will be competing with established players, such a British Airways and Air France. But Mr Larsen believes there are benefits to building the airline from scratch.
"We don't have any legacy systems," he says. "We are able to start off this airline in exactly the way we would like to."
The entrepreneur, who also runs a shipping business, tells the BBC he had a passion for aviation but hadn't been tempted earlier due to the high risks involved - strong competition, typically very expensive to source the aircraft, hard to recruit staff, and difficult to get landing and take-off slots.
"When the stars aligned last year, I viewed it as a once-in-a-lifetime market opportunity," he says. And Mr Larsen isn't alone in spotting a golden opportunity.
The International Air Transport Association (IATA), the trade body that represents the aviation sector, has described 2020 as "the worst year on record".
With flights grounded, global passenger numbers two years ago fell 60% - down to 1.8 billion from 4.5 billion in 2019.
This resulted in 55 airlines going out of business in 2020. Yet, what is perhaps initially surprising is that at the same time 32 new airlines were launched, the IATA has told the BBC.
Due to much of the industry being grounded, these new carriers were able to buy cheap aircraft as prices had fallen alongside the decline in demand. Newly available arrival and departure slots could also be snapped up, and staff were suddenly available.
It was a similar picture in 2021. While worldwide passenger numbers recovered slightly to 2.3 billion, a further 35 airlines closed down, while 57 new ones were launched.
The debutants have taken off in most regions of the world. Avelo, and Breeze are operating in the US, where they are due to be joined later this year by Alaskan airline Northern Pacific.
In Iceland, we now have Play and Niceair, while Australian newcomer Bonza, and India's Akasa, are expected in the skies soon.
"Airlines have never experienced a situation like the last two years," says aviation expert, Hans Joergen Elnaes, from consultancy Winair.
"Yet, there has been a situation where a huge number of aircraft are available, and leasing rates at very attractive prices," explains the aviation analyst.
New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.
Mr Elnaes adds that, since 2020, new airlines could also easily attract out of work cabin crew and pilots - many of whom lost their jobs during the pandemic.
However, he thinks this unique window has now closed, particularly in terms of securing cheap financing. "The once in a lifetime deals for leasing aircraft was in 2021. Those days are gone."
Both Norse and Iceland's Play will operate low-cost transatlantic flights.
This is an areas of the market where other new entrants have failed. Wow ceased operations in 2019, while Norwegian Airlines axed its long-haul routes in early 2021.
However, Mr Elnaes reckons valuable lessons have been learned, and the current is different.
"Both are being very careful not to be too ambitious, not to operate too many flights, before they have established themselves and see how things work," he says.
Another new Norwegian carrier, Oslo-based Flyr, launched domestic and European flights last summer. Its chief executive, Tonje Wikstrom Frislid, says being small and lean helped it weather the later lockdowns.
"We really had to prove our model. We've really been tested during this past winter, especially," she says. "And we passed the test."
"Setting up a company in itself is a challenge. Creating a new airline is an extreme challenge. And we did it on Teams [video call] mainly."
Ms Frislid adds that the availability of experienced aviation staff looking for work was a big bonus. "You need specific competence to start an airline.
"That's not easy to get a hold of in a normal environment. This pandemic situation opened that possibility."
Soon Flyr will operate 12 aircraft over 46 routes. "We're going to build this gradually," says Ms Frislid.
Among the airline's new recruits is pilot Peter Haglehoj. "The pandemic was quite tough for a lot of people," he says. "So new airlines is good. It means more jobs."
With coronavirus travel restrictions continuing to be lifted around the world, global passenger numbers are now rising strongly. In March they 76% higher than the same month last year, according to the latest figures from the IATA. Yet the organisation still doesn't expect 2019's pre-pandemic high to be equalled until 2024.
And just as the coronavirus crisis has waned, another unforeseen problem has arisen for airlines - the war in Ukraine.
This has made Ukraine too dangerous to fly over, at the same time as Russia has closed its airspace to Western airlines. This has added hours to some routes between Europe and Asia, and made them unprofitable.
More significantly, global oil prices have soared, and the cost of jet fuel has doubled since last year. IATA's director-general, Willie Walsh s has suggested that as a result higher fares are "inevitable".
Yet Mr Elnaes says that passengers are willing to pay any higher costs. "People just want to travel." He adds: "We saw a dampening demand in the first 12 to 14 days after Russia invaded but then it stabilised."
Flyr's Ms Frislid says her airline is flying brand new aircraft, "which saves us about 14% fuel [compared with older planes]. So, that's also one way of handling the increasing fuel prices."
Meanwhile, Norse has opted for a slightly softer launch with fewer aircraft.
"We have the flexibility to enter the market cautiously and in line with demand, which is exactly what we will do," says Mr Larsen, its chief executive.
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L'Humanité
« À notre arrivée, l’orque était morte »
EntretienEn perdition dans les eaux de la Seine depuis quinze jours, le cétacé n’a pu être sauvé par les équipes de Sea Shepherd. La présidente de l’ONG alerte : « Il faut s’attendre à ce que ce genre de situation se répète. »
Marion d'AllardAlors que le sauvetage de l’orque dans la Seine s’est soldé par un échec, la présidente de Sea Shepherd France dénonce la lenteur de la réaction des autorités qui a, selon elle, contribué à la dégradation de l’état général de l’animal et conduit à son décès.
Comment expliquez-vous l’échec de l’opération de sauvetage ?
Le temps de réaction a été trop long. Lorsque l’orque a été aperçue pour la première fois dans l’estuaire du Havre, il y a une quinzaine de jours, elle était en bonne santé apparente. Mais l’État n’a pas décidé d’intervenir. Jeudi dernier, Sea Shepherd a déclaré publiquement mettre à disposition trois de ses bateaux. Les autorités, dans la foulée, ont décidé, samedi, de tenter une opération d’incitation acoustique visant à guider l’animal jusqu’à la mer. Elle a échoué. Nous n’avons finalement eu l’autorisation de mettre nos embarcations à l’eau que dimanche, soit après que la décision d’euthanasier l’animal a été prise. Nous avons mobilisé 11 personnes qui ont patrouillé jusqu’au milieu de la nuit. Ce lundi matin, quelqu’un nous a signalé la présence de l’orque. Quand nous sommes arrivés, elle était déjà morte. Dans un premier temps, le guidage par son était une bonne idée. Il aurait dû être suivi par des manœuvres en bateaux, mais à un stade beaucoup plus précoce. Nous n’avons pas été associés aux prises de décision en amont, il y a eu comme une paralysie, un attentisme. C’est regrettable et frustrant.
Comment une orque, seule, s’est retrouvée prise au piège dans la Seine ?
C’est primordial de le savoir. L’autopsie apportera des réponses. L’analyse de l’oreille interne, par exemple, permettra de comprendre s’il y a eu un problème avec le bruit ambiant – lié entre autres au chantier de construction d’éoliennes à proximité –, avec un parasite ou une maladie. Elle a peut être été exclue de son groupe ou s’est égarée. Quand les vétérinaires ont réussi à l’approcher, samedi, ils ont constaté que l’orque était recouverte de mycose, présentait des plaies ouvertes et des cartilages à vif. La présence prolongée dans l’eau douce et polluée comme la Seine a clairement affaibli l’animal. L’orque n’est pas physiologiquement adaptée à l’eau douce. La flottabilité n’est pas la même que dans l’eau salée, et elle s’épuise à nager. La nourriture ne lui convient pas non plus.
Est-ce un phénomène exceptionnel ?
C’est un phénomène relativement rare. Pour autant, on le constate de plus en plus souvent, et il faut s’attendre à ce que ce genre de situation se répète. La multiplication des perturbations anthropiques comme la pollution, la surpêche, le changement climatique, le bruit désoriente les grands mammifères marins. En la matière, nous sommes très inquiets quant à la multiplication des projets de parcs éoliens offshores dont les promoteurs obtiennent systématiquement des dérogations pour s’implanter dans les aires marines protégées, les zones Natura 2000… On est en train de sacrifier la biodiversité marine au nom de la lutte contre le réchauffement climatique. Au dernier One Ocean Summit, Emmanuel Macron a d’ailleurs affiché son ambition de soutenir la création d’immenses parcs éoliens en mer.
Biodiversité Valeurs Actuelles
Qui veut casser AgroParisTech ?
Il existe deux profils d’étudiants en agronomie ; ceux qui veulent apprendre pour nourrir le monde et les bobos écolos qui rêvent de révolutionner le ciel et la terre. Des élèves de la prestigieuse école d’ingénieurs AgroParisTech sont passés de l’un à l’autre. La remise des diplômes qui a eu lieu salle Pleyel, le mois dernier, révèle une incroyable manipulation politique.
« Nous sommes plusieurs à ne pas vouloir faire mine d’être fi ers et méritants d’obtenir ce diplôme à l’issue d’une formation qui pousse globalement à participer aux ravages sociaux et écologiques en cours » , lance un élève. « Agro-ParisTech forme chaque année des centaines d’élèves à travailler pour l’industrie de diverses manières : trafiquer en labo des plantes pour multinationales qui renforcent l’asservissement des agricultrices et agriculteurs » , renchérit un autre. Ou encore : « Ces jobs sont destructeurs et les choisir, c’est nuire en servant les intérêts de quelques-uns » , conclut l’un d’eux.
En parallèle, une étudiante raconte qu’elle s’est installée sur la “Zad” de Notre-Dame-des-Landes. Un autre qu’il s’est engagé contre le nucléaire près de Bure. Un troisième a rejoint le Mouvement des soulèvements de la Terre. Un quatrième a jeté l’éponge et se lance dans le dessin. Un énorme bras d’honneur aux entreprises partenaires d’Agro-ParisTech (Arvalis, Bonduelle, Carrefour, Crédit agricole, Danone, InVivo, Suez, Vinci… ) mais aussi aux contribuables, l’État versant 11,4 millions d’euros en subventions annuelles à l’école.
En bon insoumis, Jean-Luc Mélenchon a immédiatement récupéré l’affaire. Ces jeunes révoltés – dont aucun n’est issu du monde paysan – représentent « l’espoir le plus grand ; que la nouvelle génération “déserte” le monde absurde et cruel dans lequel nous vivons », a-t-il tweeté.
Des étudiants qui se vantent d’avoir découvert « des personnes qui luttaient et que nous avons suivies sur leur terrain de lutte […] , des luttes écologiques » . Qui sont ces influenceurs, ces perturbateurs pour qui ces étudiants ont renoncé à leurs diplômes ? D’abord des intellectuels. Ils inquiètent autant qu’ils illusionnent. « On y voit la pensée de Philippe Descola, anhropologue, ancien professeur au Collège de France, qui affirme être admiratif des manières alternatives, des nouvelles façons d’habiter le monde refusant le profit et citant le combat des zadistes de Notre-Dame-des-Landes », affirme un expert du monde agricole.
Guerre des chapelles avec Hectar
« Et aussi celle de Bruno Latour, sociologue, professeur à Sciences Po qui vient de parler du besoin de “remplacement de la classe bourgeoise actuelle qui nous a trahis par une nouvelle classe écologique qui doit dire avec fierté que ce sont eux les écologistes qui vont définir une nouvelle consistance du monde” », poursuit notre source.
« Pire, j’y vois une action potentielle d’Hectar, l’école d’agriculture créée par Xavier Niel », avance une ancienne enseignante-chercheuse. Entre l’enseignement traditionnel agricole et celui voulu par l’industriel du numérique, pour qui la technologie nous nourrira au nom de l’écologie, « c’est la guerre des chapelles », dit-elle. Et Emmanuel Macron n’y est peut-être pas étranger, son ancienne conseillère agricole, Audrey Bourolleau, étant devenue directrice générale d’Hectar. Avec un souhait, battre en brêche l’enseignement agricole public, qui jusqu’ici fonctionnait très bien. Une insulte au monde paysan.
France24 - World
‘We’re trying to go on with our lives’: Lysychansk residents endure Russian bombardment
Issued on: 30/05/2022 - 13:37Modified: 30/05/2022 - 13:39
Carys GARLAND
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Fighting for control of the Donbas region continues to devastate eastern Ukraine, with Russian forces pressing into Severodonetsk, the largest city still held by Ukrainian forces. The nearby city of Lysychansk is under constant bombardment. FRANCE 24's Jonathan Walsh and Amar Al-Hameedawi filed this report from Lysychansk, where they spoke with some of the few residents who have chosen not to leave.
"Tonight, I'm going to sleep in my basement," says Lysychansk resident Yelyzabeta."I'm scared. My neighbourhood hasn't been bombed too much, but here in the city centre, it's much worse."
"We're trying to go on with our lives despite everything," she says.
Residents of Lysychansk lack drinking water and electricity. Yelyzabeta depends on humanitarian aid for water to wash with.
"Thank God we have this at least," she says, standing by a water-filling station as a shell explodes in the distance.
Mykhalio, who is caring for his sick mother, says "there's shooting in all directions, above our heads".
"It's horrible what we're going through."
Click on the player to watch the full report.
© France Médias Monde graphic studio
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ON THE GROUND
War in Ukraine: Aboard the train taking Ukrainians away from the Donetsk, Luhansk regions
ON THE GROUND
Should the war in Ukraine spur a nuclear security rethink?
AS IT HAPPENED
French foreign minister demands probe into journalist’s death in Ukraine
BBC
Soaring fertiliser prices force farmers to rethink
By Christine RoBusiness of Technology reporter
It's a tough time to be a farmer.
Just ask Rachael Sharp, a third-generation farmer in the US state of South Carolina, who grows a varied mix of soybeans, corn, wheat, cotton, peanuts and oats.
She saw fertiliser prices for her crops soar 320% last year - the sharpest rise that she, or her father, can remember.
Ms Sharp says some of her fellow farmers aren't planting anything due to the excessive costs.
Around the world, prices of fertilisers have been breaking records over the past year, amidst extreme weather, transport disruptions, and now the Russian invasion of Ukraine.
Russia, which is contending with Western sanctions, produces large quantities of key chemicals used in the production of fertilisers. It also supplies much of the natural gas used to produce ammonia - a major component of nitrogen fertilisers.
The conflict is making other countries aware of their dependency on Russia for fertiliser. The US government has responded by investing in innovative, domestically made fertilisers, but it will take time for those investments to pay off.
Soaring prices are causing farmers to adjust their planting strategies. They're also driving interest in alternatives to conventional fertilisers.
Environmentalists have long-called for such a move. Producing traditional fertilisers is energy intensive, resulting in significant carbon dioxide (CO2) emissions.
But nitrogen fertilisers have a second sting. When they get into the environment they spur the production of nitrous oxide, a potent greenhouse gas.
One relatively straightforward measure would be cutting down on the amount of synthetic fertilisers used.
Fertiliser overuse is an enormous problem. It's been estimated that globally, crops use only 35% of the nitrogen and 56% of the phosphorus applied to them; the remainder settles in the environment.
This varies widely, of course. Low-income farmers may be grappling with too little fertiliser, not too much.
But overall, substantially more fertiliser is being added to fields than is needed - increasing costs and environmental damage.
Overuse "is a huge challenge in our field," says Bhupinder Farmaha, a nutrient management specialist at Clemson University in the US, as well as an agricultural extension agent who works with farmers like Ms Sharp.
Overuse is due in part to tradition, and in part to outdated recommendations for fertiliser application that does not take account of specific environmental conditions.
Sri Lanka came up with a radical solution to the problem: the government abruptly banned chemical fertilisers in April 2021.
Subsidies of chemical fertilisers had increased yields but also led to dependence and inefficient application.
The effects of the ban were catastrophic. Farmers who had depended on chemical fertilisers were suddenly scrambling for organic alternatives, with little time to prepare.
Very few Sri Lankan farmers were accustomed to organic fertilisers, which in any case were in short supply.
While the ban was eased in November 2021, Sri Lankan agriculture and the economy are still feeling the shocks.
More technology of business:
Saman Dharmakeerthi, who heads the Department of Soil Science at Sri Lanka's University of Peradeniya, believes that "the take-home message is that if you want to do something, do it with statistics and research evidence".
A more measured approach is to use technology that can cut back on fertiliser use.
Soil spectroscopy, which uses infrared light to quickly determine the nutrient and pH levels of soil samples, can make fertiliser application more targeted.
And more precise application (such as fertiliser microdosing) can reduce the amount of fertiliser used, as can slow-release fertilisers.
Ms Sharp is open to such technologies. "Not every place in the field needs the same prescription," she explains. "I think that's where Daddy and I differ. He's used to just putting out the same amount because that's what they did for years and years."
Another way to reduce the use of chemical fertilisers would be to adopt farming methods that improve the quality of soil.
Conservation tillage, where the soil is disturbed as little as possible, and the use of cover crops like ryegrass can enhance fertility while reducing the climate impacts of agriculture.
Crop rotation can contribute to soil health as well. Ms Sharp says that on her farm; "We try to plan our crop rotation in a way where the crop we're planning on planting uses the nutrients from the previous crop."
There is also a renewed interest in organic fertilisers.
Leigh Ann Winowiecki, a soil systems scientist at the research organisation CIFOR-ICRAF in Nairobi, Kenya, says farmyard manure has a host of benefits: providing nutrients to the plants, improving soil structure, and increasing the soil's ability to hold water.
"Our research has also shown that inputs of compost and composted farmyard manure increases the effectiveness of synthetic fertilisers," reports Ms Winowiecki.
She says that in eastern Kenya it could be a practical solution as "most farmers have at least one cow near the homestead".
While compost and manure can be effective soil supplements, Dr Dharmakeerthi questions whether they can replace nitrogen-based fertilisers altogether, due to their lower levels of vital nutrients.
It will be very difficult to move away from the world's current dependence on these high-yielding chemical fertilisers, particularly to grow enough animal feed to satisfy the growing global demand for meat.
An additional problem is the availability of organic fertilisers. Ms Sharp reports that chicken litter is an effective fertiliser but has been hard to source this year. Where it was available, prices were about 200% higher than last year.
It also smells bad. "The people around town hate it, because it stinks to high heaven," says Ms Sharp.
A different kind of beneficial organism is algae, which for centuries has been used to enhance crops. The marine biotech company Ficosterra is seeking to update this tradition, and is currently trialling algae-based fertilisers produced in Spain and Mexico.
It also extracts nutrients from a seaweed called Macrocystis Piryfera, that grows in dense forests along the American Pacific coast and sells that as a fertiliser.
For his part, Dr Dharmakeerthi sees great potential in organic waste, such as fermented fish waste. "That is the best alternative," he says.
The challenge is to develop technologies to extract the nutrients in a cost effective way, he says.
One positive aspect of the current fertiliser crisis is soaring interest in ecologically friendly and widely available types of fertiliser. "Because of this scarcity there will be a big research boom," Dr Dharmakeerthi predicts.
Back in South Carolina, Ms Sharp has turned to waste ash produced at a local paper mill. All she had to pay for were transport costs.
"It actually changed the pH in our favour by about a percent," Ms Sharp reports. "That's not going to take the place of a potash or a chicken litter, but it does take the sting out of the prices."
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France24 - World
Riot police clash with pitch-invading fans as Saint-Étienne relegated from Ligue 1
Issued on: 30/05/2022 - 08:08
FRANCE 24
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Saint-Étienne, one of France's biggest clubs, were relegated from Ligue 1 on Sunday after losing a penalty shoot-out in their play-off against Auxerre, who return to the top flight after 10 years away.
Their defeat was greeted by a pitch invasion by angry Saint-Étienne fans and the intervention of French police who used tear gas to stem the trouble.
Saint-Étienne, who finished third from bottom in Ligue 1, had already drawn the first leg of their play-off 1-1 with Ligue 2's Auxerre.
Sunday's second leg at their Stade Geoffroy-Guichard also ended 1-1 with Saint-Étienne's Mahdi Camara cancelling out Hamza Sakhi's opener.
With the scores 2-2, the tie went into a penalty shoot-out which Auxerre edged 5-4 with goalkeeper Donovan Léon making a crucial save to deny Ryad Boudebou.
As soon as Birama Touré converted the final penalty to win the tie, Saint-Étienne fans invaded the pitch and threw flares towards the official stand.
Envahissement du terrain au stade Geoffroy-Guichard. #ASSE #ASSEAJA pic.twitter.com/N7pX2NVrhj
May 29, 2022The players of both teams took refuge in the changing rooms but Prime Video television footage from the tunnel showed players, stewards and staff coughing from tear gas used by the police on the pitch to disperse the invaders.
Saint-Étienne have already been sanctioned several times this season for the behaviour of its supporters and this game was played with one stand closed following incidents during the match against Monaco at the end of April.
The result marks the end of a nightmarish season for the 10-time French champions who are now facing serious financial difficulties as they return to Ligue 2 for the first time since gaining promotion in 2004.
Sports ministry hosts meeting over Stade de France chaos
France's sports ministry on Monday will host a meeting of security and football officials following the chaos that marred the Champions League final between Liverpool and Real Madrid, as Paris prepares to host the 2024 Summer Olympics.
Sports Minister Amélie Oudéa-Castéra, who will chair the meeting, said they want to identify what went wrong to avoid a repeat of Saturday's scenes outside the Stade de France near Paris.
The Liverpool club said it has called for an investigation into the treatment of its supporters ahead of the game, when thousands of ticket holders struggled to enter the stadium.
Police used tear gas and pepper spray on fans outside, while others managed to scale fences to access the stadium.
The scenes tarnished the image of the French capital, raising questions about its ability to host sporting events as it gears up for the 2024 sporting showpiece, as well as the 2023 Rugby World Cup.
Oudéa-Castéra expressed regret that "some supporters who had tickets were not able to access the match".
Monday's meeting at the sports ministry, due to start at 11am Paris time (0900 GMT), will involve European football governing body UEFA, French football chiefs and the French police.
Interior Minister Gérald Darmanin and Paris police chief Didier Lallement will be in attendance.
"The priority now is to identify very precisely what went wrong ... in order to learn all the lessons so that such incidents do not happen again at our future major international sporting events," said Oudéa-Castéra.
(FRANCE 24 with AFP)
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Devoteam : la réussite à la française
À l’hôtel de la décision, les gens dorment bien, se plaît-on à dire en Iran. Les patrons de Devoteam, un des leaders mondiaux du conseil en stratégie numérique, cybersécurité et cloud, sont sûrement d’accord avec ce proverbe perse. Leur dernière décision marquante ? Reprendre le contrôle de leur entreprise en la sortant de la Bourse. Cela fut chose faite le 31 décembre 2021, avec l’aide d’un partenaire, le fonds d’investissement américain KKR. « Après le retrait de la cote, mon frère Godefroy et moi ne dormons pas mieux, mais bien », juge Stanislas de Bentzmann, cofondateur de l’entreprise avec son aîné.
Cette décision aurait été impossible à prendre quelques années plus tôt. Le patron de Devoteam poursuit : « Aujourd’hui, nous avons la maturité pour porter la dette, ce qui n’était pas le cas il y a quinze ans. Nous n’étions pas dans le radar des fonds de private equity, qui ne s’intéressaient pas au secteur. »
Pour les deux hommes, l’intérêt de cette opération est évident : ne plus être soumis aux aléas du marché et donc aux soubresauts de l’action dont le cours a évolué entre 3 et 236 euros dans le passé… Autant dire un parcours digne de montagnes russes où il faut avoir le cœur bien accroché. « Nous avons été maltraités par la Bourse, comme d’ailleurs l’ensemble du secteur », reconnaît Stanislas de Bentzmann, qui a toujours considéré qu’il devait à la fois développer son entreprise, la rendre profitable et dégager suffisamment de cash pour faire face aux impératifs du marché. « Cela aurait pu nous agacer, mais nous, nous n’étions pas vendeurs. »
Maltraité ? le mot est faible… Créée en 1995, la société a été introduite en Bourse quatre ans plus tard, autant dire au meilleur et au pire moment : en pleine expansion de la bulle Internet et quelques mois avant qu’elle n’éclate brutalement. « Devoteam a été valorisé plus de 1 milliard d’euros alors que notre chiffre d’affaires était de moins de 100 millions », se souvient Stanislas de Bentzmann. « Un an après, la valorisation est tombée à 30 millions. » Un choc extrêmement violent qui aurait pu être fatal à la société, car beaucoup de programmes de numérisation des activités de ses clients se sont brutalement arrêtés : jusqu’alors très profitable, elle a été contrainte de se séparer de 20 % de ses salariés : il y allait de sa survie.
Être toujours “en situation d’agilité pour agir vite et fort”
« Dans ces occasions de crise, il faut aller vite, ne pas faire dans la demi-mesure et surtout ne pas attendre que cela s’arrange tout seul », explique Stanislas de Bentzmann. « Nous avons sans doute un peu tardé, nous avons mis en péril la vie de la société. Certes, une entreprise ne peut pas anticiper l’avenir, mais elle doit toujours se mettre en situation d’agilité pour agir vite et fort. » Compte tenu des dernières opérations réalisées sur les titres, Devoteam vaudrait aujourd’hui au moins 1,5 milliard d’euros.
Sortir de la Bourse est aussi un moyen d’être de nouveau indépendant des modes – ou des désirs -des analystes et des marchés financiers. C’est un nouveau départ pour Devoteam, un moyen de « mettre en œuvre une stratégie plus ambitieuse pour laquelle plus de liberté était nécessaire » , explique le patron de la société. Il s’est fixé pour objectif d’atteindre un chiffre d’affaires de 1,5 milliard d’euros d’ici à 2024 ; la moitié du chiffre d’affaires devrait être réalisée grâce à cinq partenaires stratégiques (Amazon Web Services, Google Cloud, Microsoft, Salesforce, ServiceNow). Une stratégie qui repose à la fois sur des opérations raisonnées de croissance interne et externe.
« Nous ne sommes pas dans une logique de parts de marché et de taille » , explique Stanislas de Bentzmann. « Nous voulons développer une expertise technologique très pointue qui soit reconnue par nos clients. Nos acquisitions répondent à cette logique : nous achetons des savoir-faire complémentaires et ce, afin d’être bien plus efficaces dans les projets de nos clients. » Depuis début 2021, Devoteam a réalisé six acquisitions (Ysance, spécialiste des données ; Nubalia, spécialisé dans le cloud de Google ; Integrity, présent dans le domaine de la cybersécurité ; Cloudeon, Alfun et Necsia, trois partenaires de Microsoft Cloud) et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin : d’autres opérations auront lieu en 2022.
Cette année, une première étape devrait être franchie avec un chiffre d’affaires supérieur à 1 milliard d’euros, dont 60 % réalisés hors de France (la première implantation à l’étranger s’est faite en Belgique, en 1999). « Oui, c’est vrai, nous sommes fiers d’atteindre le milliard, mais la fierté réside beaucoup plus dans notre expertise au niveau européen, dans celle développée par nos 10 000 ingénieurs et dans leur impact chez nos clients ». Le patron de Devoteam reconnaît que la croissance externe aurait pu être encore plus rapide, mais cela se serait fait sans doute au risque d’une perte de valeurs : « C’est ce qui nous différencie des acteurs plus orientés vers le conseil, alors que nous sommes davantage tournés vers la technologie. »
D’ici peu devrait se poser la question de la transmission de la société ; les deux fondateurs, Stanislas et Godefroy de Bentzmann, ont respectivement 59 et 64 ans.
Des propositions de rachat ignorées
Une chose est certaine, l’entreprise pourrait ne pas être confiée à la génération suivante : « Être à la fois père et patron n’est pas un bon mélange pour avoir une famille épanouie » , estime le chef d’entreprise. « Les enfants doivent faire leur expérience dans un environnement compétitif. Nous sommes d’ailleurs à l’écoute de nos enfants et neveux qui ont développé la fibre entrepreneuriale en les aidant à financer leurs projets, modestement, un peu à l’image de ce qu’ont fait les Mulliez [la famille créatrice de la galaxie Auchan, NDLR] . »
L’autre certitude à ce point de l’histoire de Devoteam concerne la cession de l’entreprise. Les patrons ont beau recevoir régulièrement des offres, ce ne sont pas des options qu’ils regardent : « La société a une performance, une dynamique hors norme ; il serait dommage de la casser », considère Stanislas de Bentzmann. « Nous avons notre utilité, nous sommes différents des autres avec une expertise très pointue. Nous perdrions alors notre ADN. »
Opex 360
Le président Biden exclut de livrer à l’Ukraine des systèmes d’artillerie à longue portée
par Laurent Lagneau · 30 mai 2022
Les forces ukrainiennes sont a priori en grande difficulté dans le Donbass, leurs adversaires russes ayant quasiment achevé l’encerclement des villes de Sievierodonetsk et Lyssytchansk, les deux dernières de la région de Louhansk à être encore sous le contrôle de Kiev.
Aussi, pour briser l’offensive russe et compléter les nombreuses pièces d’artillerie lui ont été livrées [ou promises], comme les obusiers M777 américains, les six CAESAr français ou encore les 18 KRAB polonais [cette liste n’étant pas exhaustive], l’état-major ukrainien souhaite disposer d’une capacité de frappe dans la profondeur. C’est à dire des lance-roquettes multiples de plus longue portée, comme les M270 MLRS [Multiple Launch Rocket System] et M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System], qui, en plus des roquettes M31, peuvent tirer des missiles tactiques MGM-140 ATACMS, d’une portée de 300 km.
« Certains partenaires évitent de donner les armes nécessaires par peur de l’escalade. Escalade, vraiment? La Russie utilise déjà les armes non nucléaires les plus lourdes, brûle les gens vivants. Peut-être qu’il est temps […] de nous donner des MLRS », a en effet affirmé Mykhaïlo Podoliak, un conseiller de Volodymyr Zelinski, le président ukrainien, via Twitter, le 27 mai. Et d’insister : « Il est difficile de se battre lorsque vous êtes attaqué depuis une distance de 70 km et que vous n’avez rien pour riposter ».
Le même jour, le New York Times et CNN, s’appuyant sur des confidences faites par des responsables américains, ont indiqué que l’administration Biden avait approuvé la livraison de tels systèmes aux forces ukrainiennes et qu’une annonce serait faite dans les prochains jours…
The US will send HIMARS to Kyiv, likely loaded with M31 GMLRS rockets that each carry 200 lbs of explosives – slightly more than the 192 lb TNT equivalent in a Mk-82 500-lb bomb. By comparison, 155-mm artillery shells carry about 18 lbs of explosives each. https://t.co/yYdS85djl9
— John Ismay (@johnismay) May 27, 2022
Sauf que, le lendemain, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a indiqué qu’aucune décision n’avait été encore prise, faute de consensus au sujet de ce possible envoi de MLRS à Kiev, certains ayant estimé que le président russe, Vladimir Poutine, pourrait considérer un tel transfert comme une « provocation ». D’ailleurs, l’ambassadeur de Russie aux États-Unis, Anatoly Antonov, avait prévenu en affirmant que « la militarisation de l’Ukraine par l’Occident est une menace directe pour la sécurité européenne et mondiale ».
Finalement, et alors que les États-Unis ont lancé un programme d’aide à l’Ukraine doté de 40 milliards de dollars [lequel a donné lieu à des spéculations sur de possibles livraisons de systèmes M270 et M142, nldr], le président américain, Joe Biden, a annoncé sa décision, d’une manière abrupte.
« Nous n’allons pas envoyer à l’Ukraine des systèmes de roquettes pouvant atteindre la Russie », a en effet déclaré le locataire de la Maison Blanche, ce 30 mai, en répondant à des journalistes.
Cela étant, l’US Army n’est pas la seule à être dotée de tels systèmes d’artillerie. La British Army en dispose également. Or, dans un entretien à Bloomberg TV, le 27 mai, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a plaidé pour que les Occidentaux fournissent une capacité de frappe dans la profondeur aux forces ukrainiennes… Et donc des MLRS. De telles armes, a-t-il fait valoir, permettraient à l’Ukraine de « se défendre contre l’artillerie » des forces russes, d’autant que celles-ci « continuent de grignoter du terrain » dans le Donbass.
Valeurs Actuelles
Perquisition au siège français de McKinsey pour des soupçons d’optimisation fiscale
Après avoir émergé pendant la campagne présidentielle, l’affaire McKinsey reprend de plus belle. Dans la journée du mardi 24 mai, une perquisition menée par le Parquet national financier (PNF) a eu lieu au siège français du cabinet américain, rapporte Le Figaro. Une opération qui s’inscrit dans le cadre de l’enquête préliminaire ouverte le 31 mars dernier pour blanchiment aggravé de fraude fiscale, après un rapport explosif du Sénat quant aux recours aux cabinets de conseils de l’exécutif. Selon ce dernier, les filiales françaises de la firme américaine auraient recours à de l’optimisation fiscale et n’auraient pas versé d’impôts sur les sociétés de 2011 et 2020. « Le cabinet McKinsey est bien assujetti à l’impôt sur les sociétés en France, mais ses versements s’établissent à zéro euro depuis au moins 10 ans », était-il stipulé dans le rapport
De son côté, le cabinet a indiqué avoir fourni « l’ensemble des informations requises » aux autorités dans le cadre de cette perquisition, assurant collaborer « pleinement avec les autorités publiques ». Et a réaffirmé son respect des « règles fiscales et sociales françaises qui lui sont applicables ».
Une autre procédure lancée par le Sénat
Le Sénat avait également annoncé récemment avoir saisi le parquet pour « suspicion de faux témoignage » quant à la situation fiscale de McKinsey en France. Karim Tadjeddine, directeur associé du cabinet, est accusé d’avoir menti sous serment au cours d’une audition. « Nous payons l’impôt sur les sociétés en France et l’ensemble des salaires sont dans une société de droit français qui paie ses impôts en France », avait-il déclaré, contredisant le rapport sénatorial. Cette procédure dépendra néanmoins de celle lancée par le Parquet national financier, car il est d’abord nécessaire de déterminer si McKinsey a bien payé l’impôt en question.
France24 - Monde
Ukraine : de Moscou, Pékin ou Téhéran, les 1001 facettes de la guerre de l’information
Publié le : 19/05/2022 - 18:03
Sébastian SEIBT
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L’étendue des efforts des groupes prorusses pour répandre la désinformation autour de la guerre en Ukraine est dévoilée dans un rapport de la société de cybersécurité Mandiant, consulté par France 24. Mais le conflit a aussi été récupéré par des cyberagents chinois et iraniens.
Un faux Zelensky qui apparaît en vidéo pour affirmer que l’Ukraine se rend, des rumeurs propagées laissant entendre que des Polonais prélèvent des organes sur des réfugiés ukrainiens pour les revendre, ou encore un journaliste russe inventé de toutes pièces qui affirme sur Twitter qu’Israël a toujours soutenu l’Ukraine pour nuire à la Russie.
L’ampleur et la diversité des campagnes de désinformation et d’influence en ligne autour de la guerre en Ukraine est illustrée dans un rapport de Mandiant – l’une des principales entreprises américaines de cybersécurité – que France 24 a pu consulter jeudi 19 mai. Si les efforts de hackers pro-Kiev ont déjà été largement commentés, les observateurs commencent tout juste à avoir une idée de l'étendue des opérations menées par le camp pro-Moscou.
Faux suicides et trafic d’organes bidon
Depuis le début de la guerre et la célèbre fausse vidéo de Volodymyr Zelensky en train d'annoncer la capitulation de l'Ukraine, les opérations de désinformation se sont multipliées.
À cet égard, le rapport de Mandiant permet de lever le voile sur une série de campagnes russes en ligne qui n’avaient pas jusqu’à présent été repérées ou attribuées. C’est notamment le cas de "Secondary Infektion", une vaste opération russe de manipulation de l’information, certes connue depuis 2014, mais qui a multiplié les initiatives anti-ukrainiennes depuis le début de la guerre.
Ainsi, en mars, ces pros de la désinformation ont "fait circuler la rumeur sur Internet que [le président ukrainien] Volodymyr Zelensky s’était suicidé dans un bunker, accablé par les nombreuses défaites militaires ukrainiennes", écrivent les experts de Mandiant. Toute ressemblance avec le sort d’un certain dirigeant nazi du IIIe Reich à la fin de la Seconde Guerre mondiale n’est probablement pas fortuite. La propagande russe ayant depuis le début du conflit tenté de dépeindre le président ukrainien comme un Adolf Hitler moderne…
"Secondary Infektion" est aussi responsable d’une autre "fake news" ayant largement circulé sur les réseaux sociaux en avril selon laquelle le régiment Azov chercherait à "se venger" de Volodymyr Zelensky – probablement en l'éliminant –, accusé de les avoir abandonnés à Marioupol. Une manière de saper l'autorité du président ukrainien sur l'un de ses plus célèbres bataillons.
Le rapport de Mandiant dévoile aussi à quel point les alliés de la Russie ont participé à cet effort de guerre de l’information. Ainsi, les Biélorusses de Ghostwriter ont fabriqué de toutes pièces des documents administratifs propagés sur Internet pour nourrir une théorie du complot selon laquelle "un gang de criminels polonais – ayant des liens avec 'des responsables haut placés dans l’appareil d’État' – prélèverait des organes sur des réfugiés ukrainiens pour les vendre à une riche clientèle européenne", écrivent les auteurs du rapport.
Ces quelques exemples illustrent les deux principaux axes d’attaque de ces cyberagents : semer la confusion dans les rangs de l’ennemi (en faisant croire que Zelensky est mort, par exemple) et affaiblir les relations que l’Ukraine peut avoir avec ses voisins européens.
Ghostwriter n’en est d’ailleurs pas à sa première opération du genre. Ces apôtres de la discorde en ligne ont toujours été des spécialistes pour tenter de semer la zizanie au sein des pays occidentaux. "Jusqu’en 2020, cette opération visait surtout à affaiblir le soutien à l’Otan des populations en Lettonie, Lituanie et Pologne", écrivait Mandiant dans un rapport publié en 2021.
Le retour de "l’usine à trolls" russe
Ils ont simplement adapté leur modus operandi à la nouvelle réalité de la guerre. Et c’est d’ailleurs une constatation plus générale faite par les experts de Mandiant. "Chaque groupe prorusse met son savoir-faire spécifique développé au fil des ans à profit dans cette guerre de l’information", souligne Alden Wahlstrom, analyste chez Mandiant et coauteur de leur rapport.
Ainsi, le groupe APT28, qui avait été accusé de s’être introduit en 2016 dans les serveurs du Parti démocrate américain avant l’élection présidentielle, est soupçonné de chercher à mettre la main sur des informations pouvant nuire à l’Ukraine.
Ce conflit semble même marquer le grand retour de l’Internet Research Agency (IRA), la célèbre "usine à trolls" de Saint-Pétersbourg qui était devenue synonyme de "fake news" à l’époque de la présidentielle américaine de 2016. "Un nouveau groupe Telegram – baptisé 'Cyber Front Z' – a été créé au début de la guerre en Ukraine dans le but d’organiser la propagation des contenus prorusses. Les médias ukrainiens affirment qu’il est géré par l’IRA, et même si nous n’avons pas pu le confirmer indépendamment, l’activité observée dans ce salon de discussion correspond aux pratiques de l’IRA", explique Alden Wahlstrom.
Les cyberpropagandistes et autres hackers russes ainsi que leurs alliés directs en Biélorussie ne sont pas les seuls à être obnubilés par la guerre en Ukraine. Des groupes d’autres pays "amis" de Moscou – surtout la Chine et l’Iran – ont aussi sauté sur cette occasion, mais pas forcément pour relayer la propagande "made in Russia". "Ils agissent par opportunisme et développent des récits propres à servir leurs intérêts nationaux", résume Alice Revelli, analyste chez Mandiant et coauteure de l’étude.
Opportunisme à Pékin et Téhéran
Dragonbridge, un groupe chinois qui dirige une armée de milliers de faux comptes sur les réseaux sociaux, est devenu l’un des principaux promoteurs sur Internet de la thèse farfelue selon laquelle les États-Unis développent en secret des armes biologiques dans des laboratoires situés en Ukraine.
Toujours prompt à dépeindre les États-Unis en grand méchant de l’ordre international, ce même groupe propage des messages suggérant que Washington à "attisé les braises du conflit dans l’espoir qu’une guerre leur permettrait de vendre davantage d’armes à l’Ukraine", notent les auteurs du rapport de Mandiant.
Des groupes iraniens profitent aussi de ce conflit pour développer des récits anti-américains… mais pas seulement. C’est une occasion pour eux de louer la politique nucléaire de Téhéran car ils assurent que "si l’Ukraine n’avait pas abandonné son arsenal nucléaire, le pays n’aurait pas été attaqué", rapportent les analystes de Mandiant.
Des hackers pro-Téhéran ont même créé un compte de faux journaliste russe sur Twitter, appelé Fyodor Lukyanov, afin de lui faire écrire qu’Israël est un important soutien de l’Ukraine. Cette campagne d’influence, baptisée "Roaming Mayfly" par Mandiant, "vise délibérément l’opinion publique russe afin d’essayer de créer des tensions entre la Russie et Israël", notent les experts de Mandiant.
Il est difficile de savoir si ces opérations ont été efficaces. Après tout, le moral de l’armée ukrainienne semble être plutôt élevé, et les Occidentaux apparaissent unis dans leur soutien à Kiev.
Mais, au minimum, "ces campagnes ont créé un chaos informationnel qui rend plus difficile de distinguer le vrai du faux, et c’est déjà un accomplissement", assure Alden Wahlstrom. Et puis c’est aussi un gigantesque terrain d’expérimentation des méthodes de désinformation en temps de guerre. "Tous ces groupes regardent ce que font les uns et les autres durant ce conflit, afin d’en retenir quelque chose pour le futur", estime l’analyste de Mandiant. En espérant être plus efficaces lors du prochain conflit.
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RAPPORT DE FORCE
Guerre en Ukraine : la victoire de Kiev, si proche, si loin
Guerre en Ukraine
Le corridor de Suwalki, un enjeu stratégique pour les pays Baltes et l'Otan
GÉOPOLITIQUE
Eurovision : sans la Russie au concours, "l'Ukraine a déjà gagné"
New York Times - World
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
The long occupation of Haiti began with a drumbeat from the bank that became Citigroup, decades of diplomatic correspondence and other records show.
The long occupation of Haiti began with a drumbeat from the bank that became Citigroup, decades of diplomatic correspondence and other records show.
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Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
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By Selam Gebrekidan, Matt Apuzzo, Catherine Porter and Constant Méheut
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In the drowsy hours of a December afternoon, eight American Marines strolled into the headquarters of Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold, packed in wooden boxes.
They drove the loot by wagon to the shore, past American soldiers in civilian clothes who kept watch along the route. Once at the water, they loaded the boxes and sped to an awaiting gunboat.
The gold was in the vault of a Wall Street bank within days.
The operation took place in 1914 — a precursor to the full-scale invasion of Haiti. American forces took over the country the following summer and ruled it with brute force for 19 years, one of the longest military occupations in American history. Even after the soldiers left in 1934, Haiti remained under the control of American financial officers who pulled the country’s purse strings for another 13 years.
Invading Haiti was necessary, the United States said. The country was so poor and unstable, the explanation went, that if the United States didn’t take over, some other power would — in America’s backyard, no less. Secretary of State Robert Lansing also portrayed the occupation as a civilizing mission to end the “anarchy, savagery and oppression” in Haiti, convinced that, as he once wrote, “the African race are devoid of any capacity for political organization.”
But decades of diplomatic correspondence, financial reports and archival records reviewed by The New York Times show that, behind the public explanations, another hand was hard at work as well, pushing the United States to step in and seize control of Haiti for the wealth it promised: Wall Street, and especially the bank that later became Citigroup.
Under heavy pressure from National City Bank, Citigroup’s predecessor, the Americans elbowed the French aside and became the dominant power in Haiti for decades to come. The United States dissolved Haiti’s parliament at gunpoint, killed thousands of people, controlled its finances for more than 30 years, shipped a big portion of its earnings to bankers in New York and left behind a country so poor that the farmers who helped generate the profits often lived on a diet “close to starvation level,” United Nations officials determined in 1949, soon after the Americans let go of the reins.
“I helped make Haiti and Cuba a decent place for the National City Bank boys to collect revenues,” Maj. Gen. Smedley Butler, a leader of the American force in Haiti, wrote in 1935, describing himself as a “racketeer for capitalism.”
For more than a century, Haiti has been labeled a disaster, a basket case, a place so destitute, indebted, lacking and lawless that it needs constant saving. The assassination of the president in his bedroom, the kidnappings in the capital, the swells of Haitian migrants heading to the United States — they all point to a country in a seemingly endless vortex of despair that the world’s great powers, whether with troops or mountains of aid, have not managed to fix.
But the documents and financial records reviewed by The Times in Haiti, the United States and France show how much of Haiti’s misery has been brought by the outside world — and how often intervention has been portrayed as a helping hand.
By the time U.S. forces arrived in the summer of 1915, Haiti had already spent more than half a century handing over big slices of its meager earnings to France. Though the Haitians had overthrown their French enslavers, beaten Napoleon’s forces and declared their independence in 1804, French warships sailed back to Haiti decades later, demanding staggering amounts of cash under threat of war.
Haiti became the first and only country where the descendants of enslaved people paid the families of their former masters for generations, hampering its ability to build a nation almost since birth.
After that came French bankers, dangling loans before a country that had been depleted by decades of paying France. They took so much in commissions, interest and fees that, in some years, their French shareholders’ profits were bigger than the Haitian government’s public works budget for the entire country.
Next were the Americans, at times portraying their intervention as a way of defending Haitian “sovereignty.” And just as it had for generations of Parisian bankers, Haiti proved profitable for Wall Street. In its filing to the Senate Finance Committee in 1932, National City Bank said it secured one of its largest margins during the 1920s from a debt it controlled in Haiti.
Little of that history remains part of Citigroup’s public profile today. Haiti is barely mentioned in its official timeline. The company declined to provide access to its archives and said it was unable to find any information on some of its biggest loans to Haiti.
But according to nearly two dozen annual reports published by American officials and reviewed by The Times, a quarter of Haiti’s total revenue went to paying debts controlled by National City Bank and its affiliate over the course of a decade — nearly five times the amount spent on government-run schools in Haiti during that time.
And in some years, the American officers who controlled Haiti’s finances spent more of its money on their own salaries and expenses than on public health for the entire nation of about two million people.
“We have had absolute domination” by the United States, Georges Léger, a Haitian lawyer, told American senators in 1932, explaining how deeply Haitians resented the financial and political control of their country “just to satisfy a group of New York bankers.”
At first, many American lawmakers wanted nothing to do with Haiti and adamantly ignored its independence. Though Haitians had fought alongside Americans during the Revolutionary War, the United States refused to recognize Haiti for nearly six decades, fearful it might inspire enslaved people to rise up and overthrow their masters in the American South.
But around the turn of the 20th century, as the American footprint in the hemisphere expanded, Americans saw an imperative — and an opportunity. They wanted to blunt European influence in the region, particularly Germany’s, but also recognized what the French had known all along: There was ample money to be made.
Historians still debate the legacy of the American invasion and how it shaped, or continues to shape, the Haiti of today. Some credit the occupation with imposing order in Haiti at a time of searing violence and coups, while others note that the Americans crushed dissent, shot civilian protesters, committed extrajudicial killings and enforced martial law for long stretches of time.
Some historians cite tangible gains, like hospitals, 800 miles of roads and a more efficient civil service, but they also point to the American use of forced labor, with soldiers tying up civilians in ropes, making them work for no pay and shooting those who tried to flee.
The Ransom
How much did Haiti’s independence from France truly cost? A team of Times reporters tried to put a number on it.
Still others say the American land grab in Haiti set off one of the most intractable crises besieging the hemisphere today: the vast migration of Haitians to countries across the region.
The United Nations experts who visited in the late 1940s, shortly after the end of American financial control, found an impoverished nation lagging “even more markedly than other countries and territories of the region.” Most towns had no lights, sewage systems or paved streets. As few as one in six children attended school.
American financial officers had been so focused on paying off Haiti’s loans — including the ones the United States had imposed on the country over strident objections — that a commission appointed by President Herbert Hoover to investigate the occupation questioned “the wisdom of this course.”
“It might have been better,” its report said in 1930, to have kept “more money in the country where experience has shown it was badly needed.”
More than a century after American forces landed, the United States remains an abiding feature of Haitian politics. Washington has propped up successive presidents, at times even the Duvaliers, the father and son dictators who ruled for nearly three decades after the occupation. Jovenel Moïse, the president assassinated in his bedroom last July, also enjoyed the public backing of two American presidents despite mounting evidence of his government’s abuses, enraging opponents of his autocratic rule.
When the senior American diplomat in Haiti, Daniel Foote, quit his job last year, he drew attention to American mistreatment of Haitian refugees at the cracking end of a whip. But he also made an argument that didn’t receive the same attention: that foreign meddling had led to disastrous consequences in Haiti.
“What our Haitian friends really want, and need, is the opportunity to chart their own course, without international puppeteering,” Mr. Foote wrote.
‘Detrimental to American Interests’
“Let us take the high ground,” Robert Y. Hayne of South Carolina appealed to his fellow American lawmakers in 1826 — Haiti’s independence was a subject that “the peace and safety of a large portion of our Union forbids us even to discuss.”
For decades, Southern planters had worried about Haiti, the modern world’s first nation to emerge from a slave uprising, and Hayne was a natural emissary of their fears: a staunch defender of slavery who had been born on a rice plantation and at one point enslaved 140 people.
He was the state’s attorney general during the failed slave insurrection led by Denmark Vesey, a free man from the West Indies, and like some of his contemporaries, Hayne believed that recognizing Haiti — or even debating slavery at all — would “put in jeopardy our dearest interests.”
“Our policy, with regard to Haiti is plain,” he said in his address to Congress. “We never can acknowledge her independence.”
Only during the Civil War, after Southern States had left the union, did President Abraham Lincoln recognize Haiti. He saw it, along with Liberia, as a viable destination for America’s freedmen and sent a few hundred of them there to set up a settlement.
By the early years of the 20th century, Haiti sat at the nexus of multiple American interests. It was across the Caribbean Sea from the Panama Canal, which was under construction. The United States had taken over Puerto Rico and American money had flooded into sugar plantations in Cuba. Import and export taxes in the Dominican Republic, which shares an island with Haiti, were under American control.
The French still exerted sway in Haiti, but in 1910, the United States saw an opening to gain a foothold: the reshuffling of Haiti’s national bank.
The bank was national in name only. Controlled by its board in Paris, it had been set up in 1880 by the French bank Crédit Industriel et Commercial to deliver eye-popping profits for its French investors and shareholders. It controlled Haiti’s treasury — the Haitian government could not even deposit or spend money without paying commissions to it — but the Haitian authorities eventually accused the national bank of fraud, jailing some of its employees.
As Haitian distrust of the national bank deepened, investors from France and Germany scrambled to recast it under new European ownership. The United States cried foul: The State Department called the proposal a threat not only to the United States, but also to the welfare and independence of the Haitian people.
One top State Department official lashed out at the 1910 deal as “so detrimental to American interests, so derogatory to the sovereignty of Haiti” that it could not be permitted.
Secretary of State Philander Knox invited a few Wall Street banks to Washington and encouraged them to invest in Haiti’s national bank. Four American banks, including the National City Bank of New York, bought up a significant portion of the bank’s shares. Another slice went to a German bank. But the largest piece stayed in Paris.
No Haitians had a controlling stake. The National Bank of the Republic of Haiti was, once again, run by foreigners.
“It was the first time in the history of our relations with the United States that they intervened so openly in our affairs,” wrote Jean Coradin, a Haitian historian and former ambassador to the United Nations.
Soon after it was set up, the new national bank did what its predecessor had: charge the government for every deposit and expense, while generating big profits for its shareholders abroad. It also issued a loan to the Haitian government. After commissions and profits were deducted, Haiti received about $9 million — but still had to pay the full face value of nearly $12.3 million.
Haitians started wondering which politicians had been paid off to secure such a bad deal, and the bank became so powerful that one Haitian president publicly mused whether his country had ceded its independence.
French shareholders fretted about growing American control, and with good reason. The U.S. investment in the national bank was the start of the American campaign to squeeze them out of Haiti — with one man in particular egging it on.
Claiming the Gold
Roger Leslie Farnham was a former journalist turned lobbyist when National City Bank poached him in 1911.
His mandate was to push the bank’s interests abroad, and Haiti was one of his first stops. He rode across the country on saddle horses he imported from Wyoming and, along the way, became the American government’s most trusted source on Haiti.
Farnham, already well known in Washington for his machinations to persuade Congress to choose Panama for the canal, was a frequent caller at the State Department and was close to William Jennings Bryan, the secretary of state under President Woodrow Wilson.
Bryan did not know much about the Caribbean nation. So, in 1912, he invited John H. Allen, a manager of Haiti’s national bank who became a National City Bank vice president, to “tell me everything there is about Haiti.”
According to Allen’s account of the meeting, Bryan was surprised by what he heard. “Dear me, think of it! Niggers speaking French,” Allen recounted the secretary of state as saying.
Though Bryan had expressed hostility to Wall Street in political campaigns, declaring “you shall not crucify mankind upon a cross of gold,” he trusted Farnham’s counsel. The two men met in Washington, exchanged telegrams and wrote each other confidential letters. They eventually became so close that Bryan sought Farnham’s approval for new government hires.
Farnham used this relationship to press for an invasion of Haiti to secure American business interests, and he got Washington’s attention by raising the specter of a German takeover. At the time, National City Bank’s footprint in the country was expanding, and Wall Street began exerting its leverage over Haiti’s leaders by withholding the money it controlled at the national bank.
In the months to come, the State Department adopted what diplomats called the “Farnham Plan,” laying out the American takeover of Haiti’s import and export taxes, a vital source of the country’s income.
Though the Americans were still minority stakeholders in the national bank, Farnham later told Congress that France eventually became far too consumed by World War I to run it, so “active management has been from New York.” The State Department drafted a convention based on Farnham’s plan and sent him to help deliver it.
Haitian lawmakers assailed their minister of foreign affairs over the deal. They accused him of “endeavoring to sell the country to the United States” and even tried to deliver their fury through “severe blows,” forcing him to flee the National Assembly “amidst the wildest excitement,” according to a State Department telegram.
The national bank punished them for their defiance: It held back funds, and Haiti’s government, already reeling from political and economic turmoil, became even more unstable. The country changed presidents five times in three years during successive coups, some financed by German merchants who traded in Port-au-Prince, American officials said at the time.
Then, in December 1914, the State Department stepped in more forcefully. Bryan authorized the Marine operation that seized $500,000 in gold after a last-minute consultation with Farnham.
The Haitian government was outraged, calling the operation a brazen heist of central bank funds and a “flagrant invasion of the sovereignty” of an independent nation. But the United States shrugged off the complaint, arguing that it had taken the gold to protect “American interests which were gravely menaced.”
Historians note that American politicians and financiers were not always in sync. “The relationship between Wall Street and Washington was complicated,” said Peter James Hudson, a U.C.L.A. associate professor of African American studies and history who has written an account of Wall Street’s actions in the Caribbean. “It’s a lot of collusion, but it’s sometimes contradictory.”
At times, Bryan wavered on America’s role in Haiti. He believed that Haiti needed American guardianship, but he was reluctant to be a tool for Wall Street. “There is probably sufficient ground for intervention, but I do not like the idea of forcible interference on purely business grounds,” he wrote to President Wilson.
But Farnham pressed his hand, issuing what the historian Hans Schmidt called a threat: All American businesses would leave Haiti, Farnham warned, unless the United States government intervened to protect their interests.
In the end, Bryan wrote to Wilson in support of the invasion.
“The American interests are willing to remain there, with a view of purchasing a controlling interest and making the bank a branch of the American bank,” he said. “They are willing to do this provided this government takes the steps necessary to protect them.”
‘The Triumph of the Wolf’
An angry mob dragged Haiti’s president from the French Consulate and killed him in July 1915, part of the political upheaval Wall Street feared — and, some historians say, worsened by withholding money from the shaky Haitian government and seizing the gold.
American troops occupied the country the same day.
The invasion followed a detailed plan that the United States Navy had drawn up the previous year. American soldiers took over the presidential office and the customs houses that handled import and export taxes.
The Americans installed a puppet government, and by that fall Haiti had signed a treaty giving the United States full financial control. The United States appointed American officials, whom they called advisers, but the term hardly conveyed their true power: They oversaw Haiti’s revenue collection and approved, or denied, its expenses.
Martial law became the rule of the land. Private newspapers were muzzled and journalists jailed.
The Americans explained the invasion by saying Haiti was bound to fall to the Europeans, particularly Germany.
“If the United States had not assumed the responsibility, some other power would,” Secretary of State Lansing, who had replaced Bryan a month before the occupation, later said.
Lansing was also blinkered by racial prejudice. He once wrote that Black people were “ungovernable” and had “an inherent tendency to revert to savagery and to cast aside the shackles of civilization which are irksome to their physical nature.”
Racism shaped many aspects of the occupation. Many administrators appointed by the United States came from Southern states and made no bones about the worldview they brought with them.
John A. McIlhenny, an heir to Louisiana’s Tabasco sauce fortune who had fought in Theodore Roosevelt’s Rough Riders cavalry during the Spanish-American War, was appointed American financial adviser in 1919, with broad authority over Haiti’s budget.
At one official luncheon before his appointment, McIlhenny could not stop staring at a Haitian government minister because, as he later told Franklin D. Roosevelt, “that man would have brought $1,500 at auction in New Orleans in 1860 for stud purposes.”
Soon after the occupation, the American overseers started building roads to connect Haiti’s mountainous interior to its coast. To do so, they resurrected corvée, a 19th-century Haitian law for indentured labor.
The law required citizens to work on public works projects near their homes for a few days a year in lieu of paying taxes. But the American military, along with a constabulary it trained and oversaw, seized men and forced them to work far from home for no pay. Rich Haitians paid their way out of indentured labor, but the law entrapped the poor.
Haitians saw this as a return of slavery and revolted. Armed men, called cacos, fled to the mountains and began an insurgency against American forces. Laborers forced into corvée fled their captors and joined the fight. One leader of the cacos, Charlemagne Péralte, invoked Haiti’s revolution against France to call on his countrymen to “throw the invaders into the ocean.”
“The occupation has insulted us in every way,” read one poster plastered on walls in Port-au-Prince, the capital.
“Long live independence,” the poster read. “Down with the Americans!”
The United States responded forcefully. Soldiers bound workers in rope to keep them from fleeing. Anyone who attempted to escape corvée labor was treated like a deserter, and many were shot. As a warning, the Americans killed Péralte and distributed an image of his corpse tied to a door, evoking a crucifixion.
Leaked military documents from the time showed that the “indiscriminate killing of natives has gone on for some time,” with 3,250 Haitians killed. When Congress began investigating in 1921, the American military lowered the number, saying that 2,250 Haitians had been killed in the occupation, a figure Haitian officials denounced as an undercount. As many as 16 American soldiers died, as well.
“It was a strict military regime, the triumph of the wolf,” Antoine Bervin, a Haitian journalist and diplomat, wrote in 1936.
The first few years after the invasion brought little economic benefit to Haiti. American advisers appointed by the United States president collected up to 5 percent of Haiti’s total revenues in salaries and expenses — more, at times, than the spending on public health for the entire country.
In 1917, the United States directed Haiti’s National Assembly to ratify a new Constitution to allow foreigners to own land. Since independence, Haitians had outlawed foreign land ownership as a symbol of their freedom and a bulwark against invasion.
When Haitian lawmakers refused to change the Constitution, General Butler dissolved parliament by what he called “genuinely Marine Corps methods”: Soldiers marched into the National Assembly and forced lawmakers to disperse at gunpoint. The Americans then pushed through a new Constitution that Franklin Roosevelt later claimed at a campaign rally to have written himself.
American businesses leased thousands of acres of land for plantations, forcing farmers to either serve as cheap labor at home or migrate to neighboring countries for better pay. The Haitian-American Sugar Company once boasted to investors that it paid only 20 cents for a day’s worth of labor in Haiti, compared with $1.75 in Cuba.
According to the Haitian historian Suzy Castor, women and children in Haiti were paid 10 cents a day.
Displaced farmers went to Cuba and the Dominican Republic, setting off what some historians say is the most lasting effect of the American occupation: the mass migration of Haitians to other countries in the Americas.
“This is the big legacy,” said Weibert Arthus, Haiti’s ambassador to Canada and a historian.
As Secretary of State Bryan suggested in his letter before the invasion, Farnham was not satisfied with a share of Haiti’s national bank, so he worked with the State Department to orchestrate a full takeover. By 1920, National City Bank had bought out all shares of the national bank for $1.4 million, effectively replacing the French as the dominant financial power in Haiti.
With Haiti’s national bank under his control, and the troops protecting American interests, Farnham began acting like an official envoy himself, often traveling aboard American warships, historians say.
“The word of Mr. Farnham supersedes that of anybody else on the island,” wrote James Weldon Johnson, the executive secretary of the National Association for the Advancement of Colored People, who visited Haiti in 1920.
Farnham was also not shy about his views on Haiti and its people.
“The Haitian can be taught to become a good and efficient laborer,” he told senators investigating the occupation. “If let alone by the military chiefs he is as peaceful as a child, and as harmless.”
“In fact,” he continued, “today there are nothing but grown-up children.”
‘Haiti Does Not Want This Loan’
For five years, American officials insisted that Haiti borrow from New York banks to settle its past debts. And for five years, Haitians resisted.
“Haiti does not want this loan. Haiti does not need this loan,” wrote Pierre Hudicourt, a Haitian lawyer who represented Haiti in debt negotiations.
Any new loan, Haitians knew too well, would extend the authority of American financial advisers who determined the country’s future from afar. McIlhenny, the Tabasco heir appointed as financial adviser, spent much of the year on his pineapple plantation in Louisiana while drawing a big salary from Haiti’s revenues. He also suspended the salaries of senior Haitian officials who disagreed with him.
By 1922, the United States was determined to arrange a loan from Wall Street. Tired of Haitian resistance, the Americans installed Louis Borno, a savvy politician sympathetic to the occupation, as president.
Borno admired Mussolini and aspired to a Fascist ideal of Haiti’s rapid development under American control, historians say. He once wrote that the invasion “came to us when we were on the brink of a bloody chasm and saved us.” Weeks after he took office, he greenlighted a loan from New York.
National City Bank, which now owned Haiti’s national bank through an affiliate, issued the first loan after securing an upfront guarantee that the United States would manage Haiti’s finances until the debt was paid off. The bank ended up controlling nearly all of Haiti’s foreign debt.
Just as it was during the 19th century, Haiti was often too indebted to invest in its people. Even Borno, addressing National City Bank’s bigwigs in New York, noted that Haiti’s debt was getting paid off faster than the United States’ own.
That continued even with the stock market crash of 1929 and the economic devastation that followed. Years of austerity helped fuel widespread discontent, and plummeting global coffee prices deepened hardship in a country that relied so heavily on the crop. Protests erupted against the United States and the Borno administration doing its bidding.
Students demonstrated against the withdrawal of scholarships. Customs employees in Port-au-Prince stormed their workplace demanding better pay. In the city of Les Cayes, more than a thousand farmers railed against their threadbare living conditions. A detachment of 20 U.S. Marines confronted the crowd and killed at least a dozen people. It became known as the Les Cayes massacre.
Faced with an international outcry, the United States began to contemplate its withdrawal.
Nearly five years later, in August 1934, the last American troops left Haiti. But the United States retained financial control for 13 more years, until Haiti paid off the last of its debts to Wall Street.
How much responsibility the United States bears for Haiti’s chronic instability is still a matter of fierce disagreement.
Some historians say the original payments demanded by France to punish Haiti for its independence inflicted a deeper scar on the nation’s development. Others say the long history of self-enrichment by Haiti’s leaders is the principal cause. But many say that, taken together, more than 130 years of sending a large share of Haiti’s income overseas took an indelible toll, sapping its ability to build a nation since its infancy.
“This succession of financial debacles is, in part, responsible for where we are at right now,” said Mr. Hudson, the U.C.L.A. professor, adding that the American occupation was a “psychic blow” that curtailed Haiti’s independence for decades.
“I think that’s as important as any kind of financial loss,” he said.
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
Haiti’s Lost Billions
How a French Bank Captured Haiti
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Reporting was contributed by Harold Isaac from Port-au-Prince; Sarah Hurtes from Brussels; Kristen Bayrakdarian from New York; and Audrey Kolker from New Haven. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.
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La Pologne mise sur la Corée du Sud pour se doter d’obusiers et de véhicules de combat d’infanterie
par Laurent Lagneau · 30 mai 2022
Ces derniers jours, le ministre polonais de la Défense, Mariusz Błaszczak, a fait savoir que Varsovie avait l’intention de se procurer 6 batteries de défense aérienne Patriot PAC-3 [en plus des 2 systèmes commandés en 2018 dans le cadre du programme Wisla] et 500 lance-roquettes multiples M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System] supplémentaires, alors que les 20 exemplaires acquis en 2019 pour 365 millions d’euros ne seront livrés qu’à partir de 2023.
De telles annonces augurent de gros contrats pour l’industrie américaine de l’armement, après l’achat de 250 chars M1A2 Abrams, de 32 chasseurs-bombardiers F-35A et d’hélicoptères d’attaque [le choix n’est pas encore arrêté mais on sait qu’il se fera entre l’AH-64E Guardian et l’AZ-1 Viper]. Même ces contrats seront en partie exécutés en Pologne, celle-ci ne devrait pas être la seule à profiter du renforcement des capacités des forces terrestres polonaises.
En effet, ce 30 mai, M. Blaszczak a annoncé que la Pologne et la Corée du Sud vont accentuer leur coopération en matière d’armement et de recherche, notamment dans les domaines de l’infanterie mécanisée et de l’artillerie. Il a d’ailleurs signé, à cette fin, un accord avec Lee Jong-Sup, son homologue sud-coréen.
« En dotant l’armée polonaise d’équipements modernes, nous devons faire tout notre possible pour, d’une part, utiliser au maximum le potentiel de l’industrie polonaise de l’armement et, d’autre part, pour équiper nos troupes de matériels produits en Corée dès que possible », a déclaré le ministre polonais de la Défense.
Les services de ce dernier ont ensuite précisé que la Pologne est en quête de canons et de véhicules de combat d’infanterie sud-coréens dans le cadre de cette coopération.
S’agissant de l’artillerie, l’armée polonaise a déjà commandé 122 exemplaires de l’AHS Krabe, c’est à dire un obusier de 155 mm monté sur le châssis [chenillé] du K9 Thunder, produit par le sud-coréen Hanwha Defence. Sur les 80 qui lui ont été livrés, elle vient d’en céder 18 aux forces ukrainiennes. Probablement que l’accord en question doit permettre de les remplacer… et d’accélérer la production de ceux qui restent encore à livrer.
Min. @mblaszczak: Deliveries of new equipment for🇵🇱 Armed Forces are important, in regards to the war that is going on abroad. It is vital that 🇵🇱Army is equipped with the modern, proven equipment, and it is the equipment produced by Korea. pic.twitter.com/LCkQDZ1dDp
— Poland MOD 🇵🇱 (@Poland_MOD) May 30, 2022
Quant aux véhicules de combat d’infanterie [VCI], les forces polonaises disposent de deux modèles principaux : le KTO Rosomak, fruit d’une coopération avec Patria [359 exemplaires livrés depuis les années 2000], et le BWP-1, dont environ 800 unités ont été héritées de la période soviétique.
Pour le moment, le ministère polonais de la Défense n’a pas précisé le type de VCI produit en Corée du Sud qui serait susceptible de l’intéresser. En effet, Hanwha Defense propose au moins deux modèles : le K21, un engin d’environ 25 tonnes doté d’une tourelle de 40 mm et de missiles anti-chars, et l’AS-21 Redback, un véhicule de 42 tonnes armé d’un canon de 30 mm. C’est, pour comparer, l’équivalent du KF-41 « Lynx » de l’allemand Rheinmetall.
Normalement, les BWP-1 doivent être en partie remplacés par le Borsuk, un VCI de 40 tonnes [au combat] développé et conçu par un consortium dirigé par Huta Stalowa Wola [HSW], filiale du groupe polonais PGZ. Visiblement, il serait donc question de l’épauler par des AS-21 Redback ou des K-21.
En revanche, et alors que le président polonais, Andrzej Duda, s’est récemment emporté contre les promesses « non tenues » de l’Allemagne concernant le remplacement des chars T-72 cédés à Kiev par des Leopard 2, il n’a pas été question d’un achat de K-2 Black Panther, dont le fabricant, Hyundai Rotem, a développé une version dédiée aux besoins de la Pologne.
Photo : AS-21 – Hanwha Defence
France24 - Monde
Roland-Garros : Nadal-Djokovic, une nouvelle manche dans la rivalité la plus prolifique du tennis
Publié le : 31/05/2022 - 07:01
Romain HOUEIX
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Le duel attendu entre Novak Djokovic et Rafael Nadal aura bien lieu. Les deux légendes vivantes du tennis se retrouvent mardi soir en quarts de finale de Roland-Garros, pour le 59e duel d'une rivalité qui dure depuis 2006.
À chaque tournoi du Grand Chelem, c'est le même rituel. Le tirage au sort est guetté fébrilement pour savoir quand se rencontreront les deux géants du tennis, Novak Djokovic et Rafael Nadal. Celui de l'édition 2022 avait programmé une éventuelle rencontre pour les quarts de finale. Quatre tours plus tard, les deux légendes sont bien au rendez-vous pour leur 59e rencontre, qui doit se dérouler lors d'une session nocturne.
"Bien sûr, c'est le match que beaucoup de monde attendait depuis le tirage au sort", a reconnu Novak Djokovic en conférence de presse.
Cinquante-huit affrontements, avantage Djokovic
C'est tout simplement la rivalité la plus prolifique du tennis masculin. Sur leurs 58 affrontements à ce jour, le numéro 1 mondial est devant (30-28). Sur les surfaces rapides, l'avantage du Serbe est écrasant (20-7) mais sur la terre battue – sa surface fétiche – Rafael Nadal mène 19 à 8. En Grand Chelem, avantage statistique au Majorquin (10-7).
🇪🇸 Rafa a rendez-vous avec Djokovic en 1/4#RolandGarros | @RafaelNadal pic.twitter.com/CoBvlzRnFM
May 29, 2022L'Espagnol est également le détenteur d'un record que Novak Djokovic chasse depuis longtemps : le nombre de victoires finales en Grand Chelem. En janvier dernier, Rafael Nadal s'est adjugé l'Open d'Australie et donc le 21e trophée majeur de sa carrière, dépassant les deux autres membres du "Big Three", Novak Djokovic et Roger Federer, bloqués à 20. Treize fois lauréat de la Coupe des Mousquetaires, il est tout simplement le roi de Roland-Garros. Il a même déjà sa statue à l'entrée et les organisateurs ont prévu l'espace nécessaire pour pouvoir ajouter d'éventuels titres supplémentaires…
Entre "Rafa" et "Nole", le dernier duel en date sur les courts remonte à un an, déjà sur la terre battue parisienne, mais une marche plus haut : Djokovic y avait renversé Nadal, le treize fois maître des lieux, au bout d'un combat homérique de plus de quatre heures (3-6, 6-3, 7-6 (7/4), 6-2), avant de s'offrir le trophée face à Stefanos Tsitsipas.
🇪🇦 Nadal vs. Djokovic 🇷🇸📂 Partie 59 📍 10e à #RolandGarros 🗓 Mardi 31 mai🏆 41 trophées en Grand ChelemLa plus grande rivalité de l'histoire du tennis. Le plus grand 1/4 de finale de tous les temps. VOUS ÊTES PRÊTS ? 🔥🔥 pic.twitter.com/ZGSGPa5qMP
May 29, 2022Djokovic de nouveau dans le droit chemin
En effet, les blessures et les circonstances ont privé les fans de tennis d'une nouvelle confrontation. Rafael Nadal a dû déclarer forfait pour les JO et les deux Grand Chelem restants en 2021 (Wimbledon et US Open). Dans le même temps, Novak Djokovic a connu une année compliquée, une fois passé son sacre sur gazon.
Un trou d'air lors des Jeux olympiques l'a privé à la fois d'un sacre en individuel et en double. Puis, à l'US Open, c'est l'exploit d'un Grand Chelem calendaire inédit dans l'ère Open qui lui a glissé entre les mains en finale contre Daniil Medvedev. Ensuite, il y a eu la rocambolesque saga australienne : faute de vaccination, Novak Djokovic a été expulsé du pays et n'a pas pu commencer l'Open local. Son premier trimestre s'est résumé à trois petits matches. Bourreau de travail aussi bien physique que psychologique, le "Djoker" s'est remis dans le droit chemin.
Un chemin en forme de courbe ascendante qui l'a conduit d'une défaite d'entrée à Monte-Carlo mi-avril au titre à Rome le 15 mai. Il n'a fallu qu'un mois au Serbe pour redevenir lui-même après son premier trimestre presque blanc.
"J'ai le sentiment que c'est derrière moi. Je me sens très bien sur le court. Mentalement également. Je suis frais. Je suis affûté", avait-il déclaré en conférence de presse après son sacre romain.
Nadal sans certitudes
Tout le contraire de Nadal. Malgré son sacre à l'Open d'Australie, jamais l'Espagnol n'aura débarqué Porte d'Auteuil avec aussi peu de certitudes. Le Majorquin est arrivé à Paris sur la dynamique la plus précaire de sa carrière : seulement cinq matches joués sur terre battue, aucune finale, la faute à une fracture de fatigue aux côtes à deux mois de Roland-Garros, et un pied gauche en capilotade dix jours avant. Cette blessure avait même jeté le doute sur sa participation au rendez-vous parisien.
Dans le tournoi aussi, Nadal souffre de manière inhabituelle. Comme lors de son huitième de finale face à Félix Auger-Aliassime. Il a dû batailler pendant 4 h 21 min pour se sortir de ce guêpier face au neuvième mondial. Il a même été poussé dans un cinquième set, seulement son troisième match de la sorte à Roland-Garros et le premier depuis 2013.
Un ÉNORME respect à Félix Auger-Aliassime 🇨🇦 qui a passé un cap cette année à 21 ans. Premier titre, des matchs incroyables face aux meilleurs joueurs du monde avec qui il fait maintenant jeu égal (Medvedev, Zverev, Tsitsipas, Djokovic, Nadal etc.)Il en gagnera à l'avenir 👏 pic.twitter.com/HVXvHMhg5Z
May 29, 2022Après n'avoir été que l'ombre de lui-même en début de match, Nadal a su, progressivement, reprendre la main sur la partie, jusqu'à mener deux manches à une. Mais quand on pensait l'issue entendue, Auger-Aliassime, porté par son service, a obligé le champion espagnol à jouer un cinquième set. Un long effort que Nadal risque de payer.
"J'ai encore traversé une période difficile avec mon pied, donc je ne sais pas ce qui peut se passer dans un avenir proche avec ma carrière", philosophait Nadal après son huitième de finale. "C'est pourquoi j'essaie juste de profiter autant que possible et de me battre autant que je peux pour continuer à vivre le rêve qui est de continuer à jouer au tennis et d'être de retour dans un tour très avancé de Roland-Garros, en jouant contre le numéro 1 mondial. On verra bien."
Djokovic en promenade
En face, Novak Djokovic est pour le moment en promenade de santé. En huitième de finale, l'Argentin Diego Schwartzman, 16e mondial et spécialiste de la terre battue, en a fait les frais. Il a été éjecté 6-1, 6-3, 6-3, en à peine plus de deux heures.
Le Serbe de 35 ans est en quarts de finale pour la treizième année consécutive à Roland-Garros. Et en vitesse : sans perdre le moindre set, en ne laissant échapper que trente jeux en quatre matches et en ayant passé à peine plus de huit heures sur les courts de la Porte d'Auteuil.
"Je suis content de ne pas avoir passé trop de temps sur le court moi-même jusqu'en quarts de finale, sachant que jouer (Rafael Nadal) à Roland-Garros est toujours une bataille physique, sans compter le reste", a déclaré Novak Djokovic avant la confrontation. "C'est un énorme défi et probablement le plus grand que l'on puisse avoir ici à Roland-Garros. J'aime mes sensations et la façon dont j'ai frappé la balle. Je vais me concentrer sur ce que je dois faire et je crois en mes chances."
"Nole" peut y croire. Il est le seul homme à avoir battu à deux reprises Nadal Porte d'Auteuil. Jamais deux sans trois ?
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SOS Chrétiens d’Orient au chevet de l’Ukraine
Valeurs Actuelles. Comment SOS Chrétiens d’Orient s’est-elle mobilisée dans la guerre russo-ukrainienne ?
Benjamin Blanchard. Nous œuvrons habituellement au Proche-Orient, en Afrique du Nord et dans le Caucase ; ce n’était donc pas une évidence de nous mobiliser. Mais lorsque la guerre a été déclarée, nous n’avons pas hésité un seul instant à envoyer des équipes sur place car venir en aide aux chrétiens orientaux, à l’est de l’Europe de l’Ouest, répond bien évidemment à notre objet social. Une première équipe est partie en Hongrie, une autre en Moldavie. Cela nous a permis d’identifier très rapidement les besoins vitaux des Ukrainiens qui avaient trouvé refuge dans ces deux pays.
Pourquoi la Hongrie et la Moldavie ?
La Moldavie accueille une part très importante de réfugiés – environ 120 000 personnes – par rapport à la taille du pays (2,5 millions d’habitants) ; elle reçoit en revanche peu d’aides et s’est vite trouvée dépassée par l’immensité des besoins. En Hongrie, la situation est différente car l’aide mise en place par le gouvernement a été bien organisée dès l’afflux des premiers réfugiés. Je suis moi-même parti à Budapest le 8 mars. Nous avons la chance d’entretenir de très bonnes relations avec les autorités, ce qui nous a permis d’organiser des visites dans les camps, dans les maisons culturelles, les maisons de retraite, les paroisses…
Quels sont les besoins les plus urgents ?
Des camions entiers de vêtements affluent alors que ce n’est pas nécessaire. En Moldavie, la nourriture manque cruellement – y compris les aliments pour bébé -, ainsi que les produits d’hygiène. Habituellement, le pays se fait livrer par la Russie et l’Ukraine, il n’y a donc plus de chaîne d’approvisionnement. Devant un tel désordre, nous avons commencé à prospecter en Roumanie pour faire acheminer des camions alimentaires et nous avons même fait venir des lits et des matelas. En Hongrie, après quelques jours à Budapest, nous avons pris la route pour Kiev, à deux jours et demi de voiture, et avons organisé la distribution de soupes populaires et l’accueil de réfugiés dans des églises et dans un hôpital. En parallèle, nous avons mené une troisième mission à Tiraspol, un territoire officiellement moldave, mais majoritairement peuplé de russophones et d’ukrainophones, devenu de fait indépendant, prorusse et vers lequel 25 000 réfugiés ont fui sans qu’ils puissent recevoir aucune aide.
Quels liens entretenez-vous avec les Églises, que ce soit en Hongrie, en Moldavie ou en Ukraine ?Nous sommes en relation avec tous les chrétiens d’Europe de l’Est ; en Moldavie, nous nous sommes mis à la disposition des curés de l’Église orthodoxe pour aider à l’accueil des réfugiés ; en Hongrie, nous avons fait des donations importantes à l’Église grecque catholique. Nous avons apporté quelques médicaments à l’évêché d’Odessa. Mais en Ukraine, les relations sont plus limitées avec les autorités religieuses. Dans l’Église orthodoxe, les tensions avec la Russie ont profondément divisé les fidèles.
Vous venez de rentrer de votre mission. Quel est à présent votre objectif ?
Deux autres équipes de volontaires se sont succédé en Hongrie et en Moldavie. Nous organisons les relèves pour les mois à venir. En France, mon premier objectif est de sensibiliser les donateurs – nous avons lancé un appel aux dons auprès de 65 000 personnes -car les besoins financiers sont énormes. Nous avons déjà dépensé plus de 100 000 euros, mais il reste tant à faire. Nous avons promis à des hôpitaux du sud et de l’est de l’Ukraine de leur envoyer des médicaments et autres dons. Nous comptons sur la générosité de chacun.
New York Times - World
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
A firebrand Haitian president tried to hold France to account for its years of exploitation. He soon found himself ousted from power.
A firebrand Haitian president tried to hold France to account for its years of exploitation. He soon found himself ousted from power.
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By Constant Méheut, Catherine Porter, Selam Gebrekidan and Matt Apuzzo
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The shock came midway through the speech.
“Reparation!” boomed Jean-Bertrand Aristide, Haiti’s firebrand president, to the cheers of the farmers, workers and students in the crowd.
The French ambassador sitting on stage hid his alarm behind an awkward smile. He knew Mr. Aristide well enough to expect barbs at Haiti’s former French colonizers and slave masters. But on that day, April 7, 2003, the president suddenly started calling for reparations, a bombshell that became a hallmark of his presidency — and, diplomats now concede, part of his undoing.
“We had to try to defuse it,” the French ambassador, Yves Gaudeul, said of Mr. Aristide’s call for reparations, calling it an “explosive.”
With his remarks, Mr. Aristide tried to excavate a history that remains all but buried in France. Long after Haitians threw off their shackles, beat Napoleon’s forces and won their independence two centuries ago, France came back with warships and an unheard-of demand: that Haitians pay astounding amounts of money to their former slave masters, or face war again.
Haiti became the first and only nation to pay reparations to its former masters and their descendants for generations. According to a New York Times analysis of thousands of pages of archival documents, it shipped the equivalent of hundreds of millions of dollars to France, setting off a cycle of perpetual debt that sapped Haiti’s ability to build a nation for more than 100 years.
Yet to this day, that history is not taught in French schools, and many of the country’s most prominent aristocratic families are unaware that their ancestors kept collecting payments from Haiti’s poorest people — long after the end of slavery.
Mr. Aristide, Haiti’s first democratically elected president after decades of dictatorship, wanted France to do far more than acknowledge its past. He wanted restitution.
“What beautiful schools, universities and hospitals we will be able to build for our children!” he told the crowd. “How much food we will have in abundance!”
The consequences were immediate, and lasting. In interviews, a dozen French and Haitian political figures recounted how a worried France worked quickly and doggedly to stifle Mr. Aristide’s call for reparations before siding with his opponents and collaborating with the United States to remove him from power.
France and the United States have long said that Mr. Aristide’s call for restitution had nothing to do with his ouster, that he had taken an autocratic turn, lost control of the country, and was spirited into exile to prevent Haiti, already heaving with turmoil, from careening into chaos. But France’s ambassador to Haiti at the time, Thierry Burkard, said in an interview that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide, and that his abrupt removal was “probably a bit about” his call for reparations from France, too.
“It made our job easier” to dismiss the reparations claims without Mr. Aristide in office, Mr. Burkard noted.
The showdown underscores how, two centuries after France forced Haitians to pay their former slave masters for the liberty they had already won in battle, the effects continue to ripple through the politics of both countries. By calling for restitution, Haiti, a nation born from what historians call the world’s most successful slave rebellion, struck at France’s national identity as a beacon of human rights and threatened to inspire others with historical grievances against France to follow its lead, from the Caribbean to Africa.
“We were very disdainful of Haiti,” Mr. Gaudeul recalled. “What I think we will never forgive Haiti for, deep down, is that it is the country that beat us.”
Even after Mr. Aristide’s removal in 2004, the calls for restitution have continued to reverberate, leading to a stunning concession more than a decade later by François Hollande, France’s president, who referred to the money Haiti was forced to hand over as “the ransom of independence.”
Since then, scholars have increasingly explored the history of Haiti’s payments. Just this past December, at a conference on the grounds of the French Finance Ministry, one of the most prominent French historians on relations between the two countries, Jean-François Brière, called the payments a form of “meta-slavery” that prevented Haiti from breaking free of France, long after independence.
“All French people are affected” by the nation’s past in Haiti, said Jean-Marc Ayrault, a former French prime minister. Yet, he said, French students don’t learn about it and few officials discuss it.
“It’s never taught,” he said. “It’s never explained.”
$21,685,135,571.48
Mr. Gaudeul, France’s former ambassador to Haiti, wanted to negotiate.
Mr. Aristide’s sudden call for restitution was a political hand grenade, he feared, threatening to embarrass France on the world stage and rip apart relations between the two countries.
Yet Mr. Aristide’s stance was not unreasonable, he recalled thinking.
“He wasn’t wrong to say how much harm it had done to his country,” Mr. Gaudeul said of France’s history in Haiti, “and to ask France for compensation in turn.”
The ambassador said he urged the French government to open discussions with Haiti to help defuse the situation, but was firmly rejected.
“I didn’t understand how we could be so stupid,” Mr. Gaudeul said.
Mr. Aristide, a polarizing figure who rose to office as a champion of the poor, knew his campaign was contentious and had timed it for maximal impact: He announced his demand on the 200th anniversary of the death of Toussaint Louverture, the Haitian revolutionary leader seized by Napoleon’s forces and carted off to prison in France, where he died without trial.
“Why, after 200 years, is Haiti this impoverished?” Mr. Aristide said in a recent interview at his home in a suburb of Haiti’s capital. One of the reasons, he said, was the enormous amount of money Haiti had been forced to hand over to France for generations — a heavy burden often called “the independence debt.”
Mr. Aristide uncovered this history only after he had already been ousted from office the first time, his aides said, when a military coup deposed him in 1991 and forced him into exile in the United States. He began immersing himself in the growing scholarship on a history that, even as Haiti’s president, he knew little about.
After the Americans helped restore him to power, he was re-elected in 2000 and intensified his research. “He would call many times, asking for more information,” recalled Dr. Francis Saint-Hubert, a Haitian physician who had studied the links between the abysmal state of public health in Haiti and the money siphoned off by France.
On the bicentennial, Mr. Aristide upped the political ante by declaring the precise amount he said France owed Haiti: $21,685,135,571.48.
French diplomats and some Haitians mocked the multibillion dollar figure as a misguided publicity stunt by a demagogue trying to maintain his grip on power. A group of 130 Haitian intellectuals denounced the restitution campaign as a “desperate attempt” to distract attention from the Aristide government’s “totalitarian drift, incompetence and corruption.” A French Foreign Ministry spokesman said France did not need to take “lessons” from Haiti’s leaders.
But a New York Times analysis of the long-term damage done by sending enormous sums to France shows that Haiti’s losses may have been surprisingly close to Mr. Aristide’s figure.
In fact, his estimate may have even been modest.
The Times scoured thousands of pages of archival government documents to determine how much Haiti sent to France over the course of generations, not just in official payments to former slaveholders, but also for a loan to help pay them. We found that Haiti paid France a total of $560 million in today’s dollars.
But that only begins to account for the loss. With the help of 15 leading economists from around the world, we modeled what might have happened if that money had gone into the Haitian economy, rather than being shipped off to France without getting any goods or services in return.
Our estimates found that over time, the payments to France cost Haiti from $21 billion to $115 billion in lost economic growth. Put in perspective, that is anywhere from one to 8 times the size of Haiti’s entire economy in 2020.
“We were building a path to the truth,” Mr. Aristide said in the interview, without being told the outcome of The Times’s analysis.
The French Fight Back
Mr. Aristide’s calls for reparations grew bolder. Banners, bumper stickers, government ads and graffiti demanding restitution were plastered around the country.
The government hired Bichot Avocats, a French law firm, and Günther Handl, a professor of international law, to draft legal arguments and find a court where Haiti could press its case, according to hundreds of pages of documents and email exchanges reviewed for the first time by The Times.
The chances of legal success appeared uncertain. But the legwork seemed less about winning at trial than pressuring France.
“As part of this strategy,” Mr. Handl wrote in a November 2003 email to Ira Kurzban, an American lawyer who served as counsel for Haiti’s government, “Haiti must convey to France” that there are suitable opportunities “for washing France’s dirty laundry in public.”
France’s views soon shifted from disdain to concern, former officials said, especially as Mr. Aristide invited other former colonies to join his fight. It sent a new ambassador to Haiti, Mr. Burkard, who saw the restitution campaign as “a trap” that risked opening the floodgates for similar demands from former French colonies.
“Algeria can perfectly make claims, as well as most of our colonies,” recalled Mr. Burkard. “There was no end to it. It would have set a precedent that we would have been greatly blamed for.”
France moved swiftly. Soon after Mr. Burkard arrived in Haiti, France’s foreign minister launched a commission headed by a famous philosopher, Régis Debray. The commission was publicly tasked with exploring ways to improve French-Haitian relations. But in private, another mandate was made clear, according to both Mr. Burkard and Mr. Debray: to shift the discussion away from reparations.
Mr. Burkard, now retired, said Mr. Debray was “instructed not to say a word in favor of restitution.”
The commission’s trip to Haiti in December 2003 was tense, according to interviews with six of its members and with several Haitian officials. The group went to a meeting at the Foreign Ministry with armed officers, prompting Mr. Aristide’s team to protest what it saw as intimidation.
“You have not demonstrated anything serious on this subject,” Mr. Debray said, dismissing the restitution request, according to handwritten notes taken by a commission member.
Mr. Debray said in an interview that while he deplored the fact that the history of France’s colonial rule in Haiti had been erased from French memory, he considered the restitution request “some demagogy for a 7-year-old child.”
Dr. Saint-Hubert, the Haitian physician, who was seated at a conference table during the meeting, said Mr. Debray argued that France owed a moral debt to Haiti — not a financial one.
“What we paid, it wasn’t in morals,” Dr. Saint-Hubert recalled responding. “It was cash. Good solid cash.”
Several members of the French commission told The Times that they saw the Haitian president as corrupt, and worried that any money given to him would be used for personal gain.
Clashes between Mr. Aristide’s supporters and opponents had grown violent, and Mr. Aristide’s government was accused of cracking down on dissent. Human rights groups said his police force and “pro-government thugs” were attacking opponents and the independent press. American officials accused — and later convicted — some members of his administration of drug trafficking.
In its final report, the commission praised Mr. Aristide’s adversaries as a hopeful sign of “a civil opposition” that is “ready to assume its civic rights and duties.” It hinted that Mr. Aristide might not last in office and discussed “a future interim government.” Jacky Dahomay, a French philosopher and commission member, said he “was in favor of Aristide leaving.”
In mid-December, Mr. Debray showed up at Mr. Aristide’s presidential palace in Port-au-Prince to deliver a warning.
“It smells like trouble for you,” Mr. Debray said he had told Mr. Aristide, advising him to leave office to avoid a fate like Salvador Allende’s, the Chilean president who died in 1973 as his presidential palace was overrun by the military.
Mr. Debray said in the interview that he had wanted only to help save the president’s life, and warned him that the United States planned to depose him. But Mr. Burkard said Mr. Debray had gone “too far,” and Mr. Aristide publicly said he had been told to resign.
“The threats were clear and direct: ‘Either you resign, or you can be shot!’” Mr. Aristide later said of the meeting.
A Flight to Anywhere
The pilots didn’t know where they were going. Neither did Mr. Aristide. The plane circled for hours, the blinds drawn, while French officials scrambled to find a country willing to take him.
It was Feb. 29, 2004, and Mr. Aristide had just been removed from power.
Before dawn, Luis Moreno, a senior American diplomat, had driven through the large gate of the president’s walled compound and climbed the steps to the front door, accompanied by security officers from the State Department.
Mr. Moreno had helped Mr. Aristide return to Haiti after the military ousted him a decade earlier. Now, the opposite was happening: Mr. Moreno greeted the president — and asked for his resignation letter.
Minutes later, Mr. Aristide and his wife were taken to the airport, where an American-chartered plane flew them into exile.
“How ironic it was that I was one of the first people to shake his hand when he returned out of exile,” Mr. Moreno recalled saying to Mr. Aristide. “And now I was going to be the last one to say goodbye to him.”
With the plane in the air, Mr. Burkard said, the French authorities pleaded with the leaders of three African countries to take Mr. Aristide in. All refused. At last, the Central African Republic, a former French colony, agreed. Mr. Aristide stayed there about two weeks before being sent into exile, briefly in Jamaica and then in South Africa, until 2011.
Mr. Aristide called it a kidnapping. Secretary of State Colin L. Powell called that “absolutely baseless, absurd” and, along with France, said the president had left power willingly.
To this day, many French and American officials maintain that Mr. Aristide resigned to prevent the political crisis upending Haiti from escalating into civil war. Armed rebels were closing in on Port-au-Prince. France had publicly urged Mr. Aristide to step down, while the United States had strongly hinted at it.
Mr. Moreno said Mr. Aristide’s departure “was all at his behest” and that he “wanted to avoid a bloodshed.”
But Mr. Aristide’s resignation letter was written in Haitian Creole, and debates over the proper translation continue to this day. Mr. Burkard, the former ambassador at the time, said that the letter was “ambiguous,” and that the wording did not exactly point to a resignation.
He also acknowledged, for the first time, that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide by pressuring him to step down and taking him into exile. Another former French ambassador to Haiti, Philippe Selz, a member of the French commission to Haiti, said in an interview that the decision had been made in advance “to extradite the president, to send him away.”
A few weeks after his removal, Gérard Latortue, Haiti’s new Western-backed interim leader, met with President Jacques Chirac of France, walked out of the gilded Élysée Palace in Paris and told reporters that he had dropped the restitution claims. French-Haitian relations needed a new start, he said, after being “negatively affected by all the efforts of the former regime to demand restitution of the independence debt.”
A Silenced History
Looking back, Mr. Gaudeul, the former ambassador, said France’s combative response to the restitution claims had been rooted in its reluctance to reckon with a past that challenged its national narrative as a champion of universal human rights.
“Haiti was really a very bad example” for France, he said.
Much of the nation’s history in Haiti remains distorted, downplayed or forgotten, researchers say. Barely any French textbooks mention that by the late 1780s, Saint-Domingue, the name of Haiti under colonial rule, absorbed 40 percent of the entire trans-Atlantic slave trade, they say. Or that Napoleon, when he tried to reinstate French rule over Haiti in 1803, lost more soldiers there than at Waterloo.
A report published in 2020 by France’s Foundation for the Remembrance of Slavery found that only one in 10 French primary and secondary school students learn about Toussaint Louverture and the Haitian revolution.
As for the history of Haiti’s payments to France, it is “not included in the French school curriculum at any level,” said Nadia Wainstain, a history teacher who coordinated the foundation’s report.
France’s education ministry said the report did not account for some of the instruction on Haiti in French middle schools, but it acknowledged that the ministry had never discussed teaching students about the payments to former slaveholders.
Even the descendants of slaveholders who were paid say they have been largely left in the dark.
They include members of Napoleon’s family, European royalty and some of France’s most famous aristocratic families. Very few of the 31 descendants contacted by The Times said they were aware of this past.
“I didn’t know about it,” said Louis Baudon de Mony-Pajol, a sixth-generation descendant of Jean-Joseph de Laborde, a banker to King Louis XV who was also one of the biggest slaveholders in Haiti, comparing this history to “a political and social bombshell” threatening to ignite a cultural war.
Emmanuel de la Burgade, a descendant of another slaveholder, said he had discovered the history only while writing a book about his family. When he told his father about it, he remembered him answering, “Don’t tell anyone.”
Several Laborde descendants said they discovered their family’s past while reading the news in 2015 that an antiracism group in France announced it would sue Ernest-Antoine Seillière de Laborde, a rich French businessman, for having profited from the slave trade.
“It was scathing news,” said Natalie Balsan, a seventh-generation Laborde descendant. “To know that I was the descendant of a slave owner was quite a slap in the face.”
In the late 18th century, Jean-Joseph de Laborde shipped nearly 10,000 Africans to Haiti on his slave ships and enslaved as many as 2,000 people on his plantations there, many of whom died. A village in southwestern Haiti is still named after him.
Laborde lost his plantations during Haiti’s slave uprising and was guillotined by French revolutionaries in Paris in 1794. But two of his children, Alexandre and Nathalie, received compensation totaling about $1.7 million in today’s dollars — the biggest payout to a single family, according to a database compiled by Oliver Gliech, a German historian.
The lawsuit against his descendant never happened, but it ignited a discussion in the family. Cousins started to exchange emails. Mr. Seillière de Laborde — a former head of France’s largest business lobby and an heir to the Wendel family, one of France’s richest — consulted several historians to look into the payments to his family.
One historian said the money had most likely been squandered by Alexandre, the son, who died broke. Mr. Seillière de Laborde did not respond to several interview requests made through his family and business associates.
Five Laborde descendants, including Ms. Balsan, said they did not feel responsible for their ancestor’s actions. But she supported the restitution claims, saying they were “justified” by the damage suffered. Mr. Baudon de Mony-Pajol, her cousin, disagreed, saying that France did not have to show repentance and that the calls for restitution were part of a “woke culture” coming from the United States.
Romée de Villeneuve Bargemont, 22, another Laborde descendant, said he regretted not having learned this history in school. A 10-volume family biography lies in a cardboard box in his apartment in Paris, the history of the compensation payments occupying barely a few lines.
“France’s longstanding policy on history has been more or less to forget,” he said.
A Painful Reckoning
Haiti’s payments to its former slave masters added up for generations, costing its economy billions of dollars over time, The Times analysis found, and a little-known public bank called the Caisse des Dépôts et Consignations collected the vast majority of the money.
But after Haiti’s disastrous earthquake in 2010, Didier Le Bret, the French ambassador, said the bank reached out to him to help and, at least partly, make amends: It donated about $400,000.
A spokesman for the bank said the donation was simply part of its policy to help countries afflicted by humanitarian disaster. But Augustin de Romanet, the bank’s director at the time of the donation, told The Times that “there were probably some useful things to do toward Haiti, in view of what had happened in the past.”
The bank’s discreet gesture, however small, spoke to a broader phenomenon: Mr. Aristide has been out of power since 2004, but his fight has forced a slow, often painful, reckoning in France.
In recent years, famous intellectuals have spoken out in favor of restitution, and academics have increasingly explored the economic and legal aspects of reparations. Last year, France’s national public research organization published a database listing compensation paid to French slaveholders, including the ones from Haiti.
Myriam Cottias, who oversaw the database, was a member of the French commission that dismissed Mr. Aristide’s calls for restitution two decades ago. But she said that her views had changed, and that reparations should be discussed.
“The debate, yes, it must be raised,” she said.
The French authorities have, at times, shown some willingness to address this past as well. In mid-December, France’s finance ministry hosted, for the first time, an international symposium on the economics of slavery, with conferences focusing specifically on the history of Haiti’s payments to France.
But the public discussion has involved some rhetorical tightrope walking.
In his 2015 speech, Mr. Hollande, France’s president, acknowledged that Haiti’s payments to its former slave masters were sometimes called “the ransom of independence.”
“When I come to Haiti,” he said, “I will, for my part, pay off the debt we have.”
The crowd before him, which included African heads of state and the Haitian president, instantly stood up in applause.
“People cried,” recalled Michaëlle Jean, the former secretary-general of the International Organization of la Francophonie, who attended the speech. “It was immense.”
A few hours later, Mr. Hollande’s aides issued a major caveat: Mr. Hollande was speaking only of a “moral debt” France owed to Haiti, not a financial one. The French government maintains the same position today. (Mr. Hollande declined to comment for this article.)
France’s delicate stance toward Haiti reflects a lingering uncertainty, at times a malaise, over the way to address the country’s colonial and slave-owning past. In 2016, France’s parliament symbolically repealed the 1825 ordinance that required the Haitian payments to former slaveholders — but stopped short of considering any financial restitution.
“One cannot, objectively, present the slightest argument that claims we owe nothing to Haiti,” Christiane Taubira, a justice minister in Mr. Hollande’s government, said in an interview.
Looking back, Mr. Aristide said that his restitution campaign had at least led to French acknowledgments of its past.
“If I hadn’t asked the question in 2003, probably in 2015 François Hollande wouldn’t have admitted to the debt,” he said.
“That was a step,” he said. “It’s not finished.”
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
Haiti’s Lost Billions
How a French Bank Captured Haiti
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Research was contributed by Daphné Anglès and Claire Khelfaoui in Paris, Charles Archin, Harold Isaac, Ricardo Lambert and Gessika Thomas in Port-au-Prince, Haiti, and Allison Hannaford from North Bay, Ontario. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.
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Des Eurofighter Typhoon britanniques protégeront la Coupe du monde de football au Qatar
par Laurent Lagneau · 30 mai 2022
En mars 2019, lors d’un déplacement à Doha, Édouard Philippe, alors Premier ministre, fit savoir que la France était prête à aider le Qatar à sécuriser la Coupe du monde de football, dont le coup d’envoi sera donné le 21 novembre prochain. Depuis, le Parlement a examiné et adopté un projet de loi autorisant un accord entre les deux pays relatif au statut de leurs forces.
Et, à l’occasion des débat, on a appris que les forces françaises seraient engagées dans une mission de type « Advise and Assist », via le Commandement pour les opérations interarmées [CPOIA] ainsi qu’un système de lutte anti-drones BASSALT et un avion radar E3-F AWACS pour assurer la protection des huit stades dans lesquels se déroulera la compétition.
« La France, de son côté, y voit l’occasion de renforcer son expérience en matière de sécurisation dans la perspective de l’organisation sur son sol de la Coupe du monde de rugby en 2023 et des Jeux olympiques d’été en 2024 », a ainsi fait valoir un rapport de l’Assemblée nationale relatif à ce projet de loi. Ce qui, après les incidents survenus lors de la finale de la Ligue des champions, le 28 mai, ne manque pas de sel… Incidents qui, par ailleurs, ont conduit le gouvernement britannique à demander une enquête auprès de l’UEFA en raison du traitement reçu par les supporteurs du Liverpool FC aux abords du Stade de France.
Justement, au lendemain de cet évènements, Londres a indiqué que la Royal Air Force [RAF] serait impliquée dans la sécurisation de la Coupe du monde au Qatar, le 12 Squadron, doté d’avions de combat Eurofighter Typhoon, devant être déployé dans l’émirat afin de soutenir « les efforts de lutte contre le terrorisme par le biais d’opérations de sécurité aérienne ».
« La contribution du Royaume-Uni ajoutera de l’expertice et des capacités, en partie acquises grâce à l’expérience » des Jeux Olympiques de Londres en 2012, a expliqué le gouvernement britannique, après avoir rappelé que le Qatar a commandé 24 Typhoon et 9 avions d’entraînement Hawk auprès de BAE Systems ainsi que des munitions à MBDA UK. « Ces contrats valent plus de 6 milliards de livres sterling et soutiennent et maintiennent des milliers d’emplois au Royaume-Uni », a-t-il souligné.
Le nombre de Typhoon qu’enverra la RAF au Qatar n’a pas été précisé. Cela étant, à moins d’un manque de pilotes, on aurait pu penser que la Force aérienne de l’émir du Qatar [QEAF] diposait des moyens nécessaires pour assurer, par elle-même, la surveillance aérienne de l’émirat [dont la superficie n’est que de 11’571 km²] durant la Coupe du monde de football. Pour rappel, cette dernière est dotée de 27 Rafale [sur 36 commandés] et de 9 Mirage 2000-5EDA. En outre, elle a reçu ses premiers F-15QA [36 commandés, nldr] et attend de recevoir ses propres Typhoon.
Photo : Royal Air Force
France24 - Monde
Ligue des champions d'Afrique : le Wydad Casablanca brise le rêve d'Al-Ahly
Publié le : 30/05/2022 - 22:58Modifié le : 31/05/2022 - 00:07
Grégoire SAUVAGE
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Porté par un public incandescent, le Wydad Casablanca a privé Al-Ahly d'une troisième Ligue des champions d'Afrique d'affilée, lundi, en l'emportant deux buts à zéro face à des Égyptiens peu inspirés. Héros du match, l'international marocain Zouheir El-Moutaraji, auteur d'un doublé, a inscrit l'un des plus beaux buts de l'année lors de cette finale.
Le Wydad Casablanca est-il la bête la noire d'Al-Ahly ? Après avoir battu le club égyptien en 2017, les Marocains ont de nouveau joué un mauvais tour au double tenant du titre et titan du football africain, lundi 30 mai, en l'emportant deux buts à zéro lors de la finale de la Ligue des champions d'Afrique, au stade Mohammed V de Casablanca.
Favori de la rencontre, le club cairote confisque pourtant le ballon en début de rencontre. Mais ses tentatives pour alerter le buteur sud-africain, Percy Tau, font le bonheur de la défense marocaine qui ratisse les ballons et procède en contre. Après quelques minutes de jeu, le Congolais Guy Mbenza n'est d'ailleurs pas loin d'ouvrir le score pour le Wydad sur une frappe lourde repoussée par la barre transversale.
Dans ce premier quart d'heure, les deux équipes évitent de trop se livrer. Les joueurs manquent de justesse technique et un faux rythme s'installe. Visiblement lassé par ce round d'observation qui traîne en longueur, un homme en blanc décide de passer à la vitesse supérieure. Quatorzième minute de jeu : Zouheir El-Moutaraji récupère un ballon dans l'entrejeu puis décoche à 35 mètres une frappe stratosphérique. L'excellent international égyptien et gardien des Pharaons, Mohamed El-Shenawy, n'a rien vu venir. Le ballon s'est déjà logé en pleine lucarne.
Entièrement aux couleurs du Wydad Casablanca, un stade Mohammed V plein à craquer (52 000 places), exulte après ce but venu d'un autre monde. Quant aux 5 000 supporters égyptiens qui ont fait le déplacement, ils ont bien du mal à se faire entendre.
Piqués au vif par cette ouverture précoce du score, les joueurs de Pitso Mosimane tentent de reprendre les choses en main en posant le pied sur le ballon. Malgré 67 % de possession de balle, Al-Ahly peine à se montrer dangereux. Les Égyptiens s'en remettent alors à des coups de pied arrêtés mais sans parvenir à trouver le cadre.
El-Moutaraji double la mise
De retour des vestiaires, les Égyptiens attaquent la deuxième période comme ils ont fini la première. Sans inspiration. Au contraire, les joueurs de Walid Regragui s'enhardissent. Le pressing est efficace, la projection vers l'avant rapide.
Au milieu, Yahya Jabrane, le capitaine du Wydad, se comporte en patron. C'est lui qui, sur un débordement côté droit, sert l'inévitable El-Moutaraji au second poteau venu devancer Mohamed Hany pour reprendre le ballon, d'abord arrêté par El-Shenawy puis propulsé dans les buts vides par l'homme du match.
Incapables de renverser la vapeur, les Aigles tentent des frappes lointaines, notamment avec Magdy Afsha mais Tagnaouti, le gardien de "Casa" reste vigilant jusqu'au bout de la rencontre, comme sur cette sortie devant Percy Tau, bien malheureux lors de cette finale.
Il n'y a plus qu'à laisser tourner le chronomètre pour le Wydad Casablanca qui gère son avance avec sérénité. De son côté, Al-Ahly voit l'espoir d'un triplé historique s'envoler en fumée.
Avec cette victoire, le Wydad remporte la troisième C1 de son histoire et pourrait même étoffer encore son armoire à trophées cette saison. Leaders de l’élite marocaine, les joueurs du WAC ont également rendez-vous avec le Raja Casablanca, leur grand rival, en quart de finale de la Coupe du Trône.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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AVANT-MATCH
Ligue des champions d'Afrique : le Wydad Casablanca veut briser l'hégémonie de l'Al-Ahly
Valeurs Actuelles
Venir en aide aux Ukrainiens
Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le 24 février dernier, le nombre de réfugiés et de déplacés ne cesse de progresser. Plus de 5,2 millions de personnes ont quitté leur pays, selon l’agence de l’Onu pour les réfugiés (HCR). Près de six réfugiés ukrainiens sur dix ont fui en Pologne. La deuxième destination est la Roumanie. Suivent la Hongrie, la Moldavie et la Slovaquie.
Les hommes de 18 à 60 ans n’ayant pas le droit de partir, l’immense majorité des millions de personnes qui ont pris le chemin de l’exil sont des femmes et des enfants. Par ailleurs, plus de 7,7 millions de déplacés ont quitté leur foyer tout en restant dans le pays. Dès fin février, des fonds d’urgence ont été mis en place. En soutien à la Croix-Rouge ukrainienne et au Comité international de la Croix-Rouge, la Croix-Rouge française a lancé un appel aux dons financiers pour aider la population touchée par le conflit. Présentes dans les pays limitrophes de l’Ukraine, les équipes de Médecins sans frontières comme celles de Médecins du monde cherchent à faire entrer du matériel médical et du personnel en Ukraine où elles s’activent dans les zones les plus touchées par les bombardements.
De son côté, le Secours catholique Caritas France collecte des fonds pour financer l’action de ses partenaires en Ukraine et dans les pays voisins. Ces organisations distribuent des repas, gèrent des centres d’hébergement et prennent en charge le transport de personnes.
Plus de 100 000 personnes ont déjà fui le sud-ouest de l’Ukraine.
Assurer une formation éducative
La Fondation de France appelle à la générosité pour soutenir les associations humanitaires implantées notamment en Pologne, en Roumanie et en Moldavie. « Outre participer à l’évacuation des familles et à la distribution d’aide alimentaire, elles dispensent un appui psychologique aux réfugiés traumatisés par les bombardements, explique Karine Meaux, responsable des urgences à la Fondation de France. C’est important de divertir les jeunes exilés et d’accompagner leurs parents sur le plan juridique, notamment pour les formalités d’entrée dans un pays étranger. »
À l’approche des vacances scolaires, les parents ne savent pas encore où leurs enfants suivront leur scolarité à la rentrée prochaine, en raison de l’absence de visibilité. « Si la situation politique leur permet de rentrer dans leur pays, il faudra les aider. Tout comme, s’ils restent dans leur pays d’accueil. Assurer un minimum éducatif et des sessions de divertissement tout en procurant une activité professionnelle aux mères, telles sont les priorités de nos partenaires pour les prochains mois », conclut Karine Meaux.
Les dons Ifi consentis notamment à la Fondation Médecins sans frontières, Fondation Caritas ou Fondation de France donnent droit à une déduction de 75 % de leur montant de l’Ifi, dans la limite de 50 000 euros. Les dons versés aux associations permettent une réduction (66 % du montant des dons) de l’impôt sur le revenu, dans la limite de 20 % du revenu imposable. Ceux accordés à la Croix-Rouge, Médecins du monde ou Médecins sans frontières sont assortis d’une réduction de l’impôt sur le revenu (75 % de leur montant) dans la limite de 1 000 euros (au-delà, c’est la règle précédente qui s’applique).
New York Times - World
Deep in Vatican Archives, Scholar Discovers ‘Flabbergasting’ Secrets
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David Kertzer has spent decades excavating the Vatican’s hidden history, with his work winning a Pulitzer and capturing Hollywood’s attention. A new book examines Pope Pius XII’s role in the Holocaust.
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By Jason Horowitz
VATICAN CITY — David Kertzer put down his cappuccino, put on his backpack and went digging for more Vatican secrets.
“There’s an aspect of treasure hunting,” said Mr. Kertzer, a 74-year-old historian.
Moments later he cut through a crowd lined up to see Pope Francis, showed his credentials to the Swiss Guards and entered the archives of the former headquarters for the Holy Roman Inquisition.
Over the last few decades, Mr. Kertzer has turned the inquisitive tables on the church. Using the Vatican’s own archives, the soft-spoken Brown University professor and trustee at the American Academy in Rome has become arguably the most effective excavator of the Vatican’s hidden sins, especially those leading up to and during World War II.
The son of a rabbi who participated in the liberation of Rome as an Army chaplain, Mr. Kertzer grew up in a home that had taken in a foster child whose family was murdered in Auschwitz. That family background, and his activism in college against the Vietnam War, imbued him with a sense of moral outrage — tempered by a scholar’s caution.
The result are works that have won the Pulitzer Prize, captured the imagination of Steven Spielberg and shined a sometimes harsh light on one of earth’s most shadowy institutions.
Mr. Kertzer’s latest book, “The Pope at War,” looks at the church’s role in World War II and the Holocaust — what he considers the formative event of his own life. It documents the private decision-making that led Pope Pius XII to stay essentially silent about Hitler’s genocide and argues that the pontiff’s impact on the war is underestimated. And not in a good way.
“Part of what I hope to accomplish,” Mr. Kertzer said, “is to show how important a role Pius XII played.”
The current pope, Francis, said “the church is not afraid of history,” when in 2019 he ordered the archives of Pius XII opened. But as Francis wrestles with how forcefully to condemn a dictator, this time Vladimir V. Putin of Russia, Mr. Kertzer has unearthed some frightening evidence about the cost of keeping quiet about mass killings.
Mr. Kertzer makes the case that Pius XII’s overriding dread of Communism, his belief that the Axis powers would win the war, and his desire to protect the church’s interests all motivated him to avoid offending Hitler and Mussolini, whose ambassadors had worked to put him on the throne. The pope was also worried, the book shows, that opposing the Führer would alienate millions of German Catholics.
The Great Read
More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.
The book further reveals that a German prince and fervent Nazi acted as a secret back channel between Pius XII and Hitler, and that the pope’s top Vatican adviser on Jewish issues urged him in a letter not to protest a Fascist order to arrest and send to concentration camps most of Italy’s Jews.
“That was flabbergasting,” Mr. Kertzer said about coming across the letter.
Defenders of Pius XII, whose case for sainthood is still being evaluated, have long argued that he worked behind the scenes to help Jews, and that anti-Catholic enemies have sought to stain the institution by sullying the pontiff.
“A more open protest would not have saved a single Jew but killed even more,” Michael Hesemann, who considers Pius XII a champion of Jews, wrote in response to the evidence revealed by Mr. Kertzer, whom he called “heavily biased.”
Mr. Hesemann, who is also the author of a new book about the wartime pope based on the Vatican archives, argued that the Vatican, while following its tradition of neutrality, worked to hide Jews in convents and distribute fake baptism certificates.
Mr. Kertzer argues that the unearthed documents paint a more nuanced picture of Pius XII, showing him as neither the antisemitic monster often called “Hitler’s Pope” nor a hero. But the urge to protect Pius’s reputation, according to Mr. Kertzer, reflects a more general refusal by Italy — and apologists in the Vatican — to come to terms with their complicity in the Second World War, the Holocaust and the murder of Rome’s Jews.
On Oct. 16, 1943, Nazis rounded up more than a thousand of them throughout the city, including hundreds in the Jewish ghetto, now a tourist attraction where crowds feast on Jewish-style artichokes near a church where Jews were once forced to attend conversion sermons.
For two days the Germans held the Jews in a military college near the Vatican, checking to see who was baptized or had Catholic spouses.
“They didn’t want to offend the pope,” Mr. Kertzer said. His book shows that Pius XII’s top aides only interceded with the German ambassador to free “non-Aryan Catholics.” About 250 were released. More than a thousand were murdered in Auschwitz.
In a nearby street, Mr. Kertzer bent down by one of the brass cobblestones memorializing the victims. Above him loomed the Tempio Maggiore, the Great Synagogue of Rome.
“I can’t think of that synagogue,” Mr. Kertzer said, “without thinking of my father.”
When the U.S. Fifth Army reached Rome, Mr. Kertzer’s father, Lt. Morris Kertzer, a Canadian-born rabbi, was with them and officiated at the synagogue.
One U.S. soldier, a Jew from Rome who had emigrated to America when Mussolini introduced Italy’s racial laws, asked Rabbi Kertzer if he could make an announcement to see if his mother had survived the war. The rabbi positioned the soldier at his side, and when the services started, a cry broke out and the G.I.’s mother rushed up to embrace her son.
“That’s the one I remember the most of my father telling,” Mr. Kertzer said.
A year before Mr. Kertzer’s birth in 1948, his parents took in a teenage survivor of Auschwitz. When footage of Nazi soldiers appeared on television, Mr. Kertzer and his older sister, Ruth, would leap to switch the set off to protect their foster sister, Eva.
By then, his father had become the director of interreligious affairs for the American Jewish Committee, essentially to try to strip Christian churches of antisemitism. As part of the normalizing effort, a young Mr. Kertzer appeared on Jack Paar’s “Tonight Show,” singing prayers at the family’s Passover Seder.
At Brown University, his organizing against the Vietnam War nearly got him kicked out, and landed him in a jail cell with Norman Mailer. He stayed in school and became enamored with anthropology and with Susan Dana, a religion major from Maine.
To stay close to her, he went in 1969 to graduate school at Brandeis, where an anthropology professor suggested that his interest in politics and religion made Italy a rich field of study.
The result was a year of research in Bologna with Susan, now his wife, and his first book, “Comrades and Christians.” After earning his Ph.D., positions at Bowdoin and Brown followed, as did two children, a lifelong connection to Italy and a growing familiarity with Italian, and then by chance, Vatican, archives.
In the early 1990s, an Italian history professor told him about Edgardo Mortara, a 6-year-old child of Jewish parents in Bologna. In 1858, the church Inquisitor ordered the boy seized because a Christian servant girl had possibly, and secretly, had him baptized, and so he could not remain in a Jewish family.
The story represented what Mr. Kertzer called “a dual career shift,” toward writing for a general audience and about Jewish themes.
The result was his 1998 book, “The Kidnapping of Edgardo Mortara,” a National Book Award finalist in nonfiction. It caught the eye of his friend, the playwright Tony Kushner, who later gave it to Steven Spielberg, who told Mr. Kertzer he wanted to make it into a movie. Mark Rylance came on board to play Pius IX. Mr. Kushner wrote the screenplay. All they needed was a boy to play Edgardo.
“They auditioned 4,000 — not 3,900 — 4,000 6-to-8-year-old boys in four continents,” Mr. Kertzer said, adding, “Spielberg informs us that he’s not happy with any of the boys.”
The project stalled, but Mr. Kertzer didn’t. He emerged from the archives to publish “The Pope Against the Jews,” about the church’s role in the rise of modern antisemitism. In 2014, he published “The Pope and Mussolini,” examining Pius XI’s role in the rise of fascism and the antisemitic Racial Laws of 1938. It won the Pulitzer Prize.
Since then, Vatican archivists recognize and, sometimes, encourage him.
“Perhaps even they’re happy that some outsider is able to bring this to light because it’s awkward, perhaps, for some of them to do so,” he said.
After spending a recent morning in the archives, Mr. Kertzer emerged with a boyish grin. He had just discovered that even during the German occupation of Rome, Pope Pius XII was still primarily focused on the dangers of Communism. The pope’s top cardinals advised him “to create a Catholic Party. It’s the origins of the Christian Democrats party,” Mr. Kertzer said, referring to the force that dominated Italy for decades to come.
“I doubt anyone has seen it before,” he said. “Well, outside of the Holy Office.”
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France24 - Monde
Le Wydad Casablanca remporte la Ligue des champions d'Afrique
Publié le : 30/05/2022 - 19:28Modifié le : 30/05/2022 - 20:17
Grégoire SAUVAGE
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Porté par un stade Mohammed V en fusion, le Wydad Casablanca a remporté la Ligue des champions d'Afrique 2022 face à l'Al-Ahly Le Caire. Les Marocains se sont imposés 2 buts à 0, deux réalisations signées Zouhair El Moutaraji.
Le Wydad Casablanca s'est imposé 2 buts à 0 au stade Mohammed V en finale de la Ligue des champions d'Afrique face au titan du football africain, vainqueur de la Ligue des champions à dix reprises, l'Al-Ahly Le Caire. Les Rouges de "Casa" avaient l'avantage du terrain, soutenus par leur public du stade Mohammed V.
Revivez la finale de la Ligue des champions d'Afrique :
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L'Humanité
La peste porcine africaine repérée à deux pas de la France
ActuUn cas de cette maladie, fatale pour les cochons mais sans danger pour les humains, a été détecté dans une ferme allemande, à 6 kilomètres de la frontière avec l’hexagone.
Marie-Noëlle BertrandAprès la grippe aviaire, la peste porcine : les éleveurs n’ont décidément pas de répit face aux épidémies. Cette fois, ce ne sont pas les producteurs de volailles mais de cochons qui sont en alerte. Le ministère de l’Agriculture a fait savoir, le vendredi 26 mai, qu’un foyer de peste porcine africaine avait été repéré dans une exploitation en Allemagne. Le virus n’a a priori pas encore franchi la frontière mais il n’en est plus loin : la ferme affectée ne se trouve qu’à six kilomètres de la France. Il s’agirait d’un élevage en plein air, situé à Forchheim am Kaiserstuhl, à moins de 40 kilomètres de Colmar. La totalité du cheptel, soit 35 porcs, a été abattue. « Aucun cas n’a été identifié à ce stade au sein de la faune sauvage dans la zone alentour », précise le ministère français. Il n’empêche : ce « premier cas mis en évidence à la frontière occidentale de l’Allemagne (…) de l’autre côté du Rhin » inquiète les autorités.
En lien avec la Commission européenne, une zone de protection et de surveillance a été mise en place côté Allemagne, où l’on prévoit d’ « intensifier les recherches de carcasses de sangliers et contrôler les exploitations agricoles aux alentours ». Côté France, le ministère de l’Agriculture lancera une cellule de crise « la semaine prochaine » avec « l’ensemble des professionnels et services de l’État ».
Inoffensive pour les humains, qui ne peuvent pas l’attraper, la peste porcine africaine est, en revanche, fatale pour les porcs, les sangliers et les phacochères dans les dix jours qui suivent l’infection, selon l’Autorité européenne de sécurité des aliments, et ne connaît ni traitement, ni vaccin.
La France a signé un accord avec la Chine
Seul remède, à l’échelle d’une exploitation touchée : abattre tous les animaux, voire ceux des fermes alentours. Inutile de préciser que les conséquences économiques liées au virus peuvent être lourdes pour les éleveurs. Au niveau national, le pays est susceptible de perdre son statut d’indemne, ce qui implique une limitation voire une interdiction des exportations en dehors de l’Union européenne, non seulement des porcs vivants, mais aussi des denrées à base de viande de porc.
Les États négocient généralement des accords de « régionalisation », pour que leurs régions indemnes puissent continuer à exporter. La France a ainsi signé, en décembre, un accord avec la Chine, premier importateur de porc au monde, lui permettant de continuer à exporter ses produits vers ce client majeur, quand bien même un cas de peste porcine africaine survenait sur le territoire.
Le virus se transmet d’un animal à un autre par la consommation de denrées infectées - par exemple si des porcs domestiques sont nourris avec des restes - ou par contact avec tout support contaminé. Il peut, en outre, survivre plus de deux mois dans des viandes et charcuteries issues d’animaux atteints.
Depuis janvier 2020, des cas ont été signalés dans 38 pays répartis sur les cinq continents. Plus de 1,1 million ont été répertoriés chez des porcs domestiques, et plus de 34 000 parmi les sangliers, selon l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE). En Europe, l’Italie, dont la faune sauvage est touchée, a mis en place un plan d’urgence dans la région de Rome, où huit cas ont été recensés depuis le début de l’année.
élevageviande de porcAllemagnepeste porcine Valeurs Actuelles
À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette
« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »
À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes.
« La SNCF a volontairement annulé des trains »
Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. »
Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle.
Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique.
La gauche réunie derrière Assa Traoré
D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège.
La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard.
Une prière de rue organisée au milieu de la route
La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.
En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».
Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre.
Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8
— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021
La famille Traoré : une guerre de l’image
À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme.
La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char.
Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs
Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète.
Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. »
De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. »
Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival.
« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »
Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. »
Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…
L'Humanité
La femme du jour. Elodie Nace
La femme du jourMarie-Noëlle BertrandIls voulaient empêcher la grand-messe d’officier : c’est gagné. Les activistes du mouvement climat sont parvenus, mercredi, à bloquer l’assemblée générale des actionnaires de TotalEnergies. « Eux avaient prévu les petits-fours, nous, de mettre un coup de loupe sur les agissements du pétrolier », raconte Elodie Nace, d’Alternatiba. Dans le collimateur des militants de Greenpeace, des Amis de la Terre ou d’ANV-COP21, la poursuite des activités en Russie ou encore les 22 « bombes climatiques » en projet (lire notre édition du 25 mai). L’opération a fait mouche, et les actionnaires l’ont eu plutôt mauvaise. « Nous voulions dialoguer, leur demander d’agir pour le retrait de Total en Russie, pour un vrai plan climat », explique Elodie Nace. « Connasse ! », « Vas crever ! » Les réponses, tout en finesse, de ces messieurs agacés ont fait le tour des réseaux sociaux.
totalEnergiesmanifestationécologistes France24 - Monde
L'industrie du tabac est "un des plus grands pollueurs", alerte l'OMS
Publié le : 31/05/2022 - 08:05
FRANCE 24
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L'industrie du tabac a un "impact désastreux sur l'environnement", a prévenu mardi le directeur de l'OMS pour la promotion de la santé, Rüdiger Krech.
Le tabac n’est pas seulement nocif pour la santé, il l’est aussi pour la planète. L'industrie du tabac est en effet la cause de dégâts environnementaux considérables, entre montagnes de pollution et émissions contribuant au changement climatique, a averti mardi 31 mai l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
L'industrie du tabac est "l'un des plus grands pollueurs que nous connaissons", a expliqué à l'AFP le directeur de l'OMS pour la promotion de la santé, Rüdiger Krech, présentant un rapport aux conclusions "assez désastreuses".
Ce 31 mai , nous célébrons la Journée mondiale #sanstabac.Chaque cigarette ou produit du tabac consommé a nécessité l’utilisation de ressources précieuses dont notre existence dépend. Arrêtez le tabac pour votre santé et pour la santé de notre planète.https://t.co/6tRXE6UnU4 pic.twitter.com/VHaBJN3AF0
May 31, 2022Quelque 4 500 milliards de mégots chaque année
Le document, intitulé "Le tabac, poison pour notre planète", se penche sur l'empreinte environnementale du secteur dans son ensemble, de la culture des plants à la fabrication des produits du tabac, en passant par la consommation et les déchets.
Alors que l'industrie est responsable de la perte de 600 millions d'arbres, la culture du tabac utilise chaque année 200 000 hectares de terres et 22 milliards de tonnes d'eau, et émet environ 84 millions de tonnes de CO2, selon le rapport.
"Les produits du tabac, qui sont les détritus les plus souvent jetés de la planète, contiennent plus de 7 000 composés chimiques qui, une fois jetés, se répandent dans l'environnement", poursuit Rüdiger Krech.
Chacun des 4 500 milliards de mégots de cigarettes qui finissent chaque année dans la nature peut polluer jusqu'à 100 litres d'eau, souligne-t-il.
Travail d’enfant
Les dangers du tabac pour la santé ne se limitent pas à la consommation et aux déchets : près d'un quart des cultivateurs de tabac souffrent de la maladie du tabac vert, une forme d'empoisonnement à la nicotine par la peau.
En contact constant avec des feuilles de tabac, ces cultivateurs consomment l'équivalent de la nicotine contenue dans 50 cigarettes par jour, explique Rüdiger Krech, qui souligne que le secteur emploie un grand nombre d'enfants. "Imaginez seulement : un enfant de 12 ans exposé à 50 cigarettes par jour", conclut-il.
D'après le rapport, le tabac est souvent cultivé dans les pays plutôt pauvres, où l'eau et les terres cultivées sont souvent rares, et où ces cultures prennent la place d'une production alimentaire cruciale.
La culture du tabac est aussi responsable pour environ 5 % de la déforestation dans le monde, et contribue à l'épuisement de précieuses réserves d'eau.
Une part importante des émissions globales de gaz à effet de serre provient en outre de la transformation et du transport du tabac – l'équivalent d'un cinquième de l'empreinte carbone du transport aérien.
L'OMS alerte également sur les produits dérivés du tabac – cigarettes, tabac sans fumée et e-cigarettes – qui contribuent de manière significative à l'accumulation de la pollution plastique dans le monde.
Les filtres de cigarettes contiennent des traces des micro-plastiques, ces petits fragments retrouvés dans les océans du monde entier, y compris au fond de la fosse des Mariannes, la plus profonde du monde – ce qui en fait la deuxième plus importante source de pollution plastique au monde.
Pollueur-payeur
Contrairement à ce que prétend l'industrie du tabac, il n'y a pourtant pas de preuves que ces filtres ont un effet bénéfique sur la santé, souligne l'OMS.
L'agence onusienne exhorte donc les responsables politiques du monde entier à traiter ces filtres comme des plastiques à usage unique, et à envisager leur interdiction.
Elle déplore également que les coûts gigantesques du nettoyage des déchets de l'industrie du tabac soient supportés par les contribuables du monde entier.
D'après le rapport, la Chine dépense chaque année environ 2,6 milliards de dollars pour traiter les déchets issus des produits du tabac. Pour l'Inde, la facture s'élève à 766 millions de dollars, alors que le Brésil et l'Allemagne doivent s'acquitter de 200 millions de dollars chacun.
L'OMS insiste donc pour que d'avantage de pays suivent l'exemple de la France et de l'Espagne en adoptant le principe du pollueur-payeur. Pour Rüdiger Krech, il est important que "l'industrie paie vraiment pour les dégâts qu'elle est en train de créer."
Avec AFP
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La Nouvelle-Zélande prévoit d'interdire le tabac chez les jeunes
Emmanuel Macron annonce 1,7 milliard pour lutter contre le cancer
Le Débat de France 24
Le cancer, l'autre victime du coronavirus
Valeurs Actuelles
Une si longue attente
C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.
À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »
Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.
Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.
Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !
Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.
Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.
Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…
Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.
France24 - World
Chaos at Stade de France mars Champions League final
Issued on: 29/05/2022 - 18:50Modified: 30/05/2022 - 10:40
FRANCE 24
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French police arrested 105 people and placed 39 into custody during the Champions League final between Liverpool and Real Madrid, following chaotic scenes on Saturday at the Stade de France north of Paris that were branded a national embarrassment.
The final between Liverpool and Real Madrid was postponed by over 30 minutes as police used tear gas to try to prevent people who did not have tickets from entering the stadium just north of Paris. Some ticket holders complained that they had only been allowed to enter the stadium for the second half of the match, which Real won 1-0.
The Paris police prefecture said in a statement issued Saturday evening that before the match, "many supporters without tickets for the match or holding false tickets (had) disrupted access to the Stade de France, at the level of the external security perimeter". The stadium can hold around 80,000 people depending on the event.
European football’s governing body UEFA said fake tickets had caused the issue and that it would investigate further with the French authorities as well as the French Football Federation. UEFA's statement was welcomed by the UK ambassador to France, Menna Rawlings.
Commiserations to @LFC, after a valiant performance in the #UCLfinal . Disturbed by events before the game and welcome @UEFAcom commitment to investigate: we need to establish the facts. Any UK fans needing consular support should contact @UKinFrance on +33 1 44513100.
May 28, 2022"We need to establish the facts," Rawlings tweeted, adding her "commiserations" to Liverpool following a "valiant performance".
Laying blame
Liverpool Football Club also issued a statement, saying: "We are hugely disappointed at the stadium entry issues and breakdown of the security perimeter that Liverpool fans faced. We have officially requested a formal investigation into the causes of these unacceptable issues."
France’s Interior Minister Gérald Darmanin tweeted that the blame lay with British supporters, a noun he qualified with French quotation marks.
Avec @AOC1978, au PC sécurité du Stade de France. Des milliers de «supporters » britanniques, sans billet ou avec des faux billets ont forcé les entrées et, parfois, violenté les stadiers. Merci aux très nombreuses forces de l’ordre mobilisées ce soir dans ce contexte difficile. pic.twitter.com/gEXCqPhWmZ
May 28, 2022"Thousands of British 'supporters', without a ticket or with fake ones have forced their way in and, at times, used violence against stadium staff," Darmanin wrote, thanking French police. His ministry also released a report stating that 105 people had been arrested and 39 taken into police custody on Saturday night during the Champions League final.
Amélie Oudéa-Castéra, France's minister for sports, the Olympics and the Paralympics, tweeted that "attempts at intrusion and fraud" by Liverpool fans "complicated the work of the stadium staff and police".
Politicians from all sides called the overall hosting of the final a national disgrace. Nicolas Dupont-Aignan, a hard-right former presidential candidate, tweeted "This a shame for France!" while Nathalie Loiseau, a European lawmaker in French President Emmanuel Macron's party, tweeted: "Scuffles at the Stade de France, brawls in bars, green spaces turned into trash ... One observation: we are not ready for the Paris 2024 Olympic Games."
Échauffourées au Stade de France, bagarres dans les bars, espaces verts transformés en poubelles …Un constat: nous ne sommes pas prêts pour les #JO #Paris2024 . Un espoir: une vraie prise de conscience et un vrai travail en commun entre l’Etat, la Ville et les organisateurs.Vite https://t.co/WKgmBIfyve
May 29, 2022Ronan Evain, executive director of the Football Supporters Europe network, told AFP that the security issues at the Champions League final raise "the question of France's ability to organise events of this size", especially given the fact the country is due to host the next Summer Games. "We are continuing to reproduce the same organisational schemes that have already failed in the past. There is a very strong need to modernise the approach to securing these matches," he said.
"Stade de Farce"
International and French press made scathing remarks. French newspaper Le Monde commented: "The party that was supposed to precede the final ... was spoilt and turned into real chaos," while France’s leading sports daily L'Équipe described it as "from party to fiasco".
British media, for their part, were more concerned about the serious problems on the sidelines of the match due to the difficulty that fans had in entering the Stade de France. The Sun tabloid had perhaps the most trenchant headline: "Stade de Farce".
Alfredo Relano, honorary president of the Spanish sports daily AS and a respected voice in Spanish football, wrote a harsh editorial in which he denounced Liverpool and "their hordes of barbarians without tickets" who "created a nameless scandal at the gates of the stadium, which could well have led to a catastrophe, even if everything was fortunately put right with the delay of kick-off."
Catalan daily SPORTS noted on its front page Sunday that "it is a shame that the final started half an hour late because of the chaos at the stadium gates".
In contrast to the scenes outside the stadium, Paris police noted that no major incident took place while evacuating the two large fan zones reserved for non-ticketed fans located in the Cours de Vincennes, a major avenue in the east of Paris, and the northern suburb of Saint-Denis, where the State de France is located. More than 30,000 Liverpool supporters had gathered at Cours de Vincennes while 6,000 Real Madrid fans were at the fan zone located in Saint-Denis.
Oudéa-Castéra will chair a meeting on Monday of French security and football officials, as well as representatives of European football's governing body UEFA.
Interior Minister Darmanin and Paris police chief Didier Lallement will be in attendance.
The sports minister insisted that France was capable of hosting major sporting events as Paris prepares to hold the Olympics in 2024 as well as the final of the rugby World Cup in 2023.
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football
Liverpool and Real Madrid face off for Champions League final rematch
Real Madrid win 14th Champions League title over Liverpool after late start in Paris
Paris set for Liverpool fan invasion as Stade de France hosts Champions League final
L'Humanité
400 nouveaux puits de pétrole en Ouganda
ActuAu cœur de l’Afrique des Grands Lacs, les projets pétroliers de TotalEnergies soulèvent une vive contestation.
Marion d'AllardEdwin Mumbere a fait le voyage jusqu’à Paris. Et il n’est « pas venu pour négocier ». « Je suis là pour dire à TotalEnergies de renoncer à ses projets et à ses actionnaires de voter contre », confie ce jeune Ougandais, coordinateur du Centre for Citizens Conserving (Cecic), président, aussi, d’une alliance d’organisations qui luttent, dans son pays, en faveur d’une transition juste.
Edwin Mumbere est en guerre et ses bêtes noires s’appellent Tilenga et Eacop, deux monumentaux projets pétroliers pilotés par la multinationale en Ouganda et en Tanzanie et dont les conséquences sur les populations, la biodiversité locale et le climat mondial sont dévastatrices. Deux projets interdépendants, sorte d’hydre à deux têtes consistant d’une part à forer 400 puits de pétrole en Ouganda – dont 132 au milieu du parc naturel de Murchison Falls –, d’autre part, à construire un oléoduc pour relier les forages de Tilenga à la côte tanzanienne : l’East African Crude Oil Pipeline (Eacop). Sur 1 443 kilomètres, l’immense serpent de fer, chauffé 24 heures sur 24 à 50 °C, traversera 200 rivières et deux lacs, dont le lac Victoria, plus grande réserve d’eau douce du continent.
Sur place, depuis des années, la résistance s’organise, malgré la répression. « Au total, 100 000 personnes vont être affectées par ce projet à 10 milliards de dollars », explique Edwin Mumbere. Dans une région où 80 % de la population exploitent la terre à des fins vivrières, les expropriations font des ravages et les compensations prévues ne suffisent souvent pas à racheter un lopin. Pire, « certains paysans ne peuvent déjà plus utiliser leurs terres alors qu’ils n’ont toujours rien reçu de la part de Total », témoigne l’activiste. Une atteinte aux droits humains doublée d’ « une violation de nos droits culturels », poursuit Edwin Mumbere. « En Ouganda, la tribu Alur a pour tradition d’enterrer ses proches autour des habitations. Mais lorsque ces familles sont expropriées, l’État (via des financements de TotalEnergies – NDLR) les reloge ailleurs, dans des maisons collées les unes aux autres, autour desquelles il est impossible de faire reposer les personnes décédées », détaille-t-il. Une violence de plus, religieuse et symbolique, qui s’ajoute aux atteintes à l’environnement, elles aussi dramatiques pour les populations sur place. « Dans le district de Nwoya , les travaux ont déjà commencé. Les éléphants qui vivaient là ont fui et se sont rapprochés des zones habitées. Ils ont détruit des récoltes et deux personnes qui protégeaient leurs terres sont mortes, piétinées », raconte le militant.
Ce lundi à Paris, Edwin Mumbere, accompagné de Baraka Lenga, spécialiste tanzanien du changement climatique, et de l’ancien évêque de l’église anglicane d’Ouganda, Nathan Kyamanya, a été reçu par la direction de TotalEnergies. Les trois membres de l’ONG GreenFaith ont redit leur opposition, répété que Tilenga et Eacop devaient être mis à l’arrêt. « Ils nous ont écoutés », témoigne Edwin Mumbere, mais « les réponses qu’ils ont pu nous donner ne nous ont pas convaincus. » Alors, pour lui, comme pour les autres, l’exigence ne change pas : « Il faut stopper ces projets, arrêter avec l’injustice climatique. » M. d’A.
pétroleougandatotalEnergies Valeurs Actuelles
Les multinationales woke contre le modèle universaliste
Valeurs actuelles. Dans votre introduction, vous affirmez que les entreprises cherchent désormais à contribuer à la construction d’un monde meilleur, voire à fixer la norme commune. Comment s’y prennent-elles et de quand datez-vous cette vision de l’entreprise ?
Anne de Guigné. Le lien des entreprises avec la politique et l’intérêt général est très ancien. Au Moyen Âge comme à l’époque moderne, la sphère productive dépendait entièrement du seigneur ou du roi. Au moment de la révolution industrielle, les entreprises commencent à prendre leur indépendance car la puissance publique ne peut plus financer seule les innovations. Cette période voit la création du statut moderne de l’entreprise par actions, qui organise la manière dont des actionnaires se regroupent pour financer des projets. La société à responsabilité limitée va un cran plus loin, en protégeant les actionnaires en cas de défaillance de l’entreprise. L’État accorde toutefois au départ ce statut avec parcimonie, uniquement aux entreprises qui poursuivent un objet lié à l’intérêt général comme la construction de voies ferrées. Au même moment, le modèle paternaliste propose une forme d’aménagement aux tensions latentes entre les logiques capitaliste et démocratique.
Sur le volet du “wokisme”, ce mouvement prétend créer au forceps une égalité de condition en plaçant chacun sur une échelle de privilège en fonction de critères raciaux, de sexe, d’orientation sexuelle
La mondialisation va toutefois changer la donne. Devenues plus puissantes que les États, les plus grandes entreprises s’émancipent de leur tutelle. Ces années libérales se fracassent ensuite sur la crise financière de 2008, qui démontre de manière flagrante les limites de l’économie mal régulée. À partir de là, les réflexions sur la manière de bâtir un capitalisme plus responsable se multiplient. D’autant qu’au même moment, l’urgence écologique s’impose dans le débat. La notion de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) s’impose rapidement. Dans son acception la plus radicale, elle va pousser les groupes à s’engager en politique. C’est cette dernière mutation qui m’inquiète.
À quoi pensez-vous en particulier ?
Ce mouvement a été conforté par un changement de régulation aux États-Unis. En 2010, la Cour suprême autorise les entreprises à financer directement les campagnes électorales. C’était une demande à l’époque du Parti républicain, dont les membres espéraient sans doute mettre la main sur des financements issus du pétrole. Aujourd’hui, les conservateurs s’en mordent les doigts car, tant qu’à financer les campagnes, les grands groupes ont de plus en plus tendance à donner bruyamment leur avis sur les législations en cours, quitte à boycotter les États fédérés qui mettent en place des législations, notamment sur les sujets sociétaux (délai pour l’avortement, éducation sexuelle au primaire… ), qui leur semblent contraires au progrès. Aussi compétents que soient ces patrons, sont-ils pour autant légitimes pour définir la norme commune ? Je ne le crois pas. Selon moi, la définition de l’intérêt général doit rester un attribut du politique.
Tout au long de votre ouvrage, vous évoquez de nombreux exemples américains pour montrer que l’entreprise devient un des moteurs du “wokisme”. Les entreprises françaises sont-elles réceptives au modèle américain ?
L’entreprise européenne est tout autant entrée de plain-pied en politique, on le voit très bien à travers la guerre en Ukraine. Devant le Parlement français, Volodymyr Zelensky a cité des groupes qui continuaient à opérer en Russie, en demandant de faire pression pour qu’ils se retirent. Sur le volet du “wokisme”, ce mouvement prétend créer au forceps une égalité de condition en plaçant chacun sur une échelle de privilège en fonction de critères raciaux, de sexe, d’orientation sexuelle, etc. Les entreprises sont plus prudentes, car il existe en France une barrière fondamentale qui est le modèle universaliste. Les quotas raciaux sont par exemple interdits dans le pays.
Tout un écosystème s’est ainsi développé sur ces questions de diversité. Des agences donnent des conseils pour écrire en écriture inclusive.
Ces idées communautaristes progressent malgré tout en France, exportées d’abord par les grands groupes américains. Leur matrice essentialiste se décline dans l’Hexagone via la multiplication des formations antiracistes (qui ne sont toutefois pas en France réservées exclusivement aux Blancs), l’apparition de toilettes non genrées pour les personnes non binaires, la demande faite aux salariés de spécifier leur pronom (il/elle/neutre) dans leur signature d’e-mail afin de respecter les personnes transgenres… Autant de revendications de minorités, apparemment anodines, qui, mises bout à bout, participent, à mon sens, à l’atomisation du monde. L’entreprise restait en effet l’un des rares creusets où pouvaient se rencontrer des personnes de tous horizons. Il me semblerait dramatique qu’elle cède à son tour à une vision communautariste du monde.
Vous parlez de l’arrêt de la Cour suprême de 1978, qui encadre les principes de discrimination positive aux États-Unis. Plus de quarante ans après, quelles sont les conséquences de l’instauration de la discrimination positive dans les écoles et les entreprises ?
En tant que Français, quand on évoque l’histoire des luttes raciales aux États-Unis, il faut toujours se rappeler que l’histoire américaine n’a rien à voir avec la nôtre. La ségrégation a existé outre-Atlantique jusque dans les années 1960. Et aux États-Unis, chacun est habitué à se présenter comme membre d’une communauté. La discrimination positive répond à ces données. La législation de 1978 autorise l’établissement de quotas raciaux dans les programmes d’admission des universités uniquement s’ils visent à contribuer à la “diversité” de la population étudiante. Le débat entre les juges de la Cour suprême fut vif et les conséquences de leur décision fulgurantes. S’est ainsi peu à peu diffusée dans la société américaine puis occidentale l’idée que la diversité serait un bien suprême, supérieure même à la notion d’égalité.
La position de neutralité n’était pas tenable. Nous quittons peu à peu un monde du droit pour celui de la morale.
Vous vous référez à l’expression “capitalisme racial”, un terme inventé par la juriste américaine Nancy Leong. En quoi la quête de la diversité est-elle devenue un business ?
Le “wokisme” répond au départ à des injustices sociales et raciales criantes. Il a prospéré sur des drames aussi atroces que la mort de George Floyd. Nancy Leong, par son expression “capitalisme racial”, s’afflige de l’utilisation cynique et systématique de ces questions d’origine ethnique par les entreprises, qui font de la diversité un simple argument marketing. L’entreprise traitant même la couleur de peau des salariés comme un actif financier parmi d’autres. Tout un écosystème s’est ainsi développé sur ces questions de diversité. Des agences donnent des conseils pour écrire en écriture inclusive. Dans la mode, des spécialistes veillent à éviter les procès en appropriation culturelle. Des sensitivity readers, relecteurs professionnels, traquent dans les manuscrits et tous les documents officiels des entreprises tout propos pouvant être jugé comme offensant… Le capitalisme digère tout !
Le “wokisme” se développe majoritairement chez les jeunes. Dès lors, l’arrivée des jeunes dans le monde de l’entreprise signifie-t-elle la “wokisation” de l’entreprise ?
C’est un fait : les jeunes, surtout les urbains, diplômés, des classes moyennes supérieures, sont très sensibles à ces questions de discrimination et tendent à approuver les codes woke . Une fois sur le marché de l’emploi, ils cherchent des entreprises fortement engagées. Et les entreprises leur répondent. Je ne crois toutefois pas que la “wokisation” de l’entreprise soit une fatalité. Les groupes peuvent, à mon sens, répondre à la légitime demande de sens qui émane des jeunes générations, sans se convertir aux matrices communautaristes. D’autres voies sont possibles. Elles sont plus exigeantes car chaque groupe doit réfléchir à une réponse personnelle, alignée avec son objet social.
Le mouvement Black Lives Matter (BLM) apparaît en filigrane dans votre ouvrage. Vous parlez d’entreprises qui se sont saisies de l’affaire pour défendre certaines valeurs. Est-ce être cynique de n’y voir qu’une stratégie de marketing ?
Vous avez raison, tous les cas de figure se rencontrent. Certains patrons ont été authentiquement saisis par le drame de la mort de George Floyd et ont décidé de rejoindre par conviction le mouvement Black Lives Matter, qui entend lutter contre le racisme envers les personnes noires. Je crois toutefois que la plupart des dirigeants ont plutôt tendance à être attentistes et à naviguer au mieux entre les différentes injonctions issues de leurs salariés, de la société civile… qui leur sont adressées. Prenons l’exemple de Starbucks : au lendemain de la mort de George Floyd, la direction demande à ses salariés de ne pas afficher de slogan Black Lives Matter (pin’s, vêtement… ) afin de rester neutres vis-à-vis des clients. Alors que cette demande fuite dans la presse, de multiples activistes appellent au boycott de la chaîne. Quelques jours plus tard, Starbucks produisait ses propres tee-shirts Black Lives Matter à destination de ses salariés. La position de neutralité n’était pas tenable. Nous quittons peu à peu un monde du droit pour celui de la morale. Le caractère incroyablement moralisant des campagnes publicitaires, ces dernières années, est d’ailleurs frappant. Vous n’achetez plus un produit car il vous est utile ou agréable mais parce qu’il participe à l’avènement d’un monde supposé meilleur.
Il est ainsi assez cocasse de voir nos égéries indigénistes accueillies par les progressistes américains comme des Soljenitsyne du XXIe siècle.
Vous parlez d’une “entreprise providence”. Que signifie ce concept ?
J’évoque l’“entreprise providence” afin d’illustrer l’affaissement de l’État. L’idée étant de s’interroger sur la capacité des groupes privés de remplir ces multiples fonctions de solidarité et de protection, qui étaient classiquement l’apanage du public. Lors de l’épidémie de coronavirus, les entreprises ont ainsi joué un rôle essentiel pour organiser la continuité de la vie : de nombreux groupes se sont portés volontaires pour fabriquer gratuitement du gel hydroalcoolique ou des masques. En France, nous conservons une grande sensibilité aux questions de protection des données individuelles, notamment de santé, mais dans les pays anglo-saxons ou en Asie, elles sont déjà largement monétisées. Les particuliers accordent ainsi un pouvoir de contrôle à ces grands groupes qui me semble vertigineux dans ce contexte de politisation de la sphère économique.
Lorsque Evian s’est excusé pour sa publicité pour la vente d’eau pendant le ramadan, les internautes et les politiques se sont moqués de la réaction de la marque… Un signe d’espoir ?
Dans tous les pays anglo-saxons, et sans doute partout ailleurs en Europe, cet acte de repentance aurait été applaudi. La virulence des réactions au sujet d’Evian révèle la sensibilité de l’opinion française sur ces questions d’immigration. Une grande partie du pays refuse de céder à la vision communautariste. Même si le modèle universaliste apparaît, il est vrai, bien à la peine pour répondre à ce défi d’intégration de populations de plus en plus diverses, je ne crois pas que la matrice woke apporte la moindre solution. Les sociétés, en prise au sujet complexe de l’exercice de la religion au travail, et notamment de l’islam, en font l’expérience tous les jours. Pour assurer la cohabitation sur un même lieu de personnes de cultures différentes, il est bien plus utile de mettre l’accent sur ce qui rassemble tous les salariés que sur ce qui les différencie.
Comment le “capitalisme woke” porte-t-il atteinte au socle national ?
La conversion des multinationales à la matrice woke heurte frontalement le modèle français universaliste. En France, la diversité est gérée depuis plus de deux siècles sur le principe de la séparation entre vie privée et vie publique. Cette distinction peine à survivre dans notre monde contemporain, mais je crois, malgré tout, qu’elle reste précieuse, qu’elle apporte en tout cas plus de solutions aux défis actuels que la grille communautariste. Cette spécificité universaliste explique d’ailleurs que la France est largement perçue à l’étranger comme la terre d’oppression des minorités. Il est ainsi assez cocasse de voir nos égéries indigénistes accueillies par les progressistes américains comme des Soljenitsyne du XXIe siècle. La conversion des grands groupes à cette nouvelle grammaire pose de profondes questions de souveraineté. De manière générale, on constate que le mouvement de mondialisation, qui a longtemps fortifié les démocraties, tend aujourd’hui à les fragiliser. Le capitalisme doit être régulé pour être protégé de ses excès.
Le Capitalisme woke, quand l’entreprise dit le bien et le mal, d’Anne de Guigné, La Cité, 200 pages, 19 €.
Valeurs Actuelles
[D’Orcival] Le “wokisme” est-il arrivé au gouvernement ?
On devrait se le rappeler. Le premier à avoir salué la nomination de Pap Ndiaye aux fonctions de ministre de l’Éducation nationale est celui qui se présente comme le futur “Premier ministre” de gauche issu des prochaines élections : Jean-Luc Mélenchon. « Je salue une audace », dit-il en parlant du « grand intellectuel » qu’il reconnaît en M. Ndiaye, au moment de sa nomination. Le président de la République a dû se dire qu’il avait gagné, puisqu’il vient d’obliger son principal adversaire à plier.
Mais Mélenchon ajoute aussitôt : « Je partage ce qu’il [Pap Ndiaye] disait en juillet 2019 : “Quant à Emmanuel Macron, s’il lui arrive de s’exprimer avec éloquence comme le 10 mai, à propos de la mémoire de l’esclavage, on peine à discerner une politique ou même un point de vue consistant…” » Une petite citation assassine qui va nourrir les commentaires.
De Blanquer à Pap Ndiaye: le grand écart
Pap Ndiaye est le dixième ministre de l’Éducation nationale depuis vingt ans, c’est-à-dire depuis Luc Ferry. Son prédécesseur immédiat, Jean-Michel Blanquer, aura été le premier à demeurer cinq ans dans ses fonctions. La politique qu’il a conduite était à l’opposé de celle de Najat Vallaud-Belkacem qui l’avait précédé sous François Hollande. Cela supposait un revirement assez spectaculaire de la part d’Emmanuel Macron, ancien ministre de l’Économie de Hollande, devenu président à son tour.
Macron aurait pu, comme Jacques Chirac, se garder de rien faire à l’Éducation nationale, en évitant la moindre grève ou le moindre incident (il se souvenait de la mort, en décembre 1986, de Malik Oussekine, qui, trente-six ans après, donne lieu à une série télévisée). Mais non, Macron a laissé faire Blanquer. Celui-ci aurait pu, et c’était le conseil que lui donnait son lointain prédécesseur, Luc Ferry, s’emparer de la réforme de l’enseignement professionnel, il a préféré s’occuper du baccalauréat tout en laissant les maths à l’abandon. Macron est-il maintenant en train de parier sur un second retournement, à l’inverse de celui de 2017 ?
Pap Ndiaye n’a eu jusqu’à présent ni carrière ni ambition politiques. Cinquante-six ans, normalien (Saint-Cloud) et agrégé d’histoire, c’est un professeur. Il a passé cinq ans dans les universités américaines, s’est impliqué dans la création du Conseil représentatif des associations noires (Cran) en France, a publié plusieurs livres dont le dernier (chez Tallandier) est titré les Noirs américains , très impressionné par leur histoire, marquée par le mouvement Black Lives Matter. Il a été chargé du musée d’Histoire de l’immigration avant d’être appelé par l’Élysée. Quand, l’accueillant à son ministère, rue de Grenelle, au moment de la passation des pouvoirs, Jean-Michel Blanquer lui rappelle que « l’école de la République, c’est la liberté, l’égalité, la fraternité et la laïcité », ce n’est pas sans intention. Pap Ndiaye lui répond : « Je suis un pur produit de la méritocratie républicaine dont l’école est un pilier… »
Woke contre anti-woke
D’évidence, la différence est ailleurs. Le 7 janvier dernier, Jean-Michel Blanquer ouvre un colloque à la Sorbonne intitulé “Après la déconstruction : reconstruire les sciences et la culture”. Un colloque organisé par le Collège de philosophie, qui, en décembre, en faisait ainsi l’introduction et en définissait l’esprit : « La “pensée” décoloniale, aussi nommée woke ou cancel culture, représente un défi pour le monde éducatif. » Parce que de cette pensée découle « une forme d’ordre moral incompatible avec l’esprit d’ouverture, de pluralisme et de laïcité qui en constitue l’essence ».
« Le “wokisme” est un épouvantail, plus qu’une réalité sociale ou idéologique », réplique Pap Ndiaye dans le Monde du 6 janvier. « Blanquer doit se dire que le “wokisme” est arrivé au gouvernement », assure le sénateur communiste Pierre Ouzoulias. Devenu l’anti-Blanquer, le nouveau ministre de l’Éducation nationale va-t-il continuer à vouloir « faire de l’immigration un élément central de l’histoire nationale » ? Le président de la République, au nom du “en même temps”, lui donnera-t-il toute latitude en ce sens ?
France24 - World
Biden grieves with Uvalde as anger mounts over worst US school shooting in decade
Issued on: 29/05/2022 - 19:04
NEWS WIRES
Kethevane GORJESTANI
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President Joe Biden tried to comfort families in the south Texas town of Uvalde on Sunday after the nation's deadliest school shooting in a decade as federal officials announced they would review local law enforcement's slow response to the attack.
Anger has mounted over the decision by law enforcement agencies in Uvalde to allow the shooter to remain in a classroom for nearly an hour while officers waited in the hallway and children inside the room made panicked 911 calls for help.
The president and first lady Jill Biden wiped away tears as they visited memorials at the Robb Elementary School where the gunman killed 19 students and two teachers, laying white roses and paying respects to makeshift shrines to the victims.
“Do something,” a crowd chanted outside Sacred Heart Catholic Church as Biden exited after attending mass.
“We will,” he answered.
The Bidens are also visting with victims' families and survivors for several hours before later meeting with first responders.
Police say the gunman, 18-year-old Salvador Ramos, entered the school on Tuesday with an AR-15 semi-automatic rifle after earlier shooting his grandmother, who survived.
Official accounts of how police responded to the shooting have flip-flopped wildly. The U.S. Department of Justice on Sunday said it would review local law enforcement response at the request of Uvalde Mayor Don McLaughlin.
"I feel sorry for them because they have to live with that mistake of just standing by," Julian Moreno, a former pastor at Primera Iglesia Bautista and great-grandfather of one of the girls killed, said of Uvalde's police.
The Uvalde shooting has once again put gun control at the top of the nation's agenda, months ahead of the November midterm elections, with supporters of stronger gun laws arguing that the latest bloodshed represents a tipping point.
Biden, a Democrat, has repeatedly called for major reforms to America's gun laws but has been powerless to stop mass shootings or convince Republicans that stricter controls could stem the carnage.
'We need help'
The Texas visit is Biden's third presidential trip to a mass shooting site, including earlier this month when he visited Buffalo, New York, after a gunman killed 10 Black people in a Saturday afternoon attack at a grocery store.
Biden was accompanied on Sunday by Texas Governor Greg Abbott, a Republican who opposes new gun restrictions, and other local officials.
"We need help, Governor Abbott," some in the crowd yelled as Biden arrived at the school. "Shame on you, Abbott."
Others shouted thanks to Biden as he arrived at the school.
Asked if she had a message for Biden, 11-year-old Bella Barboza, who was friends with one of the victims, said she was now scared to go to school and urged change.
"This world is not a good place for children to grow up in," she said.
Ben Gonzalez, a life-long Uvalde resident and father of four, was among those at the school memorial site on Sunday calling on leaders to help and saying Democrats and Republicans need to work together.
“Yes, we need new gun laws. But we also need a focus on mental health. There is not just one answer to this problem," he told Reuters.
White House aides and close allies say Biden is unlikely to wade into specific policy proposals or take executive action on firearms to avoid disrupting delicate negotiations in the divided Senate.
Democrats in the Senate also dialed down the rhetoric as negotiations continued during the chamber's Memorial Day holiday recess this week.
"We've got to be realistic about what we can achieve," Senate Judiciary Chairman Dick Durbin told CNN's "State of the Union" program on Sunday. Durbin's fellow Democrats narrowly control the 50-50 split Senate but need 60 votes to pass most legislation.
Leading Republicans like U.S. Senator Ted Cruz of Texas, former President Donald Trump and Abbott have rejected calls for new gun control measures and instead suggested investing in mental health care or tightening school security.
Ramos, a high school dropout, had no criminal record and no history of mental illness but had posted threatening messages on social media.
(REUTERS)
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Anti-gun protesters gather outside NRA convention after school massacre
Officials say Texas gunman entered unimpeded as anger mounts over police response
Perspective
Texas school shooting: Senate minority 'holding America hostage' over gun control
L'Humanité
Le LHC, plus puissant accélérateur de particules au monde, en quête d’une nouvelle physique
ActuAprès trois années de travaux, le plus puissant accélérateur de particules au monde reprend du service. Objectifs : percer les secrets de la matière et valider – ou pas – les limites des théories actuelles.
Anna MussoEnfoui 100 mètres sous terre près de Genève, le monstre s’est réveillé. Le plus grand et plus puissant accélérateur de particules au monde, le Grand Collisionneur de hadrons (LHC) géré par le Cern, l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire, a redémarré avec succès fin avril. Depuis trois ans, scientifiques et ingénieurs s’employaient à perfectionner ce géant technologique afin d’en augmenter sa puissance et sa précision de détection. Le LHC nouvelle version est désormais opérationnel, laissant espérer de nouvelles découvertes et même, envisagent certains, une nouvelle physique.
Le 22 avril, le LHC a repris progressivement son activité
Cet anneau de 27 kilomètres de circonférence, formé de milliers d’aimants supraconducteurs, relève de l’exploit technoscientique. À l’intérieur de l’accélérateur, deux faisceaux de particules circulent en sens opposé, à des énergies très élevées et à une vitesse proche de celle de la lumière, avant d’entrer en collision l’un avec l’autre. Ce sont des protons (particules du noyau de l’atome) qui se heurtent frontalement à des vitesses colossales pour faire apparaître les composants élémentaires de notre monde. Avec pour objectif ultime de percer les secrets de la matière.
Depuis son redémarrage, le 22 avril dernier, le LHC a repris progressivement son activité : un petit nombre de protons a circulé en sens opposé le long de l’immense tunnel circulaire à un taux de collision faible mais qui va monter en puissance. « Les collisions de haute intensité et de haute énergie se produiront dans quelques mois », précise Rhodri Jones, chef de département faisceaux du Cern. Au fur et à mesure que la machine se remet en route, les équipes vont augmenter l’intensité des faisceaux de protons pour réaliser des collisions d’une énergie record.
12 000 scientifiques associés aux travaux du LHC
« Les travaux ont également permis d’améliorer la précision des quatre détecteurs du LHC », précise Roberto Salerno, chercheur au CNRS, associé au Cern, professeur à l’École polytechnique. « Cela nous permettra d’atteindre davantage de collisions de particules et ainsi de collecter une masse de données bien plus grande. » Les quelque 12 000 scientifiques associés aux travaux du LHC pourraient alors « étudier le boson de Higgs dans les moindres détails, se réjouit le physicien . Il nous reste à définir avec précision toutes ses propriétés et ses liens avec les autres particules, mais également à découvrir comment il acquiert sa propre masse ».
L’une des plus grandes lacunes du modèle standard est de ne pouvoir expliquer la matière noire, une masse invisible et théorique constituant l’Univers, ainsi que l’énergie noire qu’elle produit, censée expliquer l’accélération de l’expansion de l’Univers. Roberto Salerno
Lancées en 2008, les expériences du collisionneur ont permis, en 2012, d’établir la preuve de l’existence du boson de Higgs. Cette particule unique en son genre, surnommée « particule de Dieu », confère leur masse à toutes les autres particules et constitue ainsi l’une des clefs de voûte du modèle standard de la physique des particules. Une théorie, formulée dans les années 1960, qui permet d’expliquer tous les phénomènes observables à l’échelle de l’infiniment petit, conformément à la mécanique quantique. Elle s’applique à toutes les particules connues, ainsi qu’aux trois interactions agissant à cette échelle : électromagnétique, forte et faible. Mais quid de la gravitation, qui, elle, relève de l’infiniment grand, donc de la relativité générale d’Einstein ?
D’ici au prochain arrêt du LHC, programmé en 2026-2028, les physiciens espèrent avancer dans la recherche de ce phénomène gravitationnel et tester le modèle standard, récemment ébranlé par plusieurs expériences. Ainsi du boson W, découvert en 1983, dont la masse s’est avérée, lors d’une toute récente expérience, beaucoup plus lourde que prévu jusqu’ici par la théorie. « Toutes ces anomalies pourraient s’expliquer par une force nouvelle » qui viendrait s’ajouter aux quatre forces fondamentales régissant l’Univers (forte, faible, électromagnétique et gravitationnelle), explique le physicien Harry Cliff, de l’université de Cambridge.
Revoir la théorie d’Einstein
Mais l’un des grands défis pour le LHC serait de mettre au jour une particule hypothétique constituant une forme invisible de matière appelée « matière noire », insensible à la force électromagnétique. Si on ne parvenait pas à la détecter, il faudrait alors revoir la théorie d’Einstein. « L’une des plus grandes lacunes du modèle standard est de ne pouvoir expliquer la matière noire, une masse invisible et théorique constituant l’Univers, ainsi que l’énergie noire qu’elle produit, censée expliquer l’accélération de l’expansion de l’Univers », nous explique Roberto Salerno. Composant plus d’un quart de l’Univers, la matière noire reste l’un de plus grands mystères de la physique. Selon Rende Steerenberg, responsable des opérations au Cern, les travaux réalisés sur le LHC devraient « considérablement augmenter la probabilité de nouvelles découvertes dans ce domaine ».
Pour y parvenir, les chercheurs peuvent essayer de produire de la matière noire en réalisant des collisions de protons contre protons. « Mais comme, par définition, cette matière noire n’est pas observable, il nous faudrait la coupler avec d’autres particules afin de déduire son existence par les déviations sur les résultats prévus qu’elle engendre », explique Roberto Salerno . Une autre méthode consisterait à la découvrir grâce à la désintégration de particules connues, comme le boson de Higgs. Alors, un pont pourrait enfin relier la physique de l’infiniment petit à celle de l’infiniment grand.
Encore plus puissant, le collisionneur du futur est déjà dans les tuyaux Un géant, par sa taille et sa puissance, le Futur collisionneur circulaire (FCC) pourrait prendre la relève du LHC à partir de 2040. Les scientifiques et les responsables du CERN planchent sur ce colossal projet depuis 2019. Il s’agirait d’un collisionneur en forme d’anneau, trois fois plus grand et beaucoup plus puissant que le LHC, capable d’atteindre des énergies de collision supérieures à 100 TeV (milliers de milliards d’électronvolts), contre les 14 TeV maximum de l’actuel accélérateur de particules ! « La mission du FCC sera de repousser les frontières de l’énergie et de l’intensité des collisionneurs de particules, dans la perspective de la recherche d’une nouvelle physique », annonce le CERN. Une gigantesque et complexe structure pour explorer des champs de la physique encore inconnus aujourd’hui. Son coût est estimé à une vingtaine de milliards d’euros, mais cet investissement est indispensable aux avancées de notre connaissance du monde.
cernboson de higgssciences France24 - World
Colombia presidential election: Leftist Petro and populist Hernandez headed for run-off
Issued on: 30/05/2022 - 00:47
NEWS WIRES
Simone BRUNO
The early vote count in Sunday’s six-way presidential election in Colombia pointed toward a run-off in June, with leftist former rebel Gustavo Petro leading in a ballot held amid growing discontent over increasing inequality and inflation.
Petro, a senator and front-runner throughout the campaign, had just over 40% of votes and was trailed by populist businessman Rodolfo Hernández, who had almost 28%, with more than 94% of ballots tallied, election authorities said Sunday evening.
Petro needed 50% of the total votes to avoid a run-off election against the second-place finisher. The anti-establishment candidate has promised to make significant adjustments to the economy, including a tax reform, and to change how Colombia fights drug cartels and other armed groups.
A Petro win would add to a series of leftist political victories in Latin America as people seek change at a time of dissatisfaction with the economic situation. Chile, Peru and Honduras elected leftist presidents in 2021, and in Brazil, former President Luiz Inácio Lula da Silva is leading the polls for this year’s presidential election. Mexico elected a leftist president in 2018.
“The main problem in the country is the inequality of conditions, the work is not well paid,” said Jenny Bello, who sold coffee near a long line of voters under a typical cloudy sky in the capital of Bogotá. She had to resort to informal sales after months without work because of the pandemic.
This was the second presidential election held since the government signed in 2016 a peace agreement with the Revolutionary Armed Forces of Colombia, known as FARC for its initials in Spanish. But the divisive agreement was not a main issue during the campaign as challenges exacerbated by the pandemic, including poverty and inflation, garnered attention.
Election Day took place peacefully for the most part across the country. But in the south-central state of Guaviare, three explosions were set off in rural areas far from polling stations, leaving a soldier with shrapnel wounds, said Defence Minister Diego Molano, who added that FARC dissident groups were allegedly responsible. The dissidents operate in the area.
Meanwhile, dozens of Colombians who wanted to return to their home country to vote faced difficulties at the border with Venezuela. The non-governmental group Colombian Electoral Observation Mission complained that “the Venezuelan Guard prevented the passage of Colombians” over the border bridges.
Immigration authorities in Colombia said an agreement calls for allowing Colombians registered to vote at border consulates to enter their homeland.
Petro has said he would resume diplomatic relations with the government of Nicolás Maduro, broken with current President Ivan Duque since 2019.
Third try for Petro
It is Petro's third attempt to be the South American country's president. He was defeated in 2018 by Duque, who was not eligible for reelection.
A victory for Petro would usher in a new political era in a country that has always been governed by conservatives or moderates while marginalising the left due to its perceived association with the nation’s armed conflict. He was once a rebel with the now-defunct M-19 movement and was granted amnesty after being jailed for his involvement with the group.
He has promised to make significant adjustments to the economy, including a tax reform, as well as changes to how Colombia fights drug cartels and other armed groups.
Petro's main rival for most of the campaign had been Federico Gutiérrez, a former mayor of Medellin backed by most of Colombia’s traditional parties who ran on a pro-business, economic growth platform.
But Hernández, a real estate tycoon with few connections to political parties, surged in recent polls. He has promised to reduce wasteful government spending and to offer rewards for people who report corrupt officials.
Gutiérrez has promised to fight hunger with the extension of subsidies and public-private alliances so that food that otherwise goes to waste is destined for the poorest.
A Gallup poll conducted earlier this month showed that 75% of Colombians believe the country is heading in the wrong direction and only 27% approve of Duque. A poll last year by Gallup found 60% of those questioned were finding it hard to get by on their income.
The coronavirus pandemic set back the country’s anti-poverty efforts by at least a decade. Official figures showed that 39% of Colombia’s 51.6 million residents lived on less than $89 a month last year, which has a slight improvement from the 42.5% rate from 2020.
Meanwhile, the country’s inflation reached its highest levels in two decades last month. Duque’s administration has justified April’s 9.2% rate by saying it is part of a global inflationary phenomenon, but the argument has not tamed discontent over increasing food prices.
“The vote serves to change the country and I think that this responsibility falls a lot on young people who want to reach standards that allow us to have a decent life,” said Juan David González, 28, who voted for the second time in a presidential election.
In addition to economic challenges, Colombia’s next president will also have to face a complex security issue and corruption, which is a top concern of voters.
The Red Cross last year concluded Colombia reached its highest level of violence in the last five years.
Although the peace agreement with the FARC has been implemented, the territories and drug-trafficking routes that it once controlled are in dispute between other armed groups such as the National Liberation Army, or ELN, a guerrilla group founded in the 1960s, FARC dissidents and the Gulf Clan cartel.
Duque’s successor will have to decide whether to resume peace talks with the ELN, which he suspended in 2019 after an attack killed more than 20 people.
Aware of voters’ corruption worries, real estate tycoon Rodolfo Hernández has placed the issue at the center of his campaign. Hernández, the former mayor of Bucaramanga, surprisingly rose in the final stretch of the campaign after promising to “clean” the country of corruption and to donate his salary.
The other candidates on the ballot are Sergio Fajardo, former mayor of Medellín and candidate for the center coalition; Christian leader John Milton Rodríguez, and the conservative Enrique Gómez.
(AP)
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PORTRAIT
Francia Marquez, the Afro-Colombian rights activist campaigning for vice president of Colombia
INSIDE THE AMERICAS
Special programme: Colombia's peace deal generation
The Debate
Will Colombia look left? Presidential race focuses on inequality, enduring violence
L'Humanité
Une intelligence artificielle pour parer aux tsunamis
ActuOn peut désormais mieux prédire la magnitude d’un séisme, de laquelle dépend la taille du raz-de-marée. Une donnée essentielle pour donner l’alerte et protéger les populations. Explications.
Marine CyglerEn 2011, deux minutes après la survenue du gigantesque séisme sous-marin de Fukushima, les Japonais des zones côtières ont reçu un SMS sur leur téléphone les avertissant que le séisme de magnitude 8,1 serait suivi d’un tsunami.
Près d’une heure après le tremblement de terre, les vagues sont en effet arrivées. Sauf que la magnitude du séisme japonais avait été estimée à 8,1, alors qu’en réalité elle était de 9. Cela a eu des conséquences gravissimes car la population s’était préparée pour une vague de 3 mètres de haut, et non pas à ce qui a en effet déferlé sur les côtes, à savoir une vague de 15 mètres de haut.
Capter les vibrations du sol ne suffit pas
Estimer correctement la magnitude d’un grand séisme permettrait de donner une alerte fiable pour les tsunamis. Las, les systèmes d’alerte utilisés aujourd’hui sont incapables de le faire. Mais une équipe internationale (IRD-CNRS-université Côte d’Azur-Observatoire de la Côte d’Azur-Los Alamos National Laboratory-Kyoto University), dont les travaux ont été publiés dans la prestigieuse revue « Nature » le 11 mai propose un tout nouveau système d’alerte permettant d’estimer de manière instantanée la magnitude des grands séismes.
Aujourd’hui, lorsqu’un séisme se produit, des détecteurs captent les toutes premières ondes sismiques, c’est-à-dire les vibrations du sol. Mais très peu de temps s’écoule entre ces signaux et le tremblement de terre, ce qui ne permet d’avertir les populations que quelques secondes avant les secousses.
En Haïti, des sentinelles citoyennes contre les séismesLes ondes des tsunamis, elles, se propagent beaucoup moins vite, si bien qu’il y a un délai de trente minutes à deux heures entre le séisme et le tsunami, ce qui laisse aux populations le temps de fuir. « Le problème, c’est que si la magnitude du tremblement de terre est supérieure à 7,8, le système sature et on ne peut pas avoir une meilleure estimation », explique le chercheur Quentin Bletery, qui a participé à l’étude (lire encadré ci-dessous).
Or, ce sont les séismes les plus importants qui sont à l’origine d’un tsunami généralement bien plus meurtrier que le tremblement de terre lui-même. C’est ce qu’il s’est passé le 26 décembre 2004 quand un gigantesque séisme au niveau de Sumatra d’une magnitude de 9,3 a déclenché un tsunami dévastateur qui a touché douze pays et tué plus de 230 000 personnes, en Indonésie et au Sri Lanka principalement.
À la vitesse de la lumière
Les géophysiciens qui ont participé à l’étude ont proposé d’utiliser des signaux gravitationnels, les Prompt Elasto-Gravity Signals (Pegs), qui ont l’avantage de se propager très rapidement, à la vitesse de la lumière.
Mais il fallait encore surmonter un problème majeur : la très faible amplitude des Pegs ne permet pas leur utilisation dans des systèmes d’alerte. Les chercheurs sont parvenus à contourner cette difficulté grâce à un algorithme d’intelligence artificielle qui transforme ces signaux gravitationnels en une estimation tout à fait fiable de la magnitude.
Sciences. Comment un virus a donné son parfum à la roseEt les tsunamis dans tout ça ? Eh bien, le tour de passe-passe est bien là : non seulement le signal gravitationnel est instantané mais, étant donné sa faiblesse, il est capté lors des tremblements de terre les plus puissants, de magnitude supérieure à 8,3, ceux-là mêmes que les sismomètres sont incapables d’évaluer.
Les résultats sont très prometteurs : les Pegs pourraient vraiment améliorer les systèmes d’alerte aux tsunamis. De quoi avoir – enfin – une efficacité sur l’évacuation des populations, la protection des aéroports mais aussi des centrales nucléaires.
« C’est la perturbation de la gravité que l’on mesure »
Le point de vue de Quentin Bletery, géophysicien à l’Institut de recherche pour le développement (IRD)
D’où vient l’idée d’utiliser un signal gravitationnel en sismologie ?
Lors d’un séisme, une énorme masse de roche bouge soudainement, ce qui perturbe le champ de gravité terrestre.
Cette perturbation de la gravité se propage, comme une onde gravitationnelle, à la vitesse de la lumière, c’est-à-dire 50 000 fois plus vite que les ondes sismiques. Mais le signal est si faible qu’il a fallu attendre 2017 pour qu’on l’identifie sur des sismomètres, les appareils qui enregistrent les ondes sismiques. Évidemment, la découverte de ce signal a tout de suite présenté un intérêt potentiel pour l’alerte. Mais exploiter un signal si faible pour estimer quasi instantanément et de manière fiable la magnitude et la localisation du séisme restait un grand challenge. Comme le signal est faible, l’algorithme ne fonctionne, pour l’instant, que sur les plus grands séismes, de magnitude supérieure à 8,2, mais ce sont justement ceux dont on veut connaître la magnitude pour en déduire la taille du tsunami.
Comment avez-vous testé votre algorithme ?
Après l’avoir validé avec des centaines de milliers de signaux gravitationnels virtuels, on a testé notre algorithme avec des données réelles issues d’anciens séismes. L’algorithme nous a donné des estimations quasiment exactes des magnitudes qui avaient été en effet mesurées. On est maintenant en train de l’implémenter au Pérou, où le déploiement d’un réseau d’instruments classiques de surveillance des séismes est en cours. Immense et densément peuplée, située en bord de mer, la capitale, Lima, est très exposée au risque de tsunami car une très grande faille marine se trouve juste en face. Cela fait trois cents ans qu’il n’y a pas eu de séisme et on en attend un sans savoir s’il se produira demain, dans dix, cent ou cinq cents ans.
Quelles sont les autres zones particulièrement exposées aux tsunamis ?
Le tour de l’océan Pacifique est exposé à un risque élevé de tsunami car cet océan se situe sur une grande plaque très ancienne qui s’enfonce sous les autres plaques le long d’immenses failles. L’océan Indien et les Caraïbes sont également concernés.
tsunamis France24 - World
Death toll rises after heavy rainfall in Brazil sparks floods and landslides
Issued on: 30/05/2022 - 03:49
NEWS WIRES
Torrential rains in northeastern Brazil have left at least 79 people dead and dozens missing, civil defense officials said Sunday, as rescuers capitalised on a lull in downpours to search for survivors.
"As of 6:00 pm (2100 GMT) this Sunday, the number of people killed as a result of the rains has reached 79," the civil defense authority of Pernambuco state, where the affected communities of Recife and Olinda are located, said in a statement.
The disaster is the latest in a recent series of deadly landslides and floods triggered by extreme weather in Brazil.
The number of dead has mounted steadily over the weekend, including dozens in landslides, as heavy rains caused rivers to overflow and torrents of mud swept away everything in their path.
The latest statement from the civil defense did not offer an update on the number of people missing, though the agency had earlier reported 56 people still unaccounted for and nearly 4,000 who had lost their homes.
"We still don't have an exact number, but there are still reports of victims... who have not been found," Pernambuco Governor Paulo Camara said during a press conference.
"The search will continue until we can identify all the missing people," he said.
Authorities warned that rain was forecast to continue Monday, but in the meantime while the storm subsided some 1,200 personnel -- some in boats or helicopters -- resumed search and rescue work, state officials said.
Minister of Regional Development Daniel Ferreira urged caution in a press conference Sunday in Recife, the capital of hard-hit northeastern Pernambuco state.
"Although it has stopped raining now, we are forecasting heavy rains for the next few days," he said.
"So the first thing is to maintain self-protection measures."
Between Friday night and Saturday morning, rainfall volume reached 70 percent of what was forecast for all of May in some parts of Recife.
'Difficult'
Images circulated on local media showed rescue workers and volunteers clearing heaps of debris in Jardim Monteverde, on the border between Recife and the municipality of Jaboatao dos Guararapes, where 19 died Saturday morning in a landslide that ripped through precariously built homes.
Luiz Estevao Aguiar, who lives in a different municipality, lost 11 relatives in the disaster, he told TV Globo.
"My sister, my brother-in-law, 11 people from my family died. It was difficult... I did not expect this," he said tearfully.
Nearby, Flavio Jose da Silva has been desperately looking for his stepfather Gilvan in the rubble of what was once his house.
Shortly after it collapsed, he heard Gilvan say, "I'm here, under the ground."
"We hope to find him alive," an emotional da Silva said, pointing to a mountain of debris.
Brazilian President Jair Bolsonaro said Sunday he would travel to Recife on Monday.
Over the past year, hundreds of Brazilians have died in flooding and landslides brought on by torrential downpours.
In February, more than 230 people were killed in the city of Petropolis, the Brazilian then-empire's 19th-century summer capital, in Rio de Janeiro state.
Early last month 14 more were killed by flooding and landslides in the state.
Experts say Brazil's rainy-season downpours are being augmented by La Nina -- the cyclical cooling of the Pacific Ocean -- and by climate change.
Because a hotter atmosphere holds more water, global warming increases the risk and intensity of flooding from extreme rainfall.
Risks from heavy rains are augmented by topography and poor construction in shantytowns built in steep areas.
According to meteorologist Estael Sias of the MetSul agency, the heavy rains lashing Pernambuco and, to a lesser extent, four other northeastern states, are the product of a typical seasonal phenomenon called "eastern waves."
He explained that those are areas of atmospheric disturbance that move from Africa to Brazil's northeastern coastal region.
"In other areas of the Atlantic this instability forms hurricanes, but in northeastern Brazil it has the potential for a lot of rain and even thunderstorms," he said.
(AFP)
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environment
Cold wave hits southern Brazil with record-low temperatures
Lula launches presidential campaign to unseat Bolsonaro, 'rebuild Brazil'
Rio's flamboyant Carnival parade returns after pandemic hiatus
L'Humanité
Canicule, experts et ministre
ChroniqueSylvestre HuetAu nord de l’Inde et au Pakistan voisin, les peuples suffoquent. Alors que les pluies de la mousson ne sont pas encore là, des températures extrêmes, de 45 à plus de 50 °C, épuisent les populations, rendent insupportables les durs labeurs des paysans et ouvriers, tuent les plus faibles. Elles frappent également les cultures. Trop sec, trop chaud pour les jeunes blés dont les rendements menacent de s’écrouler. Alors qu’il espérait remplacer l’Ukraine sur les marchés mondiaux, le premier ministre Indien, Narendra Modi, s’est résigné à un embargo sur les exportations de la céréale.
Question de science : ces températures dévastatrices, ponctuelles et régionales, ont-elles un rapport avec le changement climatique planétaire dû à nos émissions de gaz à effet de serre ? Oui, vient de répondre une étude du service météorologique britannique.
Les scientifiques du Met Office se sont plongés dans plus de 150 simulations du climat planétaire de 1850 à 2100, réalisées pour le rapport du Giec (1). Ils y ont étudié les températures de cette région du monde durant les mois d’avril et mai. Et recherché les probabilités d’une telle canicule précoce dans des simulations intégrant l’intensification de l’effet de serre par nos émissions et dans celles qui font « comme si » ces dernières n’avaient pas existé, ne tenant compte que des seules causes naturelles de variations climatiques.
Résultat ? Si le climat n’avait pas été modifié par nos émissions de gaz à effet de serre, le temps de retour d’une telle canicule aurait été d’une fois tous les trois siècles. Aujourd’hui, avec un climat planétaire réchauffé de 1,1 °C depuis la fin du XIXe siècle, sa probabilité est cent fois supérieure. Elle peut donc revenir tous les trois ans en moyenne. Quant au futur, à l’horizon 2100, même si l’on suivait un scénario de réduction très sévère de nos émissions, de telles températures surviendraient tous les ans.
Le résultat donne raison au Giec, qui, dans le dernier rapport de son groupe 1, affirme ceci : « Certaines des chaleurs extrêmes de la dernière décennie ne seraient très probablement pas survenues sans le réchauffement provoqué par nos émissions de gaz à effet de serre. »
La politique climatique française est-elle à la hauteur de ce défi ? Macron II vient d’en confier la responsabilité à sa première ministre. Mais si Élisabeth Borne ne fait que poursuivre la politique conduite sous Macron I, cela ne suffira pas.
la chronique scientifique de sylvestre huet Opex 360
Les députés allemands se sont mis d’accord sur le fonds de 100 milliards d’euros destiné à leurs forces armées
par Laurent Lagneau · 30 mai 2022
Le 27 février dernier, le chancelier allemand, Olaf Scholz, fit part de son intention de créer un fonds spécial doté de 100 milliards d’euros afin de remédier aux carences – largement documentés par plusieurs rapports successifs – de la Bundeswehr [forces armées fédérales allemandes, ndlr].
« Face au tournant historique engagé par l’agression de Vladimir Poutine [contre l’Ukraine], notre principe est le suivant : tout ce qui est nécessaire pour garantir la paix en Europe sera mis en œuvre. L’Allemagne y apportera sa propre contribution solidaire. […] Nous allons à partir de maintenant, d’année en année, investir plus de 2 % du PIB dans notre défense, afin de disposer à terme d’une Bundeswehr performante, ultramoderne et dotée de technologies de pointe qui nous assure une protection fiable », avait alors expliqué M. Scholz.
Seulement, ce fonds « spécial » devant être abondé par de la dette supplémentaires, sa création supposait alors de contourner le « frein à l’endettement », c’est à dire les règles budgétaires inscrites dans la Constitution allemande [ou Loi fondamentale]. Or, pour cela, M. Scholz devait obtenir l’aval des deux-tiers des députés siégeant au Bundestag [chambre basse du Parlement, ndlr]. Sa majorité étant insuffisante, il lui a donc fallu ouvrir des négociations avec les parlementaires chrétiens-démocrates [CDU/CSU] afin de trouver un accord.
Ce qui vient donc d’être fait, après plusieurs semaines de discussions difficiles entre le gouvernement et l’opposition conservatrice, la seconde reprochant au premier sa frilosité pour soutenir l’Ukraine face à la Russie et exigeant des garanties sur l’utilisation de cette manne de 100 milliards d’euros ainsi que sur les règles d’acquisition des nouveaux équipements destinés à la Bundeswehr. Ainsi, les écologistes souhaitaient pourvoir utiliser une partie de cette somme pour soutenir les pays partenaires et financer la cybersécurité… Ce qui était exclu pour la CDU/CSU.
Quoi qu’il en soit, la création de ce fonds spécial a été dictée par la nécessité de faire remonter rapidement en puissance les forces armées allemandes, ce qui nécessite un effort « important et de longue haleine », était-il souligné dans l’exposé des motifs du projet de loi.
Reste à voir quels seront les capacités qui seront acquises prochainement… « Nous avons identifié ce dont nous avons besoin pour assurer la défense nationale et celle de l’Alliance à l’avenir », a assuré Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, citant les systèmes de vision nocturne et les hélicoptères de transport lourd [HTL]. « Nous y avons déjà réfléchi, ce qui signifie que nous pourrons commencer dès que ce fonds spécial sera disponible. Il est important que tout s’organise très rapidement pour que la Bundeswehr soit correctement équipée », a-t-elle ajouté.
C’est « un bon compromis qui fera que l’OTAN pourra compter sur nous », a commenté, de son coté, Annalena Baerbock, la ministre allemande des Affaires étrangères.
France24 - World
Cannes Film Festival 2022: Highlights from the 75th edition
Issued on: 30/05/2022 - 15:12Modified: 30/05/2022 - 15:16
Twelve days of cinema, with 21 films in competition but only one Palme d'Or: the top prize at this year's Cannes Film Festival went to Swedish director Ruben Östlund for his social satire "Triangle of Sadness". FRANCE 24 followed the festival from start to finish. We bring you the highlights of our coverage of this 75th edition.
Cannes Film Festival © FRANCE24
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ENCORE!
Cannes 2022: First a Square now a Triangle, Ruben Östlund wins Palme d'Or for second time
Cannes Film Festival
Sweden’s Östlund wins second Palme d’Or for social satire ‘Triangle of Sadness’
ENCORE!
Cannes 2022: Palme d'Or-winning director Ruben Östlund on his satire of the super-rich
Opex 360
L’aéronavale française va accentuer sa préparation au combat de haute intensisté avec l’exercice Ocean Hit 22
par Laurent Lagneau · 29 mai 2022
Il y a quelques jours, le Service de l’information aéronautique [SIA] a publié une note [.pdf] pour annoncer la création de onze zones réglementées temportaires [ZRT] et de six zones dangereuses temportaires [ZDT] au large de la Bretagne, à compter du 15 juin prochain. La raison? Un « exercice mettant en œuvre un nombre important d’aéronefs de la défense, français et étrangers, évoluant en CAM de jour, en toutes conditions de vol et à toutes altitudes, nécessitant la création de zones réglementées et dangereuses temporaires ».
L’exercice en question sera organisé depuis la base aéronavale [BAN] de Landivisiau. Appelé « Ocean Hit 22 », il s’agit d’un entrainement aéromaritime visant à préparer un engagement de « haute intensité », avec le concours de « navires de la Marine nationale, de troupes de l’armée de Terre et d’aéronefs des forces aériennes suisses, grecques, britanniques et [évidemment] françaises.
Dans le détail, Ocean Hit 22 mobilisera des F/A-18 suisses, des F-16 grecs, des F-35B britanniques ainsi que des Rafale, des Mirage 2000, un E-3F SDCA [Système de Détection et de Contrôle Aéroporté] ainsi qu’un avion ravitailleur A330 MRTT de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE]. Ces appareils opéreront aux côtés des Rafale Marine et des E-2C Hawkeye du groupe aérien embarqué [GAé]. Des avions de patrouille maritime Atlantique 2 et des hélicopères NH-90 Caïman seront également de la partie, de même qu’une frégate multimissions [FREMM].
« Les forces en présence s’entraineront à la mise en œuvre d’armement réel en mer, après avoir franchi les défenses ennemies constituées d’aéronefs et de systèmes surface-air modernes », explique la Marine nationale.
Et de préciser : « Afin de préparer les opérations depuis le porte-avions Charles de Gaulle, un des enjeux de l’exercice résidera dans la capacité à travailler depuis différentes bases de départ, dans un environnement rendu complexe par les capacités de renseignement et d’interception Cyber de l’ennemi ».
Il s’agit du second exercice organisé par la Marine nationale en vue de renforcer sa préparation au combat « haute intensité » en six mois. En effet, fin novembre 2021, les manoeuvres Polaris 21 avaient mobilisé 6000 militaires [dont 4000 marins] ainsi qu’un nombre important de navires de surface et d’avions. Ayant opposé deux forces [l’une constituée autour du porte-avions Charles de Gaulle, l’autre autour du porte-hélicoptères amphibie Tonnerre], elles avaient permis de tirer des enseignements précieux.
France24 - Monde
Espagne : les "macro-fermes", un modèle d'élevage au cœur d'un intense débat
Publié le : 30/05/2022 - 15:47
Céline SCHMITT
L'Espagne est le premier producteur de viande porcine en Europe. Mais son mode d'élevage intensif, basé sur ce que l'on appelle les "macro-fermes", provoque actuellement un très vif débat politique et social dans le pays.
Opex 360
Pour « Red Flag », l’US Air Force préfère des F-35 « agresseurs » aux avions fournis par des prestataires privés
par Laurent Lagneau · 29 mai 2022
Depuis les années 1970, l’US Air Force organise des exercices de type « Red Flag » depuis les bases aériennes de Nellis [Nevada] et d’Eielson [Alaska] afin d’entraîner ses pilotes de chasse [ainsi que ceux de pays alliés] dans des conditions proches de la réalité. Pour cela, elle a recours à des escadrons « agresseurs » censés reproduire les tactiques d’adversaires potentiels, comme le 64th Aggressor Squadron, ainsi que, depuis quelques années, à des Entreprises de Services de Sécurité et de Défense [ESSD], lesquelles fournissent des prestations dites « ADAIR » [Adversary Air Services] en mettant en oeuvre des avions de combat d’occasion.
Actuellement, la société Draken International est titulaire du marché, un nouveau contrat d’une valeur de 280 millions de dollars lui ayant été attribué en 2018. Mais, a priori, elle ne le restera plus pour très longtemps.
Seulement, la nature des menaces évoluant sans cesse, avec notamment l’apparition de chasseurs-bombardiers dits de 5e génération en Chine [J-20, FC-31] et en Russie [Su-57, Su-75], l’US Air Force avait fait part, en 2019, de son intention de réactiver le 65th Aggressor Squadron avec 9 F-35A.
« Les escadrons agresseurs améliorent les compétences de nos pilotes depuis le début des années 1970. Ils apportent une dose de réalisme aux exercices et la valeur qu’ils donnent à ces derniers est cruciale. Ces F-35 ‘agresseurs’ permettront de maintenir notre avance sur nos adversaires des années à venir », avait expliqué le général David Goldfein, chef d’état-major de l’US Air Force à l’époque.
Depuis, ce 65th Agressor Squadron n’a toujours pas été réactivé… En revanche, le 64th Agressor Squadron a, pour la première fois, mis en oeuvre des F-35A pendant la session « Red Flag-Nellis 21-3 », l’an passé.
Quoi qu’il en soit, pour l’US Air Force, les services fournis par Draken International ne correspondent plus à ses besoins. « Ce que nous constatons, maintenant, c’est que ces contrats [de type ADAIR, ndlr] ne sont pas très efficaces à Nellis, pour créer un environnement nécessaire à un entraînement haut de gamme », a en effet déclaré le général David S. Nahom, chef d’état-major adjoint de l’US Air Force, chargé des plans et des programmes, lors d’une récente audition au Sénat.
Si, « il y a cinq ou six ans, l’Air Force n’avait pas besoin d’un avion agresseur de cinquième génération », a-t-il dit, la situation a changé étant donné que « la chine dispose désormais de tels chasseurs ». Aussi, a-t-il continué, il est « nécessaire » de proposer des « entraînements plus sophistiqués » tant à Nellis qu’à Eielson.
« Alors que la menace chinoise s’est intensifiée, nous devons intensifier notre entraînement. Et ce que propose le prestataire privé à Nellis n’est pas ce dont nous avons besoin », a insisté le général Nahom.
Pour autant, l’officier n’a pas remis en cause les services fournis par les ESSD spécialisées dans les prestations ADAIR, comme Draken International ou encore ATAC, lesquelles ont par ailleurs massivement investi pour se doter d’avions de combat d’occasion [Mirage F1, F-16, etc]. Pour rappel, le programme ADAIR du Pentagone, d’une valeur de 6,4 milliards de dollars, vise à founir jusqu’à 50’000 heures de vol d’entraînement aux forces aériennes américaines dans les domaines du combat aérien, de l’appui rapproché, la guerre électronique ou encore le ravitaillement en vol.
Ces ESSD « font un travail formidable pour l’US Air Force », en particulier pour l’entraînement « régulier » des pilotes ou encore pour leur formation. « Ces contrats sont très efficaces », a-t-il dit. Mais pas assez, donc, pour des exercices comme Red Flag.
À noter que l’US Marine Corps [USMC] ne s’inscrit pas dans la même logique. Début mai, il a fait connaître son intention de réactiver un second escadron « agresseur » [le Marine Fighter Training Squadron 402 ou VMFT-402] avec dix F-5N, un avion dont la conception remonte aux années… 1960. Ce qui, avec ceux mis en oeuvre par le VMFT-401, portera cette flotte à une vingtaine d’appareils.
« Confiez-moi quelques centaines d’avions comme le F-5N, avec un canon fiable, un système de visée assisté par ordinateur, quatre [missiles air-air] Sidewinder, des moyens de contre-mesures électroniques, et des pilotes effectuant 40 ou 50 heures de vol par mois, et nous battrons n’importe quelle force aérienne qui ruine son pays en investissant dans des ‘pingouins’ furtifs de cinquième génération », avait assuré le capitaine de vaisseau Dan Pedersen, l’un des créateurs de « Topgun », dans son dernier livre.
France24 - Monde
Une "génération climat" adepte des actions coups de poing
Publié le : 28/05/2022 - 10:52
Bahar MAKOOI
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BNP Paribas, TotalEnergies… Plusieurs assemblées générales de grands groupes accusés d’inaction climatique ont été infiltrées ou bloquées ces dernières semaines par des militants environnementalistes. La marque d'une nouvelle génération de jeunes activistes. Décryptage.
Pour la première fois, Léa Kulinowski, 37 ans, a franchi le pas. Prévenue à la dernière minute, la militante a rejoint les 250 activistes environnementalistes qui ont bloqué, mercredi 25 mai au matin, dans le fracas, l’entrée de la salle Pleyel à Paris, où se tenait l’assemblée générale de TotalEnergies.
Après avoir pris de court les nombreux vigiles et policiers présents, Léa et d’autres ont renversé les barrières métalliques protégeant le trottoir et se sont tout simplement assis devant les portes. Certains se sont menottés entre eux, d'autres ont brandi des banderoles, contraignant ainsi les actionnaires tentant de rejoindre la réunion – la première en présentiel depuis la crise du Covid-19 – à rebrousser chemin.
🚨📢 People chanting #StopEACOP while blocking Total's AGMWe decided to have our People's AGM outside Total's venue as they were planning to continue impressing their shareholders and getting approvals for more dirty fossil fuel investments. pic.twitter.com/mPLOG4p6GT
May 25, 2022Très en colère, plusieurs actionnaires ont insulté les manifestants. Des scènes filmées par les militants et postées immédiatement sur les réseaux sociaux.
"Vous dégagez", "Connasse": Le mépris de certains actionnaires face au courage des activistes climat qui bloquent l'AG de TotalEnergies depuis ce matin #BlocageTotal (Crédit: @greenpeacefr ) pic.twitter.com/AVT8HyagBL
May 25, 2022L’assemblée générale de TotalEnergies s’est malgré tout tenue, à huis clos, en ligne, réunissant plus de 28 000 actionnaires, qui ont majoritairement approuvé le plan climatique soumis à leur vote. À l'extérieur de la salle, les manifestants, encerclés par une vingtaine de policiers, ont fini par être évacués.
À l’initiative de plusieurs ONG – dont Greenpeace, Alternatiba, ANV-Cop21 et Les amis de la Terre –, cette action coup de poing visait à dénoncer les projets du groupe pétrolier et gazier, jugé "totalement irresponsable" car il continue à exploiter et développer des énergies fossiles, notamment en Angola, en Tanzanie ou au Mozambique. Dans le viseur également, la présence du groupe en Russie malgré la guerre engagée par Moscou en Ukraine.
Bonjour @LeaBalage, nous reconnaissons l’Accord de Paris comme une avancée majeure dans la lutte contre le réchauffement climatique et chaque investissement significatif fait l’objet d’une évaluation prenant en compte ces objectifs. https://t.co/vz4fWafzj3
May 25, 2022Habituée au militantisme, mais plutôt du côté des tribunaux, Léa Kulinowski, juriste pour l’ONG Les amis de la Terre, estime l’action réussie. "C’est important à titre personnel de montrer qu’on a un peu de pouvoir. J’avais besoin de sentir que j’essaie d’agir en tant qu’individu pour faire entendre l’urgence climatique."
Multiplication des actes de désobéissance civile
Depuis quelques semaines, des activistes mettent la pression sur les grands groupe accusés de polluer, en infiltrant les assemblées générales réunissant leurs principaux actionnaires et financeurs. Plusieurs membres d’Alternatiba ont ainsi réussi à rejoindre, le 18 mai, l’assemblée des actionnaires de BNP Paribas.
Parmi eux, la militante Camille Etienne, qui a expliqué dans un long fil sur Twitter la stratégie visant à acheter plusieurs actions lui permettant d’être conviée à l’événement. Sur place, la jeune femme est parvenue à prendre la parole pour questionner BNP Paribas sur ses engagements climatiques et ses investissements dans les "projets d’expansion pétrolière" de TotalEnergies, avant de finir sous une pluie d’insultes, allant jusqu’aux menaces de mort.
Comment se rendre à l’AG de @BNPParibas, le premier financeur européen de l'expansion des énergies fossiles à 10h, et repartir en ayant reçu une menace de mort de la part de ses actionnaires à 12h. Fil 🧶 ⬇️
May 18, 2022L’affaire a été peu relayée par les médias, mais fait du bruit sur les réseaux sociaux. "Les phénomènes de désobéissance civile se sont multipliés en France et en Occident depuis le début des années 2000 avec l’émergence des réseaux sociaux, formidable vecteur pour faire parler de soi, dénoncer, et attirer l’opinion publique", analyse Sylvie Ollitrault, directrice de recherche au CNRS et à l’École des hautes études en santé publique (EHESP).
L’éveil d’une génération climat
Cette chercheuse, qui a consacré de nombreux travaux à la désobéissance civile, voit aussi dans la multiplication de ces actions l’éveil d’une génération climat. "Il y a toujours des jeunes parmi les militants écologistes, mais depuis cinq ans, on constate un rajeunissement, au sens où il y en a beaucoup plus. Ces jeunes sont ceux qui se sont frottés à l’action collective pendant les marches et les grèves étudiantes pour le climat."
À la différence de la génération des militants des années 1990, ces jeunes ont grandi dans l’écoanxiété, qui augmente de jour en jour à mesure que les effets du réchauffement climatique se font ressentir, y compris en France. "Le Covid-19 est également passé par là, ajoutant une lucidité sur le fait que les sociétés occidentales ne sont plus épargnées", poursuit Sylvie Ollitrault.
La frustration face à l'inaction des pouvoirs publics est un autre moteur du passage à l'acte militant. "On a bien vu que les élections et la politique donnent des résultats décevants", estime Léa Kulinowski, "alors on a recours à des méthodes différentes".
Cet engagement dans la désobéissance civile prend racine dans une "déception généralisée", confirme Sylvie Ollitrault. "Une déception à l’égard de l’action politique au sens du vote et des grandes conférences internationales. Les États ne vont pas assez loin. Le temps politique est long alors qu’on a le sentiment qu’il faut accélérer le processus de protection de l’environnement", analyse-t-elle.
Une répression policière accrue qui dissuade les plus âgés
La désobéissance civile n'est pas sans risques : les militants écologistes sont davantage réprimés et arrêtés. "Nous observons depuis cinq ans une répression ou des violences policières. La répression est plus violente que ce que l’on peut penser, même lors d’actes non violents", assure Sylvie Ollitrault.
#BlocageTotal : beaucoup de FDO sur place @TotalEnergies ne peut plus opérer sans une forte présence policièreMalgré la répression on est là, on fait face à @TotalEnergies et son mondepic.twitter.com/9Yto6PgInq
May 25, 2022Léa Kulinowski, qui a vécu le blocage de l’assemblée générale de TotalEnergies de l’intérieur, a été "choquée", dit-elle, de voir certains manifestants recevoir "du gaz lacrymogène en plein visage". "Les policiers étaient très armés, c’était impressionnant. Nous étions assis devant l’entrée pour en bloquer l’accès et des bombes lacrymogènes ont été clairement dirigées vers les yeux. J’ai trouvé ce comportement disproportionné alors que nous répétions que nous étions non violents, que nous voulions juste bloquer l’entrée, pas entrer à l’intérieur", raconte la militante.
Exit donc l’ambiance "bon enfant" des manifestations des années 1990, constate Sylvie Ollitrault, qui observe le militantisme environnemental depuis plusieurs générations. "Aujourd’hui, les actions s’anticipent, les manifestants se préparent avec des tenues appropriées, des foulards… car ils savent que la répression s’est accrue. Ça peut dissuader des familles de participer. Les jeunes, en revanche, sont surreprésentés. Ils sont en meilleure forme physique pour courir en cas de besoin."
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L'ONU alerte sur de nouveaux records des marqueurs clés du changement climatique
La France bat des records de chaleur et se prépare au risque de sécheresse
Pakistan et Inde en proie à une chaleur record, la température fatale à l'Homme atteinte
New York Times - World
Free Ambulances in Mogadishu, Thanks to This Determined Dentist
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Dismayed that victims of the incessant violence in Somalia’s capital were being rolled to hospitals on wooden carts and in wheelbarrows, a dentist decided to do something about it.
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By Abdi Latif Dahir
MOGADISHU, Somalia — On the way to and from his dental clinic every day, Dr. Abdulkadir Abdirahman Adan was appalled by an all-too-common sight: severely injured and dead Somalis being transported to hospitals in wooden hand carts or wheelbarrows.
This was in 2006 in Somalia’s capital, Mogadishu, when government troops, bolstered by Ethiopian forces, were engaged in a brutal war with Islamist fighters that saw thousands of people killed and many more mutilated in the violence.
Dr. Adan, who had just returned to the city from studying abroad and had opened his dental practice in the city’s largest open air market, felt powerless to end the bloodshed. But he thought he could do something to help still-living victims get treatment faster and make sure the dead were handled with dignity.
“I asked myself, ‘How can I help my people?’” Dr. Adan said recently in an interview at his office.
His first step was modest: He rented a minibus, painted blue and white in the color of Somalia’s flag, and paid its owners a few dollars a day to carry the injured to safety. People would call Dr. Adan or the bus owners on their cellphones to direct them to those in need of aid.
But this approach could help only a handful of victims each day, and the city’s violence was only intensifying.
“I thought the situation would get better, but it kept getting worse,” he said.
So within months, Dr. Adan poured all his savings — about $2,400 — into buying a van, with some additional funding coming from a campaign he ran urging university students to donate $1 to save a life.
And so began Aamin Ambulance: the first and still the only free ambulance service operating in the capital of over three million people.
Sixteen years later, Aamin Ambulance — “Aamin” means “trust” in Somali — now has a fleet of 22 ambulances and a team of 48 drivers, nurses, paramedics, radio operators and security officers.
“Anyone who is in need of an ambulance, 24/7, we are here,” said Dr. Adan, 48. “And it is free.”
Since Aamin Ambulance was founded, there have been few periods of extended peace in Mogadishu, with Al Shabab, the Somali terrorist group affiliated with Al Qaeda, continuing to carry out frequent attacks. While its deadliest came in 2017 — a double truck bombing that killed 587 people — the group remains a constant threat. Just this week, President Biden authorized the deployment of hundreds of U.S. troops to the country on a counterterrorism mission.
The Aamin Ambulance workers are often among the first to arrive at the scene of an attack, often just minutes after a bomb blast.
“We almost always reach before the police come,” Dr. Adan said.
This has meant that Dr. Adan and his team are often the first call for journalists looking to verify the number of casualties and to help fact-check what transpired at the scene of the attack.
But this speed also puts the team at risk: The Shabab will sometimes detonate a second bomb in the area of an attack, specifically meant to target those arriving to help.
Abdulkadir Abdullahi, a nurse with Aamin, has experienced this type of explosion while evacuating casualties, with the windows of the ambulance he was in once shattering from a blast as he prepared to leave a scene. “Just when you think it is safe, it turns out that it isn’t,” Mr. Abdullahi said.
Responding to terrorist attacks is hardly the service’s only mission. It also transports sick children, mothers in labor, accident victims and anyone else in need of urgent care. Through its 999 hotline, the team fields a minimum of three dozen calls a day.
It also engages in public health campaigns, including educating people about Covid-19 and providing first-aid training.
Despite recent progress on some fronts, the health sector remains weak in Somalia. There are few public hospitals, and receiving treatment at private facilities is expensive and out of reach for many.
The coronavirus pandemic underscored how vulnerable Somalia’s health infrastructure is, with medical workers facing long working hours and lacking protective gear.
Mogadishu is particularly vulnerable to infectious diseases, with many residents living in cramped settlements with unsanitary conditions. Tens of thousands of displaced people, many of them with unvaccinated and malnourished children, continue to flock to the city, presenting a growing health challenge for the authorities, who must depend on private groups to deliver the services the government can’t.
“This is why the work that Aamin Ambulance does is indispensable,” said Mohamed Adow, the director of health at the Benadir Regional Administration, which oversees Mogadishu. “We need more of them.”
Dr. Adan is not alone in his civic engagement. His work is among many citizen-led initiatives that have sprung up across Somalia since its central government disintegrated in 1991.
For decades, this Horn of Africa nation has been caught between factional wars and terrorism, with successive weak governments unable to fully secure the country or provide key services. But through it all, Somalis have cobbled together some basic services: building schools and universities, establishing thriving telecommunication and banking services, collecting garbage, building streets and even rehabilitating child soldiers.
“People were the ones who made their own development, their own progress,” Dr. Adan said.
While Dr. Adan and his team have been exposed to the grisly aftermath of many attacks, the twin truck blasts on Oct. 14, 2017, at a busy intersection in Mogadishu still stand out, with nearly 600 killed and 316 injured.
“It was something that is not good to remember,” Dr. Adan said.
On that afternoon, he was about five minutes away from the bombing and immediately rushed there to meet his team. “Lots of people were crying, dying, bleeding,” he remembered. “It was highly disastrous. It is still like a nightmare in our mind.”
But the horrific attack brought much-needed recognition of the ambulance service, among both Somalis and international donors.
Nimo Mohamed was one of the many Somalis who rushed to the scene of the explosion that day to help. What she saw — burned body parts, mangled vehicles, collapsed buildings — shocked her, but also made her determined to do what she could to improve life in the capital.
She soon volunteered with Aamin and pursued a degree in nursing and midwifery.
“Our people need help,” said Ms. Mohamed, now a nurse and trained ambulance driver with Aamin.
In the days after the attack, a crowdfunding campaign for Aamin drew contributions from the Somali supermodel Iman and the British rock band Coldplay. Abdi Addow, a Somali-Swede, said he helped launch the campaign because he was both moved and surprised that Aamin provided such a public service for free.
In Somalia, he said, “Everyone is focused on his own benefit, of making profit out of the poverty and the chaotic systems.” But with Aamin Ambulance, he added, “They are the ones that always have the courage to help other people.”
Dr. Adan said he picked up the spirit of volunteerism and generosity to others from his grandfather, a religious scholar. Dr. Adan’s father taught the Quran and other religious subjects, and his mother ran a small shop.
Years after finishing high school in the capital, he left Somalia at the turn of the century to study dentistry at Peshawar Medical College in Pakistan. While there, he said, he was inspired by the example of Abdul Sattar Edhi, who had begun Pakistan’s largest ambulance service.
Dr. Adan’s work has not brought him the universal good will of the country’s authorities, with some questioning if the speed with which his team arrives at attack scenes means they were tipped off in advance. Other officials have expressed suspicions about how he’s able to afford running the service.
Dr. Adan dismissed the idea of getting any early attack warnings and said he funds the ambulances through income from his own dental practice, along with support from local companies, the United Nations and other nongovernmental organizations.
Aamin’s workers face harassment and even beatings by security forces, who regularly deny them access to pass roadblocks when carrying injured people.
“Security forces put a gun in your mouth and threaten you,” said Ali Mohamed, an ambulance driver with Aamin for 14 years. In its decade and a half of operation, three Aamin staff members have died on the job as a result of gunshots or accidents.
So far, the service has not received any threats from the Shabab, Dr. Adan said.
His future ambitions are to offer a free hospice and mortuary service in Mogadishu and to expand the ambulance service beyond the capital, eventually catering to the entire country.
“Somalia and Somalis deserve better,” he said.
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Opex 360
L’avion léger de renseignement « VADOR » de l’armée de l’Air & de l’Espace a été enfin déclaré opérationnel
par Laurent Lagneau · 28 mai 2022
Livrés en 2020 au 54e Escadron électronique aéroporté 1/54 « Dunkerque », avec deux ans de retard, les deux premiers avions légers de surveillance et de renseignement [ALSR] « VADOR » [pour « Vecteur aéroporté de désignation, d’observation et de reconnaissance »] auraient dû être déclaré opérationnels au cours de l’été 2021, à l’issue d’une année d’expérimentations conduites sous l’égide de l’équipe de marque ISR du Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM]. Seulement, il n’en a rien été.
En effet, selon une information d’Air&Cosmos, il s’est avéré que les boules optroniques Star Saphire, fournies par le groupe américain Teledyne Technologies Inc, via sa filiale FLIR Systems, ne répondaient pas aux attentes, la qualité de leurs images laissant à désirer par rapport à d’autres systèmes, comme les Wescam MX-20, dont sont dotés, par exemple, les Atlantique 2 de la Marine nationale.
Le choix de la boule optronique Star Saphire avait été dicté par des impératifs budgétaires… Seulement, les économies de bouts de chandelles finissent toujours pas coûter cher. Car, évidemment, il a bien fallu remplacer ces systèmes peu performants par d’autres, de meilleure qualité…
Quoi qu’il en soit, et à l’heure où le 1/54 Dunkerque va se séparer de ses deux avions de renseignement électronique Transall C-160 Gabriel, dont le retrait du service a été précipité contre toute attente [c’est à dire sans attendre les Falcon Archange, ndlr], ces deux VADOR ont fini par être déclarés opérationnels. C’est en effet ce qu’a indiqué Joël Barre, le Délégué général pour l’armement [DGA], lors d’une récente audition au Sénat [le compte-rendu vient d’être publié, nldr].
« Nous avons aussi procédé au profit de nos forces à des actions d’accélération dans le domaine du renseignement, en particulier concernant le déploiement des avions légers de surveillance et de renseignement. Les deux premiers avions ont fait l’objet d’une mise en service opérationnelle en mars dernier », a en effet affirmé M. Barre, au sujet des capacités ayant fait l’objet d’une attention particulière depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Pour rappel, le programme ALSR avait été notifié à Thales et Sabena Technics en 2016, ces deux industriels étant chargés d’installer des capteurs pour collecter du renseignement d’origine électromagnétique [ROEM] et du renseignement d’origine image [ROIM] à bord de deux Beechcraft King Air 350. Six autres exemplaires seront livrés à l’armée de l’Air & de l’Espace d’ici 2030.
Outre les VADOR, M. Barre a également indiqué que la DGA avait « accéléré la recette en vol de la capacité de renseignement électromagnétique spatiale [CERES], lancée fin 2021, en cours de première utilisation ». Et d’ajouter: « Nos services de renseignement ont pu déjà profiter des premières capacités de ces satellites. »
La constellation CERES se compose de trois satellites, mis en orbite par une fusée Vega le 16 novembre dernier. Leur mission est de collecter des données permettant de localiser et de caractériser des émetteurs [radars, télécommunications, etc]. Leur mise en service n’était pas attendue de sitôt.
Par ailleurs, M. Barre a dit au mot au sujet des « urgences opérations » afin de doter les forces françaises des capacités dont elles « ont besoin pour faire face au conflit en Ukraine ». Parmi celles-ci, il a évoqué le système AR-LAD [adaptation réactive pour la lutte anti-drones], lequel a été mis au point par la Section technique de l’armée de Terre [STAT].
« L’enjeu est de doter les véhicules de l’avant blindés [VAB] d’un radar de détection anti-drones et d’un effecteur capable de détruire les drones – une mitrailleuse de 12,7 millimètres – qu’il est prévu de doter également d’une capacité de lancement de grenade », a expliqué le DGA.
L’idée de la STAT est effectivement d’associer un radar à un lance-grenades afin de doter un VAB « AR-LAD » d’une capacité « Airbust ». En clair, la grenade explose à environ deux mètres d’un drone afin de le cribler d’éclats et de provoquer sa chute. Un tel dispositif pourrait notamment être utile contre des essaims de drones.
BBC
How India’s first all-women newsroom is creating a media revolution
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Khabar Lahariya or Waves of News is an all-women newsroom in northern India.
Its co-founder, Kavita Bundelkhandi, learned to write when she was 12. Many of her staff are from marginalised backgrounds and include survivors of domestic abuse and violence.
Her team has faced discrimination and death threats, but have gone on to produce award-winning stories about illegal mining, jungle bandits and the daily lives of rural communities.
Video produced by Suniti Singh
Hear how Kavita Bundelkhandi and her childhood friend Meera Devi created a ground-breaking news organisation on Outlook
France24 - World
Life in Afghanistan 'has become a prison for most women and girls'
Issued on: 30/05/2022 - 11:52
Stuart Norval
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Afghanistan is heading back to the pre-2001 dark days of the Taliban, and Western powers were naive if they ever thought this wouldn't be the case. That's the view of Heather Barr, associate women's rights director at Human Rights Watch. As women are told to cover their faces in public again and female television presenters are told to do the same, she spoke to us on Perspective about the how the Taliban are rolling back women's rights and what, if anything, the West can do about it. "Life has become a prison for most women and girls," she told us.
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Afghanistan under Taliban rule: Families face desperate choices to survive poverty
Taliban orders female Afghan TV presenters to cover their faces on air
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‘I will not wear the burqa’: Some Afghan women defy Taliban edict
Valeurs Actuelles
Eglise catholique : les “abus” du rapport Sauvé…
Si nous publions ce travail et ce genre de réflexion sur le rapport Sauvé [ le Rapport Sauvé, une manipulation ? , NDLR], c’est bien parce que notre premier souci se porte sur les victimes. Si l’on souhaite traiter un problème grave (en l’occurrence ici la question des abus sexuels sur mineurs dans l’Église), il est nécessaire de fonder et de développer un plan d’action sur des bases certaines. [… ] Dans le cas présent, les “résultats” ont été jetés en pâture à l’opinion publique à grand renfort d’une campagne médiatique préparée et annoncée. [… ] Nombre d’évêques ont alors fait discrètement comprendre être tombés des nues, découvrant à ce moment-là, en direct, l’ampleur du phénomène. Plus d’un a été choqué par les « exercices préparatoires » à la communication, que certains ont jugés « malsains » (pour essayer de demeurer charitable). Cette théâtralité a culminé avec la mise en accusation publique, haineuse, du “Vous devez payer pour tous ces crimes”, les doigts pointés vers les évêques présents. […] À partir de là, le raz-de-marée médiatique était en route et nombre de nos représentants ecclésiastiques se sont retrouvés emportés dans un tourbillon face auquel ils n’ont eu d’autre choix que de courber l’échine.
Du rôle de la parole
Il y a plusieurs décennies, la “société” considérait, à tort ou à raison, que c’était l’intérêt des enfants, des familles et des différentes institutions de rapidement “tourner la page” quand abus il y avait eu. Que ce soit de la part d’un enseignant, d’un membre de la famille, d’une institution civile, laïque, religieuse ou d’un groupe sportif par exemple. On estimait qu’il était traumatisant pour un enfant d’être confronté à la justice, à la police, aux mises à l’épreuve des témoignages, aux vérifications face aux potentiels mensonges, etc. Il y avait une forme de consensus social qui allait dans ce sens, dans l’ensemble des institutions et l’ensemble de la société. Il s’agissait d’une réalité sociétale de toute une époque qui estimait que la parole ne libérait pas. Qu’au contraire, elle éclairait d’une trop vive lumière des situations qu’on estimait préférable de laisser dans l’ombre, dans l’intérêt des victimes et des différentes institutions. Les années 1990 ont représenté un tournant dans la perception que les sociétés ont eue de ce genre de traumatismes. Nous sommes passés actuellement dans une tout autre représentation, on estime que c’est justement la parole qui libère. Et je souhaite évidemment que la parole aide effectivement les victimes à se libérer.
Une temporalité sujette à caution
Un certain nombre d’évêques auraient souhaité que l’enquête portât sur vingt à trente ans, ce qui aurait permis, dans l’intérêt des victimes, d’étudier des cas concrets au sein d’une Église qui avait pris des positions claires, et surtout des mesures. En prenant soixante-dix ans pour enquêter, on faisait donc déjà fausse route parce qu’on était obligé d’avoir recours à d’autres procédés qu’à ceux qu’on utilise pour une enquête, utiliser des sondages, forcément hasardeux, et de mélanger plusieurs époques qui avaient une vue et un fonctionnement radicalement opposés sur le sujet.
Partir sur une période plus courte n’indiquait nullement la volonté d’enterrer des crimes anciens, mais simplement la volonté de poser un diagnostic indiscutable, avec des enquêtes scientifiques rigoureuses, qui permettent de dresser un état des lieux et d’analyser comment les dispositions mises en place pour lutter contre ce fléau ont été respectées ou non, dans l’intérêt des victimes, comme de ceux qui auraient pu le devenir.
Des questions qui en disent long
Nous sommes le 12 avril 2019, il s’agit chronologiquement de la première audition en audience plénière qui a été publiée, l’acte premier du travail de la Ciase. Les enquêteurs sont donc, en théorie, à ce moment, libres de tout préjugé, vierges de toute idéologie. Cependant, nous allons découvrir que les préjugés les plus naïfs sont déjà là, les questions ne sont pas posées de manière neutre, une hostilité sourde se fait déjà entendre et les germes des préconisations finales sont, dès le premier jour, dans l’esprit de l’équipe. Relisons un certain nombre d’interventions de membres de la Ciase.
Question 8 : La place faite aux femmes dans l’Église n’est-elle pas contraire à l’égalité en dignité de tous les êtres humains, telle qu’elle est proclamée par l’article 1er de la Déclaration universelle des droits de l’homme ?
Question 9 : Le fonctionnement hiérarchique, purement masculin et parfaitement pyramidal de l’Église catholique n’induit-il pas une culture du secret et ne favorise-t-il pas une grande solitude qui peut être facteur de troubles et d’actes délictueux jusqu’à la pédophilie ?
Question 11 : Quels remèdes entrevoyez-vous pour éviter que ces abus ne se reproduisent ? En termes d’exercice de l’autorité, de gouvernance de l’Église, de sélection et de formation des prêtres et religieux, de statut des clercs ?
Des interventions ignorantes et hostiles…
Philippe Portier, historien et sociologue, premier vice-président de l’École pratique des hautes études : « Cette obsession de la pureté remonte à l’avant-XIXe siècle, à la sacralisation de la pureté du prêtre. »
Christine Lazerges, professeur émérite de l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne, ancienne présidente de la Commission nationale consultative des droits de l’homme : « Si le problème tient au piédestal sur lequel on place le prêtre, on le résoudrait en grande partie en ordonnant des femmes. »
Anne Devreese, ancienne directrice générale de l’École nationale de protection judiciaire de la jeunesse : « Vous avez insisté sur le registre lexical utilisé, renvoyant à la famille, avec les termes de père, de frère et sœur. Cela évoque l’inceste. J’ai été frappée d’entendre, dans le reportage d’Arte sur les religieuses abusées, exactement les mêmes phrases que ce que l’on entend lorsqu’il est question d’inceste, un sujet que je connais bien. »
Antoine Garapon, magistrat, ancien secrétaire général de l’Institut des hautes études sur la justice : « Vous avez passé quatre années au Vatican. Le contraste est saisissant entre la lutte farouche menée contre le mariage homosexuel et la situation de crise actuelle liée aux scandales de pédophilie, le cas du cardinal Barbarin étant d’ailleurs emblématique de ces deux aspects. Quel est votre sentiment à ce sujet ? Dans le livre de Frédéric Martel, l’Église est constantinienne : elle fait passer au premier plan la lutte politique, contre le communisme avec Jean Paul II, quitte à soutenir l’insoutenable avec Alfonso López Trujillo par exemple ; la lutte contre le mariage gay est aussi politique. L’objectif politique prime la morale. Est-ce la même chose aujourd’hui selon vous ? »
Christine Lazerges : « Que pensez-vous du fait que les enfants de chœur soient toujours des garçons, habillés comme le prêtre ? Pourrait-on préconiser une mixité ? » Anne Devreese : « Je reviens sur le traitement différencié entre filles et garçons. N’y a-t-il pas un lien avec le sujet de la dévalorisation des filles et de leur sexualité, elles qui sont vues comme vicieuses, tentatrices ? N’y a-t-il pas dans l’Église non seulement une vision extrêmement dégradée de la sexualité, mais plus encore quand elle implique des femmes ? N’est-ce pas “moins grave” d’avoir des relations sexuelles avec un garçon ? »
Les auditions de victimes n’ont pas encore commencé, mais les bases des préconisations finales sont là, et les clichés qui animent les membres de la commission semblent empruntés à la pire littérature de gare. On est ici bien davantage dans un réquisitoire qui cherche des confirmations à ses postulats que dans une analyse posée et équilibrée sur un sujet. Ils auraient souhaité se caricaturer, ils n’auraient pas mieux fait.
Que cherchait vraiment la Ciase ?
M. Sauvé a déclaré le 5 octobre au journal le Figaro : « Ce rapport serait un échec si l’essentiel de nos 45 recommandations n’était pas suivi d’effet. » Cette commission qui n’était à la base qu’une “expertise” de consultation, fondée sur la confiance, a trop rapidement sombré dans l’hubris, la démesure. Nous ne pouvons qu’être surpris que M. Sauvé en arrive à s’autoattribuer, s’autoaccorder le principe d’une d’infaillibilité quasi pontificale, alors qu’il ne présidait qu’une commission d’enquête, pouvant faire des recommandations, mais qui ne devaient pas s’étendre au-delà de certaines limites qui malheureusement ont été franchies. [… ] Quand on est chargé d’une mission qui cherche à déterminer un nombre de victimes et les manières de les protéger, on n’a pas le droit de faire dérailler cette mission pour la transformer en argument de révolution dans l’Église catholique, surtout quand cette Église nous a donné sa confiance. [… ]
Sur le cas Barbarin…
Une autre “anecdote” est particulièrement marquante : la commission Sauvé a reçu les avocats de ceux qui ont attaqué le cardinal Barbarin en justice, et le rapport les cite. Mais l’avocat de Son Éminence n’a même pas été contacté et donc n’a pu faire valoir les jugements successifs de la cour d’appel et de la Cour de cassation en faveur du cardinal, qui a été totalement relaxé. Cela se passe de commentaires.
Une méthodologie douteuse
La Ciase a pu consulter toutes les archives judiciaires qu’elle a voulu. Pour un total maximal de 413 dossiers qui apparaissent dans les archives publiques. Soit, par rapport aux 45 360 plaintes qui sont estimées à partir des projections de Mme Nathalie Bajos, moins de 1 %. Les autres ont disparu dans la nature, comme par enchantement. Comment peut-on avoir confiance dans ces travaux de l’Inserm ? [… ] Cinquante-six pour cent du total des abus estimés ont eu lieu entre 1950 à 1970, 8 % des abus dans la société à l’époque. À propos de l’appel à l’ensemble de la population française : sur 1 500 personnes qui ont répondu à un appel à témoignages, il n’y en a que quatre qui ont témoigné pour des abus commis depuis les années 1990. Et pourtant, à partir de ces quatre témoignages, la commission annonce que les choses n’ont pas changé au cours de ces dernières décennies. [… ] Étant donné le faible taux (au sens purement mathématique du terme) des personnes concernées dans ce “sondage” par les abus (0,17 % chez les femmes et 0,69 % chez les hommes après redressement), il suffi t ici que sur la totalité de sondés, un homme sur 300 mente sur Internet de manière anonyme, pour doubler le nombre d’abus par les clercs, reportés dans le sondage.
Une “prévalence” fabriquée
Nous remarquons l’approche “originale” de la Ciase, qui regroupe pour l’Église l’ensemble des lieux d’abus (écoles, patronages, paroisses… ) pour produire ce chiffre de 1,2 %. Pendant ce temps, les lieux laïcs (écoles, clubs de sport, centres aérés, colonies…) sont éclatés. Si l’on prend le soin de regrouper les différents lieux laïcs de la même façon, les chiffres sont équivalents. Cet argument suffi t déjà à éliminer le concept de « plus forte prévalence » du rapport de la Ciase. Il existe un certain nombre d’études internationales sur le sujet, qui placent l’Église dans une position plus favorable que les autres milieux, c’est-à-dire avec proportionnellement moins de cas d’abus sexuels que dans les autres sphères sociales.
Extrapolation à géométrie variable
Au cours des dernières années, l’archevêque de Paris a fait le choix, dès qu’il y avait des dénonciations, de transférer immédiatement et directement les dossiers au parquet. Sur les 23 ou 24 dossiers transmis, il n’y en a que trois qui ont été retenus. Le parquet ne s’est pas prononcé sur ces trois cas, il estime simplement que les dossiers méritent d’être creusés, de donner lieu à des investigations, ce qui ne signifie pas qu’agression il y a eu. Les 20 ou 21 autres dossiers n’avaient, selon le parquet, aucune consistance et aucune crédibilité et ne pouvaient donner lieu à poursuites. Si l’on va au bout de la méthodologie de l’Inserm, en appliquant le même principe de l’extrapolation par multiplicateurs, sur huit personnes qui déclarent avoir été agressées, ou qui interprètent des gestes comme des agressions, il y en a qu’une qui l’a peut-être potentiellement été. Nous pouvons donc, en fidélité à cette logique, immédiatement diviser les chiffres de l’Inserm par huit. Mais l’Inserm n’est pas allé au bout du travail.
Conclusion
Il n’est pas insensé qu’une commission qui est allée très loin dans le “passage au crible” de l’institution puisse admettre d’être, à son tour, passée au crible et remise en question sur un certain nombre de ses aspects, sans avoir à se braquer en écrivant qu’ « il ne reste rien des critiques très graves qui ont été adressées à ce rapport » (synthèse de la réponse de la Ciase à l’Académie catholique de France, 8 février 2022). Si la lettre de mission a effectivement demandé une étude historique depuis 1950, elle a pris soin de demander des préconisations à partir des mesures que l’épiscopat avait prises depuis 2000. La Ciase semble s’être engouffrée (sans doute en grande partie par aveuglement) dans cette brèche et a utilisé l’ensemble de la période 1950-2020 comme base pour ses recommandations, ce qui n’avait plus rien à voir avec le cadre fixé au départ. L’immense majorité des abus ayant été commis avant 2000, cela ne pouvait conduire qu’à un résultat biaisé car les 45 recommandations de la commission semblent pour la plupart s’adresser à une Église qui n’existe plus, ou presque plus depuis près d’un demi-siècle.
Ce rapport ne permet donc pas de déterminer les priorités nécessaires pour renforcer la prévention aujourd’hui et à l’avenir, ce qui peut être finalement considéré comme une grave occasion manquée. […] Ceci ayant été exprimé, nous redisons, toute révérence gardée, aux responsables de la Conférence des évêques de France que nous regrettons que l’on parle de « responsabilité institutionnelle » là où seules des personnes sont engagées, et de « dimension systémique des abus », alors que ceux qui ont perpétré ces abus ont très gravement enfreint les lois du système (c’est-à-dire de l’Église). Il faut être intransigeant sur le fait que l’Église renforce et pérennise les mesures mises en œuvre depuis vingt ans, sans remettre en cause certains éléments fondamentaux de l’institution, de l’ordre et de la doctrine. Ceci à la seule condition de l’objectivité, loin de toute récupération idéologique : alors le travail de justice, pour les victimes en premier lieu, pourra se faire dans les meilleures conditions.
Le Rapport Sauvé, une manipulation ?, du père Michel Viot et Yohan Picquart, préface de Paul Deheuvels, de l’Institut, Via Romana, 158 pages 15 €.
New York Times - World
Colombia’s Presidential Election
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Teen Mother. Housekeeper. Activist. Vice President?
Francia Márquez could soon be Colombia’s first Black vice president, and she has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely seen in national politics.
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By Julie Turkewitz
CALI, Colombia — In the streets of Cali, a cradle of Colombian culture and protest, a crowd stretched for blocks, flying white campaign flags and wearing T-shirts that read “the people will not surrender!”
Amid the throng was a famous singer, an important senator, a well-known journalist, a child rapper and a cluster of local dignitaries. But the real celebrity was about to take center stage.
“We love you, Francia!” shouted hundreds of people.
Addressing the crowd, microphone in hand, was Francia Márquez, 40, who once worked as a housekeeper and is now Colombia’s leading vice-presidential candidate as the nation prepares for elections later this month.
For the first time in Colombia’s history, a Black woman is close to the top of the executive branch.
Wearing a printed blue and orange blouse that paid homage to Afro-Colombian style, Ms. Márquez called on the country’s marginalized peoples — Indigenous, Black, rural — to unite. She laid into the elite, who “have condemned our people to misery, to hunger, to desolation,” and evoked the Black Lives Matter movement by appealing to supporters “to break the structural racism that has not allowed us to breathe.”
“The moment has arrived to go from resistance to power!” she shouted before the crowd.
Then she invoked the most Colombian of phrases, as the crowd exploded in cheers: “Que viva la berraquera, carajo!”
Roughly: “Long live our strength, damn it!”
In a matter of months, Ms. Márquez, an environmental activist from the mountainous department of Cauca in southwestern Colombia, has become a national phenomenon, mobilizing decades of voter frustration to win third place in a March presidential primary, and compelling the country’s leading presidential candidate, Gustavo Petro, to name her as his running mate.
On the campaign trail, Ms. Márquez’s persistent, frank and biting analysis of the social disparities in Colombian society has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely heard in the country’s most public and powerful political circles.
Those themes, “many in our society deny them, or treat them as minor,” said Santiago Arboleda, a professor of Afro-Andean history at the Universidad Andina Simón Bolívar. “Today, they’re on the front page.”
Ms. Márquez’s rise is significant not only because she is Black in a nation where Afro-Colombians are regularly subject to racist insults and treatment and must contend with structural barriers, but because she comes from poverty in a country where economic class so often defines a person’s place in society. Most recent former presidents were educated abroad and are connected to the country’s powerful families and kingmakers.
Despite economic gains in recent decades, Colombia remains starkly unequal, a trend that has worsened during the pandemic, with Black, Indigenous and rural communities falling the farthest behind.
In all, 40 percent of the country lives in poverty.
Ms. Márquez has chosen to run for office, she said, “because our governments have turned their backs on the people, and on justice and on peace.”
“If they had done their jobs,” she said of the political establishment, “I wouldn’t be here.”
To a segment of Colombians who are clamoring for change and for more diverse representation, Ms. Márquez is their champion. The question is whether the rest of the country is ready for her.
Her more generous critics have called her divisive, saying she is part of a leftist coalition that seeks to tear apart, instead of build upon, past norms.
“She is part of the polarization of this country,” said Érika Ibargüen, an Afro-Colombian accountant who recently ran for Congress as a part of a centrist coalition. “We are part of the change of this country, but from the center.”
She has never held political office, and Sergio Guzmán, director of Colombia Risk Analysis, a consulting firm, said that “there are a lot of questions as to whether Francia would be able to be commander in chief, if she would manage economic policy, or foreign policy, in a way that would provide continuity to the country.”
Her more extreme opponents have taken direct aim at her with racist tropes, and criticize her class and political legitimacy, expressing sentiments that continue to pervade and sway portions of Colombian society.
In recent weeks, a well-known Colombian singer and television host has called her King Kong; a popular right-wing senator has suggested she should be “coherent” and change her name from Francia, a nation that was a “slaveholding colonizer”; and the head of the senate has called her the candidate of the National Liberation Army, a violent rebel group that claims to defend the poor.
“She has too much resentment to be vice president,” said José Luis Niño, 68, a taxi driver.
“Maybe she should go run a town in Africa,” he said.
Ms. Márquez grew up sleeping on a dirt floor in the community of La Toma, near Colombia’s Pacific Coast, in a region battered by violence related to the country’s long internal conflict. She became pregnant at 16, went to work in the local gold mines to support her child, and eventually sought work as a live-in maid.
Her mother, a midwife, gave birth to her alone, Ms. Márquez said in an interview, because no one else was home.
Ms. Márquez became an activist when she was around 13, amid a proposal to expand a dam project that would have diverted a major river in her region, upending community life. She eventually went on to law school, winning a legal campaign to stop major mining companies trying to move into the area.
In 2014, she drew national attention when she led a 400-mile march from Cauca to Bogotá, demanding that the government stop illegal miners with backhoes who had invaded her community.
The march ended in a sit-in at the Interior Ministry, and an accord with the government. For her work, Ms. Márquez won the Goldman Environmental Prize, sometimes called the “environmental Nobel.”
Colombia’s presidential election is May 29, and it comes at a critical inflection point in the country. For generations, national politics have been driven by opposition to a brutal leftist insurgency, the Revolutionary Armed Forces of Colombia, or FARC.
But in 2016, the insurgents signed a peace deal with the government, laying down their arms and ending a decades-long conflict that had helped conservatives stay in power for so long.
The end of the war between the government and the FARC has since opened space in the political discourse for left-wing movements that cannot be so easily dismissed as violent rebels. And it comes just as the most educated generation in the country’s history comes of age, with many young people expressing frustration with the low salaries and persistent barriers to economic ascension that they say they feel unable to escape.
So far, Mr. Petro, a former Bogotá mayor and a ex-member of a rebel group called M-19, is leading the polls against Federico Gutiérrez, a former mayor of Medellín representing a right-wing coalition.
Mr. Petro has rankled the right, and parts of the center, with his proposals to halt oil exploration and overhaul the pension system, while also drawing criticism from former allies, some of whom say he is an incapable administrator.
If Mr. Petro wins, Ms. Márquez is sure to try to push him toward a more feminist platform, and she has at times openly criticized his record on women’s issues.
In one presidential debate, Mr. Petro declined to offer full support for abortion rights, instead saying he would push for pregnancy prevention programs that would bring the country to “abortion zero.”
On the debate stage, Ms. Márquez turned to her ally: “I ask Petro, how many women have to die, how many women have to go through these painful situations until ‘zero abortion’ arrives?”
Today, for the first time, five of the country’s vice-presidential candidates are Afro-Colombian, something Mr. Guzmán attributed to Ms. Márquez’s rise.
“Once Francia became a candidate, inclusion became a central narrative in the election,” he said.
Like many activists in Colombia who challenge the status quo, Ms. Márquez has received repeated death threats.
At the campaign event not far from her hometown, Ms. Márquez stood surrounded by the Indigenous guard, a traditional security unit that carries wooden staffs meant to represent peace and strength.
Nearby was a squad of stone-faced plainclothes bodyguards, and beyond them, a circle of police officers in green.
In the crowd, amid a marimba player and a banner that read “dare to vote,” stood a cross-section of Colombia, including many women in turbans, which have come to symbolize Afro-Colombian struggle and strength.
Melba Sánchez, 67, in a purple turban, said she was there because “discrimination is what I have experienced most in life.”
On stage, Ms. Márquez said that if she’d followed the rules, she’d be washing dishes in a wealthy family’s kitchen.
“Part of what disturbs the elite,” she boomed, “is that a woman who was working in their homes, today is going to be their leader.”
Sofía Villamil contributed reporting from Bogotá.
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Le standard F5 du Rafale « devrait être en préparation à partir de 2023 », selon le Délégué général pour l’armement
par Laurent Lagneau · 28 mai 2022
Alors que les députés allemands ont fini par voter les crédits nécessaires à sa poursuite [avec des bémols, cependant] et que la France, l’Allemagne et l’Espagne ont signé, en août 2021, « l’arrangement d’application n°3 » [IA3] relatif à sa phase 1B, laquelle doit permettre la mise au point d’un démonstrateur, le programme SCAF [Système de combat aérien du futur] est toujours suspendu à un accord que doivent conclure Dassault Aviation et les filiales allemande et espagnole d’Airbus pour le développement de l’avion de combat de 6e génération sur lequel il reposera. Il s’agit du pilier n°1 de ce projet, qui en compte cinq [avion, moteur, cloud de combat, effecteurs déportés et capteurs, ndlr].
Pour rappel, Dassault Aviation entend garder les leviers lui permettant d’exercer la maîtrise d’oeuvre qui lui a été confiée… et donc d’avoir la main sur les commandes de vol [dont il est un spécialiste reconnu], l’architecture fonctionnelle, la furtivité et l’interface homme-machine. Sauf qu’Airbus, à qui reviendra pourtant les deux tiers de la production du NGF, ne l’entend pas ainsi. D’où ce blocage qui s’éternise.
En mars dernier, le Pdg du constructeur français, Éric Trappier, n’a d’ailleurs pas caché son agacement face aux revendications d’Airbus. « Quelque part, je pense que l’on a suffisamment fait d’efforts pour que, maintenant, on puisse y aller. […] J’accepte d’être leader que si j’ai les leviers pour l’être. Si c’est pour faire du co-co-co, puisqu’on est trois maintenant, je ne le ferai pas parce que ce serait mentir à nors forces armées que d’être capable de faire quelque chose en co-développement sans leader et de leur assurer une performance, un délai et un coût », a-t-il dit lors de la présentation des résultats de Dassault Aviation pour l’année 2021.
Et d’insister : « Avec la France qui est leader sur le contrat, Dassault Aviation est prêt à signer. On a fait tout ce qu’il fallait pour pouvoir signer avec Airbus. J’attends la signature d’Airbus. […] En 2022, il va falloir statuer, on ne peut pas rester l’arme au pied, à un moment donné on dit oui ou on dit non ».
La phase 1A du SCAF devant se terminer au premier trimestre de cette année, Dassault Aviation a donc réorienté ses ingénieurs vers d’autres activités, faute d’avancée dans les discussions avec Airbus.
Près de trois mois plus tard, le dossier n’a pas avancé d’un iota. Lors d’une audition au Sénat, début mai [le compte-rendu vient d’être publié, ndlr], le Délégué général pour l’armement, Joël Barre, a indiqué que la situation était « toujours bloquée en raison de différences de vues entre Airbus et Dassault ».
« Sur ce point, je défends la position suivante : il existe un accord entre les deux industriels concernant la phase 1B – qui devait être engagée en 2021 et que nous pouvons espérer engager d’ici fin 2022 si nous parvenons à conclure les discussions -, portant sur la période 2022-2025. Il faut qu’Airbus signe le contrat que Dassault lui a proposé », a dit M. Barre.
En outre, a-t-il ajouté, « la France, l’Allemagne et l’Espagne doivent de leur côté souligner qu’un processus d’engagement de la suite du programme a été prévu dans leur accord de coopération signé le 30 août 2021 ». Aussi propose-t-il que les « trois États rédigent une déclaration d’intention indiquant qu’ils saluent la signature des contrats de la phase 1B, et qu’ils appliqueront les dispositions de passage de la phase 1B à la suite – dispositions qui sont prévues dans l’accord de coopération ». Le DGA a dit avoir « fait une proposition à [ses] homologues en ce sens » et attendre « leur retour dans les jours à venir ». Et, depuis, rien n’a bougé…
Par ailleurs, la rencontre de M. Barre avec son homologue allemand, le 10 mai dernier, n’a apparemment rien donné… Pas plus que l’entretien; la veille, du président Macron avec le chancelier Scholz.
« Je suis d’accord […] pour dire que nous devons être fermes à l’égard de la partie allemande concernant les engagements qui ont déjà été pris – en particulier l’organisation industrielle prévoyant une responsabilité claire par pilier. Il faut un maître d’oeuvre et un architecte pour l’avion. Le meilleur du domaine doit être en l’occurrence désigné, soit Dassault France et non Airbus Allemagne. Enfin il faut que l’équilibre entre les deux pays soit apprécié à l’aune de l’ensemble des programmes en coopération », a par ailleurs fait valoir M. Barre.
Seulement, que se passera-t-il se ce blocage persiste, comme la demandé le sénateur Christian Cambon, au DGA? « Je veux croire à notre capacité à trouver une solution avec nos partenaires industriels et étatiques allemands et espagnols », a-t-il d’abord répondu… avant de rappeler que « en tout état de cause, […] nous poursuivons les développements du Rafale, notamment le standard F5 prévu à l’horizon 2035 ».
Justement, et alors que le standard F4 du Rafale est en cours de développement, M. Barre a indiqué aux sénateurs que ce standard F5 « devrait être en préparation à partir de 2023 ».
En tout cas, l’idée d’un possible échec du SCAF fait son chemin… En février, les députés Jean-Louis Thiériot et Patricia Mirallès l’avait évoquée dans leur rapport sur l’engagement de haute intensité, estimant que ce programme devenait de « plus en plus hypothétique », ce qui a été conforté, depuis, par la décision de l’Allemagne de commander des F-35A auprès des États-Unis.
Avant eux, leur collègue Christophe Lejeune s’était gardé d’aller plus loin, soulignant seulement que les retards probables du SCAF allaient rendre nécessaire le développement du standard F5 du Rafale, ne serait-ce que pour permettre la continuité de la composante aéroportée de la dissuasion nucléaire.
« Il importe de veiller à disposer des moyens de développer un standard F5 robuste et performant, et ce d’autant que le NGF du SCAF n’emportera sans doute pas l’arme nucléaire dès 2040 », avait écrit le parlementaire, dans son avis budgétaire concernant les forces aériennes.
Pour le moment, les contours du Rafale F5 ne sont pas définitivement arrêtés. Dans un entretien donné à DSI, le général Frédéric Parisot, le major général de l’armée de l’Air & de l’Espace, avait confié qu’il « sera doté d’un nombre impressionnant de capacités, dont certaines que nous n’imaginons pas encore ». Ce nouveau standard « nous permettra d’améliorer encore la capacité d’entrée en premier du Rafale, avec de nouveaux capteurs et armements, mais également des capacités à communiquer, à collaborer et à être interopérable », avait-il précisé.
Valeurs Actuelles
Le cercle vicieux des médecins intérimaires
Moins de médecins, moins de malades, a-t-on pensé il y a quelques années. En leur rendant plus difficile d’obtenir un rendez-vous chez leur généraliste, les patients seraient incités à diminuer leur consommation excessive de soins médicaux. Bientôt, par la grâce de ces restrictions, le trou dans les comptes de la Sécurité sociale ne serait plus qu’un mauvais souvenir. Pourtant, fort curieusement, la baisse du nombre de praticiens à grands coups de numerus clausus n’a pas empêché les gens de continuer à avoir besoin de soignants. Sauf que maintenant il n’y en a plus assez. Ce n’est pas une vraie surprise mais cela cause de vrais ennuis, et la pyramide des âges montre que ceux-ci ne sont pas près de s’arranger.
L’un des aspects qui concentrent beaucoup des effets pervers de la situation, tristement prévisible depuis plus de vingt ans, est celui des médecins remplaçants. À part peut-être Mère Teresa en son temps, ceux qui prennent soin des malades ont parfois besoin de prendre soin d’eux-mêmes. Non pas parce qu’ils formeraient une bande de rois fainéants, mais parce que le serment du médecin, qui figure en annexe du code de déontologie médicale et constitue une sorte de prolongement du serment d’Hippocrate, engage le médecin à déclarer : « Je veillerai à ma propre santé, à mon bien-être et au maintien de ma formation afin de procurer des soins irréprochables. »
Comme les maladies ne se mettent pas toujours en congés en même temps que le médecin, lorsque ce dernier doit s’absenter il a recours à un médecin remplaçant, qui n’a pas de cabinet à lui mais qui est au système de santé ce que l’huile est à l’engrenage : l’indispensable auxiliaire qui permet à la machine de continuer de tourner. Malheureusement, tels des rois Midas des temps modernes, en organisant la pénurie de médecins, les gouvernements successifs ont changé cette huile en or, et à l’instar du fameux récit mythologique cette transmutation ne s’est pas faite pour le meilleur mais pour le pire.
au point qu’un jeune docteur peut se demander l’intérêt qu’il aurait à ouvrir son propre cabinet
Par un mécanisme de marché qui évoque plutôt la loi de la jungle, les trop rares médecins remplaçants sont devenus les rois de la place, même hors déserts médicaux, au point qu’un jeune docteur peut se demander l’intérêt qu’il aurait à ouvrir son propre cabinet. Il y a vingt ans, la rétrocession accordée à un remplaçant pouvait être de 70 % (en clair : 70 % du chiffre d’affaires réalisé pendant son remplacement lui revenait). L’on est passé ensuite à 80 %. À présent, 85 % est en passe de devenir la nouvelle norme, et rien ne semble pouvoir stopper la tendance haussière. Atteindre 100 % n’est pas encore la règle mais n’est déjà plus si rare.
Voilà bien des problèmes de riches, diront certains. Les médecins sont loin d’être au plus bas de la pyramide des revenus, ils peuvent bien donner un peu ! Problèmes médicalo-médicaux, renchériront d’autres, qui se demanderont ce que ça peut bien faire au citoyen lambda que des médecins donnent trop ou pas assez à d’autres médecins.
Ami lecteur, sans aller jusqu’à dire comme le Dr Knock que tout bien portant est un malade qui s’ignore, reconnaissons que nous sommes tous appelés à avoir un jour besoin de soins. Et donc, si, quelles qu’en soient les raisons, l’organisation du système de santé conduit à la réduction de l’offre, tout le monde en pâtit.
La position excessivement dominante des remplaçants sur le marché des soins les encourage à se vendre au plus offrant, que ce soit à d’autres médecins ou à des collectivités qui subissent les ravages des déserts médicaux. Ces dernières en sont réduites à signer des contrats de plus en plus léonins pour faire venir des praticiens de moins en moins impliqués. Or si les remplaçants continuent à être courtisés ainsi, ils seront de moins en moins enclins à faire les efforts nécessaires pour que l’offre de soins se maintienne à un niveau acceptable.
Le problème est que si l’on avait voulu concevoir un système favorisant leur comportement intéressé, on n’aurait pas fait mieux que celui qui est en vigueur.
Entendons-nous bien : il n’est pas question ici de prétendre que les médecins remplaçants seraient davantage prédisposés au tempérament de mercenaire que le reste de la population. Le problème est que si l’on avait voulu concevoir un système favorisant leur comportement intéressé, on n’aurait pas fait mieux que celui qui est en vigueur. Il est devenu parfois si difficile de faire face que des praticiens installés en sont désormais à renoncer à chercher des remplaçants, préférant fermer leur cabinet le temps de leur absence plutôt que de se mettre en quête d’une si coûteuse arlésienne.
Que faire ? Parmi les pistes de réflexion, il y a celle des contrats de remplacement. Il serait souhaitable que ceux-ci soient davantage encadrés, de manière à éviter que sous la pression exercée par les circonstances ils s’alignent encore et toujours sur le moins-disant en termes d’investissement individuel. Par exemple, un seuil de rétrocession fixe (ou compris entre certaines limites) pourrait permettre de limiter les risques de “débauchage”. Et il conviendrait de réfléchir à instituer des clauses plus précises, qui dissuadent les annulations intempestives. Aujourd’hui, en effet, rien n’empêche vraiment un remplaçant de renoncer au dernier moment, par simple convenance, à un contrat pourtant signé en bonne et due forme. Seule sa conscience professionnelle peut le retenir de laisser tomber les patients qui lui avaient été confiés et ne pourraient peut-être pas sans dommage attendre le retour de leur médecin référent.
Bien sûr, on ne réglera pas ces questions d’un coup de baguette magique, et encore une fois il n’est pas question de faire porter le chapeau de tous les problèmes aux seuls médecins remplaçants, indispensables au système et dont beaucoup font leur travail avec dévouement pour le bien de tous. Il reste que les problèmes posés par l’organisation actuelle devront absolument être traités dans les débats à venir sur les évolutions nécessaires de notre système de santé, pour faire en sorte que l’idéal de carrière de nos jeunes docteurs ne se rétrécisse pas à celui d’ intermittents de la médecine.
* Asclépios est médecin généraliste.
France24 - World
Rohingya refugees face eternal exile in Bangladesh
Issued on: 27/05/2022 - 11:55
The ethnic minority Rohingya Muslims suffer severe persecution in Myanmar. Following a deadly crackdown by the Burmese army in 2017, some 740,000 Rohingya fled to neighbouring Bangladesh, where they were settled in the southern town of Cox’s Bazar. Five years on, the town is home to the world’s largest and most dangerous refugee camp, with frequent floods, fires and gang wars. In December 2020, the Bangladeshi government decided to relocate some of the Rohingya refugees to a remote island in the Bay of Bengal. Our reporters Alban Alvarez and Mathilde Cusin managed to gain access to it.
Bangladesh's transfer of Rohingya refugees to the camp on the island of Bhasan Char sparked strong criticism from human rights groups, which denounced the living conditions on a remote island, especially a lack of freedom of movement.
On a recent visit to Bangladesh, the United Nations High Commissioner for Refugees Filippo Grandi appealed for sustained and predictable support for Rohingya refugees and their host communities. According to a UNHCR statement dated May 25, "some 28,000 Rohingya refugees have been relocated to Bhasan Char by the Government of Bangladesh, and the High Commissioner observed that essential humanitarian services have been scaled up. He called for continued strong government leadership on the island, enhanced education services, skills development and livelihood initiatives".
>> Watch our previous Reporters show: No way home for the Rohingya
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Several killed in clash at Rohingya refugee camp in Bangladesh
UN urged to investigate 'improper' sharing of Rohingya refugee data with Myanmar
Deadly fire at Bangladesh refugee camp leaves tens of thousands of Rohingya homeless
Opex 360
Le Délégué général pour l’armement donne des précisions sur les CAESAr cédés à l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 28 mai 2022
Depuis que le président Macron a annoncé, le 22 avril dernier, que la France livrerait des Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr] à l’Ukraine, peu de détails ont été fournis par l’exécutif au sujet des modalités de cette cession. Ce qui a pu donner lieu à la diffusion d’informations contradictoires – et erronées – notamment sur la provenance de ces pièces d’artilleries destinées aux forces ukrainiennes.
Cela étant, on sait qu’au moins quarante artilleurs ukrainiens ont été formés à l’utilisation des CAESAr au camp militaire de Canjuers [Var] et que les premiers exemplaires promis ont été livrés à la 55e Brigade d’artillerie, laquelle n’aura visiblement pas tardé à les mettre en oeuvre à en croire des vidéos diffusées via la réseaux sociaux. L’une d’elle, émanant du ministère ukrainien de la Défense, l’a d’ailleurs été pour remercier la France.
NATO-style artillery depot of the #UAarmy enlarged: CAESARs from 🇨🇵 are already on the battlefields.It helps 🇺🇦 to resist, but to liberate our land from the barbarians we need M270 and HIMARS. pic.twitter.com/ScAjZzTODK
— Defence of Ukraine (@DefenceU) May 25, 2022
Lors d’une audition au Sénat, le 4 mai dernier [le compte-rendu vient d’être publié, ndlr], le Délégué général pour l’armement [DGA], Joël Barre, a donné quelques précisions au sujet de cette livraison de CAESAr à Kiev.
Ainsi, les exemplaires désormais mis en oeuvre par l’Ukraine ne sont pas exactement les mêmes que ceux utilisés par l’armée de Terre. En effet, selon M. Barre, il a « fallu [les] adapter pour les rendre compatibles » avec les « systèmes de commandement ukrainiens, par le biais d’un contrat passé avec Nexter ». Ce qui laisse supposer que la cession de ces CAESAr était prévue bien avant l’annonce de M. Macron, étant donné qu’il aura fallu moins d’un mois pour les adapter et les livrer…
#Breaking HQ Video of the French CAESAR 155mm self-propelled howitzer in the hands of the Ukrainian Army. 12 of these systems should now be in use#France #UkraineRussiaWar #RussiaUkraineWar #RussiaUkraineConflict #UkraineUnderAttack #UkraineRussianWar pic.twitter.com/6ln5yMtpTH
— The HbK (@The5HbK) May 25, 2022
Quant au nombre de CAESAr reçus par les forces ukrainiennes, M. Barre a avancé le chiffre de six, alors que, jusqu’à présent, il était question de dix à douze pièces. D’autres livraisons sont-elles prévues? Le DGA ne l’a pas précisé.
En revanche, et contrairement à ce qui a pu être dit, ces canons n’ont pas été prélevés sur une commande notifiée à Nexter par un client étranger… mais bien sur la dotation de l’armée de Terre, qui, désormais, ne dispose plus que de 70 CAESAr. Bien qu’interrogé sur le remplacement des exemplaires livrés à l’Ukraine, le DGA n’a rien dit à ce sujet.
Par ailleurs, un autre problème risque de se poser dans le cas – probable – d’un usage intensif des CAESAr livrés à l’Ukraine : celui de l’usure prématurée des tubes [du canon]. En Irak, le détachement « Wagram », qui avait notamment appuyé la manoeuvre des forces irakiennes lors de la reconquête de Mossoul, en avait « consommé » près d’une trentaine durant son engagement [avec quatre pièces, ndlr].
L'Humanité
Plateforme. L’île de Pâques, un mythe écologique qui cache l’horreur humaine
Nos recommandations culturellesYoutubeur à la fibre scientifique, Léo Grasset démonte, dans ses dernières vidéos, la théorie selon laquelle les habitants de l’île de Pâques ont succombé à un désastre écologique. Une hypothèse qui ferait oublier les insanités de l’esclavage.
Antoine PoncetDirtyBiology, YouTube
Quand la maison brûle, il faut alerter. Mais défendre l’écologie en s’appuyant sur la disparition des premiers habitants de l’île de Pâques n’est pas la bonne méthode. Pour cause, cet exemple cache une autre vérité : la violence des esclavagistes européens. « Si chercher une légitimité à son mouvement militant par des exemples historiques est toujours un peu bancal, le faire quand l’exemple est bidon, c’est carrément problématique », résume Léo Grasset, créateur de la chaîne DirtyBiology.
Dans une première vidéo, publiée le 13 mai dernier, le vidéaste revient sur la théorie dite de l’effondrement, popularisée par le livre éponyme du géographe américain Jared Diamond. Pour l’auteur, les premiers habitants de Rapa Nui auraient abattu les palmiers géants endémiques, transformant l’île en caillou désertique, provoquant un épisode de famine, des guerres tribales, et pour finir, l’extinction de la population. Cette théorie, largement répandue, trouve un écho particulier dans le contexte actuel d’urgence climatique.
«Un modèle de résilience dans un environnement très fragile»
L’ennui, c’est qu’elle n’est « pas uniquement scientifique » et relève plutôt du « mythe écologique », selon le youtubeur aux 1,3 million d’abonnés. Il pointe un certain nombre de travaux de recherche qui arrivent à une conclusion opposée à celle de Jared Diamond. « Au lieu de s’éteindre par leur propre stupidité, les habitants de Rapa Nui ont été un modèle de résilience dans un environnement très fragile », synthétise Léo Grasset. Il invite toutefois à ne pas blâmer le géographe américain : « Jared Diamond a certes raconté plein de conneries sur l’île de Pâques, mais il a quand même eu le mérite de prendre une position assez argumentée et polarisante pour générer un débat scientifique très stimulant. »
À travers ce mythe, se joue une certaine image de l’humanité. C’est que, si les Rapanuis n’ont pas disparu à cause d’une catastrophe écologique, ils ont été victimes de l’ignominie de l’esclavage. Les explorateurs européens ont embarqué les hommes pour les soumettre au travail forcé. La plupart n’ont jamais remis les pieds sur l’île. Les autres sont revenus avec la variole, qui a décimé la population restante.
Ce double épisode de DirtyBiology comprend une grande partie de reportage. Covid oblige, Léo Grasset n’a pas pu visiter l’île de Pâques, mais s’est rendu aux Marquises, qui comportent de nombreux points communs. Il présente avec une clarté absolue les différents facteurs, culturels et environnementaux, qui expliquent pourquoi certaines cultures du Pacifique sont plus prospères que d’autres. Les deux vidéos alternent entre paysages spectaculaires, interludes poétiques signés par l’artiste Eupholie et notes d’humour, marque de fabrique de la chaîne. Une analyse complète, rigoureuse, à la résonance on ne peut plus actuelle.
youtubeécologieRecherche scientifiqueesclavage New York Times - World
Taking Senegalese Soccer to New Heights, With Pride and Style
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Aliou Cissé, one of the best of a new generation of African coaches, has reinvented Senegal’s national team and given the country a new sense of patriotism. His next goal: the World Cup.
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By Elian Peltier and Mady Camara
DIAMNIADIO, Senegal — Standing on the sidelines of Senegal’s brand-new national stadium, Aliou Cissé, the biggest fan of his own team, waved his arms at 50,000 fans, exhorting them to cheer even louder, his signature dreadlocks bouncing on his shoulders.
Fans roared back, clapping and blowing their vuvuzelas at a more deafening pitch. Minutes later, Senegal defeated its fiercest rival, Egypt, earning a qualification for soccer’s World Cup, which begins this November in Qatar.
“When we are together, Senegal wins,” a grinning Mr. Cissé, 46, said at a postgame news conference. Or, as he likes to repeat in Wolof, one of the country’s national languages, “Mboloo Mooy gagner” — “Unity brings victory.”
If Senegal feels proud and patriotic these days, it’s thanks in large part to its national team — and to Mr. Cissé, a former professional player who has reinvented Senegalese soccer and built what is currently the best team in Africa.
“The barometer of the Senegalese society today is soccer,” Mr. Cissé said in a recent interview with The New York Times in Diamniadio, a newly built city on the outskirts of Dakar where the new stadium sits. “People watch us play and they’re proud to be Senegalese, proud to be African.”
Mr. Cissé led the squad that won the Africa Cup of Nations earlier this year, the country’s first soccer title. In doing so, he proved to the Senegalese people that one of their own could succeed where no one else had.
European managers have long coached many African national teams, including Senegal’s, but that is changing, a shift embodied by Mr. Cissé.
From Algeria to Zimbabwe, Sudan to Burkina Faso, a rising generation of African managers are building a new coaching culture on the continent. Sixteen teams now have local coaches, and the three sub-Saharan African teams going to Qatar later this year — Cameroon, Ghana and Senegal — all have former national players as managers.
“More and more professional players on the continent want to be coaches,” said Ferdinand Coly, a former teammate of Mr. Cissé’s. “Local expertise is gaining ground.”
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Although Mr. Cissé maintains that European coaches have done a lot for African teams, that era is fading.
Born in the southern Senegalese region of Casamance in 1976, Mr. Cissé moved to France when he was 9 and grew up in the suburbs of Paris, one of the world’s best pools of soccer talent.
His trajectory is similar to many African players who were raised in Europe or joined youth academies there. “When I was out, I was French, but at home I was truly Senegalese,” Mr. Cissé said about speaking Wolof and following the family’s customs while in France.
Mr. Cissé joined the youth academy of Lille, in northern France, at 14, and played in French and English clubs in the 1990s and 2000s, including the French powerhouse Paris St.-Germain, Portsmouth and Birmingham City, which competed in England’s top league.
At the 2002 World Cup, he captained a Senegalese squad participating in its first World Cup — one that stunned France, the world champions at the time, in a surprise victory that many still refer to with warm nostalgia. Senegal reached the quarterfinals, the team’s biggest achievement to date in the competition.
As a coach, Mr. Cissé now appeals to both Senegalese players raised in their native country, and to those who moved to France in their youth like him, building a bridge between the squad’s “locals” and its “binationals,” as they are referred to among the team’s staff.
It has been a long road to success. When Mr. Cissé took over the team in 2015, Senegal had been performing poorly at the Africa Cup of Nations and had failed to qualify for the last three World Cup editions. Mr. Cissé’s predecessors were fired one after another.
Seven years later, Mr. Cissé, nicknamed “El Tactico,” for his efficient but restrained approach to the game, will bring Senegal to its third World Cup and his second one as a coach. The era when African teams were “observing” is over, he says, and one will win the coveted trophy one day.
“Why not us?” he said.
Régis Bogaert, a former French youth coach of Mr. Cissé’s at Lille and now his deputy on the Senegalese team, said Mr. Cissé had conveyed a sense of mission to his players. “He is making many people want to be the next Aliou Cissé in Senegal and in Africa,” Mr. Bogaert said.
Soccer, a national passion, is everywhere in Senegal, whether in the youth academies nurturing future talents, or on Dakar’s beaches, empty construction sites and pitches dotting the city’s corniche along the Atlantic Ocean.
“To be the coach of the national team today is to be a politician,” said Mr. Cissé, who often repeats that he lives in Senegal and feels the country’s pressure on a daily basis, unlike his players or the foreign coaches who live abroad. “It’s about knowing the economy, the culture, the education and history of your country.”
His sense of humor and fashion tastes have also helped with his popularity: Mr. Cissé often wears shiny white sneakers and thick black square glasses, and he keeps his dreadlocks under a New York Yankees or Team Senegal cap, giving him the air of a cool father. He has five children, whom he makes sound as challenging to manage as the national team.
If Mr. Cissé has shared Senegal’s biggest successes, he has also experienced some of the country’s worst traumas. In 2002, he lost 11 relatives in a shipwreck that killed more than 1,800 passengers off the coasts of Senegal and Gambia.
Senegal’s victory at the Africa Cup of Nations earlier this year came 20 years after Mr. Cissé missed a penalty in the final of the same tournament, depriving the team of its first trophy back then — a memory that long haunted his nights, he said.
Since then, Senegal has been having happier days on the pitch, and the national pride surrounding the team was on full display last month when Senegal defeated Egypt in a penalty shootout in its first game in Diamniadio’s stadium.
Some fans said they had slept outside the stadium the night before to make sure they got the best seats. Hours before kickoff, thousands more lined up to enter, the sounds of whistles and drums filling the air.
“It’s a great day for Senegal,” said Sally Diassy, a French-Senegalese 30-year-old who lives in France and said she was visiting Senegal to support her favorite team.
The jubilation on display after the win echoed the triumphant return of the Senegalese players after they won the Africa Cup of Nations in February. Tens of thousands of fans greeted them as they paraded in the streets of Dakar. President Macky Sall rewarded the team and Mr. Cissé’s staff with some land in the capital and in Diamniadio, along with about $83,000, an exorbitant sum that set off some minor protests in a country where nearly half of the population lives under the poverty line.
But some players have also given back: Sadio Mané, the team’s star, has built a hospital in his native village. Kalidou Koulibaly, the captain, bought ambulances for his father’s village.
“Players want to be role models in their own country,” said Salif Diallo, a veteran soccer journalist who has followed Mr. Cissé’s career as a player and a coach. “This team is changing the perception that Senegalese have of themselves.”
Those who know Mr. Cissé say that once he is done with the national team, he will want to play a greater role for his country.
“I’ve tried to set an example,” Mr. Cissé said of his career as both player and coach. “If a Senegalese player moves to Birmingham or Montpelier or wherever I’ve played tomorrow, I hope he will be welcomed because they will remember that Aliou Cissé was a good guy.”
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“Je me souviens du procès Salan… ” Hippolyte Wouters témoigne
Mon propos n’est pas de refaire ici le parcours du général Salan, ni même son procès, qui eut lieu il y a soixante ans, en mai 1962. Rappelons à toutes fins, pour les jeunes générations, que le général Salan était un des plus brillants officiers de France, de tous les militaires le plus décoré, notamment pour ses campagnes en Indochine, et que, chargé des campagnes d’Algérie et délégué général du gouvernement français en Algérie, il s’écria au balcon du forum d’Alger devant une foule en colère : « Vive de Gaulle ! », ce qui semble assez clairement avoir contribué à ramener ce dernier au pouvoir.
Comme le général de Gaulle, après avoir été élu, fit une politique contraire à celle qui lui valut son élection, le général Salan entra dans la clandestinité, à la tête de l’OAS (Organisation armée secrète), dont le but était de maintenir l’Algérie française. Cette organisation eut beaucoup d’attentats et de morts à son “actif”, faisant en quelque sorte “contrepoids” au terrorisme du FLN, qui, avec les mêmes moyens, luttait pour l’indépendance de l’Algérie. Le général Salan fut arrêté en 1962 et traduit en justice quelques semaines après son adjoint, le général Jouhaud, qui fut condamné à mort par le même tribunal que celui devant lequel il allait comparaître.
Mon propos est en fait de vous livrer le témoignage de celui qui, tout jeune avocat au barreau de Bruxelles, avait été choisi avec son confrère Me Vergauwen par la Ligue belge des droits de l’homme pour faire un rapport sur le respect par cette juridiction du caractère équitable du procès et des droits de la défense. J’acceptai bien entendu avec enthousiasme ! J’y allai, grisé de pouvoir assister à un procès d’une telle envergure, sans préjugés, même si, en tant qu’observateur, mon rôle consistait plus à critiquer le tribunal que l’accusé. Et peut-être aussi avec, comme tout avocat, un peu plus d’empathie pour la défense que pour l’accusation.
Je comprenais parfaitement, en l’espèce, la position des deux parties. Celle du pouvoir, incarnée par le général de Gaulle, qui, en voulant donner l’indépendance à l’Algérie, avait une politique, sans doute sage, mais difficile à faire admettre, et aussi celle de l’accusé qui s’était senti trahi par celui qu’il estimait avoir amené au pouvoir pour réaliser une politique conforme à ses promesses. C’est dire qu’on allait vivre des jours intenses ! Le général Salan allait-il pouvoir sauver sa tête ? Question d’autant plus brûlante que, comme je l’ai déjà dit, son adjoint avait été condamné à mort par le même tribunal quelques semaines plus tôt. Mais les plus désespérés ne sont-ils pas les chants les plus beaux ?
Le Haut Tribunal militaire était composé de trois hauts magistrats professionnels, de trois hauts gradés militaires, et, curieuse anomalie, de trois membres de la société civile désignés par le chef de l’État lui-même. Le procès commença le 15 mai. Il était prévu pour trois jours. Il en prit huit. Le procès Salan étant ma seule occupation à Paris, j’étais derrière les barrières Nadar deux heures avant l’audience qui commençait à 13 heures. Soucieux d’avoir la meilleure place – mes confrères parisiens vaquant à leurs occupations -, je m’installais inconfortablement, muni d’un sandwich, d’une bière et de quelques journaux, les mots croisés complétant mes activités. Mais cette longue et bancale attente avait l’avantage de me placer juste à côté du banc de la défense et de me permettre non seulement d’entendre les témoins, mais aussi de les voir parler, ce qui me paraissait plus instructif encore.
Cette proximité avec le banc de la défense occupé par quatre avocats créait, je dois bien le dire, une inconsciente solidarité avec ceux-ci : je m’imaginais déjà en être le cinquième homme ! Les premières choses qui me firent impression étaient le décor, et surtout le décorum : le chatoiement des robes rouges et des hermines, le foisonnement des décorations qui bardaient les poitrines des juges, le solennel aboiement des huissiers qui annonçaient l’arrivée du tribunal ! Tout cela me parut grisant, tant il est vrai que la France a, bien plus que la Belgique, le sens du spectacle, et que même ce qui n’y est pas plus reluisant y est toujours plus brillant !
Je scrutais aussi les visages. Le président du Haut Tribunal militaire, M. Bornet, n’était pas tout à fait à la hauteur du décor : il avait l’air d’un comptable bien nourri. En revanche, le procureur Gavalda était un homme beau et de haute stature. Il s’exprimait avec un léger accent cévenol (je dis “cévenol” parce qu’il était originaire des Cévennes !) et cela donnait un surcroît d’authenticité à ses propos. Me Tixier-Vignancour ressemblait un peu à un taureau, qui, selon les dires d’un de mes confrères, aurait une âme de poisson.
Comment la justice allait-elle résoudre l’incompatibilité des deux serments prêtés par l’accusé ? Celui d’obéir aux autorités de son pays et celui qu’il avait fait de ne pas abandonner les Français d’Algérie, et surtout les Algériens qui avaient fait confiance à la France et risquaient d’être massacrés dès l’indépendance acquise. J’allais assister à une tragédie grecque auréolée du panache français ! Et une tragédie d’autant plus poignante que la vie ou la mort en était l’enjeu. Premier moment de grande émotion : l’accusé entre dans la salle, entouré de deux gendarmes et vient se placer dans le box.
Son aspect manque un peu d’aura. On imagine que le général le plus décoré de France doit avoir un aspect à la mesure de sa gloire militaire. En fait, il avait un air un peu flasque et rond, et sa rare chevelure grise était encore teintée du roux dont elle était enduite pour favoriser sa clandestinité. Cela lui donnait un peu un air de clown triste, mais cette impression se dissipa assez rapidement lorsqu’il prit la parole pour dire très longuement au tribunal qu’il garderait le silence !
Je ne dois de comptes qu’à ceux qui souffrent ou meurent pour avoir cru en une parole reniée et à des engagements trahis. Désormais je garderai le silence.
Sa déclaration fut hautaine, percutante et d’assez bon aloi. J’ai pu prendre note de son exorde et de sa péroraison. « Je suis le chef de l’OAS, ma responsabilité est donc entière. Je la revendique […] . Je ne suis pas un chef de bande, mais un général français représentant l’armée victorieuse, et non l’armée vaincue. » Et ses derniers mots : « Je ne dois de comptes qu’à ceux qui souffrent ou meurent pour avoir cru en une parole reniée et à des engagements trahis. Désormais je garderai le silence. » Et on ne l’entendit plus pendant les huit jours que dura le procès !
J’avoue que j’ai gardé un souvenir un peu plus estompé des toutes premières journées consacrées aux inévitables escarmouches visant ou la compétence du tribunal ou la validité des actes de procédure, ou le choix des témoins à entendre, escarmouches qui se terminent tout aussi inévitablement par la décision de joindre l’incident au fond, en d’autres mots d’écarter tout ce qui pourrait empêcher le procès d’avoir lieu !
Il n’en reste pas moins que les passes d’armes entre l’accusation et la défense, assurée sur ce point par Mes Menuet et Le Corroller, ne manquaient pas de piquant et d’intérêt.
On entra dans le vif du sujet avec l’audition des témoins. Sur les 180 proposés, on en garda une soixantaine. Quelques hautes personnalités à charge et la grande majorité à décharge. Je ne citerai ici que ceux qui, d’une manière ou d’une autre, m’ont frappé par le fond ou la forme de leurs dépositions. J’avoue avoir été ému par le frère de l’accusé, Georges Salan, médecin de son état et gaulliste convaincu. Il ne partageait donc en rien les opinions de son frère et il termina son intervention en disant : « J’ai tenu à apporter publiquement le témoignage de mon amitié conservée et de mon affection toujours fidèle, car Raoul et moi appartenons à une famille dans laquelle, quelles que soient les divergences d’opinions et les oppositions d’idées, on ne se renie pas entre frères. »
On entendit alors un témoin de première importance, Michel Debré, qui fut le Premier ministre du général de Gaulle et qui avait à faire le grand écart entre son obédience à son chef et ses prises de position extrêmes, mais antérieures, en faveur de l’Algérie française. Il avait notamment écrit, avant d’être aux affaires : « Que les Algériens sachent bien que tout abandon de l’Algérie est un acte illégitime qui place ceux qui le commettent hors la loi et que tous ceux qui s’y opposent, quels que soient les moyens employés, se trouvent en état de légitime défense ! » On imagine bien que les avocats n’allaient pas manquer d’exploiter une veine pareille ! Le témoin négocia vaille que vaille son virage à 180 degrés, et il sortit de l’audience en donnant l’impression non pas d’avoir tranché son dilemme, mais de l’avoir réduit en purée. C’est ce qu’il avait sans doute de mieux à faire. Il est vrai qu’il n’y a que les sots pour ne jamais changer d’avis.
On attendait avec impatience François Mitterrand. Il avait été, lui aussi, un partisan de l’Algérie française, et, comme ministre de la Justice de la IVe République, il avait battu le record des refus de recours en grâce émanant des avocats de fellaghas et était responsable des exécutions d’un grand nombre de ces derniers. Mais le témoin avait l’art du slalom. Il haïssait le général de Gaulle : rien ne rapproche plus les hommes qu’une haine commune pour un autre et cela servit l’accusé. Je l’entends encore dire : « Salan est un rebelle et un rebelle battu, deux fautes que ne pardonne pas aisément son vainqueur, qui ne respecte jamais autant l’État que quand il l’incarne lui-même. »
Vous avez entendu Mitterrand, et vous avez même eu la chance de le voir à l’œuvre. Il ment comme il respire, il rougit quand il dit la vérité (c’est pour cela qu’il a si souvent mauvaise mine).
La défense, bien entendu, le ménagea, et c’est l’accusation qui le mit sur la sellette. Ce qui n’empêcha pas Me Tixier-Vignancour (dont mes relations de voisinage avec lui me valaient une certaine sympathie de sa part) de me souffler, lors de la suspension d’audience qui suivit cette déposition, de manière à la fois confidentielle et goguenarde, quelques réflexions toutes personnelles sur l’individu. « Vous avez entendu Mitterrand, me dit-il, et vous avez même eu la chance de le voir à l’œuvre. Il ment comme il respire, il rougit quand il dit la vérité (c’est pour cela qu’il a si souvent mauvaise mine). D’ailleurs, je vois tout de suite quand il ment : il bat des cils et encastre les doigts de sa main droite entre ceux de sa main gauche. Mais il arrivera sans doute un jour où il ne fera plus cela qu’en disant la vérité. »
Il y eut bien d’autres témoignages dont je vous ferai grâce car, selon le parti qu’ils avaient pris, ils répétaient les mêmes critiques, les mêmes éloges et les mêmes arguments, ce qui avait un intérêt d’autant plus relatif que les mobiles étaient connus et les faits reconnus. Seule la forme était souvent fascinante, tout comme de deviner à travers ce qu’ils avaient à dire ce qu’ils avaient à cacher. Mais quel brio dans l’expression ! Il semble qu’aujourd’hui on en ait oublié l’art et jusqu’au souvenir !
Je citerai volontiers quelques phrases et passes d’armes que j’ai eu l’occasion – et le soin – de noter, car les répliques faites aux témoins par l’accusation et la défense valaient aussi leur pesant d’or ! Ainsi M. Morin, ancien préfet, ancien délégué général d’Algérie et féroce contempteur de l’accusé. Une fois son témoignage terminé, Me Tixier-Vignancour s’adresse au président : « J’observe, sans en tirer d’autres conséquences, que, contrairement au serment qu’il a prêté, l’intéressé a fait davantage un réquisitoire qu’une déposition. » Le procureur général : « C’est une appréciation ! C’est une plaidoirie que vous faites déjà. » Tixier-Vignancour : « Le témoin a tenu votre place, ne tenez pas la mienne ! » Et ce dernier encore : « Vous aurez constaté, monsieur le Président, que le témoin, en citant l’accusé, parle toujours de “Salan” et non du “général Salan”, ce qui démontre que, s’il suffi t d ‘un décret pour faire un préfet, il ne suffi t pas d’un décret pour faire un homme du monde. »
On entendit également la maréchale de Lattre de Tassigny. Feu son mari avait œuvré avec l’accusé. Le président lui fait remarquer que, si on lui demande ce qu’en aurait pensé le maréchal, une telle question n’aurait guère sa place. La maréchale lui répond alors du tac au tac : « Monsieur le Président, je serais la première à interdire que l’on fasse parler mon mari. Je pense que personne, dix ans après sa mort, n’a à interpréter ce qu’il aurait pu penser ou dire, mais moi je le pense et moi je le dis, et je suis sa veuve et la mère d’un garçon qui, en Indochine, est mort pour la France. »
Jean-Marie Le Pen : « Qui peut dire que le général Salan a pu agir par ambition personnelle ? S’il en avait eu il n’aurait pas crié sur le balcon du forum d’Alger : “Vive de Gaulle” , mais “Vive Salan”. Et au lieu d’être aujourd’hui dans ce box, il serait peut-être à l’Élysée !
Un député d’Alger, M. Lauriol, dit à un certain moment : « L’Assemblée nationale n’est pas maître de son ordre du jour. » Le procureur général : « Nous vivrions dans un régime tyrannique, alors ? » Tixier-Vignancour : « Certes non, nous vivons dans un régime qui a tous les inconvénients de la dictature sans en avoir aucun avantage. Cela se voit au résultat ! » Un mot, aussi, de Jean-Marie Le Pen : « Qui peut dire que le général Salan a pu agir par ambition personnelle ? S’il en avait eu il n’aurait pas crié sur le balcon du forum d’Alger : “Vive de Gaulle” , mais “Vive Salan”. Et au lieu d’être aujourd’hui dans ce box, il serait peut-être à l’Élysée ! »
Un autre député, Me Biaggi, cite un très beau passage de Chateaubriand : « Il est des autels comme celui de l’honneur, qui, bien qu’abandonnés, réclament encore des sacrifices ; le Dieu n’est point anéanti parce que le temple est désert. Partout où il reste une chance à la fortune, il n’y a point d’héroïsme à la tenter ; les actions magnanimes sont celles dont le résultat prévu est le malheur et la mort. Après tout, qu’importent les revers si notre nom, prononcé dans la postérité, va faire battre un cœur généreux deux mille ans après notre vie ! »
Enfin un grand moment d’émotion avec la déposition de Me Fondo, qui perdit la vue en Indochine au moment où il arrachait le drapeau de la troupe ennemie. Il commence par dire : « Le général Salan restera pour moi l’exemple du courage, du sacrifice, de la fidélité à la parole donnée et à l’honneur. Je tiens à donner au général Salan, aujourd’hui même, le drapeau que j’ai pris à l’ennemi en perdant la vue. » Et, guidé par un tiers, il se rend jusqu’au banc des accusés pour remettre le drapeau entre les mains de Salan.
Vint alors l’heure du réquisitoire. Le procureur général avait sollicité, pour raisons de santé, de pouvoir, contrairement à l’usage, requérir assis, ce qui lui fut, bien sûr, accordé. Ce fut un réquisitoire bien structuré et bien dit, avec un recours un peu systématique aux Pères de l’Église (ils y sont à peu près tous passés !) et quelques concessions à l’accusé, de quoi se donner un certificat d’objectivité de nature à accroître le poids de ses réquisitions.
Il y eut un moment impressionnant : en commençant sa péroraison, il se leva de tout son long pour entamer, dit-il, ses réquisitions suprêmes. Et l’on vit alors son apparition fantomatique et majestueuse requérir la peine capitale ! Cet assis-debout était-il une marque de solennité due à une sorte de respect pour la vie sacrifiée de l’accusé, ou une astuce de métier pour donner plus de poids à ses propos ? On ne le saura jamais !
Il termina en disant : « Craignez que, quand viendra l’heure, Dieu lui-même oublie la promesse faite à saint Jean et ne daigne pas essuyer les larmes qui coulent de vos yeux ! » Invoquer Dieu dans cette affaire de justice et envisager pour ce faire que Dieu oublie des promesses me paraissait peu flatteur pour Dieu et une outrance difficilement qualifiable à l’égard de l’accusé.
Ce fut le tour de la défense. Après Me Menuet, on entendit Me Goutermanoff, Russe blanc et pied-noir, qui se lança dans une brève et intense plaidoirie ; ce fut plutôt un long cri de détresse et de gratitude. Il termina en se retournant vers l’accusé et, dans un cri déchirant, il lui lança : « Adieu Salan ! Merci Salan ! » L’émotion était à son comble et le silence total. La plupart des assistants avaient les larmes aux yeux (même les gendarmes d’audience !) et les décorations des militaires du tribunal battaient la chamade sur leur poitrine chamarrée. Seul le président restait marmoréen. D’emblée, il donne la parole à Me Tixier-Vignancour. Ce dernier sent d’instinct que ce n’est pas encore le moment de la prendre. Il veut permettre à l’émotion de pénétrer les âmes et au silence d’y parvenir.
Alors il se lève, garde un long moment le silence et puis, d’une voix grave et basse, il dit : « Monsieur le Président, vous me demandez de parler… alors que j’écoute encore. » Puis il replonge dans le silence. Enfin, par borborygmes graduellement dilués, il adopte son rythme normal et termine trois heures de plaidoirie époustouflante par une péroraison en apothéose ! « De Cao Bang et de Mulhouse, des grandes nécropoles militaires et des petits cimetières de ce qui fut le front, j’entends monter l’innombrable oraison de ceux qui ne sont plus, mais qui ne sont plus parce qu’ils ont tout donné à la patrie. Ceux-là savent, monsieur le Procureur général, le prix du sang, et certains sont couchés auprès de leur fils, pour avoir une double fois accompli l’ouvrage et refusé d’amener le drapeau. »
Ce fut la plus belle plaidoirie que j’aie entendue en soixante-cinq ans de barreau : tout y était, l’intelligence, l’émotion, la juste mesure, dans l’éloquence et même l’humour à point nommé ! Son habileté était remarquable : jamais il n’a attaqué de Gaulle de front. Ce dernier faisait, disait-il, son devoir d’homme politique et il respectait ce devoir.
Mais, ajouta-t-il, le général Salan était l’incontournable pion qui devait lui permettre de réaliser son projet. L’accusé était donc la victime propitiatoire toute désignée d’une duplicité nécessaire et en soi non critiquable. Ajoutant toutefois : « Le général de Gaulle est un homme politique qui écrit avec de l’encre sur du papier, le général Salan, un militaire qui écrit sur le sable avec son sang et celui de ses soldats. Machiavel, concluait-il, ne préconisait pas de tuer ceux qu’il était nécessaire de tromper. »
Par ailleurs, l’avocat fit part au Haut Tribunal militaire de ce que 122 députés, sous la houlette de M. Lefèvre d’Ormesson, venaient de déposer sur le bureau de l’Assemblée nationale un projet de loi visant à l’amnistie générale pour tous les faits relatifs aux événements d’Algérie. Il était clair que, dans le contexte de l’époque, ce projet n’avait pas une once de chance d’aboutir, mais il avait le mérite d’exister. Ce qui permettait, cette fois, à la défense de dire : « Imaginez un instant que vous prononciez un verdict de mort (qui serait immanquablement exécuté) et qu’intervienne peu de temps après une loi d’amnistie ! Vous seriez bourrelés d’un remords qui vous poursuivrait toute votre existence. »
C’était donc tendre au Haut Tribunal une perche pour rendre un arrêt qui puisse justifier l’illogisme consistant à ne pas condamner à mort le chef alors qu’il avait condamné à mort son adjoint, le général Jouhaud. On peut dire que Me Tixier-Vignancour pouvait ainsi sauver par ricochet la tête de celui pour lequel il n’avait pas plaidé !
La plaidoirie se termina à 21 heures. L’agitation verbale était forte. Que n’ai-je entendu des morceaux d’éloquence dans la bouche des assistants dans l’attente du verdict !
Deux heures et demie plus tard, les cris stridents de la sonnette et de l’huissier aboyeur retentirent de concert (si je puis dire…) et le Haut Tribunal militaire, la mine grave, fit son entrée dans la salle d’audience.
Chacun tentait de décrypter les visages des juges pour y deviner un verdict qui ne pouvait être que binaire : la mort ou la perpétuité. Impossible. Le tribunal était de marbre, sauf un juge militaire qui esquissait un léger sourire ; mais de quel verdict souriait-il ? Après quelques fastidieux paragraphes consacrés à la lecture des articles de loi, aux actes de procédure et aux questions concernant la culpabilité, vint enfin la question essentielle : y avait-il des circonstances atténuantes ? Oui ! Elles furent proclamées ! Le président n’avait pas terminé sa phrase que la salle se leva comme un seul homme et entonna la Marseillaise. Je ne sais ni comment ni pourquoi, mais je me retrouve debout et je la chante aussi ! À vrai dire, on n’est plus le maître de ses réactions au sein d’une foule ! On n’est plus tout à fait soi-même. Cela fait réfléchir…
Le plus extraordinaire est que Me Tixier-Vignancour s’était levé non pas sur le siège, mais sur le banc de la défense, avait ouvert sa robe d’où jaillissaient une chemise blanche et des bretelles tricolores. Et il se mit à chanter aussi, en solo, de sa voix de basse ! Nous devenions le chœur antique d’une tragédie qui se terminait bien… Les officiers du Haut Tribunal, prisonniers de la Marseillaise des “factieux”, saluaient debout, la main au képi ! Ce fut un moment grandiose, surréaliste, émouvant et même un peu drolatique !
Voilà ce qui est resté dans ma mémoire, soixante ans plus tard. Tout y est profondément gravé. Je peux dire que j’ai vécu lors de ce procès les jours les plus intenses des soixante-cinq ans de ma vie professionnelle et peut-être bien de mes quatre-vingt-sept ans d’existence tout court. J’étais venu pour observer et en fait j’y ai vibré et j’y ai vécu. Et en plus j’ai pu y apprendre la difficile symbiose entre la passion et l’objectivité. J’y ai appris aussi à mieux apprécier le peuple français, au sein même de ses grands conflits, par la manière profonde et brillante dont il a l’art de les traiter, à défaut de les résoudre.
J’ai songé à publier ces souvenirs parce que je suis sans doute le dernier survivant de ceux qui ont vécu ces journées dans le prétoire et que je me suis dit que, quelle que soit leur appartenance politique, rappeler aux Français cet intense moment de leur histoire était leur donner, en toute modestie, malgré la dilution de certaines valeurs (qui n’est pas leur apanage !), des motifs d’être encore plus fiers de ce qu’ils sont !
Guerre d’Algérie, les derniers secrets, hors-série n° 30 “Valeurs actuelles”, 130 pages, 10,90 €, en vente sur boutique. valeursactuelles.com.
Valeurs Actuelles
“L’écologie radicale est un tentacule de la pieuvre ‘wokiste’”
Dans votre prologue, vous expliquez longuement que vous êtes un enfant de la ville et de la campagne. Est-ce une richesse pour comprendre les enjeux écologiques ?
J’ai une double culture et une double attache qui viennent de ma naissance. Mon père, patron relativement puissant issu du monde rural, a su garder ses racines. Je connais parfaitement ces deux mondes. À l’heure où la France rurale se sent méprisée, je considère que mon éducation tournée vers la campagne et la ville est une immense richesse. Diplômé d’une grande école de commerce, ancien banquier d’affaires et autoentrepreneur, je suis également exploitant agricole, chasseur, pêcheur. Cette double culture me permet de mieux apprivoiser la ruralité. J’éprouve une vraie colère contre l’intelligentsia parisienne qui rejette cette partie du territoire. L’attitude nonchalante des surdiplômés métropolitains et urbains vis-à-vis de la ruralité a des conséquences politiques : Valérie Pécresse fait 4 % quand Marine Le Pen est en tête dans 22 000 communes. Le parti écolo n’a fait que 1 % dans la ruralité. Ces deux France doivent se réconcilier et arrêter pour de bon de se tourner le dos.
Adepte de l’antispécisme, supposément pour “défendre les animaux”, l’écologie radicale ne se trompe-t-elle pas de combat ?
Pour préserver l’environnement, la durabilité de nos actions est fondamentale. Il n’est pas besoin d’être agrégé ou docteur pour comprendre que la surconsommation des ressources entraîne leur diminution. Cet adage paysan dit vrai : « Si on veut des œufs au printemps, il ne faut pas manger toutes les poules l’hiver. » L’écologie, qui devrait être l’étude des milieux et de l’interaction entre les êtres, gagnerait en efficacité en se focalisant sur la durabilité des actions qui se base en partie sur la recyclabilité de tout. C’est un vrai sujet qui est malheureusement mis sous le tapis.
La stigmatisation des utilisateurs de l’animal n’aide pas l’écologie. Dans mon livre, je démontre que toutes ces mouvances radicales ont des propositions incohérentes et contradictoires. Le raisonnement par l’absurde permet de mettre en relief l’incongruité de leur démarche : après avoir dit qu’on ne doit plus manger d’animaux, que fait-on ensuite ? On s’accorde avec toutes les espèces ? On établit un pacte avec elles ? On ne mange plus rien ? Contrairement aux animaux, les êtres humains ont recours à la police et à la justice. Comment voulez-vous mettre autour d’une table des animaux qui sont déraisonnables de nature ? L’autre incohérence de l’écologie radicale porte sur le recours irrémédiable au chimique. En effet, si on ne consomme plus l’animal, les champs seront davantage exploités. Cette surproduction passera par le chimique, qui fait du mal à la terre.
Votre premier chapitre est consacré au « végétalisme paisible » et à « la radicalité végane ». Comment différencier ces deux pratiques alimentaires ?
Le végétalisme est un choix de vie respectable qui consiste à exclure les produits animaux (viande, poisson, œufs, miel, lait) de son alimentation. Contrairement à l’antispéciste, le végétaliste ne veut pas imposer son mode de vie à autrui. L’antispécisme se différencie par son caractère totalitaire. L’animalisme est à l’antispécisme ce que la république est à la démocratie, c’est-à-dire une manière de l’appliquer. Cette mouvance antispéciste cherche perpétuellement des boucs émissaires. Très friands de néologismes pour essayer d’imposer leurs vues, ces militants nous appellent « les spécistes » ou encore « les carnistes ».
En utilisant des termes spécifiques comme « sentients », ils veulent démontrer que les animaux sont des êtres doués d’une pseudo-conscience. Cette vision est profondément dangereuse, car, en plus de desservir l’animal, elle n’est pas durable. Dans ce livre, j’insiste sur le totalitarisme antispéciste. Mais je considère plus largement que l’écologie radicale est un tentacule de la pieuvre “wokiste”. En effet, en remettant en question ce qu’il y a de plus élémentaire et de plus indispensable à tous les peuples, ces militants font preuve d’un fascisme alimentaire. Certains vont très loin, comme David Olivier, qui veut rendre les grands carnivores sauvages végans. Que deviendrait le lion sans l’antilope ? Ouvrons les yeux, car cette mouvance est nocive pour les hommes, pour les animaux et pour le vivre-ensemble.
Vous traitez dans votre ouvrage de l’industrie chimique, qui permet aux végans de compenser leurs carences alimentaires. Est-ce une autre contradiction de cette mouvance radicale, qui consomme des produits en rien écologiques ?
En effet, les végans et les végétaliens ont besoin de prendre des compléments pour pouvoir tenir le coup, car la vitamine B12 présente dans la viande est indispensable pour les transmissions neurologiques. Ces gens-là sont obligés de se complémenter, sinon leur corps ne tiendrait pas. Le paradoxe est là : ils prônent la protection des espèces… mais par pour l’espèce humaine. Celle-ci, qui est omnivore, n’est pas obligée de prendre de la viande tous les jours, mais elle a besoin de cette diversité alimentaire pour sa physiologie. Là encore, les végans et les végétaliens ont recours à des intermédiaires qui n’ont rien de naturel. C’est un non-sens écologique, puisqu’ils vont devoir se rapprocher d’une industrie polluante pour produire ce que nous mangeons.
Malgré les failles de ces mouvements radicaux, vous concédez au véganisme la capacité de donner « parfois l’image d’une parfaite cohérence ». Que voulez-vous dire ?
Connaissez-vous des gens qui souhaitent faire du mal aux animaux gratuitement ou détruire notre planète par simple distraction ? Si oui, c’est inquiétant et ils ressortissent des tribunaux… Tout le monde veut éviter ou limiter la souffrance animale. Oui, certaines choses doivent changer, mais le véganisme est un leurre qui détourne le regard des vrais sujets ! Le véganisme consiste à culpabiliser l’être humain. Si la planète brûle, c’est parce que l’homme moderne mange des animaux et les maltraite.
Prenez l’exemple des bovins. Pour les nourrir, nous importerions du soja qui engendre la déforestation de l’Amazonie. Ainsi, un piège à carbone est détruit et nous faisons traverser la planète aux denrées. Puis, une fois dans nos champs et étables, les vaches participeraient massivement au réchauffement climatique à cause d’un système digestif générant beaucoup de méthane. Donc arrêtons de manger des vaches. Et comme en plus elles souffriraient, comme les autres animaux, dans le processus d’élevage, arrêtons de manger des animaux une fois pour toutes. Donc mangeons du végétal ou des substituts à la protéine animale faits en laboratoire.
Nous pourrions en venir à nous demander si les végans n’auraient pas raison. Tout à leur propagande, ils “oublient” simplement de dire que leur monde est fait de chimie dans les champs, dans les assiettes et dans les compléments alimentaires. L’absence de fumure dans les champs, c’est plus d’engrais chimiques. Et surtout, ils occultent que les animaux seraient en danger immédiat d’extinction si on venait à leur enlever leur utilité. Qu’ils soient sauvages ou domestiques !
Dans leur ouvrage Zoopolis, sorti en 2011, Will Kymlicka et Sue Donaldson développent une théorie politique des droits des animaux. Comment en est-on arrivé là ?
L’humanisme veut dire quelque chose : la différence fondamentale entre l’homme et l’animal est que l’homme peut poser la question du destin animal, l’inverse n’est pas vrai. Même l’homme doué de raison et de conscience peut retourner à la loi du plus fort. Comment voulez-vous instaurer une démocratie pour l’animal si celui-ci ne connaît que la loi du plus fort ? Il faut considérer les animaux à leur juste place.
Les personnes qui défendent cet écologisme radical ont tout intérêt à nous faire changer de modèle de civilisation contre l’intérêt de la nature, des animaux et de l’homme. Tout cela n’est qu’un délire de puissance prométhéenne ajouté à une cupidité exacerbée. Certes, ces activistes sont peu nombreux, mais ils sont formés et financés. C’est comme ça qu’on se retrouve avec L214, qui est soutenu, depuis le milieu des années 2010, par l’Open Philanthropy Project financé par Cari Tuna, femme du cofondateur de Facebook Dustin Moskovitz.
Derrière cet Open Philanthropy Project se cachent des fortunes du numérique américain qui, d’un côté, investissent dans des substituts à la protéine animale à partir de végétaux ou dans la viande cellulaire et qui, d’un autre côté, défiscalisent leurs impôts et subventionnent ensuite des activistes dans nos pays. Si la question d’une démocratie animale se pose, c’est bien parce qu’il y a un intérêt économique derrière. Gilles Luneau le dénonce d’ailleurs dans son ouvrage Steak barbare, où il parle d’une mafia puissante. De grands noms font de gros chèques pour ces projets délirants, à l’instar de Xavier Niel, qui investit dans plusieurs agrithèques.
L’écho médiatique et le financement de ces activistes risquent-ils de nourrir un basculement anthropologique où l’animal deviendrait l’égal de l’homme ?
Bien que je fasse confiance à l’intelligence populaire, je suis quelque peu inquiet de cette possible rupture et de ses conséquences sur notre environnement et sur l’animal. Dans notre monde, ce qui n’est pas utile disparaît. Si l’animal sauvage n’est plus utile, alors il ne sera plus préservé. Comme on ne pourra plus porter son cuir, sa laine ou manger ses œufs ou son lait, l’animal domestique finira par disparaître. Je suis donc davantage inquiet pour les animaux que pour les hommes.
Je pense néanmoins que l’Occident n’est pas prêt à vivre un tel basculement. Les Français ont consommé 8 % de plus de fromages l’année dernière, on est loin d’une rupture anthropologique ! En revanche, les antispécistes et les animalistes ont une audience médiatique qui n’est pas du tout proportionnelle à leur nombre. Ils sont très forts pour ce genre de chose. J’étais au Salon de la chasse, le dimanche 27 mars. Une manifestation à l’appel du Parti animaliste s’est tenue en face des locaux. Ce jour-là, nous étions 13 000 amoureux de la chasse, les manifestants n’étaient que 15…
La chasse, précisément, est dans le viseur de certains lobbys. La critique de la chasse n’est-elle pas le reflet d’une société qui délaisse l’héritage et les modes de vie traditionnels ?
Barbara Pompili a commis une grosse erreur en disant que la chasse était un loisir. La chasse est une manière de concevoir l’existence et la relation au monde ; c’est une culture. Je n’achète plus de viande en boucherie. Je chasse, je tue et je mange. Je passe un temps fou à préserver les milieux pour qu’ils soient favorables aux animaux. J’aspire à ce qu’on laisse tranquille les chasseurs pour plusieurs raisons. D’abord parce que la chasse est un mode de vie favorisant le vivre-ensemble et ensuite parce qu’elle est durable et vertueuse.
En quoi l’antispécisme, le véganisme et aussi le courant antichasse entrent-ils en contradiction avec les besoins existentiels de l’espèce humaine ?
Nous sommes des hommes modernes, enfants de chasseurs et d’éleveurs. Si nous nous sommes redressés et que notre cerveau s’est développé, c’est parce que nous avions accès à de la protéine animale. On s’est coordonnés grâce à la chasse. Puis est venu naturellement l’élevage. Le nomade chasseur-cueilleur est devenu un éleveur. Dès qu’il y a eu la chasse, la question déterminante “comment allons-nous survivre ?” ne pouvait plus se poser. C’est important de revenir sur ce point, car il ne faut pas oublier que nous sommes les enfants de ces hommes modernes du néolithique. Les déconstructeurs de notre temps veulent la mort de notre civilisation. Le mouvement qui lutte contre la chasse, qui se croit majoritaire alors qu’il est minoritaire, s’attaque très violemment – comme les végans et les animalistes – à l’élevage. Cette défiance brutale est contraire à l’essence de l’humanité, car nous, les chasseurs, sommes les fondations anthropologiques et culturelles de l’homme moderne.
En plus de démontrer l’imposture de ces nouveaux prédateurs, vous défendez une lecture de l’écologie connectée au réel. Sans passer par le véganisme et l’antispécisme, quelles solutions concrètes doit-on mettre en place pour sauver notre écosystème ?
Revenir à des choses simples et de bon sens. Consommer mieux et moins, en circuit court. Ceci est applicable pour l’alimentaire et le vêtement. Nous portons des jeans qui ont fait en moyenne plus d’une fois le tour de la planète ! Tâchons de réparer ou faire réparer et de recycler tous nos déchets quand cela est possible. En bref : l’approche paysanne de l’existence, sans pour autant revenir deux siècles en arrière, est fondamentale.
Il faut lutter contre le gaspillage. Chez les particuliers, dans la distribution ou la restauration, nous gaspillons plus que de raison. Regardez dans les poubelles des grandes surfaces, des particuliers et des restaurants… vous serez sidérés ! Cessons de jeter par la fenêtre ses déchets lorsque l’on roule. Une étude de Vinci montre que près de 40 % des automobilistes sont des jeteurs. Je ramasse ces déchets avec la Fédération des chasseurs des Hauts-de-France par tonnes ! La Terre est notre maison commune, ne l’oublions pas. Une fois ces quatre choses réglées, nous aurons fait un bon bout de chemin. Le tout sans incantation, sans culpabilisation et sans toucher à ce que nous avons de plus cher et réconfortant : nos assiettes !
Les Nouveaux Prédateurs : antispécistes, militants végans, écologistes radicaux, de Charles-Henri Bachelier, Le Cherche-Midi, 160 pages, 16 €.
Opex 360
Milrem Robotics dévoile le THeMIS Observe, un robot de reconnaissance pour l’infanterie légère
par Laurent Lagneau · 27 mai 2022
Organisé par le « Battle Lab Terre » sous l’égide l’Agence de l’innovation de Défense [AID] au camp de Beynes, entre les 16 et 23 mai, le défi « CoHoMa » [Collaboration Hommes Machines] a réuni une quarantaine de participants issus du monde de la recherche et de l’industrie dans le but de « préparer la conduite de missions de reconnaissance sur le terrain, par des unités constituées d’un véhicule, d’au moins deux robots terrestres et d’un drone aérien ».
L’enjeu de ce défi était de nourrir la réflexion de l’armée de Terre sur les synergies possibles entre des robots et des soldats. Et donc les travaux de la section « Vulcain », créée l’an passé au Centre d’entraînement aux actions en zone urbaine [CENZUB] – 94e RI de Sissonne. Et cela alors que l’expérimentation de robots mule de type « ROBOPEX » au Mali a donné des résultats plutôt mitigés, selon le ministère des Armées.
Cela étant, le contingent estonien déployé à Gao [Mali] au titre de l’opération Barkhane a quant à lui eu une expérience satisfaisante avec la robot mule « THeMIS » [Tracked Hybrid Modular Infantry System] de Milrem Robotics.
Cet engin « nous a surpris par sa capacité à résister aux conditions difficiles. La chaleur et le terrain accidenté ont mis le véhicule à l’épreuve. Cependant, il s’en est joué facilement », avait ainsi expliqué le lieutenant-colonel estonien Sten Allik. « Les zones urbaines partitionnées peuvent être difficiles et on ne peut pas toujours dépendre du soutien d’un blindé. La possibilité d’apporter une demi-tonne de munitions et d’eau dans des endroits inaccessibles avec un véhicule de transport de troupes a ajouté une grande valeur aux patrouilles et une capacité de combat améliorée », avait-il ajouté.
Le THeMIS se décline en plusieurs versions. Ainsi, le français Nexter s’est appuyé sur son châssis pour développer l’Optio X20, un robot dotée d’une tourelle téléopérée de 20 mm ARX-20. De son côté, MBDA a doté l’engin de Milrem Robotics d’un lanceur de missiles moyenne portée [MMP]. De quoi en faire un « tueur de chars ».
Une nouvelle variante vient d’être présentée par le constructeur estonien. En effet, le 25 mai, il a levé le voile sur le THeMIS Observe, un « nouveau système terrestre autonome » dédié aux missions dites ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance].
Pour cela, Milrem Robotics a fait appel à des industriels européens, dont les allemands Hensoldt [pour la caméra Z:Sparrowhawk] et Rheinmetall [pour le système de protection ROSY – Rapid Obscuring System] ainsi que les français Thales [pour le radar Squire] et Metravib Defence [pour le système de détection acoustique Pearl]. Le THeMIS Observe peut en outre équipé d’un poste de tir télécommandé.
« La combinaison de ces systèmes permet aux unités d’effectuer une identification multi-capteurs sur une seule plateforme et de réagir plus rapidement », a commenté Jüri Pajuste, directeur de la recherche chez Milrem Robotics. Un robot doté de telles capacités ISR augmentera « considérablement la vitesse de réaction d’une unité tactique » tout en donnant la possibilité à celle-ci d’observer un adversaire à une distance de sécurité [et sans avoir à s’exposer], a-t-il souligné.
Le THeMIS Observe sera exposé au prochain salon EuroSatory, dédié à l’armement terrestre, avant d’être soumis à la quatrième série de démonstrations du projet iMUGS, lequel vise à développer un système terrestre sans pilote [UGS], grâce à un financement du Programme européen de développement de l’industrie de Défense [PEDID].
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L’assimilation ou “l’adoption” d’une personne par la nation
L’“assimilation” comme manière d’intégrer les personnes immigrées à la communauté nationale est décriée ; elle les dépouillerait de leur identité et de leurs traditions, effet d’un manque d’ouverture que respecterait au contraire l’intégration diversitaire des pays anglo-saxons. La pratique de l’adoption permet d’éclairer le débat : leur point commun, l’accueil d’un membre initialement étranger à la famille (adoption) ou au pays (immigration) concernés a pour enjeu qu’il en devienne un membre à part entière.
La pratique française de l’adoption est “plénière” : l’enfant devient pleinement l’enfant de ses parents adoptants comme s’il était né d’eux. Le lien filial avec un enfant adopté s’établit sans différence de nature avec celui d’un “enfant biologique” ; la situation filiative d’un enfant venu dans sa famille par adoption est similaire à celle d’un enfant né de la vie sexuelle du couple parental. Le lien créé par l’adoption est inconditionnel, l’enfant est dans cette famille comme s’il y avait toujours été, la famille adoptante est pour l’enfant sa famille car la seule ayant noué le lien filiatif avec lui.
L’open adoption à l’américaine est différente : c’est un contrat de cession d’enfant ; les avocats formalisent les droits de chacune des parties selon la manière coutumière aux États-Unis. L’enfant devient juridiquement celui de sa famille adoptante ; mais qu’un enfant “ne s’adapte pas” à elle, la situation est gérée depuis des blogs d’échange d’enfants, avec l’idée qu’un enfant qui ne s’est pas fait sa place dans une famille la trouvera peut-être dans une autre, éventuellement en allant jusqu’à changer son prénom : le lien est conditionnel. L’adoption ne crée pas une implantation symbolique, comme si l’enfant était natif de sa famille ; la manière anglo-saxonne établit l’adoption en une filiation seconde, elle formalise le transfert d’un enfant d’une famille à une autre mais qui pourrait devenir une autre encore : de ce fait, elle n’est pas sécurisante comme la manière française.
La différence des pratiques correspond à des sensibilités culturelles façonnées par les traditions religieuses des deux pays. L’adoption française donne le primat au lien symbolique, ce qui permet la création d’un lien pleinement filiatif en l’absence même de lien organique entre les parents et l’enfant ; cette manière fait écho à la tradition catholique où le lien spirituel suffit à fonder pleinement une parenté, ce que reflète la paternité symbolique selon une hiérarchisation : depuis les parrain et marraine, éponymes de l’enfant et parents spirituels, le prêtre appelé père, le pape ; contrastant avec la tradition protestante, matrice de la société américaine, pour laquelle la relation du croyant se fait sans intermédiaire avec son Dieu. De la même manière, l’eucharistie distingue la foi catholique pour laquelle elle spiritualise la présence du Christ, de la foi protestante. Les divergences des deux cultures se reflètent dans la confection du lien de filiation : la manière française en fonde la vérité sur une construction psychique et symbolique, l’anglo-saxonne requiert le caractère charnel, organique, conservant donc une référence originelle aux géniteurs, selon l’ancrage réaliste qui la caractérise.
Poursuivons notre analogie : ces différences s’illustrent dans les approches différentes de l’immigration. La manière française est symbolique et culturelle ; elle fait du nouvel arrivé un enfant du pays comme s’il en était natif. D’où importe qu’il témoigne un privilège aux manières du pays d’accueil, non comme une soumission ni un oubli du pays quitté, mais comme un pacte nouant un lien immarcescible, et le témoignage d’endosser la dette symbolique commune qui fait entre tous le lien citoyen, ferment même du lien national, quelle que soit de chacun sa provenance géographique.
L’approche américaine n’enracine pas les personnes immigrées dans des mœurs communes ; c’est d’abord le fait que les États-Unis se sont constitués comme une agrégation de diversités culturelles. Mais surtout le critère d’intégration y est autre qu’en France : il est surtout économique. La diversité ne fait pas embarras car ce qui compte est l’insertion productive, dans la logique postprotestante du “on a ce que l’on mérite”, qui découle de la doctrine réformée de la grâce. Le pays ne se sent pas engagé autrement, reflet d’un lien social privatisé jusqu’à l’excès aux États-Unis alors qu’il est socialisé jusqu’à l’excès inverse en France, dans cette opposition culturelle entre la France prompte à la compassion et qui « réserve sa pitié pour le déshérité [tandis que le monde américain d’influence protestante veut] construire un monde d’égalité, de justice et de droit », comme le note Jean-Marie Rouart ( Ce pays des hommes sans Dieu, Bouquins, 2021).
Comment susciter l’envie d’assimilation si notre culture lorgne ailleurs, si nous proposons de notre histoire un récit débilitant ?
Aussi est-il surprenant que l’assimilation soit en France tenue pour une dépossession faite aux immigrés : elle est une main tendue. Mais une main tendue ne noue le lien que si elle est saisie. Il en résulte une impérative régulation qui soit au préalable du moment migratoire, et non pas postérieure comme la régulation économique américaine. De même qu’une adoption plénière justifie une évaluation préalable : celle de la motivation du couple adoptant et de ses capacités matérielles d’accueil (le fameux “parcours d’agrément”) en même temps qu’une préparation de l’enfant à la mutation filiative à laquelle il est destiné ; de même l’assimilation suppose une double évaluation nécessairement préalable au moment de la migration : économique (du côté du pays) et culturelle (du côté du migrant, surtout la maîtrise de la langue). Sans quoi le rejet est inévitable : rejet de l’adoption par un enfant qui ne parvient à honorer la dette symbolique qu’il ressent à l’égard de sa famille adoptante, et qui du coup le déborde ; rejet de l’immigration pour des raisons analogues, par impossibilité de se sentir en mesure d’honorer la dette symbolique à l’égard du pays d’accueil, souvent par mauvaise conscience d’avoir délaissé le pays d’origine.
L’immigration en provenance de pays d’islam est-elle plus rétive à l’assimilation ? Faut-il le comprendre en fonction du fait que le principe de l’adoption comme instaurant une filiation n’existe pas en islam : l’enfant abandonné est recueilli mais demeure à jamais le fils, la fille de ses géniteurs, et à jamais musulman, ce qui est corrélé ?
Pourtant le problème n’est pas de cette conception culturelle ; il est de l’approche française de l’immigration faite depuis l’importation en France de la manière américaine de la gérer, véritable déculturation imposant le principe diversitaire de la logique américaine. Cette importation, effet de l’idéalisation des élites, dans l’illusion que l’américanisation favoriserait de coller à la réussite des États-Unis, prive de la régulation culturelle de l’immigration en France, au risque d’en faire un grave problème de société, qu’il serait injuste d’attribuer à quelque intolérance des Français à l’égard des personnes immigrées.
Comment susciter l’envie d’assimilation si notre culture lorgne ailleurs, si nous proposons de notre histoire un récit débilitant ? L’assimilation ne peut fonctionner sans une fierté d’être français : non pas une fierté prétentieuse, mais celle banale qui fait fier de sa famille parce qu’elle est sa famille, de son pays parce qu’il est son pays ; la fierté est le ciment de la filiation, qu’il s’agisse de faire l’enfant d’une famille ou le citoyen d’un pays. L’assimilation est la manière culturelle française d’accueillir l’immigration.
*Christian Flavigny est pédopsychiatre et psychanalyste. Une version intégrale de cette tribune a été publiée sur le site de l’Institut Thomas-More.
France24 - World
Nepali rescuers recover more than 20 bodies amid wreckage of passenger plane
Issued on: 30/05/2022 - 05:13Modified: 30/05/2022 - 13:18
NEWS WIRES
Nepali rescuers have retrieved the bodies of all but one of 22 people on board a plane that crashed into a Himalayan mountainside over the weekend, the army said Monday.
Air traffic control lost contact with the Twin Otter plane operated by Nepali carrier Tara Air shortly after it took off from Pokhara in western Nepal on Sunday morning headed for Jomsom, a popular trekking destination.
Resuming a search on Monday after failing to find any trace a day earlier, the army shared on social media a photo of aircraft parts and other debris littering a sheer mountainside, including a wing with the registration number 9N-AET clearly visible.
"Twenty-one bodies have been recovered and teams are searching for the remaining one," Nepal Army spokesman Narayan Silwal told AFP.
"It is a very difficult area to work. The aircraft is several pieces scattered all over the slope," a police official at the crash site said.
About 60 people were involved in the operation, including the army, police, mountain guides and locals, most of whom trekked uphill for miles on foot to get there.
The civil aviation authority said the plane "met an accident" at 14,500 feet (4,420 metres) in the Sanosware area of Thasang municipality.
"Analysing the pictures we received, it seems that the flight did not catch fire. Everything is scattered in the site. The flight seems to have collided with a big rock on the hill," said Pokhara Airport spokesman Dev Raj Subedi.
Families
Four Indians were on board, as well as two Germans, with the remainder Nepalis including a computer engineer, his wife and their two daughters who had just returned from the United States.
The four Indians were a divorced couple and their daughter and son, aged 15 and 22, going on a family holiday, Indian police official Uttam Sonawane told AFP.
"There was a court order for (the father) to spend time with the family for 10 days every year, so they were taking a trip," Sonawane said.
According to the Aviation Safety Network website, the aircraft was made by Canada's de Havilland and made its first flight more than 40 years ago.
Past crashes
Tara Air is a subsidiary of Yeti Airlines, a privately owned domestic carrier that services many remote destinations across Nepal.
It suffered its last fatal accident in 2016 on the same route when a plane with 23 on board crashed into a mountainside in Myagdi district.
Nepal's air industry has boomed in recent years, carrying goods and people between hard-to-reach areas as well as foreign trekkers and climbers.
But it has long been plagued by poor safety due to insufficient training and maintenance.
The European Union has banned all Nepali airlines from its airspace over safety concerns.
The Himalayan country also has some of the world's most remote and tricky runways, flanked by snow-capped peaks with approaches that pose a challenge even for accomplished pilots.
The weather can also change quickly in the mountains, creating treacherous flying conditions.
In March 2018, a US-Bangla Airlines plane crash-landed near Kathmandu's notoriously difficult international airport, killing 51 people and seriously injuring 20.
That accident was Nepal's deadliest since 1992, when all 167 people aboard a Pakistan International Airlines plane died when it crashed on approach to Kathmandu airport.
Just two months earlier a Thai Airways aircraft had crashed near the same airport, killing 113 people.
(AFP)
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Nepal suspends search for missing plane with 22 on board
Hopes fade for finding three French climbers alive after avalanche in Nepal
Scores killed in devastating floods, landslides in India and Nepal
France24 - World
Tension in Jerusalem as thousands participate in Israeli ‘flag march’
Issued on: 29/05/2022 - 15:15
NEWS WIRES
Catherine CLIFFORD
Thousands of flag-waving Israelis on Sunday marched through Jerusalem's Old City during a nationalist procession that regularly stokes Palestinian anger, a year after Jerusalem tensions exploded into war.
As Jewish crowds, some chanting "death to Arabs", marched through the streets for an annual "flag march" marking Israel's 1967 capture of east Jerusalem, some Palestinians hurled projectiles from the rooftops.
Israel's Foreign Minister Yair Lapid described far-right Jewish groups who taunted Arabs -- specifically the Lehava and La Familia extremist organisations -- as a "disgrace," who "aren't worthy of holding the Israeli flag."
Prime Minister Naftali Bennett ordered police to show "zero tolerance" towards Jewish extremists who planned to "incite" tensions, singling out La Familia.
More than 2,000 police officers were deployed across Jerusalem, reporting more than 20 arrests over "disorderly conduct".
The Palestinian Red Crescent said 40 Palestinians were injured across the Old City.
Around annexed east Jerusalem, many Palestinian flew flags, with police clashing with the protesters carrying them.
During the march, thousands of Jewish Israelis -- overwhelmingly men, and many of them youths -- poured through Damascus Gate, the main Old City thoroughfare used by Palestinians and of huge symbolic importance.
"This is our country, and that's it," 18-year-old Jewish Israeli Ofer Amar told AFP at the Damascus Gate. "The Palestinians are guests in our country."
Dozens of Israelis hoisted flags on the gate, while others sang and danced on the surrounding steps, where isolated clashes were reported ahead of the march.
Jonathan Bnidik, another marcher, said the purpose of the rally was "to tell the whole world that (Jerusalem) is our ancient and historical national capital."
Most of the international community does not recognise Israeli control over east Jerusalem, which Palestinians see as the capital of a future state.
West Bank protests
There were also counter rallies held in the occupied West Bank, with Israeli security forces clashing at several sites with Palestinians, who set tyres alight.
The Red Crescent reported more than 100 Palestinians were wounded across the West Bank.
Earlier, Jewish nationalists chanting pro-Israel slogans, among them a far-right lawmaker, had visited Jerusalem's Al-Aqsa compound, located on Old City land that Jews revere as the Temple Mount.
Police reported that Palestinians had thrown rocks towards them from inside the mosque.
Police said that some 2,600 people had ascended to the compound during Sunday's regular visitation windows -- a figure that is higher than normal and includes tourists.
Some Jews had "violated visitation rules" and several people were detained, police said without providing further details, before the day's visits concluded.
Far-right nationalist lawmaker Itamar Ben Gvir, who was among those who went to Al-Aqsa, later said his visit aimed "to reaffirm that we, the State of Israel, are sovereign" in the Holy City.
Ben Gvir was thronged by extremist supporters as he entered Damascus Gate and walked to the Western Wall, the holy Jewish prayer site below Al-Aqsa where the Jerusalem Day rally culminated.
Celebrations were expected to continue there throughout the evening.
Fear of war
The march comes a year after tensions and unrest in Jerusalem led the Islamist armed group Hamas to fire rockets at Israel from the blockaded Gaza Strip, triggering an 11-day war.
Hamas warned last week that marchers must not pass through the Al-Aqsa mosque compound, saying it would use all means to confront them.
The route of the march has never included Al-Aqsa, a site which Jewish groups are permitted to visit, but where they are not allowed to pray.
Israel has since April been hit by a series of attacks targeting mostly civilians, and has in turn launched military raids targeting armed groups in the occupied West Bank.
Despite the recent violence, tensions have been more muted in the run-up to Sunday's rally compared to last year.
Security analyst Shlomo Mofaz judged that Bennett was betting on the likelihood that for now "Hamas does not have any interest in another war" as it seeks to rebuild Gaza following last year's conflict.
Gaza resident Mohamed Al Moughrabi, 20, said that although fear of a new war was high, he expected that "the situation will not be like last year".
(AFP)
The correspondant for FRANCE 24's Arabic channel was a target of physical and verbal abuse while reporting live at the flag march, actions which FRANCE 24 strongly condemns.
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Israeli police clash with mourners at funeral of slain Palestinian journalist
Palestinian probe finds Israel deliberately killed Al Jazeera journalist
Israel launches probe into police actions at Al-Jazeera journalist's funeral
Opex 360
Le porte-avions britannique Prince of Wales annoncé en Méditerranée… toujours sans F-35B mais avec des hélicoptères
par Laurent Lagneau · 27 mai 2022
Lors de sa participation à l’exercice Cold Response 22, en Norvège, et de son déploiement dans l’océan Arctique, le porte-avions britannique HMS Prince of Wales a présenté la particularité de ne mettre aucun avion en oeuvre depuis son pont d’envol, malgré sa capacité à emporter jusqu’à 36 F-35B, le chasseur-bombardier de 5e génération à décollage court et à atterrissage vertical [STOVL]. Et il en ira de même pour sa prochaine mission.
En effet, le 26 mai, la Royal Navy a annoncé que le HMS Prince of Wales, qui est actuellement le navire amiral de composante maritime de la force de réaction rapide de l’Otan [NRF – Nato Response Force], vient d’appareiller de Portsmouth pour deux semaines de préparation au large des côtes méridionales du Royaume-Uni. Puis il effectuera des visites au Portugal et en Espagne. Une escale est ainsi prévue à la base navale espagnole de Rota, d’où il participera ensuite aux manoeuvres navales « Flotex ».
Organisé tous les ans par l’Armada Española, cet exercice se tiendra en Méditerranée, avec des unités du Standing NATO Maritime Group 2 [SNMG 2] et de Standing NATO Mine Countermeasures Group 2 [STMCG 2].
La durée de cette nouvelle mission du HMS Prince of Wales n’a pas été précisée par la Royal Navy. Cela étant, et comme pour les précédentes qu’il a assurées depuis le début de cette année, son pont d’envol sera de nouveau vide de F-35B. Du moins pour le moment… Cela n’est guère surprenant étant donné que la Royal Air Force ne peut en aligner qu’une vingtaine d’exemplaires actuellement.
En revanche, et pour la première fois, le porte-avions britannique emportera deux hélicoptères Merlin « Crowsnest », dont la mission est d’assurer l’alerte avancée et la surveillance aérienne. Cela étant, ce n’est pas le premier déploiement de ces appareils étant donné qu’ils ont pris part au déploiement du HMS Queen Elizabeth dans la région Indo-Pacifique, l’an passé.
À ceux Merlin « Crowsnest » viendront s’ajouter deux hélicoptères Merlin HM2 du 820 Naval Air Squadron, dédiés à la lutte anti-sous-marine. En outre, la Royal Navy annonce également participation de CH-47D Chinook du 27 Squadron de la Royal Air Force [leur nombre n’a pas été précisé] ainsi que celle de V-22 Osprey de l’US Air Force, ces appareils étant basés à Mildenhall.
Quoi qu’il en soit, les opérations aériennes à bord du HMS Prince of Wales seront de nouveau sous-dimensionnées au regard des capacités de navire jaugeant environ 70’000 tonnes à pleine charge.
Photo : Royal Navy
L'Humanité
Amin, né à Kaboul, peut désormais regarder son passé en face
Nos recommandations culturellesTÉLÉVISION Flee, documentaire multi-primé, raconte l’histoire vibrante et vraie d’un jeune Afghan réfugié au Danemark.
Gérald RossiVoilà un formidable documentaire d’animation, choisi par Arte pour célébrer ses 30 ans. Un film récompensé plus de 80 fois, notamment à Cannes en 2020, avec trois nominations aux oscars. Le réalisateur danois Jonas Poher Rasmussen, qui endosse le rôle de l’intervieweur d’Amin, le héros, a choisi d’inclure des images d’archives de journaux télévisés dans le récit, pour en renforcer l’authenticité. Ainsi, tout est vrai, ou presque, dans Flee (« fuir », en anglais), car le nom du jeune Amin n’est pas le sien : il a été modifié pour des raisons de sécurité.
Dans les années 1980, Amin est un adolescent de Kaboul, en Afghanistan. Avec sa famille, il fuit les combats et les horreurs des talibans. Les voilà en Russie pour plusieurs années, clandestins. Puis c’est la fuite, seul, destination le Danemark. Il a 16 ans quand il découvre Copenhague. Aujourd’hui, il a 36 ans, et est devenu un universitaire brillant qui vit avec Kasper, son compagnon danois.
peur et violences des jeunes années
À la question « Que signifie le mot “maison” pour toi ? », Amin répond : « C’est un endroit où je me sens en sécurité. Un endroit que je ne suis pas contraint de quitter. Ce n’est pas quelque chose de temporaire. » Cet échange pourrait passer pour banal, mais il prend sa force dans ce récit dévoilant une personnalité sensible qui n’oubliera jamais la peur et les violences de ses jeunes années. Aujourd’hui, par le truchement de l’animation, Amin peut parler de son homosexualité, de ses passions, sans peur, en regardant son passé en face. Parfois, des séquences en noir et blanc, au fusain, esquissent dans le récit les moments les plus durs, les plus déchirants. Et ils ne font que solidifier la force de l’ensemble. C’est la première fois qu’Amin témoigne ouvertement. Revendiquant seulement un droit superbe et qui devrait être universel, celui de vivre en liberté.
Télévisioncinéma d'animationArte France24 - World
Looking back at when Sicilian mafia Cosa Nostra assassinated Italian judges
Issued on: 27/05/2022 - 16:17
Natalia MENDOZA
Natalia MENDOZA
Created on the island of Sicily in the mid-19th century, Cosa Nostra soon became one of the most powerful branches of the Italian mafia. In 1986, the Italian justice system launched a counter-offensive, with the Palermo prosecutor's office leading the charge. Judge Giovanni Falcone became a symbol of the fight against the mafia but on May 23, 1992, he was killed in a car bombing, along with his wife and three bodyguards. His colleague and friend Paolo Borsellino was murdered less than two months later. Three decades on, our correspondents report on how these assassinations by Cosa Nostra sparked an awakening and an ongoing fight against the mafia.
Cosa Nostra (Italian for "our thing") is also nicknamed "The octopus" for its ability to infiltrate all aspects of society. The Sicilian mafia spread from Italy to the US in the 20th century, taking root in major cities like Chicago and New York, the latter famously depicted in the "Godfather" films. The mafia remains active, with thousands of members. But it is hated by many Sicilians for its extortion of "pizzo": protection money from businesses. Today, the fight against them continues.
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ON THE GROUND
Ukrainian refugees in Italy housed in properties seized from mafia
Reporters
Italy's 'Ndrangheta mafia: A trial for the history books
Italy targets 'Ndrangheta crime group in biggest mafia trial in decades
Valeurs Actuelles
Livres clés : un guide éclairant pour comprendre le monde
Nous vivons dans un monde où les positions sont souvent d’autant plus tranchées qu’elles sont peu fondées ; à l’heure des réseaux sociaux et des tweets vengeurs, trop peu se donnent la peine d’enraciner leurs opinions dans une pensée structurée, patiemment élaborée et puisée aux meilleures sources. Pour qui voudrait remédier à son profit à ce travers sans trop savoir par où commencer, le livre de Charles-Henri d’Andigné, qui offre une sélection d’une centaine de livres relativement récents (l’auteur a délibérément écarté les grands classiques des siècles passés, de type Tocqueville ou Chateaubriand, dont la réputation parle pour eux), peut servir d’utile point de départ.
L’auteur le sait, ce genre de sélection appelle la critique : pourquoi tel livre et pas tel autre ? Laissons-lui le privilège de la subjectivité, même si, plus que l’absence de tel ou tel, inévitable, on est parfois surpris par la présence de tel autre qui nous semble faire quelque peu chuter le niveau d’exigence du choix… Dernière réserve (outre que l’éditeur semble fâché avec les accents circonflexes) : journaliste à Famille chrétienne, Charles-Henri d’Andigné écrit en catholique, et c’est très bien comme cela. Mais n’est-il pas dommage que le sous-titre du livre, Petite bibliothèque pour un catholique d’aujourd’hui, ferme la porte au nez de ceux qui ne partagent pas sa foi et n’y auraient pas moins trouvé de quoi nourrir leur réflexion ?
Mais venons-en à l’essentiel : en quelques pages, Charles-Henri d’Andigné brosse un tableau rapide et complet de chacun des ouvrages qu’il a sélectionnés, d’une limpidité parfaite, qui permet de se faire une idée juste et très nourrissante du propos de l’auteur. Si on peut présumer que son lecteur n’ira pas lire chacun des cent livres proposés, il n’en aura pas moins, à propos de ceux qu’il aura laissés de côté, une vision très exacte. Mais le livre aurait manqué son but s’il était un simple digest à l’usage des gens pressés et ne donnait pas, presque à chaque coup, envie d’aller plus loin et de prolonger la réflexion à la source.
L’être et le néant
Si tous les ouvrages traités ne s’y prêtent à l’évidence pas de la même manière, certains chapitres permettent même de faire un point éclairant, en quelques pages, sur une question capitale : l’identité de l’Europe à propos d’ Europe, la voie romaine de Rémi Brague, la nature du totalitarisme à propos du Système totalitaire d’Hannah Arendt, le rapport entre corps et esprit à propos de Saint Thomas du Créateur de Chesterton… Ou bien même l’origine de l’univers, à propos de Comment se pose aujourd’hui le problème de l’existence de Dieu de Claude Tresmontant. Jugez-en par ces quelques lignes : « Première solution : l’univers s’est créé tout seul. Il a surgi du néant, il est lui-même passé de la non-existence à l’existence. Or Bergson, rappelle l’auteur, a bien démontré l’impossibilité de l’existence du néant, qui est un mot derrière lequel il n’y a rien, une pseudo-idée, un concept qui n’en est pas un ; s’il avait “existé”, rien n’en serait sorti : du néant ne pourrait sortir que le néant. Par ailleurs, un être, quel qu’il soit, qui se crée tout seul, c’est de la pensée magique : soit il n’existe pas et on ne voit pas comment il pourrait naître […] soit l’être existe déjà et la question ne se pose plus. Ce qui nous amène à la deuxième solution : l’univers a été créé par un être préexistant. » Pour en savoir plus, lisez Charles-Henri d’Andigné – et Tresmontant.
“Cent Livres pour comprendre le monde”, de Charles-Henri d’Andigné, L’Artilleur, 392 pages, 20 €.
France24 - World
Nadal to face off against Djokovic in quarter-finals after epic last-16 win
Issued on: 29/05/2022 - 20:52
NEWS WIRES
Rafael Nadal set up a blockbuster French Open quarter-final against world number one Novak Djokovic on Sunday when he defeated Felix Auger-Aliassime in a five-set fourth round epic and pledged to "fight until the end".
Nadal, the 13-time champion at Roland Garros and holder of a record 21 Grand Slam titles, triumphed over the Canadian 3-6, 6-3, 6-2, 3-6, 6-3 in a match which lasted four hours and 21 minutes.
It was only the third time in his 17-year, 111-match career in Paris that Nadal had been stretched to five sets.
Nadal and Djokovic will meet for the 10th time at Roland Garros and 59th overall in a rivalry stretching back to 2006.
"We know each other well, we have a lot of history. The only thing I can say is that I will be focussed, try my best and fight until the end," said Nadal of renewing his rivalry with the defending champion on Tuesday.
Djokovic has been responsible for two of Nadal's three defeats in Paris -- in the quarter-finals in 2015 and last year's semi-final.
Nadal hailed Auger-Aliassime, who has been working with his uncle and former coach Toni since April last year.
"Felix is a great player, one of the best in the world. He's very young with a lot of power and great mobility," said the 35-year-old Spaniard who has made the last-eight for the 16th time.
Ninth-ranked Auger-Aliassime raced into a 3-1 lead in the first set on Sunday and battled from three break points down to edge 4-1 ahead.
Nadal retrieved one of the breaks in the seventh game but the 21-year-old Canadian held his nerve to pocket the opener.
Two loose forehands at 3-5 in the second set opened the door for 35-year-old Nadal while the third set swung the Spaniard's way in the third game when three rapid, defensive scrambles forced an error from his opponent.
'Huge challenge'
Auger-Aliassime then rallied to level the tie.
In a tense finale, Nadal converted only the sixth of the 22 break points he had carved out to lead 5-3 and held his nerve to claim his 109th victory at Roland Garros.
Djokovic also reached the quarter-finals for the 16th time when he eased to a 6-1, 6-3, 6-3 victory against 15th seed Diego Schwartzman of Argentina.
"It's a huge challenge and probably the biggest one that you can have here in Roland Garros. I'm ready for it," said Djokovic of facing his old rival.
Djokovic is still to drop a set at Roland Garros after cruising through the first week.
He has also won 22 sets in a row, stretching back to his Italian Open title triumph in Rome earlier this month.
Untroubled Alcaraz
Djokovic or Nadal could face Spanish teenage sensation Carlos Alcaraz in the semi-finals.
On Sunday, the 19-year-old romped into his first French Open quarter-final with a 6-1, 6-4, 6-4 win over Russian Karen Khachanov.
"I had a great match from start to finish," said sixth seed Alcaraz who will face German third seed Alexander Zverev in the last eight.
The teenager defeated Zverev in the Madrid Masters final earlier this month after also knocking out Djokovic and Nadal.
It was a second successive straight-sets win for Alcaraz after saving a match point when winning a second-round thriller against compatriot Albert Ramos-Vinolas.
Alcaraz is the youngest man in the last eight since Djokovic in 2006.
Zverev reached the quarter-finals for the fourth time by ending Spanish qualifier Bernabe Zapata Miralles' run in a 7-6 (13/11), 7-5, 6-3 victory.
All-American clash
In the wide open women's event, which saw nine of the top 10 seeds fall before the second week, American teenager Coco Gauff set up a quarter-final duel with compatriot Sloane Stephens.
Gauff, 18, reached the last-eight for the second successive year with a 6-4, 6-0 win over Belgium's Elise Mertens while 2018 runner-up Stephens defeated 23rd-seeded Jil Teichmann of Switzerland 6-2, 6-0.
"Americans in Paris... I think it'll be a great match and I'm looking forward to it," said Stephens who is currently 64th in the WTA rankings.
Canadian teenager Leylah Fernandez reached the quarter-finals for the first time.
Fernandez, seeded 17th, and who was US Open runner-up last year, fired an impressive 40 winners past 2019 semi-finalist Amanda Anisimova to secure a 6-3, 4-6, 6-3 win.
"It was a very complicated match. Amanda is a very good player but I was happy to win in front of you," said the 2019 junior champion.
She next faces Martina Trevisan, the world number 59 from Italy who booked her place in the quarter-finals for the second time in three years, edging out Aliaksandra Sasnovich from Belarus 7-6 (12/10), 7-5.
(AFP)
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French Open: 2020 winner Swiatek advances, Medvedev cruises in straight sets
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Entre esthétique et audace dans un Berlin fantasmée
Berlin. Dans les salons qui font l’art contemporain, un seul nom triomphe par les murmures de ces silhouettes élégantes qui déambulent de galerie en vernissage : Andreas Mauser. Comme écrin pour son chef-d’œuvre inconnu, le peintre a imaginé un imposant et mystérieux cube de béton, à l’étage des locaux d’une usine désaffectée devenue son école d’art, près des anciennes friches au sud du Tiergarten. Parmi les élèves qui n’aspirent qu’à devenir l’assistant de ce maître et gourou, c’est Ezra que Mauser consacre. Le jeune Ezra a quitté ses terres natales, l’île de Rügen bordée par ses falaises de craie au large de la mer Baltique, pour rejoindre l’effervescence de la capitale allemande où, la nuit, on ne dort pas.
Des personnages liés par un terrible secret
Le récit se déploie autour de cette trame comme une roue dont le moyeu serait le peintre, autour duquel les personnages gravitent. Tous, pourtant, sans toujours se connaître, sont liés les uns aux autres par un terrible secret, un secret qui se joue, le soir, dans l’atelier de l’artiste, un atelier qui « ressemble à une cathédrale ». « Les silences ne sont pas égaux entre eux. Certains sont légers, d’autres aussi lourds que les secrets les plus noirs. » C’est Ezra, dont le prénom hébreu Ezer signifie “celui qui aide”, qui devient le témoin forcé de ce qui se joue ici derrière les portes closes : ni complice, ni bourreau, ni victime. Pourtant, « Ezra se tait, il sait maintenant que c’est pour cette raison qu’il a été choisi. N’importe qui peut passer un enduit sur une toile et tout le monde est capable de nettoyer une brosse. Mais rares sont ceux qui se taisent avec constance, qui anticipent les gestes pour baisser les yeux au bon moment. »
Benjamin de Laforcade compose un texte audacieux qui convoque une esthétique complexe jouant sur plusieurs registres
Benjamin de Laforcade compose un texte audacieux (malgré une première partie un peu molle), qui convoque une esthétique complexe jouant sur plusieurs registres. Tout devient sujet à contemplation, comme le peintre qui observe religieusement son modèle, sa muse, sa proie, prête à être sacrifiée sur l’autel de l’art comme une vestale que l’on immole, avant de plonger son pinceau dans les pigments de sa palette. « Elle ne l’entend pas s’approcher. Une épaule qui recule, un bras qui s’arme. L’élan, le choc. Le claquement des doigts sur la peau. […] Quatre doigts blancs, rouges, les deux à la fois. C’est une empreinte, un homme qui laisse sa marque. Une signature en bas à droite. »
La femme, la ville et la toile se lient dans une analogie étonnante qui est, saluons-le, une belle trouvaille. « Berlin continue d’être ce qu’elle a toujours été : un ensemble désordonné en mouvement perpétuel, un village fragmenté dont les cicatrices sont laissées visibles, montrées, transformées en endroits où il est autorisé de s’asseoir. » Là, le modèle devient statue, objet, dont le peintre se sert, que le peintre consomme, un peintre dont on parle comme d’une divinité. Les motifs récurrents – les couleurs : celles du sang, des cheveux de la femme, de l’huile diluée sur la toile ; celles d’un paysage urbain « aux dominantes noires, blanches et grises » – ponctuent le roman comme autant de signes du drame qui guette ces personnages impuissants. Ici, la tragédie quitte le monde des princes et des dieux et s’attache à ceux qui ne peuvent se soustraire au destin impitoyable qui les menace. Alea jacta est !
“Rouge nu”, de Benjamin de Laforcade, Gallimard, 288 pages, 21 €.
France24 - Monde
Vendre dans le nouveau monde du travail
proposé et financé par
Publié le : 23/05/2022 - 10:52
Business Reporter
Suite à la pandémie, de nombreuses personnes souhaitent changer d'emploi, cela représente une véritable opportunité pour les professionnels des ventes.
La pandémie a sans aucun doute donné aux gens des fourmis dans les jambes. Ils n'ont pas seulement une envie de loisirs et de voyage, mais ils sont de plus en plus désireux de découvrir de nouvelles choses au travail. Et cela se traduit par un sursaut du nombre de transitions d'emploi.
Les données de LinkedIn montrent qu'il y a eu une augmentation de 19 % du nombre d'acheteurs B2B qui ont changé d'emploi dans la région EMEA entre octobre et décembre de l'année dernière. Avant la pandémie, un acheteur B2B conservait son emploi pendant plus de neuf ans en moyenne. Au plus fort de la pandémie, les changements d'emploi sont pratiquement passés à zéro.
Cependant, à mesure que le monde tire un trait sur ce qui est, espérons‑le, le pire de la crise, le turnover des employés atteint des niveaux sans précédent. On appelle ce phénomène le « Great Reshuffle », et il représente à la fois un défi et une opportunité pour les professionnels de la vente.
Ryan Roslansky, PDG, Linkedln.
La conséquence directe de la pandémie dans le monde du travail est la demande accumulée de gens qui cherchent de nouveaux emplois et déménagent à un rythme record. Cela peut poser des difficultés aux professionnels de la vente. Les objectifs de vente changent beaucoup plus souvent. Il n’est pas surprenant qu’un récent sondage de Linkedln ait révélé que quatre vendeurs sur cinq ont perdu une opportunité ou perdu du temps parce qu’une personne qui travaillait sur le compte en question était partie.
Sécurisation des comptes avec le multithreading
Mais si avoir à faire face à l'évolution des perspectives de vente peut être difficile, ce n'est pas un problème sans solution. La solution est le « multithreading ».
Le multithreading consiste à établir des relations de confiance avec plusieurs personnes qui ont une influence sur les achats effectués sur un compte. Cela fait partie des bonnes pratiques, comme le prouve la recherche de Linkedln Sales Navigator : les vendeurs qui sont connectés sur Linkedln à au moins quatre personnes sur un compte donné sont 16 pour cent plus susceptibles de conclure un accord avec cette entreprise, comparé aux vendeurs qui ont moins de quatre connexions.
Cela signifie que si vous pouvez établir des relations avec plusieurs personnes au sein d'une organisation, vous êtes plus susceptible de conclure un accord. C'est évident : si vous n'avez qu'un seul contact et que celui-ci s'en va, vous devrez tout recommencer et établir de nouveaux liens.
Pour éviter cela, vous devez vous montrer proactif. Faites un inventaire des personnes qui ont une influence sur les achats dans votre compte. Prenez le temps de comprendre qui sont ces personnes : prenez le temps d'apprendre à les connaître, d'évaluer leurs rôles et leurs besoins et de voir comment elles interagissent avec leurs collègues. Ensuite, faites de votre mieux pour nouer des relations multiples au sein de ce réseau.
Pour commencer, demandez à quelqu'un de votre réseau de vous faire une chaleureuse introduction auprès de ses collègues. Vous pouvez également vous présenter vous-même, peut-être en posant une question qui montre votre connaissance de leur secteur d'activité.
Le multithreading demande du temps et des efforts. Mais c’est beaucoup plus facile que de repartir de zéro sur un compte. Établissez de multiples relations au sein de vos comptes clés et vos opportunités de vente deviendront plus sûres, et pourraient même prendre de l’ampleur à mesure que les différentes exigences de vos différents contacts entrent en jeu.
L'opportunité offerte par les contacts qui changent de société
Le multithreading est un excellent moyen de protéger vos comptes lorsque des contacts importants s'en vont. Mais il existe également une épingle du jeu à tirer de ces changements. Si un employé clé quitte sa société, cela vous offre une porte d'entrée au sein de cette entreprise.
Cette opportunité ne concerne pas seulement les personnes que vous connaissez déjà. Toute personne qui commence un nouvel emploi est susceptible d'être plus ouverte à de nouveaux contacts, le temps qu'elle s'adapte à son nouvel environnement. Par exemple, les taux d'acceptation des lnMails Linkedln sont beaucoup plus élevés parmi les professionnels qui ont récemment commencé un nouvel emploi.
C'est particulièrement important lorsqu'un nouveau leader prend en charge une équipe. Bien souvent, ils souhaitent changer un peu les choses, et cela se traduit généralement par un investissement dans de nouveaux outils et services. C'est le moment idéal pour présenter une opportunité d'achat.
Donc, lorsque vous remarquez un nouvel employé dans un compte prioritaire, contactez-le pour le féliciter. Ensuite, apprenez à le connaître et à comprendre quels sont leurs défis et leurs objectifs, afin de savoir comment vous pourriez lui apporter une valeur ajoutée.
Pour profiter au mieux de cette opportunité, vous devrez tenir à jour une liste de contacts. Il est important de surveiller quand vos acheteurs actuels changent de rôle ou si un nouvel acheteur rejoint un compte clé. Vous devrez également identifier chaque personne qui a une raison d'acheter vos produits et établir des relations avec le plus grand nombre possible. Il est très utile de garder une liste de vos anciens acheteurs qui travaillent dorénavant dans d'autres entreprises. Toutes ces activités importantes peuvent être automatisées, par exemple en utilisant l'outil Sales Navigator de Linkedln.
S’adapter au « great reshuffle »
Il n'y a pas moyen d'éviter tous ces changements. Mais les vendeurs qui savent s'adapter verront cela comme une opportunité et en profiteront pour créer de nouveaux liens et élargir leur réseau, ce qui facilitera leur succès. Vos acheteurs vont changer. Et cela signifie que la façon dont vous abordez vos comptes cibles devra également changer. Il est crucial d'avoir la bonne information, mais aussi le bon état d'esprit pour utiliser cette information à bon escient.
« Cette tendance n'est pas propre à la vente, mais bon nombre de ses implications le sont », explique Liam Halpin de Linkedln. « Dans notre profession, tout dépend des relations - et les relations dépendent de la continuité. Nous ne pouvons pas accepter que les cycles de vente stagnent et que les clients s'en aillent parce que cette continuité est constamment interrompue. Il est donc essentiel pour nous de développer des structures et des méthodologies de vente qui peuvent continuer à fonctionner dans un monde en mouvement. »
Donc, acceptez le changement. Mais assurez-vous que vous et vos équipes de vente disposez des outils nécessaires pour tirer votre épingle du jeu.
En savoir plus sur Linkedln Sales Solutions ici
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Quand une dépêche de l’AFP aggrave le cas de Christian Gollier
ActuNous revenons ce matin, sur la critique publiée hier concernant des propos tenus par Christian Gollier, directeur général de « Toulouse School of Economics » et membre du GIEG, mais aussi défenseur de la mondialisation capitaliste. Cette fois, la manière aberrante de produire des fraises en Espagne donne un éclairage cruel sur les contradictions et le bilan carbone de la théorie des avantages comparatifs, conceptualisée par David Ricardo, voilà deux siècles et défendue par Gollier aujourd’hui.
Gérard Le Puill
Dans la chronique publiée hier, je montrais, comment Christian Gollier, membre et rapporteur du GIEC, tenait dans l’hebdomadaire « Challenges » du 12 au 18 mai des propos incompatibles avec la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Prenant le parti de l’ultralibéralisme en Europe, il défendait l’idée que le bilan carbone de la tomate produite en Espagne était plus bas que celui de la tomate produite en France malgré les longs transports sur route. Son unique argument faisait état de la production française en serre, en occultant le fait que c’est aussi le cas en Espagne. Il se trouve qu’une dépêche de l’Agence France Presse (AFP), publiée ce matin à 4H45, i met en exergue les contradictions de la théorie des avantages comparatifs que défendait Christian Gollier dans «Challenges». L a dépêche portait le titre suivant : « Puits illégaux et marais en péril : en Espagne, les fraises de la discorde».
L’AFP expliquait qu’en Andalousie, le gouvernement régional de droite veut régulariser des exploitations illégales de production de fraises dans le parc de Donana, une réserve naturelle en voie de désertification. Il est question d’accroître les droits d’irrigation sur 1.900 hectares de fraisiers à partir de nappes souterraines déjà très mal en point. La zone compte déjà 9.000 hectares consacrés la culture de la fraise pour l’exportation. 2.000 hectares avaient été mis hors de culture après 2004 car classés illégaux. Donana est dans la province de Huelva qui produit chaque année 300.000 tonnes de fraises, soit 90% de la fraise espagnole selon l’AFP.
Même Bruxelles menace l’Espagne de sanctions
Outre les associations locales, le gouvernement espagnol dirigé par le socialiste Pedro Sanchez, se dit opposé à ce projet que défend la droite dans le cadre des élections anticipées en Andalousie. La longue dépêche de l’AFP signalait que l’UNESCO «réclame depuis deux ans le démantèlement des exploitations illégales » et « a mis en garde contre une régularisation dont l’impact serait difficilement réversible. Même inquiétude du côté de Bruxelles, qui a brandi la menace de sanctions financières contre l’Espagne, déjà épinglée voilà un an par la justice européenne pour n’avoir pas rempli ses obligations en matière de gestion de l’eau dans la région de Donana. Plus rare encore : une vingtaines de chaînes de supermarchés européens dont Lidl , Aldi ou Sainsbury’s, gros acheteurs de fraises espagnoles, ont appelé le gouvernement andalou à renoncer à son projet, disant « partager la préoccupation » des écologistes », indiquait l’AFP.
De son côté, un défenseur du projet affirmait que qu’il « suffirait d’amener de l’eau depuis le fleuve Guadiana, à la frontière du Portugal ». Ce à quoi le WWF rétorquait : « ce type de solution n‘est pas pérenne, quand la pluie manque, elle manque partout» affirmait Juanjo Carmona .Selon lui « il faut repenser le modèle agricole alors que cette région d’Espagne est frappée depuis des années par une sécheresse chronique».
La ressource en eau ne cesse de diminuer en Espagne
La gestion de l’eau ne figurait pas question dans l’évocation du bilan carbone des tomates espagnoles par Christian Gollier. Mais on sait que les tomates, les fraises et autres fruits et légumes produits en Espagne pour l’exportation sont très gourmands en eau. D’où l’intérêt de republier ce matin, un extrait de la réponse simpliste de ce membre du GIEC à une question de Challenges à propos du bilan carbone de la tomate exportée d’Espagne:
«Croire que la mondialisation est responsable du changement climatique c’est prendre les gens pour des imbéciles. La vraie source d’émission, c’est la production. Je prends toujours l’exemple de la tomate espagnole versus la tomate française. La tomate espagnole émet potentiellement plus de CO2 parce qu’il faut la transporter, mais si la tomate française est produite en serre, elle est non seulement plus chère, mais elle émet davantage de CO2 » affirmait-il sans rien démontrer.
Ajoutons que le meilleur moyen de réduire le bilan carbone de la tomate comme de la fraise c’est de privilégier la production de proximité et la consommation des produits de saison plutôt de vouloir manger des fraises et des tomates toute l’année. Mais cette donnée de base, indispensable dans la lutte contre le réchauffement climatique, ne figurait pas dans les réponses de Christian Gollier aux questions du magazine pro-business «Challenges ».
Valeurs Actuelles
Le roman qui a tout pour faire tomber Sandrine Rousseau dans les pommes
Blaxploitation : c’est le nom que l’on donne à ce courant du cinéma américain apparu au début des années soixante-dix. Dans le sillage du mouvement des droits civiques, il entendait valoriser les comédiens afro-américains, le plus souvent cantonnés jusqu’alors à des rôles stéréotypés. Les classiques de la culture populaire furent “ethnicisés” dans des séries B à petit budget qui pour la plupart disparurent assez vite des mémoires. Les héros de western devinrent noirs, ainsi que Dracula et Frankenstein, et même les nazis ( The Black Gestapo, de Lee Frost, 1975).
L’un des films les plus emblématiques de ce genre est Shaft, de Gordon Parks (1971), rebaptisé en France les Nuits rouges de Harlem, avec Richard Roundtree dans le rôle de John Shaft, un détective privé afro-américain qui se retrouve au cœur d’une guerre que se livrent les mafias blanche et noire de New York. On doit le scénario à Ernest Tidyman (1928-1984), écrivain, journaliste, scénariste et producteur qui l’adapta de son propre roman paru l’année précédente. Le succès du film incita Tidyman à poursuivre les aventures de son privé avec la publication en 1972 de Shaft’s Big Score!, traduit un an plus tard dans la série noire de Gallimard sous le titre un peu poussif de Shaft, Shaft, Shaft !
C’est ce roman qu’ont choisi les éditions du Cherche Midi (avec M’appelle pas fillette !, de Mickey Spillane, et Banlieue noire, de Rémi Pépin) pour le lancement d’une nouvelle collection intitulée “Borderline”, qui entend donner ou redonner vie à des textes que « l’air du temps préférerait réserver aux bouquinistes », en revendiquant de se ficher de froisser qui que soit. Et il est vrai que ce roman, avec ses grosses bagnoles polluantes, ses flingues maousses, ses dialogues sans filtre, ses hommes pas vraiment “déconstruits” et ses filles se coulant dans leur divan « comme du chocolat chaud », a tout pour faire tomber dans les pommes une Sandrine Rousseau.
Il faut bien entendu le prendre pour ce qu’il est, et n’en attendre pas plus : un polar remarquable dans son genre, mené avec brio, qui se lit comme on avale cul sec un verre de gnôle. Le privé John Shaft revient de vacances à la Jamaïque quand il reçoit un appel de son vieux copain Cal Asby qui se dit menacé et l’appelle à l’aide. Mais lorsqu’il se rend au siège de la compagnie d’assurances que dirige son ami, une bombe envoie celui-ci ad patres. L’enquête menée par Shaft révélera vite que le notable afro-américain trempait dans un trafic de loterie clandestine, activité dûment contrôlée par les mafias territoriales new-yorkaises noire et sicilienne. Le privé va donc jouer le rôle d’une boule dans un jeu de quilles, les quilles étant des gangsters pas précisément sympathiques. L’un d’eux, lorsqu’il rit, émet « un petit gloussement susceptible de déclencher un malaise cardiaque chez un alligator » …
“Shaft, Shaft, Shaft !” (Shaft’s Big Score), d’Ernest Tidyman, Le Cherche Midi, 260 pages, 15 €.
France24 - World
The imposition of the yellow star on Jews in France, 80 years on
Issued on: 27/05/2022 - 07:19Modified: 29/05/2022 - 09:12
Stéphanie TROUILLARD
On May 29, 1942, a German order made it compulsory for all Jews over the age of 6 years old living in France’s occupied zone to wear a yellow star. This discriminatory measure came into effect just over a week later – and contributed to the process of mass deportations to concentration and extermination camps. Eighty years on, the yellow star remains the horrific symbol of the persecution of Jews in France during World War II.
Rachel Jedinak looked back with horror on the yellow star. “I had a huge row with my mother because I refused to put on this star,” she recounted years later. “I told her: ‘I don’t want this on my clothes!’ It was terrible.”
Jedinak was just 8 years old in June 1942 when the Nazis mandated that all Jews in the occupied zone – the part of France directed administered by the Germans, encompassing northern France and the Atlantic littoral – wear a piece of cloth showing a yellow star.
“It was very painful for me to be set aside from all my friends like that; some of our friends were happy to carry on playing with us – but others weren’t. It was very difficult for a child to deal with,” said Jedinak, a Holocaust survivor who lived as a young girl in Paris’s eastern 20th arrondissement (district).
This was just a few days after an order from the German military high command in France mandated the yellow star. The same measure was put in place in the Netherlands and Belgium at the same time.
The infamous Nazi official Adolf Eichmann, in charge of deportations, summoned Theodor Dannecker – the Judenreferent (in charge of roundups of Jews) in Paris – along with his counterparts in The Hague and Brussels.
Eichmann explained to them what came out of the Wannsee conference – the notorious gathering to discuss the “Final Solution” held on January 20, 1942. “Eichmann encouraged the officials to bring in the obligation to wear the yellow star in the territories under their remits,” noted historian Claire Zalc, a director of research at the CNRS think-tank in Paris.
The yellow star was by no means novel. This discriminatory measure had already been put in place in Poland in 1939 and two years later in the German Reich, Alsace, Bohemia-Moravia and parts of western Poland annexed by Germany. “This measure was part and parcel of anti-Semitism, intrinsically linked to one of its key characteristics: the need to mark out a minority to belittle it,” Zalc said.
A series of measures had been put in place to identify and discriminate against France’s Jewish population, starting in September 1940. “As well as the censuses designed specifically to identify Jews and the attacks on property, there was professional discrimination and social exclusion. More and more restrictions came in: Jews were banned from owning radios, for example. The sixth such ordinance, in February 1942, forbade Jews from changing their place of residence and imposed a curfew on them from 8pm to 6am.”
‘Worse than ever’
In the wake of the yellow star order, Jews in the occupied zone had to go and get a star from their local town hall or police station. They either had to pay for it or give clothing rations in exchange. They were a few exemptions – for Jews living in mixed marriages whose children were classed as non-Jewish – but they were rare.
The yellow star was not imposed in the non-occupied zone administered by Maréchal Pétain’s regime. But this didn’t mean that the Vichy regime was opposed to it: Pétain called the yellow star a “just measure”.
“It wasn’t a problem for Vichy, because they already had the ‘Jew’ stamp on identity cards, which eventually became mandatory in the non-occupied zone on December 11, 1942,” Zalc said. At the same time, Zalc continued, the Vichy regime avoided imposing the yellow star because it was “keen to avoid prompting sympathetic reactions among the general public”.
Indeed, there were some gestures of solidarity in the occupied zone. The police interrogated people who showed their support for Jews in France by wearing fake badges or stars bearing fanciful names like “Swing” or “Zazou”. Others, however, used it as an opportunity to flaunt their anti-Semitism by insulting people who had to wear the star.
There were contrasting reactions within the Jewish community. “Some people were reluctant, some refused to wear it,” Zalc said. “Others hid it under the lapel of their coats, or made it easy to remove. Some people committed suicide.”
Years later, one Holocaust survivor, Agnès Buisson, remembered her mother’s rage at the imposition of the yellow star. Buisson was eight years old at the time. “She started sewing these yellow stars on the clothes,” Buisson remembered. “It said you were supposed to sew them in small stitches, but she sewed them in big stitches – with rage. It was worse than anything.”
The yellow star wasn’t just a sadistic way of humiliating Jews; it was also a means of isolating them, tracking them and controlling their movements. “The yellow star policy was drawn up and implemented around the time that the mass deportation of Western European Jews was being orchestrated,” Zalc said.
When the decision was taken to deport Jews en masse from France to concentration and extermination camps in Eastern Europe in spring 1942, the star symbol was used to single them out. A few weeks after the star was imposed, nearly 13,000 people were arrested on July 16 and 17, 1942 during the infamous Vel d’Hiv roundup in Paris, before they were deported to Auschwitz-Birkenau.
Eighty years later, the yellow star has become the most infamous symbol of the persecution of Jews in France.
Renée Borycki – who was six years old in 1942, and escaped the Vel d’Hiv roundup – kept hers as a relic. “When I could still go to the commemorative events, I always put it on. At every single event. People offered me money for it. But I would never give my star away. I kept it – not only as proof, but as a sacred symbol.”
This article was translated from the original in French.
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Sochaux : au volant de sa 307, il passe le million de kilomètres devant le musée Peugeot
« Deutsche Qualität », très peu pour lui. Vendredi 27 mai, Fabrice Gommé, un Picard d’une cinquantaine d’années, est parvenu à pousser sa Peugeot 307 jusqu’au million de kilomètres. Un petit exploit, à une époque où les voitures dépassent rarement les 300.000 kilomètres, que l’automobiliste a tenu à célébrer aux côtés des ouvriers de la mythique usine Peugeot de Sochaux (Doubs). C’est il y a près d’un an, rapporte France Bleu, que Fabrice Gommé a conçu le projet, voyant son compteur kilométrique s’approcher du seuil symbolique.
Tout ne s’est cependant pas passé comme prévu. Initialement, Fabrice Gommé avait prévu de passer le million de kilomètres en franchissant les grilles de l’usine Peugeot – désormais baptisée Stellantis. Raté : à 17heures, devant l’entrée, 36 kilomètres manquent encore au compteur. Impossible, pourtant, de revenir plus tard. Les ouvriers l’attendent et ne peuvent se permettre de patienter trop longtemps. Si proche du but, Fabrice Gommé décide tout de même de célébrer l’événement à leurs côtés. « Je suis émue, je trouve que c’est génial », glisse l’une des ouvrières, Cathy. « Je trouve que c’est une belle voiture et ça nous permet de voir notre travail. »
Qualité française
Une scène d’autant plus émouvante que certains des ouvriers présents travaillaient déjà sur le site en 2006, à l’époque où la 307 de Fabrice est sortie d’usine. « En vingt-deux ans je ne l’ai jamais vu et je ne le reverrai peut-être jamais, donc ça touche. Qu’il vienne nous remercier comme ça, ça touche aussi, c’est sympa », explique Fabrice, un autre ouvrier. Une émotion partagée par Fabrice, fier de sa voiture et des ouvriers qui l’ont fabriquée : « Je suis fier pour eux. Je suis fier d’avoir fait ça grâce à eux et avec eux. Franchement, ça me touche. Je n’ai pas d’autres mots, j’ai la gorge serrée. »
L’automobiliste, qui circule au volant de sa 307 depuis seize ans, a fini par repartir. Hors de question, cependant, de passer la barre du million sur le chemin du retour. Après quelques kilomètres pour la forme, il a fini par atteindre le tant attendu seuil sur le parking du musée Peugeot, qui retrace l’épopée familiale du groupe automobile. Et même si le compteur, qui n’a pas été conçu pour atteindre de tels sommets, est resté définitivement bloqué à 999.999, peu importe. Le million est passé : qualité française.
Doubs : les dernières actualités
L'Humanité
Que révèle le débat sur les règles vestimentaires dans les piscines ?
Le débatL’arrêté pris par la municipalité de Grenoble autorisant notamment le port du burkini fait l’objet d’un bras de fer en justice, après sa suspension, et suscite de vives polémiques.
Latifa MadaniLe sujet ne relève pas, pour l’instant, de l’application du principe de laïcité, mais tout au plus de règles d’hygiène et de sécurité s’imposant à toutes et à tous.
Valentine Zuber Historienne, vice-présidente de la Vigie de la laïcité
Face à l’énième débat politico-médiatique mettant en cause ce vêtement qu’est le burkini, la Vigie de la laïcité s’est interrogée sur la manière dont il fallait – ou non – intervenir. Fidèle à sa mission d’expertise et d’éclairage en matière de mise en œuvre du principe de laïcité, elle voudrait simplement rappeler que, d’un point de vue juridique, et comme il n’y a pas de police du vêtement en France ainsi que l’a rappelé le Conseil d’État en 2016, rien n’empêcherait a priori le port du burkini dans l’espace public, y compris dans les piscines municipales (la décision du tribunal administratif de Grenoble du 25 mai dernier suspendant l’autorisation implicite du burkini par le conseil municipal de Grenoble paraît en ce sens devoir contredire le droit existant). La réglementation en ce domaine ne relève donc pas, pour l’instant, de l’application du principe de laïcité, qui, rappelons-le, oblige seulement les pouvoirs publics et non les usagers des services publics. Tout au plus peut-elle être prescriptive en fonction des règles d’hygiène et de sécurité s’imposant à toutes et à tous.
Quant à savoir ce que sous-entend le port de ce vêtement couvrant par les femmes dans les lieux de baignade, c’est le sujet de multiples interprétations. On connaît celle de leurs opposants, liant voilement des femmes, oppression patriarcale et religieuse et provocation politique. On connaît aussi celle des femmes qui le portent, désirant combiner l’accès aux loisirs nautiques et une pudeur féminine exacerbée liée au respect de certaines prescriptions religieuses. Mais cela n’empêche pas que les musulmans, dans la grande diversité de leurs sensibilités, sont eux-mêmes particulièrement divisés face à cette création contemporaine qu’est le burkini. Certes, il ne faut pas écarter le fait que depuis de longues années maintenant s’est développé dans la sphère musulmane un discours prescriptif massif sur les femmes, avec des différences de degrés dans ces discours. Les islamistes vivant en France, contrairement à ce qu’on imagine souvent, ont plutôt tendance à pousser les femmes dans la sphère publique (études et responsabilités professionnelles), afin qu’elles aient un rôle dans la transmission de leur postulat : « L’islam n’est pas qu’une religion mais un système politique et social global qui a réponse à tout. » Ainsi, ils peuvent aussi autoriser le burkini pour permettre aux bonnes musulmanes de « nager avec les autres ».
Face aux différentes interprétations religieuses et aux impensés parfois paternalistes portés par le discours émancipateur des laïques, les femmes musulmanes pieuses semblent vouloir composer et s’affirmer dans leur individualité et leur subjectivité, sans jamais cesser cependant d’être critiquées et montrées du doigt. Avec la Vigie de la laïcité, nous plaidons donc à la fois pour la fin de cette stigmatisation des femmes dans leurs choix individuels ou collectifs, tout en appelant à la vigilance face à l’emprise d’un discours inégalitaire visant à en faire d’éternelles mineures.
Le burkini est un objet social non identifié. Il est le produit d’une offre commerciale et de la subjectivité des femmes qui le portent.
HaouEs Seniguer Maître de conférences en sciences politiques à Sciences-Po Lyon, chercheur au laboratoire Triangle UMR
La polémique sur le burkini est une excellente métonymie de l’obsession française autour de ce qui se rapporte de près ou de loin à l’islam. Il y a une sorte de réflexe pavlovien consistant à réagir et à surréagir à ce qui concerne le vêtement féminin, particulièrement celui des femmes de confession ou de culture musulmane. Cela révèle une panique morale aiguë vis-à-vis d’un phénomène ultra-marginal. De plus, ceux qui présupposent un plan caché visant à subvertir la République et à mettre en danger sa laïcité, de la part de femmes qui veulent porter le burkini et de ceux qui les défendent, font une mauvaise appréciation de la situation en plus de travestir, bon gré mal gré, le principe laïque. On aurait pu estimer qu’il s’agissait d’une revendication communautaire si des groupes musulmans avaient effectivement soutenu cette revendication. Ce n’est pas le cas. Le burkini n’est pas une disposition tolérée par les théologiens musulmans sunnites conservateurs. Aucun ne légitime ce type de vêtement. Les islamistes encore moins. Pour eux, le burkini est un contresens par rapport à leur représentation de l’islam. Les uns et les autres promeuvent, en fait, la non-mixité appliquée tant aux hommes qu’aux femmes.
La décision du tribunal administratif est surprenante à cet égard. Les juges se font les exégètes des intentions et de la volonté d’une « communauté religieuse » alors qu’il n’existe aucune demande de sa part, et si tant est que cette « communauté » existe. La ville a annoncé faire appel. En réalité, loin de la fantasmagorie ambiante, le burkini est le produit d’une offre commerciale, inventé en 2004 par Aheda Zanetti, une Australienne d’origine libanaise. Ici, ce n’est pas la demande qui a créé l’offre mais l’inverse. Dans cette histoire, nous avons affaire à un capitalisme triomphant, un marché en pleine expansion capté par de grandes enseignes, à l’image de Marks & Spencer.
Revenons à Grenoble et à la genèse de la revendication pour le port du burkini. Elle est venue par le bas. L’association Alliance citoyenne en est la courroie de transmission. Notons au passage que les polémistes ne parlent que du burkini et pas du fait que les femmes peuvent aussi venir en monokini (seins nus) à la piscine municipale. En vérité, le burkini est un objet social non identifié. Il est le produit de la subjectivité des femmes qui le portent. Un vêtement qui, en tant que tel, n’existe pas dans les textes classiques de l’islam ni dans l’idéologie islamiste, mais qui vient d’une certaine manière les rassurer pour trouver un compromis entre loisir profane et une certaine représentation de la religion. Nous sommes à l’inverse du séparatisme et du retrait mais plutôt dans une démarche d’inclusion que chacun appréciera.
Le pouvoir politique a transformé la laïcité en un principe moral. Il fait de la morale avec les musulmans surtout depuis la loi du 24 août 2021 dite « sur le séparatisme ». Comme le dit Benjamin Constant : « Que l’autorité se borne à être juste, nous nous chargerons d’être heureux. »
Le site vigie-laicite.fr
burkinigrenoble BBC
How artificial intelligence 'blew up' tennis
By Chiyo RobertsonBusiness reporter, BBC News
Bridie Lynch has been playing and coaching tennis for most of her life.
As her parents run a local tennis club in Wales, she was immersed in the sport from the age of 14.
One aspect she has noticed is the embrace of technology, at all levels of tennis.
"Tennis is such a technical sport. These days, anyone I play or coach is into tech, be it video analysis or longest rally stats."
She uses a range of apps and techniques for her own matches and coaching including a smartphone-based video system called Swing Vision, which breaks down her performance with details such as forehand errors and backhand winners.
"Personally, I like having the tech to enhance my game. I can see a clearer vision of what I can improve, from my swing to my patterns of play," she explains.
Data analytics has been around a long time in sport. Perhaps the best known in example of its use is from 2002, when the Oakland Athletics baseball team used statistical analysis to choose their squad, rather than the wisdom of coaches and scouts, and their favoured metrics.
That experience was the core of Michael Lewis's 2003 best-selling book Moneyball, which later become a film staring Brad Pitt and Jonah Hill.
Tennis has also seen this revolution. "Data blew up our sport," says tennis strategist and coach Craig O'Shannessy.
For him the 2015 Australian Open was a key moment.
As Novak Djokovic and Andy Murray battled on court, powerful computers crunched the data and grouped rally length into three distinct categories, essentially short, medium and long.
"We discovered 70% of all points were each player hitting the ball into the court a maximum of just twice," he says.
Mr O'Shannessy, who worked with Novak Djokovic between 2017 to 2019, says that insight made him realise that the way players practice was all wrong.
"Ninety percent of practice is focused on consistency, but only 10% of the match court is in rallies of more than 9 points," he points out.
"This data changed our sport forever," he says.
That manipulation of data has been taken to a new level.
Coaches now have artificial intelligence (AI), where sophisticated software is fed, or trained, with unimaginable amounts of data. The resulting AI can spot patterns that a human would never be able to see.
"AI can sniff out areas of significances. Humans do a very bad job at layering data, whereas AI can do it in seconds," says Mr O'Shannessy.
So, for example if Novak Djokovic hits 50 winners from his forehand those shots could be broken down in multiple ways or layers. Perhaps 40 of them came when he was serving and then 35 came on the first shot after the serve.
Finding a pattern of play where Novak hits 35 out of 50 winners in exactly same way is a first, according to Mr O'Shannessy.
"We've stumbled around for decades trying to bring all this together."
AI requires vast amounts of data to train and build accurate algorithms.
Raghavan Subramanian is the head of the Infosys Tennis Platform and has been working with the Association of Tennis Professionals (ATP) since 2015 and with The French Open (also known as Roland Garros) for more than three years.
He has access to videos and statistics from around 700 matches every year. "Valuable data that forms the raw material for all our AI and machine learning systems," says Mr Subramanian.
He said accuracy has improved over the past four years, as more training data has become available.
From the player's point of view it means they can analyse a match with more precision. Using the Roland Garros Players App, they can see exactly the placement of key shots, such as winners, errors and serves.
"We saw a 51% jump in the use of the RG Players App in 2021, compared to the previous year, with 1,100 players and coaches using AI-powered videos," says Mr Subramanian.
BBC: Live French Open scores and order of play
The AI is also speeding up media coverage of the tournament. AI is slicing and dicing data to create video content in seconds, a job that would normally take a multimedia team hours to do.
"Fans are able to access and analyse match highlights and other smart playlists almost immediately after a match."
More technology of business:
Although AI is a becoming a more powerful tool, it will only ever be that says Jérôme Meltz, Chief Information and Data Officer, Fédération Française de Tennis (FFT)
"Human and emotional factors remain a priority and the main element that fuels the drama," he says.
The FTT concedes that AI mostly benefits top tier athletes and it will take time for the gains to spread to the wider public.
"AI for performance enhancement remains mainly for the elite, but very little for the general public," says Mr Meltz.
Back in London, Ms Lynch know what she would like to see: "If you could attach a camera to Federer's chest and see his serve from a different perspective, now that would be great."
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France24 - World
Zelensky visits Ukraine’s east as Russia makes push for Donbas
Issued on: 29/05/2022 - 07:09Modified: 29/05/2022 - 13:12
FRANCE 24
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Catherine CLIFFORD
Ukrainian President Volodymyr Zelensky on Sunday made his first trip to the country's war-torn east since the launch of Moscow's invasion, as Russian forces intensified their efforts to seize key cities in the Donbas region. Read our liveblog to see how all the day's events unfolded.
This live page is no longer being updated. For more of our coverage of the war in Ukraine, click here.
4:00am: Germany agrees €100 billion fund to modernise military in face of Russia threat
Germany's government and conservative opposition have agreed a deal that will release €100 billion to modernise the army amid Russia's invasion of Ukraine.
An agreement was reached late Sunday to create a special fund for military procurement that will also allow Berlin to achieve NATO's target of spending 2 percent of GDP on defence.
The deal, which involves amending budgetary rules in the national constitution, was struck after weeks of difficult negotiations between the parties in the governing coalition and the conservatives of former chancellor Angela Merkel, representatives of these groups told AFP.
Three days after Russian invaded Ukraine on February 24, Chancellor Olaf Scholz pledged a special budget of €100 billion to rearm the German military and modernise its outdated equipment over the next few years.
But critics have since accused Scholz of timidity in his support for Kyiv and failing to take enough concrete action in terms of arms deliveries.
10:56pm: 'Very bad' situation in Donbas, French general says
"It's very important for the head of state, which is commanding the armies, to be present in Kharkiv," said General Dominique Trinquand, a former head of the French military mission to the United Nations. "The situation is very bad [in the] Donbas, where the Russian forces are advancing and the Ukrainian forces are in difficulty."
9:22pm: Donbas 'unconditional priority' for Russia, Lavrov says
The "liberation" of Ukraine's Donbas is an "unconditional priority" for Moscow, while other Ukrainian territories should decide their future on their own, RIA news agency cited Russia's Foreign Minister Sergei Lavrov as saying on Sunday.
"The liberation of the Donetsk and Luhansk regions, recognised by the Russian Federation as independent states, is an unconditional priority," Lavrov said in an interview with French TV channel TF1, according to RIA.
For the rest of the territories in Ukraine, "the people should decide their future in these areas," he said.
8:10pm: Zelensky says top Kharkiv official fired over city's defence
Ukrainian President Volodymyr Zelensky said Sunday he had fired Kharkiv's security services chief for "not working on the defence of the city" since the start of Russia's invasion.
"I came, figured out and fired the head of the Security Service of Ukraine of the (Kharkiv) region for the fact that he did not work on the defence of the city from the first days of the full-scale war, but thought only about himself," Zelensky said in his daily national address. He spoke after visiting the country's war-ridden east for the first time since Russia's invasion.
7:57pm: EU fails to agree on Russia oil embargo, to try again Monday before summit
The EU failed on Sunday to agree on an embargo of Russian oil, but diplomats but will still try to make progress ahead of a Monday-Tuesday summit on an exemption for pipeline deliveries to landlocked Central European countries, officials said.
However, a senior EU diplomat said there was "still too much detail to sort out" to hope for an agreement before the bloc's leaders gather in Brussels on Monday afternoon.
The proposed sanctions on oil imports are part of the EU's sixth sanctions package on Russia over its invasion of Ukraine.
7:30pm: All critical infrastructure in Severodonetsk destroyed, Zelensky says
Russian shelling has destroyed all of the critical infrastructure in the Ukrainian city of Severodonetsk, President Volodymyr Zelensky said on Sunday, describing the taking of the city as Russia's "principal aim" right now.
"As a result of Russian strikes on Severodonetsk, all the city's critical infrastructure is destroyed ... More than two-thirds of the city’s housing stock is destroyed," Zelensky said in a televised speech.
6:12pm: EU unity on Russian sanctions 'starting to crumble', German minister says
German Economy Minister Robert Habeck on Sunday expressed fears that the European Union's unity was "starting to crumble" ahead of a summit to discuss an oil embargo against Russia and plans to cut dependence on Russian energy.
EU leaders will meet on Monday and Tuesday to discuss a new sanctions package against Russia, which could also include an oil embargo, and a programme aiming to speed up ending dependence on fossil fuels, including Russian gas.
"After Russia's attack on Ukraine, we saw what can happen when Europe stands united. With a view to the summit tomorrow, let's hope it continues like this. But it is already starting to crumble and crumble again," Habeck told a news conference.
5:49pm: 'A bold step by the Ukrainian president'
"It's the first time that Volodymyr Zelensky has visited troops in eastern Ukraine since the invasion began; he had been outside Kyiv but only to places in Kyiv region," FRANCE 24's Gulliver Cragg reported from Ukraine's Bukovel. "So this is clearly a bold step by the Ukrainian president."
4:27pm: Several explosions heard in Kharkiv after Zelensky visit
Several explosions were heard in the Ukrainian city of Kharkiv on Sunday hours after a visit by President Volodymyr Zelensky, who was making his first trip outside of the Kyiv region since the start of Russia's invasion, a Reuters journalist said.
A large plume of dark smoke could be seen rising northeast of the city centre. Kharkiv has been subjected to Russian shelling in recent days after several weeks of relative quiet.
4:27pm: Ukrainian forces hold out in Donbas city under heavy fire
Ukrainian forces endured heavy artillery barrages on Sunday as they held off Russian attempts to capture Severodonetsk, the largest city Kyiv still controls in the Luhansk region of the Donbas, Ukrainian officials said.
The shelling was so intense it was not possible to assess casualties and damage, Luhansk governor Serhiy Gaidai said. Dozens of buildings have been destroyed in the past few days. "The situation has extremely escalated," Gaidai said.
4:27pm: Serbia ignores EU sanctions and secures gas deal with Putin, president says
As the war in Ukraine rages, Serbia's president announced that he has secured an “extremely favourable” natural gas deal with Russia during a telephone conversation Sunday with Russian President Vladimir Putin.
Serbian President Aleksandar Vucic has refused to explicitly condemn Russia's invasion of Ukraine and Serbia has not joined Western sanctions against Moscow. Vucic, a former pro-Russia ultranationalist, claims that he wants to take Serbia into the European Union but has spent recent years cementing ties with Russia, a long-time ally.
Serbia is almost entirely dependent on Russian gas and its main energy companies are under Russian-majority ownership.
4:23pm: Poland gives 18 howitzers to Ukraine
Poland has given Ukraine 18 AHS Krab self-propelled howitzers, Polish public radio reported on Sunday citing a government source, as Kyiv seeks to repel an intense Russian assault in the Donbas region in the east.
Faced with heavy shelling in its eastern provinces, Ukraine has called on the West to provide it with more longer-range weapons.
2:57pm: Zelensky visits front lines in first appearance outside Kyiv region since invasion
Ukraine's President Volodymyr Zelensky visited Ukrainian troops on the front lines in Ukraine's northeastern Kharkiv region on Sunday, the president's office announced.
The visit marks his first official appearance outside the Kyiv region since the start of Russia's invasion of Ukraine on February 24.
"You risk your lives for us all and for our country," the website of the president's office cited Zelensky as saying to the soldiers, adding that he handed out commendations and gifts.
2:49pm: Putin has 'no interest' in negotiating before he achieves territorial goals, Eastern Europe expert says
French President Emmanuel Macron and German Chancellor Olaf Scholz spoke to Russian President Vladimir Putin on Saturday. However, "the problem simply is that Putin does not want to negotiate, there is very little to say," said Oleg Kobtzeff, an Eastern Europe specialist at the American University in Paris.
"His objective is to seize as much territory as possible. Now, seizing the whole country – taking complete control of the entire country – that is something he realises he will not be able to do. So he's concentrating on the eastern regions of Donbas and the region of Luhansk – and also the northern shores of the Black Sea. Why would he negotiate if there's absolutely no interest for him in negotiating until he accomplishes his goals?"
2:16pm: Turkey's Erdogan says still against Finnish, Swedish NATO bids
Turkish President Recep Tayyip Erdogan has told journalists he still intends to block Finland and Sweden’s accession to NATO. Erdogan said meetings this week with Finnish and Swedish delegations had not been “at the expected level”, noting there had been no steps taken to alleviate Turkey’s security concerns.
“As long as Tayyip Erdogan is at the head of the Republic of Turkey, we cannot say ‘yes’ to countries that support terror joining NATO,” he told journalists on his plane following a visit to Azerbaijan Saturday, according to newspaper Hurriyet.
Erdogan referred to an interview on Swedish state television with Salih Muslim, a member of the Syrian Kurdish administration in northeast Syria, on the night of the delegation meeting. He cited this as evidence of Sweden’s support for Syrian Kurdish militants that Turkey views as an extension of an outlawed Kurdish group that has led an insurgency against Turkey since 1984.
1:04pm: Patriarch Kirill 'understands' Ukrainian church schism
Patriarch Kirill said Sunday that the Russian Orthodox Church "understands" a decision by its branch in Ukraine to cut ties amid Moscow's offensive in the pro-Western country. "We fully understand how the Ukrainian Orthodox Church is suffering today," the head of the Russian Orthodox Church said in the Cathedral of Christ the Saviour in central Moscow.
"We understand that His Beatitude Metropolitan Onufriy and the episcopate should act as wisely as possible today so as not to complicate the lives of their believers," Patriarch Kirill said in his first comments since the announcement. He added that the "spirits of malice" wanted to divide the Orthodox people of Russia and Ukraine but they would not succeed.
12:19pm: Russian, Serbian presidents agree on further gas supplies
Russian President Vladimir Putin and Serbian President Aleksandar Vucic agreed in a phone call on Sunday that Russia will continue supplying natural gas to Serbia and the two countries will bolster their partnership, the Kremlin said. The two leaders also discussed the issue of Ukraine and Kosovo, according to the Kremlin.
10:49am: Russia says it has destroyed a Ukrainian arsenal in central Ukraine
The Russian defence ministry said on Sunday that Russian missiles have destroyed a large Ukrainian arsenal in the city of Kryvyi Rih in central Ukraine, state news agency TASS quoted the ministry as saying.
The ministry also said Russian anti-aircraft defence systems shot down a Ukrainian SU-25 fighter jet in the Dnipro region, TASS reported.
8:52am: Russia's Gazprom continues shipping gas to Europe via Ukraine
Russian gas producer Gazprom said on Sunday its supply of gas to Europe through Ukraine via the Sudzha entry point stood at 44.1 million cubic metres (mcm), up from 43.96 mcm on Saturday. An application to supply gas via another major entry point, Sokhranovka, was rejected by Ukraine, Gazprom said.
6:26am: Fighting for Severodonetsk continues, Ukraine's military says
Fighting for the eastern Ukrainian city of Severodonetsk continues with Russian forces conducting assault operations on Saturday, the general staff of Ukraine's armed forces said on Sunday. "With the use of artillery, Russian forces carried out assault operations in the area” of the city, the general staff said in a statement on its Facebook page.
Ukrainian President Volodymyr Zelensky voiced hope in a late-night video address that Ukraine's allies would provide more weapons, adding that he expected "good news" this week.
(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)
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Focus
Russian and Ukrainian artists united against war through art in Paris
ON THE GROUND
War in Ukraine: Aboard the train taking Ukrainians away from the Donetsk, Luhansk regions
Business Daily
War in Ukraine risks triggering global recession, World Bank warns
Valeurs Actuelles
Éric Naulleau répond à ses détracteurs l’accusant de ne pas être de gauche et fustige la Nupes
C’est une cible régulière des partisans de La France insoumise. Connu pour sa répartie sur les plateaux de télévision et sa défense d’une gauche « universaliste », Éric Naulleau n’a pas prévu de tronquer ses idéaux et de « renoncer à ses convictions » face « à la domination sans partage » de la ligne mélenchoniste sur la gauche. Dans une tribune libre parue dans l’hebdomadaire Marianne samedi 28 mai, l’ancien contradicteur préféré d’Éric Zemmour défend sa vision « républicaine, laïque et anti-totalitaire » face au programme commun de la Nouvelle union populaire, écologique et sociale (Nupes), alliance entre LFI, le PCF, EELV et le PS en vue des législatives.
Selon lui, la gauche française ne parvient pas à tirer « le moindre enseignement » de son histoire. Pis, elle « retombe dans les mêmes travers ». S’appuyant sur l’exemple de François Mitterrand et de l’élaboration d’un programme commun dans les années 1970, il dénonce la stratégie de Jean-Luc Mélenchon : « Il s’agissait surtout pour François Mitterrand d’évincer son allié communiste du champ électoral. Une fois connu le truc du prestidigitateur, on s’étonne que le même numéro puisse être de nouveau exécuté comme si de rien n’était. »
« Une reddition sans condition »
Pour l’ex-chroniqueur de l’émission On n’est pas couché , les forces de gauches, en ayant souscrit à l’accord conçu par les Insoumis, se positionnent en « vassaux » et procèdent à « une reddition sans condition, un renoncement à des convictions parmi les mieux ancrées ». Un pacte qui n’a pour lui qu’un seul objectif : « La disparition pure et simple de supplétifs envers lesquels [ LFI] n’a jamais caché son mépris. »
Ce n’est pas la première fois qu’Éric Naulleau se montre très critique envers Jean-Luc Mélenchon et ses partisans. Régulièrement insulté pour son amitié avec le désormais président de Reconquête! Éric Zemmour et qualifié de « facho », il a, à de nombreuses reprises, déclaré qu’il ne « renierait jamais » sa relation avec l’ancien polémiste.
France24 - World
Documenting destruction: The race to map Ukraine's historic buildings
Issued on: 30/05/2022 - 17:58Modified: 30/05/2022 - 19:40
Sam BALL
A team of experts is racing against the clock to carry out detailed 3D maps of Ukraine’s historic buildings, hundreds of which have been left severely damaged by three months of brutal warfare. It is hoped the models will conserve the memory of these monuments, help with any future restoration and document the destruction to Ukraine's cultural heritage as a result of Russia's invasion.
Valeurs Actuelles
Rosés de Provence, à la conquête du monde
Pendant longtemps, le vin rosé n’avait pas vraiment d’existence et il était l’objet de tous les sarcasmes de la part des amateurs de vins. Contrairement aux vins blancs et rouges, le rosé n’avait pas de teinte bien définie, sa palette de couleurs variant de l’eau de rose au magenta foncé en passant par toutes les nuances de pêche, de saumon et même de mauve. Difficile dans ces conditions de se forger une identité.
Il a fallu attendre 1999 et les travaux du Centre du rosé à Vidauban, dans le Var, pour régler cet épineux problème. Sous l’impulsion de son génial directeur, Gilles Masson, le vin rosé a commencé par définir sa couleur à la fois par des études de marché et par la faisabilité technique dans les chais. Ainsi est né ce rosé très pâle à la robe brillante qui identifie au premier coup d’œil le rosé de Provence.
Côté technique s’impose le rosé de pressurage, qui consiste à presser suffisamment le raisin noir pour en faire sortir les pigments rouges et engendrer cette couleur très pâle. Pour la petite histoire, la plupart des rosés de France sont élaborés par une autre méthode, la saignée, qui est la méthode d’élaboration des vins rouges. Les peaux des raisins rouges colorent au fur et à mesure le jus du raisin qui est blanc en passant par tous les stades jusqu’au vin rouge. Il suffi t d’interrompre cette macération en “saignant” la cuve pour obtenir la couleur choisie, d’où la palette diversifiée des rosés.
Parallèlement, les recherches ont aussi redéfini le style du vin, de ses arômes et même les mots pour la description en les mettant au goût du jour. Côté couleur, fini la ringarde pelure d’oignon, place au pomelo et à la framboise. Pour les arômes, les agrumes sont à la mode avec le pamplemousse rose ou encore la pêche blanche, mais le bonbon anglais est devenu suranné.
La percée du rosé
Pour la première fois, un vin en France a été élaboré selon le goût du consommateur et le succès n’a pas tardé à venir. En vingt-cinq ans, la consommation française de rosé a triplé. De ringard, le vin rosé est devenu à la mode. Les grandes marques du luxe s’installent en Provence, tout comme les stars.
Le vin rosé correspond parfaitement à l’évolution des tendances de consommation avec des repas moins structurés, une gastronomie plus simple et plus diversifiée, la cuisine du monde se retrouve dans l’assiette. La recherche de la légèreté et de la fraîcheur devient une obsession. Le Centre du rosé a su bien anticiper cette tendance, voire en partie la créer.
Après avoir effectué sa brèche en France, le rosé de Provence est parti à la conquête du monde. Si les Français sont les plus gros consommateurs de rosé au monde, la consommation mondiale augmente aussi régulièrement ; le vin rosé représente environ 10 % de la consommation mondiale. Et en dix ans, les rosés de Provence s’y sont bâti une place de choix : près de 43 % de la production traverse les frontières.
Une hirondelle ne fait pas le printemps. Mais l’arrivée de grands groupes comme LVMH au château Galoupet ou encore Chanel à Porquerolles montre que l’idée est dans l’air. Mais en attendant, profitez (avec modération) de ces rosés nouveau style.
La Chapelle Gordonne
Côtes-de-provence-pierrefeu 2021
Cette cuvée spéciale du château La Gordonne est élaborée sur un terroir schisteux. Avec ses notes de tilleul, le vin est soyeux avec une belle finale longue. 20 € chez Nicolas.
Château Galoupet
Cru classé, rosé côtes-de-provence 2021
Sous la férule de LVMH, Château Galoupet, cru classé de Provence, reprend vie en entamant sa conversion bio. Vinifié en fût, le vin joue la puissance et s’associe volontiers avec une viande blanche. 55 € chez Lavinia.
Domaine La Suffrène
Cuvée Tradition, bandol 2021
Un superbe rosé aux beaux arômes de fenouil, d’une belle densité et équilibré avec une délicate amertume en finale. Il est certifié bio. 17 €. www.domaine-la-suffrene.com
Château de Pibarnon
Rosé bandol 2020
Pibarnon ne se presse jamais pour vendre le dernier millésime, car le château produit des rosés de garde. Avec deux tiers de mourvèdre issu d’une saignée et un tiers de cinsault vinifié par pressurage, le 2020 est ample et il est taillé pour la table et pour la garde. 24 €. www.maisondesvins-bandol.com
Château Sainte Roseline
Cru classé La Chapelle, côtes-de-provence 2021
Ce rosé haut de gamme est créé avec 90 % de mourvèdre, ce qui lui donne une tenue exceptionnelle, d’autant qu’il est vinifié pour moitié en cuves en bois. Il est destiné à la haute gastronomie. 26,90 €. www.boutique-sainte-roseline.com
Domaine La Courtade
Les Terrasses de La Courtade, côtes-de-provence 2021
Établi sur l’île de Porquerolles depuis 1983, le domaine La Courtade a entamé sa conversion bio très tôt et est certifié dès 1997. Issu de sols de schiste, ce rosé à l’encépagement complexe est d’une grande profondeur avec une touche saline qui est sa signature. 16 €. www.lacourtade.com
Château Maïme
Cuvée Héritage rosé, côtes-de-provence 2021
Avec grenache et cinsault à parts égales et une pointe de syrah, ce rosé se présente avec des notes d’agrumes et une bouche ample et généreuse qui porte bien son nom. 16,80 €. www.chateau-maime.com
Château Mentone
Rosé 1033 2020
Cette cuvée spéciale du château Mentone fait la part belle à la syrah sur de vieilles vignes de plus de soixante ans. Il en résulte un rosé corsé et boisé qui le destine à la gastronomie. 30 €. www.chateaumentone.com
Figuière
Première rosé, côtes-de-provence 2021
Après une carrière à Chablis, Alain Combard a fondé ce domaine modèle en 1992. Trente ans plus tard, Figuière est au sommet avec ce beau rosé ample et croquant dominé par la fraise. 15,90 €. www.figuiere-pro-vence.com
Château La Calisse
Coteaux-varois-en-provence 2021
Pionnière dans les rosés aux robes pâles, Patricia Ortelli élabore avec syrah et grenache un rosé plein de fraîcheur et de vivacité. Il est certifié bio. 24 €. www.chateau-la-calisse.fr
France24 - World
Marx, Instagram & nausea: Brutal class satire 'Triangle of Sadness' wins Cannes Palme d'Or
Issued on: 29/05/2022 - 18:37Modified: 29/05/2022 - 18:44
Juliette MONTILLY
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A viciously sharp satire about class conflict, with an already-infamous vomiting and pooping scene, won the Palme d'Or at the Cannes Film Festival on Saturday, the second time Swedish director Ruben Östlund has won the prize. FRANCE 24’s Nina Masson and Juliette Montilly take a look at the palmarès.
Valeurs Actuelles
Quand l’Amérique finançait l’effort de guerre soviétique
Désigné par Staline comme ambassadeur d’Union soviétique à Washington, Maxime Litvinov n’est pas réputé pour sa jovialité. Mais ce 7 novembre 1941, il saute de joie en apprenant le résultat d’un vote qui vient d’avoir lieu au Congrès : la loi sur le crédit-bail ( Lend Lease Act, LLA) a été amendée pour inclure dans ses bénéficiaires l’URSS et une première ligne de 1 milliard de dollars est dégagée au profit de Moscou. « Maintenant, nous ne pouvons que gagner la guerre ! », hurle de joie le diplomate.
Le crédit-bail ouvre un horizon radieux. Face à un public encore largement isolationniste et qui ne veut pas se mêler à la guerre qui dévaste le continent européen depuis septembre 1939, le président Roosevelt, décidé à faire des États-Unis un « arsenal de la démocratie », a avancé avec précaution.
Malgré sa réélection, en novembre 1940, le président démocrate doit composer avec son opinion, favorable au maintien de la neutralité. Néanmoins, il est parvenu à convaincre le Congrès de voter, le 11 mars 1941, une loi qui lui permet de faire bénéficier, à crédit, d’équipements civils et militaires, tout pays dont la défense contre l’agression allemande est jugée, selon lui, « vitale » pour les États-Unis.
Le Royaume-Uni est le premier bénéficiaire de cette aide. Afin d’expliquer cette entorse à la neutralité, Roosevelt recourt à une comparaison qui restera célèbre : « Si la maison de votre voisin est en feu, vous ne lui vendrez pas pour 15 dollars votre tuyau d’arrosage, mais vous le lui prêterez… »
Le 24 juin 1941, deux jours après le lancement de l’opération Barbarossa, l’invasion de l’Union soviétique par l’Allemagne hitlérienne, Roosevelt débloque les avoirs soviétiques gelés dans les banques américaines depuis la révolution bolchevique et autorise une première vente d’armes à son profit. Peut-il aller plus loin et aider un régime qui, depuis Lénine, dénonce les États-Unis comme « le premier pays de l’impérialisme mondial », et avec lequel Washington n’a établi des relations diplomatiques qu’en 1933 ?
Une mission pour vérifier la solidité de l’URSS face à Hitler
Roosevelt envoie son proche conseiller Harry Hopkins rencontrer Staline : il a pour mission de vérifier si, malgré les revers essuyés par l’Armée rouge, abondamment détaillés par l’attaché militaire américain à Moscou, l’Union soviétique peut résister à Hitler. Depuis la capitale soviétique, Hopkins (qui sera plus tard soupçonné d’avoir été un agent d’influence communiste) envoie un télégramme rassurant sur le moral des Soviétiques.
Aussitôt, Roosevelt donne ordre de livrer 200 chasseurs P-40. Mais c’est l’extension à l’URSS de la loi LLA par le Congrès, le 7 novembre 1941, qui va tout changer. Ironie de l’histoire, c’est cette même loi que Joe Biden vient de réactiver, mais cette fois contre la Russie, pour accélérer la fourniture d’armes à l’Ukraine.
Entre 1941 et 1945, pendant quatre ans, la formidable machine industrielle américaine va livrer à l’Union soviétique plus de 18 millions de tonnes de matériel. Les États-Unis enverront plus de 14 000 avions, 409 526 véhicules dont 43 728 Jeeps, 3 510 amphibies, 12 161 blindés de combat, 136 190 pièces d’artillerie légère. Mais aussi 325 784 tonnes d’explosifs, 205 torpilleurs, 140 chasseurs de sous-marins, 28 frégates…
Au total, un tiers des munitions brûlées par les Soviétiques viendront de l’allié américain. Les camions Dodge et Studebaker représenteront jusqu’à un tiers du parc motorisé soviétique. C’est sur les châssis des Studebaker que sont montés les lance-roquettes multiples Katioucha, les “orgues de Staline”.
Depuis septembre 1939, le président Roosevelt est décidé à faire des Etats-Unis un « arsenal de la démocratie ». Mais il avance avec précaution.
L’assistance américaine fait entrer l’Armée rouge dans la modernité. Pour la communication sans fil, 35 800 postes radio émetteurs- récepteurs sont fournis. Pour la communication avec fil, celle que préfère Staline, les services de l’Armée rouge reçoivent 3 400 kilomètres de câble marin, 1 823 kilomètres de câble sous-marin, plus d’un million et demi de kilomètres de câble télégraphique.
Avec les avions américains, les Soviétiques disposent aussi d’équipements spéciaux et d’experts venus d’outre-Atlantique : presses à moulage, instruments de contrôle aéronautique, moteurs, ingénieurs… Les nouveaux modèles d’avions soviétiques Yakovlev Yak-3 ou Lavotchkine La-5, bien plus performants, n’auraient pas été concevables sans cet appui.
Face à la fulgurance de l’avancée allemande, les Soviétiques n’avaient pas pu évacuer une bonne part de leur matériel ferroviaire : l’Amérique leur envoie près de 2 000 locomotives et plus de 10 000 wagons. Elle s’occupe aussi de l’intendance. Les soldats de l’Armée rouge vont être nourris grâce à 5 millions de tonnes de rations, vêtus grâce à 55 millions de mètres de tissu de coton et 49 millions de mètres de tissu en laine. Ils vont être chaussés grâce à 14 millions de paires de chaussures.
Ford envoie une usine complète de pneumatiques
À New York, après la victoire, une formule fera florès : « Les Alliés ont vaincu l’Allemagne grâce au sang des Russes et aux pâtés de conserve américains. » Aciers spéciaux inconnus des Soviétiques, kérosène à indice d’octane élevé pour les moteurs d’avion, cuivre, aluminium, métaux non ferreux indispensables à l’effort de guerre, sont également livrés.
En novembre 1942, Ford envoie même une usine complète de pneumatiques en pièces détachées. Seule la fin de la guerre empêche le transfert, initialement prévu, d’autres usines clés en main, parmi lesquelles une raffinerie de pétrole.
Dans un entretien, en juin 1944, avec un haut fonctionnaire du département d’État américain, Staline concède : « Environ deux tiers de toutes les entreprises industrielles d’Union soviétique ont été construites avec le concours ou l’assistance technique des États-Unis. »
L’aide américaine, qui s’accélère après l’entrée en guerre contre le Japon et l’Allemagne, en décembre 1941, arrive en URSS par toutes les voies disponibles : à l’est par l’Alaska et la Sibérie (“la route du Pacifique”), au nord par les ports de Mourmansk et Arkhangelsk (“la route de l’Arctique”), au sud par l’Iran (“le corridor persan”), alors sous occupation militaire soviéto-britannique.
Les Soviétiques masquent l’importance du prêt-bail
Mais la propagande soviétique passe sous silence ce colossal appui venu du camp “impérialiste”, sans lequel les contre-offensives de l’Armée rouge n’auraient pas été possibles. Le matériel à peine reçu, toute indication sur son origine est aussitôt effacée.
Comme le rapporte, en 1943, le général Deane, chef de la mission militaire américaine à Moscou, frappé par cette ingratitude, « les Soviétiques taisent les dimensions exactes du prêt-bail (et n’en parlent que sous pression) se justifiant par la nécessité de garder le secret ». Staline ne reconnaîtra publiquement cette dette qu’une fois, lors de la conférence de Téhéran, en novembre 1943, lors d’un dîner avec Roosevelt et Churchill : « Sans les machines américaines , dit-il, les Nations unies n’auraient jamais pu gagner la guerre. » Une position qu’il répétera en privé, note Nikita Khrouchtchev dans ses Mémoires.
Une fois la guerre terminée, les Américains mettront dix ans à récupérer leurs unités navales prêtées. Sur les 11,3 milliards de dollars consentis en aide matérielle durant la guerre (soit 170 milliards en valeur actualisée), Washington, en reconnaissance de la contribution soviétique à la victoire finale sur le nazisme, ne demandera que le remboursement de 1,3 milliard, une demande étalée sur trente ans ! Une facture jugée trop lourde par Moscou. Il faudra attendre le 18 octobre 1972 pour trouver un accord final et l’URSS ne remboursera finalement que 6 % (ou 1,3 %, en tenant compte de l’érosion monétaire) de ce qu’elle avait reçu…
Pour Churchill, le prêt-bail fut « l’acte financier le plus désinteressé et le plus noble jamais accompli par un pays dans toute l’histoire »
En bonne logique, l’appui de l’Amérique continuera d’être occulté ou minimisé pendant toute la guerre froide. Héros de la guerre, le maréchal Joukov s’en émeut en 1963, selon des archives du KGB qui l’a mis sur écoute : « On nous dit que les alliés ne nous ont pas aidés. Mais sans le matériel américain, nous n’aurions pas pu continuer la guerre… »
Le public russe restera jusqu’à ce jour entretenu dans la mythologie d’une Grande Guerre patriotique remportée par le seul sacrifice de ses anciens. Comme le résume Vladimir Poutine, le 9 mai 2021, « le peuple soviétique a libéré l’Europe de la peste brune ».
Il faut attendre l’année 2004 pour voir l’ouverture, à Moscou, sur une initiative privée, du musée des Alliés et du Prêt-bail, destiné à rendre hommage à « l’acte financier le plus désintéressé et le plus noble jamais accompli par un pays dans toute l’histoire » , selon les paroles de Churchill. Aux dernières nouvelles, il aurait été fermé.
France24 - World
‘I was terrified’: Andie McDowell’s big regret, the year she skipped Cannes for fear of body shaming
Issued on: 27/05/2022 - 21:45
Juliette MONTILLY
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FRANCE 24 met Andie McDowell at the 75th Cannes Film Festival. The actress shares her memories of the French Riviera, and one big regret: the year she decided to skip the festival for fear of body shaming.
BBC
Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'
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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.
The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.
But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.
Valeurs Actuelles
[Entretien] Jean Lopez : « la stratégie militaire russe semble avoir été le fait d’un amateur »
Valeurs actuelles. Le Mook « de la guerre », dont vous avez dirigé la rédaction, parle notamment des femmes au combat. Elles auraient été jusqu’à 1 million dans l’Armée rouge et souvent mises en avant par la propagande durant la Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui, on a un sentiment de « guerre d’hommes » avec Poutine et Zelensky qui rivalisent de démonstrations « viriles ». Les armées qui avaient donné la plus grande place aux femmes les auraient évincées ?
Jean Lopez. Le système soviétique obéissait à une façade féministe. Le régime, depuis l’origine, cherche à effacer les barrières qui empêchent les femmes d’entrer dans de nombreuses Professions. C’était beaucoup plus une posture qu’une réalité, car ce sont surtout les pertes gigantesques de l’Armée rouge qui l’obligent à trouver de la chair combattante. L’idée était de faire occuper par les femmes des services arrière pour libérer des combattants pour l’avant. De belles images, mais sur 1 million, 950 000 d’entre-elles n’ont jamais vu le front. Aujourd’hui, du côté ukrainien on en voit kalachnikov en bandoulière et en treillis. Mais c’est surtout par clin d’œil à l’Occident. Ce dernier s’est converti au féminisme, il faut donc lui donner un peu de grain à moudre, mais il n’y a pas de femmes ukrainiennes qui combattent en première ligne. Ces images ont une fonction de propagande, elles servent à l’arrière dans une proportion moindre que dans nos armées occidentales.
Toujours dans le Mook, il y a une partie qui parle de la prise de la Crête en 1941. Il s’agit de la première victoire, quasiment uniquement, du fait des parachutistes. Depuis cette victoire, l’arme paras a vécu un véritable essor autant dans la suite de la Seconde Guerre mondiale que dans celles modernes. Comment est-on arrivé aujourd’hui à un tel échec des paras russes à l’aéroport de Kiev au début du conflit. Les unités parachutistes sont dépassées ?
Tout d’abord, il faut rappeler que le parachutisme moderne, c’est l’Armée rouge qui l’a inventé. Les Allemands sont cependant les premiers à les utiliser en opération réelle contre la Belgique avec la prise du fort d’Eben-Emael et contre les aéroports hollandais. Si l’on regarde en détail ces opérations aéroportées, on s’aperçoit qu’il y a toujours deux éléments pour réussir — vous lâchez les paras en enfants perdus devant, et vous avez toujours une brigade blindée qui va le plus vite possible les rejoindre. Par définition, une unité parachutiste, c’est une unité d’infanterie légère, elle ne peut pas résister longtemps. Il faut donc, une fois la prise de son objectif, qu’on vienne la relever. C’est pour ça qu’en 1940, les Allemands ont connu le succès dans ce domaine. À contrario en Crète, ça a été beaucoup plus compliqué, il a fallu attendre que les renforts arrivent par mer. Les Soviétiques ont essayé, notamment pour prendre Kiev, comme par hasard. C’était en septembre 1943. Ils n’ont pas tenté de la prendre par le Nord, comme les troupes de Poutine, mais par le Sud. Ils les ont parachutés de l’autre côté du fleuve, mais ils n’ont pas été capables de traverser. Sans jonction, ils ont été complètement massacrés. C’est ce qui s’est passé au mois de février dernier lors du raid parachutiste sur l’aéroport de Hostmotel, au Nord de Kiev. Le raid s’est emparé d’un certain nombre de points clé. Mais la colonne blindée qui venait de Biélorussie n’est jamais arrivée, ils n’ont jamais été capables de parcourir les 150 km les séparant, ils sont tombés sur un ennemi qui a réussi à les paralyser, les ralentir, le temps d’anéantir la résistance des Parachutistes.
Vous avez publié aux éditions Perrin « Kharkov 1942″, où, malgré une supériorité numérique et matérielle, l’Armée rouge subit une grande défaite. Vous y expliquez comment elle y apprend de son échec ce qui donne les succès progressifs de la suite. Aujourd’hui, avec un rapport de force similaire, elle se retrouve à nouveau battue autour de la même ville. Les enseignements auraient été perdus, pertes menant aux difficultés russes en Ukraine ?
Ils avaient en tête une opération rapide et peu coûteuse face à un adversaire à la résistance symbolique. Leur modèle, c’est ce qu’ils ont réussi à faire à Kaboul en 1979. Quand Brejnev envoie 80 000 hommes en Afghanistan, il commence par prendre le contrôle de l’aéroport de Kaboul avec des parachutistes. Les brigades motorisées qui partent de l’Union soviétique avancent sans heurts et la jonction est faite. Poutine avait la même optique aujourd’hui : viser un coup de main rapide pour s’emparer de la capitale et de ses dirigeants. Je le comparerais au coup de Prague, le 15 mars 1939. Après avoir occupé les Sudètes, comme Poutine avec le Donbass, Hitler Postule que l’armée tchèque ne se battra pas, car elle est désarmée sans les Sudètes. Des unités motorisées foncent sur Prague et en effet elles ne font que désarmer l’armée tchèque. Poutine a cru faire la même chose, mais ces informations étaient erronées et il n’a pas de plan B.
Poutine avait la même optique aujourd’hui : viser un coup de main rapide pour s’emparer de la capitale et de ses dirigeants. Je le comparerais au coup de Prague, le 15 mars 1939.
Les généraux russes n’avaient aucun plan de secours ?
On l’a vu, le nouvel objectif a été une occupation des côtes de la mer d’Azov. Occupation couplée à une tentative, à partir de la Biélorussie vers le sud, et du bas en remontant vers le Nord, de faire un bouclage complet de l’Ukraine orientale. Là aussi, c’est un échec, la résistance de Marioupol a été très importante et surtout la colonne qui devait descendre de Biélorussie n’a jamais progressé. Enfin, depuis maintenant 3 semaines, les forces russes ont totalement abandonné l’idée d’aller à Kiev et de s’emparer de Kharkov. Un nouvel objectif se dessine — occuper totalement les oblasts de l’est, ainsi que la bande côtière.
Ce nouvel objectif pourrait réussir ?
Une occupation du Donbass et un lien avec la Crimée suffiraient à Poutine pour estimer qu’il a remporté une victoire partielle. Sauf que l’on s’aperçoit que même la conquête complète du Donbass est plus facile à dire qu’à faire. Pour l’instant l’avenir est quand même sombre pour l’armée russe, ses pertes humaines et matérielles sont très importantes rapportées aux effectifs qu’elle peut mettre en ligne. C’est la grande différence avec la Grande Guerre patriotique. À l’époque, l’armée rouge, malgré des pertes effarantes, a toujours maintenu autour de six millions d’hommes sur le front. Rien qu’en Ukraine en 1943, les Soviétiques investissent 3 millions de combattants, car c’est un gros morceau.
Aujourd’hui, les 150 000 soldats russes issus de l’armée professionnelle ne suffisent pas, surtout s’il y en a déjà 1/3 hors de combat. L’artillerie conquiert mais c’est l’infanterie qui occupe le terrain. Et déjà là l’artillerie n’est pas capable de détruire tous les nids de résistance. Pour l’instant, ils n’ont pas trouvé la parade tactique. Il y a 3 mauvaises nouvelles pour Poutine : L’armée ukrainienne dispose du renseignement occidental, pratiquement rien n’échappe aux satellites. La deuxième c’est que cette armée bien renseignée a visiblement fait de gros progrès d’organisation et dans son équipement entre 2014 et 2022. Même si elle n’est pas aussi lourde que son adversaire, elle est plus agile. Enfin, la plus mauvaise nouvelle pour Poutine est que dès le départ il avait tort sur un point essentiel ; les Ukrainiens combattent et savent mourir. Son allocution de février niait à l’Ukraine la caractéristique d’être une nation, soutenant, que si elle n’en était pas une, personne ne voudra mourir pour elle. Il y a alors une sous-estimation de l’adversaire qui est l’erreur classique de toutes les guerres, vous risquez alors toutes les déconvenues. Certes, en face il n’y a plus la Wehrmacht mais ce n’est pas la « faible » armée ukrainienne que pensait affronter poutine.
Verriez-vous des faiblesses inhérentes aux dictatures qui mènent à ces échecs ?
Je comparerais le système politique de Poutine à la Russie soviétique. Dans la mesure où, le partage entre le politique et le militaire n’est pas clair, la stratégie russe semble avoir été le fait d’un amateur. On sent que Poutine intervient dans la conduite des opérations. Le plus important, c’est que l’armée russe a les mêmes défauts que l’armée soviétique. Elle était l’armée d’un parti, aujourd’hui c’est l’armée d’un dictateur, si un chef politique doit avoir la main sur ses forces armées, ce n’est pas à lui de décider des avancements en fonction de critères politiques. C’était le fonctionnement de l’Armée rouge avec l’immixtion permanente de Staline qui décidait de tout selon ses critères. D’autres défauts sont visibles — un manque de confiance entre la hiérarchie, couplée à la volonté de se couvrir en permanence lorsqu’on agit et ainsi réduire la prise d’initiative. Cette inertie considérable, oblige le haut commandement à aller directement sur le terrain. Résultat ? Une dizaine de généraux ont déjà payé de leur vie. Enfin, les officiers mentent aux échelons supérieurs, affirment que l’ennemi est plus fort qu’il n’est ou que l’objectif a été pris alors que ce n’est pas le cas. Pire, l’état de l’armée russe est comparable à ce qu’on a vu en 41, plus qu’en 45. Même l’Armée rouge s’était réorganisée avec la paire de stratège, Joukov et Vassilievski, auxquels Staline donnait sa confiance. La relation entre Poutine et ses généraux donne des dysfonctionnements considérables dans la stratégie et la lecture de l’adversaire.
Un exemple de ce dysfonctionnement pourrait être les colonnes de char russe qui, en dépit du bon sens, avancent sans soutien et deviennent des proies pour l’armée ukrainienne ?
Le mépris complet de la vie humaine est un héritage de la culture militaire soviétique. Ils ont commencé à faire attention uniquement parce qu’à un moment donné, ils voyaient approcher le fond de la réserve.
Même en 2021 ce mépris n’a pas évolué ?
Ça fait partie des choses qui s’inscrivent dans la culture militaire. Ce qui est frappant, c’est qu’il n’y a pas de coordination interarmes. Il avait fallu un temps fou pour que l’armée rouge cesse d’agir comme ça. Jusqu’en 1943 l’exemple des colonnes de char vulnérables vous l’avez tous les 3 mois.
Dans un régime de peur, personne n’ose dire au tyran qu’il se trompe ou qu’il faudrait modifier le plan, alors le cercle vicieux s’enclenche.
Les généraux russes ne retiennent rien des erreurs passées ?
Dans quelles affaires l’armée russe a été utilisée depuis la chute du mur ? Les Tchétchènes 2 fois, les Géorgiens et les Syriens. Pas un seul conflit de haute intensité. Après les premiers échecs, ils agissent comme ils font souvent, c’est-à-dire attaquer sans arrêt sur le même point, forcer, négliger les pertes, et penser y arriver sous le poids du sang et du feu. La difficulté des chefs russes, c’est de reculer, depuis la seconde guerre mondiale ils n’ont jamais vraiment osé le dire à leurs chefs. Leur seule manière c’est de dire « regardez, on a perdu la moitié des chars et de nos hommes. On est de bonne volonté, mais on n’y arrive pas. » Professionnellement ils savent que l’objectif n’est pas atteignable, mais avoir le courage de parler, c’est le problème militaire des dictatures. C’est une logique paranoïaque, le chef suprême ne peut pas prendre de mauvaises décisions, donc forcément les exécutants sont coupables. Dans un régime de peur, personne n’ose dire au tyran qu’il se trompe ou qu’il faudrait modifier le plan, alors le cercle vicieux s’enclenche.
Est-ce que depuis la sortie de la guerre froide et la défaite de l’URSS, il n’y a pas eu une certaine volonté, d’enfoncer la Russie et d’élargir l’OTAN, qui a « humilié » l’adversaire, dans l’esprit de ce qu’avait été le traité de Versailles pour les Allemands, et ainsi mener à la guerre actuelle ?
Ce sont les peuples qui demandent la protection de l’OTAN parce que la Russie leur fait peur et ce qui se passe en Ukraine met le dernier clou dans le cercueil de la Russie. Je dis cela car le parallèle avec le traité de Versailles et la fin de la première guerre mondiale, c’est qu’à la sortie de la guerre froide ce ne sont pas les Américains qui ont gagné, mais l’URSS qui a explosé de l’intérieur. Le problème c’est que la Russie ne reconnait pas cette implosion. De là, Poutine cherche à retrouver le « glacis » qu’était l’URSS. Mais il choisit la violence la plus sauvage, la plus débridée pour le recréer tout en ne s’occupant jamais de savoir ce que veulent les peuples et particulièrement les Ukrainiens. Les Russes sont obligés de perdre à ce jeu-là.
Vous ne voyez aucune issue favorable à la Russie ?
Comment a-t-il pu penser que l’Occident allait rester sans réagir ? Le résultat, c’est que jamais la Russie n’a été aussi isolée, même à l’époque soviétique elle pouvait compter sur certains. Il lui reste la menace nucléaire qu’elle agite, mais est-ce que vous vous rendez compte du prix politique à payer si elle brisait ce tabou ? Cet isolement russe est la suite de ce qu’il se passe depuis 1917 et la seule image qu’elle envoie au monde : la force. Pourtant, la Russie a un soft Power, mais les dirigeants russes ne savent pas s’en servir. L’image qu’ils donnent de leur pays, c’est uniquement les chars. Encore à l’époque soviétique, pouvaient-ils s’appuyer sur l’utopie du communisme. Si ce message s’est vite érodé, il pouvait séduire des personnes dans tous les pays de la terre. Aujourd’hui Il n’y pas de message universel de la part de Poutine, sa position est d’une grande faiblesse du point de vue idéologique, elle est à usage strictement interne et du point de vue stratégique, on voit qu’elle aboutit exactement au résultat inverse. La Russie a attaqué l’Ukraine pour qu’elle ne rejoigne pas l’OTAN, mais va obtenir l’adhésion de la suède et de la Finlande à l’OTAN et à terme probablement celle de l’Ukraine. La Russie n’a jamais été aussi seule et le sera pour un bout de temps, quelle que soit l’issue du conflit.
France24 - World
At the limit? Norway's bid for sustainable Arctic tourism
Issued on: 27/05/2022 - 17:53
Sam BALL
It is home to polar bears, pristine glaciers and majestic mountains. But Norway's Arctic archipelago of Svalbard is facing a conundrum: How to welcome masses of tourists without destroying this fragile environment. Although authorities and tour operators have taken steps to limit tourism's impact, significant challenges remain, not least the vast carbon footprint of air travel to the remote region.
New York Times - World
Jerusalem Tattoo Artist Inks Pilgrims, Priests and Those Scarred by Conflict
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For Wassim Razzouk, Holy Week is his busiest time as Christians seek a reminder of their visit to Jerusalem. But his family’s centuries-old tattoo business caters to all faiths.
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By Isabel Kershner
JERUSALEM — A Jewish man who may have been drunk once asked him to tattoo “kosher” in Hebrew on his butt. His oldest customer was a woman of 101. Members of the U.S. Secret Service often stop by to sample his handiwork when they’re in town.
He has also been a regular participant in Healing Ink, a project providing free tattoos to cover the scars sustained by survivors of terrorist attacks and by Israeli soldiers injured in combat.
But during Holy Week and the days leading up to it, Wassim Razzouk’s tattoo parlor in Jerusalem’s Old City is packed with some of his most reliable customers: Easter visitors who, seeking an indelible reminder of their time in Jerusalem, “want a tattoo as a certificate of pilgrimage,” Mr. Razzouk said.
One customer, Kathryn O’Brien, a 20-year-old student from Texas, deliberated between getting inked with an image depicting either the Last Supper or the Crucifixion. Her friend Emily Rodriguez, 20, also from Texas, settled on a more contemporary impression, spelling out the title of a popular Christian song, “Through & Through,” the black lettering ascending her arm.
Getting his first tattoo, Steve Ferguson, an Episcopalian priest in his 70s, opted for a Christian fish symbol merging into a Star of David and a menorah, a design intended to illustrate, he said, his affinity for Israel and the Jewish people.
Jerusalem has been especially tense in recent days, before the rare convergence this weekend of Passover, Easter and Ramadan, and amid a surge in violence. Those tensions flared again on Friday when Palestinians threw stones at the police, who responded with sound grenades and rubber bullets. More than 100 Palestinians and several Israeli officers were reported injured.
Since March 22, there have been four attacks in four Israeli cities, involving five Arab assailants who have killed 14 people. About 20 Palestinians have been killed by Israeli fire during the same period, most while committing or trying to commit an attack, according to the Israeli authorities, or in clashes during Israeli counterterror operations in the occupied West Bank.
The Old City, in predominantly Palestinian East Jerusalem, has long been a crucible of friction. Captured from Jordan in the Arab-Israeli War of 1967, the area was later annexed by Israel in a move that was never internationally recognized. Palestinian leaders covet it as the capital of a future state and much of the world considers it occupied.
Mr. Razzouk’s tiny store is something of a haven amid all the hostility, a symbol of religious and political tolerance.
“I have tattooed Christians, Palestinians, Ethiopians, Israelis — believe it or not, I’ve tattooed an Orthodox Jew with sidelocks,” said Mr. Razzouk, who identifies as a member of the Palestinian Christian minority. “I’ve tattooed nuns, atheists and bishops.”
As dusk fell on a recent evening, the ink machine at his shop was still buzzing as more customers gathered in the cobbled alley outside, waiting their turn.
While tattoos may have moved into the global mainstream only in the last few decades, the Razzouk family has been practicing the art form a little bit longer: 700 years, or 27 generations, he said. He’s the scion of a long-venerated family of tattoo artists, Coptic Christians who, as family lore has it, came on a pilgrimage from Egypt to the Holy Land hundreds of years ago, and decided to stay in Jerusalem and set up shop.
Mr. Razzouk — with his long hair, Harley-Davidson biker’s jacket and passion for motorcycles — decided to follow in the family tradition at the age of 33. His two sisters and the cousins of his generation were not interested in becoming tattoo artists, he said, adding, “I knew that if it wasn’t for me the tradition would disappear.”
His father, Anton, 82, taught him the craft, having learned it from his father, Jacob, or Yaqoub.
Tattooing is generally considered forbidden in both Islam and Judaism, and for many Jews, tattoos stir disturbing memories of the numbers etched into the arms of victims of the Holocaust. But tattooing is now wildly popular among Jewish Israeli hipsters, and Mr. Razzouk said some young Palestinian Muslims now wanted tattoos as well, influenced by the Russian prison ones they have seen in movies.
He sends customers seeking more contemporary designs to a studio he opened a few weeks ago in predominantly Jewish West Jerusalem. It caters mainly to the local market, which prefers more realism in body art, and is run by his wife, Gabrielle, and an employee he trained.
“If somebody wants a Russian star or a pistol or a Kalashnikov,” Mr. Razzouk said, “it is not appropriate to tattoo them alongside a pilgrim in their 70s getting a cross.”
He opened the new store, which also offers piercing, to diversify after two difficult years of the pandemic. Tattoo parlors were shuttered for the first year, and for much of the second year, Israel was largely closed to foreign tourists and pilgrims.
Now they are coming back.
While a tattoo parlor may seem an unlikely station on a pilgrim’s route, the Razzouk family business has long been popular — under Ottoman, British, Jordanian and now more than half a century of Israeli rule.
The business is renowned for its continued use of the Razzouks’ centuries-old, hand-carved wooden stamps as stencils to guide the tattooist’s hand. The most popular images remain variations of the Jerusalem cross, an emblem of the crusades that is a cross of four equal sides with four smaller crosses drawn in each of its quadrants.
“Crosses are not easy to do,” Mr. Razzouk said, because of the straight lines.
For some religious customers, a stop at Razzouk Tattoo is almost a spiritual rite on the voyage to the Holy Land.
“To walk in and be inspired by someone’s art is exciting,” said Ms. O’Brien, the student from Texas, who went with the Last Supper. “I was seeing something unique that I couldn’t get anywhere else.”
Mr. Ferguson, the Episcopal priest, left uplifted, describing the experience as “a great tradition.”
Razzouk Tattoo in the Old City occupies a two-roomed, cavelike space with a stone, domed ceiling near Jaffa Gate. Mr. Razzouk moved here about six years ago from his grandfather’s original studio deeper in the Christian Quarter of the Old City, which was up steep stairs and harder to reach.
Mr. Razzouk said that while he wanted to adapt the business to make it “bigger, more modern and more professional,” he added that he was committed to preserving the family heritage, which he called a “gift.”
Dozens of antique stamps are stored in a glass case. A framed entry from the 2022 Guinness Book of Records declares Razzouk the world’s longest-running tattoo business.
Customers can leaf through two books, one with the traditional designs from the antique stamps, another with other designs, including various types of crosses and religious symbols and some more modern designs, such as “Love and Peace” in Arabic calligraphy.
A poster commemorates Mr. Razzouk’s role in Healing Ink, a project started in 2016 by the advocacy group Artists 4 Israel. His participation has drawn criticism from some staunch supporters of the Palestinian cause.
“My answer is always the same,” he said. “I tell them I don’t need your judgment.” He added that Healing Ink “is a beautiful experience and one of the most humanitarian things we have done.”
He has known trauma up close. Growing up as a teenager in the shadow of the first Palestinian intifada, or uprising, Mr. Razzouk lost a friend who went out to throw stones at an Israeli settler bus and was fatally shot.
More recently, a Jewish Israeli customer postponed an appointment. His girlfriend called to say that he had been involved in a Palestinian stabbing attack. When he finally arrived, after a delay of several months, Mr. Razzouk saw two scars on his upper body.
As for the man who wanted a “kosher” brand on his behind, Mr. Razzouk said he had checked that the customer was sure before getting down to work.
Mr. Razzouk has found his own way of transcending the conflict, without ignoring its complexities. His chief identity today, he said, is as the founder of the Holy Land Bikers Motorcycle Club. Its members include Christians and Muslims, he said, and they ride in coalition with all types of Israeli motorcycle groups and have connections throughout the Arab world.
And he has trained the 28th generation of Razzouk tattooers: His sons — Anton, 21, and Nizar, 19 — work in the shop.
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La Chine dénonce la surveillance rapprochée de son porte-avions Liaoning par les forces japonaises
par Laurent Lagneau · 27 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerDébut mai, le porte-avions chinois CNS Liaoning a traversé le détroit de Miyako, situé au sud-ouest d’Okinawa, pour se rendre dans le Pacifique occidental avec son escorte, constituée le croiseur de type 055 « Nanchang » [avec ses 112 cellules de lancement vertical et ses puissants capteurs électroniques], la frégate de type 054A « Xiangtan », les destroyers « Xining », « Urumqi », « Chengdu » et « Zhengzou » ainsi que le navire de ravitaillement de type 901 « Hulunhu » et très probablement un sous-marin nucléaire d’attaque [SNA].
Peu après la traversée de cette flottille chinoise dans la zone économique exclusive [ZEE] japonaise, Tokyo a indiqué avoir mis en alerte le porte-hélicoptères JDS « Izumo » ainsi que des avions de patrouille maritime Kawazaki P-1 et P-3C Orion. Dans le même temps, l’arrivée d’un groupe aéronaval américain, formé autour du porte-avions USS Abraham Lincoln était annoncée dans le secteur.
Ayant mis le cap vers la mer des Philippines après son son transit dans le détroit de Miyako, le CNS Liaoning a entamé une « mission d’entraînement réaliste au combat en haute mer » avec ses avions embarqués J-15 [alors armés de missiles], a priori sous la surveillance du JDS Izumo.
Puis, le groupe aéronaval chinois s’est positionné entre la côte orientale de Taïwan et le sud du Japon, soit dans une zone susceptible d’être cruciale pour une éventuelle aide militaire américaine dans le cas où Pékin déciderait de s’en prendre à Taipei. Ce qui a coïncidé, le 8 mai, avec l’envoi dans la zone d’identification de défense aérienne [ADIZ] taïwanaise de 31 aéronefs de l’Armée populaire de libération [APL], dont des chasseurs J-11 et J-16, des hélicoptères embarqués Ka-28, des bombardiers stratégiques H-6, des avions de patrouille maritime Y-8 et des appareils d’alerte avancée KJ-500.
Pour l’analyste militaire chinois Shi Hong, interrogé par le Global Times, quotidien proche du Parti communiste chinois [PCC], de telles manoeuvres menées conjointement par les composantes aérienne et navale de l’APL viseraient à « couper les voies que des forces étrangères pourraient emprunter pour interférer militairement avec la question de Taïwan ». Ce qui a le mérite de la clarté…
Une manoeuvre similaire, impliquant cette fois deux bombardiers H-6J aux capacités de guerre électronique accrues et pouvant emporter des missiles anti-navire YJ-12, a eu lieu le 18 mai. Ces appareils ont survolé la mer de Chine orientale avant de mettre le cap vers le détroit de Miyoko pour un « entraînement coordonnée avec le CNS Liaoning.
« Ces exercices ont envoyé un puissant avertissement aux sécessionnistes taïwanais et aux forces d’ingérence extérieure à un moment où des rapports suggérent que le Japon et les États-Unis sont sur le point d’annoncer le renforcement de leur coopération que la question taïwanaise en la comparant à la crise ukrainienne », a alors commenté le Global Times. Ce qui s’est effectivement passé le 23 mai, le président américain, Joe Biden, et le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, s’étant mis d’accord pour surveiller les activités navales chinoises dans la région.
Quoi qu’il en soit, le CNS Liaoning naviguerait désormais en mer de Chine orientale… Et, selon le ministre japonais de la Défense, le porte-avions chinois aurait permis d’assurer 300 sorties aériennes durant les trois semaines qu’aura duré son déploiement dans le Pacifique occidental. Un chiffre qu’il a pu avancer grâce à la surveillance de ce groupe aéronaval par le JDS Izumo et les aéronefs des forces d’autodéfense nippones envoyés dans la zone.
Mais, visiblement, cette surveillance a été trop « rapprochée » pour l’état-major chinois. Alors que le Global Times a estimé que l’APL a démontré qu’elle avait confiance dans ses capacités en effectuant des manoeuvres sous la surveillance des forces américaines et japonaises, le porte-parole du ministère chinois de la Défense, le colonel Wu Qian a fait entendre un autre son de cloche, le 26 mai.
Ainsi, celui-ci a dénoncé la surveillance « étroite » et « dangereuse » exercée par les forces d’autodéfense japonaises lors des manoeuvres effectuées par le groupe aéronaval chinois.
« De telles activités de surveillance rapprochée de la part du Japon sont très dangereuses et pourraient facilement conduire à des malentendus, des erreurs de calculs et des accidents aériens et maritimes », a déclaré le colonel Wu, lors d’une conférence de presse. « Non seulement elles nuisent à la confiance mutuelle entre les deux parties, mais elles constituent également une menace sérieuse pour la sécurité des navires, des avions et du personnel des deux parties », a-t-il insisté.
« La Chine exige que la partie japonaise cesse toutes ses activités d’ingérence », a continué le colonel Wu, avant de s’en prendre au dernier livre blanc japonais sur la Défense, lequel a exprimé des inquiétudes sur la sécurité dans le détroit de Taïwan.
« Taïwan est une affaire intérieure et nous ne permettrons pas à la partie japonaise d’intervenir », a-t-il lancé, après avoir rappelé que le Japon avait occupé l’ancienne Formose pendant cinquante ans, entre 1895 et 1945. « En faisant la promotion des activités militaires chinoises, le Japon a probablement voulu montrer sa présence et justifier l’expansion de ses propres capacités militaires. Nous nous y opposont fermement », a conclu le colonel Wu.
Cela étant, le Japon a sans doute raison de s’inquiéter des activités chinoises… D’autant plus que Tokyo et Pékin ont de nombreux désaccords, comme ceux concernant l’archipel Senkaku et la limite de leurs ZEE respectives.
Ainsi, le 20 mai, le ministère japonais des Affaires étrangères a déposé une plainte auprès de l’ambassade de Chine à Tokyo afin de protester contre la construction de 17 plateformes de forage dans des champs gaziers situés dans un secteur où les ZEE des deux pays se chevauchent en mer de Chine orientale.
« Il est extrêmement regrettable que la partie chinoise procède unilatéralement au développement dans ces eaux. Les frontières des zones économiques exclusives et du plateau continental n’ont pas encore été fixées en mer de Chine orientale », a ainsi fait valoir la diplomatie japonaise.
EXCLUSIVE | CHINA's AWACS MOCKUP REVEALED
China has what appears to be a mockup of an AWACS aircraft used by Japan in a remote desert, Nikkei has learned after analyzing satellite photographs with experts. It could be used for target practice.https://t.co/i1zVSTw6cO
— Nikkei Asia (@NikkeiAsia) May 19, 2022
Par ailleurs, des photographies prises par satellite ont montré que l’APL utilisait une maquette d’avion d’alerte avancée E-767 dans une zone désertique du Xinjiang à des fins d’entraînement. Or, les seuls appareils de ce type actuellement en service le sont au sein des forces aériennes d’autodéfense japonaises, qui en comptent quatre exemplaires. D’autres maquettes grandeur nature, dont celles d’un porte-avions et d’un « destroyer » américains ont été repérés au même endroit. « Certains éléments indiquent que l’armée chinoise utilise le site pour tester des armes », a commenté le journal Nikkei.
Photo : CNS Liaoning – Minsitère japonais de la Défense
La Chine dénonce la surveillance rapprochée de son porte-avions Liaoning par les forces japonaises
par Laurent Lagneau · 27 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerDébut mai, le porte-avions chinois CNS Liaoning a traversé le détroit de Miyako, situé au sud-ouest d’Okinawa, pour se rendre dans le Pacifique occidental avec son escorte, constituée le croiseur de type 055 « Nanchang » [avec ses 112 cellules de lancement vertical et ses puissants capteurs électroniques], la frégate de type 054A « Xiangtan », les destroyers « Xining », « Urumqi », « Chengdu » et « Zhengzou » ainsi que le navire de ravitaillement de type 901 « Hulunhu » et très probablement un sous-marin nucléaire d’attaque [SNA].
Peu après la traversée de cette flottille chinoise dans la zone économique exclusive [ZEE] japonaise, Tokyo a indiqué avoir mis en alerte le porte-hélicoptères JDS « Izumo » ainsi que des avions de patrouille maritime Kawazaki P-1 et P-3C Orion. Dans le même temps, l’arrivée d’un groupe aéronaval américain, formé autour du porte-avions USS Abraham Lincoln était annoncée dans le secteur.
Ayant mis le cap vers la mer des Philippines après son son transit dans le détroit de Miyako, le CNS Liaoning a entamé une « mission d’entraînement réaliste au combat en haute mer » avec ses avions embarqués J-15 [alors armés de missiles], a priori sous la surveillance du JDS Izumo.
Puis, le groupe aéronaval chinois s’est positionné entre la côte orientale de Taïwan et le sud du Japon, soit dans une zone susceptible d’être cruciale pour une éventuelle aide militaire américaine dans le cas où Pékin déciderait de s’en prendre à Taipei. Ce qui a coïncidé, le 8 mai, avec l’envoi dans la zone d’identification de défense aérienne [ADIZ] taïwanaise de 31 aéronefs de l’Armée populaire de libération [APL], dont des chasseurs J-11 et J-16, des hélicoptères embarqués Ka-28, des bombardiers stratégiques H-6, des avions de patrouille maritime Y-8 et des appareils d’alerte avancée KJ-500.
Pour l’analyste militaire chinois Shi Hong, interrogé par le Global Times, quotidien proche du Parti communiste chinois [PCC], de telles manoeuvres menées conjointement par les composantes aérienne et navale de l’APL viseraient à « couper les voies que des forces étrangères pourraient emprunter pour interférer militairement avec la question de Taïwan ». Ce qui a le mérite de la clarté…
Une manoeuvre similaire, impliquant cette fois deux bombardiers H-6J aux capacités de guerre électronique accrues et pouvant emporter des missiles anti-navire YJ-12, a eu lieu le 18 mai. Ces appareils ont survolé la mer de Chine orientale avant de mettre le cap vers le détroit de Miyoko pour un « entraînement coordonnée avec le CNS Liaoning.
« Ces exercices ont envoyé un puissant avertissement aux sécessionnistes taïwanais et aux forces d’ingérence extérieure à un moment où des rapports suggérent que le Japon et les États-Unis sont sur le point d’annoncer le renforcement de leur coopération que la question taïwanaise en la comparant à la crise ukrainienne », a alors commenté le Global Times. Ce qui s’est effectivement passé le 23 mai, le président américain, Joe Biden, et le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, s’étant mis d’accord pour surveiller les activités navales chinoises dans la région.
Quoi qu’il en soit, le CNS Liaoning naviguerait désormais en mer de Chine orientale… Et, selon le ministre japonais de la Défense, le porte-avions chinois aurait permis d’assurer 300 sorties aériennes durant les trois semaines qu’aura duré son déploiement dans le Pacifique occidental. Un chiffre qu’il a pu avancer grâce à la surveillance de ce groupe aéronaval par le JDS Izumo et les aéronefs des forces d’autodéfense nippones envoyés dans la zone.
Mais, visiblement, cette surveillance a été trop « rapprochée » pour l’état-major chinois. Alors que le Global Times a estimé que l’APL a démontré qu’elle avait confiance dans ses capacités en effectuant des manoeuvres sous la surveillance des forces américaines et japonaises, le porte-parole du ministère chinois de la Défense, le colonel Wu Qian a fait entendre un autre son de cloche, le 26 mai.
Ainsi, celui-ci a dénoncé la surveillance « étroite » et « dangereuse » exercée par les forces d’autodéfense japonaises lors des manoeuvres effectuées par le groupe aéronaval chinois.
« De telles activités de surveillance rapprochée de la part du Japon sont très dangereuses et pourraient facilement conduire à des malentendus, des erreurs de calculs et des accidents aériens et maritimes », a déclaré le colonel Wu, lors d’une conférence de presse. « Non seulement elles nuisent à la confiance mutuelle entre les deux parties, mais elles constituent également une menace sérieuse pour la sécurité des navires, des avions et du personnel des deux parties », a-t-il insisté.
« La Chine exige que la partie japonaise cesse toutes ses activités d’ingérence », a continué le colonel Wu, avant de s’en prendre au dernier livre blanc japonais sur la Défense, lequel a exprimé des inquiétudes sur la sécurité dans le détroit de Taïwan.
« Taïwan est une affaire intérieure et nous ne permettrons pas à la partie japonaise d’intervenir », a-t-il lancé, après avoir rappelé que le Japon avait occupé l’ancienne Formose pendant cinquante ans, entre 1895 et 1945. « En faisant la promotion des activités militaires chinoises, le Japon a probablement voulu montrer sa présence et justifier l’expansion de ses propres capacités militaires. Nous nous y opposont fermement », a conclu le colonel Wu.
Cela étant, le Japon a sans doute raison de s’inquiéter des activités chinoises… D’autant plus que Tokyo et Pékin ont de nombreux désaccords, comme ceux concernant l’archipel Senkaku et la limite de leurs ZEE respectives.
Ainsi, le 20 mai, le ministère japonais des Affaires étrangères a déposé une plainte auprès de l’ambassade de Chine à Tokyo afin de protester contre la construction de 17 plateformes de forage dans des champs gaziers situés dans un secteur où les ZEE des deux pays se chevauchent en mer de Chine orientale.
« Il est extrêmement regrettable que la partie chinoise procède unilatéralement au développement dans ces eaux. Les frontières des zones économiques exclusives et du plateau continental n’ont pas encore été fixées en mer de Chine orientale », a ainsi fait valoir la diplomatie japonaise.
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Par ailleurs, des photographies prises par satellite ont montré que l’APL utilisait une maquette d’avion d’alerte avancée E-767 dans une zone désertique du Xinjiang à des fins d’entraînement. Or, les seuls appareils de ce type actuellement en service le sont au sein des forces aériennes d’autodéfense japonaises, qui en comptent quatre exemplaires. D’autres maquettes grandeur nature, dont celles d’un porte-avions et d’un « destroyer » américains ont été repérés au même endroit. « Certains éléments indiquent que l’armée chinoise utilise le site pour tester des armes », a commenté le journal Nikkei.
Photo : CNS Liaoning – Minsitère japonais de la Défense
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Peu après la traversée de cette flottille chinoise dans la zone économique exclusive [ZEE] japonaise, Tokyo a indiqué avoir mis en alerte le porte-hélicoptères JDS « Izumo » ainsi que des avions de patrouille maritime Kawazaki P-1 et P-3C Orion. Dans le même temps, l’arrivée d’un groupe aéronaval américain, formé autour du porte-avions USS Abraham Lincoln était annoncée dans le secteur.
Ayant mis le cap vers la mer des Philippines après son son transit dans le détroit de Miyako, le CNS Liaoning a entamé une « mission d’entraînement réaliste au combat en haute mer » avec ses avions embarqués J-15 [alors armés de missiles], a priori sous la surveillance du JDS Izumo.
Puis, le groupe aéronaval chinois s’est positionné entre la côte orientale de Taïwan et le sud du Japon, soit dans une zone susceptible d’être cruciale pour une éventuelle aide militaire américaine dans le cas où Pékin déciderait de s’en prendre à Taipei. Ce qui a coïncidé, le 8 mai, avec l’envoi dans la zone d’identification de défense aérienne [ADIZ] taïwanaise de 31 aéronefs de l’Armée populaire de libération [APL], dont des chasseurs J-11 et J-16, des hélicoptères embarqués Ka-28, des bombardiers stratégiques H-6, des avions de patrouille maritime Y-8 et des appareils d’alerte avancée KJ-500.
Pour l’analyste militaire chinois Shi Hong, interrogé par le Global Times, quotidien proche du Parti communiste chinois [PCC], de telles manoeuvres menées conjointement par les composantes aérienne et navale de l’APL viseraient à « couper les voies que des forces étrangères pourraient emprunter pour interférer militairement avec la question de Taïwan ». Ce qui a le mérite de la clarté…
Une manoeuvre similaire, impliquant cette fois deux bombardiers H-6J aux capacités de guerre électronique accrues et pouvant emporter des missiles anti-navire YJ-12, a eu lieu le 18 mai. Ces appareils ont survolé la mer de Chine orientale avant de mettre le cap vers le détroit de Miyoko pour un « entraînement coordonnée avec le CNS Liaoning.
« Ces exercices ont envoyé un puissant avertissement aux sécessionnistes taïwanais et aux forces d’ingérence extérieure à un moment où des rapports suggérent que le Japon et les États-Unis sont sur le point d’annoncer le renforcement de leur coopération que la question taïwanaise en la comparant à la crise ukrainienne », a alors commenté le Global Times. Ce qui s’est effectivement passé le 23 mai, le président américain, Joe Biden, et le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, s’étant mis d’accord pour surveiller les activités navales chinoises dans la région.
Quoi qu’il en soit, le CNS Liaoning naviguerait désormais en mer de Chine orientale… Et, selon le ministre japonais de la Défense, le porte-avions chinois aurait permis d’assurer 300 sorties aériennes durant les trois semaines qu’aura duré son déploiement dans le Pacifique occidental. Un chiffre qu’il a pu avancer grâce à la surveillance de ce groupe aéronaval par le JDS Izumo et les aéronefs des forces d’autodéfense nippones envoyés dans la zone.
Mais, visiblement, cette surveillance a été trop « rapprochée » pour l’état-major chinois. Alors que le Global Times a estimé que l’APL a démontré qu’elle avait confiance dans ses capacités en effectuant des manoeuvres sous la surveillance des forces américaines et japonaises, le porte-parole du ministère chinois de la Défense, le colonel Wu Qian a fait entendre un autre son de cloche, le 26 mai.
Ainsi, celui-ci a dénoncé la surveillance « étroite » et « dangereuse » exercée par les forces d’autodéfense japonaises lors des manoeuvres effectuées par le groupe aéronaval chinois.
« De telles activités de surveillance rapprochée de la part du Japon sont très dangereuses et pourraient facilement conduire à des malentendus, des erreurs de calculs et des accidents aériens et maritimes », a déclaré le colonel Wu, lors d’une conférence de presse. « Non seulement elles nuisent à la confiance mutuelle entre les deux parties, mais elles constituent également une menace sérieuse pour la sécurité des navires, des avions et du personnel des deux parties », a-t-il insisté.
« La Chine exige que la partie japonaise cesse toutes ses activités d’ingérence », a continué le colonel Wu, avant de s’en prendre au dernier livre blanc japonais sur la Défense, lequel a exprimé des inquiétudes sur la sécurité dans le détroit de Taïwan.
« Taïwan est une affaire intérieure et nous ne permettrons pas à la partie japonaise d’intervenir », a-t-il lancé, après avoir rappelé que le Japon avait occupé l’ancienne Formose pendant cinquante ans, entre 1895 et 1945. « En faisant la promotion des activités militaires chinoises, le Japon a probablement voulu montrer sa présence et justifier l’expansion de ses propres capacités militaires. Nous nous y opposont fermement », a conclu le colonel Wu.
Cela étant, le Japon a sans doute raison de s’inquiéter des activités chinoises… D’autant plus que Tokyo et Pékin ont de nombreux désaccords, comme ceux concernant l’archipel Senkaku et la limite de leurs ZEE respectives.
Ainsi, le 20 mai, le ministère japonais des Affaires étrangères a déposé une plainte auprès de l’ambassade de Chine à Tokyo afin de protester contre la construction de 17 plateformes de forage dans des champs gaziers situés dans un secteur où les ZEE des deux pays se chevauchent en mer de Chine orientale.
« Il est extrêmement regrettable que la partie chinoise procède unilatéralement au développement dans ces eaux. Les frontières des zones économiques exclusives et du plateau continental n’ont pas encore été fixées en mer de Chine orientale », a ainsi fait valoir la diplomatie japonaise.
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Par ailleurs, des photographies prises par satellite ont montré que l’APL utilisait une maquette d’avion d’alerte avancée E-767 dans une zone désertique du Xinjiang à des fins d’entraînement. Or, les seuls appareils de ce type actuellement en service le sont au sein des forces aériennes d’autodéfense japonaises, qui en comptent quatre exemplaires. D’autres maquettes grandeur nature, dont celles d’un porte-avions et d’un « destroyer » américains ont été repérés au même endroit. « Certains éléments indiquent que l’armée chinoise utilise le site pour tester des armes », a commenté le journal Nikkei.
Photo : CNS Liaoning – Minsitère japonais de la Défense
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Peu après la traversée de cette flottille chinoise dans la zone économique exclusive [ZEE] japonaise, Tokyo a indiqué avoir mis en alerte le porte-hélicoptères JDS « Izumo » ainsi que des avions de patrouille maritime Kawazaki P-1 et P-3C Orion. Dans le même temps, l’arrivée d’un groupe aéronaval américain, formé autour du porte-avions USS Abraham Lincoln était annoncée dans le secteur.
Ayant mis le cap vers la mer des Philippines après son son transit dans le détroit de Miyako, le CNS Liaoning a entamé une « mission d’entraînement réaliste au combat en haute mer » avec ses avions embarqués J-15 [alors armés de missiles], a priori sous la surveillance du JDS Izumo.
Puis, le groupe aéronaval chinois s’est positionné entre la côte orientale de Taïwan et le sud du Japon, soit dans une zone susceptible d’être cruciale pour une éventuelle aide militaire américaine dans le cas où Pékin déciderait de s’en prendre à Taipei. Ce qui a coïncidé, le 8 mai, avec l’envoi dans la zone d’identification de défense aérienne [ADIZ] taïwanaise de 31 aéronefs de l’Armée populaire de libération [APL], dont des chasseurs J-11 et J-16, des hélicoptères embarqués Ka-28, des bombardiers stratégiques H-6, des avions de patrouille maritime Y-8 et des appareils d’alerte avancée KJ-500.
Pour l’analyste militaire chinois Shi Hong, interrogé par le Global Times, quotidien proche du Parti communiste chinois [PCC], de telles manoeuvres menées conjointement par les composantes aérienne et navale de l’APL viseraient à « couper les voies que des forces étrangères pourraient emprunter pour interférer militairement avec la question de Taïwan ». Ce qui a le mérite de la clarté…
Une manoeuvre similaire, impliquant cette fois deux bombardiers H-6J aux capacités de guerre électronique accrues et pouvant emporter des missiles anti-navire YJ-12, a eu lieu le 18 mai. Ces appareils ont survolé la mer de Chine orientale avant de mettre le cap vers le détroit de Miyoko pour un « entraînement coordonnée avec le CNS Liaoning.
« Ces exercices ont envoyé un puissant avertissement aux sécessionnistes taïwanais et aux forces d’ingérence extérieure à un moment où des rapports suggérent que le Japon et les États-Unis sont sur le point d’annoncer le renforcement de leur coopération que la question taïwanaise en la comparant à la crise ukrainienne », a alors commenté le Global Times. Ce qui s’est effectivement passé le 23 mai, le président américain, Joe Biden, et le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, s’étant mis d’accord pour surveiller les activités navales chinoises dans la région.
Quoi qu’il en soit, le CNS Liaoning naviguerait désormais en mer de Chine orientale… Et, selon le ministre japonais de la Défense, le porte-avions chinois aurait permis d’assurer 300 sorties aériennes durant les trois semaines qu’aura duré son déploiement dans le Pacifique occidental. Un chiffre qu’il a pu avancer grâce à la surveillance de ce groupe aéronaval par le JDS Izumo et les aéronefs des forces d’autodéfense nippones envoyés dans la zone.
Mais, visiblement, cette surveillance a été trop « rapprochée » pour l’état-major chinois. Alors que le Global Times a estimé que l’APL a démontré qu’elle avait confiance dans ses capacités en effectuant des manoeuvres sous la surveillance des forces américaines et japonaises, le porte-parole du ministère chinois de la Défense, le colonel Wu Qian a fait entendre un autre son de cloche, le 26 mai.
Ainsi, celui-ci a dénoncé la surveillance « étroite » et « dangereuse » exercée par les forces d’autodéfense japonaises lors des manoeuvres effectuées par le groupe aéronaval chinois.
« De telles activités de surveillance rapprochée de la part du Japon sont très dangereuses et pourraient facilement conduire à des malentendus, des erreurs de calculs et des accidents aériens et maritimes », a déclaré le colonel Wu, lors d’une conférence de presse. « Non seulement elles nuisent à la confiance mutuelle entre les deux parties, mais elles constituent également une menace sérieuse pour la sécurité des navires, des avions et du personnel des deux parties », a-t-il insisté.
« La Chine exige que la partie japonaise cesse toutes ses activités d’ingérence », a continué le colonel Wu, avant de s’en prendre au dernier livre blanc japonais sur la Défense, lequel a exprimé des inquiétudes sur la sécurité dans le détroit de Taïwan.
« Taïwan est une affaire intérieure et nous ne permettrons pas à la partie japonaise d’intervenir », a-t-il lancé, après avoir rappelé que le Japon avait occupé l’ancienne Formose pendant cinquante ans, entre 1895 et 1945. « En faisant la promotion des activités militaires chinoises, le Japon a probablement voulu montrer sa présence et justifier l’expansion de ses propres capacités militaires. Nous nous y opposont fermement », a conclu le colonel Wu.
Cela étant, le Japon a sans doute raison de s’inquiéter des activités chinoises… D’autant plus que Tokyo et Pékin ont de nombreux désaccords, comme ceux concernant l’archipel Senkaku et la limite de leurs ZEE respectives.
Ainsi, le 20 mai, le ministère japonais des Affaires étrangères a déposé une plainte auprès de l’ambassade de Chine à Tokyo afin de protester contre la construction de 17 plateformes de forage dans des champs gaziers situés dans un secteur où les ZEE des deux pays se chevauchent en mer de Chine orientale.
« Il est extrêmement regrettable que la partie chinoise procède unilatéralement au développement dans ces eaux. Les frontières des zones économiques exclusives et du plateau continental n’ont pas encore été fixées en mer de Chine orientale », a ainsi fait valoir la diplomatie japonaise.
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Photo : CNS Liaoning – Minsitère japonais de la Défense
Valeurs Actuelles
Saint Charles de Foucauld, une chance pour la France
Sur les bancs de Saint-Cyr, il avait cultivé l’oisiveté à la Georges Moustaki, entre siestes et nonchalance. Jeune cavalier à Saumur, il avait vécu l’ivresse des occupations mondaines à la Frédéric Beigbeider, entre démesure et raffinement. Aux frontières de la Moselle et dans le désœuvrement des garnisons, il avait espéré tirer de la chair et de ses tourbillons, réconforts et plaisirs. Il ne goûtera que l’amertume de la misère affective décrite par Houellebecq.
Las de tant d’excès et de paresse, il reprit goût à la vie en devenant un aventurier géographe à la Sylvain Tesson. Parcourant, carnets en main, les grands espaces du Maroc, de Tanger à Mogador, ses travaux sur l’extrémité occidentale de la chaîne de l’Atlas seront couronnés par la Société de géographie de Paris. Elle lui attribuera le grand prix annuel de l’Exploration scientifique la plus remarquable. Nous sommes en 1885. Du corps des femmes à la terre des hommes, Charles de Foucauld pense avoir tout exploré. Il est riche, comblé et admiré à la Largo Winch. Il a 27 ans et est promis au meilleur. L’orientation de sa vie va pourtant changer d’une façon radicale.
Jésus a tellement pris la dernière place que jamais personne n’a pu la lui ravir
Le renversement, fulgurant et complet, qui va s’opérer dans la vie de ce jeune homme jouisseur, talentueux et intrépide est à lui seul une leçon de vie magistrale qui vaut les meilleurs sermons. La conversion de Charles de Foucauld à Paris dans l’église Saint-Augustin rappelle que l’homme ne vit pas seulement de pain, de gloire, de plaisir et d’honneurs. La voix de bronze de l’abbé Huvelin résonne du haut de la chaire : « Jésus a tellement pris la dernière place que jamais personne n’a pu la lui ravir. » Profondément marqué par la formule du prédicateur et attiré par l’invisible, il rejoindra le prêtre à la sacristie, tel un assoiffé qui réclame à boire : « Monsieur l’abbé, s’il vous plaît, donnez-moi la foi. » Le vicaire répondra avec l’assurance d’une foi dans la grâce qui semble faire défaut à un certain clergé aujourd’hui : « Si vous voulez croire, alors commencez par vous mettre à genoux et confessez-vous. Vous croirez. » Lui qui avait éprouvé les limites de l’enivrement des sens et les maux de l’âme des lendemains de fête trouvait enfin le bonheur d’un absolu qui ne déçoit pas. La plénitude vivante d’une miséricorde sans rivage et d’une charité jamais satisfaite de ne pas donner davantage. Touché par la grâce, Charles de Foucauld découvrait un infini à explorer.
L’Homo festivus décrit par Muray peinera sans doute à comprendre qu’une telle quête de Dieu soit en mesure de modifier ainsi le cours d’une existence. Noyés dans la culture du moindre effort, la conscience ramollie en raison d’une décontraction morale sans borne et étourdis par des divertissements futiles, les Français de 2022 ont-ils des inquiétudes spirituelles ? La canonisation de Charles de Foucauld offre à chacun la possibilité de se remettre en question. Les catholiques français ont désormais un nouvel et formidable intercesseur au Ciel. Il nous appartient à chacun de l’invoquer pour notre pays. De prendre conscience que pour qu’une vie soit pleinement vécue, à la française, la foi en Jésus-Christ est un atout merveilleux. Pour ne pas dire nécessaire.
* Le père Danziec est prêtre et chroniqueur sur le Club VA.
BBC
Mona Lisa: Man dressed as old woman throws cake at da Vinci painting
A man disguised as an elderly woman in a wheelchair has thrown cake at the Mona Lisa, Leonardo da Vinci's famous painting at the Louvre in Paris.
The piece, which was undamaged, was left with white cream smeared across its protective glass.
The perpetrator, seen wearing a wig and lipstick, urged people to "think of the Earth" while being led from the scene.
The incident on Sunday was described by witnesses as being "jaw-dropping".
Maybe this is just nuts to me💀but an man dressed as an old lady jumps out of a wheel chair and attempted to smash the bullet proof glass of the Mona Lisa. Then proceeds to smear cake on the glass, and throws roses everywhere all before being tackled by security. 😂??? pic.twitter.com/OFXdx9eWcM
Louvre visitor Luke Sundberg, from the US, saw it all unfold. "The crowd begin gasping and we looked up and some man in a wheelchair [dressed] as an old lady ran up to the painting and started punching it before smearing cake all over it," the 20-year-old told the PA news agency.
"It took about 10 to 15 seconds for the security to actually take the man away, but the crowd seemed to panic a little bit.
"It was jaw-dropping, it was a lot to take in considering how historic Mona Lisa is... the moment was once in a million."
'Think of the earth'
The activist, who was also seen throwing roses in the gallery, was escorted out by security. "Think of the Earth," he declared.
"There are people who are destroying the Earth. Think about it. Artists tell you: think of the Earth. That's why I did this."
A 36-year-old man was detained and sent to a police psychiatric unit, the Paris prosecutor's office confirmed on Monday, adding it had started an investigation into the damage of cultural artefacts.
The Renaissance painting had glass installed in the 1950s to protect it after an acid attack.
A video from Mr Sundberg showed onlookers breaking into applause after the cream was cleaned from the glass.
Fellow museum visitor, Klevis, 26, from Albania questioned: "What were the odds this would happen?"
The BBC has contacted the Louvre for comment.
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France24 - World
Debunking claims that the French president is the head of the EU
Issued on: 29/04/2022 - 18:31
Georgina ROBERTSON
In one of the final televised debates before the first round of the French presidential election, the far-left candidate Jean-Luc Mélenchon claimed that if he were elected, he would become the head of the European Union for six months. FRANCE 24's Georgina Robertson and Sophie Samaille look at what it actually means to be at the helm of the Presidency of the Council of the EU and how long the French presidency will last.
The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.
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Rethinking the EU: The young Europeans reshaping a continent
Issued on: 11/04/2022 - 14:39
Céline SCHMITT
Over the past eight months, the Conference on the Future of Europe has aimed to give a voice to 800 citizens from the 27 EU member states. The goal of this unprecedented endeavour was to see concrete progress on the climate, employment, health and even diplomacy. A third of the participants were under 25 years old. Throughout the event in Strasbourg, FRANCE 24 closely followed four of the young panellists: an Italian anthropology student, a French high school student, a Slovakian doctoral student and a young Swedish woman concerned about the environment. What are their expectations in terms of migration, the environment, health or the climate? Why did they get involved? Our reporters have been finding out.
A report by Xavier Chemisseur and Céline Schmitt.
Submit your views and put forward your ideas to the Conference on the Future of Europe.
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Pro-EU 'Monsieur Europe' Emmanuel Macron re-elected: Europe reacts
Issued on: 29/04/2022 - 17:47
Catherine NICHOLSON
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It was a French election, to elect a French president. But Emmanuel Macron took to the stage below the quintessentially French Eiffel Tower on April 24 for his victory speech to the sound of the European anthem, Beethoven's "Ode to Joy". He told his supporters that their fellow electors had chosen "a more independent France and a stronger Europe". Many of them waved EU flags, as well as the French tricolore. So what does the re-election of "Monsieur Europe" mean for the Union and France's place in it? We speak to MEPs from the two European political groups represented by Emmanuel Macron and his rival Marine Le Pen.
Produced by Perrine Desplats, Georgina Robertson, Isabelle Romero and Sophie Samaille
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French presidential election © France 24
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
What are the biggest challenges for Macron’s second term?
FRANCE IN FOCUS
Macron's challenges ahead: Re-elected president vows to unite a divided France
France's Macron faces a divided nation after election win
BBC
Peat soil fires: Campaigners say England's 'rainforests' illegally burned
By Justin RowlattClimate editor
Some shooting estates in England burn deep peat moorland in protected areas despite a government ban, say the RSPB and Greenpeace.
England's deep peat soils support rare ecosystems and store huge amounts of carbon.
Peatland vegetation has traditionally been burnt to create and maintain habitats to raise grouse for shooting.
The government last year introduced a ban on burning peat deeper than 40cm in some protected areas of England.
Peatlands cover around 12% of the land in the UK and store an estimated 3 billion tonnes of carbon, equivalent to all the forests in the UK, Germany and France put together.
The government has called England's peatlands its "national rainforests" due to the amount of carbon they store.
But evidence collected by the bird protection charity, the RSPB, and the environmental campaigning organisation Greenpeace, suggests these "rainforests" are still being set on fire illegally in England.
The government told the BBC it has received evidence which claims to show illegal fires and said: "any cases where a breach of consent or regulation is suspected will be investigated".
A traditional practice on shooting estates, burning clears the way for the new green shoots grouse like to eat, but also releases stored carbon into the atmosphere.
Burning on upland peat soils is already restricted to a "season" that runs from 1 October to the 15 April each year.
When the government introduced the new regulations, it said there was "consensus that burning vegetation on blanket bog is damaging to peatland formation and habitat condition."
Blanket bog is a rare ecosystem made up of large areas of deep peat soil.
It said the new rules in England were intended to protect these rare and delicate habitats and to help the UK hit its target to cut emissions to net zero carbon by 2050.
The only exception to the ban would be if a licence has been granted or the land is steep or rocky, but no licences to burn on deep peat were issued during the latest burning season, the government has told the BBC.
The Moorland Association, which represents moorland landowners, says careful burning has been a traditional part of moorland management for more than a century.
It says vegetation typically recovers from well managed burns within three years and that the practice can promote biodiversity and dramatically reduce the risk of wildfires.
Tracking down fires
The RSPB says it has sent the government evidence of 79 fires it believes are in breach of the new regulations. It has created a mobile phone app that allows people to report burns as they see them.
Greenpeace has taken a more high tech approach. It used a NASA satellite to identify "hotspots" - unusually high temperatures - in areas shown on government maps as protected peat moorlands.
Satellite images were then used to confirm fires had taken place.
Sometimes fires were visible in the images at the coordinates identified by NASA.
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Where cloud cover made that impossible, the researchers compared before and after pictures to identify burn scars at the location.
The BBC visited two of the estates identified by Greenpeace.
At one, the Bowes estate in the Yorkshire Dales National Park, we found burn scars at and around the coordinates identified by the satellite data.
We tested the peat with the help of a leading expert on UK peatlands, Dr Ben Clutterbuck of Nottingham Trent University, and found it was consistently deeper than 40cm.
We delivered letters to the landowner's registered address with our findings but received no reply.
At another estate the BBC did not find any evidence of burning on deep peat. The landowner appeared to have taken care to only set fire to heather on areas where the peat is less than 40cm deep.
On both estates, we stayed close to a public footpath and took care not to disturb any ground-nesting birds by walking on burnt heather.
Greenpeace visited two other estates. It said there was only evidence of burning on deep peat on one. It says the reason some sites identified as illegal burns turned out to be located on shallow peat is because the government peat map it used as a guide is not definitive.
"Our findings show how important it is that all the locations we have identified are confirmed with site visits", said Emma Howard, a researcher with Greenpeace's investigative journalism unit, Unearthed.
The Moorland Association, which represents the owners of moorland estates, told the BBC it welcomed the government investigation.
It said its members would "cooperate fully and help with any queries". In the meantime, a spokesperson said, they would continue to follow best practice guidelines.
The RSPB and Greenpeace are calling for a blanket ban on burning on all peat.
"Intensive and damaging land management practices such as burning continue to harm and further threaten these vital carbon and nature-rich ecosystems", said Dr Patrick Thompson, a senior policy officer at RSPB UK.
"Why on earth is the government allowing grouse moor owners to turn swathes of national parks and protected sites into charred wasteland for the private gain of a few landowners?" asked Rebecca Newsom, head of politics at Greenpeace UK.
The Labour Party has told the BBC it also wants to see the ban extended to cover all moorland peat.
An estimated 80% of the UK's peatlands are in a damaged and deteriorating condition because of present and past land management activities including drainage, peat cutting, and fire, according to the International Union for the Conservation of Nature.
It estimates that damaged UK peatlands are already releasing almost 3.7 million tonnes of CO2 each year - equivalent to the average emissions of around 660,000 UK households - more than all the households of Edinburgh, Cardiff and Leeds combined.
These emissions are likely to increase with further peatland deterioration as the climate changes, the IUCN says.
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France24 - World
Israel seeks to strengthen ties with Africa
Issued on: 30/05/2022 - 23:07
James CREEDON
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In Nigeria, gunmen have kidnapped the prelate of the Methodist Church in the country - it is the latest in a spate of kidnappings of religious figures. Israel is seeking closer and warmer relations with Africa, the Israeli Embassy in Paris is organising a large conference on Israel-Africa relations on Tuesday. We will hear more in studio from a top Israeli diplomat Sharon Bar-Li. In Tunisia, tour operators are hoping for a revival of their businesses with internal tourism as a new focus
France24 - World
Sudan lifts state of emergency imposed since military coup
Issued on: 29/05/2022 - 21:29
NEWS WIRES
Sudan's army chief Abdel Fattah al-Burhan on Sunday lifted a state of emergency imposed since last year's military coup, the ruling sovereign council said.
Burhan "issued a decree lifting the state of emergency nationwide," the council said in a statement.
The order was made "to prepare the atmosphere for a fruitful and meaningful dialogue that achieves stability for the transitional period", it added.
Sunday's decision came after a meeting with senior military officials recommending the state of emergency be lifted and people detained under an emergency law be freed.
It also came after the latest calls by UN special representative Volker Perthes for removing the state of emergency, following the killing of two protesters during anti-coup protests on Saturday.
Sudan has been rocked by mass protests since the coup, which have been met by a violent crackdown that has left nearly 100 people dead and hundreds wounded, according to pro-democracy medics.
Hundreds of activists have also been rounded up in the clampdown under emergency laws.
On Sunday, military officials also recommended allowing the live TV unit of the Qatar-based network Al Jazeera to resume operations in Sudan, after authorities banned it in January for "unprofessional" coverage of protests.
Sudan has been reeling from deepening unrest since Burhan led the October 25 coup, upending a fragile transition following the 2019 ouster of president Omar al-Bashir.
The military takeover triggered widespread international condemnation and punitive measures, including crucial aid cuts by Western governments pending the resumption of the transition to civilian rule.
Sudan, one of the world's poorest countries, is also struggling from a plunging economy due to decades of international isolation and mismanagement under Bashir.
The United Nations, along with the African Union and regional bloc IGAD, have been pushing to facilitate Sudanese-led talks to resolve the crisis.
Western governments have backed the UN-AU-IGAD bid and urged Sudanese factions to participate in the process.
Burhan has pledged to free political detainees to set the stage for talks among Sudanese factions.
Last month, Sudanese authorities released several anti-coup civilian leaders arrested in the crackdown.
(AFP)
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Protester killed in Sudan as thousands rally three years after anti-Bashir uprising
Hundreds killed in tribal clashes in Sudan's West Darfur
Two protesters shot dead in Sudan as thousands rally against last year's coup
BBC
Cinemas now accepting digital ID cards
By Shiona McCallumTechnology reporter
Being turned away from a 15 or 18 rated film for not having the right identification with you might be a thing of the past.
The UK Cinema Association - which includes Cineworld, Odeon, Showcase Cinemas, and Vue - are partnering with digital ID firm Yoti.
The free app will be accepted as proof of age, providing a safe and convenient way to show ID.
It is hoped the move will tackle abuse against cinema staff too.
Yoti harnesses the same technology you see at the airport, where you scan your passport and capture an image of your face.
In order to use the Yoti ID, children will need to have a smartphone where they can download the free app, adding details from their passport and a current photograph.
The digital ID card will then show an age-verified image which cinema staff can then accept.
Phil Clapp, CEO at the UK Cinema Association said: "Of the 165 million to 170 million admissions per year UK cinemas were seeing pre-pandemic, around 30% fall within the 15-24-year-old bracket and around 20% within the 9-14-year-old age group.
"For many wanting to get into a 15 or even 18 certificate film, proving their age - without a passport or driving licence to hand - can be incredibly difficult and an understandable source of frustration should they be turned away from the cinema."
Yoti's apps have been downloaded more than 11 million times globally and are already accepted by a wide range of organisations including the NHS, Virgin Atlantic and the NSPCC.
Robin Tombs, CEO and Co-founder at Yoti said: "We're thrilled to have many UK Cinema Association members join the 30,000 locations on the UK high street accepting our reusable digital ID apps.
"Young people expect to be able to do everything with their phone, and using it to prove their age will come naturally to them. It's a win-win for both cinemas and young cinemagoers."
Abuse against cinema staff
It is hoped that having the digital ID will help reduce pressure on staff when carrying out age checks.
Shaun Jones, vice-president of operations at Cineworld, told the BBC: "Sadly, abuse against our staff happens more often than you'd imagine - from young people, but frequently from parents too.
"When challenged for young people's ID, parents express frustration and anger at being asked for their children's passports, and they refuse to let them bring it out of the home.
"We're expecting the digital ID technology from Yoti to really help negate some of the abuse to staff."
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France24 - World
Climate change: Crisis and opportunities for Africa
Issued on: 27/05/2022 - 22:46
Georja Calvin-Smith
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With nine out of the 10 countries in the world most vulnerable to climate change coming from the continent, Africa faces a particularly stark existential threat. But in the race to make Africa’s development climate resistant, there is also determination, innovation and cooperation. Our team went to Ghana’s capital Accra, where the African Development Bank is demanding that essential changes be made not only to ensure that the continent survives but also that it thrives.
Opex 360
La Russie déstocke ses vieux chars T-62 pour les envoyer en Ukraine
par Laurent Lagneau · 26 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLors de la première phase de l’invasion de l’Ukraine, les forces terrestres russes n’ont visiblement pas sollicité leurs matériels les plus récents, l’essentiel des chars engagés dans la bataille étant des T-72, dont plus de 2000 exemplaires étaient en service avant le début des hostilités [et 7000 mis en réserve, selon The Military Balance 2022, un document publié par l’International Institute for Strategic Studies – IISS, ndlr].
D’après le site spécialisé Oryx, qui s’attache à évaluer les pertes subies par les deux camps, les forces russes auraient perdu 700 chars, dont 425 T-72, 20 T-64B, 102 T-80 de différentes variantes et 19 T-90A.
Un responsable gouvernemental roumain récemment interrogé par le site Air Force Mag a d’ailleurs estimé que la Russie « gardait ses moyens les plus sophistiqués en réserve, pour un objectif différent, une autre opération censée venir ensuite ».
Et, effectivement, depuis qu’elles ont revu leur dispositif en Ukraine pour mieux se concentrer sur la région séparatiste du Donbass et le littoral donnant sur la mer Noire, les forces russes ont engagés des matériels plus récents, comme les chars T-90M, dont un exemplaire a d’ailleurs été détruit, ou encore les véhicules de combat d’infanterie BMPT Terminator qui, armés de deux canons de 30 mm, d’une mitrailleuse de 7,62 mm, de quatre missiles Ataka et de deux lance-grenades AGS-17, sont entrés en service en 2011.
Cependant, et dans le même temps, l’état-major russe a également déstocké des matériels très anciens, à savoir des chars T-62, dont la conception remonte au début des années 1960. Il avait été dit que ces derniers avaient été rayés de l’inventaire des forces terrestres russes en 2013. Mais cela s’est finalement révélé faux… puisque plusieurs exemplaires furent livrés aux forces syriennes par la suite.
Ainsi, selon des images diffusées via les réseaux sociaux, on peut voir de nombreux T-62 arriver en Ukraine par voie ferrée. Plus précisément, ces chars – ou du moins une partie – ont été transportés dans la région de Melitopol, localité située dans l’oblast de Zaporijjia et actuellement sous contrôle russe.
📽️A military echelon with T-62 tanks spotted in Russia. Ukrainian side reported a few days ago that due to high amount of tank losses, Russian army is forced to re-activate certain amount of T-62s. #UkraineRussiaWar pic.twitter.com/Wn1RVqlW66
— MilitaryLand.net (@Militarylandnet) May 25, 2022
L’état-major ukrainien a ironisé en expliquant que « en raison des pertes subies, l’ennemi a été contraint de retirer du stockage des chars T-62 pour équiper les groupes tactiques de réserve qui sont en cours de formation pour être envoyés en Ukraine ». En outre, certains ont avancé l’hypothèse que ce recours à des chars dépassés était dû aux difficultés rencontrées par les forces russes pour entretenir leurs matériels.
#Ukraine: Ancient Russian T-62M and T-62MV tanks are already in Russian-controlled Melitopol, #Zaporizhzhia Oblast. We will monitor where they are used and the first time that they are lost or destroyed. pic.twitter.com/TujAvft6TI
— 🇺🇦 Ukraine Weapons Tracker (@UAWeapons) May 25, 2022
Cela étant, ce n’est pas la première fois que l’état-major russe déploie des T-62 sur des théâtres d’opérations. Ces chars ont en effet été engagés en Afghanistan durant les années 1980, en Tchétchénie [191 étaient encore en service actif, en 2000], puis en Géorgie, en 2008.
Seulement, la question est de savoir ce que ces T-62 pourront apporter en Ukraine, alors que l’on ne connaît pas leur état actuel… et qu’ils ne sont pas moins vulnérables que les T-72 et autres T-80, leurs munitions étant également stockées au niveau de leur tourelle. S’il était possible de les piloter à distance [la Chine a lancé un programme en ce sens pour ses T-59], alors on pourrait imaginer qu’ils puissent servir de leurres afin de faire baisser les stocks ukrainiens de missiles antichars… Mais rien n’indique qu’ils aient été modifiés de la sorte…
Le plus probable est que ces T-62 soient remis aux forces séparatistes pro-russes… ou qu’ils servent à sécuriser les zones conquises par les forces russes dans le sud de l’Ukraine, ce qui permettraient à celles-ci d’engager leurs chars les plus modernes dans les combats à venir.
Justement, à ce propos, et selon le dernier point de situation du ministère des Armées, et après avoir pris le contrôle de Novoselivka, les forces russes semblent porter leur effort en direction de la localité de Lyman, située à l’ouest de l’oblast de Donetsk, et accentue leur pression sur Sievierodonetsk, ville située à plus de 80 km à l’est de Kramatorsk, le centre administratif du Donbass. Dans le sud, une forte concentration de troupes russes a été observée à Inzhenerve.
À noter que, la semaine passée, le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, a remplacé le commandant des forces de défense territoriale, le général Youri Galouchkin ayant dû s’effacer devant le général Igor Tantsioura, auparavant chef d’état-major des forces terrestres ukrainiennes.
Le ministère ukrainien de la Défense a explique que la « croissance rapide » des forces de défense territoriale, dans des « conditions de combat intense » est une « expérience énorme, [avec] des erreurs et des réussites ». Et de conclure : « Il y a des réussites et, malheureusement, des pertes. »
La Russie déstocke ses vieux chars T-62 pour les envoyer en Ukraine
par Laurent Lagneau · 26 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLors de la première phase de l’invasion de l’Ukraine, les forces terrestres russes n’ont visiblement pas sollicité leurs matériels les plus récents, l’essentiel des chars engagés dans la bataille étant des T-72, dont plus de 2000 exemplaires étaient en service avant le début des hostilités [et 7000 mis en réserve, selon The Military Balance 2022, un document publié par l’International Institute for Strategic Studies – IISS, ndlr].
D’après le site spécialisé Oryx, qui s’attache à évaluer les pertes subies par les deux camps, les forces russes auraient perdu 700 chars, dont 425 T-72, 20 T-64B, 102 T-80 de différentes variantes et 19 T-90A.
Un responsable gouvernemental roumain récemment interrogé par le site Air Force Mag a d’ailleurs estimé que la Russie « gardait ses moyens les plus sophistiqués en réserve, pour un objectif différent, une autre opération censée venir ensuite ».
Et, effectivement, depuis qu’elles ont revu leur dispositif en Ukraine pour mieux se concentrer sur la région séparatiste du Donbass et le littoral donnant sur la mer Noire, les forces russes ont engagés des matériels plus récents, comme les chars T-90M, dont un exemplaire a d’ailleurs été détruit, ou encore les véhicules de combat d’infanterie BMPT Terminator qui, armés de deux canons de 30 mm, d’une mitrailleuse de 7,62 mm, de quatre missiles Ataka et de deux lance-grenades AGS-17, sont entrés en service en 2011.
Cependant, et dans le même temps, l’état-major russe a également déstocké des matériels très anciens, à savoir des chars T-62, dont la conception remonte au début des années 1960. Il avait été dit que ces derniers avaient été rayés de l’inventaire des forces terrestres russes en 2013. Mais cela s’est finalement révélé faux… puisque plusieurs exemplaires furent livrés aux forces syriennes par la suite.
Ainsi, selon des images diffusées via les réseaux sociaux, on peut voir de nombreux T-62 arriver en Ukraine par voie ferrée. Plus précisément, ces chars – ou du moins une partie – ont été transportés dans la région de Melitopol, localité située dans l’oblast de Zaporijjia et actuellement sous contrôle russe.
📽️A military echelon with T-62 tanks spotted in Russia. Ukrainian side reported a few days ago that due to high amount of tank losses, Russian army is forced to re-activate certain amount of T-62s. #UkraineRussiaWar pic.twitter.com/Wn1RVqlW66
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L’état-major ukrainien a ironisé en expliquant que « en raison des pertes subies, l’ennemi a été contraint de retirer du stockage des chars T-62 pour équiper les groupes tactiques de réserve qui sont en cours de formation pour être envoyés en Ukraine ». En outre, certains ont avancé l’hypothèse que ce recours à des chars dépassés était dû aux difficultés rencontrées par les forces russes pour entretenir leurs matériels.
#Ukraine: Ancient Russian T-62M and T-62MV tanks are already in Russian-controlled Melitopol, #Zaporizhzhia Oblast. We will monitor where they are used and the first time that they are lost or destroyed. pic.twitter.com/TujAvft6TI
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Cela étant, ce n’est pas la première fois que l’état-major russe déploie des T-62 sur des théâtres d’opérations. Ces chars ont en effet été engagés en Afghanistan durant les années 1980, en Tchétchénie [191 étaient encore en service actif, en 2000], puis en Géorgie, en 2008.
Seulement, la question est de savoir ce que ces T-62 pourront apporter en Ukraine, alors que l’on ne connaît pas leur état actuel… et qu’ils ne sont pas moins vulnérables que les T-72 et autres T-80, leurs munitions étant également stockées au niveau de leur tourelle. S’il était possible de les piloter à distance [la Chine a lancé un programme en ce sens pour ses T-59], alors on pourrait imaginer qu’ils puissent servir de leurres afin de faire baisser les stocks ukrainiens de missiles antichars… Mais rien n’indique qu’ils aient été modifiés de la sorte…
Le plus probable est que ces T-62 soient remis aux forces séparatistes pro-russes… ou qu’ils servent à sécuriser les zones conquises par les forces russes dans le sud de l’Ukraine, ce qui permettraient à celles-ci d’engager leurs chars les plus modernes dans les combats à venir.
Justement, à ce propos, et selon le dernier point de situation du ministère des Armées, et après avoir pris le contrôle de Novoselivka, les forces russes semblent porter leur effort en direction de la localité de Lyman, située à l’ouest de l’oblast de Donetsk, et accentue leur pression sur Sievierodonetsk, ville située à plus de 80 km à l’est de Kramatorsk, le centre administratif du Donbass. Dans le sud, une forte concentration de troupes russes a été observée à Inzhenerve.
À noter que, la semaine passée, le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, a remplacé le commandant des forces de défense territoriale, le général Youri Galouchkin ayant dû s’effacer devant le général Igor Tantsioura, auparavant chef d’état-major des forces terrestres ukrainiennes.
Le ministère ukrainien de la Défense a explique que la « croissance rapide » des forces de défense territoriale, dans des « conditions de combat intense » est une « expérience énorme, [avec] des erreurs et des réussites ». Et de conclure : « Il y a des réussites et, malheureusement, des pertes. »
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Un responsable gouvernemental roumain récemment interrogé par le site Air Force Mag a d’ailleurs estimé que la Russie « gardait ses moyens les plus sophistiqués en réserve, pour un objectif différent, une autre opération censée venir ensuite ».
Et, effectivement, depuis qu’elles ont revu leur dispositif en Ukraine pour mieux se concentrer sur la région séparatiste du Donbass et le littoral donnant sur la mer Noire, les forces russes ont engagés des matériels plus récents, comme les chars T-90M, dont un exemplaire a d’ailleurs été détruit, ou encore les véhicules de combat d’infanterie BMPT Terminator qui, armés de deux canons de 30 mm, d’une mitrailleuse de 7,62 mm, de quatre missiles Ataka et de deux lance-grenades AGS-17, sont entrés en service en 2011.
Cependant, et dans le même temps, l’état-major russe a également déstocké des matériels très anciens, à savoir des chars T-62, dont la conception remonte au début des années 1960. Il avait été dit que ces derniers avaient été rayés de l’inventaire des forces terrestres russes en 2013. Mais cela s’est finalement révélé faux… puisque plusieurs exemplaires furent livrés aux forces syriennes par la suite.
Ainsi, selon des images diffusées via les réseaux sociaux, on peut voir de nombreux T-62 arriver en Ukraine par voie ferrée. Plus précisément, ces chars – ou du moins une partie – ont été transportés dans la région de Melitopol, localité située dans l’oblast de Zaporijjia et actuellement sous contrôle russe.
📽️A military echelon with T-62 tanks spotted in Russia. Ukrainian side reported a few days ago that due to high amount of tank losses, Russian army is forced to re-activate certain amount of T-62s. #UkraineRussiaWar pic.twitter.com/Wn1RVqlW66
— MilitaryLand.net (@Militarylandnet) May 25, 2022
L’état-major ukrainien a ironisé en expliquant que « en raison des pertes subies, l’ennemi a été contraint de retirer du stockage des chars T-62 pour équiper les groupes tactiques de réserve qui sont en cours de formation pour être envoyés en Ukraine ». En outre, certains ont avancé l’hypothèse que ce recours à des chars dépassés était dû aux difficultés rencontrées par les forces russes pour entretenir leurs matériels.
#Ukraine: Ancient Russian T-62M and T-62MV tanks are already in Russian-controlled Melitopol, #Zaporizhzhia Oblast. We will monitor where they are used and the first time that they are lost or destroyed. pic.twitter.com/TujAvft6TI
— 🇺🇦 Ukraine Weapons Tracker (@UAWeapons) May 25, 2022
Cela étant, ce n’est pas la première fois que l’état-major russe déploie des T-62 sur des théâtres d’opérations. Ces chars ont en effet été engagés en Afghanistan durant les années 1980, en Tchétchénie [191 étaient encore en service actif, en 2000], puis en Géorgie, en 2008.
Seulement, la question est de savoir ce que ces T-62 pourront apporter en Ukraine, alors que l’on ne connaît pas leur état actuel… et qu’ils ne sont pas moins vulnérables que les T-72 et autres T-80, leurs munitions étant également stockées au niveau de leur tourelle. S’il était possible de les piloter à distance [la Chine a lancé un programme en ce sens pour ses T-59], alors on pourrait imaginer qu’ils puissent servir de leurres afin de faire baisser les stocks ukrainiens de missiles antichars… Mais rien n’indique qu’ils aient été modifiés de la sorte…
Le plus probable est que ces T-62 soient remis aux forces séparatistes pro-russes… ou qu’ils servent à sécuriser les zones conquises par les forces russes dans le sud de l’Ukraine, ce qui permettraient à celles-ci d’engager leurs chars les plus modernes dans les combats à venir.
Justement, à ce propos, et selon le dernier point de situation du ministère des Armées, et après avoir pris le contrôle de Novoselivka, les forces russes semblent porter leur effort en direction de la localité de Lyman, située à l’ouest de l’oblast de Donetsk, et accentue leur pression sur Sievierodonetsk, ville située à plus de 80 km à l’est de Kramatorsk, le centre administratif du Donbass. Dans le sud, une forte concentration de troupes russes a été observée à Inzhenerve.
À noter que, la semaine passée, le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, a remplacé le commandant des forces de défense territoriale, le général Youri Galouchkin ayant dû s’effacer devant le général Igor Tantsioura, auparavant chef d’état-major des forces terrestres ukrainiennes.
Le ministère ukrainien de la Défense a explique que la « croissance rapide » des forces de défense territoriale, dans des « conditions de combat intense » est une « expérience énorme, [avec] des erreurs et des réussites ». Et de conclure : « Il y a des réussites et, malheureusement, des pertes. »
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerLors de la première phase de l’invasion de l’Ukraine, les forces terrestres russes n’ont visiblement pas sollicité leurs matériels les plus récents, l’essentiel des chars engagés dans la bataille étant des T-72, dont plus de 2000 exemplaires étaient en service avant le début des hostilités [et 7000 mis en réserve, selon The Military Balance 2022, un document publié par l’International Institute for Strategic Studies – IISS, ndlr].
D’après le site spécialisé Oryx, qui s’attache à évaluer les pertes subies par les deux camps, les forces russes auraient perdu 700 chars, dont 425 T-72, 20 T-64B, 102 T-80 de différentes variantes et 19 T-90A.
OryxUn responsable gouvernemental roumain récemment interrogé par le site Air Force Mag a d’ailleurs estimé que la Russie « gardait ses moyens les plus sophistiqués en réserve, pour un objectif différent, une autre opération censée venir ensuite ».
Air Force MagEt, effectivement, depuis qu’elles ont revu leur dispositif en Ukraine pour mieux se concentrer sur la région séparatiste du Donbass et le littoral donnant sur la mer Noire, les forces russes ont engagés des matériels plus récents, comme les chars T-90M, dont un exemplaire a d’ailleurs été détruit, ou encore les véhicules de combat d’infanterie BMPT Terminator qui, armés de deux canons de 30 mm, d’une mitrailleuse de 7,62 mm, de quatre missiles Ataka et de deux lance-grenades AGS-17, sont entrés en service en 2011.
Cependant, et dans le même temps, l’état-major russe a également déstocké des matériels très anciens, à savoir des chars T-62, dont la conception remonte au début des années 1960. Il avait été dit que ces derniers avaient été rayés de l’inventaire des forces terrestres russes en 2013. Mais cela s’est finalement révélé faux… puisque plusieurs exemplaires furent livrés aux forces syriennes par la suite.
Ainsi, selon des images diffusées via les réseaux sociaux, on peut voir de nombreux T-62 arriver en Ukraine par voie ferrée. Plus précisément, ces chars – ou du moins une partie – ont été transportés dans la région de Melitopol, localité située dans l’oblast de Zaporijjia et actuellement sous contrôle russe.
📽️A military echelon with T-62 tanks spotted in Russia. Ukrainian side reported a few days ago that due to high amount of tank losses, Russian army is forced to re-activate certain amount of T-62s. #UkraineRussiaWar pic.twitter.com/Wn1RVqlW66
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May 25, 2022
L’état-major ukrainien a ironisé en expliquant que « en raison des pertes subies, l’ennemi a été contraint de retirer du stockage des chars T-62 pour équiper les groupes tactiques de réserve qui sont en cours de formation pour être envoyés en Ukraine ». En outre, certains ont avancé l’hypothèse que ce recours à des chars dépassés était dû aux difficultés rencontrées par les forces russes pour entretenir leurs matériels.
#Ukraine: Ancient Russian T-62M and T-62MV tanks are already in Russian-controlled Melitopol, #Zaporizhzhia Oblast. We will monitor where they are used and the first time that they are lost or destroyed. pic.twitter.com/TujAvft6TI
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#Ukraine: Ancient Russian T-62M and T-62MV tanks are already in Russian-controlled Melitopol, #Zaporizhzhia Oblast. We will monitor where they are used and the first time that they are lost or destroyed. pic.twitter.com/TujAvft6TI
#Ukraine#Zaporizhzhiapic.twitter.com/TujAvft6TI— 🇺🇦 Ukraine Weapons Tracker (@UAWeapons) May 25, 2022
May 25, 2022
Cela étant, ce n’est pas la première fois que l’état-major russe déploie des T-62 sur des théâtres d’opérations. Ces chars ont en effet été engagés en Afghanistan durant les années 1980, en Tchétchénie [191 étaient encore en service actif, en 2000], puis en Géorgie, en 2008.
Seulement, la question est de savoir ce que ces T-62 pourront apporter en Ukraine, alors que l’on ne connaît pas leur état actuel… et qu’ils ne sont pas moins vulnérables que les T-72 et autres T-80, leurs munitions étant également stockées au niveau de leur tourelle. S’il était possible de les piloter à distance [la Chine a lancé un programme en ce sens pour ses T-59], alors on pourrait imaginer qu’ils puissent servir de leurres afin de faire baisser les stocks ukrainiens de missiles antichars… Mais rien n’indique qu’ils aient été modifiés de la sorte…
a lancé un programmeLe plus probable est que ces T-62 soient remis aux forces séparatistes pro-russes… ou qu’ils servent à sécuriser les zones conquises par les forces russes dans le sud de l’Ukraine, ce qui permettraient à celles-ci d’engager leurs chars les plus modernes dans les combats à venir.
Justement, à ce propos, et selon le dernier point de situation du ministère des Armées, et après avoir pris le contrôle de Novoselivka, les forces russes semblent porter leur effort en direction de la localité de Lyman, située à l’ouest de l’oblast de Donetsk, et accentue leur pression sur Sievierodonetsk, ville située à plus de 80 km à l’est de Kramatorsk, le centre administratif du Donbass. Dans le sud, une forte concentration de troupes russes a été observée à Inzhenerve.
À noter que, la semaine passée, le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, a remplacé le commandant des forces de défense territoriale, le général Youri Galouchkin ayant dû s’effacer devant le général Igor Tantsioura, auparavant chef d’état-major des forces terrestres ukrainiennes.
Le ministère ukrainien de la Défense a explique que la « croissance rapide » des forces de défense territoriale, dans des « conditions de combat intense » est une « expérience énorme, [avec] des erreurs et des réussites ». Et de conclure : « Il y a des réussites et, malheureusement, des pertes. »
BBC
Miscarriage: 'We had to put baby’s remains in fridge'
By Tulip MazumdarGlobal health correspondent
Sitting at the kitchen table, sometimes with their heads in their hands, Laura and Lawrence recount the "hell" that unfolded the day they lost their baby.
It culminated in them doing something unfathomable.
"I took a tupperware box containing my baby's remains home from hospital in a taxi, cleared up some space in our fridge and put the box in there," says Lawrence.
The couple had gone to University Hospital Lewisham's A&E department after Laura had a late miscarriage at home.
But they were advised there was nowhere safe to store the baby's remains, and they felt their only option was to take their baby home.
Greenwich and Lewisham NHS Trust says a full investigation is under way into the events that happened a couple of months ago. But the case has raised wider concerns about miscarriage care in the UK.
Laura and Lawrence knew there was something very wrong when Laura started bleeding profusely almost four months into their pregnancy.
They went to the early pregnancy unit at University Hospital Lewisham and were advised their baby still had a heartbeat and that all was well.
But days later, after another scan, doctors confirmed their baby had died.
The couple were sent home and were told to wait for a bed to become available for Laura to give birth to their dead baby.
Two days later, Laura woke up in severe pain. She ran to the bathroom, and that's where she delivered her baby.
She said at first she hadn't understood what had happened. But as she removed what had fallen into the toilet, she realised it was the remains of her baby.
"And it was then," she said, "I saw it was a boy."
She screamed, and in utter panic ran out of the bathroom, closed the door and told her partner: "Don't go in there."
Total chaos
The couple dialled 999 but were told it was not an emergency. So they wrapped their tiny son's remains in a wet cloth, placed him in the box, and made their way to A&E.
They say when they arrived, it was total chaos.
"We were put in the general waiting room and told to sit at the back," said Laura.
"I was there holding my baby in a tupperware box, crying, with 20 or 30 other people in that waiting room."
Eventually they were taken into a bay where Laura was told she would need surgery to remove the placenta.
All this time, the couple say, their baby remained in the box in the hot and stuffy A&E department, with staff saying there was nowhere safe to store him.
"Nobody would even open the box and look at our baby," said Laura.
"It was almost as though no-one wanted to acknowledge it. Because if they did, then they would have to deal with the problem," added Lawrence.
It got to midnight, and they decided they had no option but to take their baby's remains home.
"There was no-one at the hospital willing to take charge of our baby. No-one seemed to know what was going on," said Lawrence.
"Our baby had been in a hot room for nearly five hours now. So we decided together that I would take him home."
He describes going home in a taxi with the box on his lap.
"It was a lonely, surreal moment clearing space in my fridge."
"It just felt so grotesque," added Laura.
In a statement, Lewisham and Greenwich NHS Trust said: "We are deeply sorry and offer our sincerest condolences to Ms Brody and her partner for the tragic loss of their baby and these traumatic experiences."
"A full investigation is under way to understand where failings in care may have occurred so that any necessary changes and improvements can be made."
The trust says it has met with Laura to discuss the actions it is taking in response to her experiences.
"This includes setting up a clinic for people who have had a miscarriage to discuss any ongoing support they may need, reviewing our processes to ensure that we always offer compassionate and timely support for people who have had a miscarriage and making it easier for patients who have urgent concerns in early pregnancy to contact us."
Miscarriage: The Search for Answers
The experience of losing a pregnancy can be life-changing, yet there is still so much we don't know about why it happens. BBC global health correspondent Tulip Mazumdar searches for answers.
Available now on BBC iPlayer
'Tipped into hell'
Laura and Lawrence got in touch with the BBC after seeing some of our special reports on miscarriage care around the world.
They say they are speaking out to try to ensure this doesn't happen to anyone else.
"It feels like there's no safety net when things go wrong with pregnancy," said Laura.
"And even with all the staff and experts working really hard, the processes are so flawed, that it just felt like we'd been tipped into hell."
There are national guidelines for all four nations in the UK, on how best to care for women who experience miscarriages.
But there are concerns staff are not being given enough time and training to understand them and put them into practice.
The Department of Health says new guidelines are due to help hospitals deliver more personalised miscarriage care.
Prof Dame Lesley Regan, consultant gynaecologist and spokesperson for the Royal College of Obstetricians and Gynaecologists, said because late miscarriage was rare - it happens in around one in every 100 pregnancies - many A&E staff might not know how to respond.
She said: "I think late losses are much less understood, and some healthcare professionals find it very frightening."
Best practice for managing late miscarriage:
Source: Miscarriage Association and National Bereavement Care Pathway
Ruth Bender Atik, head of The Miscarriage Association, described Laura and Lawrence's case as "unbearable", but warned against assuming all care was "awful".
"There simply should be an available cold place in A&E where these pregnancy remains or tiny little babies can be safely, respectfully and carefully stored with clear labelling," she said.
However, Zoe Clark-Coates, of the charity Saying Goodbye, and co-chair of the government's Pregnancy Loss Review, said similar problems were not rare, and that some couples had been told to store their baby's remains over a weekend until hospitals could accept them.
Women are often advised to bring in their baby or pregnancy remains so that tests may be carried out to try to understand why the pregnancy ended.
If you are affected by pregnancy loss, there are links to help.
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France24 - World
Spain's 'mega farms': Model of intensive farming comes under scrutiny
Issued on: 30/05/2022 - 16:07Modified: 30/05/2022 - 16:14
Sarah MORRIS
Céline SCHMITT
Spain is the largest producer of pork in Europe. But its methods of intensive farming on what are dubbed "mega farms" are now the subject of debate after the country's own consumer minister criticised them, saying Spaniards needed to eat less meat. The environmental impact of "mega farms" is also coming under scrutiny. Our correspondents report.
BBC
Why scientists are also watching animal YouTube videos
By Victoria GillScience correspondent, BBC News
What do Asian elephants, peacock spiders and a cockatoo named Snowball have in common?
All are stars of online videos, collectively amassing tens of millions of views. And the behaviour captured in some of these videos has been deemed scientifically significant.
Sanjeeta Sharma Pokharel and Nachiketha Sharma, both from the Indian Institute of Science, dedicated their recent study to conclusions - drawn from YouTube videos - about elephants' response to death.
"In three years of intensive field work, I've only witnessed one case of the death of an elephant," explained Sanjeeta. "It's so rare - but almost everyone has a camera nowadays." Simply using search terms like "death of elephants" and "elephant reactions to death", they found 24 cases of the animals interacting with the dead bodies of others.
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To play this video you need to enable JavaScript in your browser.
Groups of elephants were filmed patting a deceased family members with their trunks or seemingly attempting to revive them with kicks. They even gathered, vigil-like, next to remains. "We also heard vocalisations - low rumbling sounds - that I haven't heard before," said Nachiketha. '
"The most striking thing for me though was calf carrying," he said. "They'll sometimes pick up a dead calf with their trunk and drag it. There have even been cases of a female elephant using tusks to carry her dead calf."
Whether this can be described as the elephant equivalent of grief or mourning is difficult to conclude, said Sanjeeta. But their apparent interest in death says something about how these animals think - and how intelligent they are. It also shows that there is evidence of rare displays of animal intelligence in the seemingly endless video library that is YouTube.
You certainly do not have to be an animal researcher to disappear down a rabbit hole of online animal videos. But scientists are increasingly mining this openly available source of video data. Scientific insights are being drawn from some unlikely - and comically entertaining - online footage.
"My favourite is a crow using what looks like a plastic lid as a snowboard on a roof," recalled Prof Ximena Nelson from the University of Canterbury in New Zealand.
The clip Ximena cites was apparently filmed through the window of a building in a Russian town. The crow stands on a jar lid and slides down a snowy roof. It then flies back up and repeats the exercise. It appears to be having fun.
"It's playing, but it's also innovating in that it's using a tool," says Ximena. "So here, you have an instance of tool-use for fun. I think that says a lot about how smart that crow is, but also that it's capable of innovating in a very unusual scenario."
Ximena pointed out that thousands of researchers spending hours outside, trying to make observations of crows, might never witness such behaviour - let alone record it.
"Animals playing" - with other species, or with unusual objects - is a popular online genre of video.
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And while it might be a fun distraction to watch, this fun itself can provide insight into the function of play, which is actually something of a biological enigma. Play has no obvious purpose. As Ximena puts it - "it's not going to provide you with food or babies, at least not directly".
Science in lockdown
YouTube and other online video platforms are a source of information that many researchers also turned to through the last two years of lockdowns.
"One of my students, for example - who is looking for instances of play in animals that haven't been described before - went down this exact rabbit hole [during the pandemic]," said Ximena. "They said, well, I can't collect data in the field right now, so I'll collect it from YouTube."
There is more footage available for study of species of the furry of feathery variety. Fewer people capture and upload videos of insects or other invertebrates. (Although peacock spider dancing appears to be its own category.) It is particularly helpful though in providing a window of access to difficult locations, and to difficult-to-study species.
Videos uploaded by rich and lucky wildlife tourists who encounter animals in Antarctica is one example.
"They might film sequences of predatory behaviour in orca, perhaps, which is a rare behaviour," says Ximena. "You have to be there at the right time and what are the chances of scientists being in the right place at huge expense?"
But the animal stars of these films are not always rare and elusive.
This video can not be played
To play this video you need to enable JavaScript in your browser.
Łukasz Dylewski, from Poznan University of Life Sciences in Poland, used YouTube to find evidence of the personality traits in red and grey squirrels. His study, as well as showing that grey squirrels were more aggressive than the reds also provided verification that these videos accurately reflected what scientists have seen in the wild.
"It's a novel approach to behavioural studies that can save researchers time," said Lukasz, " we can increase the sample sizes - or the number of animals we study, and [more easily] study of the behaviour of species from other continents."
In some cases, only one animal is required for scientific investigation.
Snowball the dancing cockatoo - something of an online sensation - inspired his own Harvard-based study, which essentially concluded that it isn't only humans that enjoy music with a beat.
In a paper published in Current Biology in 2019, researchers wrote that Snowball "responds to music with remarkably diverse spontaneous movements employing a variety of body parts, suggesting parrots share this response with humans".
Beyond the scientific virtues of these videos, says Sanjeeta, is a possible side-effect of making people feel a bit more connected to nature and to other species.
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"Personally, when I see elephants, I see emotion. I see that they might be grieving," says Sanjeeta. "But of course, my science needs more evidence.
"But when people just feel connected to these animals and feel emotional, hopefully that can help elephant conservation, too."
Video research and production by Maddie Molloy
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More on the animal behaviour mysteries being investigated via YouTube on Inside Science on BBC Sounds
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France24 - World
Francia Marquez, the Afro-Colombian rights activist campaigning for vice president of Colombia
Issued on: 29/05/2022 - 14:45Modified: 29/05/2022 - 14:48
Cyrielle CABOT
For the first time in Colombia's history, the left, led by former Bogota mayor Gustavo Petro, could win the presidential election set to begin Sunday. If it prevails, Afro-Colombian environmental and human rights activist Francia Marquez would become vice president. A victory would mark a turning point for a country that has been plagued by social inequalities and historically governed by conservatives.
In recent weeks, Marquez has consistently appeared in public wearing brightly coloured traditional Afro-Colombian outfits. As a vice-presidential candidate in the presidential election, she always chants the same message: "It's time to move from resistance to power!"
Within the space of just a few months, Marquez has managed to shake up Colombian politics, historically dominated by conservatives, by bringing racism and social inequality to the forefront, issues that were previously absent from the campaign debate. She has thus become a symbol of change for a new generation of voters.
The changed debate could well bring a political shift. Colombians go to the polls Sunday to cast their votes in the first round of the presidential election and the left-wing Petro, a former guerilla and mayor of Bogota who chose Marquez as his running mate, is the favourite to win. He is expected to garner 41 percent of the vote according to the latest polls.
Petro and Marquez are running against the right-wing candidate Federico Gutierrez, a former mayor of Medellin, who is expected to gain around 27 percent support. They also face the independent and outsider candidate Rodolfo Hernandez, who won endorsement from the French-Colombian former candidate and ex-FARC hostage Ingrid Betancourt on May 20.
An activist for Afro-Colombian rights
There is nothing in Marquez’s past to suggest that she would embark on a political career. Born in 1981 in a small village in the southwestern Cauca region of Colombia, she grew up alone with her mother. Pregnant at 16 with her first child, she was first forced to work in a gold mine a few kilometres from home to support her family and then hired as a maid.
However, activism is just in some people’s genes, and Marquez is one of them. In 1996, when she was just 15, she learned that a multinational company wanted to launch a project to extend a dam on the region's main river, the Ovejas, which would have a major impact on her community.
Living on the banks of the river since the 17th century, the Afro-Colombian community has been practicing agriculture and artisanal mining, its main sources of income, for generations.
A 500-kilometre walk for the environment
Learning about the project marked the beginning of Marquez's long struggle to defend the rights of Afro-Colombian communities and preserve their land. For the past 20 years, she has been fighting relentlessly against the multinational companies that exploit the area around the Ovejas river and sometimes force people to leave it.
Marquez didn’t become widely known until 2014. At that time, she was targeting the illegal miners who had set up along the river, digging for gold and, above all, abundantly using mercury – an element that separates gold from water but also contaminates water and destroys biodiversity. In protest, Marquez organised the "turban march", which saw 80 women gather together to walk from Cauca to Bogota, a 10-day, 500-kilometre journey. The group demonstrated in front of the interior ministry for almost 20 days. In the end, the activist and future electoral candidate won, as the government pledged to destroy all the illegal farms around the Ovejas.
Since then, Marquez, who now has a law degree, has held numerous forums, lectured in universities and delivered speeches before political figures and NGOs. She was awarded the Goldman Prize, the equivalent of the Nobel Prize for the environment, in 2018 for her efforts. The following year, she appeared on the BBC’s list of the 100 most influential women in the world.
"I am someone who raises my voice to stop the destruction of rivers, forests and moors. I am someone who dreams that one day human beings will change the economic model of death, to make way for building a model that guarantees life," she writes on her website.
"Our governments have turned their backs on the people"
Marquez finally decided to enter politics in 2020 and made no effort to hide her ambition: "I want to be a candidate for this country. I want the population to be free and dignified. I want our territories to be places of life," she tweeted. That same year, she launched her movement "Soy porque somos" ("I am because we are"). In March 2022, she ran in the presidential primaries of the left-wing "Historic Pact" coalition. Marquez surprised everyone by coming in third, prompting Petro to choose her as his running mate.
She has made the fight to preserve Afro-Colombian lands a central part of her political campaign, constantly harkening back to her roots. "I am an Afro-Colombian woman, a single mother of two who gave birth to her first child at the age of 16 and worked in households to pay the bills. But I am also an award-winning environmental activist. And above all, a lawyer who could become Colombia's first Black vice president," she says at numerous meetings.
"Our governments have turned their backs on the people, on justice and on peace," she says. "If they had done their job properly, I wouldn't be here."
"Within the population, there has been a lot of popular anger in recent months directed towards the political class, particularly linked to the Covid-19 pandemic," explains Olga Lucia Gonzalez, an associate researcher and specialist on Colombia at the University of Paris-Diderot. "Francia Marquez comes from civil society and not from the traditional political elite. This is an argument that she plays on, and that goes greatly in her favour."
"But above all, she is a woman, Black, Afro-Colombian, and she brings with her issues that until now have been totally forgotten, like the relationship to colonialism, sexism, racism," she continues.
Marquez is not the only Afro-Colombian candidate in this presidential election – there are also Caterine Ibarguen and Zenaida Martinez. Together, they want to fight against the double discrimination faced by women who are Black. This discrimination is reflected in Colombia's political life: There is only one Black woman in the government and only two are members of parliament.
This in a country that has the second-largest population of African descent in Latin America. Official census data indicate that Afro-Colombians represent over 6.2 percent of Colombia's population, a figure demographers say is grossly underestimated. Afro-Colombian and indigenous communities continue to face disproportionate levels of poverty, violence and land expropriation. According to government findings, about 31 percent of the Afro-Colombian population lives in poverty, compared to 20 percent of the national population.
It remains to be seen whether a victory by Petro would bring about the change so hoped for by a part of the population. "At this moment, victory is far from assured. [Marquez] and Gustavo Petro will certainly get through the first round, but there is no guarantee that they will win the second," says Gonzalez. "After that, political life will always be led by the same elite. It can provide good momentum. I doubt it will be enough."
This article is a translation of the original in French by Mariamne Everett.
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The Debate
Will Colombia look left? Presidential race focuses on inequality, enduring violence
INSIDE THE AMERICAS
Special programme: Colombia's peace deal generation
Former guerrilla Petro wins decisive presidential primary victory in Colombia
BBC
Champions League final: BBC reporter describes his experience entering the stadium
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A BBC reporter has described his experience of being among the crowds of Liverpool fans trying to enter the Stade de France on Saturday.
Nick Parrott was at the game in a personal capacity, but recorded videos as crowd problems started to emerge, and French police fired pepper spray and tear gas at some Liverpool fans.
France's sport minister Amelie Oudea-Castera has blamed a "mass gathering" of supporters with "fake tickets" for the chaos at the stadium - which she says was exacerbated by local youths trying to force their way in.
You can read more about the story here.
France24 - World
Film critics ponder next Palme d’Or as Cannes movie marathon wraps up
Issued on: 27/05/2022 - 22:46
Benjamin DODMAN
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The Cannes Film Festival screened the last of its competition entries on Friday, wrapping up its first full-scale edition since the pandemic. On the eve of the Palme d’Or announcement, FRANCE 24 spoke to critics from Japan, Italy and Bangladesh about covering the world’s top film festival and their favourite movies from this year’s diamond jubilee edition.
Out on the media terrace at Cannes’ Palais des Festivals, film critic Ado Spiniello is sipping a glass of rosé, soaking in some daylight between two screenings.
For film critics, the Cannes Film Festival can be a trial of endurance, sitting through three, four, five or more movies a day and then writing up something clever about them. While some take notes during films, scribbling in the dark, others resent the distraction.
“Each day I write one or two reviews, right after the movies or the day after, but I never take notes,” says Spiniello, who has averaged three screenings a day this year. “Of course I forget some scenes, but the overall feeling stays with me and that’s what I want to convey.”
Dreaded by filmmakers, the festival’s notoriously pesky critics are very much a part of the movie experience in Cannes. It’s not uncommon for some to boo films or shout their disapproval. Those shared moments in front of the big screen can shape a movie’s reception as well as critics’ reviews.
“For me writing about movies is about presenting an experience of viewing,” says Spiniello. “Context is crucial.”
A veteran of this and other film festivals, Spiniello works for the movie website Sentieri Selvaggi, named after the Italian title for John Ford’s 1956 western “The Searchers”, which also runs its own film school in Rome.
Cannes is practically home turf for the large contingent of Italian critics who show up each year. National hero Garibaldi was born just a few miles down the coast, in Nice (then known as Nizza), and the border with Italy is half-an-hour’s drive away. The chatter of Italian critics is omnipresent in the long lines for press screenings. Italians also dominate the frenzied photo sessions, cajoling the stars with feverish gestures and shouts of “Girati ! Girati !” (Turn around!) and “Guardami !” (Look at me!), according to FRANCE 24's red carpet photographer.
Cannes Film Festival © FRANCE24
With its intoxicating blend of sun, sea, garish clothing and beach cubs blasting techno music, Cannes would make a perfect set for a trashy scene in a movie by Italy’s Paolo Sorrentino, a frequent guest of the town's glitziest showcase. But Spiniello tends to skip the late-night partying to ensure he can keep up the rhythm.
“It’s a bit of a circus here,” he says, referring to the celebrity-swooning on Cannes’ famed red carpet and along the seaside Croisette boulevard. An habitué of other film festivals too, such as Venice and Berlin, Spiniello says Cannes remains a world apart, “like a temple with its codes and rules”.
Still the best?
While Spiniello prefers the big-city feel of the Berlin Film Festival, Cannes’ palm tree-lined seaside and the old town’s winding alleys never cease to charm Bangladeshi critic Rafi Hossain, an editor at the The Daily Star and a regular traveller to Europe’s top film gatherings.
“It’s always good to be in Cannes. I travel to many festivals, but Cannes is the best,” says the festival veteran, seated at a long banquet table for the traditional aioli lunch hosted by the mayor of Cannes. “I always tell people it’s like heaven, like a postcard. The natural beauty is really outstanding.”
After screening its very first Bangladeshi film last year, Cannes included a Pakistani feature for the first time this year. Saim Sadiq’s “Joyland”, a daring portrait of a transgender dancer, won the “Queer Palm” prize on Friday, for the festival’s best LGBT, queer or feminist-themed movie.
Cannes also made India its first-ever guest of honour at the film market which runs parallel to the festival, confirming what Hossain sees as a growing focus on South Asia.
“There were no films from Bangladesh this year but we were thrilled to see Pakistan being represented for the first time,” he says. “The festival is getting lots of attention back home and I believe we have the biggest (media) delegation yet from Bangladesh.”
Like other journalists, however, Hossain has had a hellish time dealing with the festival’s new online ticket portal, which coped during last year’s scaled-back edition but has proved woefully inadequate now that the event is back at full strength.
Travel has been another headache this year, with flight cancellations, train breakdowns and Covid restrictions that are still in place in parts of the world.
“It’s always great to be here in Cannes, but flying back home is likely to be a nightmare,” says Yuma Matsukawa, a Japanese film critic who is not relishing the prospect of having to quarantine upon her return.
Moviewise, Matsukawa describes her 17th Cannes Film Festival as a bit of an off year, with few gems, particularly in the main competition. Her favourite film was “My Imaginary Country” by Patricio Guzman, the veteran Chilean chronicler of the Pinochet regime, whose latest documentary focuses on a new generation of activists campaigning for social justice in his home country.
Rewarding political films
When it comes to the Palme d’Or race, Matsukawa’s top choices are Ruben Östlund’s “Triangle of Sadness”, a satire of the super-rich by the Swedish director who won Cannes’ biggest prize in 2017, followed by “Tori and Lokita”, a survey of Belgium’s immigration system by two-time Palme d’Or winning brothers, Jean-Pierre and Luc Dardennes. The latter film also ranks among Hossain’s favourites, along with Tarik Saleh’s “Boy from Heaven”, a thriller set in Cairo's historical Al-Azhar Mosque, which explores crooked ties between religion and politics.
Overall, the festival’s increasing focus on politically-committed works is welcome news, says Matsukawa, praising organisers for giving ample space to the war in Ukraine, whose president opened the festival last week with a plea for cinema to stand up to the world’s dictators.
“The festival is in step with present issues, it’s very focused on what is happening in the world,” she explains. “As (Ukraine’s) president put it, cinema needs to be on freedom’s side. Cannes has made clear where it stands.”
Matsukawa points to Japanese director Hirokazu Kore-eda as an example of how cinema – and the Cannes imprimatur – can shape the political agenda, noting that his 2018 Palme d’Or win for the socially-minded “Shoplifters” gave him “a platform from which to criticise Japan’s government”.
This year’s Cannes jury is widely expected to reward similar fare. Early on in the festival, jury head Vincent Lindon, the French actor known for his politically-charged roles, stated his preference for “films that tell us something about the world in which they’re made”.
“With Lindon in the president’s seat, there’s a good chance the jury will want to reward a political film, like [Cristian] Mungiu’s ‘R.M.N.’,” says Spiniello, referring to the Romanian auteur whose latest drama explores questions of national identity in rural Transylvania.
Spiniello’s favourites include James Gray’s period drama “Armageddon Time”, David Cronenberg’s latest body-horror flick “Crimes of the Future”, and Mario Martone’s Neapolitan drama “Nostalgia”, all of which rank high up in the traditional critics’ grid compiled by Screen Daily.
As the competition wraps up on Friday, South Korea’s Park Chan-wook leads the grid with his elegant noir romance “Decision to Leave”. But when have Cannes juries ever listened to the critics?
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BBC
Borgen: How the Danish political drama has been 'reinvented'
By Adrienne MurrayBBC News, Copenhagen
Danish political drama Borgen is back on the small screen after an almost decade-long break. A fictional oil discovery in Greenland drives the plot, and the idea came to life after a sitting politician met its writer on a cooking show.
Running from 2010 until 2013, Borgen had its breakthrough when Nordic dramas The Killing and The Bridge were also finding international success.
The drama follows Danish politician Birgitte Nyborg, an idealistic underdog who climbs the political ladder.
Borgen means "the castle" in Danish - it's a nickname for Denmark's Parliament, Christianborg, which is a former royal palace.
"When the show wrapped we said, if the right story ever came along, we might bring it back," Danish screenwriter Adam Price tells the BBC.
He recalls actor Sidse Babett Knudsen joked to him: "Well, see you in 10 years, Adam."
During Borgen's original three seasons, viewers watched Nyborg become prime minister before founding a new political party. In the new series, Knudsen's on-screen character has now become foreign minister.
Throughout all eight of the new episodes, the plot explores the fallout from discovering oil in Greenland. Nyborg faces dilemmas about climate and security. Old alliances and the relationship between Denmark and Greenland are at stake, as much larger powers - the US and China - vie for influence.
Several years ago, Martin Lidegaard - a sitting MP and chairman of the Danish Parliament's Foreign Policy Committee - was invited on a cooking show hosted by Price (who's also a Danish TV chef).
"We were making quiche," he recalls. "I said, 'I actually have a good idea, I think'."
Imagining a new political thriller, the pair developed a basic plot together, which Adam Price turned into the storyline for Borgen a couple of years later.
Lidegaard served as Denmark's foreign minister over 2014-15, and before that was climate and energy minister.
"I found that the Arctic is somehow under-estimated, both in Denmark, in Greenland, but also in the rest of the world," he says.
Greenland is a self-governing territory within the Kingdom of Denmark, but some key policies are still controlled by Copenhagen.
Lidegaard says: "There was a very unclear deal between Denmark and Greenland about what would actually happen economically, if oil was to be found."
This gave rise to the plotline. "That basic idea that we were so unprepared for such a situation with all the geopolitical aspects of it."
For a while he didn't hear anything more. Then, a couple of years ago, Price got in touch. A new season of Borgen was on the cards. He thought this story would work perfectly.
Lidegaard stayed outside of the writing room, but was hired as one of the show's research consultants.
"I read the dialogues, and would say, 'an American ambassador could not do that,'" he recalls.
One of the questions Danish politicians get asked the most, Lidegaard says, is whether real-life politics is like Borgen. But, he says, "All that happens [on the show] could be reality."
Borgen went down well with critics during its initial run. "It is more than intricate political drama: it is intimate drama, politics made human," wrote Sam Wollaston in The Guardian.
"It is about democracy and people: relationships between people, the relationship between work and home. It is about journalism, women, values, having children, not having children. It is about you and me."
Early reviews of the new episodes have also been positive. "The whole series is looking glossier and larger-scale, helped by the more international implications of the plot," noted Lewis Knight of The Radio Times in a five-star review.
"The dialogue and plotting remain fast-paced and switch between both Danish and English with as much impressive skill as Knudsen's excellent linguistic abilities."
For the new series, Lidegaard chatted with Knudsen about what things are really like as foreign minister.
"It's a crazy life. You give your life to the system," he tells the BBC. "Each evening, rather late, you receive a manual where you have your files on all the many meetings you will have next day.
He would rise early, work late, travel and attend a relentless stream of meetings.
"That is how it is 24/7, 365 days," he says. "I would say on a daily basis to my family, 'It will be over again'.... The good thing about democracy is you can be sure [this] will not last forever."
The show's new title, Borgen - Power & Glory, alludes to its themes. "Borgen is very much a study on power," says Price.
"This is not, in fact, a season four. It is meant basically as a reinvention and revitalisation of the show. I think we retained the DNA of Borgen. But it's still quite a different show."
The evolution of Nyborg's character is perhaps the most marked change.
"Birgitte Nyborg is in a different chapter in her life," says Price. "She is no longer the rookie we met in the first season."
There are both new and familiar faces among the cast.
Birgitte Hjort Sørensen is back in the newsroom as Katrine Fønsmark, while Mikkel Følsgaard and Magnus Millang play civil servants.
Some of Borgen's original storylines pre-empted reality. Birgitte Nyborg became Denmark's first female leader in the series only a year before Helle Thorning-Schmidt did in real life.
However, screenwriter Price insists: "We're not basing it on real politics or real politicians."
"We've tried to base the series on political topics that had longevity," he says. "Many times we've been very lucky."
In the first episode, dialogue about war in Ukraine might make your ears prick up. But Price doesn't have a crystal ball. This was actually referencing Crimea, he explains.
Likewise, Greenland has seen unprecedented attention. "There was already a focus on the Arctic," Price says. "But it has only grown."
In 2019, Donald Trump made headlines when it emerged the then-US president had considered buying Greenland.
Lidegaard jokes that if he had suggested such a story, Price would have said: "Martin, frankly, let's be a little realistic."
"Actually," he states. "It was a wake-up call to all of us."
Climate change has opened the possibility of new shipping routes and exploration for natural resources. "A lot of different choices are to be made," adds Lidegaard.
"There is a very big power game going on. And with war in Ukraine, all the Arctic states are asking themselves will this have implications for the Arctic area," he says.
Borgen also spotlights the uneasy relationship between Denmark and Greenland.
"Greenland is very much a part of our colonial history," says Price. "It's very political, and it's painful, so it really invites political drama."
Price's company SAM Productions collaborated with Danish national broadcaster DR, and Netflix for the new season. The streaming giant has invested in more than 70 Nordic shows, but Price says it didn't influence the writing.
"We've been able to go to Greenland several times. And the cinematography is more impressive," says Price.
Borgen's launches globally on Netflix on Thursday (2 June), although it has already aired in the Noradic region.
"[It] has been a fascinating journey to be on," says Martin Lidegaard. "The most important thing to me is that it gives an insight into modern Greenlandic life. And how difficult the choices are, we have ahead of us."
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SANS TITRE
Claire Denis is one of the most beloved filmmakers in international art-house cinema, but in a career that has stretched across three decades, her films haven't crossed over to a mainstream English-speaking audience. The closest she got up until now was with High Life in 2018, a science-fiction horror drama starring Robert Pattinson and Juliette Binoche. Now she is at the Cannes Film Festival with The Stars at Noon, which would appear, at first glance, to be even closer to a commercial genre movie. Adapted from the acclaimed novel by Denis Johnson, this is a romantic thriller set in the tropics, with two hot young Hollywood stars, Margaret Qualley and Joe Alwyn, an undercurrent of danger, and so many torrid sex scenes that it's quite a surprise when the actors have their clothes on.
More like this: – A dystopia where 'surgery is sex' – Four stars for Decision to Leave – The grossest film of 2022?
Johnson's novel was set in Nicaragua in 1984. The film version is set in the present day, with Covid tests and face masks in abundance, but Denis is deliberately vague about whether the characters are in Nicaragua or some other Central American country. Indeed, she's deliberately vague about most things. Qualley plays Trish, who was once an idealistic campaigning journalist, but now seems to be stuck in this cesspool (her words) with no job, no purpose, and no money except for what she gets by sleeping with various militia officers and government ministers. Her home is a motel on the crumbling outskirts of a city with a shortage of luxury goods, but no shortage of armed soldiers on every corner. "I'm going home tomorrow," she declares, "or the day after". You get the feeling that she's been saying that for a long time.
One night in the Inter-Continental Hotel bar, she spots Alwyn's character, Daniel, a brooding loner who claims to be working for an oil company, but keeps a gun stashed in his hotel bathroom. He wears a white suit which is obviously going to get a lot more stained and crumpled as the film goes on. Both Qualley and Alwyn are a little too fresh-faced and youthful to be the jaded, well-travelled lost souls they're supposed to be, but Qualley throws herself into the role with firecracker energy, and the gravel-voiced, chain-smoking Alwyn does a serviceable audition to be the next James Bond.
The day after they've spent the night together in his hotel room, she spots him again, this time having a breakfast meeting with a businessman (Danny Ramirez). Or is he? Trish works out that the other man is a Costa-Rican policeman, and that he's planning to arrest Daniel at the very least. The lovers have to get out of the country as quickly and quietly as possible, and so they immediately spring into action. Well, no, not really. What they actually do is go back to her motel room for lots of sweaty sex, popping out on occasion to knock back industrial quantities of booze. Take the title of Denis' much-loved 2008 drama, 35 Shots of Rum, add an equivalent amount of beer, and you'll have some idea of how much alcohol they get through.
The Stars at Noon
Directed by: Claire Denis
Starring: Margaret Qualley, Joe Alwyn, Danny Ramirez
Length: 2 hours 15 minutes
The characters' willingness to indulge in rest and recuperation – or, perhaps, their desperate, fatalistic need to do so – is typical of a film that has the nail-biting plot of a politically-charged conspiracy thriller, but which is much more concerned with atmosphere than activity. There are scenes in which the fugitives have to hotwire cars and wrongfoot their pursuers. There are shootings, assassinations and an over-friendly US "consultant" (Benny Safdie) who clearly works for the CIA. But over the course of two-and-a-quarter hours, Denis's beguiling, immersive film drifts here and there, as if its strength has been sapped by the steamy tropical heat.
There is plenty of time to admire the ominous city streets and the lush countryside, and to appreciate the cool, jazzy score by the Tindersticks. There is also plenty of time to try and work out what on Earth is going on. The characters keep making gnomic, ironic comments, but it's almost impossible to tell what they mean or who they are. They hardly ever explain what's happening, and when they do explain it, you're left more confused than you were when they started.
Maybe the film won't be a crossover hit, then. Partly because the characters look so healthily pretty, and partly because the mood is so woozy, The Stars at Noon feels more like a stylish pastiche of a Graham Greene novel than the story of real people battling their way out of a difficult, potentially deadly situation. It's beautifully made, but to enjoy it you have to relax, and let it wash over you. Just be careful not to treat it as part of a drinking game. Anyone who attempts to match the protagonists' alcohol intake will be hospitalised before the halfway mark…
★★★★☆
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BBC
The meat and dairy farmers who are going vegan
By Suzanne BearneBusiness reporter
It was after Laurence Candy lost most of his dairy herd to bovine tuberculosis that he decided he would no longer send animals to the slaughterhouse.
"It made me wonder if we can justify the industrial slaughter of sentient beings," says the 50-year-old looking back on the event in 2017. "As a society, we have to question this."
Since last year, Mr Candy has been working with a Scottish-based organisation called Farmers For Stock-Free Farming (FFSFF), which has been set up to support meat and dairy farmers who want to transition to animal-free agriculture.
He is now in the process of selling his remaining animals - 35 beef cattle - and concentrating instead on growing cereals such as oat, wheat, barley and broad beans.
Mr Candy is also switching to "veganic production", which prohibits the use of manure, or any other animal product, to improve the soil. For this, he is working with a body called International Biocyclic Vegan Network, which promotes and certifies plant-based, organic farms around the world.
"It allows for two years to transition out of a livestock enterprise and establish suitable alternatives," he says. "This approach enables the farmer to have a suitable timescale to develop their business plans, without a financial impact."
Mr Candy adds: "I'm trying to add value. There's currently very few farmers growing veganically, but obviously veganism is a growing trend in his country."
The statistics bear out his comments. The number of vegans in Britain quadrupled between 2014 and 2019, according to a survey for the Vegan Society.
Meanwhile, almost half (49%) of Britons are now limiting their meat consumption, or not eating it at all, found research this year from market research group Mintel. This was up from 41% in 2020.
It comes at the same time as the National Food Strategy, an independent review, said last year that the UK's current appetite for meat was "unsustainable". It concluded that intake needed to fall by 30% to help improve the environment.
This call to reduce meat consumption, and a parallel increased interest in veganism, is replicated around the world.
In Canada, Mike Lanigan decided to give up his farm in Ontario, in 2016, when a calf was born three months premature, and he spent all day trying to keep it alive. "I had an epiphany," says the 65-year-old.
Instead of sending his animals to slaughter, he decided to set up an animal sanctuary. "It wasn't something that was planned, or talked about, it just happened really quickly."
While his Farmhouse Garden Animal Home currently has 28 cows, one horse, a donkey, and chickens and ducks, Mr Lanigan is also focused on selling vegetables such as radishes, cabbages, and beets.
"It's been a major transition," he says. "My sons were going to take over the farm. They thought I was nuts."
His decision also caused friction with the local farming community. "It's been difficult," says Mr Lanigan. "My neighbours don't talk to me. They think I'm anti-farming.
"But I can speak on both sides of the fence. I can talk to animal activists and beef farmers with an open mind."
FFSFF advises farmers wishing to give up animals to explore a number of revenue streams rather than just growing crops. For example, it suggests they set up a glamping business- offering upscale campsites. At the same time, it encourages them to plant more trees and restore ecosystems.
"UK farmers have been in a terrible position for some time," says Rebecca Knowles, executive director of FFSFF. "The price of produce can be so low, there's the devastating environmental impact, the departure from European Union, and changing consumption preferences.
"We know we need to reduce livestock to meet climate change goals... we're seeing farmers here in Scotland reach out to us; one sheep farmer contacted us worried about methane emissions from sheep [asking] what options are there for me, another for ethical reasons."
UK organisation, Refarm'd, specialises in helping dairy farmers switch to making and selling plant-based milk, cheese and yoghurt substitutes, such as oatmeal water.
New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.
"The whole reason I set up the business was to stop animal exploitation," says founder Geraldine Stark. "[And] we heard a lot of stories of how farmers were struggling, and thought how can we work together."
Refarm'd says it has, so far, worked with several farms in the UK and Switzerland to provide them with equipment and recipes.
However the transition isn't always plain sailing. Claudia Troxler, 37, and her husband Beat, run a farm in Switzerland. In 2020 they shifted from dairy farming to producing oatmeal water, which they tried to sell nationwide.
Yet, by the end of last year Ms Troxler says they decided to scale back production as it was taking "an enormous amount of time" to deliver to organic shops across Switzerland. They now instead, sell only from their farm shop.
Dr Nicola Cannon, associate professor of agriculture at the Royal Agricultural University, says it's not surprising dairy and cattle farmers may be considering going animal-free.
"The farming sector, especially the dairy industry, is struggling to meet the labour requirements at the moment, and what with the meat sector's ageing agricultural population, the crop sector is generally less intensive," she says.
"They're [also] being driven to reduce greenhouse gas emissions. It's difficult for the livestock sector as they're burping and farting methane... it might make people think of moving to a simpler system and a plant-based system, where they've got more control of emissions."
However, Di Wastenage, chairman of UK charity Royal Association of British Dairy Farmers, says: "We are not aware of farmers moving away from dairy and meat production, for other organic and plant-based crops.
"British dairy farmers are proud to produce healthy and nutritious products with a high nutritional density, meaning relatively small quantities of dairy help fulfil dietary needs. [And] the total amount of carbon emitted to meet the nutritional needs may be lower when consuming dairy, versus alternatives.
"Dairy farmers are also taking proactive steps to reduce emissions by adopting regenerative farming principles and pasture systems, which are helping drive down emissions by sequestering carbon with diverse swards [areas of grassland] and legumes."
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BBC
Whitby Dracula gathering smashes vampire fancy dress world record
A new world record has been set for the largest gathering of people dressed as vampires.
A total of 1,369 people attended Whitby Abbey in North Yorkshire dressed as the ghoulish character, breaking the previous record of 1,039 set in 2011.
The event was organised to mark 125 years since Bram Stoker's novel Dracula was published in 1897.
The Gothic horror tale was said to have been inspired by Stoker's trip to Whitby in 1890.
Out for the count
The event was organised by English Heritage as part of a year of special events in honour of the book.
The previous record stood at 1,039 vampires set at Doswell in Virginia, USA in 2011.
The "vampires" needed to stand together in the same place for five minutes to break the record.
And shortly after 21:00 BST on Thursday, confirmation came that the record had been broken.
We’ve just broken the GUINNESS WORLD RECORD™ for the Largest Gathering of People Dressed as Vampires with 1369 vampires! 🎉🏅We’d like to say a BIG thank you to everyone who has come along to Whitby Abbey to help make this happen - you all looked fang-tastic! 🧛🧛♀️@GWR pic.twitter.com/0rjjAFVnUa
Ahead of the record attempt, the abbey's manager Mark Williamson said the event had attracted interest from all over the world, including participants who had travelled to the North Yorkshire resort from California.
The event also featured music from local band Westernra and a performance of excerpts of Dracula by theatre group Time Will Tell.
Jack Brookbank, official adjudicator for Guinness World Records, said: "We are quite strict about the official costume that is allowed.
"It must include black shoes, black trousers or dress, waistcoat, shirt, black cape or collared overcoat and fangs on the top set of teeth."
Hundreds of Dracula fans descend on Whitby every year, with many visitors to the resort asking where Dracula's grave is located, forgetting he is a fictional character.
Last year, staff at St Mary's Church posted a note on the door telling tourists not to ask.
The house where Bram Stoker stayed, and where much of the book was researched, still stands and a plaque marks his time there.
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Your pictures of Scotland: 20 - 27 May
A selection of your pictures of Scotland sent in between 20 - 27 May.
Send your photos to scotlandpictures@bbc.co.uk. Please ensure you adhere to the BBC's rules regarding photographs that can be found here.
Please also ensure you take your pictures safely and responsibly.
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Senegal's Dakar Biennale: From red swimmers to floating teapots
By Annika HammerschlagDakar
One of the largest events in the African modern art world, the Dakar Biennale, has returned for its 14th edition - after a four-year gap because of the coronavirus pandemic - featuring hundreds of pieces from artists from around the world.
Exhibits have popped up throughout Senegal's capital, including in galleries, fine art centres, restaurants and hotels.
The theme for this year is Ndaffa, which means "to forge out of the fire" in the Serer language.
One of the artists, British-Nigerian painter Tunji Adeniyi-Jones, said his time in Senegal had inspired his work.
His pieces, including the blue and red one pictured below, centre on dance and movement.
"I absorbed everything in my surroundings and that manifested in some paintings that were a bit more fluid and expressive," he said. "There was more spirit in the work."
Another Nigerian artist, Tyna Adebowale, said she was touched by how welcomed she felt in Senegal. She was particularly inspired after spending several days with an elderly woman who would go on to become the voice behind her paintings.
Her work, she said, is an exploration of feminism through the lens of that Senegalese matriarch.
"Senegal is this very beautiful spirit," she said. "Inserting yourself in a space where you don't understand the language but you still feel at home - it's beautiful."
The main exhibit is being held at the Ancien Palais de Justice in Dakar and is composed of 59 artists from nearly 30 countries.
The month-long event is expected to attract 250,000 visitors, as it did when it was last held in 2018, when around 50,000 travelled to the Senegalese capital from abroad for the festival.
One work, by Nigerian artist Ngozi Ezema, features hundreds of strings beaded with bits of clay suspended in mid-air.
From the front angle it takes the shape of a teapot being tipped into a teacup.
The piece represents the effort Ezema pours into her various endeavours: her work, her children and her marriage. Often the teacup is cracked and unable to be filled - she rarely has a chance to enjoy the tea.
Another striking piece of artwork is found on Dakar's coastal walkway - a red swimmer by Senegalese artist Diadji Diop.
The sculpture symbolises the emergence from the pandemic and a moment to catch one's breath.
During the biennale outdoor spaces have transformed into walkable exhibits and performance halls.
Some of the other artists being featured at the festival are from the United States, Mali, Rwanda and France.
Moses Hamborg's work, pictured on the right hand side in the photo below, was on display at the opening of the Black Rock gallery on 20 May.
He has been in Dakar for the last two months and is impressed by how integrated art and culture are in everyday life.
"I feel like the biennale's been going on for a while. It's on the streets of Dakar everyday," he said. "Senegal is such a welcoming place and I feel so lucky to have been able to access that."
Meanwhile, back at the Ancien Palais de Justice, the work of Malian artist Abdoulaye Konaté was on display on 21 May:
At the same event on the same day, paintings by Rwandan artist Gilles Dusabe were on display:
As was the work of French artist Louisa Marajo:
Senegalese artists are also front and centre at the Biennale, including works of Aissa Dione:
And these sculptures by Abdou Fary Faye:
Alioune Diagne, who uses a combination of figurative and abstract styles, is known for his paintings inspired by daily life in Senegal:
The biennale, which started on 19 May, will run until 21 June.
One of the attendees, from New York City, said he admired how the art he had seen around Dakar acted as a mirror.
"It responds to what's around, it doesn't add fluff. It doesn't overcomplicate things," Devin B Johnson commented.
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